Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Bienvenue en France

Nos députés ont commencé hier l'examen du projet de loi sur l'immigration et l'intégration, projet voulu par le ministre de l'intérieur, qui n'a de cesse de répéter sa formule qui fait florès : "passer d'une immigration subie à une immigration choisie" et qui est aussi fidèle à l'esprit du texte que l'intitulé "égalité des chances" l'était au CPE.

Le droit des étrangers est une matière complexe, mêlant droit administratif et droit judiciaire (privilège qu'il partage avec le droit de l'urbanisme), où les délais sont incroyablements courts face à des juridictions réputées pour leur lenteur autant que pour la qualité de ses jugements, et où les justiciables sont souvent désargentés et exclus du bénéfice de l'aide juridictionnelle sauf dans les cas de mesures d'expulsion par la force. je précise tout de suite que cette expression est juridiquement impropre, le mot d'expulsion ne couvrant qu'un aspect de ces mesures forcées : la loi distingue réacheminement, reconduite à la frontière et expulsion stricto sensu. Le seul mot qui me vient à l'esprit pour réunir toutes ces réalités pourrait a priori sembler trop dur vu la connotation terrible qu'il a pris au cours du siècle passé, je ne l'utiliserai donc pas tout de suite, mais vous allez voir qu'il n'est pas si inadapté que cela, et éthymologiquement, c'est le mot parfait. C'est le mot déportation.

Je vous invite donc à me suivre dans le domaine du droit inconnu des médias, méconnu de bien des avocats, et où ont cours des pratiques qu'on voudrait croire d'un autre temps. A l'heure où on bat sa coulpe sur les crimes d'il y a deux siècles ou d'il y a soixante ans, venez avec moi découvrir ce qu'on pleurera à chaudes larmes de crocodiles dans quelques décénies. Après tout, nos petits enfants nous demanderont si nous étions au courant et pourquoi nous n'avons rien fait. Alors ayez le coeur bien accroché, je vous invite à visiter les égouts de la République.

Il va falloir faire un peu de B.A.BA du droit des étrangers car il est indispensable que vous compreniez un peu de quoi on parle, avant que je vous montre ce que ça donne concrètement.

Nul étranger ne peut être présent sur le territoire sans avoir un titre le lui permettant. C'est un domaine où l'Etat fait une police absolue, et où le seul fait d'être là est un délit. Oui, un délit, car à l'heure où les Etats Unis bruissent d'une loi considérée comme liberticide même par des élus républicains parce qu'elle envisage de faire du séjour irrégulier un délit, cela fait des décennies que tel est le cas en France. Le simple fait d'être là sans avoir un papier qui vous y autorise (et qui n'est pas délivré gratuitement, il n'y a pas de petits profits) est passible d'un an de prison, de 3750 euros d'amende, et de trois ans d'interdiction du territoire : article L621-1 du CESEDA.

Le titre permettant l'entrée sur le territoire et un bref séjour est un visa. Il est délivré par le consulat de France du pays où réside l'étranger. Il peut être touriste, ou encore "Schengen", valable trois mois pour une entrée dans n'importe quel pays de l'espace Schengen. Il nécessite pour être délivré que l'étranger justifie d'un billet aller-retour, des ressources suffisantes pour subvenir à ses besoins, d'une assurance prenant en charge ses frais médicaux, des conditions dans lesquelels il sera hébergé (hotel, certificat d'hébergement). Il peut être aussi long séjour, et est le préalable à une installation en France. Autant dire que le visa long séjour n'est délivré qu'à titre exceptionnel, dans les cas où le consulat n'a pas le choix, et encore faut-il apporter un volume considérable de justificatifs.

Tout étranger qui veut se maintenir en France au-delà de son visa doit solliciter de la préfecture du département où il réside la délivrance d'une carte de séjour, valable un an (elle est collée sur une page du passeport). Au bout d'un certain temps, où dans certains cas particuliers très limités immédiatement, l'étranger peut solliciter une carte de résident, valable dix ans et renouvelable en principe de plein droit. Elle ressemble à notre carte d'identité en plus colorée, et est le Golconda de l'étranger, la fin de ses souffrances, et je n'exagère pas. Beaucoup organisent une fête quand ils l'obtiennent, et la plupart fondent en larme à la sortie de la préfecture, parce que pour en arriver là, vous n'imaginez pas encore ce qu'ils sont vécu. Ca viendra.

Pour les cartes de séjour, il faut distinguer les cas où la préfecture peut accorder la carte de séjour (en fait, tous les cas, le préfet jouit d'une liberté discrétionnaire là dessus) et les cas où la préfecture DOIT accorder la carte de séjour.

Parce que la réalité est simple : quand la préfecture n'est pas obligée d'accorder la carte, elle la refuse. Systématiquement. Avec à la clef une reconduite à la frontière.

Mais j'anticipe.

Tout étranger se présentant à la frontière sans visa est "non admis" avant d'être "réacheminé" vers son point de départ ou tout pays de son choix l'acceptant. Cette "non admission" peut aboutir à sa privation de liberté pour dix huit jours.

Tout étranger présent en France dont l'administration constate qu'il n'a pas de titre de séjour peut être "reconduit à la frontière" par décision du préfet, et placé en Centre de rétention administratif (CRA) le temps que cette mesure soit exécutée, avec un maximum de 32 jours.

De manière générale, tout étranger, fut-il muni d'un titre de séjour, dont le comportement provoque un trouble à l'ordre public, peut être expulsé par décision du préfet, aves des réserves liées à sa situation personnelle. J'y reviendrai.

Pour le moment, revenons à la frontière, où se présente notre étranger. Laissons passer ceux qui ont un visa. Ils ne sont pas tirés d'affaire, mais ils ont quelques mois de tranquilité. Pour les autres, les ennuis commencent immédiatement.

Le cas typique de l'étranger qui se présente à la frontière sans visa est le demandeur d'asile. Au moment du contrôle des passeports, il forme sa demande. Il relève dès lors de la Police Aux Frontières et du Bureau de l'Asile aux Frontières.

Oui. Un étranger qui vient demander l'asile est accueilli par des PAF et des BAF. Le ton est donné.

Pour lui souhaiter la bienvenue, on le place aussitôt en garde à vue, puis en zone d'attente. On parle encore de ZAPI, de Zones d'attentes de personnes en instance, même si, ce me semble, ce terme a disparu des textes officiels au fil des réformes incessantes que connaît la matière.

Pour le moment, l'étranger a le statut au nom charmant de "non-admis". Ce premier placement a lieu pour une durée de 24 heures, renouvelable une fois. Si la PAF veut le garder plus longtemps, elle doit saisir le juge des libertés et de la détention d'une demande en ce sens. Le juge peut autoriser ce maintien pour huit jours, et peut être à nouveau saisi d'une demande de renouvellement de huit jours. C'est une audience de ce type que je raconte dans le billet Un juste. C'est donc une durée totale de 18 jours que l'étranger peut passer en ZAPI. Mais cette durée sera rarement atteinte, grâce à la célérité conjuguée du ministre de l'intérieur et d'une compagnie aérienne peu connue, que j'appelle prosaïquement Air Chiotte.

Ce sera l'objet de mes prochains billets, un peu moins théoriques, mais il fallait passer par là. Demain, je vous proposerai de parler des Zapi Days et du parcours du combattant du demandeur d'asile, et vendredi, d'Air Chiotte.

Préparez vous à avoir honte.

La discussion continue ailleurs

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8. Le mercredi 17 mai 2006, 12:54 par Le Finistère avec DSK

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Commentaires

1. Le mercredi 3 mai 2006 à 19:48 par Myrddinlefou

Merci Maitre d'aborder un sujet si méconnu. Ce billet (et son suivant sans nul doute) permet de montrer autre chose que ce que les information veulent bien dire.

Merci aussi pour tout vos autres billets juridique.

2. Le mercredi 3 mai 2006 à 19:48 par Bib2

Vos commentaires sur cette actualité juridique avec impatience !
Merci d'avoir, comme à votre habitude, commencé par décrire la situation : c'est ce qui fait la différence entre votre site et ceux où nous ne nous attardons pas.
Mais cette fois, votre avis (négatif) est tranché dès le départ. Vraiment, tout est à jeter ?

3. Le mercredi 3 mai 2006 à 19:52 par ardente

Voilà ce que le (ton) blog est et que n'est pas la presse : un lieu où l'analyse est suffisamment poussée, transparente et solide pour peu qu'on est affaire avec un vrai Juste.
De ceux qui ne s'en laissent compter par personne.

Va trouver ça dans les medias, maintenant.

4. Le mercredi 3 mai 2006 à 19:57 par Brimbelle

En ce moment, le projet de Directive dite "retour migrants" est étudié au Parlement européen, et honnêtement, c'est une catastrophe. Elle est extrêmement moins favorable aux migrants que la loi française actuelle.
Bien sûr, c'est un ensemble de normes minimales, mais ça m'étonnerait que les autorités françaises se privent de la possibilité d'une rétention de 6 mois ou de celle d'expulser des mineurs (même en période scolaire).
Le seul espoir que j'ai, c'est que comme c'est une co-décision, le Parlement arrive à amender considérablement le texte. Mais comme dans une bonne partie des autres pays européens, la situation est indescriptible (les durées de rétention de 18 mois sont monnaie courante, et la Grande-Bretagen a une durée illimitée), j'ai peur que beaucoup de députés ne considèrent le texte actuel comme un pas en avant.

5. Le mercredi 3 mai 2006 à 20:00 par Neville

Bravo Confrère, comme d'habitude !

Vous réussissez à faire passer l'aspect humain de ces situations tout en restant irréprochable du point de vue technique.

Juste une petite critique : "éthymologiquement" à la fin du premier paragraphe. Le "h" n'est-il pas de trop ?

Une réflexion, plus politique que juridique : si les Etats-Unis ne considèrent pas comme délictueux la seule présence illicite d'un étranger, peut-être est-ce du à leur histoire, comme pays d'émigration.

J'attends vos prochains billets avec impatience, et notamment vos commentaires sur la loi en cours d'élaboration. Une suggestion de titre, à vous qui aimez bien les jeux de mots accrocheurs (cf. votre série sur le DADVSI Code), si les parlementaires socialistes se signalent par leur opposition particulière à ce texte : les roses et le CESEDA. Après tout, votre référence à la déportation ouvre cette voie.

6. Le mercredi 3 mai 2006 à 20:03 par geoffrey

Je suis sûr que je vais avoir honte de mon pays dans les billets suivants sur les cas concrets, car les conditions pratiques de mise en oeuvre de tout cela sont déplorables, mais pour l'instant du point de vue des textes de base, et bien pour une fois maître, votre jugement paraît brutal! Mais il est influencé par la suite, j'imagine...
En revanche, je m'interroge sur ce passage là : "Oui, un délit, car à l'heure où les Etats Unis bruissent d'une loi considérée comme liberticide même par des élus républicains parce qu'elle envisage de faire du séjour irrégulier un délit, cela fait des décennies que tel est le cas en France."
Je croyais que la distinction française dans l'échelle des infractions, en particulier entre crimes et délits, n'existait pas de la même manière aux Etats-Unis? Comment la nouvelle US pourrait-elle faire de cette infraction un "délit" au sens français de ce mot? J'ai un problème de terminologie, là... Où alors elle en fait un crime...

7. Le mercredi 3 mai 2006 à 20:24 par Pangloss

Je crois moi aussi que je vais avoir honte.
Enfin non, je ne crois pas, je sais. Et c'est peut être ça le pire.

8. Le mercredi 3 mai 2006 à 20:39 par Louisa

J'attends le prochain billet avec impatience, la façon dont vous exposez le sujet est percutante et très pédagogique à la fois, c'est vraiment ça que j'aime chez vous!

9. Le mercredi 3 mai 2006 à 20:43 par Thesa

Merci beaucoup pour ce billet !
J'attend la suite avec impatience : comprendre la situation actuelle est à mon avis un préalable pour se faire une opinion sur le sujet : et ça commence mal.

10. Le mercredi 3 mai 2006 à 20:53 par yann

Une éolienne à épisodes, maintenant... Slurp !

11. Le mercredi 3 mai 2006 à 21:01 par J. Foxx

Avec la loi à venir:

- suppression de la liste des bénéficiaires de plein droit de la carte de résident:
* conjoint de français
* étrangers séjournant régulièrement (oui, régulièrement) en France depuis au moins 10 ans

- retrait du titre de séjour (et retour au pays) pour un salarié s'il perd son emploi, bien qu'il aura cotisé à l'assurance chômage.

analyse juridique détaillée: www.contreimmigrationjeta...

12. Le mercredi 3 mai 2006 à 21:05 par y.h.

Ce n'est qu'une petite pinaille mais
l'étimologie
n'a que peu de rapport avec
l'alcool éthylique
quoique peut-être, parfois, on tiendrait là une justification de certaines explications capillotractées.

Cela dit, un très grand merci pour ce blog.

13. Le mercredi 3 mai 2006 à 21:30 par Philippe

Bravo pour ce texte si explicite.
Enfin une loi qui défends les intérêts des migrants ! Si les clandestins et les immigrés sans qualification arrivent sur notre territoire, cela représente encore une charge supplémentaire sur le budget de notre pays. De plus, l'idée du regroupement familial controlé plus sévèrement va dans le bon sens et évite les situation où des familles entières vivent dans des taudis ou se font exploiter par des employeurs verreux (situation vécue par la famille de ma femme, française d'origine étrangère).
Il est temps que la réalité économique et sociale de notre pays rattrappe les belles idées des humanistes de tous poils qui pensent que 'notre pays peut accueillir toute la misère du monde'. Bref, je me sens à nouveau fier de mon pays qui enfin se reprends en main.

Cher Philippe, je crains fort de vous décevoir par la suite. Non, cette loi ne défend pas les intérêts des migrants (j'espère pour vous que vous ne croyez pas ce genre d'énormité quand vous la proférez). Non, ils ne représentent pas une charge sur le budget de l'Etat, puisque l'Etat a veillé depuis longtemps à leur fermer la porte de toute aide. Non, interdire le regroupement familial ne va pas dans le bon sens, jusqu'à ce que vous m'expliquiez en quoi le fait que mari et femme vivent dans des taudis différents séparés de milliers de kilomètres est une situation meilleure (NB : pas visible ne signifie pas meilleure) ; non, personne n'a dit que la France devait accueillir toute la misère du monde, mais la personne que vous citez sans la nommer (Michel Rocar) a bien précisé qu'elle devait néanmoins y prendre sa part, et que de toutes façons toute la misère du monde n'a pas l'intention de venir en France, quitte à vous décevoir ; quant à la fierté que vous éprouvez, coquin de sort : à moi, elle me donne la nausée.

Eolas

14. Le mercredi 3 mai 2006 à 21:35 par Louisa

@Philippe:

pays qui se prend en main? Ouis je dirais que ce projet est un "attrape-lepenistes" pour 2007

15. Le mercredi 3 mai 2006 à 21:38 par Enguerrand

Je rejoins les louanges des autres commentateurs, et cela tranche foncièrement des positions dépourvus de toute argumentation lues par exemple dans Libération du 2mai, notamment par Julien Dray, dont on eut pu s’attendre à un peu plus de maîtrise.
Ceci étant le terme « deportation » couramment employé aux USA et au Canada lorsqu’il concerne des immigrants en situation illégal ne se traduit effectivement pas par « expulsion » en français québécois ;)

Aussi, il me semble qu’aux USA les demandeurs d’asile sont détenus le temps d’examen de leur demande (ce qui n’est pas le cas au Canada, sauf curieusement s’ils arrivent par voie maritime, bref les « boat people »). Penser que cela peut paraître dur je ne vois pas là matière à penser trop à mal (si ce n’est que le demandeur d’asile est réputé fraudeur jusqu’à preuve du contraire et non l’inverse) puisqu'il semble que ce soit des pratiques acceptée internationalement.

Ceci étant il m’a été rapporté des histoires plus sordides les unes que les autres sur l’égard porté aux étrangers dans les préfectures françaises qui semble essentiellement consisté d’humiliation (souvent des pays comme le Canada et l’Australie accueille aimablement ces « expulsés » de France après qu’ils aient effectué leurs études en ce pays dont ils garderont un souvenir amer propre a contribuer au « rayonnement » de la France, comme indiqué dans la loi, objet de ce billet).

(sur mon site, et sur ce sujet, bien que moins documenté, j’ai néanmoins commis un billet, plus sur la forme que sur le fond sur lequel je ne peut jugé).

16. Le mercredi 3 mai 2006 à 21:47 par Citoyenne du Monde

merci d'aborder ce sujet avec humour! malgré la gravité qui s'impose...
seules les finances de nos jours survolent allègrement les frontières sans visa, par des courants clairs... pas très transparents

17. Le mercredi 3 mai 2006 à 21:58 par Thomas

Bonsoir,
Tout d'abord merci beaucoup, Maître, pour ce billet, qui (comme d'habitude) est un précieux élément d'analyse.

J'attends également avec impatience la suite de votre analyse, notament celle de la loi actuellement en débat.

Effectivement, nous risquerions d'en avoir honte, encore plus que nous avons déjà honte de ce qui se passe actuellement, comme vous l'avez rappelé.

Cependant nous sommes en démocratie (bien que ces derniers temps, on puisse se le demander), et si nous avons honte, cela _devrait_ être entièrement assumé, puisque nous _aurions dû_ faire le choix et décider de faire ce qui nous pousse à avoir honte.

Or ce n'est pas ce qui se passe.

Milan KUNDERA a dit :
"La honte n'a pas pour fondement une faute que nous aurions commise, mais l'humiliation que nous éprouvons à être ce que nous sommes sans l'avoir choisi, et la sensation insupportable que cette humiliation est visible de partout."

