Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Caramba ! I did it again...

Il y a presque un an de cela, je commentai en ces lieux la naissance de l'infante Leonor de Bourbon, de son vrai nom Leonor de Todos los Santos de Borbón y Ortiz.

N'ayant que mépris pour les paillettes et fanfreluches qui font les beaux jours d'obscures gazettes destinées aux salles d'attente d'artistes capillaires, c'était bien sûr sous un angle juridique que j'avais abordé le sujet, à savoir le prédicament que cette naissance causait au Président du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, qui avait promis, au nom de l'égalité homme-femme de modifier la Constitution espagnole pour supprimer l'exclusion des femelles en cas de naissance d'un héritier mâle[1]. Cette révision implique en effet une dissolution du parlement et des élections générales, le nouveau parlement devant approuver ladite révision de la constitution. Or "Zéta-pé" comme l'appellent ses amis[2] n'a absolument pas envie de cette dissolution, tant il est incertain de retrouver la Moncloa après cette aventure électorale.

Zapatero avait néanmoins pu gagner du temps, les Princes des Asturies ayant annoncé leur intention de ne pas élargir la famille royale avant un certain laps de temps. Las, les nuits de la Zarzuela sont torrides, et les grands de ce monde se jouent et se rient de la glèbe comme les dieux de l'Olympe avec les mortels. Et voilà que le couple princier annonce que la La Princesse Letitica, que ses contempteurs appellent la Leti, est grosse. Pour peu que la princière matrice accueille un mâle en gestation, et c'est une catastrophe pour ZP. Car sa naissance excluerait Leonor du trône en violation des engagements féministes du président du gouvernement, sauf à donner un effet rétroactif à cette révision qui du coup excluerait Felipe de la succession au profit de la fille aînée du roi, Elena (et qui verrait à son tour un garçon lui succéder, Felipe Juan Froilan de Todos Los Santos). Et c'est peu dire que les Espagnols ne sont pas très enthousaistes à cette idée, tant l'infante Elena, dans sa générosité, n'a pris pour elle que le droit d'aînesse et a laissé grâce et vivacité d'esprit à sa soeur puînée, Cristina.

Zapatero est donc acculé à se dédire ou à tenir sa parole quitte à risquer de se saborder politiquement, sauf à faire un fort peu protocolaire croc en jambe à la princesse la prochaine fois qu'il la croisera dans les escaliers.

Franchement, les chamailleries de nos princes, à côté des drames dynastiques outre-pyrénnées, paraissent bien fades.

Notes

[1] Règle grâce à laquelle l'actuel Prince des Asturies, Felipe, fera main basse sur le trône en passant par dessus ses deux soeurs aînées.

[2] Il s'agit de la prononciation des lettres Z et P en espagnol : Zapatero est appelé ZP, en fait.

Commentaires

1. Le dimanche 1 octobre 2006 à 11:26 par v_atekor

<troll>
Marre des affaires de famille! On se la refait comme en 33 ?

Visca Catalunyà i visca la republica!
</troll>

2. Le dimanche 1 octobre 2006 à 12:09 par ND

v_atekor : Je crois que plus grand monde n'est chaud pour ça, vu comment ça s'était passé...

3. Le dimanche 1 octobre 2006 à 12:25 par Blou

"La glèbe" ou "la plèbe" ?

4. Le dimanche 1 octobre 2006 à 12:56 par Erlend

En Norvège, on a changé la loi en 1990 pour donner les mêmes droits aux héritiers mâles et femelles, tout en précisant dans le texte que la loi ne s'appliquerait pas aux enfants nés avant que la loi ne soit votée.

Donc, le prince Haakon Magnus héritera de son père, le roi Harald V, bien qu'il ait une soeur aînée, tandis que sa fille, la princesse Ingrid, sera un jour reine (au «détriment» de son frère le prince Sverre).

En Suède, ils ont carrément changé la loi (le roi Carl XVI Gustav y était opposé) pour faire de la princesse Victoria l'héritière alors que son frère plus jeune (le prince Carl) était déjà l'héritier du trône.

