Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Avis de Berryer du 8 décembre

Le poul est filant, la respiration rauque, le rythme cardiaque irrégulier. Les joues sont creusés par l'épuisement, les yeux vitreux d'avoir trop lu, la langue pâteuse d'avoir trop plaidé. La promotion 2005 de la conférence du Stage lance son chant du cygne.

Mais elle a décidé qu'elle partirait en beauté, qu'il vaut mieux mourir que disparaître, puisqu'une lumière qui brille mille fois plus brille mille fois moins longtemps.

Rassemblant ses dernières forces, tel un samson aveugle mais fou de rage, la Conférence vous convie demain soir 8 décembre 2005 à 21h30 en la Chambre des Criées, pour dézinguer quelques candidats inconscients en présence de Madame Anna Gavalda, écrivain, précédé d'un rapport qui ne le doutons pas fera date de Monsieur Benoît Boussier, qui cumule le fait d'être Quatrième secrétaire et lecteur de ce blog.

Les sujets sont les suivants :

1- Ensemble, c'est tout ... C'est vraiment tout ?

2- Veut-on que quelqu'un nous attende quelque part ?

Avis aux impétrants : il reste encore des places sur la sellette des candidats, n'hésitez pas à contacter mon confrère Benoît Boussier.

Commentaires

1. Le mercredi 7 décembre 2005 à 13:18 par jephte

Savez-vous si quelqu'un envisage de podcaster les meilleures interventions?
(notamment les observations des secrétaires)

2. Le mercredi 7 décembre 2005 à 14:50 par Stfunx

Au moins deux questions cependant :
- est-ce qu'une invitation est encore exigée et/ou exigible pour entrer dans les lieux célèbres et agréables du Palais ? Peut-on arriver à un horaire décalé (avec un peu de retard, du à des impératifs divers).
- qui sont les "candidats" ? Des avocats ou tout un chacun ?

Merci

3. Le mercredi 7 décembre 2005 à 15:19 par Henri Hirt

Cher Confrère,
Dans votre enthousiasme à fêter la fin de cette Conférence du stage 2005, vous oubliez de préciser que si nos chers (à tous les sens du terme) secrétaires sont fatigués, c'est aussi à cause d'une année passée à se pavaner, de soirées en soirées, parmi le gotha du Barreau et aux frais de l'ensemble de leurs Confrères.

Dès lors, l'alcool et leur indéniable faculté à parler d'eux-mêmes sont également certainement à l'origine de leur yeux "vitreux" et de leur langue "pâteuse".

Je ne parlerai pas des chevilles ni des têtes des secrétaires, forcément douloureuses à force d'avoir enflées au fur et à mesure de leurs brillantes prestations et des "vivas" scandés par les foules.

Certes, comment leur reprocher ce penchant à l'autosatisfaction et à la vanité alors que leurs compétences oratoires sont louées durant toute une année, et qu'ils sont conduits à rencontrer chaque jour nos grands et moins grands Bâtonniers, anciens secrétaires ou autres présidents et ex-présidents de l'UJA ?

Certes, cette promotion a su parfois briller par son talent (enfin, pas tous, seuls certains se sont indéniablement détachés - le dernier étant souvent le premier …).

Pour ma part, j'estime qu'elle a également su briller par son arrogance et son opportunisme, renvoyant l'image d'une institution de la Conférence désuète, porte d'entrée obligatoire du palais des courtisans et apparatchiks de notre Barreau.

Pardonnez ce billet d'humeur mais j'ai souvent eu l'occasion de côtoyer les Secrétaires 2005.

Or, de l'ombre à la lumière (que vous évoquez de façon poétique), il y a un pas que peu d'entre eux a su franchir.

La Conférence 2005 est morte, vive la Conférence 2006 !

4. Le mercredi 7 décembre 2005 à 15:55 par Benoit Boussier

Ah quel plaisir de trouver, jusqu'ici, de tendres commentaires sur notre promotion et notre talent !

Monsieur Hirt, je n'ai ni le plaisir de vous connaître, ni l'honneur de vous avoir rencontré alors que vous m'avez certainement souvent cotoyé : passons car je n'aime pas polémiquer !