C'est ce qui arrive actuellement, et qui risque d'arriver si la nouvelle loi est appliquée.
Il est fondamental que les décisions soient prises par ceux qui vont les assumer, or, dans un pays, ce sont les dirigeants qui prennent les décisions mais elles sont assumées par le peuple.

C'est pourquoi il est impensable que nous nous retrouvions honteux d'actes que nous n'avons pas décidé de faire, mais dont nous devenons malgré nous les auteurs.

Pourtant, c'est exactement ce qui se passe, et c'est pourquoi il faut agir afin de sortir et de ne pas replonger dans cette situation insupportable.
Et il faut agir maintenant, car ça risque d'aller vite. Très vite, et il sera trop tard.

18. Le mercredi 3 mai 2006 à 22:03 par Fred., de L.

"Faire de l'angélisme..." (citation)
"Faire le jeu du FN..." (citation)

Les arguments tueurs du débat, sur ce sujet... (constatation)

Les arguments qui font que Maître Eolas est un gauchiste qui s'ignore... qui s'assume mal en fait. (ironie)

Ca donne des envies de meurtre... (image)

(vite la suite)

19. Le mercredi 3 mai 2006 à 22:08 par Flying™

@Neville: les USA sont plutot un Etat à culture d'immigration que d'émigration ;)

Je rebondis sinon sur la partie du billet qui décrit le traitement des demandeurs d'asile que je connaissais pas ... mais ajoutons tout de même que ceux-là sont les plus chanceux: en effet ils ont réussi à déjouer les embuches qui lui sont posées par la responsabilité du transporteur (Schengen ou communautaire? le premier il me semble ...).

Qu'est-ce que la responsabilité du transporteur? C'est la mort annoncée du droit d'asile, sans mise en place d'amménagements adaptés!
Une compagnie aérienne qui organise un vol par exemple Pékin/Paris doit s'assurer que tous les passagers ont tous des papiers en règle, avant même d'être dans le pays d'accueil (ici la France).

Les victimes de persécution, les personnes à qui on a retiré leur passeport (pratique massive dans certains pays) qui demandent asile en France, doivent d'abord y aller (elles n'auront pas forcément le temps de prendre RDV a l'ambassade de France locale ...) ... mais pour cela ... il faut les papiers ...

Concrètement donc, le droit d'asile en France est devenue une illusion. Une honte pour un pays qui vomit dans tous ses discours sa grandeur, qui se veut "Terre des droits de l'homme" et d'autres fumisteries!

Tony Blair avait me semble-t-il proposé, pour concilier le droit d'asile avec les apports de la responsabilité du transporteur, de mettre en place des grands centres d'accueils de l'Union Européenne répartis un peu partout dans le monde, pour recevoir rapidement et simplement les personnes demandant le droit d'asile ...

Mais rien pour l'instant ...

20. Le mercredi 3 mai 2006 à 22:27 par cardabelle

altermonde-levillage.nuxi...

21. Le mercredi 3 mai 2006 à 22:53 par Gerard

Un site de soins pour cette grave maladie qu'est le syndrome de Sarkozy (dont la honte n'est qu'un symptome) :

www.gisti.org/gisti/aider...

Pris en charge à 75% par la sécurité sociale ! Euh, non, par M. Breton.

Vive le GISTI, je le dis sans arrière pensée aucune. Une excellente association, remplie de gens compétents hélas injoignables, qui fait un travail remarquable. Bravo, et merci.

Eolas

22. Le mercredi 3 mai 2006 à 22:55 par Gros con

Quel horreur cette France, on se demande bien pourquoi tant de personnes veulent y rentrer...
Déportation? j'ai un oncle qui a été déporté au sens où on l'entend habituellement en France, je voyais pas ça comme ça...(en tout cas, lui, il est pas revenu).
Sacré Eolas, moi j'ai plutôt peur que mes enfants me demande comment on a pu faire pour se faire déposséder de notre pays sans rien dire.Mais bon, moi c'est pas pareil, je suis qu'un pauvre manar de la France d'en bas, un beauf facho quoi...
Bobo de droite, ça c'est la classe.

Cher Gros Con, j'ai exprimé des réserves avant d'employer le mot déportation, mais vous verrez, si vous n'êtes pas frappé de myopie volontaire, que ce terme n'est hélas pas trop fort, puisqu'il signifie emmener par la force, en soulevant du sol. Attendez le billet "Air Chiotte", vous comprendrez. Peut être. Quant à votre couplet sur la dépossession par les hordes étrangères, ne vous ne faites pas : vos petits-enfants riront à vous entendre radoter ce couplet. "Pépé, Pépé, refais nous l'histoire de la France qui perd son identité face à l'invasion des boat-people, des portugais, des républicains espagnols, des Arméniens, des Italiens, des Francs saliens, des wisigoths, des romains, des..." C'est marrant que vous vous accabliez vous même de touus les lazzis possibles. Outre votre pseudo, vous vous appelez vous même "manar de la France d'en bas, un beauf facho", mais surtout, ce que vous ne voulez pas être, c'est "Bobo de droite". Je comprends. Mais la France que je compte laisser à mes enfants ne sera pas celle de citoyens s'assumant fièrement gros cons, beaus et fachos. Elle a un poil plus d'ambition. Dieu merci.

Eolas

23. Le mercredi 3 mai 2006 à 23:03 par Luc

@ Tous :
Eolas nous a fait attendre un peu, mais je sens que cela valait la peine.
Il a manifestement retruvé la grande forme qui lui vaut, à bon droit, d'être devenu une star, un leader d'opinion, et notre copain à tout.

@ Gros con (#21) :
Rarement pseudo a été aussi judicieusement choisi.

24. Le mercredi 3 mai 2006 à 23:14 par Neuromancer

Il faut reconnaître, Maître, que vous écrivez remarquablement bien. D'autre part, vos textes sont d'un marketing intellectuel extrêmement efficace. D'une part, votre un billet-feuilleton au ton confidentiel, qui annonce des révélations prometteuses, vous permet de fidéliser votre lectorat. D'autre part, vous nous donnez le sentiment, en vous lisant, de participer à une réflexion humaniste d'avant garde. Toutes mes félicitations, tout cela est savamment orchestré. Heureusement, qu'en lisant vos précédents billets, on sait que tout cela n'est pas pur effet d'annonce.
Bref, puisque la forme et le fond sont réunies sur ce blog, je vous lirais avec attention! Mais vous avez la lourde tâche d'être à la hauteur des attentes que vous avez suscitées...

25. Le mercredi 3 mai 2006 à 23:18 par Philippe

@ Louisa : attrappe lepeniste ? De quoi parlez-vous donc ?
La France est un des SEUL pays qui ne pratique pas l'immigration choisie ... Qualifieriez-vous les Japonais, les Canadiens ou les Australiens etc .... de nazis faschistes ? Attention aux raccourcis !

Comment accueillir ces immigrés dans de bonnes conditions avec 3 millions de chomeurs, la précarité des classes populaires ou le déficit (historique) de notre pays ? Je propose que les personnes qui sont contre ce projet fondent une association et prélèvent sur leurs deniers propres de quoi financer l'accueil de ces personnes. Franchement, imaginez-vous la vie des sans-papiers ou des immigrés au chomage ? J'en connais quelques-uns dans ma belle-famille et croyez-moi : ce n'est pas les aider que de les laisser venir ainsi.

La France ne pratique aucune immigration. Elle a tout interdit et dépense son énergie à s'étonner que ce phénomène existe malgré tout, bien qu'elle ait voté il y a deux ans et demi une loi "maitrisant" ce phénomène décidément bien dérangeant. Comment s'appelait le ministre de l'intérieur de l'époque, qui nous avait vendu ce projet de loi de "maitrise" de l'immigration, cet incapable menteur qui prétendait avoir réglé tous les problèmes sous prétexte qu'il les niait ? Bah, gageons que le ministre actuel, lui, a tout compris et ne débitera pas des sornettes. Ha, on me dit dans mon oreillette que j'aurais dit une ânerie, je vais enquêter pour savoir laquelle.

Eolas

26. Le mercredi 3 mai 2006 à 23:26 par Cédric

Mais quelle folie vous prend Maître ?
Quelle folie s'attaquer un sujet si vast, si épineux, alors que vos lecteurs piaffe d'impatience pour la suite de : "Où l'on reparle de la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité"
et ou l'actualité juridique est en pleine éffervecense :
- Condamnation de Moussaoui
- Amendement du sénat sur DADVSI, seconde lecture au sénat ...

Bon courage pour tous ces billets qui nous passionnent tant.

27. Le mercredi 3 mai 2006 à 23:30 par Cédric

Désolé pour les fautes, posté trop vite :
vast -> vaste
piaffe -> piaffent
éffervecense ->Effervescence

Sur ce coup, je ne vous rend pas honneur, Maître.

28. Le mercredi 3 mai 2006 à 23:40 par Gros con

oui oui, j'ai pas eu de mal à le trouver, je savais qu'il te plairait.
Expliquez-moi de quoi je devrais avoir honte? de la politique d'une poignée de parisiens qui aimeraient accueillir toute la misére du monde en province mais pas dans leurs beaux quartiers? de la politique d'une poignée d'autres qui sont même pas foutu de mettre un coup de peinture dans les centres de je sais pas comment tu appelles ça et qui font croupir les etrangers en transits dans des clapiers insalubres?de la colonisation qui n'a rien rapporté du tout à la majorité des français, à part la ruine de quelques exploitations
agricoles et des morts à gogo?Continuez à vous faire des films et à vous prendre pour Docteur Justice.N'empèche qu' avant de vous battre pour faire rentrer encore plus de misère, essayez déjà d'instaurer un accueil acceptable pour le peu(?) d'élu à la francitude, et quand ça sera fait, on verra.Vous vivez sur un petit nuage doré, les gars, complétement déconnecté du vrai monde.Gràce à vous, on a déjà vu le pen en finale de la star'acc, et ça vous à pas suffit.Moi, je vous parle d'en bas, et quand il passera, j' aurais pas les moyens de me barrer aux USA, moi.
Vous planez à fond, les gars.Le seul mot qui me vient à l'esprit pour vous définir pourrait a priori sembler trop dur vu la connotation terrible qu'il a pris au cours du siècle passé, je ne l'utiliserai donc pas tout de suite, mais vous allez voir qu'il n'est pas si inadapté que cela, et éthymologiquement, c'est le mot parfait. C'est le mot collaborateur.

La Francitude ? Quel drôle de concept. Ca va de pair avec la bêtitude, si je vous suis.

Eolas

29. Le jeudi 4 mai 2006 à 00:04 par Anne

Pour l'instant rien de fondamentalement choquant, même si les situations des immigrés sont sans doute terribles... j'attends la suite, bien sûr.

Je retiens dans ce billet et ses précieux commentaires :
1/ la qualification de délit en France et non aux USA : pour un non-juriste comme moi c'est un peu court. Qu'est-ce que ça implique ? Est-ce que les clandestins aux USA sont mieux traités ? Est-ce qu'il ne sont pas "expulsés", "déportés", etc, eux aussi ? Et si comme le souligne un des commentateurs il n'y a pas de classification de cet ordre aux USA, c'est une info un peu biaisée. Et qu'en est-il dans les autres pays ?
2/ cette information sur la responsabilité des transporteurs. C'est très intéressant, car en effet ça rend absurde la notion de droit d'asile. Ou particulièrement hypocrite. Je me demande si certains pays l'imposent en tant que pays de départ ? Et combien de pays l'imposent en tant que pays d'arrivée ?
3/ les paf et les baf. Qui a dit que l'humour noir était anglais ? Il a dû immigrer...
4/ Intéressant de connaître la méthode d'attribution des cartes de séjour par les préfectures. Il y a des cas où elles sont obligées, et d'autres où elles font comme bon leur semble... C'est très "original", je trouve. Est-ce une conséquence de la décentralisation qui accorde aux préfets cet immense pouvoir de régulation de l'immigration ?

J'ai un peu de mal aussi à comprendre comment un état peut s'arroger le droit de juger et condamner un individu qui ne fait pas partie de ses citoyens, mais je suppose que c'est le genre de choses qui arrive tout le temps. Il me semble que si on considère que l'individu n'est pas un membre du pays, alors on ne peut que l'expulser en cas de délit-crime-infraction-ce-que-vous-voudrez. Au contraire, si on considère que le sol prévaut, comme j'imagine que c'est le cas, alors on ne peut pas se permettre d'expulser les étrangers en guise de sanction. Peut-être que ma réflexion est un peu naïve et primaire en ce domaine, ce n'est qu'une extrapolation personnelle.

En tous cas merci pour les éclaircissements sur ces processus obscurs... J'espère mieux comprendre votre colère au prochain billet, à moins que cette colère justifiée ne se trompe d'objet.

30. Le jeudi 4 mai 2006 à 00:08 par Oxygène

Pour avoir, dès les lois Pasqua, aidé des étrangers à régulariser leur séjour en France, je peux témoigner qu'ils se sont dans leur très grande majorité parfaitement intégrés à notre société. Certes, il y a eu un travail d'accompagnement mené par des associations. Heureusement, car elles ont en quelques sorte corrigé l'image détestable de nos lois et de notre administration.
Toutefois, je ne peux pas oublier leur angoisse tant qu'a duré la procédure. J'espère ne jamais vivre cela.

31. Le jeudi 4 mai 2006 à 00:26 par will

"Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore.
Send these, the homeless, tempest-tost to me,
I lift my lamp beside the golden door!"

Si je ne me trompe pas, c'est ce qui est marqué aux pieds de la Statue de la Liberté. L'immigration est au coeur de l'histoire des USA, il est difficile de comparer cette situation à la situation française.

32. Le jeudi 4 mai 2006 à 00:38 par germain

@Gros Con (sic)

Allez, marchons dans le troll, ça porte bonheur...

Je suis français (et assez fier de mon pays) et pourtant je n'y habite plus, je suis aussi un immigré ;-)

Je ne veux pas que la France accueille « toute la misère du monde ». En revanche je conteste avec la plus grande force l'idée que l'immigration est un « problème ». Premièrement l'immigration est un atout économique (c'est d'ailleurs un argument de l'immigration « choisie »). L'immigration est fondamentalement liée à la prospérité, tout comme l'émigration est un symptôme de la pauvreté.

Deuxièmement les valeurs de la France issues des Lumières (mais vous semblez préférer l'obscurantisme), c'est un contrat social établi entre des citoyens libres. Les Français ne sont plus des sujets, qui sont berrichons ou savoyards parce qu'ils sont nés là, par hasard, presque des immigrés de l'intérieur. Les Français ont établi et adhéré au projet de la République et tout Homme est libre d'y adhérer lui aussi. Ces valeurs sont universelles et elles fondent notre démocratie depuis plus de deux siècles. L'immigration est consubstantielle à la citoyenneté française.

Vous traitez ceux qui pensent que le sort des immigrés aujourd'hui est indigne de cet idéal de « collabos », bref de « mauvais Français ». Moi je pense que ceux qui sont contre l'immigration, ceux qui répandent l'idée nauséabonde que l'immigration est un problème, je pense que ceux là sont indignes d'être des citoyens français. Ma famille est française depuis Saint-Louis mais depuis la Révolution, nous ne sommes plus des sujets mais des citoyens libres et éclairés. De nombreux citoyens ont rejoint depuis ce grand idéal, des millions d'immigrés. Je me sens donc personnellement insulté quand j'entends ce genre de discours xénophobe.

33. Le jeudi 4 mai 2006 à 00:52 par fred

et pour tout ceux qui auront le sentiment d'avoir honte d'être en France il pourrons toujours demander à ceux de nos dirigeants que cela gêne d'être en France, de quitter un pays qu'ils n'aiment pas!

Mais c'est précisément de l'amour pour ce pays que peut naître la honte de voir ce qu'on fait en son nom.

Eolas

34. Le jeudi 4 mai 2006 à 01:40 par Patrick

@germain
Et avant St louis ?

C'était des sales Burgondes. La Francie occidentale aux Francs saliens, la malepeste soit de la Lotaringie. On ne va pas accueillir toute la misère de la chrétienté, que diantre.

Eolas

35. Le jeudi 4 mai 2006 à 01:53 par André

Je crois que la seule question posée par les opposants et autres trolleurs de ce fil est : "A-t-on les moyens de payer pour ces gens alors que déjà les RMIstes et chômeurs sont légion et protestent de la faiblesse de leurs revenus ?".

Mais apparemment outre les arguments humanitaires, Eolas (cf #13) a plus d'un tour dans son sac et va nous montrer qu'il n'y a là aucune charge pour l'Etat : attendons donc la suite !

36. Le jeudi 4 mai 2006 à 02:04 par Patrick

Je me lance, car les discutions légales c'est sympa, mais :
Les lois ne sont ou bien ne devraient être que l'expression de la volonté populaire.
Volonté populaire, je vous l'accorde, c'est sans doute mal dit en ces jours compliqués ou le moindre mot est analysé, répertorié, et vous classe immédiatement dans la catégorie des ennemis, des amis ou de ceux qu'on peut encore convaincre.
Je sous suggère de lire ce billet, il date de ce matin :
www.alarch.ath.cx/index.p...
Voilà et puis quand on se sera mis d'accord sur cela, croyez, moi on arrêtera peut-être de couper les poils de cul en quatre.

37. Le jeudi 4 mai 2006 à 02:05 par Gros con xénophobe

xénophobe? t'est fou germain ou quoi?
personnellement, je viens de revenir en France après 10 ans d'éxil, et je connais bien le dur sentiment de l'immigré regardé de travers.J'ai plus d'amis(des vrais) basanés que vous tous réunis( 20 ans de chantiers,pelle et pioche en réél, sur certains j'étais le seul français)Si je suis phobe de quelque chose, c'est des grands sentimentaux un peu idiots qui voit pas plus loin que le bout de leur nez.
Mais peut-ètre que ça vous plairait, le pen à l'Elysée? Par chez moi, même les arabes français de longue date sont prêt a voter pour, c'est dire.
Je repète: essayez déjà d'instaurer un accueil acceptable pour les nouveaux arrivés, et quand ça sera fait, vous pourrez la ramener, votre science immigratoire.
xénophobe..pfff

38. Le jeudi 4 mai 2006 à 02:10 par Gros con xénophobe

Eolas, pourquoi tu rajoute un F majuscule à francitude?j'en ai pas mis moi?

