Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Cachez moi cette Cène que je ne saurais voir

Les plus grands noms de la blogosphère y vont de leur post, je ne saurais être en reste, d'autant qu'il s'agit d'une décision judiciaire.

Le tribunal de grande instance de Paris, en la présence réelle de son président, a décidé de jeter l'anathème sur cette publicité des créateurs de mode Marithé et François Girbaud, qui reprenait l'iconographie de Léonard De Vinci représentant la Cène, le dernier repas du Christ avant la Passion, au moment où il annonce qu'il mourra bientôt, ce qui provoque l'émoi de ses apôtres.

De fait, seule la position des personnes et leur gestuelle est respectée : le sexe des intervenants est inversé (il y a treize femmes et un homme), celles-ci sont, on le devine, vêtues des créations Girbaud.

L'association Croyances et Libertés, qui est qualifiée d'oxymoron par Libération, (ce qui est une sottise : on dit oxymore en Français), émanation de la Conférence des Évêques de France a demandé la mise à l'index de cette image piteuse et peu pieuse, ce que la trinité du tribunal (le Président, le procureur et le greffier) a accordé, non sans un schisme du parquet qui avait requis le débouté.

Procéduralement tout d'abord : il s'agissait d'une procédure de référé d'heure à heure, c'est à dire une mesure urgente et provisoire sollicitée du juge dans un très bref délai pour mettre fin à un trouble manifestement illicite (article 809 alinéa 1 du nouveau Code Procédure civile, l'un des Évangiles des avocats). Comme le relève pertinemment Paxatagore dans son sain blog, Le Monde commet une erreur en disant que le parquet a requis la relaxe : on n'était pas en matière pénale.

Mais cette erreur ne lui est pas imputable en totalité : il semble, si j'en crois Libération, que le péché originel relève de l'association demanderesse qui avait utilisé la procédure du référé sur un fondement pénal, à savoir "l'injure visant un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion déterminée, en l'occurrence le catholicisme". Croyances et Liberté soulevait que "la publicité met en scène des femmes dans des poses lascives et des plus suggestives [...], des comportements érotiques et blasphématoires à l'égard de ce qui constitue l'essentiel pour des chrétiens, alors qu'on est en plein carême". C'était mélanger deux procédures inconciliables, le référé et la citation directe, surtout en matière de presse. La première audience, prévue le 25 février, s'est donc soldée soit par par une irrecevabilité de la demande, ou une nullité de la citation, en raison de cette hérésie procédurale, soit par une décision constatant l'incompétence du juge des référés, une qualification pénale étant en jeu, la transsubstantiation civil-pénal n'étant pas encore admise en procédure française. Je suis obligé de deviner, difficile d'en savoir plus avec cet article, satanée formule "une erreur de procédure a contraint à repousser l'audience au 10 mars". Laquelle ? Aucune importance, c'est du droit.

La Passion de Marithé et François Girbaud ne s'arrête pas là.

Multipliant les citations comme qui les petits pains, l'association Croyances et Liberté remet le couvert contre cette Cène et convoque un nouveau concile dans le bureau du Président, ayant abjuré la voie pénale pour la voie civile.

Cette fois, la demande d'autodafé ne porte plus que sur l'affichage géant situé à Neuilly Sur Seine, indique Libération. Pourtant, l'interdiction portera sur l'affichage en tout lieu public et sur tout support. L'association parle de blasphème, consistant dans la démarche mercantile reprenant une scène fondatrice de la religion catholique pour vendre de prêt à porter, ce qui est en contradiction avec la jurisprudence Jésus et autres contre Marchands du Temple. Et surtout, il y aurait cet homme nu dans une pose lascive à la droite du personnage central.

La défense (soit l'agence de communication Air Paris et la société Girbaud) réplique que de nombreuses oeuvres d'art religieux montrent le Christ et les saints nus (on voit même les auréoles des saints), qu'Andy Warhol s'est déjà attaqué à la Cène en remplaçant les participants par des motos (suggérant sans doute que les invités au repas du Seigneur sont des pistonnés ?), et qu'à travers cette photo, c'est le livre Da Vinci Code, auquel l'agence a sans doute voulu faire allusion, car la peinture de Vinci y fait figurer Marie Madeleine à la droite du Christ, ce qui n'est pas attesté dans les Évangiles, c'est ce livre donc qui est attaqué, mais cet ouvrage, qui pourtant attaque beaucoup plus durement le dogme catholique, n'a pas été interdit.

Le parquet, qui était présent à l'audience comme partie jointe, comme la loi lui en donne faculté pour toute affaire même entre parties privées, a pris la parole en dernier et a requis le débouté de l'association Croyances et Liberté, car il s'agirait là d'"une interprétation d'une œuvre historique". "La scène n'est ni pornographique ni grotesque, a estimé Madame Caby. La présence d'un homme nu vu de dos ne me semble pas obscène en 2005. L'interdiction serait une censure de principe."

Le tribunal a pourtant jeté l'Interdit sur cette image en en interdisant l'affichage en tout lieu public et sur tout support (les pages intérieures d'un magasine semblent épargnées par cette décision), car "Le choix d'installer dans un lieu de passage obligé du public cette affiche aux dimensions imposantes constitue un acte d'intrusion agressive et gratuite dans les tréfonds des croyances intimes ", estiment les magistrats. Ils ajoutent : "La légèreté de la scène fait par ailleurs disparaître tout le caractère tragique pourtant inhérent à l'événement inaugural de la Passion". "L'injure ainsi faite aux catholiques apparaît disproportionnée au but mercantile recherché".

