Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Journal d'un justiciable en colère

Par Astrée, greffier en chef


Chacun de nous a été, est, ou sera un jour, un justiciable.

Et je ne veux pas dire par là que chaque citoyen est un délinquant qui s’ignore (ou non).

Simplement un usager du service public de la justice. Car loin des clichés télévisuels, la justice, ce n’est pas simplement : “Accusé, levez-vous !”.

Un divorce ? Tribunal de grande instance. Un licenciement ? Conseil de prud’homme. Un PaCS ? Tribunal d’instance. Une facture impayée ? Juridiction de proximité. Un parent souffrant d’Alzheimer ? Juge des tutelles. Un certificat de nationalité ? Tribunal d’instance. Une entreprise en difficulté ? Tribunal de commerce. Une adoption ? Tribunal de grande instance. Des travaux mal faits ? Tribunal d’instance. Un voisin injurieux ? Tribunal de police. Un mineur orphelin ? Juge aux affaires familiales. Un accident de la route ? Tribunal de grande instance. Une erreur sur votre acte de naissance ? Service civil du parquet. Une renonciation à succession ? Tribunal de grande instance…

Nous sommes tous des usagers de ce service public qu’est la justice.

Aujourd’hui, je ne suis pas un greffier en chef en colère. Je n’ai pas de revendication statutaire, ni salariale. Je ne demande pas de revalorisation, ni plus de considération. Je ne me sens ni méprisée par les magistrats, ni conspuée par les greffiers, ni ignorée par les avocats.

Je suis un justiciable en colère.

Parce que je suis greffier en chef, je sais que c’est le justiciable en moi qui doit être en colère. Et je sais, car je connais le sens du service public des mes collègues de toutes catégories, que chacune des revendications portées devant le ministère de la justice aujourd’hui a pour raison d’être l’envie de servir au mieux le justiciable.

Parce que je suis greffier en chef, je sais que chaque réforme, chaque “arbitrage budgétaire”, chaque “modernisation”, chaque “simplification” va nous faire grincer des dents, tempêter et maudire ce législateur inconscient, non pas parce qu’il nous sort de notre zone de confort, ou fait trembler notre routine de fonctionnaire, mais parce qu’il nous empêche de satisfaire au mieux, dans des délais raisonnables, en des termes clairs notre “client” : le justiciable.

Abordons la question de l’informatique judiciaire : Maître Eolas a évoqué les affres de Cassiopée. Ce dernier a une grande famille : Minos[1], Appi[2], Chorus[3], Ipweb[4] et j’en passe. Ils sont codés avec les pieds, certes. Mais comme toute tare familiale, on s’y fait, on développe des stratégies, on apprend à ne pas appuyer sur la zone sensible.

Le cauchemar de l’informatique judiciaire réside ailleurs. Il se drape de modernisation, d’échanges dématérialisés avec les huissiers, les avocats, les gendarmeries, le trésor, et que sais-je encore. Car au delà du fait qu’ils sont pédifacturés, ces applicatifs ont surtout un terrible point commun : ils fonctionnent via intranet. Or, de débit, nous n’avons point. C’est comme essayer de faire passer un chameau par le chas d’une aiguille.

Le quotidien des greffes au XXIème siècle consiste donc à regarder s’égrener les carrés verts de la barre de chargement. A chaque dossier enregistré, à chaque donnée ajoutée, 10 secondes par ci, 30 secondes par là. Multipliées par 50 dossiers par jour, par 250 jours par an, par 30, 50, 70 fonctionnaires par tribunal, par 500 juridictions… Vous êtes en train de faire le calcul de la lenteur de la justice. Pour moi, fonctionnaire de justice, cela ne change rien. Je ne suis pas payée au nombre de dossiers enregistrés. Pour moi, justiciable, c’est peut-être un mois, deux mois de plus sans récupérer la caution que mon propriétaire refuse de me rendre.

Parlons de la réformite aigüe : maladie dont est manifestement atteint notre législateur et qui consiste à réformer, puis à réformer la réforme, puis à simplifier la réforme de la réforme, puis à moderniser la simplification. Le tout, sans regarder ce qui existe déjà, sans se demander si et comment l’existant est appliqué ou applicable. De préférence en omettant d’abroger les dispositions anciennes et en échelonnant les entrées en vigueur de telle sorte que personne ne sache quel texte est applicable à l’instant T. En pratique, dans les greffes, cela donne quoi ? Exemple : une loi du 26 juillet 2013 réforme la procédure de surendettement. Elle entre en vigueur le 1/01/2014. Le décret d’application (qui explique concrètement comment mettre en œuvre la réforme) est publié le 21/02/2014 (cela fait donc 2 mois que la réforme existe sans être appliquée), les instructions au greffe sont transmises par la chancellerie fin avril. Les logiciels informatiques seront adaptés en juin. Ne fonctionneront pas. Les bugs seront peut-être corrigés en septembre… ou pas.