Vous n'avez pas mis non plus de S à la deuxième personne du singulier, vous voulez peut être que je le rajoute ?

Eolas

39. Le jeudi 4 mai 2006 à 02:17 par Xavier

@Germain #31

Bon ce n'est que ma lecture, mais il ne me semble pas que "Gros con" soit xénophobe, ni même qu'il ait assuré que l'immigration soit un problème (insinué peut-être...).

J'attends la suite avec impatience et j'espère qu'il y aura une analyse du projet de loi de Sarko parce que je ne peux pas me fier ni aux médias ni aux mots choisis (qui se vendent bien) des discours de Sarko.

Il me semble en effet que l'immigration doit être quelque peu contrôlée pour que cela serve à la fois le pays (et sa population) et les immigrants eux-mêmes. Le Canada me semble un bon exemple : ils sont en pénurie de comptable, mais n'ont plus de places pour les avocats... alors ils choisissent. Et les nouveaux venus sont bien accueillis (BIENVENUE AU CANADA)... enfin ça a l'air beaucoup mieux qu'en France.

NB : Sur le site de Citoyenneté et Immigration Canada (www.cic.gc.ca/francais/tr... ), on peut trouver ça : «Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) et Ressources humaines et du Développement des compétences Canada (RHDCC) s’assurent que l’arrivée de ces travailleurs contribuera à la croissance économique du Canada et créera des occasions d’emploi pour les Canadiens à la recherche d’un emploi.»

Bref tout ça pour dire que c'est bien beau d'avoir des immigrés, mais je trouve plus honteux de les tasser dans des banlieues que de leur refuser l'accés (...sans généraliser... asile, etc.). Parce qu'entre vivre dans la misère dans un pays que l'on connaît et vivre dans la misère dans un pays qu'on ne connaît pas...

L'immigration "qui dérange" à tort ou à raison est de nature économique. Peut-être qu'en arrêtant de vendre à prix très bas nos surplus de céréales aux Pays d'Afrique, on arrêterait de détruire leur agriculture et leur économie toute en entière (bien que les céréales n'en soient pas la seule cause!)... ils vivraient un peu mieux (ils seront content).

40. Le jeudi 4 mai 2006 à 02:34 par GCX

"depuis la Révolution, nous ne sommes plus des sujets mais des citoyens libres et éclairés"
Ben voyons...dans tes rêves, sans doute.

41. Le jeudi 4 mai 2006 à 03:21 par GCX

Vois-tu, cher Eolas, ça me fait profondément chier d'entendre toute la journée des appels à la honte nationale(j'espére que nationale n'est pas un gros mots, hein?).
Très franchement, peux tu me dire par quel phénomène stupéfiant je devrais me sentir coupable d'un fait sur lequel je n'ai AUCUN moyen d'influer, vu que les zoms politique font rien que ce qu'ils veulent une fois qu'ils sont élu?
Comment pouvez vous, sans rire, continuer à militer pour une immigration de masse alors qu'il y a même pas UN SEUL appartement potable dans toute la France pour accueillir ces migrants?
Tu les fait rentrer d'abord et ils construisent leurs maisons après ou tu leur fourni des cartons gratos ?
C'est du n'importe quoi idéologique, non?
Francitude, dans ma petite tête de prolo, ça veut dire aptitude à vivre en France, dans le respect des lois de la république et du sens commun, il y a aucune majuscule ni de concept caché la dedans.
J'ai longtemps bosser avec une petite jeune qui venait chez moi taper des fringues à ma femme pour sortir le samedi soir.Un jour, elle est rentrée dans son bled pakistanais pour célébrer son mariage arrangé(mais elle était pas au courant).Je l'ai revu l'autre jour.C'est pas ses cents kilos actuel qui m'on le plus choqué, mais son foulard, celui de ses gamines de 11-12 ans et la trouille que j'ai lu dans ses yeux quand j'ai eu l'outrecuidance de lui adresser la parole.Regroupement familial, ha quel joli nom pour la restauration de l'esclavage.
l'année de la fin de l'apartheid en Afrique du sud, je bossait dans une boîte à grosse majorité d'immigrés musulmans.A la demande de ceux ci, les vestiaires et le refectoire ont été separé en deux parce que la vue des jambons-beurres offensait le prophéte.Et certains potes m'ont clairement dit que si ils suivaient pas le mouvement, il y aurait des sanctions contre eux.Ah, lutter pour l'égalité des hommes ailleurs que chez nous, quel beau combat...

ça , ça me fait honte.

42. Le jeudi 4 mai 2006 à 03:57 par Enguerrand

Xavier dit "Le Canada me semble un bon exemple : ils sont en pénurie de comptable, mais n'ont plus de places pour les avocats... alors ils choisissent"

La réalité canadienne est un petit peu différente quand au profession que vous cité.
La profession d’avocat est curieusement fortement protégé, voir plus que celle de médecin (l’immigrant doit passer son barreau dans la province dans laquelle il désire exercer...etc...)

En fait, la profession d’avocat ne connaît pas la crise au Canada comme aux US par ailleurs (voyez donc www.thestar.com/NASApp/cs... ), éventuellement, il est possible que les choix en question soient plus le fruit de lobbying que de réalité socio-économique.

43. Le jeudi 4 mai 2006 à 07:26 par Nade

@30 "Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore.
Send these, the homeless, tempest-tost to me,
I lift my lamp beside the golden door!"

Si je ne me trompe pas, c'est ce qui est marqué aux pieds de la Statue de la Liberté. L'immigration est au coeur de l'histoire des USA, il est difficile de comparer cette situation à la situation française"


Evidament la France n'est pas le carrefour de l'europe et n'a jamais ete un lieu de grande immigration italienne ,polonaise, portuguaise ,espagnole, etc ...

En France on a pas un probleme d'immigration , mais d'economie. Si notre economie etait a 4% de chomage , avec une bonne croissance, l'immigration ne serait pas un probleme. ( d'ailleur ce n'en est pas un en soi ).

Liberté . . . on a oublié ton nom ...

44. Le jeudi 4 mai 2006 à 07:50 par manant



ah! cher Maitre! la vie à Versailles!.........

ces humanistes me font penser au gosse assis par terre, les joues rubicondes, la bouillie aux levres, forçant le cube jaune à rentrer dans l'espace réservé au triangle.........papa et maman filment les larmes aux yeux de voir bébé découvrir la géométrie dans l'espace. le plus étonnant est de voir des adultes raisonnables au sens doué de la raison, continuer à s'exciter sur leur jeu de la premier enfance en le découpant à la scie sauteuse pour "avoir raison"

L'art de la métaphore a en commun avec le plongeon de haut vol qu'en cas d'erreur, on tombe à plat. Et là, je vous avoue que je vous ai perdu à mi-course.

Eolas

45. Le jeudi 4 mai 2006 à 08:04 par Thomas

Xavier a dit "Le Canada me semble un bon exemple : ils sont en pénurie de comptable, mais n'ont plus de places pour les avocats... alors ils choisissent"

Comme ça, dans leur pays d'origine (quel qu'il soit), ils n'ont plus de comptables, il ont trop d'avocats, et surtout, ils ont tous ceux qui ne sont ni comptables, ni avocats, ceux qui n'ont pas de diplômes, pas de hautes qualifications...
Il me semble que ça s'appelle du "pompage de cerveaux", histoire d'exploiter encore un peu plus les pays du Sud.

Le problème est qu'autour dudit cerveau, il y un truc, attendez, le mot va me revenir... Ha, voilà, un être humain. QUi n'est pas là pour mettre son cerveau à disposition de son pays de naissance, mais qui en a l'usage exclusif. S'il a fait des études et que ces études lui permettent des perspectives de carrières plus prometteuses ailleurs, je dis : libre à lui. Et son pays n'y perdra pas forcément, car il pourra mettre à profit son expérience dans son pays s'il le souhaite, ou y envoyer une partie de ses gains pour permettre à sa famille de consommer, et donc fera fonctionner l'économie locale. Fermer la porte en invoquant comme motif la bienveillance à l'égard des pays d'émigration est un sommet de l'hypocrisie et de la sottise comem tout protectionnisme.

Eolas

46. Le jeudi 4 mai 2006 à 08:28 par germain

@ Patrick
Un peu d'emphase pour dire que ma famille est française depuis aussi loin qu'on puisse remonter, un vrai « Français de souche », quoi...

@ GCX
Ce que je veux dire, c'est que la France n'est pas seulement une entité créée par les guerres, entre des seigneurs qui possèdent la terre et accessoirement les sujets qui y vivent. C'est aussi une construction intellectuelle, un projet social établi formellement, pas juste par accident. Mais on peut aussi fouler au pied notre histoire politique et oublier ce qui a fait un jour, il me semble, la grandeur de la France... J'appelle ça le déclinisme (le vrai retour du pétainisme idéologique, la France qui perd).

@Xavier
Le contrôle des flux migratoires, je suis pour ! Mais pas n'importe comment, pas dans l'indignité et le mépris. Et surtout je suis contre l'idée que ça constitue un « problème » qu'il faudrait « gérer ». Je le répète, c'est une chance. Et ce n'est pas comme si la France n'avait pas été construite par l'immigration, comme l'a rappelé Nade un peu plus haut. Notre pays est né de populations diverses et ce qui en fait une nation, c'est le projet républicain.

47. Le jeudi 4 mai 2006 à 08:47 par LilBoy

Maître, l'un de mes interlocuteurs m'a indiqué cette URL parce qu'il me sent berné par les techniques de com de monsieur Sarkosy. j'ai lu attentivement l'article sus publié et j'ai aussitot consulté mon dictionnaire à propos de déportation :

Peine afflictive et infamante qui consiste à être transporté hors du territoire national dans un lieu déterminé par l'État.

Vous semblez avoir sciemment choisi ce terme. Voudriez vous me faire croire que le territoire national d'un Zaïrois, c'est le territoire francais?(1)

J'ai la mesquinerie de croire que vous aussi, utilisez des techniques de marketing telles que des effets d'annonce à grands coups de mots dont l'évocation seule suffit à faire pleurer mère-grand. Technique d'autant plus facile lorsque l'on prétend vouloir aider les miséreux. (2)

Et ne dites pas que c'est "enculer les mouches" ce n'est pas un mot au hasard de votre publication mais le coeur de votre entrée en la matière. (3)

De plus, je cite "Il relève dès lors de la Police Aux Frontières et du Bureau de l'Asile aux Frontières.
Oui. Un étranger qui vient demander l'asile est accueilli par des PAF et des BAF." Vous auriez pu aussi mettre "FAF", quitte à jouer la facilité. Tout comme il manque le non moins pertinent "CRS SS". j'ai l'impression que vous tenez le raisonnement du coup de marteau dans la gueule du flic, alors,
sachant que je vais probablement me faire bâcher à grands coups d'articles de loi, n'ayant que mon bon sens (crois-je), pour moi :(4)

S'il vous plait, Maître, détrompez moi. (j'attends vraiment une réponse)

Vous détromper ? Rien de plus facile : vous n'avez pas lu mon texte mais ce que vous avez voulu y voir, et visiblement, ce prisme déforme tous lesp ropos plutôt que de vous permettre de les confronter à votre opinion.
(1)Déportation : j'ai bien précisé que j'invoquais le sens étymologique. Vous avez regardé dans votre dictionnaire le sens juridique, qui est un sens strict. Etymologiquement, déporter veut dire transporter par la force (en soulevant du sol, je le dis, pourtant, vos yeux ont flanché à ce moment). Quant à l'idée d'éloignement du territoire national, elle est bien présente, oui, mais territoire national ne veut pas dire lieu de naissance ou lieu de nationalité, mais l'espace terrestre, maritime et aérien français. Vous voyez, même avec votre définition erronée, j'ai bon. Votre Zaïrois, qui n'est plus zaïrois mais congolais, d'ailleurs, a un lieu de résidence qu'il a choisi. Le conduire par la force à tout autre endroit que celui qu'il a choisi est une déportation. Parce que l'argument disant qu'on ne déporte pas vraiment une population dès lors que la France n'est pas le milieu d'origine est un alibi qui a déjà été utilisé, et on bat beaucoup sa coulpe rétrospectivement.
(2) : J'utilise des techniques de marketing ? Vous oubliez un détail : ces techniques, on les utilise quand on a quelque chose à vendre. Mes textes sont mis à disposition, gratuitement. Il n'y a pas un lien sponsorisé, pas de google ad, pas d'abonnement sur ce site. Je publie sous pseudonyme pour ne pas capter de la clientèle. Je ne suis candidat à aucune élection. ALors, mon marketing, il sert à quoi ? Où est mon intérêt ? Avez vous besoin que je vous explique ce que les promoteurs de cette loi ont à vendre, eux ? Ce qui m'anime, c'est la colère que je ressens quand je découvre, de visu, ce que fait mon pays dans ce domaine royalement ignoré par les médias. Les ZAPI, je connais, les CRA, aussi, les garde à vue, j'y vais, les audiences des tribunaux administratifs sous 72 heures, les recours à former en 48 heures, les appels en 24 heures, je me les tape, et quand j'annonce à un étranger que la République lui refuse tout espoir, je le regarde dans les yeux. Et ce ne sont pas les larmes de votre grand mère que je vous couler.
(3) : Ca tombe bien, je ne l'ai pas dit.
(4) : Non, je n'aurais pas pu dire la FAF puisqu'il n'y pas de.., heu... Folles Aux Frontières ? La Police Aux Frontières existe. Le Bureau de l'Asile au Frontière existe. Et je trouve qu'il y a un humour noir à ce que les premiers organismes prenant en charge des demandeurs d'asile s'appellent PAF et BAF. Cet humour vous a échappé. Quant à vos délires, il n'y a pas d'autres mots, sur FAF, CRS SS, ou des coups de marteau dans le figure de policier, ils relèvent de la psychanalyse : merci de ne pas m'attribuer des propos que je n'ai pas tenus et de chercher dans votre inconscient par quel tour étrange ils vous sont venus à l'esprit en lisant un texte sans rapport aucun. Et en plus, je vous bâche sans citer aucun texte de loi. Vous êtes aussi mauvais pour me lire que pour anticiper mes réponses.

Eolas

48. Le jeudi 4 mai 2006 à 08:48 par Pascal-Emmanuel Gobry

C'est avec plaisir que j'ai lu ce billet, et avec impatience que j'attends les suivants. Je ne peux toutefois pas m'empêcher de remarquer le caractère des réflexions de Maître Eolas sur l'immigration, dans lesquelles il tire des conséquences générales de faits particuliers.

Apparemment, il a beaucoup travaillé sur le droit des étrangers, et cela a modifié sa perspective. Il aurait probablement été beaucoup moins clément sur le CPE et la flexibilité du marché du travail s'il avait passé ce temps dans des conseils de prud'hommes, et nous aurait à la place abreuvés d'histoires tristes sur la précarité.

Il faut évidemment prendre en compte la souffrance individuelle avec sollicitude, et le sort des plus faibles nous concerne tous. Toutefois, le devoir du législateur (en tout cas le bon, et on sait qu'il est rare), n'est ps de se soucier du sort particulier de tel ou tel, mais bien de l'intérêt général.

Dans le billet "Un juste", Me Eolas propose de remplacer "la maîtrise d'un flux que l'on voudrait choisi et non subi" par "la liberté d'individus". Je me méfie toujours quand on propose de remplacer une action par un principe.

Moi aussi j'aimerais (franchement! Je suis pro-immigration à fond!) qu'on puisse ouvrir les frontières à tous, car tout pays s'enrichit des apports étrangers, mais l'on voit trop bien à quoi cela mènerait étant donné le contexte général du monde actuel, qui est celui de quelques pays développés et de beaucoup de pays en voie de développement dont des millions, des dizaines de millions, voire des centaines de millions de citoyens ne rêvent que d'arriver dans un monde qu'ils perçoivent comme un eldorado, mais qui est incapable de les satisfaire tous.

Quand beaucoup de gens veulent rentrer quelque part, et que ce quelque part est tout simplement incapable de tous les nourrir, de tous leur donner un travail, de tous les recevoir sans dégénérer à la situation de guerre civile larvée que l'on observe dans certains quartiers, alors que fait-on? On ouvre les portes en grand et on casse le jouet pour tout le monde? Ou alors on essaye de trouver un critère rationnel pour acueillir le plus grand nombre raisonnable?

49. Le jeudi 4 mai 2006 à 09:26 par alice.fo

J'attendais avec impatience un tel billet et votre silence de ces derniers jours me laisser espérer que vous vous lanceriez ... Vous nous aviez promis une série de billets dans le billet "un juste", je vous remercie beaucoup de vous lancer. Dans le contexte actuel, c'est une mine d'informations nécessaires.
So let's see !

50. Le jeudi 4 mai 2006 à 09:34 par Ya Salam

Le mieux-disant culturel et le politiquement correct sont des "sciences" qui ne s'improvisent pas.
Maître Eolas nous distille un sirop d'une rare qualité, tout y est, dans l'ordre (quel vilain mot !) et dans la componction.
Et ce sirop coule dans la bouche ouverte de quelques benêts béats qui en redemandent à l'envi.
Il se permet, même, d'utiliser des mots "sacrés", hors contexte, sans s'attirer des foudres qui en eussent flingué plus d'un.

Tout ça n'est que populisme et démagogie, pitoyable !