Cette décision est exécutoire même en cas d'appel, comme tout référé, et doit être exécutée sous trois jours sous peine d'une astreinte de 100.000 euros par jour de retard, outre 10.000 euros au titre de l'article 700, c'est à dire des frais d'avocat. ces montants sont considérables : le président a sorti l'artillerie lourde. Bref : c'est du droit canon.

Les défendeurs ayant perdu face à Hérode ont décidé d'aller voir Pilate, et ont fait appel.

Que penser de cette décision ?

Sur le principe qu'une interdiction puisse être prononcée sur le fondement d'une atteinte aux convictions religieuses d'autrui, je n'ai rien à redire. La laïcité républicaine, à laquelle je suis très attaché, même si on la dévoie beaucoup, implique le respect de TOUTES les religions. Même la majoritaire. Qu'un artiste, au sens large, ce qui me permet d'inclure les images publicitaires, détourne des symboles religieux de manière à choquer volontairement les croyants d'une religion, afin de s'attirer la sympathie d'un public confondant provocation et créativité, ne doit pas être accepté au nom d'une liberté d'expression absolue et dictatoriale. Car cela revient à insulter une minorité pour flatter la majorité.

Inutile donc de crier au retour à l'ordre moral. On en est loin, Dieu merci.

Maintenant, à ce cas d'espèce, cette image a-t-elle de quoi choquer les catholiques ? J'enfile mon aube par dessus ma robe et vais parler en ma qualité de catholique sur ce coup là.

Je trouve que cette photo n'a rien de choquant.

D'abord, il n'y a point d'homme nu, il porte un Jean's (allusion à l'Evangile selon Saint Jean's ?) : on voit un bout de la raie des fesses, mais c'est sans doute parce que Girbaud fait des ceintures et rappelle ainsi l'utilité de l'accessoire (ou alors c'est pour satisfaire la clientèle homosexuelle de Girbaud, je ne sais pas, c'est Versac le spécialiste de la pub, après tout)

Plus sérieusement, la première fois que je l'aie vue dans un magasine, j'ai immédiatement reconnu la Cène et y ai vu un hommage. La démarche est mercantile, certes, et alors ? Quand on voit le prix unitaire auquel l'Église vend des cierges, on réalise qu'elle sait ce qu'est une démarche mercantile !

De plus, aucun symbole religieux ne figure sur la photo (on n'y voit point de croix), et les auteurs de la photo ont eu la délicatesse de ne pas faire figurer en gros la marque concernée, il ne figure sur la table aucun bien de consommation, et les visages, quoi que peu expressifs par rapport à la toile de Vinci, montrent bien que c'est un moment de grande émotion qui se joue. Je ne me suis en rien senti insulté par cette image. Au contraire, je me sens plus insulté par la démarche de l'association Croyances et Liberté qui quelque part agit en mon nom pour demander une interdiction d'une oeuvre, acte grave s'il en est, auquel je refuse en l'espèce d'être associé.

Ma foi, j'espère que la cour d'appel de Paris reviendra à plus de raison.

En plus, je trouve que les débats sont passés à côté de l'essentiel.

En effet, quand j'ai vu cette photo pour la première fois, avant même que cette affaire n'ait commencé, je me suis posé deux questions :

  1. Comment cette table tient-elle en l'air, elle n'a pas de pied ?
  2. A qui appartient la main qu'on voit sous la table à droite ? Regardez bien : personne n'est assez penché pour que son bras atteigne si bas.

Voilà des questions intéressantes, j'espère que la Cour d'appel les évoquera. Je veux y croire.

La discussion continue ailleurs

1. Le mardi 15 mars 2005, 00:38 par Journal en ligne [phnk.com]

Le blasphème revient en grâce, pas le journalisme : Libération, un journal d'abrutis

J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le mal que je pense de Libération en commentant leur petit moralisme à la con sur l'affaire Gaymard. Aujourd'hui, épiphénomène autour d'une publicité censurée pour avoir recyclé la Cène : je remets le

2. Le vendredi 1 avril 2005, 19:18 par serendipity

Today

If this had been posted on about any other day of the year, I'd have loved to check out the C++ version of _The Mill on the Floss_. (Yet another Victorian novel I never finished. Not yet anyway. Don't take me wrong, I am very fond of _Jude the Obscure_...

Commentaires

1. Le lundi 14 mars 2005 à 16:32 par Factorem Caeli

En tant que catholique pratiquant, espèce rare, voire même en voie de disparition, et pourtant non protégée, que du contraire, je dois avouer n'être absolument pas choqué par cette image.

Et j'ai peine à croire que les français se prétendant catholiques, qui restent tout de même un nombre non négligeable, mais qui ignorent la plupart du temps souverainement les Evangiles, fassent immédiatement le lien avec la Cène. De plus, combien de ces mêmes français connaissent la toile à laquelle cette "oeuvre" (si vous parlez d'artistes, je peux bien parler d'oeuvre) fait référence ?

