Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Quelques réflexions sur les 500 signatures

A chaque élection présidentielle, le même refrain revient dans la bouche des petits candidats sur l'injustice et l'antidémocratisme du système des 500 signatures, condition préalable à une candidature à la présidence de la république.

Je vous en propose une lecture sous l'angle essentiellement juridique, pour tenter de vous démontrer que ce système est loin d'être aussi injuste qu'on le dit, et que ceux qui s'en plaignent le plus ne sont pas ceux qui en souffrent le plus, les manipulations mensongères étant fréquentes ici, comme vous le verrez.

Première inexactitude : il faudrait avoir 500 signatures pour être candidat. Vous aurez remarqué que les candidats, ce n'est pas ce qui manque ces temps-ci. Or les 500 signatures n'ont pas encore été déposées au Conseil constitutionnel, pour aucun d'entre eux.

Pourtant, on les entend, on les voit, on parle d'eux. Beaucoup de candidats se sont déclarés, et alors qu'aucun d'entre eux ne peut apporter la preuve qu'il remplit bien les conditions des 500 signatures, ils ont d'ores et déjà un accès médiatique certain. Que bon nombre d'ailleurs utilise pour se plaindre de leur accès médiatique insuffisant à leur goût. Bref, la démocratie fonctionne déjà, bien avant le dépôt des fameux formulaires, et les candidats sont d'ores et déjà candidats. Les 500 "signatures" ne servent qu'à devenir officiellement candidat, à avoir le droit de participer au premier tour de scrutin.

Au fait, ces 500 signatures, ça vient d'où ? La constitution est en effet muette sur les conditions d'accès à la candidature.

C'est une loi organique[1], la loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962, modifiée en dernier lieu le 21 février 2007 qui pose cette règle dans son article 3. La constitution (article 6) renvoie en effet à une loi organique le détail de l'élection du président de la république, la constitution ne posant que le principe de son élection au suffrage universel direct et la durée de son mandat.

En réalité, c'est une erreur de parler de parrainages. La loi parle de présentation. En effet, les membres du collège que définit la loi (j'y reviendrai) ne sont pas censés répondre à une sollicitation des candidats, mais à dire, au besoin spontanément, que selon eux, Untel ferait un bon président.

Avis aux élus qui me lisent : vous pouvez proposer ma candidature...

Qui peut présenter un candidat, donc ? La liste est sur cette page, pour un total d'environ 47000 personnes. Il est donc largement abusif de parler des maires, même s'ils représentent l'écrasante majorité de ce collège (36000) et qu'un grand nombre d'entre eux ne dépendant d'aucun parti, ils sont supposément plus enclins à présenter un candidat hors grand parti, outre l'avantage de leur répartition géographique.

Car il ne suffit pas d'avoir 500 présentations : il faut en outre qu'ils viennent d'au moins 30 départements sans que plus un dixième d'entre eux, soit 50, soit élus du même département ; étant précisé que deux départements virtuels ont été institués pour représenter la circonscription des élus au parlement européen et ceux des Français de l'étranger.

Quand le Conseil constitutionnel reçoit la liste des présentations (ce qui doit être fait avant ce vendredi 18 heures), après avoir vérifié leur nombre et leur répartition, la première chose qu'il doit faire est ainsi de recueillir le consentement du présenté à être candidat.

Sur le principe, cette sélection des candidats n'a à mon sens rien de scandaleux ; elle est même indispensable. Le fait d'être candidat officiel donne accès aux médias audiovisuels sur une base égalitaire. Imaginez la cacophonie si des centaines, voire des milliers de candidats se présentaient, certains uniquement pour vanter les mérites de leur commerce, de leur secte, ou pour dénoncer des complots imaginaires.

Le filtrage par les élus impose au candidat une certaine crédibilité auprès de personnes ayant elle même emporté une élection. Le collège assure que les grands partis seront représentés, que les candidats autonomes peuvent obtenir les présentations nécessaires, et que les candidats ayant refusé de jouer le jeu de de la démocratie en centrant tout autour de leur personne auront les plus grandes difficultés à être candidats.

Tout système a des effets pervers, qui sont montrés en exemple pour démontrer l'inanité du système. Le sophisme est ici patent : ce n'est pas parce que dans un cas, la solution paraît insatisfaisante que le système en entier est mauvais.