Je suis entièrement d'accord. Par exemple, ce que vous faites consiste à attaquer mes propos en les qualifant de démagogie sans apporter le moindre élément de contradiction, sans dire là où j'ai tort, et où je mens. La disqualification globale vous permet d'esquiver le débat, en tentant par une pirouette de faire passer votre lâcheté pour de la supériorité, et vos préjugés pour de la science. Populisme et démagogie, c'est pitoyable.

Eolas

51. Le jeudi 4 mai 2006 à 09:39 par GroM

Merci Eolas pour ce billet et ceux qui vont suivre. Dans la même catégorie du droit médiéval (non, j'exagère, du droit du XIXème siècle), il y a aussi les dispositions relatives aux gens du voyage qui méritent le détour.

Sur un plan juridique, je me demandais pourquoi le délit de séjour illégal sur le territoire était un des seuls qui soit imprescriptible (hors le cas de régularisation massive). Le réponse, je pense, viens du fait que c'est certes l'entrée mais surtout le séjour qui constitue un délit; que ce délit est donc continu et non instantané (je crois que ce sont les termes du droit pénal général ?), du moins jusqu'à ce que la justice s'en aperçoive, et donc qu'il échappe ainsi à la prescription de 3 ans de droit commun pour les délits. Il y a toutefois, sauf erreur de ma part, possibilité d'obtenir une carte de séjour au bout de 10 ans de présence continue en France, éventuellement irrégulière, ce qui constitue une prescription dans les faits.

10 ans de prescription, pour quelqu'un dont le seul tort est de séjourner en France. C'est la même chose que pour un assassinat.

Oui, encore que la prescription étant de trois ans, il soit encore possible de poursuivre un étranger régularisé pendant trois ans après sa régularisation. Bienheureuse opportunité des poursuites qui nous met à l'abri de cette hypothèse ubuesque. Et la loi en cours de discussion prévoit la suppression de la carte de séjour au bout de dix années.

Eolas

52. Le jeudi 4 mai 2006 à 09:44 par clems

Ouf un billet sur lequel on sera d'accord.

Sauf sur un point, je n'ai pas honte. Je n'ai pas à avoir honte d'etre Français pour une loi qui me place en situation de victime.

En vérité, je suis inquiet, étant pacsé à mon amie étrangère étudiante en maitrise de droit sur les relations internationales, je constate les difficultés qui vont s'ériger devant nous surtout que l'on semble au travers de cette loi nier les droits plus élémentaires y compris pour les partenaires de français qui risquent de devoir seuls supporter la charge du couple... Alors que ces gens là ne demandent qu'à travailler et qu'ils sont talentueux !!

Une petite anecdote, mon amie apres avoir vécue 2.5 ans au Texas me certifie que l'atmosphere et les difficultés étaient moins oppressantes la bas, qu'ici en france, sur Paris. Rendez vous compte, aux yeux d'une étrangère, les français et surtout son administration sont plus racistes que le texan moyen.

On en est là.

PS : Maitre Eolas pourra faire comme moi se réfugier dans le droit international lorsqu'il s'agit de se battre contre des lois iniques.

Enfer ! Nous sommes d'accord ? Je vais croire que j'ai tort, alors. Sur le racisme, pourquoi dibale voudriez vous que le texan moyen fût plus raciste que le Français moyen ? Dans un pays où chacun sait qu'aucun de ses ancêtres n'était américain il y a plus de 240 ans, la xénophobie n'a pas de raison d'être plus développé qu'ici. C'est marrant, cette morgue française à l'égard des américains, toujours, forcément, nécessairement moins biens que nous.

Eolas

53. Le jeudi 4 mai 2006 à 09:49 par Fred., de L.

Tous les chiens de garde se sont donnés rendez-vous. Et l'argumentaire ne prend pas d'altitude, contrairement à Air Chiottes.


On ne peut pas accueillir toute la misère du monde, sinon c'est nous qui allons devenir misérables, vous rendez-vous compte, moi ça fait 10 ans que j'attends une place en HLM, alors vous imaginez, pour les immigrés, ils vont vivre où. D'ailleurs, les immigrés je les aime bien, figurez-vous que Y-EN A DES BIENS ! je les connais, je travaille avec eux tout le temps... et justement, si moi alors j'ai pas plus le droit que vous d'en parler, ça serait tout de même un comble moi qui suis dans la vraie vie générale, pas celle des cas particuliers de la justice qui est loin de la réalité... et si vous m'écoutez pas, de toute façon, je vote Le Pen... la voilà l'alternative... vous ne le voulez pas tout de même que je vote Le Pen ? Alors croyez-moi, abandonnez votre discours angélique qui se fourre le doigt dans l'oeil et faite comme moi :
- votez bien et ralez moins, contre ce système qui vous nourri.

Quelle que soit la colère qui habite en moi, c'est vrai, à cause des situations que je vis régulièrement, accordez moi le crédit de naviguer à égale distance entre les deux écueils du fantasme de la fermeture puisqu'on ne peut accueillir toute la misère du monde (donc n'en accueillons aucune, c'est forcément tout ou rien, n'est ce pas ?) et de l'angélisme béat qui voudrait qu'on affrète des avions pour rapatrier tous ce que la terre porte de pauvres. Une fois ces deux caricatures, si souvent évacués par les tenants de l'une ou de l'autre politique, peut être allons nous pouvoir réfléchir sereinement ? En attendant, permettez moi de vous faire un état des lieux vu de l'intérieur. Parc eque c'est pas brillant, et il faut le savoir avant de durcir les textes en vigueur.

Eolas

54. Le jeudi 4 mai 2006 à 09:55 par Louisa

@Philippe:
Oui, je qualifie cette loi "d'attrape-lepeniste" car elle est rondement bien conçue pour mettre en place une mécanique de "retour" bien rodée, avec des 2 en 1 comme le titre III de la loi en cause qui fusionne en une seule décision (un refus de séjour assorti d’une obligation de quitter le territoire français et de la désignation du pays de renvoi) deux décisions jusqu’alors distinctes (le refus de séjour et l’arrêté de reconduite à la frontière): c'est plus pratique! Je suis désolée de vous dire ça mais ce concept "d'immigration choisie" ça me rend très mal à l'aise, ça s'apparente à de la selection...Je ne m'enfoncerais pas plus loin dans mon analyse vous avez compris où je veux en venir.

Alors évidemment qu'on ne peut pas accueillir tout le monde, mais ceci ne signifie aucunement qu'on ne peut mener une politique de l'immigration respectueuse des droits humains (et ce ne sont pas là de grands concepts), les droits sont des facultés concrètes inhérentes à l'homme.

En conclusion, Sarko est fin stratége, il a tout compris au film: sont but ultime, ce n'est pas tant en soi de "décharger la France", mais c'est d'être président, et le meilleur moyen d'y parvenir c'est de rameuter lepennistes en herbe pour gonfler son electorat, et pour ce faire: allez hop! dans un avion et ni vu ni connu on n'en parle plus!!

55. Le jeudi 4 mai 2006 à 09:59 par brigetoun

pas eu le temps de vous lire et d'engranger les commentaires, ce sera pour tout à l'heure. Mais honte je l'avais déjà et s'y ajoute la campagne "immigré insécurité émeute de banlieie" qui continue à fleurir même si dénuée de sens. Et avez vous écouté ou lu les interventions de députés UMP (pas tous bien sur, même Sarkosy lors d'un passage bref à l'assemblée a eu honte) et d'un dén ommé Jérome Rivière ?

56. Le jeudi 4 mai 2006 à 10:04 par Ya Salam

@ Fred., de L.
Vous voyez bien que tout ça est une science, quand on ne la possède pas comme Maître Eolas, on tombe tout de suite dans le vulgaire. Vous avez encore beaucoup à apprendre.

57. Le jeudi 4 mai 2006 à 10:21 par Vicnent

Quelques mots.

Certes, le sujet est intéressant. Ce qui me gène quelque peu, c'est le parti pris initial de l'Auteur (notez le A majuscule). De fait, j'ai un peu du mal à croire que cet article n'est pas _que_ marketing (ie "je vais vous montrez que l'actuel traitement de l'immigré, c'est la honte"). Mais bon. j'aurai aimé une pédagogie habituelle, avec une mention à la fin : "j'ai honte de tout ça". Et puis, tant qu'à être constructif, une autre mention juste après : "L'idéal ça serait ça : ...." avec éventuellement des réserves, puis finalement un choix final, emprunt de pragmatisme. Pour le billet final peut être ?

J'aurai aimé aussi qu'on m'explique ce que c'est qu'un "étranger". Maitre Eolas, vous nous parlez de "droit des étrangers", de "étranger sans titre = problème", de "étranger qui veut se maintenir", de "étranger qui veut résider en France", de "étranger qui arrive à la frontière", de "étranger qui demande l'asile" etc mais jamais on ne saura de tout le billet ce que c'est un étranger !!

Un belge, c'est un étranger ? (CE ?) un suisse, c'est un étranger ? (Europe ? Schengen ?) un américain, c'est un étranger ? (convention ?). un malien, c'est un étranger ? (??) : toutes ces personnes ont elles les mêmes obligations si elles souhaitent :
a) travailler en France
b) résider en France
c) se marier en France
d) passer leur année sabbatique à Paris
e) venir au mois d'août pour leur vacances à St Tropez (Camaret fonctionne aussi...)

je passe aussi sur vos raccourcis (accueil par Police = le ton est donné, Air chiotte etc...) qui ne vous grandissent pas. Le parti pris est une chose. Les raccourcis et autres amalgames démagogiques n'ont jamais rendu un arguments meilleur.

J'attends donc la suite, en espérant surtout des faits, des constats et une analyse fine. Je suis aussi d'accord sur le fait que c'est VOTRE blog, et que vous y faites ce que vous voulez. Mais bon, votre blog, c'est pas un aide mémoire, hein, c'est bien écrit pour les autres ?

Quant à ma vision de l'immigration, on verra ça à la fin. juste après la votre.

Un étranger, c'est quelqu'un qui n'a pas la nationalité française. Je ne pensais pas avoir besoin de le dire, excusez moi. Oui, un Belge est un étranger (mais figurez vous que pour eux, c'est nous les étrangers ! Sont ils bêtes !) Un américain, aussi. Un Malien, aussi. Oui, ces personnes ont les mêmes obligations en principe, même si le droit international (européen entre autres) leur accorde des droits que d'autres n'ont pas. Ainsi on ne peut refuser un titre de séjour à un ressortissant de l'Union européenne, sauf pour les nouveaux pays membres où un filtre peut être maintenu à titre transitoire (l'Espagne a supprimé tous ces filtres et s'est totalement ouverte, la France a annoncé qu'elle les maintiendrait jusqu'au dernier jour possible, je suis si fier de mon pays). Quant à ma remarque sur le ton est donné, il est dû aux acronymes employés : PAF et BAF. Pas parce qu'il y a des policiers à la douane. L'humour vous a échappé, quel dommage.

Eolas

58. Le jeudi 4 mai 2006 à 10:27 par Raboliot

@Germain #31

"les valeurs de la France issues des Lumières [...], c'est un contrat social établi entre des citoyens libres"
Je suis bien d'accord avec vous. La France doit accueillir tout le monde. Et c'est cette mixité sociale qui fera la France de demain. Les valeurs de la France issues des Lumières sont tellement fortes et tellement évidentes que les obscurantismes religieux et sociaux ne pourront venir à bout de ce bouclier d'Airain qui protège les faibles par le truchement des Droits de l'Homme et de la République.
Les réactionnaires et les religieux diront que la Grand Ferry par exemple a été un épouvantable colonialiste. Mais ce n'est pas l'Esprit initial des Lumières, et ce n'est pas de la faute à Ferry si il a mal appliqué les Nouvelles Philosophies.
Ces nouvelles philosophies sont par exemple le droit de vote des étrangers. Droit de vote auquel l'Immense Majorité des français est attaché parce qu'ils [les français] "sont les plus intelligents Culturellement, Politiquement, du Monde" (Kouchner). Une fois que nous aurons montrés au monde entier comment les Valeurs Humanistes issus de la Révolution Française rendent les Citoyens Heureux, le monde sera bien obligé de faire comme nous. Vive Voltaire !

Et Vive Rousseau car enfin, ce jour là, nous danserons tous entièrement nus autour d'un Arbre de la Liberté en chantant des chants à la gloire de Marianne et de la Déesse Raison. Tous Nus, sans distinction de couleur de peau. Tous Egaux, à quelques centimètres près ...

59. Le jeudi 4 mai 2006 à 10:44 par Foxapoildur

Eolas, référencé sur le Portail des Copains ! je n'en crois pas mes yeux !
Fais gaffe, à Assas on en a lynché pour moins que ça.

60. Le jeudi 4 mai 2006 à 10:49 par Joel

Je ne suis pas du tout convaincu par le défenseur des pauvres et des opprimés - et accessoirement des immigés-migrants (?).
Mais j'en retire un enseignement : la provocation, c'est le meilleur moyen d'alimenter son blog et accessoirement son audience...
J'aimerais un jour -mais comme je ne suis pas un lecteur assidu, le sujet a peut-être été abordé- que Maître EOLAS nous parle de "parodie de justice" quand sont mis en cause magistrats et politiques...

On me prête quelque audience, mais ce n'est pas dû à mon goût de la provocation. Vous n'êtes effectivement pas un lecteur assidu. Evitez donc les jugements hâtifs le temps de le devenir éventuellement.

Eolas

61. Le jeudi 4 mai 2006 à 10:51 par Emilien Wild

Je culpabilise un peu de répondre de manière non-constructive à un débat qui me dépasse, mais je ne peux que remercier ceux qui participent avec esprit au fait qu'il me dépasse désormais un peu moins.

Ne culpabilisez pas, c'est le but de cette série de billet : donner des informations, vider mon sac aussi parce qu'il est lourd à porter parfois, et provoquer le débat. Je soutiendrai un point de vue, sans doute minoritaire, d'un large accueil. Les points de vue contraires sont les bienvenus. Après tout, quelle que soit la vigueur de la controverse (elle le sera, sur ce sujet), aucun étranger ne souffrira de nos propos et réflexions. Alors débattons la conscience en paix.

Eolas

62. Le jeudi 4 mai 2006 à 10:52 par Fred., de L.

@Ya Salam : Hein ?

63. Le jeudi 4 mai 2006 à 10:53 par Jeanne

Bonjour,
C'est mon fils qui vient de me signaler votre existence (car me sachant très engagée depuis de très, trop - et encore pour longtemps encore - années).
J'ai lu avec intérêt votre billet. Soyez remercié. Plus il y aura de diversité de moyens de communication concernant ce sujet oh combien cruel pour ceux qui le vivent et du coup pour ceux qui les soutiennent (quels qu'ils soient), mieux cela vaudra. C'est bien cette diversité de moyens qui peut contribuer à enrichir cette solidarité contre cette injustice, cette hypocrisie de nos gouvernants bien pensants qui nous vendent cette soupe infâme comme un "bien pour nous, pauvre français envahis".
Mais moi, je ne me sens pas envahie ! Je m'enrichis chaque jour. Entre les personnes que je fréquente (bénévolement) et moi, je ne sais pas qui apporte le plus à l'autre et j'ai bien peur (fière, plutôt) d'avoir à dire que c'est moi la grande bénéficiaire.
Militante syndicale, mon rêve serait (et je n'ai attendu pour le penser cette action des latinos aux US) que tous les Sans-Papiers se mettent en grève, ne serait-ce que 24 heures. Après cela il serait très compliqué de nous démontrer qu'ils n'ont rien à faire ici (plus de pizzas à se faire livrer, chantiers (gros et petits) complètement désorganisés, personnes âgées laissées toutes seules - attention la canicule peut encore arriver -, enfants oubliés à l'école, ménage non fait dans les hôtels, vaisselle pas faite dans les restaurants, journaux non livrés, commandes non reçues, etc.
Immigration choisie : Qu'a-t-on besoin d'aller chercher ailleurs ceux qui n'auraient peut-être même pas penser à migrer, commençons par régulariser ceux qui sont là et qui entrent en plein dans les métiers dont la France a besoin. Ca évitera tous ces frais engagés pour les expulsions aux contribuables que nous sommes : billets d'avion, escortes, frais de justice, etc.
On n'a pas de logements pour les accueillir.. Et bien que la ville de Neuilly respecte ses obligations (autre que l'amende) et construise les logements sociaux qui font défaut au lieu d'essayer de trouver des moyens de détourner cette Loi !

Demain, vous aborderez les expulsions. Il faudra y revenir en juillet, lorsque la circulaire "protégeant" les enfants scolarisés arrivera à terme après l'école. Oseront-ils saucissonner parents et enfants ? Mettre un baillon sur la bouche des enfants pour les empêcher de crier ?
Et c'est vrai on ne peut pas utiliser tous les mots, mais comment cela s'appellera-t-il quand les avions remplaceront les trains de marchandise (progrès oblige !).
Solidairement,
PS : bravo encore et de grâce, continuez

64. Le jeudi 4 mai 2006 à 10:56 par Ben

Bonjour,

Pour la personne qui disait que les japonais ne sont pas des fachos ou des nazis...

Pour avoir séjournée 1an et demi là-bas (immigration très choisie), je peux vous le dire :
Si.

Pas la plupart des personnes qu'on rencontre bien entendu, mais le système de sélection des étrangers et le fait de considérer par défaut les étrangers (surtout noirs, chinois et coréens) comme des délinquants y est spécialement choquante.

Pour GCX, moi aussi je connais la vraie vie, et pourtant, je ne partage pas votre opinion.
Mais pour avoir tracté le WE dernier sur un marché à forte population immigrée, je la comprend parfaitement puisque j'ai entendu de vive voix des immigrés dire la même chose que vous.
Néanmoins, il y a 2 aspects : celui de la dignité humaine et celui de la capacité économique d'accueil.
Le texte actuel tente de répondre au 2ème en flinguant totalement le 1er.
Il y a des solutions pour qu'il en soit autrement, mais que le gouvernement actuel ne peut pas, idéologiquement parlant, appliquer.