Je ne connais pas les établissements Girbaud, mais j'ai tendance à croire que leur publicité ne peut donc choquer que les français ultra-catholiques cultivés, frange de la population que l'on peut estimer en-dessous de 0,5%. Les 99,5% restants s'en foutront complètement, ou trouveront l'image jolie ou moche, selon leurs penchants esthétiques sur laquelle la cour n'a pas à se prononcer.

Deux notes sur la forme pour terminer; "Point de croix" ... Que vous voilà en forme, cher Maître ! Le "Jesus et al. c/ Marchands du Temple" n'est pas mal non plus. Quant à vos interrogations esthétiques, depuis que vous nous en avez fait part, elles ne me laissent pas de répit (c'est donc oeuvre du Malin) : la main à la colombe semble sortie de nulle part, la table défie les lois de la physique universelle (sauf à mettre en pièces les théories de Newton -le néo-créationnisme n'est pas loin), et le nombre de jambes ne laisse pas de m'étonner, spécialement s'agissant des voisines de gauche du personnage central.


En fait, je me suis permis quelques autres jeux de mots, vous pouvez les chercher si cela vous amuse. C'est un peu private joke, c'est vrai...

Eolas

2. Le lundi 14 mars 2005 à 17:12 par versac

J'ajouterais une question, alors :
- comment tiennent-elles assises, vu qu'il n'y a pas de sièges ? C'est un miracle !

3. Le lundi 14 mars 2005 à 17:21 par Paxatagore

J'aime bien cette argumentation sur le fait que des catholiques ne devraient pas être choquées, mais je pense que la laïcité n'y trouve pas son compte si des juges la reprennent : après tout, qui mieux que les Evêques peuvent dire ce qui offense les sens catholiques ? Est-ce au juge de dire que compte tenu de ce qu'il sait, supputte, croit savoir du catholicisme, cette affiche est choquante ou pas ?

En d'autres termes, l'analyse d'Eolas me paraît pertinente pour analyser (et critiquer) la demande en justice, mais non la décision elle-même. Au passage, je rends hommmmage à votre sagesse, cher Maître, de m'avoir pris en premier dans la liste des plus grands noms de la blogosphère. Il manque presque un t au "sain blog de Paxatagore".


En fait, je voulais dire qu'avec dix lettres, le nom de votre blog est un des plus grands de la blogosphère.

Sur l'incompétence de l'autorité judiciaire à trancher la question de "un catholique sera-t-il choqué ou non", je ne suis pas d'accord. Le juge, quand bien même la tâche est ardue, ne peut se défausser sur l'autorité religieuse pour savoir si telle image est choquante ou non quand on lui demande de l'interdire. Il doit se poser la question, et savoir se mettre dans la peau d'un des fidèles de cette religion. Il en irait de même pour toute religion, car c'est une question de fait d'où découlera sa décision.

Prenons un exemple provocateur : une association musulmane demande l'interdiction de la dernière pub Dove, car elle choquerait les musulmans en montrant des femmes mûres et probablement mariées, ne portant pas de voile. Le juge devra-t-il s'en remettre à l'avis des imams, et se dire "soit, les msulmans sont choqués, c'est un fait puisqu'ils me le disent", ou doit il supputer, en fonction de ce qu'il sait de l'islam, si effectivement les musulmans seront choqués ou non ? (la réponse étant naturellement non, l'islam commandant le croyant de se plier aux lois du pays où le musulman se trouve).

Eolas

4. Le lundi 14 mars 2005 à 19:33 par yves

Je m'étonne que personne ne fasse le remarque que cette affiche est d'abord et avant tout un détournement de l'oeuvre de Léonard de Vinci, Et que cela viole les droits de l'artiste et la protection morale dont son oeuvre bénéficie, à des fins purement mercantiles et non artistiques.

La cène (la vrai, celle de Leonard) contient en plus un travail sur le réalisme, comme le travail sur la perspective, précurseur de La Joconde, qui sont ignorés du détournement. Un scandale.

C'est au non du respect de Lonardo da Vinci qu'il faut interdire cette affiche, et pas au nom du respect des cul-bénis. Pour remettre ceux-là à leur place, Il faut d'urgence élever une statue au Petit Père Conbes, auxquel nos villes ne rendent en général pas hommage. Il y a des boulevard Jaurès, des Boulevards Combes je n'en connais pas.

Et pour éviter ce genre de procès il est urgent d'interdire la pub, seule solution rationnelle..

5. Le lundi 14 mars 2005 à 19:39 par yves

J'ai oublié d'ajouter que ce billet est excellent, j'en suis à chercher les jeux de mots qui m'ont échappé.


6. Le lundi 14 mars 2005 à 19:40 par Bladsurb

Les incongruités anatomiques pointent les symboles religieux :
- la main impossible soutient la colombe, qui représente l'Esprit Saint
- les trois jambes parallèles représentent la Sainte Trinité
J'avoue, il a fallu une interview du photographe pour que je le comprenne.

Cet article
blog-dominique.autie.inte...
permet de voir en parallèle l'original et la copie.

Ce qui me manque le plus dans cette affiche, c'est la perspective. On y étouffe. Mais ça n'a rien à voir avec une supposée attaque blasphématoire.