En l'occurrence, l'effet pervers pris systématiquement en exemple est la candidature de Jean-Marie Le Pen, qui aurait du mal à réunir les présentations, tandis que des candidats condamnés à un score plus que modeste (pensons à Marie-Georges Buffet, candidate du PCF), y arrivera aisément. Que diantre, s'exclament les démocrates vertueux, Jean-Marie Le Pen, qui était au second tour en 2002, pourrait ne pas être candidat en 2007 ? Assurément, la République est malade !

Et bien, ça reste à voir.

Prenons un instant l'hypothèse, à laquelle je ne crois pas un instant, que les larmes de Jean-Marie Le Pen ne soient pas de crocodile[Mise à jour du 14/03/07 : Bingo.], et qu'il ait bien du mal à réunir ses présentations. Comme à chaque élection où il parvient malgré tout in extremis à les réunir, rugissant victoire sur le système qui voudrait le faire taire, pour le plus grand plaisir de ses électeurs.

A quoi est donc due cette difficulté, qui par sa répétition montre pourtant sa prévisibilité ? Pourquoi diable ce candidat, devenu familier à notre scène politique, aurait du mal en 2007 ce qu'il a réussi à avoir en 1974, pour un score final de 0,75%, et que le PCF, avec des scores inférieurs à 9% depuis 1988 obtient sans peine ?

Tout simplement : au refus du Front national de jouer le jeu de la démocratie. La démocratie, ce n'est pas la conquête exclusive du pouvoir, le tout ou rien, le refus du compromis. Par son programme, par ses propos provocateurs, le chef du Front national s'est donné un rôle d'infréquentable. Il n'est que voir que chaque fois que des tentations sont apparues au sein de branches du RPR (la branche Pasqua) et du FN (Bruno Mégret) de faire alliance en échange d'un assouplissement du discours du FN, le leader frontiste n'a jamais manqué brûler les ponts, comme ce fut le cas avec son fameux « point de détail », lancé en septembre 1987, soit dès le début de la campagne présidentielle.

Il se pose en candidat de la rupture absolue, et ce depuis son élection en 1956 sur les listes de l'UDCA de Pierre Poujade, avec son fameux slogan : « Sortez les sortants » repris à son compte par le FN. En démocratie, cela le condamne à un rôle de témoignage, qui dans le fond lui convient fort bien à mon avis. Ainsi, hors l'élection présidentielle, qu'il n'est pas déshonorant de perdre, Jean Marie Le Pen ne se présente qu'à des élections proportionnelles (européennes, régionales) dans une circonscription (Provence Alpes Côte d'Azur) où il est sûr d'être élu, quand bien même il est né en Bretagne et habite à Saint-Cloud, en région parisienne. Jamais Jean-Marie Le Pen n'a été élu à un scrutin local uninominal pour la bonne et simple raison qu'il ne se présente jamais à un tel scrutin. Jamais maire, jamais conseiller général. De même, trois communes sont passées au Front national en 1995, mais cela a vite tourné au fiasco. Toulon a été perdu aux élections suivantes, le maire d'Orange a quitté le Front national pour le MPF de Villiers, et le maire de Marignane a quitté le FN dès 1998 pour le MNR de Bruno Mégret avant de rejoindre l'UMP. Citons encore Vitrolles, tombée dans l'escarcelle du FN en 1997, avant que le maire ne soit invalidé, n'utilise son épouse comme proxy, et ne quitte le FN en décembre 1998.

Bref, au plan local, le bilan du FN est désastreux.

Le PCF, lui, a appris depuis longtemps à jouer le jeu du compromis et de la négociation. Il a des élus au niveau local, maires, conseillers généraux et régionaux, et même des députés en passant des accords avec le PS. C'est un comble, quand on repense à son histoire, que le PCF puisse ainsi donner des leçons de fonctionnement républicain...

Marie-Georges Buffet aura ses 500 signatures, sans aucun problème. Elle fera un score lamentable, faute pour le PCF d'avoir rénové son idéologie au même titre que son acceptation des compromis.

Le Pen fera un bon score pour son idéologie inchangée depuis trente ans, mais galère pour trouver ses présentations faute pour lui d'avoir accepté les compromis qui impose une modération des idées.