J'espère que vous continuerez à nous donner votre point de vue sans trop vous énerver sur ce que vous considérez comme du droitdelhommisme au sens péjoratif du terme, car vous êtes à l'interface entre les deux visions de la question.

65. Le jeudi 4 mai 2006 à 11:32 par bert

"Préparez vous à avoir honte."

J'ai déjà honte. Merci pour ces explications de texte sur un sujet des plus complexe!

La généralisation, l'explication par l'exemple, sont toujours aussi nocifs, comme le montrent certains commentaires à ce billet: ca va de "je suis pas raciste, je connais même des noirs", à "ils veulent pas s'intégrer, y' a qu'à le demander à mon voisin"...

La loi, les lois, ce sont tout de même l'exacte traduction des valeurs d'un peuple, du moins je le suppose. C'est la légion étrangère qui a permis à Mr Sarkozy de devenir français (et je crois "qu'il s'en félicite", selon la formule con-sacrée), peut être faudra t'il demander à ce corps d'élite d'élargir son recrutement pour permettre que le droit d'asile existe toujours en France...

66. Le jeudi 4 mai 2006 à 11:37 par Ombre

Petite info de Belgique* : le gouvernement a demandé une étude sur le vieillissement de la population et il s'avère que dans 15 ou 20 ans, il y aura un déficit en «jeunes travailleurs» d'environ 200.000 personnes (si je me souviens bien). Il est sérieusement envisagé de faire appel à l'immigration...

Comme je suppose que ce problème va aussi se présenter dans les autres pays d'Europe, toute ces manoeuvres électoralistes visant à présenter les immigrés comme la cause de tous les maux est parfaitement écœurante... C'est toujours la même chose : quand on n'a pas de solutions on «charge» les minorités...

* ben oui, je suis belge ;-)

67. Le jeudi 4 mai 2006 à 11:37 par pffff

décennie pas décénie
c'est pas la première fois ce genre de fautes
vous dites bien pérenne et pas pérène, l ortographe n est pas une matière subtile

68. Le jeudi 4 mai 2006 à 11:38 par loz

Je suis le seul choqué par l'expression "accueillir toute la misère du monde" ?
Et moi qui croyait qu'il s'agissait d'êtres humains...
Et ce n'est pas de la réthorique. L'immigrant n'est pas pauvre par essence, il est dans une situation de pauvreté qu'il fuit (parfois, souvent ?, doublé d'une situation de crainte pour sa vie). Il ne fait pas "rentrer de la pauvreté" en France, s'il reste pauvre, c'est parce qu'on ne lui laisse pas tellement d'autre possibilité.

D'ailleurs j'aimerais qu'on me prouve qu'accueillir des immigrés est une charge pour l'Etat. Ils n'apportent pas de richesse ? De force de Travail ? Se battre pour contrôler et refluer les étrangers ne coûterait rien ?

Merci Eolas, je vous trouve bien courageux d'accueillir ce débat chez vous.

PS Pour ceux qui ont une conception assez floue de la honte (et de sa différence fondamentale d'avec la culpabilité), je les invite à lire Serge Tisseron, qui a écrit au moins deux ouvrages sur le sujet, j'en ai lu un, et l'ai trouvé intéressant, compréhensible même par le profane.

69. Le jeudi 4 mai 2006 à 11:50 par nis


beaucoup a déjà été dit, je ne rajouterai deux questions:

1) quelle(s) alternative(s) réaliste(s) proposez-vous?

2) que pensez-vous du fait qu'un nombre impressionnant de demandeurs d'asile se présentent en suisse, APRES ETRE PASSES PAR DES PAYS SURS POUR Y PARVENIR ? asile ou opportunisme?

70. Le jeudi 4 mai 2006 à 11:51 par rev

Manifestation nationale samedi à Paris contre la loi CESEDA.

Pour continuer à vous regarder dans la glace, pour ne pas avoir honte - comme le dit Maître Eolas - il FAUT aller manifester ! après, ce sera trop tard (ça arrive vite, le fascisme !)

contreimmigrationjetable....



71. Le jeudi 4 mai 2006 à 12:09 par chaille

ça c un mechant troll

en plus il aboit
il montre les dents

mais si on lit avec un peu de recul par rapport à son propre aveuglement, je peux y lire des choses intéressantes
et pas seulement d'un côté de la barrière
car il existe une véritable barrière entre les intervenants
j'en fais partie d'ailleurs donc j'ai ma propre "barrière"

il faudrait aussi que les français prêt à accueillir les migrants donnent à l'Etat (qui n'est pas un objet virtuel ou visqueux ou quoi que ce soit ) les moyens de son action.
Or il me semble que la tendance actuelle est de ne pas vouloir "donner" ; on cache ses revenus, on pleure quand il s'agit de payer ses impôts ou la TVA, on emploie au black ces migrants illégaux pour entretenir le jardin ou "porter des pierres" etc
il faudrait balayer devant sa porte avant de demander à l'Etat e le faire
Ah il faut que j'y aille...balayer

72. Le jeudi 4 mai 2006 à 12:34 par Jul'

J'ai lu le projet de loi. Un peu imbuvable mais on en comprend le ton (un de mes articles préférés est le 32)
En lisant ta note, je me disais qu'au fond, c'est ça le problème : on nous présente une loi qui modifie des trucs et on ne nous dit pas comment ça se passe aujourd'hui.

Merci à votre excellence de rectifier le tir ...

73. Le jeudi 4 mai 2006 à 12:42 par Dépité

Maitre,

merci pour cet eclairage et ceux a venir. Je m'endormirai moins con mais honteux

74. Le jeudi 4 mai 2006 à 13:30 par lex.a

Ces réformes, ce n'est pas moi qui les prend. Il y a belle lurette que je considère que tous ces politiciens ne représentent qu'eux même et rien d'autre que cela. Mais tout de même, j'aurais peut-être un peu honte si je ne faisais rien. La régularisation des sans-papiers, on l'obtiendra en luttant. Alors y a des collectifs de soutien qui existent (dans beaucoup de villes, renseignez vous, ou sinon créez les!), des associations comme le GISTI pour ceux et celles qui ont des compétences juridiques, etc. Luttez avec les sans papiers, vous n'aurez pas honte, mais vous serez j'en suis sûr encore plus en colère contre ceux qui nous gouvernent. Comme dit le slogan, politise tes inquiétudes, tu inquiéteras les politiques.

Ce que dit Eolas est vrai, il le vit en tant qu'avocat (et en tant qu'individu libre et pensant aussi, je présume). En tant que simple individu, présent dans des collectifs de lutte, je peux moi aussi témoigner de situations catastrophiques. Nos administrations, notre "justice" et notre gouvernement n'hésitent pas, effectivement, à déporter des gens sans se soucier de ce qu'il leur arrivera au final. On a vu des personnes expulsées baillonnées, pieds et poings liés, sans avoir pu avertir le reste de leur entourage. On a vu des militants opprimés renvoyés dans leur pays où ils risquaient la mort, la torture ou l'emprisonnement. Plus de nouvelles depuis... On a vu des tchétchènes renvoyés en Russie, sous prétexte que la Russie est un Etat où tout va bien et que la Tchétchénie n'existe pas officiellement... Quasiment tous les jours, des cas comme ça. Certains parlent sur ce blog de principes qu'il ne faudrait pas énoncer mais être "pragmatique". Eh bien les principes, je les affirme: liberté de circulation et d'installation pour tous! D'ailleurs, la liberté de circulation n'est elle pas un principe prôné par certains de nos dirigeants? Faut-il croire qu'il s'agit simplement de la liberté de circulation des riches et des marchandises? Ne laissons pas les mots être travestis par ces menteurs!

En ce qui concerne les moyens d'action, une "grève" des sans-papiers n'est pas possible puisqu'ils n'ont pas le droit de travailler, du moins de manière officielle. Occupons des lieux, comme des églises par exemple, manifestons, rendons visibles la situation. Tous ceux et celles qui s'inquiètent sur ce blog, j'espère que vous serez au minimum à la manifestation du 13 mai, parce que sinon ça ne sert pas à grand chose de dire "j'ai honte"... et de ne rien faire.

75. Le jeudi 4 mai 2006 à 13:38 par Clems

@74
Une greve de la consommation c'est bien mieux.

76. Le jeudi 4 mai 2006 à 13:49 par Fred., de L.

@Eolas #53 :
Mon second paragraphe était une caricature. Du second degré, frelaté je le concède.

J'ignore quelle pourrait être la voie médiane dont vous parlez, je n'aime pas les gens qui abusent du système, je suis convaincu qu'ils sont minoritaires, et ça fait donc de moi un mec qui a une vision d'ange. Mais le fait est là, j'ai honte de ce que je vois, de ce que je lis, de ce que j'entends. Je ne le vis pas. Je ne fais que le lire, la plupart du temps. Tout ce que vous dites, je le crois, je connais votre curriculum, et je lis d'autres sources aussi. Et j'ai donc vraiment honte. Mais j'ai honte d'être occidental aussi. C'est congénital, en quelque sorte, la honte, chez moi. Rien que du fait d'être né là où je suis né plutôt que là où tant d'autres ont l'idée saugrenue de naître en si grand nombre.

77. Le jeudi 4 mai 2006 à 13:49 par LilBoy

"Le conduire par la force à tout autre endroit que celui qu'il a choisi est une déportation"

je suis rassuré vu que déportation s'entend au sens etymologique. au début j'y voyais une référence a ce qui s'est passé il y a 60 ans. S'il s'agit juste de décoller les pieds du sol, alors là... c'est différent. En ce sens, le terme agencement serait adéquat et moins racoleur. Jusque là, j'ignorais le concept des mots à géométrie variable ( "Parce que l'argument disant qu'on ne déporte pas vraiment une population dès lors que la France n'est pas le milieu d'origine est un alibi qui a déjà été utilisé"..c'est ca le sens etymologique?),
ceci dit, soyez rassuré, vous n'etes pas le seul à ésperer un monde ou l'on pourrait vivre ou l'on veut. j'y songeais souvent à l'époque où je regardais Capitaine Flam.

" J'utilise des techniques de marketing ? Vous oubliez un détail : ces techniques, on les utilise quand on a quelque chose à vendre"

tututut, les techniques de marketing sont l'ensemble des activités qui dirigent le produit du producteur vers le consommateur, y compris la publicité. Et dans le genre sophismes et low ball, vous n'êtes pas le dernier.

"Ce qui m'anime, c'est la colère que je ressens quand je découvre[...] larmes de votre grand mère que je vous couler."

ecouter sa colère n'est pas vraiment une bonne idée, vous devez le savoir. Tout comme asséner ses certitudes alors qu'on en est qu'au stade de la découverte est un peu déplacé. Cependant, vous êtes doué pour l'écriture: on dirait du "assassin".

Quant à vos considérations sur mon état mental, vous êtes loin du compte.

Bien à vous.

78. Le jeudi 4 mai 2006 à 14:08 par Corinne

@ lex.a

Il me semble qu'il faudrait déjà distinguer droit d'asile et immigration à but économique (i.e. trouver du boulot ailleurs que dans son pays d'origine). Les exemples que vous donnez relèvent du premier cas. Les deux pouvant par la suite se mélanger (autorisation de travail accordée à un demandeur d'asile), faut-il alors considérer un demander d'asile comme un futur travailleur ou comme une personne dont l'intégrité physique est menacée dans son pays et dont l'accueil doit se faire en dehors de toute considération de compétences? Bien entendu, on préférerait tous le deuxième cas.


A ceux qui considèrent que l'immigration a permis de construire la France, c'est vrai. Simplement ces trente dernières années, la France est passée d'une économie à dominante industrielle à une économie de services et les compétences requises ne sont plus tout à fait les mêmes. Beaucoup plus d'interaction avec les clients, plus de paperasses, l'informatique à tout va. Bref, même à des postes dits, non qualifiés, il faut avoir une certaine autonomie, notamment linguistique. Alors peut-être qu'effectivement, il faut choisir ou mettre quelques critères de sélection pour que les futurs immigrants ne se retrouvent pas relégués à des voies sans issue vers l'escalier social.

79. Le jeudi 4 mai 2006 à 14:11 par Rose

Eolas Premier Ministre, ou mieux...

Président !

2007 approche, alors vite, créons un parti, constituons des comités de soutien, collectons des fonds et aidons-le à recueillir ces satanées 500 signatures...

Journal d'un Président de la République, voilà qui aurait de l'allure ;)

80. Le jeudi 4 mai 2006 à 14:53 par ztfd

Tentative de métaphore :
Je pars en vacance avec ma petite famille dans ma petite auto.Sur la route , y a un type qui fait du stop.Je suis sympa , je le prend.Plus loin, un autre.Je suis sympa, je le prend aussi.Seulement, il y a sa famille qui attend dans les buissons.Ah, j'ai lui ai dit oui, je peux quand même pas le séparer de sa femme et de ses gosses, allez, montez, aussi, je suis cool.Merde, un autre! et celui là, il se fait courser par des skin.Allez, monte dans le coffre.Ah merde, un autre.Celui là, il est malade et il va sur la côte se faire soigner.Hop, sur la galerie.C'est marrant, mais plus on est nombreux dans l'auto, et plus j'en chie pour conduire et plus mes passagers font la gueule..Y aurait-il un rapport? non, bien sûr.Tiens, j'ai crevé.Mais heureusement, il y a un type sur la route qui sait changer les pneus.Allez, monte, mon gars, plus on est de fou, plus on rit.
Y' a plus de place? merde, ça y' est, j'ai honte.
Aura-t-on un accident ? peut-être pas, après tout...
et de toute façon,je me suis enrichi de plein de recette de cuisine.

Votre métaphore est parfaite. Dès lors qu'on accepte qu'il y a déjà 60 millions de passagers dans votre voiture (j'espère que ce n'est pas une Smart).

Eolas

81. Le jeudi 4 mai 2006 à 15:00 par Sébastien

Bonjour,

Je pense qu'il est capital de bien distinguer deux choses très différentes :

- d'une part, un débat sur ce que doivent être les orientations en matière de politique d'immigration : on est ici dans un débat proprement politique qui peut donner lieu à affrontement de points de vue;

- d'autre part, et c'est selon moi à ce niveau que se situe le billet d'Eolas, le fait qu'en tout état de cause, les immigrés sont d'abord des personnes qui ont des droits et que ces droits (par exemple : ne pas être sujet à détention arbitraire et si, détention il y a, que les conditions en soient dignes, ne pas avoir à subir de traitements dégradants, pouvoir vivre en famille,...) doivent à tout prix être respectés.

A lire certains commentaires, on a l'impression que le simple rappel de ces droits relèverait de l'angélisme et on croit entendre une petite musique selon laquelle il faudrait faire fi de la dignité humaine du respect de l'Etat de droit au nom de la maîtrise des flux migratoires.

Que notre pays souhaite mettre des priorités dans les populations immigrantes en fonction des besoins de main d'oeuvre de notre économie, soit ! Qu'il soit décidé de restreindre encore davantage l'accès au droit d'asile, dont acte si c'est la majorité actuelle de notre pays qui en décide (mais dans ce cas là, il ne faut pas, dans le discours officiel, vouloir faire entendre la voix de la France comme le pays des droits de l'Homme) !

En revanche, si tout cela se fait - en notre nom à tous - en niant ce qui est fondamental, ce qui devrait tous nous toucher au coeur, à savoir le respect des droits fondamentaux, alors oui, nous avons des raisons d'avoir honte.

Merci, je commençais à douter de savoir encore m'exprimer. Je n'ai jamais dit que la honte était de dire non, mais c'est de traiter des êtres humains de cette façon. La prospective viendra à la fin de cette série de billets, après l'état des lieux, qui me semble être un préalable indispensable.

Eolas

82. Le jeudi 4 mai 2006 à 15:01 par bert

Et puis, je me demande: d'où vient l'essence qui me permet de conduire ma tuture? Et le caoutchouc des pneus? Et où donc sont vendus les flingues qui me permettent de bien vivre dans mon pays? Et ces jolies campagnes qui longent la route, ces beaux champs de blés et de mais, comment se fait-il qu'ils existent encore? Et mon grand père, quand il était gazé, qui est ce qui est monté au front à sa place à Verdun? Comment suis-je devenu si riche, bon sang?

Mais j'ai pas honte, hein, tout ca, c'est du passé, pas à moi à l'assumer, hein?

83. Le jeudi 4 mai 2006 à 15:01 par deuzeffe

Même dans le projet de loi, rien est clair en ce qui concerne le pays d'origine de l'étranger : pays ayant signé les accords de Shengen, pays de l'UE, états membres du Conseil de l'Europe, autres pays, etc.

J'ai certainement la comprenette un peu lente, mais ce serait bien de le préciser dans vos futurs articles.

Merci d'avance.

Disons pour le moment que les ressortissants de l'UE bénéficient d'un très favorable : celui de la liberté de circulation (pas de visa ni même de passeport pour circuler) et d'établissement (on ne peut leur refuser un titre de séjour).