Et de janvier à septembre, on fait quoi ?

Une bonne âme, généralement le greffier en chef, épluche chaque matin le Journal officiel en ligne, puis tel Sherlock Holmes, remonte la piste du texte modifié. Vous avez déjà vu une loi de simplification ? Cela ressemble à cela :

>“Le code des douanes est ainsi modifié :

1° Au 2 de l’article 103, à l’article 344 et au deuxième alinéa de l’article 468, les mots : « tribunal d’instance » sont remplacés par les mots : « président du tribunal de grande instance » ;
2° A l’article 185, à la fin du 2 de l’article 186, à la seconde phrase du 3 de l’article 188, aux 1 et 3 de l’article 389 et au dernier alinéa du 1 et à la première phrase du 3 de l’article 389 bis, les mots : « juge d’instance » sont remplacés par les mots : « président du tribunal de grande instance »
3°A l’article 361, le mot : « deux » est remplacé par le mot : « trois » ; “

… et cela peut continuer comme cela sur 10, 20 ou 30 pages. A vous de sortir codes et crayons pour trouver ce qui peut bien vous concerner et découvrir que vous venez de vous voir attribuer une compétence nouvelle. A vous de trouver quelle date d’entrée en vigueur s’applique à quel alinéa. À vous d’en rédiger une synthèse que vous diffuserez aux fonctionnaires. A vous de chercher comment mettre en œuvre la loi nouvelle avec le logiciel ancien. À vous d’aller corriger chaque trame de jugement, de convocation, de notification pour l’adapter aux nouveautés, pour corriger les articles cités, les délais, les voies de recours qui ont changé… 15 minutes par trame, multiplié par 15 ou 20 trames, multiplié par 500 juridictions. Pour moi, greffier en chef, c’est une activité comme une autre. Je répare les chasses d’eau, je peux bien bricoler des trames. Pour moi justiciable, c’est deux mois de plus avant que mon divorce soit prononcé.

Les juridictions sont encombrées, ce n’est rien, simplifions. Transférons aux huissiers les appositions de scellés, aux notaires les actes de notoriété, les consentements à adoption, aux préfectures les nationalités par mariage…

Pour moi, greffier en chef, c’est du travail en moins. Les journées sont moins variées, mais je ne m’ennuie pas, j’ai des réformes à mettre en œuvre. Pour moi justiciable, c’est 500 euros de frais de notaire pour un service auparavant rendu gratuitement par le tribunal.

Le système judiciaire est trop complexe, le justiciable n’y comprend rien : simplifions ! Rayons de la carte 250 tribunaux. Une fois qu’il aura compris que le tribunal est trop loin pour que cela vaille le coup d’entamer une procédure, il aura effectivement tout compris.

Terminons par le nerf de la guerre : le budget. Les juridictions sont pauvres. Mes collègues ont donné assez de détails. C’est un fait avéré. On y coupe les post-it en deux, voire en quatre. Considérons que c’est au moins écologique. Chacun a conscience qu’il est nécessaire de faire des économies.

Là où le bât blesse, c’est que moi, greffier en chef, je sais qu’il faudrait plus de moyens, mais je sais aussi pertinemment comment on pourrait faire des économies. Je sais quelles notifications par lettres recommandées, imposées par les textes, sont inutiles (à presque 4,50€ la lettre recommandée, je vous assure que ce n’est pas une paille).

Je sais combien coûte une audience solennelle de rentrée (chaque année, dans chaque juridiction, avec petits fours et invitation du bottin mondain) et combien coûte l’audience d’installation d’un nouveau président, procureur…

J’ignore combien coûtent les nombreuses brochures sur papier glacé qui nous sont envoyées par la chancellerie, mais je sais parfaitement où elles terminent.