Mais, me répondra-t-on, n'est-il pas scandaleux que celui qui était au second tour en 2002 ne pût pas être candidat en 2002 ?

Non, absolument pas.

Tout le monde se souvient du 21 avril mais semble avoir oublié le 5 mai 2002. Jean-Marie Le Pen, au deuxième tour, a obtenu 17,79% des suffrages, soit à peine plus que son score du premier tour (16,67%). C'est un refus massif, jamais vu en démocratie, dans une élection nationale à deux candidats. 82,21% des voix pour son adversaire... Même De Gaulle face à Mitterrand n'avait fait que 55,2%, le record précédent étant Pompidou face à Alain Poher avec 58,5%. Bref, Le Pen n'a clairement pas la moindre chance d'être un jour président de la République. Il est condamné à d'humiliantes défaites au second tour.

Dès lors qu'il est établi que Le Pen ne sera jamais un candidat sérieux, pourquoi serait-il antidémocratique qu'il soit écarté du scrutin par l'application des mêmes règles qui s'appliquent aux autres candidats ? Qu'il soit écarté par les élus avant le premier, ou par 82% des électeurs au second tour, le résultat est le même : la République ne veut pas de lui. Le système de sélection des candidats vise à écarter ceux qui perturbent le jeu démocratique plus qu'ils n'y participent.

Mais 15% des électeurs seront privés de candidat, me dira-t-on ?

La belle affaire : si pour eux c'est Le Pen ou rien, et bien ce ne sera rien, que Le Pen soit candidat ou pas. Ils ne peuvent plus l'ignorer depuis 2002. Qu'ils cherchent ailleurs le candidat le plus proche de leurs idées et votent pour lui, exigent de leur candidat qu'il mette de l'eau dans son vin et accepte d'intégrer le jeu démocratique, ou aillent à la pêche si cet effort intellectuel qu'est la participation à la démocratie est hors de leur portée. L'élection présidentielle n'est pas l'occasion de cracher dans une urne tout son mécontentement accumulé des années durant, c'est faire fonctionner la République qui est en cause. Qu'ils ouvrent un blog ; une élection, c'est sérieux.

Enfin, et pour conclure, la complainte des 500 signatures est à mon avis un joli air de pipeau.

En effet, que disent les candidats qui nous chantent le blues du parrainage ? Ils en sont tous à 420, 450, 480... Quel suspense !

Pas un seul candidat qui dise : Bon, j'ai péniblement obtenu 30 présentations, j'ai compris, grenouille, j'ai voulu me faire aussi grosse que le boeuf. Et non. Il faut se plaindre sans avoir l'air ridicule. Il faut y être presque. Bref, en quelques semaines, les parrainages sont tombés comme à Gravelotte, et, coquin de sort, ce sont toujours les 20 dernières présentations qui se font prier. Avec en prime la victimisation : on crie à la pression faite par son adversaire principal pour que des élus se dédisent de leur promesse de présentation, sans expliquer comment diable on fait pour surveiller 47000 élus.

Et surtout, c'est toujours un certain nombre de présentations qui manquent. Pour souligner l'aspect inique : voyez il m'en manque 20, 10, 7 ! Et si les présentations étaient abaissées à 400, gageons que ce serait : « regardez : j'en suis à 390, 395... »

Car avez-vous remarqué ? Pas un seul candidat qui se plaigne de la deuxième règle des présentations : le double plafond 30 départements- pas plus de 50 par département. Pourtant, ça doit singulièrement compliquer leur tâche. C'est quand même curieux que pas un seul, y compris Le Pen, ne dise : « j'ai 550, 600 présentations, mais il me manque un, deux ou trois départements, ou je dépasse le quorum de 50 dans plusieurs départements ». Ce serait pourtant une belle preuve de l'iniquité du système.

Mais voilà : 500 signatures, c'est facile à comprendre, ça passe bien. Geindre sur un double plafonnement un peu compliqué, ça passe beaucoup moins bien.

D'autant qu'il n'y a aucun moyen de vérifier l'état réel d'avancement des présentations : seul le candidat sait exactement où il en est.

En 2002, on entendait la même antienne. Et jamais il n'y eut autant de candidats. Les élections de 2002 ont elles été pour autant les plus démocratiques ?