Eolas

84. Le jeudi 4 mai 2006 à 15:23 par brigetoun

merci à maître Eolas de sa description du début des formalités d'"accueil", et de sa modération en ce qui concerne les conditions physiques de celle-ci (en passant Gros Con si vous aviez lu avec attention il n'est en fait dans ce premier billet que de ça et non du droit à immigre) - merci à Enguerrand de souligner que les étudiants dont ceux que la nouvelle loi voudrait soit disant attirer (sous réserve qu'ils obtiennent le visa étudiant nécessaire au consulat) sont tellement heureux de la qualité de la vie que leur réserve la "patrie des droits de l'homme" qu'ils risquent fort de préférer ammener leur nouvelle science au Canada ou autre, ce qui ne règle d'ailleurs pas le problème de leur pays d'origine - merci à Germain pour "ceux qui sont contre l'immigration, ceux qui répandent l'idée nauséabonde que l'immigration est un problème, je pense que ceux-là sont indignes d'être des citoyens français". Pour le fait de laisser entrer de pauvres gens qui croient ne pas trouver en France la misère qu'ils quittent, pouvez vous imaginer qu'ils ne sont pas tous idiots, qu'ils sont capables de juger que justement c'est pire là où ils sont, qu'accessoirement ils pourront sur le peu qu'ils gagnent en envoyer un peu chez eux et que (peut on me confirmer ce que j'ai entendu ?) l'argent des migrants représente plus que toute l'aide internationale. Que si on est fier d'être français (tout de même puissance moyenne mais disons sur la zone élevée de la dite moyenne et même mieux) on peut envisager : d'améliorer les conditions d'accueil et en même temps d'aider les pays à sortir de la pauvreté, pas forcément par la Francafrique. Que la soit disant invasion revient à ce que la proportion d'étranger en France n'aurait pas changé depuis trente ans (merci à un économiste de passage de confirmer) - que les régularisations au bout de dix ans de présence se montent au chiffre insoutenable de 2.500 par an etc... et que ceux qui nous sortent qu'il y a des différences de civilisation ne font pas partie de la même civilisation que moi

85. Le jeudi 4 mai 2006 à 15:25 par ballinette

"Journal d'un Président de la République" > ce serait malheureusement plus difficile pour lui de conserver l'anonymat....

86. Le jeudi 4 mai 2006 à 15:28 par Doubi

Si il y a une loi qui est bien appliquée dans les commentaires sur ce tread, c'est bien la loi Godwin ^^

J'en porte une part de responsabilité, je l'assume. Mais qui met les pieds dans un centre de rétention ou dans une zone d'attente ne peut s'empêcher de penser que ce qu'il voit ne devrait plus se voir dans notre pays. Même si c'est moins grave, ca reste grave, et je ne veux pas me taire.

Eolas

87. Le jeudi 4 mai 2006 à 15:32 par La vieille

Je note que même animé d'une très grosse colère, vous évitez toute démagogie et populisme.
La petite note d'humour (PAF et BAF), votre aversion pour les clichés (Texans obligatoirement racistes), la puissance des arguments (sur le regroupement familial, l'annonce de la fierté affichée d'un internaute pour un pays qui se reprend en main grâce à un tel texte) m'invitent à régulièrement lire et relire vos billets et ceux particulièrement ou vous vous engagez éthiquement.
NB : je crains qu'il n'y ait pas que les néolepénistes qui se réjouissent de cette proposition Sarkosienne, il y a tous les bons citoyens que l'on cotoie tous les jours et qui ont perdu toute humanité, tolérance, fraternité. De ce fait ils se refusent à débattre sereinement autrement qu'en vous assenant des poncifs éculés qui leur permettent de se disculper en toute impunité.
A vous lire dans les prochains jours ......

88. Le jeudi 4 mai 2006 à 15:35 par DW

Le problème que je vois ici, c'est qu'il s'agit principalement d'une introduction...
On connait maintenant la position d'Eolas, mais pas encore les arguments, ni la réalité actuelle.
Dans ce qui a été présenté, je ne vois pas grand chose de honteux. Ca viendra peut-etre par la suite (ou pas), mais pour le moment je ne vois qu'une introduction qui se veut accrocheuse...

Vous avez raison, quelle honte. La prochaine fois que j'introduirai une suite de billets, j'essaierai d'être ennuyeux à mourir.

Eolas

89. Le jeudi 4 mai 2006 à 16:19 par mirko

Typo: par décision du préfet, aves des réserves liées
avec -> avec ???

Typo : vous avez oublié le verbe.

Eolas

90. Le jeudi 4 mai 2006 à 16:34 par cardabelle

@ztfd (#80) : mais non, vous n'avez pas une petite bagnole...Et puis ce sont les auto-stoppeurs qui l'ont fabriquée, votre caisse. Ils auraient pas le droit d'y monter?

91. Le jeudi 4 mai 2006 à 16:35 par michel

corse vivant à paris
je suis monté voler l'argent des parigots (oui, en piquant un travail d'un bon français, le tout pour financer ma maison en corse bien sur. enfin, personne le sait, j'ai une tête de gentil bourgeois de gauche)

bon, qu'est ce que je vois :

que la France est répressive et qu'on a durcit les lois sur les immigrés (et tous ceux qui dérangent en fait) années après années, (pasqua, sarkozy sont encore dans ma tête, mais je ne suis pas une encyclopédie de toutes les réformes)

mais des gens veulent venir en France malgré tout mais surtout, de plus en plus, veulent juste PASSER pour aller ailleurs où c'est mieux (angleterre par exemple). la France, grâce au travail courageux des farfelus, est devenu un pays NETTEMENT moins intéressant.

- mauvaise éducation : oui, je le dis, , on fait tout pour démonter les universités et on méprise les étudiants étrangers, surtout les noirs. et bien rassurez vous, les étudiants le voient . ils vont ailleurs. avec leurs sous.

- aucun plan d'avenir : simple, personne ne pense au delà de la prochaine élection, la france "d'après" s'arrête à 2007, ou alors c le prochain bilan fiscal ou on attend la prochaine "grande" réforme de l'éducation ou du "trou de la sécu".

- misérabilisme : peu importe les aides, les réformes, les flexibilité etc. les gens, banques, particuliers, propriétaires, etc n'ont aucune envie d'investir.
Pourquoi un pays comme le japon avec ses lourdes difficultés et tant d'autres pays avec pourtant moins que la France ont su continuer à inventer, innover ?
sorti de nos industries traditionnelles on arrive pas à créer de nouveaux groupes solides. ce n'est pas économique, c'est _culturel_ , on met dans la tête des gens que tout est fini. à longueur de journée, en boucle, tout le temps, c'est répété.

- racisme : le racisme est banalisé. et il se voit de loin.

- mensonge sur les chiffres.

- mépris et culture de "l'ennemi intérieur" : faut pas se leurrer, un de villiers, un le pen et même, je pense par erreur, un sarkozy vivent sur la confusion entre les FRANCAIS voyous et nihilistes nommé "jeunes de banlieue" et les vrais immigrés (clandestins ou non, sans ou avec un travail légitime). Beaucoup croient que la loi sur l'immigré concerne le _français_ à casquette qui casse des voiture. et bien non. c'est juste un attrape-nigaud.

fermez la porte aux étudiants, aux élites, aux travailleurs de tout poil et certes vous vous économiserez les cas de fraudeurs mais on aura toujours la mauvaise urbanisation des villes, le délaissement social des banlieue, la non-culture de nos modes de vie, l'indolence des politiques et la violence des _français_ (les jeuuuunes trop basanés et pourtant souvent aussi blanc qu'un autre qui sont des _français_ . Qu'on n'arrête de me parler d'immigré, de fils d'immigré, de français d'origine machin ou de "jeuuuunes") qui ne voient pas en quoi la France est leur pays.

A mon avis tout cela est à tort. mais c'est ainsi que le pays se raconte aux français et évidemment ça fout la honte à bien des citoyens. on se créé nous même nos novembres enflammés, nos "avril 2002" et nos manifs anti-cpe qui casse tout.

et quelle est la réponse à ce malaise? Taper sur l'immigré ,houuu!
au moins De Villiers n'est pas hypocrite, lui il vise ce que tout le monde veut viser : le musulman pas assez blanc.

92. Le jeudi 4 mai 2006 à 16:55 par Xavier

@ Enguerrand #41

Oui j'avoue que pour l'histoire des avocats du Canada je n'étais pas renseigné. Mais pour les comptables, c'est un bon exemple.


@Germain

Nous sommes d'accord il me semble, l'immigration est quelque chose de positif d'un point de vue économique. Seulement il se trouve qu'aujourd'hui (hier aussi...), une immigration trop importante constitue un facteur d'instabilité sociale. Au Canada on le voit bien. Il se trouve que les gens, volontairement ou pas, restent dans leur communauté. On a alors plusieurs "sociétés parallèles" jalouses entre elles. Je n'accuse aucune partie, des immigrants ou des indigènes, mais je constate que la xénophobie (peur de l'autre) est répandue. C'est une peur et, en théorie, ce n'est pas une haine. On ne peut pas blamer des gens qui ont peur. Si ça tombe dans la sphère du racisme ok!

Et puis il y ala raison de l'immigration, la misère, la faim, l'insécurité, tout ça. Tout le monde ne peut pas émigrer! Ce serait beaucoup plus louable, éthique etc. que d'essayer de les aider à régler leurs problèmes internes et arrêter de détruire leur économie.

93. Le jeudi 4 mai 2006 à 17:26 par avo-kadima

Mon Cher Confrère,
je sais que vous prévoyez une suite pédagogique à votre exposé clair et concis mais il me semble déjà important de relever les points suivants qui peuvent expliquer la relative ignorance de nos certains confrères :
- jusqu'à l'an dernier, il n'existait pas de code CESEDA et la tâche de l'avocat s'en trouvait compliquée par le foisonnement de textes non compris dans le "bloc de base" de l'Ordonnance de 1945 (décrets, circulaires ministérielles, voire "usages locaux")
- depuis 1986, il me semble que 6 réformes fondamentales sont venues "toiletter" l'Ordonnance de 1945 (merci pour la formation continue !)
- à cheval entre 2 disciplines comme vous l'avez dit mais pas...à cheval sur les principes !!! Faut-il rappeler qu'en cette matière, c'est la Cour Européenne des Droits de l'Homme qui vient souvent "moucher" le législateur français et lui imposer des principes généraux de droit ? (cf le droit au respect de la vie familiale...mais rarement de la vie privée !)...Il en résulte que la lecture des arrêts de la C.E.D.H. est plus instructive pour le confrère plongé dans ce droit que nombre de décisions du Conseil d'Etat !
- compte tenu de la diversité des étrangers qui ont eu vent de l'antienne "France Terre d'Asile" (je rigole !!!), il faut en outre s'informer des diverses conventions bilatérales entre la France et le pays d'origine de ces migrants
- toujours pour des raisons de diversité géographique, le confrère aura intérêt à maîtriser des rudiments d'anglais, d'espagnol, d'arabe dialectal, d'ourdou, de mandarin, de turc, de tagalog, de "portugues do Brasil" sans oublier l'inévitable ouolof !!!
- Enfin, aux dernières nouvelles, pas un candidat au Bâtonnat n'a JAMAIS (enfin, depuis 1988, année de ma prestation de serment) évoqué ce droit durant sa campagne électorale...preuve que les "tâcherons" qui l'exercent n'intéressent que très peu (comme leurs clients avec l'Etat Français-je cite cette expression version 1940 volontairement !) les confrères pourvus d'un mandat professionnel !!!
Et vous aurez ainsi compris que, comme il est très difficile de gagner sa vie dans une telle discipline du droit, ceux qui le pratiquent encore, passées les premières années d'exercice (où il constitue un "passage obligé"), sont regardés comme des "aliens" par leurs confrères !!!
Merci pour ce voyage au pays de Kafka, Père Ubu, Staline et Mussolini !!!

94. Le jeudi 4 mai 2006 à 17:28 par jean-marc

bonjour,

Je n'ai pas eu le courage de tout lire vu la teneur de certains propos. Cependant il ne faut pas oublier qu'il ya des associations connues (comme le gisti), d'autres moins connues, de simples citoyens, des avocats qui bataillent dans l'ombre et parfois prennent des risques au regard de la légalité pour soutenir ces fameux étrangers sans droits et les aider à obtenir leurs papiers...

Merci.

95. Le jeudi 4 mai 2006 à 17:30 par avo-kadima

P.S. et pan sur mes doigts pour ce crime de parisianocentrisme : quand je parlais des candidats au Bâtonnat, j'ai omis d'ajouter qu'il s'agissait du Barreau de Paris !!! Mea maxima culpa !!!

96. Le jeudi 4 mai 2006 à 17:56 par germain

@Raboliot

Si vous n'aimez pas la France — vous savez, Liberté, Égalité, Fraternité) — vous pouvez la quitter :-)

@Xavier
Oui nous sommes d'accord, l'immigration est une chance. Le risque communautaire dont vous parlez existe, mais ce n'est pas en bradant les idéaux républicains qu'on évitera ce risque, c'est en accueillant mieux les immigrés.

Enfin vous soulignez très justement que pour diminuer les flux migratoires (certains y tiennent apparemment plus que tout), il faut surtout aider les pays les plus pauvres. Je suis d'accord avec vous et je crois que faciliter l'accueil des immigrés et leur donner une chance de vivre pleinement dans la société française peut aussi être un moyen d'aider les pays pauvres (si on arrive à ne pas tomber dans une sorte de relation coloniale qui dévitaliserait ces pays, ce qui est loin d'être aisé).

97. Le jeudi 4 mai 2006 à 18:35 par Malaiac

Je plussoie la remarque : étymologiquement s'écrit sans "h".

Sur le fond, j'espère qu'en plus de la plaidoirie contre les conséquences malheureuses de l'existence des frontières, tu sauras élever le débat au niveau humaniste et philosophique du choix de civilisation : faut-il accepter la misère du monde, et coetera, et coetera.

98. Le jeudi 4 mai 2006 à 18:59 par GCX

cardabelle: j'ai même pas le permis de conduire, si tu veux savoir, parce que la bagnole est à l'origine de tout les conflits actuels et que ça pue.Rare sont les types comme moi qui appliquent leur principe.(a part ceux qui se vantent de n'avoir pas la télé, mais qui passe leur temp sur le net).Mais du point de vue métaphorique, me dire que c'est des gens qui n'ont encore jamais mis les pieds en France qui l'on construite, faut peut-être pas exagéré.A moins que tu veuilles parler de race?la race des immigrés maçons?compte pas sur moi pour te suivre dans ton racisme inconscient.

brigetoun: "ceux qui nous sortent qu'il y a des différences de civilisation ne font pas partie de la même civilisation que moi" oui, c'est vrai, les différences de civilisations n'existent pas, vas donc faire exciser ta fille.

bert: du temps de la guerre de 14, mes ancêtres parlaient moins bien le français que les tirailleurs sénégalais.Ils n'avaient aucuns moyens d'informations, se faisaient fusiller si ils rechignaient et suivaient aveuglément le Capitaine Eolas, car c'était un homme bon avec de la prestance.Ils en avaient rien à foutre du caoutchouc et le blé et le maïs, c'est eux qui le cultivaient, sur des terres bien moins riches que de nombreuses terres africaines.Point de vue de la richesse, mon pauvre vieux, tu confonds de famille.Tu veux que j'assume le passé à cause de ma race? raciste, va...

jean-marc: autruche

Fred: la jeunesse , c'est super, profite.

Eolas: bien sûr que ma métaphore est parfaite, 60 millions de passagers et des milliards de stoppeurs que tu veux les caser dans le coffre ...

Tout le monde: je sais bien de quel côté je me trouve, pas la peine de me traiter de peniste parce que j'ai un autre point de vue que la majorité, je vous croit pas.

99. Le jeudi 4 mai 2006 à 19:37 par Thomas

Maître Eolas a écrit :
"Le problème est qu'autour dudit cerveau, il y un truc, attendez, le mot va me revenir... Ha, voilà, un être humain. QUi n'est pas là pour mettre son cerveau à disposition de son pays de naissance, mais qui en a l'usage exclusif. S'il a fait des études et que ces études lui permettent des perspectives de carrières plus prometteuses ailleurs, je dis : libre à lui. Et son pays n'y perdra pas forcément, car il pourra mettre à profit son expérience dans son pays s'il le souhaite, ou y envoyer une partie de ses gains pour permettre à sa famille de consommer, et donc fera fonctionner l'économie locale."

Je me suis très mal exprimé...
Oui, il y a bien un être humain autour du dit cerveau, mais justement, un être humain qui vit dans la misère et à qui l'on offre un emploi prometteur ira en profiter, et même s'il aime son pays, il le quittera. Si ce n'était qu'un cerveau, il accepterait de vivre dans la misère mais de rester dans son pays.
Il peut faire ce qu'il veut de son cerveau, il peut aller en faire profiter les pays "riches". Mais ce n'est surement pas ce qu'il veut, il le fait parceque dans son pays à lui, c'est la misère, et qu'il ne supporte plus de vivre comme ca en pensant qu'il pourrait être bien payé, en France ou ailleurs.
Forcèment, on peut dire que rien ne l'y oblige, mais si les conditions de vie de son pays sont tellement mauvaises qu'il est obligé de partir, alors il y a un problème et il est scandaleux que les pays du Nord se permettent ce genre de pratiques. Ils (les pays riches) profitent tout simplement de leur misère pour s'enrichir encore plus et pour les appauvrir encore plus.

Et je ne pense pas que ça ne profitera au pays d'où il émigre. Surement pas, au contraire. Ca accentue même le phénomène.



"(...) Fermer la porte en invoquant comme motif la bienveillance à l'égard des pays d'émigration est un sommet de l'hypocrisie et de la sottise comem tout protectionnisme."

Là encore je me suis mal exprimé :-(
Je ne suis pas pour "fermer la porte", bien au contraire, je pense que les portes ne devraient même pas exister.
Seulement, ce qu'on fait actuellement, c'est que l'on entrouvre les portes, en fait, ce sont des portes à code.
Ceux qui ont le code passent, les autres ne passent pas. Sur le principe, c'est scandaleux aussi. On est vraiment dans une immigration dont on profite. C'est le seul but pour ceux qui sont pour cette immigration là : de profiter des immigrants, de profiter de leur misère.