5. Le dimanche 1 octobre 2006 à 14:25 par Sirey

La glèble, le prédicament... Eolas dyslexique ?

6. Le dimanche 1 octobre 2006 à 16:45 par Albert Nonyme

Je me suis longtemps demandé pourquoi les rois n'avaient pas le droit de choisir eux-même leur héritier, que ce soit parmi leur descendants, leur famille ou même en dehors... Il y a une explication sociologique, ou remontant à un des fondements historiques du droit ?

7. Le dimanche 1 octobre 2006 à 18:09 par cassandre

Je pense que les lois de succession sont surtout le fruit de l'histoire. Les rois carolingiens partageaient leur royaume entre leurs enfants. Cela nous a donné au IXe siècle une série d'énergiques empoignades entre les trois petits-fils de Charlemagne. Puis un peu plus tard, à la fin de la période carolingienne, les grands seigneurs du royaume élisaient le roi parmi leurs pairs. L'évèque Adalbéron de Reims fit élire Hugues Capet, duc de France (C'est à dire l'Ile de France, la Beauce, la Touraine, petit seigneur en surface mais riche des meilleures terres de France) en 987. Ce dernier, contre l'avis de l'évâque, trouva judicieux de faire couronner son fils aîné de son vivant, réglant ainsi la succession à l'aantage e sa famille. Le hasard voulut que ses successeurs purent continuer ce petit coup de force sur un nombre suffisant de génération pour que l'habitude deviene une coutume établie. C'est alors qu'au 14e siècle Philippe le Bel mourut et que son fils Louis le Hutin le suivit deux ans plus tard dans la tombe ne laissant derrière lui qu'un fils psthume qui mourut cinq jours après sa naissance et une fille, Jeanne de Navarre. Philippe V son frère, convoitant le trône, ressortit de derrière les fagots une vieille loi qui datait des Mérovingiens (la fameuse loi salique, en fait une coutume qui s'attachait à certains biens privés) pour écarter les femmes du trône de France, à commencer par son encombrante nièce. Mais Michel Druon raconte tout ça très bien dans les "Rois maudits".
De toute façon, les lois de succession ne valent pas grand chose dans les périodes de troubles. Au moment des guerres de religion (16e siècle), il s'en est fallu de peu que nous ayons une reine qui venait d'Espagne (très catholique), soutenue par la Ligue et le duc de Guise, à la la place de ce parpaillot bon vivant de Henri de Navarre.

La grande force des règles dynastique en France fut la longévité exceptionnelle de la famille capétienne (en particulier un héritier direct de Hugues Capet jusqu'à Louis X, plus de quatre siècles !), et la structure forte du royaume, centralisé très tôt autour de Paris. LDans ce domaine, les juristes interviennent surtout après coup pour légitimer le fait du prince.

8. Le dimanche 1 octobre 2006 à 18:50 par v_atekor

ND: Oui, j'ai l'impression que l'enthousiasme n'est plus de mise. On se demande bien ce qui a pu se passer depuis ;)

9. Le dimanche 1 octobre 2006 à 20:27 par Proprose

Bon, et bien moi je me permets d'avancer une proposition pour éviter les difficultés : Et si on disait que les successeurs des rois seraient élus ??

10. Le dimanche 1 octobre 2006 à 20:43 par Lahuche

De l'avantage de la République...

11. Le dimanche 1 octobre 2006 à 21:29 par Pangloss

On ne peut pas dire que je sois un fervent royaliste. D'ailleurs, c'est en partie grâce (ou à cause) de ces foutu règles de dévolution de la couronne : un héritier mâle (loi salique), légitime (Louis XIV et sa reconnaissance de ses enfants nés du mauvais coté des draps), catholique (Henri IV).

Nan vraiment, je suis pas pour la royauté. Et ces histoires d'héritiers me passe loin au dessus de la tête.