Allons, bas les masques. Le Pen aura ses 500 signatures et sera candidat, s'il le veut. Reste à savoir s'il en a vraiment envie, à 78 ans, après une défait humiliante en 2002 qu'il essaie, avec un certain succès, de faire passer pour une victoire cinq ans après.

Quoi qu'il advienne de lui, ne comptez pas sur moi pour pleurer sur son sort en maudissant la République. Qu'elle me garde d'un président comme ce monsieur est exactement ce que j'attends d'elle, et de mes concitoyens.

Notes

[1] Une loi organique est une loi votée par le parlement selon une procédure légèrement dérogatoire, qui notamment prévoit la saisine systématique du Conseil constitutionnel. Les lois organiques sont prévues par la constitution qui renvoie à une telle loi les détails pratiques d'application de certaines dispositions de la constitution ; ainsi le statut de la magistrature relève-t-il d'une loi organique, de même que le vote du budget.

Commentaires

1. Le mardi 13 mars 2007 à 13:42 par Wame

Maître merci,
Vous apportez de l'eau à mon moulin lorsque je discute avec mon amie et développe la même argumentation quant à la non-candidature de monsieur Le Pen.

J'aurais néanmoins une question : Qu'est ce qu'une loi organique ?

J'ai ajouté au billet la définition de la loi organique.

Eolas

2. Le mardi 13 mars 2007 à 13:49 par Raph

Monsieur Le Pen aura les 500 signatures, il le sait, mais c'est tellement intéressant de se plaindre, de mobliliser du temps d'antenne pour des signatures (quand on a programme pas interessant, il vaut mieux ne pas avoir trop de parole à la télé...)
De plus, comme il est rappelé dans l'article : La signature d'un maire ne veut pas dire que le maire vote pour lui.
On a également vu des élus faire des tirages au sort. Que va en dire le Conseil Constitutionnel ? Je choix personnel et réfléchis du maire n'est pas forcément présent... (quoique le pape est bien élu par Dieu via les cardinaux-électeurs.. alors pourquoi Dieu ne va-t-il pas influencé le maire qui tire au hasard ^^). Mais bon, Olivier BESANCENOT a gagné une signature...

Sur la question : faut-il publier la liste des élus avait donné leur signature à un candidat ? Je pense que oui, et il faut tous les mettre (et non 500 au hasard, pour ceux qui en ont plus). Pour une fois qu'il y a un peu de transparence en ce moment en politique...

C'est la position du Conseil constitutionnel. Je la partage. Il n'y a pas de pérsentations honteuses, et un élu doit rendre compte à ses électeurs.

Eolas

3. Le mardi 13 mars 2007 à 13:51 par Rubin Sfadj

Tout à fait d'accord avec vous. Je dois me pincer quand j'entends José Bové exiger que le Parti socialiste lui cède quelques parrainages...

Ho, José Bové en a sorti de pires...

Eolas

4. Le mardi 13 mars 2007 à 14:08 par GroM

@Wame: Les lois organiques sont des lois qui sont prises pour faire application de dispositions particulières de la constitution. Elles sont prises avec une procédure légèrement dérogatoire du droit commun et sont obligatoirement contrôlé par le conseil constitutionnel.

@Ralph: tout à fait d'accord sur la publication des présentations. De toutes les présentations.

5. Le mardi 13 mars 2007 à 14:08 par zaireetvoltaire

Hourra !!
Je contresigne des deux mains (et des deux pieds) ce billet salvateur dans le marigaud sans fond des lamentations pseudo-«démocratiques».

« Argumentum : ce qui est clair, aigu, brillant » (Barthes).

J'espère que beaucoup y verront plus clair après ce billet acéré, concis et néanmoins instructif (qui développe de belle manières des intuitions que j'avais notées alors que les simagrées de Le Pen ne faisaient que commencer decidela.blogspirit.com/a...

Pourvu que vous soyez entendu…

6. Le mardi 13 mars 2007 à 14:29 par Jaina

Argumentaire intéressant et précis, comme d'habitude. Bravo Maître.

Sauf que comme vous l'avez dit, le fait d'avoir du mal à obtenir ces signatures (ou du moins de le prétendre) permet à J.M. Le Pen de se plaindre, et d'occuper l'espace médiatique en criant à l'absence de démocratie. Certains, comme moi, auraient aimé qu'il n'ait aucune difficulté pour le simple plaisir de ne pas le voir ressortir ce discours du placard, et donc de ne pas recommencer à embrouiller les esprits.