Mon seul souci, en qualité de 4ème, est de parvenir à organiser de belles conférences Berryer durant lesquelles des candidats parviendront à s'emparer du public : je ne sais si j'y réussis et m'attelerai à cette tâche jusqu'à la fin de l'année...

Aussi, je tiens à préciser pour celui que j'aime appeler "peuple de Berryer" les points suivants pour faciliter sa venue demain soir :

- je fais parvenir par mail des invitations pour les personnes souhaitant y assister car l'opération Vigipirate est toujours d'actualité,

- les candidatures peuvent émaner de tous : je serai néanmoins plus favorable à la candidature d'avocats ou d'élèves avocats car il s'agit avant toute chose d'un merveilleux exercice d'éloquence, qui servira le talent oratoire des candidats !

Quant au podcast, je crois que Raboliot a réussi à podcaster l'une de nos interventions ... à voir sur son site internet blog.berryer.free.fr

Bien à vous tous et merci encore à vous Eolas pour vos annonces concernant la Berryer

PS M. Hirt, prenons donc un café pour discuter de mes "défauts" !

5. Le mercredi 7 décembre 2005 à 16:35 par Henrihirt

Cher Benoît,
Je n'ai malheureusement pas l'honneur de vous connaître personnellemet même si j'ai eu l'immense avantage de vous croiser à quelques reprises.
Vous m'avez pourtant démasqué puisque le but de mon commentaire était effectivement d'engager (certes, peu subtilement) un débat sur la Conférence du Stage, que j'estime ne pas être exempte de critiques.
Je m'irrite parfois de la complaisance de notre hôte Eolas à son endroit.
J'ai voulu réagir.
J'aurais aimé que vous profitiez de cette occasion pour défendre cette institution ainsi que vos pairs.
Vous vous y refusez.
Je ne peux que m'incliner et vous salue respectueusement.


Ha ! C'est donc moi qui étais critiqué à travers la Conférence ! Je ferais preuve de complaisance à son égard. Et bien nenni, cher confrère, ce n'est pas de la complaisance, c'est une véritable affection teintée d'admiration. J'aime la Conférence, qui est une des institutions les plus originales du barreau et un élément dynamisant par la jeunesse qu'elle insuffle dans des sphères qui nécessitent sinon des années de courbettes et de flatteries pour espérer y accéder, j'aime la conférence qui est un tremplin pour de jeunes avocats qui se voient confier de lourdes responsabilités (non, pas la Berryer, la défense pénale d'urgence notamment au criminel) et qui s'en tirent avec les honneurs, j'aime la conférence parce qu'elle fera d'un esprit encore en germe, un rien bafouillant au premier tour un orateur accompli deux ans plus tard, j'aime la conférence parce qu'elle fait cohabiter autour d'une même table, des barbons et des petits cons, des réacs comme Tixier Vignancourt ou Varaut et des anars comme Vergès, qu'elle fait résonner l'insolence devant les hauts magistrats assemblés, parce qu'elle est une tradition qui met les nouveaux en avant plutôt que les étouffer sous le poids des anciens.

Je sais que des confrères plus aigris que moi voient en eux les chouchoux du batonnier, des petits princes coûteux qu'il faudrait tancer, huer, et supprimer, mais je ne suis pas et ne serai jamais d'accord avec eux. Si nous sommes un Barreau et non pas une association professionnelle dont l'activité se résumerait à réglementer, sanctionner et publier un bulletin d'information, c'est grâce à ces institutions originales, immémoriales, qui ont une valeur bien supérieure au prix qu'elles nous coûtent. Que la Conférence ne soit pas exempte de critique, quelle nouvelle. Que des promotions soient meilleures que d'autres, c'est certain. Des médiocres peuvent être inspirés par trois fois et être secrétaire. Est-ce une raison pour la remettre en cause ? Pas à mes yeux, ou alors, étant indiscutablement sujet à critique moi même de temps à autres, devrais-je raccrocher ma robe en rougisseant de ne pas être déjà avalé par la terre, la profession d'avocat étant réservée à la perfection incarnée ?

Faites à la Conférence tous les mauvais procès que vous voudrez, mais elle est ici en terre amie. J'assume ma déférence, avec d'autant plus de désinvolture que je n'ai aucun avantage à en tirer. Je vous saurai gré de me donner à tout le moins ce crédit.