12. Le dimanche 1 octobre 2006 à 21:31 par ano et nyme

Bof, bof.... beaucoup de vent pour rien... le japon a bien réussi a s'en sortir par exemple.. et sans commentaires sur la naissance de l'enfant jésus a bon escient.....
Cela dit je conteste le fait que ce genre de revues ne fait les beaux jours que des salles de cappilliculture, je lis avec intéret ce genre de feuilles en allant chez mon dentiste attitré...
cordialement de continuer a vous lire.....

13. Le dimanche 1 octobre 2006 à 21:59 par Delio

Je suis un républicain convaincu.

Cependant, je ne peux m'empêcher de me souvenir que les balbutiements de la démocratie espagnole furent gravement mis en danger par le lieutenant-colonel (?) Tejero et ne durent leur survie qu'à un exceptionnel Juan-Carlos de Borbon y Borbon qui sut affirmer quel était le chemin à suivre.

Ce jour mà je devins, sinon royaliste (faut pas exagérer quand même) mais JuanCarliste !

Aussi lui laisserai-je juger de qui est le plus apte à poursuivre la voie qu'il a tracé.

14. Le dimanche 1 octobre 2006 à 22:54 par Mathieu / Mateo

Votre billet est drôle et bien documenté, Maître, mais vous dramatisez inutilement. Si réfome de la loi de succession il y a, elle spécifiera, comme l'y encourage le Conseil d'Etat consulté sur ce sujet, que les droits de l'actuel Prince des Asturies sont préservés.

De plus, aux yeux de la loi rien ne presse, puisque tous les rejetons du Prince et de la Princesse d'Asturies sont égaux, recoivent chacun le titre d'Infant d'Espagne et doivent être appelés Son Altesse Royale. La Constitution ne prévoit pas d'"héritier de l'héritier". ZP ou son successeur auront donc jusqu'à l'accès au trone du Prince Felipe pour réformer la Constitution.

15. Le lundi 2 octobre 2006 à 00:25 par Lumina

@Albert Nonyme : les rois peuvent parfaitement choisir leurs descendants, puisque ce sont eux qui font les lois. Et eux aussi qui peuvent *renier* l'un des successeurs pour en favoriser un autre. La difficulté, c'est la po-pu-la-ri-té.

16. Le lundi 2 octobre 2006 à 01:29 par bambino

Merci maitre pour ce truculent billet.

17. Le lundi 2 octobre 2006 à 06:36 par Parayre

" A chaque tour suffit sa reine " .

18. Le lundi 2 octobre 2006 à 07:58 par Parayre

"Outre -pyrénnées" : vouliez-vous écrire "outre pyrénées" ou "outre-périnée" ?

Pardon...

19. Le lundi 2 octobre 2006 à 08:54 par

Prédicament ?
Maître, serait-il possible que vous eussiez commis un anglicisme ? Horresco referens !

Comme beaucoup de mots anglais, il s'agit d'un mot français passé outre manche. Prédicament est un mot de vieux français, usité au XVIe siècle pour "situation problématique". Il a ensuite pris le sens de réputation morale. De même que le mot glèbe, que je ne saurais confondre avec plèbe, désigne la terre dont les serfs étaient crottés, et désignait la population de serfs attachés à un fonds (un serf glébé). Par extension, la glèbe désignait la roture rurale. Parlant de monarchie, le terme glèbe est donc approprié, la plèbe étant plus pertinente en république, puisque ce terme vient de l'ancienne Rome.

Eolas

20. Le lundi 2 octobre 2006 à 09:11 par LostInBrittany

Felicitations pour un billet pertinent (quoi que avec les nuances que Mateo a remarqué) et surtout bien documenté.

Ca fait drôle de voir quelqu'un en France avoir une connaissance aussi détaillée de ces sujets "hispano-espagnols" (par analogie au "franco-français" qu'on utilise souvent). La plupart de mes amis ont du mal à savoir même le nom des soeurs du prince, ne parlons pas de qui est l'aîné ou des éventuelles problèmes de succession.

Comme Delio, je ne me considère pas très monarchique, mais je suis au moins très juancarliste. Je me souviens de punch du 23F, j'avais 7 ou 8 ans, et je me souviens bien de voir Tejero dans las Cortes. Ce jour là, voir D. Juan Carlos à la télé m'a rassuré, il dégageait quelque chose qui même l'enfant que j'étais pouvait voir.