100. Le jeudi 4 mai 2006 à 19:41 par karim

maitre,

je tenais à vous remercier pour la description objective du système juridique d'accueil et de renvoi des étrangers en France.

j'avais une hypothèse à vous soumettre quant à la génèse de ce nouveau projet de loi:

ne croyez-vous pas que la suppression de l'obtention d'une CST après 10 années de présence sur le territoire national ne soit que l'unique motivation du présent projet?
en effet de mémoire, il me semble que la disposition instaurant un titre de séjour ,suite aux 10 ans de présence, date des années 1997/1998, ce qui veut dire qu'un certain nombre de sans-papiers amassent depuis ce temps les preuves nécessaires.
Or si les textes restent inchanger, nous approchons des 10 années d'existence de cette disposition, avec le risque ,en 2007, de voir les préfectures prises d'assaut par des "hordes de délinquants" aux fins de régularisation, au surplus en possession de toutes les preuves suffisantes.
ceci expliquerait d'autant la récente circulaire invitant les policiers ou le personnel préféctoral à se saisir directement au guichet de tout sans-papier se présentant à la suite d'une banale convocation par exemple: se présenter à la préfecture devient des plus risqués.
qu'en pensez-vous? suis-je frappé de paranoia?
pour finir, quid de l'application dans le temps des différentes dispositions de la future loi?
merci de votre éventuelle réponse.

101. Le jeudi 4 mai 2006 à 19:44 par Patnprivate

Bonsoir Eolas,

Votre billet est intéressant, je ne connaissais rien à tout ça, c’est bon d’être éclairé parfois.

Je me demandais : quand vous allez aux audiences des tribunaux administratifs sous 72 heures, que vous formez les recours en 48 heures et les appels en 24 heures et que vous annoncez à un étranger que la République lui refuse tout espoir ou que pour une fois il peut rester … vous prenez des chèques tirés sur les banques zaïroises ?

102. Le jeudi 4 mai 2006 à 21:19 par autostoppeur

@ztfd #80
Actuellement, quand on fait du stop, 90% des voitures n'ont qu'un passager (le conducteur) et pratiquement personne ne s'arrête.

103. Le jeudi 4 mai 2006 à 21:27 par ufgu

Effectivement, c'est à cause des agressions.

104. Le jeudi 4 mai 2006 à 21:52 par autostoppeur

Il y a trés peu d'agressions, les gens ont juste la trouille. Il y a beaucoup moins de risque a prendre un autostoppeur qu'a rouler à 130 sur une route limité à 90. Pourtant les gens roulent souvent à 130 sur les routes limités à 90 mais ont peur de prendre des autostoppeurs. Faut dire qu'a la télé on leur montre des films où les autostoppeurs sont des violeurs serial-killers et ou les voitures peuvent rouler & des vitesses folles et faire des cascades incroyables sans que ça mette le bazar dans la mise en pli du conducteur.

105. Le jeudi 4 mai 2006 à 22:17 par ghfd

Effectivement, les agressions n'existent pas.

106. Le jeudi 4 mai 2006 à 22:40 par bert

@GCX: "du temps de la guerre de 14, mes ancêtres parlaient moins bien le français que les tirailleurs sénégalais."

Et donc?

"Ils n'avaient aucuns moyens d'informations, se faisaient fusiller si ils rechignaient et suivaient aveuglément le Capitaine Eolas, car c'était un homme bon avec de la prestance."

Tous les paysans de 14 étaient pas aussi abrutis, z'avez pas eu de chance avec vos ancêtres, mais faut pas culpabiliser pour ca.

"Ils en avaient rien à foutre du caoutchouc"

Vrai, les roues étaient en bois, et l'auto stop se pratiquait peu.

"et le blé et le maïs, c'est eux qui le cultivaient, sur des terres bien moins riches que de nombreuses terres africaines."

Pôvre d'eux. Là encore, vraiment pas de chance, incultes, panurgiens et pas gâtés par la nature. Décidément... Ca va mieux, dans la famille, depuis?

"Point de vue de la richesse, mon pauvre vieux, tu confonds de famille."

"Pauvre", me concernant, serait donc pas l'adjectif qui convient. Et pour confondre les époques, j'imagine que c'est à cause des litres d'absinthe qu'ils avaient ingurgités, mmmh?

"Tu veux que j'assume le passé à cause de ma race? raciste, va..."

Rien de tout cela, mais franchement, je vous avoue pas gaté du tout, ni par l'hérédité, ni par la nature, et encore moins par la faculté d'apprécier les points tenant au passé et ceux tenant au présent. Mon pôvre ami (because c'est l'adjectif qui doit convenir, pour le coup), quelle triste existence. Ce sont les africains qui doivent bien rigoler de vous voir autant dans la panade, depuis des générations, en plus! Vous vous dévalorisez, enfin, vous avez pu faire l'acquisition d'un PC, c'est déjà pas mal, c'est toute la famille GCX qui doit se réjouir!

Pour revenir à autre chose que la bête et gratuite invective, je soutiens que la volonté actuelle de justifier les importantes limitations à l'immigration par le chômage et la surpopulation est une erreur.
Pas de procès d'intention dans ce qui suit, vous vous y reconnaitrez si vous le désirez:
1) le racisme est une erreur et dénote un manque d'éducation et de culture.
2) il n'y a pas de corrélation entre immigration et chomage
3) il y a un lien direct entre politique étrangère (notamment africaine) et immigration
4) l'immigration a toujours été un bien pour la France. Personne ne savait que Pal Sarkozy aurait un avocat de fils aussi brillant (il n'a redoublé que la 6ème) qui ferait de grandes choses pour la France, et pourtant il a eu sa chance, comme le père Zidane!
5) rien que du fait de l'esclavage et de la colonisation, la France a un devoir de respect envers les immigrés, et la mémoire de ce que leurs pères ont fait pour elle.

et last but not least, les allégories "cigales/fourmis" ou "autostop" n'expliquent rien, ne prouvent rien, sinon la difficulté pour les tenants du refus de justifier leur position. Un étudiant en droit dirait mieux que moi qu'on explique pas grand chose par l'exemple. Vous avez raison de vouloir penser "différemment" (bien que vous soyez très nombreux dans ce cas...), cela n'empêche pas que vous puissiez avoir tort.

107. Le jeudi 4 mai 2006 à 23:19 par autostoppeur

il y a trés peu d'agressions d'autostopeurs sur les conducteurs et vice-versa. Le cas le plus fréquent d'agression, c'est les autostopeuses seules qui les subissent, généralement du harcelement pouvant dégénérer.

La dangerosité de l'autostop est une idée recue, si vous cherchez des références :
membres.lycos.fr/bpierret...

Bien à vous.
(faut juste eviter de tomber sur des Vogons)

108. Le vendredi 5 mai 2006 à 00:09 par iztditzd

1) le racisme est une erreur et dénote un manque d'éducation et de culture.
JE NE SUIS PAS RACISTE et je te prierais de t'en rappeler.
2) il n'y a pas de corrélation entre immigration et chomage
JE M' EN FOUT , les manoeuvres comme moi, c'est jamais au chômage....
3) il y a un lien direct entre politique étrangère et immigration
JE M' EN TAPE ,
4) l'immigration a toujours été un bien pour la France.
UN BIEN POUR LES PATRONS ET POUR LES CLUBS DE FOOT
5) rien que du fait de l'esclavage et de la colonisation
J' AI PAS D' ESCLAVAGISTE NI DE COLON DANS MA FAMILLE
6) les allégories "cigales/fourmis"
Pfff, minable, tu vas me mettre quoi sur le dos encore? homophobe?
7)Vous avez raison de vouloir penser "différemment" (bien que vous soyez très nombreux dans ce cas...)
OU? PAS SUR CE BLOG EN TOUT CAS
8)à cause des litres d'absinthe qu'ils avaient ingurgités
AHAHAHAH
9)faut pas culpabiliser pour ca.
Tu aimerais bien me faire culpabiliser, hein? Vu que tu comprend pas bien:
c'est pas l'immigration le problème,ni les etrangers, le problème c'est comment elle est ressentie par les gens qui votent: le pen en finale.Le problème, c'est votre idéologie stupide qui fait s'entasser les sans papiers dans des hôtels insalubres qui brûlent .Le problème , c'est qu'il n'y a pas de structures d'accueils pour les immigrés, sauf peut être dans ta cuisine.Le problème, c'est votre volonté de faire porter le chapeau de la colonisation et de l'esclavage sur l'ensemble d'une population( bénéfices privatisés mais honte nationale) .Le problème, c'est le communautarisme que vous voulez instaurer de force contre la philosophie des lumières par electoralisme.le problème, c'est ta volonté de traiter de poivrots les gens qui pensent pas comme toi.Le problème, c'est "Permettez moi d'employer un seul terme pour toutes ces mesures, afin de m'éviter des redondances administratives : le terme de déportation, sans parallèle douteux avec LA Déportation, bien entendu" ben voyons , bien sûr.Le problème, c'est que l'administration, depuis Courteline on sait ce que c'est, c'est pas spécifique à ce genre de problème.Le problème, c'est que tout les centres de détention, toutes les cellules des gendarmeries, toutes les prisons de France sont insalubres.Le problème, c'est que les esclavagistes, les promoteurs de la guerre de 14, les collabos, les importateurs de main d'oeuvre, les délocalisateurs, etc, c'est toujours les mêmes, et quand ils ont fait leurs beurres et pu creer de beaux médias, ils se tournent vers nous et nous disent"vous avez vu ce que vous avez fait"?

Depuis que j'ai 10 ans on essaie de me faire culpabiliser: pas de bol: ma famille ,qui t'emmerde, a cacher des juifs, a resister aux nazis dès 40 et a été déporté, alors, la culpabilité, je te la laisse.J'ai pas de doute sur ce que j'aurais fait en 40, moi, et quand des connards emmerdent un handicapé ou un pote arabe, j'interviens moi, seul, au péril(OUIOUI) de ma vie (pas toi, crétin, toi tu tu barres, j'en suis sûr et certain), j'évite les coup de couteau et je suis fier de moi.FIER, et si je dit qu'il faudrait un petit peu, même pour de semblant, rassurer le bon peuple qui n'est pas seulement composé de gros cons, de maniére à M'eviter, A MOI, pendant que tu te barreras en Suisse, de me battre contre les fachos, je sais de quoi je parles.

Ma petite intelligence me fait comprendre que c'est pas les solutions les plus intelligentes ni les plus humaines qui sont les bonnes, c'est celles qui protégent le mieux le petit noyau de démocratie qu'il reste de ci de là.
Vous êtes des fanatiques, vous ne comprenez même pas qu'on puisse vouloir reguler l'immigration par simple bon sens, vous êtes des complices de maqueraux, des voileurs de femmes, et en plus, t'insulte ma famille et tu me reproche d'avoir un PC?

Putain, j'aurais tout vu dans ma vie...




109. Le vendredi 5 mai 2006 à 00:14 par NeverBeen

@107 >> Je vois qu'on a pensé à prendre sa serviette.

110. Le vendredi 5 mai 2006 à 00:24 par NeverBeen

@108 qui a posté pendant que j'écrivais (désolé pour le double post)

Comment on en arrive là ? Je crois que le post d'Eolas, au départ, fustigeait justement l'insalubrité des établissements dans lesquels on retient les étrangers. Et ceci n'est que le moindre de vos paradoxes.

En fait, vous hurlez contre Eolas pour dire que vous êtes d'accord avec lui, si j'ai bien compris...

Ou peut-être est-ce, tout simplement, le fait d'avoir honte de certaines pratiques françaises qui vous répugne. Votre famille a caché des juifs, c'est tres nobles, n'avez-vous pas honte de la dénonciation ?

(On s'éloigne énormément du sujet en tout cas)

Merci à Me Eolas pour ce billet instructif et objectif (dans sa description du moins, il est évident que vous prenez position, ce sujet ne pouvant laisser froid)

111. Le vendredi 5 mai 2006 à 00:35 par bert

@iztditzd: la colère est une brêve folie, je vous le dis pas en latin, vous pourriez mal le prendre.:)

112. Le vendredi 5 mai 2006 à 00:35 par Eddy

Maitre Eolas

Je vous remercie pour votre billet si bien détaillé et surtout pour votre réponse à Gros Con. Bien envoyé.
Votre trés courte histoire de France me rappelle un ouvrage que je viens juste de terminer, "Bloody foreigners" de Robert Winder qui rependre l´histoire d'immigration de la Grande-Bretagne de l'antiquité à nos jours (désolé il est uniquement disponible en anglais). Le parralléle avec notre propre histoire est particuliérement sidérante.
Je n'attend de nos gouvernants plus que des lois limitant la venue des population ultramarines (DOM-TOM) et je vous laisse deviner la suite...
Merci encore pour votre travail.

113. Le vendredi 5 mai 2006 à 00:44 par fukzz

j'ai toute la collection d' Astérix, alors le latin, tu peux y aller...

114. Le vendredi 5 mai 2006 à 00:54 par sdhfd

NeverBeen:

quand je rentre d'une expo sur la guerre et la Déportation et que je vois Eolas faire des rapprochement douteux entre restriction de l'immigration et solution finale, ça m' enerve, et quand je m'enerve, je m'enerve.
Le reste , les accusations de lepenisme, d' alcoolisme ou de racisme, je m'en tape, j'ai la chance de bien me connaitre et de bien connaitre les argumentations des déconnectés de la réalité sociale..

115. Le vendredi 5 mai 2006 à 00:57 par keenoa

une remarque qui vu l'heure va essayer d'être claire :
tout avis personnel sur le fond du billet mis à part, la qualité de ce blog amène beaucoup de lecteurs à protester sur des prétendues fautes de rigueur (je ne parle pas du vocabulaire juridique où la précision est particulièremente importante), bref, en gros, dans de nombreux commentaires, il est demandé la perfection à l'hauteur de ce blog. Pour résumer, on en demande beaucoup à quelqu'un qui donne déjà de son temps pour expliquer et aussi formuler SON avis, et qui prend en plus la peine de répondre à des commentaires peu argumentés, voire carrément hostiles.
Tout mon soutien moral ^^ (en restant confiante en vos capacités de résistance) et la suite avec impatience sans aucun rejet envers votre syle "markété" (mais bien sûr >_<)

116. Le vendredi 5 mai 2006 à 01:17 par atilf

Déportation, définition

atilf.atilf.fr/dendien/sc...

117. Le vendredi 5 mai 2006 à 02:08 par blogblag

Il y a plusieurs sorte d'immigrants

Les réfugiés politiques qui risquent leur vie dans leur pays
Les réfugiés de la grande misère qui n'ont pas de quoi survivre chez eux
Les désirants d'un mieux vivre en sachant qu'ils survivent chez eux
Les expats qui migrent professionnellement avec un boulot ou avec un projet construit dans la poche

Je sais que c'est artificiel
Mais les niveaux de qualification pour espérer travailler et donc vivre et pas seulement survivre en pays occidental sont aux antipodes selon, disons la strate, je n'ai pas dit 'caste', ... quoique

Plus haut certains disait qu'il n'y avait pas de problème d'immigration. Bien sûr que si, il a un problème, inutile d'en faire le déni. Un problème est un ensemble de chose non ou mal résolue ce qui, pour le moins, est le cas.

Il est indigne de faire semblant d'être accueillant, pour la façade, défendre que l'on peut accueillir tout le monde décemment. C'est une humanité que d'assurer une décence aux migrants, ainsi d'ailleurs qu'aux habitants de ce pays. C'est une évidence, mais elle doit être construite. Il est probablement difficile de trouver l'alliance parfaite de l'éthique qui est une notion théorique et de la pratique qui ne peut faire l'impasse sur l'argent et son usage.

Je ne suis pas choqué par la contractualisation d'un projet de migration.
Encore faut il que les contractants ne soient pas dupés, ni dans un sens, ni dans l'autre.

118. Le vendredi 5 mai 2006 à 03:36 par NeverBeen

Je me perds dans tous tes pseudos, j'imagine que GCX et les divers "poimlfks" sont une seule et même personne.

Eolas dit bien que, même si le mot est connoté "Seconde guerre mondiale", c'est le plus proche de la vérité de ces étrangers "déportés" donc. Tu n'es pas sans savoir que les 2 seuls mots français étant parfaitement synonymes sont "polychrome" et "multicolor". Tous les autres "synonymes" sont nuancés.

"Etymologiquement, c'est le mot parfait" dit Eolas...

119. Le vendredi 5 mai 2006 à 04:29 par blogblag

Pour dire oui, il faut savoir dire non.
Et pour dire non, il faut savoir dire oui

Et faire savoir par voie de presse, consulat, ambassade que l'immigration illicite n'a aucune chance d'être transformée un jour en immigration licite, même à l'usure du temps.

Mais pour avoir le droit de dire non fermement, il faut savoir dire oui fermement, et le prouver ce qui manque cruellement dans le projet sarkozien.

120. Le vendredi 5 mai 2006 à 10:26 par xave

(Wuais, l'auto-stop, c'est sûr : xave.org/2005/02/16/511-c... . Mais c'était peut-être des vogons, effectivement.)

121. Le vendredi 5 mai 2006 à 10:51 par pouzzler

Maître Eolas, j'ai grand plaisir à lire vos billets, clairs et concis - et surtout, le terme m'échappe, ... précis! Scientifiques! Pénalement corrects!

Et oui, contrairement aux représentations mentales que se fait le béotien de la justice, aidé en cela par les séries télévisuelles, tout est affaire de précision et de respect des codes, qu'ils soient pénaux, civils, où autres, en matière de droit.

Le juste ne gagne pas son procès. En revanche, celui qui est dans "son bon droit", pardonnez-moi l'inélégance du jeu de mots le gagne. Et oui, la loi est la pour remplacer le "bon sens", le "sens commun", et toutes ces réactions instinctives.

C'est pour cela que j'éprouve une grande tristesse à vous voir systématiquement, tant qu'épidermiquement associer droit des étrangers et demande d'asile. A chaque fois que vous traitez du sujet, vous associez syntaxiquement par de navrants procédés d'ellipse les menées du petit hongrois et la douleur de personnes issues de pays aux dirigeants encore plus petits et méchants que le susnommé.