J’ignore combien a coûté, en signalétique, panneaux et feuilles à entête la transformation du ”ministère de la justice” en “ministère de la justice et des libertés”, puis le retour au “ministère de la justice”, mais j’ai dans l’idée qu’il y avait là de quoi faire vivre quelques juridictions pendant quelques années.

Et là, ce n’est plus moi, justiciable, mais moi contribuable qui suis en colère.

Alors, si aujourd’hui, moi, greffier en chef, je suis sur les marches du palais de justice, c’est pour que vous, justiciables, bénéficiiez d’un vrai service public de la justice.

Astrée

Notes

[1] Qui gère les décisions rendues par les tribunaux de police et de proximité. Rappelons que Minos a bâti un labyrinthe où il a enfermé un monstre…NdEolas

[2] Application des Peines, Probation et Insertion, qui fait la liaison entre les Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation et les juges d’application des peines. NdEolas

[3] Application qui gère les dépenses de l’Etat dans toutes les administrations.NdEolas

[4] Système de traitement des données personnelles dans les tribunaux d’instance et de proximité.NdEolas

Commentaires

1. Le mercredi 30 avril 2014 à 14:04 par Astrée

@Eolas : merci pour la publication et pour les notes de bas de page. Une correction sur la note 4 : IPweb est l’application de traitement des injonctions de payer, qui devrait, à terme, permettre les échanges dématérialisés avec les huissiers de justice.

2. Le mercredi 30 avril 2014 à 14:26 par Chaton en chef

@ Astrée

Ouf! Je ne suis pas encore titularisé et je peux encore renoncer à mon concours GEC ! Je peux encore redevenir greffier et attendre que mon GEC me transmette sa note synthétique sur les dernières réformes en vigueur, m’explique qu’il faudrait que je mette 9 s et non 10 s pour mon clique dans Cassiopée et râler lorsque je ne peux pas avoir mon feutre rouge pointe fine parce que le budget fourniture est en berne ! ;-D

Et, non, tout ceci ne me décourage même pas, car il y a une raison pour laquelle il faut continuer à se battre dans ce monde judiciaire : le justiciable ou plus généralement l’usager du service public de la justice !

Merci à vous pour ce témoignage !

3. Le mercredi 30 avril 2014 à 14:55 par cyberkek

Une précision inutile : Minos a fait bâtir par Dédale son labyrinthe, puis il y a enfermé le concepteur et son fils, Icare. Toute ressemblance avec le management dans la fonction publique serait évidemment fortuit…

4. Le mercredi 30 avril 2014 à 15:39 par Esquire

De retour brièvement sur ce site (j’aurais eu une longue réponse à faire au post de Maître Eolas sur les écoutes téléphoniques concernant les avocats, avec lequel je suis en complet désaccord), je n’ai rien à ajouter à ce qu’a indiqué Astrée…. La pénurie de moyens et l’absence complète de gestion digne de ce nom (informatique, ressources humaines…. ) de la structure pénalisent, avant tout, le justiciable. Quant à Cassiopée, ce logiciel me rappelle l’accroche d’un fameux film de Ridley Scott de 1978: “Dans l’espace, personne ne vous entend hurler”.
En tant que magistrat (ancien avocat et juriste en entreprise), même si j’adore mon travail, j’ai en permanence d’être sur la corde raide, le système, pourtant essentiel dans une démocratie, ne fonctionnant que grâce à du bricolage et au dévouement de ses acteurs.

5. Le mercredi 30 avril 2014 à 20:49 par Flamme'

Tellement vrai.
Et le pire c’est que c’est pareil dans toutes les administrations : les pontes ont les moyens d’organiser leurs réceptions et autres apéritifs dinatoires… mais en bas de la pyramide, on trime…
Moi aussi dans ma branche je sais où faire des millions d’Euros d’économies… Je connais tant d’emplois fictifs, de gens payés grassement à ne rien produire, si ce n’est des emmerdements pour leurs subordonnés : il faut justifier que l’on existe !
Pfff… pauvre France…

6. Le mercredi 30 avril 2014 à 21:29 par Egidio

Le budget dédié à l’informatisation pour 2014 au Ministère de la Justice, (cf.le site de la Justice), c’est, c’est……..c’est 97 millions d’euros. Oui, 97 millions sur une budget total de 7.82 milliards d’euros.

Cela laisse rêveur de l’efficacité de nos concepteurs de logiciels mais aussi de leur gourmandise…

Ne leur jetons pas la pierre pour autant, la justice, c’est bien un labyrinthe alimenté par le foisonnement de lois qui partent toute d’un besoin d’adaptation aux problèmes générés par la vie en société et l’économie mondialisée.