J'espère que Felipe sera un bon roi, mais je pense qu'il a encore beaucoup de boulot devant lui pour rentrer dans les coeurs des espagnols comme son père l'a fait.

La transition post Juan-Carlos, que j'espère aussi lointaine possible tant je souhaite longue vie au roi actuel sera un moment déicat. Juan Carlos jouit d'une légitimité personnelle unique, tant il a démontré qu'il faisait passer le bien de son peuple avant ses propres intérêts, en offrant pacifiquement la démocratie aux Espagnols en 1976, en la défendant le 23 février 1981 (ce que les espagnols nomment le 23F, tout comme ils parlent des attentats de Madrid comme le 14M), et en ayant dans sa vie privée une attitude irréprochable, pour autant que l'on sache. Felipe jouira de la sympathie et de la gloire de son père, mais dans un premier temps. Son mariage avec Leticia est très mal passé dans l'opinion, tant la princesse n'est guère populaire, et ses gaffes à répétition montrent de Felipe l'image d'un fallot dominé par sa femme. La monarchie espagnole n'est guère ancrée dans les moeurs, tant il reste peu d'Espagnols se souvenant du temps d'Alphonse XIII, qui n'a pas laissé un souvenir impérissable. Les partis profondément républicains, surtout la gauche, IU en tête, ont tacitement décidé d'une trève du vivant de Juan Carlos, en reconnaissance de ce qu'il a fait, et parce que l'Espagne avait besoin de stabilité et d'une figure rassurante pour les conservateurs issus de l'ancien régime. Mais d'un autre côté, mettre à bas la monarchie, seul symbole del'unité espagnole, dans un pays qui est une poudrière nationaliste serait le signal pour les catalans et les baques d'exiger leur indépendance, et entrainerait un risque de morcellement. Felipe pourrait être considéré comme un moindre mal pour conjurer ce risque, au moins l'espace d'une génération. Quant à Leonor, elle risque de connaître un règle fort agité, pobrecita.

Eolas

21. Le lundi 2 octobre 2006 à 11:33 par chris

Pour l'attitude irréprochable, quant à sa vie privée, de Juan Carlos il faut relativiser la chose.
Même si la presse rose espagnole n'est pas tendre avec les "famosos", elle épargne totalement la famille royale. D'ailleurs les guignols en Espagne l'épargne aussi.
Il y a quelques années une émission en direct critiquait, gentiment, le roi. Elle fut coupée en direct.

Très honnêtement en Espagne, j'y suis souvent, j'ai rarement entendu des remises en cause de la monarchie; au pire de l'indifférence.
En revanche je suis d'accord sur le fait que la disparition de la monarchie pourrait être explosive.

22. Le lundi 2 octobre 2006 à 12:06 par Bob

Ouais, m'enfin Juan-Carlos, Felipe et Leonor, ça reste quand même rien que des cadets de famille. Je rappelle quand même qu'ils ont un cousin aîné, Lui-Alfonso (né en 1974 je crois) qui du simple point de vue de la primogéniture (masculine ou féminine) me semble avoir plus de droit que l'actuel monarque et ses descendants (si je me souviens bien, c'est Franco qui a choisi en 69 d'écarter cette branche aîné des descendants d'Alphonse XIII, le grand-père de Luis-Alfonso étant je crois sourd-muet et ayant fait un mariage morganatique - moins morganatique toutefois que celui de Felipe).

