La guerre de Troyes
Par Eolas le mardi 12 décembre 2006 à 18:15 :: Avocats en colère :: Lien permanent
Via le blog Avocats en Colère, j'apprends que la grève des avocats a pris une tournure acide à Troyes.
La Fédération Nationales des Unions des Jeunes Avocats (FNUJA) qui fédère toutes les Unions des Jeunes Avocats[1] relate sur son site qu'à la suite de la décision du Barreau de Troyes de refuser d'assurer les audiences du juge des enfants et du tribunal pour enfants pour tout le mois de décembre, le président du tribunal de grande instance de Troyes aurait menacé le bâtonnier et les avocats troyens qui refuseraient d'assurer les audiences de poursuites disciplinaires.
Je n'en sais pas plus à l'heure actuelle, et ce n'est pas le site du barreau de Troyes qui apporte des informations, mais si des magistrats ou des avocats de ce tribunal ont des précisions à apporter, qu'ils n'hésitent pas, fût-ce sous le ouvert de l'anonymat.
Pour le moment, je suis réservé face à cette information.
D'une part, le président du tribunal n'a pas le pouvoir de déclencher de telles poursuites. L'autorité de poursuite en matière disciplinaire est le bâtonnier, ce qui ci pose problème, ou le procureur général de la cour d'appel, de Reims en l'occurrence. D'autre part, une telle mesure, pour le moins radicale, révèle à mon sens un malaise plus profond et probablement un conflit antérieur entre le barreau et le président voire l'ensemble des magistrats, ce que j'ignore. Cette impression est renforcée par la précision suivante contenue dans le communiqué de la FNUJA :
Par ailleurs, les magistrats ne veulent plus accueillir l'Ordre au Palais de Justice pour récupérer les locaux, y compris le bureau du Bâtonnier. Le Barreau est donc entré dans la résistance par une décision votée à l'unanimité (65 voix pour 65 personnes présentes sur 77).
Enfin, au-delà de ces querelles locales, je ne comprends pas la décision de mes confrères de concentrer leur action, ou plutôt leur inaction sur la juridiction des mineurs, et sur une durée si longue. Refuser la défense pénale aux mineurs ou l'assistance aux mineurs faisant l'objet d'une protection de justice, pendant un mois qui plus est, ne me paraît pas une méthode digne d'approbation. Vous savez que je suis critique depuis le début sur le principe de la grève qui aboutit à refuser notre concours à ceux qui en ont besoin et qui ne peuvent mais au débat sur la réforme nécessaire de l'aide juridictionnelle. Laisser des justiciables livrés à eux même me met mal à l'aise. Quand ce sont des enfants ou des mineurs, c'est plus qu'un malaise que je ressens.
J'espère donc que des confrères m'apporteront de rassurantes précisions, et que des magistrats locaux leur apporteront la contradiction. Si le dialogue tourne court dans l'Aude Aube, peut être renaîtra-t-il ici ?
Notes
[1] Syndicat dont l'objet est la défense des intérêts des jeunes avocats en début de carrière et collaborateurs d'autres avocats
Commentaires
1. Le mardi 12 décembre 2006 à 18:21 par Teury
2. Le mardi 12 décembre 2006 à 18:50 par Schtroumpfs bênet
3. Le mardi 12 décembre 2006 à 19:49 par Minuscule Trojan
4. Le mardi 12 décembre 2006 à 19:53 par AFB
5. Le mardi 12 décembre 2006 à 20:20 par orochimaru
6. Le mardi 12 décembre 2006 à 23:46 par Fred
7. Le mercredi 13 décembre 2006 à 09:13 par Myrddin
8. Le mercredi 13 décembre 2006 à 09:20 par Cédric
9. Le mercredi 13 décembre 2006 à 09:30 par Winded
10. Le mercredi 13 décembre 2006 à 13:27 par bardabu
11. Le mercredi 13 décembre 2006 à 13:30 par bardabu
12. Le mercredi 13 décembre 2006 à 16:04 par Pégase
13. Le mercredi 13 décembre 2006 à 18:28 par thomcoll
14. Le mercredi 13 décembre 2006 à 21:22 par Sylvestre
15. Le jeudi 14 décembre 2006 à 12:38 par cardabelle
16. Le jeudi 14 décembre 2006 à 12:58 par zadvocate
17. Le jeudi 14 décembre 2006 à 13:44 par Pokra
18. Le vendredi 15 décembre 2006 à 11:37 par Delio
19. Le vendredi 15 décembre 2006 à 12:46 par Pokra