Eolas

6. Le mercredi 7 décembre 2005 à 16:53 par Benoit Boussier

@Henri

Ce n'est ni le lieu, ni le moment : je vous propose toujours de prendre un café pour m'expliquer les reproches que vous formulez contre la Conf 2005 ! Il est essentiel de connaître avant de juger !

Bien à vous cher confrère

PS : pardon Eolas pour ce débat hors propos

7. Le mercredi 7 décembre 2005 à 22:44 par Polydamas

Tout à fait d'accord avec Eolas.
En tant que spectateur assidu de la Conférence, j'apprécie cette éloquence et cette insolence, à nulle autre pareille.
Bien sûr que le talent est inégalement partagé, mais pour quelques discours médiocres, combien de traits de génie, de piques et de sentences inoubliables!

Il faudra d'ailleurs peut être que je me décide à passer à la casserole et de proposer mon CV et mon discours....
Pour le podcast, Raboliot n'a pas le matériel adéquat pour enregistrer. Il peut mettre sur son site, mais il faut mettre à sa disposition les enregistrements nécessaires.
Cependant, n'en déplaise au quatrième de cette année, je vous recommande les enregistrements sur le site de Raboliot, de la dernière conférence de la promotion 2004.
A bientôt,
Polydamas

8. Le jeudi 8 décembre 2005 à 09:10 par Pangloss

Juste une question de la part d'un "provincial" (que je hais ce mot, comme si Paris était la France...), combien de conférence y'a il par an?
Etcomment se passe elle? N'ayant jamais eu l'occasion d'y aller j'aimerais avoir envie au moins ;)


En principe, une par mois, pour un total de douze : une par secrétaire. En pratique, on en est loin, les mois d'été constituant une coupure. Résultat : elles sont aléatoires et parfois annoncées in extremis. Les premières de l'années sont annoncées avec plus d'avance, et le seront sur ce site.

Eolas

9. Le jeudi 8 décembre 2005 à 10:47 par Henri Hirt

Bravo, Cher Eolas, pour cette belle défense de la Conférence. Vous y avez mis beaucoup de coeur, signe d'un attachement profond non critiquable. Pardon pour ce débat qui n'intéresse que des initiés, signe de l'importance toute marginale de la Conférence.
Au-delà de la mission bien vénérable de la Conf', j'ai juste été surpris, cette année, par les fastes qui accompagnent la vie des Secrétaires (délibérations sous les Tropiques, réception de quelques 400 happy few à l'Opéra Comique, budget explosé ...).
Or, là où vous vantez l'insolence de ces jeunes avocats, je n'ai vu et entendu que flagornerie et embrassades envers les pontes du Barreau (le Bâtonnier, en prermier).
Aigri ? Peut-être car, en revanche, j'admire l'éloquence et l'assurance de ces douze Confrères.
Mauvais procès ? Bof. Où va le Barreau si l'on ne peut plus critiquer la Conférence ?


Critiquez la autant que vous voudrez, y compris chez moi : cela fait aussi partie des traditions du barreau. J'ignore tout des turpitudes réelles ou supposées de la promotion 2005, ou de son caractère soumis, n'ayant pu que fort pu suivre ses travaux. Ma réponse ne concernait que la complaisance que vous m'imputez à l'égard de la conférence de manière générale. Notons dès à présent que la promotion 2006 aura une première, et si ce n'est pas une première, c'est quand même rare (la précédente remonte à 2000, et la précédente à 1995 je crois) et est une promotion bien plus féminine que les précédentes, ce dont je me réjouis.

Eolas

10. Le vendredi 9 décembre 2005 à 08:40 par Putch

Comme je regrette de ne plus être parisien et beaucoup trop éloigné pour y retourner à volonté, cela aurait été avec plaisir que j'eusse assisté hier à cette conférence, peut etre juste pour le plaisir de croiser à nouveau cette camarade de jeu d'enfance qu'est Mme Gavalda...

11. Le dimanche 11 décembre 2005 à 00:57 par Stéphane

@Henri Hirt
Vous êtes un ancien candidat de la conférence ! Tout est clair maintenant !

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