Juan Carlos est issu de la troisième branche mâle de la descendance d'Alfonso XIII. Le primogène était Alfonso Pio Cristino Eduardo Francisco Guillermo Carlos Enrique Fernando Antonio Venancio de España, Comte de Covadonga (1907-1938), qui a renoncé à ses droits à la couronne en 1933 pour épouser Edelmira Sampedro Ocejo y Robato. Il n'a pas eu de descendance, nonobstant ses deuxièmes noces avec Marta Esther Rocafort y Altazarra. La branche aînée est donc éteinte. Le puîné était Jaime Luitpold Isabelino Enrique Alberto Alfonso Victor Acacio Pedro Maria de España, Duc de Ségovie et de Madrid (et duc d'Anjou selon certains...). Le fait qu'il était sourd muet l'a conduit à renoncer au trône en 1933. Sa branche n'est point éteinte, puisqu'il a eu deux fils : Alfonso Jaime Marcelino Manuel Victor Maria de Borbón y de Dampierre (connu en France, dont il avait la nationalité, comme Alphonse de Bourbon), décédé tragiquement en 1989 (je connais d'ailleurs une histoire drôle terrible en Espagnol à ce sujet), laissant lui même un fils puîné, l'aîné étant décédé en 1984 dans un accident de circulation, ce puîné étant Luis-Alfonso Gonzalo Victor Manuel de Borbón y Martínez-Bordiú, citoyen français sous le nom de Louis de Bourbon, et roi putatif sous le nom de Louis XX.

Le renoncement au trône qui est tout à fait valide en droit de la couronne espagnol (de nombreux souverains, et pas des moindres tels Charles Quint, ont ainsi abdiqué) exclut donc la maison de Cadix du trône (elle n'a aucune prétention à ce sujet,d'ailleurs). En revanche, ce renoncement est prohibé par le droit de la Couronne français, comme l'a démontré admirablement mon confrère Jean de la Terre Vermeille lorsqu'il a de manière éblouissante conclut à la nullité du Traité de Troyes en 1420. Donc le renoncement à la couronne d'Espagne du Duc de Ségovie n'entraîne pas indignité à la couronne de France et au contraire lui permet de s'en réclamer par primogéniture puisque la séparation de la couronne de France et d'Espagne prévue par le Traité des Pyrennées en 1659 ne s'applique qu'au roi d'Espagne et non à sa famille. C'est pourtant simple.

Eolas

23. Le lundi 2 octobre 2006 à 14:34 par Neville

@ Eolas, à ses réponses aux commentaires 20 et 22

Cher Confrère,

Vous avez une blague terrible sur la mort par décapitation en janvier 1989 du Président du Comité olympique espagnol, ce qu'était aussi Alphonse de Bourbon. Pour ne pas être en reste, en voici une, qu'on racontait en 74 en Espagne, quand on pensait que le règne de Juan-Carlos Ier, à la mort de Franco, serait particulièrement court.

Le Prince Felipe à son père Juan-Carlos : " dis, Papa, quand Franco mourra, ce sera bien jour de deuil national ?
- Oui, mon fils !
- Alors ce jour là, il n'y aura pas école ?
- Non, mon fils !
- Et le jour où tu deviendras roi, ce sera jour de fête nationale ?
- Bien sûr, mon fils !
- Alors ce jour-là, il n'y aura pas école !
- Bien sûr, mon fils !
- Et le jour où tu seras renversé et la République proclamée, ce sera jour de fête nationale ?
- Je le crains, mon fils !
- Alors il n'y aura pas école ce jour-là !
- Non, mon fils !
- Eh bien, dis donc, cette semaine là, nous n'irons pas beaucoup à l'école !

A part çà, ne craignez-vous pas que votre réponse au commentaire 22 ne vous attire des trolls légitimistes ou orléanistes, ou même les deux, à propos des droits à la " succession de la Couronne de France " ? ( J'ai employé des guillemets et je vous rappelle connaître les tenants et aboutissants du litige de la fin des années 80, ayant pu, dans un de vos précédents billets, faire l'éloge de l'Avocat général ALZUYETA à cet égard notamment)

24. Le lundi 2 octobre 2006 à 15:11 par Bob

Effectivement maître vous versez dans le légitimisme dynastique (ce en quoi vous marcheriez dans les pas de Berryer, ce qui n'est pas pour vous déplaîre je pense - ainsi que dans ceux de Stéphane Rials). Ceci dit la question est juridiquement intéressante (enfin je veux dire pour les historiens du droit, c'est moins utile au quotidien). Dans son étude "le droit monarchique" (qui date je crois de 1910, c'est de l'actu brûlante), M. WATRIN a résumé les raisons de la nullité des renonciations au trône de France de Philippe V d'Espagne (petit-fils de Louis XIV par les mâles) et de ses descendants lors des traités d'Utrecht de 1713. mettant fin à la guerre de succession d'Espagne. Les Lois fondamentales du Royaume de France font auourd'hui de ce jeune franco-espagnol le roi de France "de jure" (cf. également le Que sais-je ? de S. Rials sur le légitimisme). Bon après c'est sûr que ça change pas grand chose à notre vie quotidienne.