Non, le droit d'asile ne représente pas la majorité des étrangers se présentant aux portes du pays. Cette majorité silencieuse, et peu représentée par les DAL et autres "Touche pas à mes papiers" ce sont les migrants économiques. Ne vous en déplaise, et n'en déplaise à la gauche caviar (à laquelle j'appartiens) qui fréquente votre blog, les sénégalais, pour prendre un exemple, ne fuient pas un régime répressif - et présentent plus que certainement, à eux seuls, dix où vingt fois plus de demandes d'entrées sur le territoire que tous les demandeurs d'asile réunis.

Alors certes, notre ministre issu de l'immigration n'est pas un ange, mais ce n'est pas non plus le démon que vous essayez de peindre par vos raccourcis vertigineux.

Pour conclure sur une note plus optimiste, est-il juste que des gens aux référents culturels différents viennent s'établir sur mon palier?
Pour prendre un exemple que je maîtrise plutôt bien, je suis en train de déménager car mon voisin, après plus de deux ans de patience de ma part, de pédagogie et de gentillesse, ne comprend pas que même si au Congo, on met la musique fort à toute heure du jour et de la nuit, ce n'est pas le cas à Paris - celà est-il juste?
Je propose une solution différente, qui est d'harmoniser les niveaux de vie pour mettre fin aussi bien à ma patience de gauche (que mon voisin à fort peu méritée) qu'à l'impatience de droite du ministre (que des demandeurs d'asile plus rares que vous ne souhaitez le faire croire ont bien peu méritée).

Tous ces problèmes ne disparaitront évidemment que quand les niveaux de vie seront harmonisés, et donc, plutôt que de râler sur le petit ministre, je m'engage formellement (car l'orthographe de sollennellemment m'échappe pour l'instant...) à payer deux fois plus d'impôts, le jour où les politiques prendront enfin l'aide internationale en main, plutôt que de laisser le monopole de la charité aux organisations non gouvernementales.

Voilà le seul moyen de faire avancer le schmilblic (peut être faudrait-il un peu plus de George Bush, aussi, Khadafi et Rasfandjani en ont bien besoin - et un peu moins de George Bush, aussi, après la disparition des dictateurs, laissons les populations se débrouiller).

Cordialement,
Sébastien

122. Le vendredi 5 mai 2006 à 11:18 par autostoppeur

@xave #120 Je suis absolument désolé de ce qui vous ai arrivé, et je comprend parfaitement que vous ne vouliez plus prendre d'autostoppeur. Néanmoins, ce type d'agression n'est pas plus courant en stop qu'en prenant les transport en commun le soir ou en sortant de boite à pied. L'autostop n'est pas la seule caractéristique de votre agression.

Par exemple, prendre un routard et son sac a dos au pied du Tourmalet a 9h00 du mat a la sortie d'un camping et prendre une bande de fétard à 5h00 du mat en sortant de boite.

Il est évident que dans un cas, la situation presente effectivement moins de risque que dans un autre. Maintenant, si vous êtes en groupe, que vous sortez de boite et que vous voyez un autostoppeur seul au bord de la route qui galére pour rentrer chez lui, c'est encore une configuration différente et l'appreciation du risque éventuel d'agression est encore différente. Bref, l'autostop est souvent perçu comme étant absolument dangereux et c'est des conneries. C'est du FUD. L'agression que vous avez subie aurait trés bien pu se passer dans le métro dans des circonstances similaire.

Personellement, je travaille en horaire décalé, et quand il m'arrive de prendre ma voiture, je prend souvent des autostoppeurs sur mon trajet retour dans la banlieue parisienne si insécuritaire. En effet, je passe a coté d'une gare RER qui n'est plus desservie par le réseau de bus le soir. Trés souvent, il sagit de gens cherchant un moyen de rentrer chez eux aprés s'être un peu trop attardé au boulot et qui n'ont pas envie de lacher 10 € dans un taxi. Le reste du temps, c'est des gens qui ont aussi des horaires à la con, et que je revois réguliérement. Je ne me suis jamais fait agressé, ni même emmerdé par qui que se soit. Maitenant, il est sur qu'etant seul, j'hesiterai bien entendu a prendre une bande de fétards sortant de boite à 5h00 du mat. Faut pas tombé dans l'angélisme stupide non plus.

123. Le vendredi 5 mai 2006 à 12:15 par patacergy

une toute petite remarque terminologique : le terme déportation, quoiqu'approprié, est tellement connoté qu'il donne lieu à d'inutiles débats. Pour regrouper toutes les mesures qui permettent de chasser hors de France un étranger, il existe un terme, plus neutre et moins connoté historiquement, celui d'éloignement. La réalité que vous décrivez avec le talent qu'on vous connaît est suffisamment accablante pour ne pas l'alourdir avec des références qui, en en choquant certains, empêchent de vous lire avec l'attention que vous méritez.

124. Le vendredi 5 mai 2006 à 21:25 par Solana

Déportation.

Vous avez osé employer le mot qui me vient toujours à l'esprit. Il est historiquement si chargé que je n'ose pas l'utiliser. Par respect pour ceux qui ont disparu entre nuit et brouillard.

Et pourtant ! Quand un ministre de l'Intérieur fixe un objectif de 25 000 de personnes à expulser au cours d'une année, nous ne sommes plus dans le registre d'une anecdote malheureuse pour une victime solitaire.

Chapeau bas pour votre rigueur, vos idées nobles et votre belle plume.

Solana

125. Le samedi 6 mai 2006 à 03:24 par hervé

Questions.

Me Eolas nous disait
"Un étranger, c'est quelqu'un qui n'a pas la nationalité française. "
Mais quelqu'un qui n'a pas la nationalité française est-il un étranger?

Je me posais cette question sous forme de boutade à propos des personnes qui sont françaises mais qui n'arrivent plus à le prouver.

Quelle est leur position par rapport aux (futures) lois d'immigration?

Ainsi, j'ai l'exemple d'une personne française mais qui n'arrive plus à le prouver (en particulier pas de carte d'identé, d'électeur etc...)
Cette personne a d'ailleurs été fonction-naire sur un poste où la nationalité français était obligatoire .
L'évolution des lois (lois dites Pasqua, etc...) n'encourage pas cette personne à aller en justice de crainte d'être expulsée dans son pays de naissance (pays dont elle n'a d'ailleurs pas la nationalité).













126. Le dimanche 7 mai 2006 à 11:28 par -

Maître,

Ma conjointe est de nationalité polonaise. En fait, ici, elle n'a aucun droit: pas de sécurité sociale, pas de droit de travail, pas de droit d'étudier. Et avec la nouvelle loi elle devra se présenter à la préfecture tous les trois mois. (Je brûle d'envie d'écrire kom......tur mais vous comprendrez pourquoi.)
Maintenant, concernant l'accueil réservé à la préfecture, c'est bien simple. Dans la préfecture où nous sommes allés, il y a 15 guichets pour les Français ouverts en permanence, et un pour les étrangers, ouvert seulement entre 13h30 et 16h.
Aux guichets pour Français, il n'y a jamais personne, par contre au guichet pour étrangers, il y a toujours une centaine de personne. La personne du guichet pour étrangers *SAIT* qu'elle ne peut accueillir tout le monde, mais qu'importe, son boulot est de dégoûter les étrangers de la France. Ainsi, elle laisse attendre tout le monde jusqu'à 16h, et cinq minutes avant la fin, elle donne quelques tickets aux veinards en début de queue, et avec un sourire moqueur dit aux autres qu'ils peuvent revenir le lendemain.
Pour les conjoints de Français étrangers mais mariés, elle leur donne des rendez-vous pour dans 3 mois pour obtenir un titre de séjour, indispensable pour travailler. Le seul problème est que ce titre n'est délivré qu'à la condition d'une promesse d'embauche, et tous les employeurs demandent ce titre comme condition préalable à l'embauche. Bref vous voyez le cercle vicieux.

Cela s'applique aussi aux étrangers communautaires, cf. ma conjointe. Pour information en Allemagne, pays réputé pour être très dur vis-à-vis des immigrés l'administration est bien plus accueillante.

Pour la Sécurité Sociale, la fonctionnaire ne veut rien savoir quant à ma conjointe car elle veut des preuves comme quoi elle réside en France depuis plus de trois mois, mais refuse toutes les preuves que nous pouvons lui montrer.

Pour l'université, il y a des conditions d'entrée qui sont tout simplement hallucinantes pour les étrangers : certificat de niveau de français, ce dernier étant basé en partie sur des critères subjectifs (épreuve d'expression écrite, notamment) alors que ma conjointe a des diplômes étrangers qui justifient largement son niveau en français. Rien à faire, ils ne veulent rien savoir.

Maintenant quand un ministre qui montre de plus en plus son visage *** déclare qu'il invite tous les étrangers qui sont en désaccord avec la loi à partir, c'est le bouquet, surtout vu la loi ! Il faut quand même rappeler que les parents de ce ministre sont des immigrés, et preuve en est qu'il s'agissait pour leur cas d'immigration subie et certainement pas choisie.

Bon en tout cas il aura réussi à nous faire fuir tous les deux, ma conjointe et moi, de ce pays xénophobe et de plus en plus totalitaire (cf. DADVSI et autres) qu'est la France. Nous savons que nous allons émigrer, ce n'est qu'une question de temps. En espérant détruire au plus vite l'image de la France à l'étranger, pour que quelque chose bouge dans ce pays !!!

J'ai honte d'être français, ce mot ne mérite pas de majuscule.

Cordialement,

"-".

P.S. : Félicitations pour votre courage de soulever ces problèmes, et de montrer le vrai visage de la France.

127. Le dimanche 7 mai 2006 à 18:24 par -

? > Pour information à l'étranger les français ont la réputation d'être des gens arrogants et méprisants. Il est clair que si les étrangers font le parallèle entre d'un côté les grands discours moralisateurs du gouvernement aux étrangers et de l'autre la manière dont il traite les immigrés, la réputation risque de traîner encore longtemps.

128. Le lundi 8 mai 2006 à 08:34 par tafkap

retour sur l'immigration choisie:
Est ce que l'on a VRAIMENT choisie Tina ARENA?

129. Le mercredi 17 mai 2006 à 12:10 par goual

bonjour,

pouvez-vous nous envoyer une documentation sur vos locations avec sous sans pension (sans viande de porc ou sans viande).
et où les chiens sont interdits pour le mois d'août 2006.
M et MME GOUAL Mohamed
13 rue Marcel Cachin 95340 PERSAN

Tél: 01 30 34 45 75
Email: bilsih@voila.fr

MERCI BEAUCOUP

130. Le jeudi 18 mai 2006 à 18:35 par Bib2

Où êtes-vous passé, Monsieur l'arbitre ?

131. Le vendredi 19 mai 2006 à 16:23 par Editeur juridique

Maître Eolas,

Bravo tout d'abord pour votre site qui respire autant le bon verbe que l'humanité du serment d'avocat. Humanité qu'on aimerait trouver aussi dans nos lois et juges, c'est d'ailleurs le fond sonore de ce sujet de votre blog.
Le Canard enchaîné "révélait" récemment la machine de la justice bonne à broyer du pourvoi en cassation. Je ne suis pas certain que les recours des étrangers devant le Conseil d'Etat soient parfois beaucoup mieux traités.
J'avais reçu quelques garanties il y a quelques temps maintenant d'un président de chambre d'un TA. Il m'avait avoué au sujet du contentieux des étrangers, après avoir abandonné un discours liminairement très droitier, que "sa" salles d'audience était l'un des derniers endroits civilisés. On s'y occuperait un peu du sort de pauvres bougres rattrapés par la maréchaussée et bon pour le retour au pays, loin de leur point de chute et de leurs espérances d'extraction de la misère. Endroit civilisé parce que des gens se poseraient des questions sur les raisons de leur présence en France, sur ce qui leur permettrait d'y rester, et qu'au centre de tout ça l'avocat irait à son secours, pour lui garantir un peu sa dignité, ses droits, tout au moins une défense respectable. Bref, il y quitterait le monde des statistiques des préfets pour un autre où lui est rendu ce qu’il est, notre semblable né à quelques encablures de nos frontières.
Les magistrats administratifs auraient des raisons de lassitude pour céder face au contentieux de masse qu'est celui des étrangers, agrippés qu'ils sont à la vie meilleure qu'il trouve chez nous.
Or, je lisais récemment un arrêt du Conseil d'Etat que je vous cite, sans changer un mot: " Considérant que la présente requête, laquelle ne répond manifestement à aucune des conditions posées par l'article L. 521-2 du code de justice administrative, n'est qu'une illustration du comportement de M. HOFFER, qui se distrait à encombrer le Conseil d'Etat de requêtes manifestement infondées ou irrecevables et l'a, à cet effet, saisi, en vain, d'au moins 298 requêtes depuis le mois d'août 1998, sans d'ailleurs que les multiples amendes dont ont été assorties les décisions rendues sur ces requêtes abusives aient freiné cette quérulence ; que dans ces conditions, la requête de M. HOFFER doit être regardée comme tendant uniquement à tester les limites de la patience des magistrats » (CE, 24 avr. 2006, n° 292742, Hoffer).
D’abord souriant à cet arrêt, j’ai réfléchi à la réaction des membres de la Haute juridiction dans cet affaire, où ils avaient relevé leur irritation contre un requérant sériel. Quid du rocher de Sisyphe qu’est le contentieux des étrangers ? J’espère, un peu naïvement, que les magistrats nous sauveront en donnant un peu d’âme et de patience à leur salle d’audience dans ces affaires vitales. Ce sont à mon avis les derniers remparts de notre civilisation et le filet de sécurité pour notre honneur évaporé par le traitement bétaillé des étrangers: après tout, ils jugent au nom du Peuple français…

132. Le samedi 27 mai 2006 à 18:33 par Sous le soleil

La politique du chiffre de Sarko en Guyane

Marcio, jeune brésilien d’une vingtaine d’années, séjourne de manière irrégulière sur le sol français, dans le département d’outre-mer de Guyane.

Un jour, il est interpellé par la police de l’air et des frontières et est amené au centre de rétention administrative. Débute alors sa procédure de reconduite à la frontière.

Au centre de rétention administrative de Rochambeau (Cayenne-Guyane), Marcio est mis dans une cellule de 8 m². Dedans ils sont 5 : deux brésiliens, un haïtien, un chinois et un guyanien.
Marcio a été bien nourri. Surtout le matin, il a au droit à un « déjeuner à la française » : baguette, beurre, confiture, café, jus d’orange.
Par contre la nuit ça a été plus dur. Il n’y avait que deux matelas d’une place pour 5. Je ne sais pas si c’est en raison de la supériorité numérique de l’équipe brésilienne, mais ce sont les brésiliens qui ont dormi sur les matelas. L’haïtien a dormi sur une chaise. Le guyanien, a dormi parterre, dans l’eau stagnant sur le sol car il y avait une fuite quelque part.. Mais Marcio, qui est plutôt sympa, a dit au chinois qu’il pouvait dormir avec lui sur le matelas.

Le lendemain, l’ensemble des brésiliens du centre de rétention (environ une trentaine), sont reconduits à la frontière. Direction Saint-Geoges-de-l’Oyapock, dernière ville frontalière française.
Aux dires de Marcio, le voyage en minibus climatisé était très agréable. Environ 250 km.
Arrivés à Saint-Geoges, les brésiliens reconduits sont mis sur des pirogues afin de traverser le fleuve frontière, l’Oyapock, large de 2 km environ et rejoindre ainsi la première ville brésilienne, Oyapocké.

L’ambiance était particulièrement détendue puisque les brésiliens, une fois sur leurs pirogues, chambraient les policiers de la PAF en leur faisant coucou de la main et leur disant « à toute à l’heure ! ».

Une fois à Oyapocké, Marcio en a profité pour faire quelques emplettes (tout est moins cher au Brésil), aller chez le coiffeur et se faire faire les ongles dans un salon de beauté.

Nous ne serons pas comment il a traversé le fleuve. Mais en tout cas, il a trouvé quelqu’un pour le ramener à Cayenne pour 120 €. Le vrai problème n’est pas tant de passer le fleuve que de rejoindre Cayenne. Il y a en effet une seule route pour aller à la « capitale » et donc, les contrôles de la PAF sont incontournables.

Il a donc payé son passage au passeur. Il s’est retrouvé avec 13 autres brésiliens dans une voiture volée. Cela paraît incroyable mais pourtant, c’est vrai. Une autre voiture était chargée d’ouvrir la route et de prévenir celle où se trouvaient les clandestins, par téléphone, en cas de barrage policier (je me permets de donner ces détails puisque ces détails sont déjà connus de tous).

Et des barrages il y en a eu beaucoup. On sait en effet que les contrôles ont été renforcés depuis quelques semaines. Ce qui explique pourquoi il a fallu deux jours à Marcio pour rejoindre Cayenne en voiture.

A chaque fois que la voiture partie en éclaireur repérait un barrage, la deuxième voiture stoppait et les passagers clandestins devaient courir dans la forêt (la route de Saint-Georges traverse la forêt amazonienne) le plus loin possible. Quand ils n’en pouvaient plus, ils attendaient qu’on revienne les chercher.
Il y eu 5 ou 6 arrêts de ce genre. Voilà pourquoi le voyage a duré deux jours.
Marcio a dit : « une fois, on s’est arrêté, il y avait au moins 60 brésiliens qui attendaient dans la forêt !».

Marcio a fini par rejoindre Cayenne.

5 000 reconduites à la frontière ont été exécutées en Guyane en 2005, 7 500 sont annoncées pour 2006. Ah ! ça ! pour faire du chiffre en Guyane, Sarko, il en fait ! Bon, ça sert à rien, mais est ce que c'est vraiment important ça ?


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