7. Le lundi 14 mars 2005 à 21:00 par Paxatagore

Eolas, je ne suis pas d'accord avec votre argument, pas plus qu'avec le jugement du TGI de Paris. Je pense que le juge devra acter que les musulmans qui se plaignent sont choqués, le cas échant, mais à mon avis cela ne devrait pas influer sa décision. D'ailleurs, à mon avis, seuls les troubles à l'ordre public pourraient justifier l'interdiction d'une publicité et non les motivations de ses auteurs. Le droit administratif, y a que ça de vrai et de protecteur des libertés individuelles.

8. Le lundi 14 mars 2005 à 21:01 par arno

Maître,

Vos billets m'intéressent toujours, mais ici, vous m'avez en plus fait éclater de rire. Coup double. Merci.

9. Le lundi 14 mars 2005 à 23:40 par Schloren

Réponse à ma question 2 : j'ai reconnu la main de ma soeur mais elle encore est très loin de la culotte du zouave.

10. Le lundi 14 mars 2005 à 23:51 par Polydamas

Maître,

J'apprécie votre site que je fréquente régulièrement, estimant toute la précision dont vous faites part dans les commentaires des decisions de justice, notamment, concernant celles sur le téléchargement, ce qui n'est pas une mince affaire.....

Néanmoins, à titre de catholique pratiquant, je me permets d'intervenir car je me suis senti blessé par cette affiche.
Je suis donc heureux de voir que je fais partie des 0.5% des Français ultra catholiques cultivés, selon Factorem Caeli. Cela dit, de mon point de vue, la référence à Léonard de Vinci importe peu. C'est la référence à la Cène qui me choque.

Encore une fois, on parodie ma religion, et le symbole le plus important de celle-ci, la Cène, qui est l'événement le PLUS important de l'Eglise Catholique, aprés la mort du Chrit sur la Croix, est détournée par des createurs de mode pour vendre.

Je ne pense pas, ainsi que l'affirme Dominique Autie blog-dominique.autie.inte...
qu'il y ait blasphème. Car il n'y a pas d'attaque directe sur le contenu même de la doctrine catholique.

Par contre je suis d'accord avec la formulation du tribunal qui parle d' "acte d'intrusion agressive et gratuite dans le tréfonds des croyances intimes". C'est à la fois idiot et facile de prendre pour cible les catholiques, sachant que eux se laisseront toujours tondre comme des moutons. Eh bien non, j'en ai marre qu'on gagne du fric en attaquant mes croyances. Personne ne se permet de s'attaquer de la sorte à la religion musulmane ou à la communauté homosexuelle, que je sache.

Permettez moi d'exprimer mon raz le bol devant ces pratiques qui consiste à toujours taper sur l'Eglise Catholique, tous les pretextes étant bons, (liberté artistique, d'expression et j'en passe...) tout ça pour créer la polémique.

Ce post voulait juste temoigner qu'il y a des catholiques qui se sont sentis blessés et qui en ont assez d'être pris pour cible à chaque coup médiatique. Je ne suis pas pour l'acharnement juridique, mais parfois, il faut savoir montrer que nous ne sommes pas des moutons.

C'est pour cela que je soutiens mes évêques dans cette action et que je suis pleinement d'accord avec la décision de justice.
N'ayant pas vu, sur le net, beaucoup de temoignages de ce type, je tenais à vous le signaler. Et je ne vois pas où est l'intégrisme, l'Interdit, l'Index ou la censure lorsque la seule chose que l'on réclame est le respect......

Enfin, si tel est le bon plaisir d'Yves, qu'il élève autant de statues du Père Conbes qu'il voudra, plus personne ne sait ce qu'il a fait....

Cela dit, permettez moi de vous féliciter pour ce blog et pour vos jeux de mots tres pertinents, je dois l'avouer, même si j'ai quelques doutes sur le mercantilisme écclésial....
Cordialement,
Polydamas



11. Le mardi 15 mars 2005 à 00:30 par jko

J'ai ouie dire dans une emission de france 5 il y a quelques jours que certains lobbies catholiques très puissants, dont Croyances et Libertés fait peut être partie (j'ai oublié), ont une influence non négligeables sur certains politiques européens. Peut on oser imaginer que ces influences soient transposables au juge de cette affaire par exemple ?

12. Le mardi 15 mars 2005 à 06:07 par all

On dit oxymore ou oxymoron : fr.wikipedia.org/wiki/Oxy...

"c'est Versac le spécialiste de la pub, après tout" = Contrepet inside

C'est toujours ces deux mêmes religions qui sont détournées par la pub : Catholique et Bouddhiste. Pourquoi ? On se le demande.

13. Le mardi 15 mars 2005 à 07:45 par Raboliot

Merci pour ce billet très drôle.
Ce qui me fait moins rire c'est que lorsque certains symboles sont détournés (presque exclusivement cathoiques), il est interdit de s'émouvoir et les personnes choquées sont des culs-bénit et de réactionnaires.
Mes seules questions sont :
- Est-ce qu'en République Démocratique Française les symboles religieux ont le droit d'être respectés ?
- Si oui, et en cas de détournement, les personnes concernées on-t-elle le droit d'etre choquées ?

Et puis, si il y a réellement une recherche artistique, il y a deux terrains qui restent encore largement inexplorés : ceux des deux autres religions monothéistes !