25. Le lundi 2 octobre 2006 à 16:43 par Porfi

Diantre, Eolas! Voici tout à coup que votre blog rappelle certaines émissions de stéphane Bern. On vous savait hispanophile, voire même hispanogame, mais vous avez un tel souci des généalogies qu'on en vient à se demander si votre robe seule vous distingue de la roture, du vilain et de la glèbe.
Quoi qu'il en soit, peu importe. Ce petit intermède mondain présente tout de même l'intéret de convoquer des trolls faisant montre d'un certain respect pour l'édit de Villers-Coteret, ce qui, pour des sujets nés avec un clavier azerty, n'est déjà pas si mal par les temps qui courent.
Ensuite on pourra bien gloser sur la théorie des trois pouvoirs d'Aristote si on a envie d'en voir apparaître de plus toxiques.
A titre de contribution, je note que si l'on qualifie les partisans de la République de républicains, ceux de la monarchie de royalistes, il me semble, si l'on excepte les noms d'oiseaux, qu'il ne nous reste plus qu'aristocrates pour qualifier les tenants du régime restant.
D'ailleurs, vous-même, vous êtes un excellent patricien du droit...

26. Le lundi 2 octobre 2006 à 17:04 par Neville

@ Porfi
"Royaliste", partisans de la monarchie ? ( d'ailleurs, plutôt de la royauté que de la monarchie, ce n'est pas tout-à-fait la même chose)
Je croyais que cet adjectif s'appliquait au partisan d'une femme socialiste à l'Elysée ! Ok, je sors... provisoirement.

27. Le lundi 2 octobre 2006 à 17:27 par Lucie

Quant à Leonor, elle risque de connaître un règle fort agité

voilà qui confirme bien que Maître Eolas reste hombre et n'entend rien aux problemes purement feminin !

Il vous fallait ecrire : Quant à Leonor, elle risque de connaitre des regles tres douleureuses !

désolée, pas pu m'empecher ;)
merci pour la qualité de votre blog
Lucie

28. Le lundi 2 octobre 2006 à 17:31 par fdany

"je commentais en ce lieu" (et j'ai honte, vu la qualité générale de votre production)

Qu'avez vous contre le passé simple ?

Eolas

29. Le lundi 2 octobre 2006 à 21:19 par Clems

Vous ne me croirez sans doute pas mais fdany a raison...

A vous de trouver pourquoi tiens.

30. Le lundi 2 octobre 2006 à 22:04 par Parayre

Le passé simple , de moins en moins usité à l'écrit , est effectivement le temps privilégié du récit et favorise ,associé à l'imparfait , les descriptions événementielles autant que chronologiques ...

Notre hôte , en l'espèce , y recourt avec justesse en n'oubliant pas qu'il indique une action brève dans un contexte passé .

J'aime , comme beaucoup , ce qu'il écrit et ne résiste pas , en évoquant le verbe " aimer ", à livrer cette phrase de Cocteau : " le verbe aimer est difficile à conjuguer , son passé n'est pas simple , son présent n'est qu'indicatif et son futur est toujours conditionnel .

31. Le lundi 2 octobre 2006 à 22:13 par clems

Ah enfin on rentre dans le sujet. Il n' empêche que ceci est erroné.

"Notre hôte , en l'espèce , y recourt avec justesse en n'oubliant pas qu'il indique une action brève dans un contexte passé . "

Et pour plusieurs raisons...

Votre insistance à répéter que je me suis trompé me conforte dans la certitude que j'ai bien raison.