Le fond est justifié, la forme laisse grandement à désirer.

Le tout numérique est censé nous simplifier les procédures pour autant que les procédures sont simplifiées.

On en est très loin, on en est aux balbutiements que notre mouvement de colère révèle crûment.

7. Le mercredi 30 avril 2014 à 22:31 par LDiCesare

Beau témoignage.
Un mot sur les logiciels.
Je suppose que les logiciels ont été codés suite à un appel d’offre avec cahier des charges etc. Vous savez, ce système pensé il y a quelques siècles pour permettre aux communes, à l’état, de choisir la meilleure réponse en toute transparence. Qui marche très bien pour construire des ponts par exemple. Mais que les informaticiens dénoncent depuis des années parce qu’il est peut-être adapté pour construire des ponts mais pas pour des logiciels. Un système qui fait rager les gens qui doivent coder parce qu’on les tient à l’écart de l’utilisateur final, qui pourrait leur dire de quoi il a vraiment besoin, parce qu’on leur colle des dates, des délais, des procédures de validation, vérification, qualification, qui imposent des mois de délai pour la moindre correction de bug. Et-ce qu’on a seulement permis aux développeurs de travailler avec un greffier avec eux, tout le temps, quelqu’un qui serait amené à se servir de l’outil, pendant la phase de développement, pour qu’il puisse dire dès le prototypage si on allait dans le mur ou pas?
Et puis, bon. “Critères d’attribution: Offre la plus économique”. C’est pas vraiment une garantie de bon fonctionnement.

8. Le mercredi 30 avril 2014 à 23:26 par Lagun

Autre inconvénient des différents logiciels fournis : impossible d’en sortir de façon simple des statistiques fiables dont le ministère est pourtant tellement friands.

9. Le jeudi 1 mai 2014 à 22:55 par Damcrissine

Le rêve d’un greffier au pénal : avoir un informaticien à ses côtés pour améliorer ce fameux logiciel Cassiopée qui commence à être relié à :
- Appi (application des peines) mais que dans un sens : Appi récupère les données de cassiopée, mais les utilisateurs de ce dernier logiciel saisissent les données déjà enregistrées sur Appi …voyez la perte de temps,
- avec les services enquêteurs pour récupérer les procédures au niveau du bureau d’ordre mais ça cafouille encore,
- avec le casier judiciaire pour les demandes de B1…..
mais pas avec Minos (tribunal de police), ni avec le logiciel des cours d’appel, ni avec le logiciel des assises donc - on travaille encore sur fiche, à l’ancienne, pour l’exécution de certaines décisions, on bricole, on fait au mieux.

On avance mais très doucement, on ne pourra pas faire plus avec les moyens actuels.

10. Le dimanche 4 mai 2014 à 02:17 par Siskotte

@LDiCesare : je crois que des groupes de travail avaient été faits dans les débuts de Cassiopée pour faire remonter les info, notamment dans les sites pilote … ce qui a été fait des observations des utilisateurs finaux, ça je ne sais pas
Ensuite, je vais parler pour ma paroisse, au moment de l’appel d’offre avec le cahier des charges, le Ministère n’a pas cru bon de demander aux dev de s’occuper du module instruction, vu qu’à l’époque ça devait disparaitre, le ministère a choisi de faire des économies. Las, l’instruction est toujours là, avec un module qui fonctionne plus ou moins et on ne sait pas vraiment à qui s’adresser pour demander des améliorations (et pour certaines amélioration on nous avait donné des dates, qui sont maintenant dépassées… à quand la fonctionnalité d’ajout pour les LR qui n’existe pas contrairement aux LRAR <== les utilisateurs de cassiopée me comprendront) qui permettraient une meilleure lisibilité des dossiers et parfois un gain de temps (ouais j’adore passer 5 minutes à enlever plus de 90 chefs d’infractions sur les éditions que Cassiopée s’échine à me mettre “mis en examen des chefs de” alors que c’est du mis en cause ou du témoin assisté ^^). Il y a des trucs bien quand même sous Cassiopée je le précise (des choses mieux que sous WINSTRU même !)