Je crois que tout le reste n'est que du bavardage inutile.

14. Le mardi 15 mars 2005 à 08:24 par Bambi

Bonjour,

je ne me risque pas ici à intervenir dans le débat mais tiens à vous féliciter pour ce billet très inspiré.

Toutefois, je me pose la question suivante :
vous reproduisez l'image litigieuse, manifestement à titre d'information, mais ne craignez-vous pas, de cce fait, de passer outre l'interdiction posée par le juge de l'évidence ?

Il ne s'agit bien évidemment pas d'un reproche mais d'une interrogation d'ordre juridique.
Bambi

15. Le mardi 15 mars 2005 à 10:10 par Factorem Caeli

Polydamas, Rabiolot:

Il est vrai que la religion catholique est constamment attaquée ou tournée en dérision, honneur suprême de nos sociétés médiatiques auquel n'ont pas droit d'autres religions monothéïstes, pour ne pas parler de minorités d'autres types.

En tant que catholique, c'est la première réaction (outragée) qui vient à l'esprit. Mais à se demander "pourquoi tant d'injustice ?", je préfère retourner le problème et considérer qu'il s'agit aussi d'une qualité: la religion catholique est à ce point considérée comme tolérante (ou inoffensive, c'est selon) que l'on peut en faire ce qu'on veut.

Préférerions-nous jouir du traitement "de faveur", souvent hypocrite, parfois terrorisé, que le politiquement correct réserve aux minorités ou aux religions susnommées ?

16. Le mardi 15 mars 2005 à 10:20 par Soph

"C'est toujours ces deux mêmes religions qui sont détournées par la pub : Catholique et Bouddhiste. Pourquoi ? On se le demande."

Parce que ce sont des religions qui ont produit beaucoup d'images (images envahissantes qui choquent mon côté bouffeur de curé, mais je n'este pas), alors que d'autres religions l'interdisent ?
Et la pub se nourrit d'images.

17. Le mardi 15 mars 2005 à 11:15 par shan

Il n'y a pas que la main et l'absence de pieds de la table qui sont étranges.
Il y a 11 paires de jambes differentes (une jambe vue seule compte comme une paire si elle n'a pas de jumelle ) à priori et 13 personnes...
(18 jambes alors qu'il devrait en avoir a peu pres 26 ....meme si de jambes peuvent etre cachees 8 jambes perdues il y a beaucoup d'unijambistes )

18. Le mardi 15 mars 2005 à 11:23 par Denys

Etonnant, quand même, de voir un homme nu là où, personnellement, je n'aperçois qu'un dos ; le personnage n'est donc pas nu, sa tête est cachée, et il n'exhibe aucun des attributs qui permettraient de s'assurer avec certitude de son sexe.

Cela dit, cette mise en scène de la Cêne m'en rappelle une autre, celle à laquelle se livre Robert Altman dans MASH. Rappelons à l'usage des trop jeunes générations qu'une des scènes principales du film présente, sous forme de parodie de la Cêne et sur l'air du "Suicide is painless", le suicide présumé d'un des personnages, un dentiste renommé pour les proportions chevalines de son organe sexuel. Blasphème, apologie du suicide : Altman, ton compte est bon. Mais comme le monde change, quand même ; ce film, ne l'oublions pas, reçut la Palme d'Or à Cannes en 1971.

19. Le mardi 15 mars 2005 à 11:36 par Raboliot

Factorem Caeli > Certes oui, les Musulmans et les Juifs n'ont pas leurs Brassens.
Si je cite Brassens c'est parce qu'il évoquais dans ses chansons des points très précis de l'enseignement de l'Eglise.
Mais qui peut se prévaloir aujoud'hui d'être un Brassens en puissance ?

20. Le mardi 15 mars 2005 à 12:03 par Guignolito

Eolas, petite faute de votre part (et de tous les bloggueurs qui ont fait le même commentaire) : le terme "un oxymoron" n'est pas un anglicisme de journaliste inculte, et existe bel et bien dans notre langue.
Cf. www.lettres.net/files/oxy... , fr.wikipedia.org/wiki/Oxy... et fr.wikipedia.org/wiki/Lis... .

Tiens ! Le terme "propriété intellectuelle" est un oxymoron !

21. Le mardi 15 mars 2005 à 18:59 par louis

A priori la main sous la table fait partie du corps de la deuxième apôtre, le mouvement en-avant du buste favorise l'illusion. C'est assez facile de reproduire le geste en étant assis à son bureau:
Se pencher vers l'avant, et nonchalamment tenter de toucher sa cheville.
La table, c'est photoshop4.

Le jugement n'est pas très interessant, par contre l'association Croyances et Libertés est une machine à faire fonctionner les prétoires, Volkswagen ayant fait les frais d'une pub utilisant la cène en 1998.
Tout ça pour dire que le verdict est peu être moins important que les motivations d'une ou l'autre des parties.

22. Le mardi 15 mars 2005 à 19:00 par Louis. again.

Il me semblait que c'était une "Aréole".... Huhuhu!