Eolas

32. Le lundi 2 octobre 2006 à 23:09 par NatGif

Heureusement, nous, on est en République. On n'entretien pas des princes à rien foutre pendant des décennies. Nous, on a des Présidents élus par Peuple (plébéen j'ai compris). Des Présidents fidèles à leurs engagements autant qu'à leurs femmes, c'est dire. Vive La République. Tsoin tsoin.

33. Le lundi 2 octobre 2006 à 23:20 par clems

"Votre insistance à répéter que je me suis trompé me conforte dans la certitude que j'ai bien raison."

Comme avt hier dans votre certitude que la marchand d'opinel était ma référence juridique alors que c'étaitvous ?

Si vous fondez vos opinions et convictions sur ce que je pense, il parait évident que le leader d'opinion c'est moi.

Vous me confortez également dans une autre conviction, mais je ne l'exprimerai pas, elle serait vexante pour vous.

Eolas

34. Le mardi 3 octobre 2006 à 09:01 par FrédéricLN

Maître, votre réponse au commentaire 22 m'a tant esbaudi tant que je vous prie d'avoir l'obligeance de présenter mes devoirs à votre confrère, Jean de la Terre Vermeille - encore que, voilà qui est fait.

35. Le mardi 3 octobre 2006 à 09:11 par Clems

Commentaire supprimé : si vous vous comportez à nouveau en malapris, c'est le prix à payer.

36. Le mardi 3 octobre 2006 à 12:14 par Clems

Allons bon, si vous ne supportez pas que l'on vous réponde poliment gardez vous bien de commenter.

37. Le mardi 3 octobre 2006 à 12:44 par Fred

Les rois maudits a l'envers en somme (au lieu d'instaurer la loi salique ils instaurent la loi quenouille :)

38. Le mardi 3 octobre 2006 à 17:03 par NPC

A mon avis, le vrai problème est que les espgnols sont plutôt "juancarlistes" que "félipistes". La tache va être rude pour Felipe!! surtout quand on voit le niveau de vie de la famille royale espagnole, bien que plus raisonnable que celui "the Queen d'Angleterre", reste tout de même fort élevé.

39. Le mardi 3 octobre 2006 à 21:00 par Mathieu / Mateo

@ Eolas : "tout comme ils parlent des attentats de Madrid comme le 14M"
Euh, le 14-M c'est les élections remportées par les socialistes, que seule l'extrême droite qualifie d'attentats ! ;-). Les attentats d'Atocha furent le 11-M, comme le 11-S deux ans et demi auparavant.

Caramba ! C'est pourtant vrai. Mon côté Rajoyiste m'a trahi !

Eolas

40. Le jeudi 5 octobre 2006 à 14:51 par Kharkov

@19:

Dictionnaire Littré (1880)
PRÉDICAMENT(s. m.)
1. Terme de logique. Attribut. Dans une proposition comme Dieu est saint, Dieu est le sujet, et saint le prédicament.

2. Synonyme de catégorie. L'être est le premier de tous les prédicaments.

Familièrement. Être en bon, en mauvais prédicament, être en bonne, en mauvaise réputation.



Et ne me soutenez point que cet ouvrage indispensable n'orne pas vos bibliothèques...

41. Le vendredi 6 octobre 2006 à 15:26 par yves

Moi je pense que Juan carlos devrait proclamer que la République sera rétablie à son décès. Ça règlerait le problème en donnant une fin logique à sa vie. Il a déjà rétablit et puis sauvé la démocratie à la mort de Franco et lors du coup d'état des Cortès.
.

42. Le jeudi 12 octobre 2006 à 15:31 par Delphine Dumont

Où l'on se surprend à avoir un peu de nostalgie pour la si pragmatique époque des poisons, des masques de fer, des mises au couvent pour que règne celui de son choix... :')

43. Le lundi 23 octobre 2006 à 12:22 par Mhraya

Je suis à chaque fois étonné quand je constate que la royauté vie encore très bien dans de nombreux pays Européens. Mais juste après, je le déplore...

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