@Damcrissine
pour le B1, je préfère passer sur le cadb1 que par Cassiopée en fait :) (le fait que le fax du service passe son temps à bouffer les feuilles y est sans doute pour quelque chose)

11. Le lundi 5 mai 2014 à 14:07 par ade

“Abordons la question de l’informatique judiciaire : Maître Eolas a évoqué les affres de Cassiopée. Ce dernier a une grande famille : Minos, Appi, Chorus, Ipweb et j’en passe. Ils sont codés avec les pieds, certes. Mais comme toute tare familiale, on s’y fait, on développe des stratégies, on apprend à ne pas appuyer sur la zone sensible. Le cauchemar de l’informatique judiciaire réside ailleurs. Il se drape de modernisation, d’échanges dématérialisés avec les huissiers, les avocats, les gendarmeries, le trésor, et que sais-je encore. Car au delà du fait qu’ils sont pédifacturés, ces applicatifs ont surtout un terrible point commun : ils fonctionnent via intranet. Or, de débit, nous n’avons point”

Concernant le “ils sont codés avec les pieds”: les protocoles / formats de données sont-ils publics ? (si oui, avez-vous la liberté d’installer des alternatives - par exemple open-source - si elles existaient ? Qui décide de ce qui est développé / installé ? Y-a t-il une DSI ?)
Concernant “de débit, nous n’avons point”: j’ai du mal à concevoir cela en 2014, et je ne peux que m’interroger sur ce qui a pu aboutir à cette situation (j’avoue que je j’adorerais en savoir plus sur les détails techniques :). Mais du reste: avez-vous réellement besoin de *beaucoup* de débit ? J’aurais plutôt imaginé qu’il s’agirait de données assez compactes (texte, pdf, etc.).
Si je comprends bien, vos applicatifs sont un goulet d’étranglement. Est-ce que la télétransmission se passe majoritairement dans le sens montant ou bien dans les deux sens ? (par exemple, est-il concevable de mettre en place une “rustine” ou des scripts qui permettrait de faire la majorité de votre travail en local ? (ou via une autre machine/serveur, par exemple une VM chez OVH à 2€/mois), votre machine servant de buffer/cache, et l’upload vers les serveurs de votre intranet se faisant en batch/différé ou au fil de l’eau en fonction de la bande passante…).

S’il ne s’agit “que” d’un problème technique, c’est en général assez facile à résoudre en faisant plancher quelqu’un de compétent sur le sujet ! (Et je suis sûr que dans le monde de la justice, il y a des gens qui ont des compétences de développeurs, celles-ci n’étant pas l’apanage des informaticiens :)

12. Le samedi 10 mai 2014 à 19:06 par stafford

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13. Le dimanche 11 mai 2014 à 01:37 par Siskotte

@Ade
je ne suis pas sure d’avoir tout compris
je ne pense pas qu’on puisse modifier quoi que ce soit sur Cassiopée (il nous est interdit au niveau local par exemple de modifier les éditions attachées, les éléments de structures je ne sais même pas qui peut les ajouter/modifier)
pour ce qui est du débit, difficile d’évaluer, faudrait ptet que je fasse un speed test enfin à la condition que le site soit accessible ^^ (tout cas ce que je sais, c’est que via la messagerie, c’est parfois un sketch de dl une pièce jointe de 3 Mo …)
après faut voir niveau sécurité et intranet …mais comme je n’y connais pas grand chose
la seule chose que je sais, c’est que je veux un serveur qui ne plante pas tous les 2 jours, ça aiderait pas mal à pouvoir faire son taf

14. Le mardi 13 mai 2014 à 13:56 par Fredo

@LDiCesare

pas tout à fait tort, pas tout à fait vrai, mais quand même bien vu. L’appel d’offre, ben on est bien obligé de passer par là vu que personne n’a encore rien inventé de mieux.

Le problème est ailleurs à mon avis.

Je suis informaticien est lorsque je reçoit l’appel d’offre on me demande une estimation. Pour faire (très simple): il faut X jours payés Y soit un total de X*Y.

Seulement le X ne sera connu qu’une fois le marché remporté. Parce que voyez vous un appel d’offre c’est pas la même chose qu’un dossier de spécifications techniques.

Ce dossier sera réalisé au démarrage du projet avant que les devs ne commencent (si on à de la chance en fait, soit 0.0000000000001% des projets) à travers une multitude d’ateliers. Et c’est là que nous allons découvrir les non dits, les contraintes techniques et les contraintes métiers, le détail précis de chaque fonctionnalité…

Oui mais le X lui a été gravé dans le marbre, il n’évoluera plus. Par expérience je l’ai rarement vu diminuer, il augmente. Autant dire que cela n’incite pas à faire de la qualité.