23. Le mardi 15 mars 2005 à 19:28 par Gagarine

Pour oxymore, je confirme le propos de ceux qui trouvent judicieux de citer l'encyclopédie "wikipedia" à l'appui de leur thèse, ce qui n'est pas convainquant du tout. Je pensais aussi qu'oxymoron était un anglicisme. Mais le Petit Robert m'indique l'inverse et semble même préférer oxymoron à oxymore. L’Atilf emploie indifféremment les deux, avec une préférence pour oxymoron. Il n’en reste pas moins que je trouve oxymore plus joli.

24. Le mardi 15 mars 2005 à 23:38 par nico

Oui on "s'attaque" à la religion dominante. Evidement. Parce que cela touche l'histoire des français, cela leur parle.

Si on s'attaque à muslman, a qui cela va parler ? Quel ressenti pourrait provoquer une image moqueuse envers une religion minoritaire, si ce n'est une sorte de dedin envers une minorité. Une sorte d'écrasement.

D'un point de vue plus pratique, connaissez-vous une iconographie juive ou musulman ?

25. Le mercredi 16 mars 2005 à 08:00 par shan

"A priori la main sous la table fait partie du corps de la deuxième apôtre, le mouvement en-avant du buste favorise l'illusion. C'est assez facile de reproduire le geste en étant assis à son bureau:
Se pencher vers l'avant, et nonchalamment tenter de toucher sa cheville."

Ce n'est pas la main du deuxieme apotre : L'apotre aurait deux mains droites avec votre explication.

26. Le mercredi 16 mars 2005 à 08:50 par all

@Nico
[citation: :D'un point de vue plus pratique, connaissez-vous une iconographie juive ou musulman ?]

Tout dépend de quel sens tu donnes à la locution "iconographie". Ce terme repris sur plusieurs blogs semble avoir pour acception "art pictural à caractère religieux".
Je lui donnerais perso un sens plus large en incluant les media modernes en général et la télé en particulier. En ce cas les Immams, les Rabbins, Rael et Pat Robertson font partie de l'iconographie et de la conscience/inconscience collective, utilisable dans des messages à caractère publicitaire.

@Gagarine :
L'usage de Wikipedia est à mon humble avis judicieux et tu peux corriger l'article consacré à l'oxymoron si tu y trouves une erreur ou une ommission, et/ou faire comme moi : Enrichir la liste des oxymores.

27. Le mercredi 16 mars 2005 à 10:02 par Marc_

Je me permets une modeste contribution en apportant,je l'espère, des réponses à deux questions subsidiaires.

1. A qui appartient le bras sous la table ?
A personne, sans doute, tout comme la main tenant un couteau dans le tableau original.
2. "Est-ce bien un homme que l'on voit de dos ?", se demande Denys.
Probablement, oui, tout comme il s'agit d'une femme -Marie-Madeleine- dans le tableau de LdV.

Deux poins largements débattus dans Da Vinci Code, dont les Girbaud déclarent s'être inspiré. Au moins autant que de LdV.

28. Le mercredi 16 mars 2005 à 12:28 par Marc_

Je me rends compte qu'il est incorrect de dire que ces deux points ont été débattus dans Da Vinci Code. Voire que quoi que ce soit ait été débattu.
Disons que Dan Brown en parle beaucoup.

29. Le vendredi 18 mars 2005 à 06:13 par Alessandra

Commentaire en anglais et français sur des questions du respect, liberalism contre religion, et des elements visuels dans la photo:

alessandrab.blogspot.com/...

30. Le vendredi 18 mars 2005 à 13:04 par Marcel

Olivier Roy publie une excellente tribune sur cet article dans le Libération d'aujourd'hui :

www.liberation.fr/page.ph...

31. Le vendredi 18 mars 2005 à 16:27 par Porfirio

Faut-il toujours se placer sur le terrain de la culture, comme Roy, pour éluder à jamais celui de la métaphysique? C'est ainsi qu'après une procession le curé s'indigne: "ce n'est pas une manifestation culturelle"...
Je vous propose autre chose:

(...)le savoir qu'au fond la foi ne repose sur rien! Et que pour ces raisons, il faut des images, car l'image, comme la croyance, porte avec elle la conscience du leurre. Le savoir fondamental du catholicisme, ce sont les images. L'austérité de l'intériorité, cette prétention de dialoguer en soi avec Dieu que professent les sectes protestantes (évangéliques, pentecôtistes, etc..) et l'islam intégriste me paraissent beaucoup plus redoutables que le baroque du catholicisme, qui a au contraire besoin d'extériorité, de pompe, de politique et, surtout, besoin d'images (...)

Une croyance est bonne lorsqu'elle garde suffisamment de souplesse, c'est à dire quand elle comporte des moments de négociation: c'est aussi par la croyance que l'on entre en contact avec les autres. Elle est lien, parce qu'elle est profondément sceptique, elle est le sourire des hommes dans leur commerce.
La foi est au contraire le masque de l'angoisse puisqu'elle est relation à quelque chose qui tient lieu de loi. Toute foi cherche l'autorité, alors que la croyance cherche à biaiser avec l'autorité. La croyance est comique alors que la foi est tragique. La foi met sur la sellette quelque chose qui n'est pas rien puisque c'est tout: le salut.
Or, qu'est ce que le "salut"? C'est le sentiment de l'enfant qui se sent aimé en absolue préférence- c'est l'amour maternel. Toute foi cherche ce privilège d'un amour qui vous rend nécessaire dans l'être.
Alors que l'athéisme est, par définition, le sentiment de la contingence de notre existence.(...)

Michel Guérin (pour Télérama du 9 Mars 2005- N°2878) sur son dernier ouvrage: La Pitié. Apologie athée de la religion chrétienne. Actes Sud.


Si l'on suit bien le propos de ce philosophe, on comprend mieux les réactions de certains. Toucher aux images, dans ce cas, n'est ce pas toucher au pouvoir? On ne s'étonnera point alors qu'il se manifeste dans le prétoire temporel: Notre Mère l'Église est une grande procédurière devant l'Éternel car il est plus facile de gagner les procès que les âmes.
Il est à noter, pour les esprits étroits, que le propos de l'auteur n'est certainement pas un pamphlet anti-catholique. Son souci est de ne pas jeter l'enfant métaphysique avec l'eau du bain clérical, il fustige aussi bien le "nietschéisme du pauvre" que le "dyonisisme people".
Et qu'on ne vienne pas objecter que le susnommé Jésus, oint du Seigneur de son état, chassa les marchands du temple. Certes, du temps d'hérode, la loi Galland n'avait aucun empire, mais feindre d'ignorer combien, dans l'histoire ecclésiale, l'argent fut parfois le nerf de la guerre est péché de mensonge ou pis, d'ignorance.
La suprème habileté eût été d'y voir un hommage au troisième degré mais las, seule la croyance dépasse le premier.

32. Le samedi 19 mars 2005 à 01:07 par Spark

Maître,

Permettez-moi de vous féliciter pour cette page, et tout spécialement pour ce riche commentaire que vous consacrez à cette affaire avec gravité, mais aussi tant de délicieuses pointes d'humour qui surgissent sous votre plume là où on ne s'y attend pas et qui font toujours sourire de plaisir et, même, rire bien des fois. Détente bien venue dans le cadre d'un sujet très polémique.

J'aurais deux commentaires à faire respectueusement.

1) Il faut, une bonne fois pour toutes, couper court à l'un des mensonges éhontés colportés par ces publicitaires, le sieur D. Brown dont ils s'inspirent, et par tous ceux qui font leur jeu :

Dans la Cène réelle du Christ, comme dans l'illustration célèbre qu'en a fait de Vinci (comme dans tout tableau de maître consacré à la Cène), il n'y a pas de femmes. Seulement le Christ et ses douze apôtres, bien connus. L'exégèse a toujours été d'accord sur ce point, et les Evangiles sont clairs : seuls présents les apôtres, pas même les disciples (qu'ils soient hommes ou femmes).

Le personnage assis à la droite du Christ est toujours, dans la tradition picturale multiséculaire, l'apôtre saint Jean l'Evangéliste, pour qui (lui-même le dit dans son évangile) le Christ avait une prédilection spéciale. C'était l'apôtre le moins âgé. Il a vécu quasi centenaire après avoir également écrit 3 épîtres et l'Apocalypse.

Evidemment, Vinci le représente jeune (comme l'ont fait tous les autres grands peintres) car il l'était au moment de la cène véritable. A cela s'ajoute cet art particulier à Vinci de représenter les hommes avec des traits extrêmement fins, presque féminins (cf. le Saint Jean Baptiste), mais sur le sexe fort desquels il n'y a aucun doute. Le saint Jean de la Cène n'échappe pas à cette règle : c'est un homme, comme les douze autres à table, mais avec des traits très fins, typiquement léonardiens.

Quiconque est de bonne foi et connaissant même superficiellement l'art de Vinci, comprendra cela aisément, et n'y trouvera pas la moindre occasion à doute ou à polémique.

La malhonnêteté de ces publicitaires, qui ont suivi le sieur Brown (libre à lui d'affabuler tant qu'il voudra), c'est d'avoir __ avec tant d'insolence __ défiguré la vérité léonardienne en transformant, pure tromperie, et à cause de ses traits fins, l'apôtre saint Jean en "femme". Et cette femme était toute trouvée : sainte Marie-Madeleine (je mets exprès "SAINTE", car nombre de haineux antichéritens osent insulter aujourd'hui cette sainte en la disant "prostituée". Et ils la font prostituée à jamais... alors qu'elle s'était convertie, avait fait pénitence, a été lavée de ses péchés, est devenue une sainte femme, comme l'attestent les Evangiles, et comme tant d'autres qui ont vu le Christ de leurs yeux et l'ont suivi dans la sainteté.

D'ailleurs l'Eglise catholique, romaine et apostolique, n'élèvent pas à l'honneur des autels une prostituée. L'Eglise n'élève à la gloire des autels et ne consacre l'église qui abrite l'autel qu'aux saints. Une célèbre église de Paris __ pour ne citer que cet exemple et ce symbole __ est dédiée à cette grande sainte apostolique, ancienne pécheresse revenue de toute son ancienne prostitution pour devenir une sainte : je veux parler de l'église de la Madeleine. Honte à ceux qui appellent "prostituée" une sainte à jamais.