Avez vous assisté à une AG de copropriétaire? Oui? C’est affligeant pour le devenir de l’humanité hein?
Ben dites vous que le niveau d’imbécilité que certains déploient dans les ateliers techniques est autrement pire!!!
Faut voir ces caciques s’accrocher, comme si leur vie en dépendait, à des choix de fonctionnement ultra compliqués qu’un enfant de 6 ans saurait refaire en 10 fois plus simple.
Je me souviens d’un projet ou on a du reproduire toutes les anos de l’ancienne version du logiciel… parce que le big boss voulait pas changer ses habitudes!!!

C’est pas tout mon bon ami. Le tunnel de dev suivit de la grosse livraison à valider en 15 jours relève de la préhistoire de l’informatique.
Maintenant on livre à intervalles réguliers, parfois même plusieurs fois par jour (bon ok, j’ai jamais vu ça ailleurs que dans les congrès).
Seulement en face le client n’a personne à mettre pour valider et rectifier. En gros ça sert à rien.

Et quand bien même.
Avez vous lu un compte rendu d’ano (presque) typique? Non? Alors voici:
“j’ai fait une recherche et ça a planté”
Quelle recherche? quelle page? que veut dire planter?… On n’en saura rien car bien sur le testeur ne saura jamais reproduire le
problème bien que cette ano soit entrée au moins 100 fois dans le référentiel des anomalies.

Mais attention c’est pas encore tout.
Il y a la qualification des priorités. Ben oui, puisque X ne change pas il va bien falloir transférer dans le lot suivant des trucs ou abandonner des choses.
Donc il faut prioriser. Seulement l’accompagnement et le suivit de projet est un vrai métier… que chez la plupart de mes clients personne ne maitrise.
Résultat tout devient priorité ultra blocante, même la couleur du bandeau qui est certes bleue comme prévu, mais légèrement trop clair.

Mais c’est pas tout. Comme vous l’expliquez c’est vrai que l’on ne rencontre jamais l’utilisateur final. C’est dommage, après tout c’est lui qui est devant le logiciel toute la journée et qui très vite va en connaître les coulisses mieux que moi même d’ailleurs.
c’est ainsi que l’on consomme des semaines entières à développer une interface, magnifique à pleurer, des fonctions comme s’il en pleuvait, responsive design et tout et tout…
Et puis on découvre un jour qu’en fait toutes les données viennent d’un fichier Excel qu’il suffisait d’importer: 1 heure de dev… facturé 15 jours.

Je vais vous rassurer (ou vous faire pleurer, c’est selon).
ne croyez pas que mes clients du privé se débrouillent mieux. Le bordel est le même.
C’est normal d’un autre côté, on applique la même absence de méthode après tout…
Comme ça au moins vous vous sentirez moins seul!

En tant que professionnel du dev je voudrai donner deux conseils qui changeront la vie de tout le monde:

1) Ne croyez pas que vous nous aidez en quoi que ce soit en essayant de suggérer une façon de faire, ou en essayant de deviner si ça c’est facile à faire, possible à faire, difficile à faire…
Chacun son job:
parlez nous de VOS besoins sans vous soucier de la faisabilité technique, c’est pas votre affaire
Faites nous confiance quand à la meilleure façon de le faire. C’est notre métier, nous savons bien le faire.
Nous avons une obligation de conseil à votre égard, donc s’il y a des choix à faire, soyez certain que l’on viendra vous les expliquer.

2) Ne rédigez pas vos dossiers de spec comme une dissertation de 6ème.
On a pas besoin de phrases, d’alexandrins et de rimes. Il nous faut juste des infos parfaitement organisées et classées

Tel formulaire à 1000 contraintes métiers à respecter? C’est normal, on s’y attend un peu.
Plutôt que raconter un roman étalés sur X chapitres pour définir ce que doit faire le formulaire faites plutot ceci:

un tableau avec 1000 lignes numérotées, une par règle métier
un schéma, même avec Paint, qui représente chaque champs affichés ou à saisir avec la signification

Voilà, c’est ça que l’on comprend, on n’est pas des littéraires nous!!!

15. Le lundi 19 mai 2014 à 05:41 par what is a vitamin orthomol

Orthomol Menopause vitamins I know, how it is necessary to act, write in personal

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