C'est elle, entre autres, qu'insulte et blasphème le sieur Brown __ n'ayons pas peur du mot quand il tombe à sa juste place :il ose salir sainte Marie-Madeleine(salir une sainte chrétienne... vénérée depuis 2000 ans et que l'Eglise fête, honore et prie...), la défigurer en "prostituée" à perpétuité. Le sieur Brown ne recule même pas pour souiller jusqu'au Christ, la source même de la sainteté. Et le sieur Brown gagne beaucoup d'argent avec cela, beaucoup d'argent avec le crachat qu'il gicle au visage d'une sainte de l'Evangile, au visage du Christ, au visage de l'Eglise. Le sieur Brown verra si, le moment venu, à l'instant de sa mort, cet argent de la prévarication lui ouvrira la voie au Paradis... mais laissons.

Ces publicitaires, quoique loin d'avoir la maliginité spirituelle du sieur Brown, l'ont quand même suivi du seul fait de s'inspirer de lui : pour eux, l'apôtre Jean de la Cène de Vinci est une "femme". Et comme dans leur affiche les sexes sont intervertis, cette (prétendue) "femme" a été transformée en homme (le personnage vu de dos nu), et tous les autres hommes de la Cène sont devenus des femmes.

Peut-on encore magouiller plus loin __ et avec quelle fine malignité, quelle subtile malfaisance, comme de l'air de ne pas y toucher __ peut-on encore tripatouiller, mais en réalité dépecer, démantibuler, désarticuler encore plus la représentation d'un des actes les plus sacrés et les plus fondamentaux de la foi chrétienne, donc __ qu'on le reconnaisse ou non __ du mystère du Salut ouvert à toute l'humanité ?

"Ah, mais non ! disent nombre de naïfs bien trompés ( faux naïfs trompeurs, ce n'est pas la Cène de l'Evangile ! ce n'est qu'une oeuvre d'art... Celle d'un grand peintre, qui inspire les "créatifs"... Qu'est-ce que l'Eglise vient faire là-dedans?... A la rigueur, les héritiers du peintre (vraiment, sans rire...) auraient peut-être quelque chose à redire ! mais pas les chrétiens, pas l'Eglise!..."

Et c'est là que j'en viens à mon deuxième commentaire. Il sera bien plus bref que le premier.

2) L'Eglise, par le jugement de ses évêques, a évidemment percé à jour tout cet hypocrite artifice, qui ne cache en réalité rien d'autre qu'une attaque bestiale, quoique fourrée (c'estça, la fourberie), gravement et gratuitement attentoire à la foi chrétienne ("bestiale", de "la Bête", au sens théologique de l'Apocalypse). La célèbre oeuvre de Vinci, instrumentalisée, y a certes servi de support "artistique". Mais elle y a surtout servi de protection-caution hypocrite pour l'agression antichrétienne :

Oui, les publicitaires ont en apparence seulement singé Vinci ; mais ce que les tartuffes antichrétiens feignent de ne pas voir (alors qu'ils le voient parfaitement, comme les évêques), et s'en réjouissent haineusement en catimini (à la différence des évêques), c'est que Vinci a représenté avec beaucoup de respect un des plus grands mystères de la foi chrétienne, l'institution de l'Eucharistie, alors que, par le biais de Vinci et sous sa caution détournée, ces publicitaires insultent purement et simplement les chrétiens, insultent l'institution eucharistique et insultent l'Eglise qui en vit, qui la garde et qui la perpétue chaque jour, par toute la Terre, par le sacrifice de la messe.

Or cette institution de l'Eucharistie, si dignement représentée par Vinci, et si bestialement singée sur cette affiche (bestialité "non visuelle", mais fourrée, cachée à proportion de la prétendue élégance de surface censée séduire le regard pour la masquer __ et que de détails subtilement infects en sous main, quand vus de près), cette institution eucharistique, coeur de l'Eglise, n'appartient ni à Vinci, ni au tableau de Vinci, ni aux héritiers de Vinci, ni au publicitaires singeurs de Vinci, ni à quiconque au monde : elle est la source de Vie des chrétiens et fait partie du Dépôt de la foi, à la garde de l'Eglise, Dépôt sacré qu'elle garde intact depuis 2000 ans, et qu'elle gardera naturellement intact jusqu'à la fin des temps.

Le tribunal d'instance de Paris a dit le droit et a puni d'une juste peine.
Il est à espérer fermement que la cour d'appel confirmera le droit et doublera la peine. Car la mauvaise foi qui persiste et fait appel mérite d'être doublement refoulée et doublement punie.

33. Le samedi 9 avril 2005 à 02:09 par M LeMaudit

> "Ma foi, j'espère que la cour d'appel de Paris reviendra à plus de raison."

Raté...

34. Le jeudi 21 avril 2005 à 13:56 par nono

Merci pour ce texte delicieux et plein d'humour. J'ai du m'arreter quelques fois pour reprendre mon souffle. La densite de jeux de mots et d'alusions est impressionante, dasn la plus grande ligne de Douglas Adams :-)
"Jesus et autre contre Marchant du temps" m'a effectivement bien fait rire... Les aureoles des saints nus egalement...
Par contre fustiger liberation pour avoir utilise oxymoron au lieu du plus Toubonesque 'oxymore', c'est passer a cote d'un autre jeux de mots, anglophone certe, mais neanmoins de circonstance.

35. Le mercredi 8 février 2006 à 19:07 par farissou

Réaction à une faute : on peut dire oxymoron en français !

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