Quand au fait qu'il ne serait pas choquant de ne pas le voir au premier tour, là encore je ne suis pas d'accord avec vous : certes M Le Pen n'a aucune chance de devenir président de la République, mais de nombreux candidats n'en ont pas plus (Marie-Georges Buffet par exemple), et pourtant des électeurs vont voter pour eux. Tout simplement parce que beaucoup de gens considèrent (ou du moins ont considéré dans le passé, avant qu'on ne nous bassine avec le vote utile) que le premier tour est fait pour indiquer le candidat dont on se sent le plus proche, et que ce n'est qu'au second tour que le vote sérieux a lieu.

Les élections de 2002 ont montré que ce raisonnement ne tenait pas quand il y avait trop de candidats. Est-ce à dire qu'il ne faut donc laisser se présenter que ceux qui ont une chance d'être élus ? Ce serait, excusez-moi de reprendre les arguments d'un monsieur que je désapprouve tout-à fait par ailleurs, empêcher des millions d'électeurs français d'exprimer ce qu'ils ont à dire.

L'élection présidentielle n'a jamais servi à permettre aux millions de Français de dire ce qu'ils ont à dire. Ils ont 365 jours par an, et des outils comme la liberté d'expression, le droit de pétition, de réunion et de manifestation. L'élection présidentielle sert à désigner un homme (au sens latin de homo-, et non de vir-) qui durant cinq ans, sera chef de l'Etat, chef des armées, gardien des institutions, garant de l'indépendance de la justice, nommera le gouvernement, pourra dissoudre l'assemblée nationale, promulguera les lois, négociera et signera les traités. Il ne s'agit pas pour l'électeur de chanter son spleen dans une urne, mais de désigner quelqu'un pour emplir cette tâche.

Eolas

7. Le mardi 13 mars 2007 à 14:32 par LaPile

CQFD : Merci !
De toute facon, quels seraient les autres moyens de "selectionner" les candidats ?

Il existe plein d'autres systèmes envisageables : présentation populaire (signature de citoyens inscrits sur les listes électorales), nécessité d'avoir déjà un mandat électif, dépôt d'une somme d'argent, tirage au sort, présentation par un parti politique... Chacun a ses avantages et ses inconvénients.

Eolas

8. Le mardi 13 mars 2007 à 14:33 par Djibril

Ce pseudo-débat concernant la modification des règles de présentation au 1er tour de l'élection présidentielle n'est, je pense, qu'une opération de marketing médiatique par la victimisation (opération très suivie par nos chers médias). Candidat victime du système, des menaces faites aux maires par les grands partis de pouvoir... Il est quand même surprenant d'entendre certains hommes politiques estimer que les deux grands partis ont le devoir d'aider les plus petits à participer à la présidentielle, et ainsi leur faire de la concurrence. Comme le dit si bien notre blogueur, ces "victimes" doivent participer plus activement à la vie politique locale pour peser dans l'élection présidentielle plutôt que d'apparaître tous les 5 ans à l'occasion de celle-ci.
La proposition de ne pas publier les noms des élus ayant donné leur signature me paraît plutôt irresponsables et surtout irrespectueuse de la transparence démocratique, un élu pourrait alors aisément offrir sa signature à un candidat peu apprécié par ses électeurs sans pouvoir être tenu responsable de ses actes conférés par sa fonction.

Absolument. Je suis contre l'irresponsabilité de tout élu, fût-il le président lui-même, et pour que tout élu rende compte de son action. Ca tombe bien, c'est dans la Constitution.

Eolas

9. Le mardi 13 mars 2007 à 14:35 par voix libre

Je suis une lectrice assidue de vos billets .
j'apprécie non seulement la qualité des informations mais également votre style d'écriture
j'admire par ailleurs votre investissement personnel pour écrire de si nombreux billets alors que votre profession est déjà bien prenante.
si vous me le permettez je vais mettre un lien de votre blog sur le mien
je vous en donne les coordonnées
merci de me dire si cela vous agrée voixlibre.typepad.fr/droi...

Pour un lien, vous n'avez pas besoin de mon autorisation.

Eolas

10. Le mardi 13 mars 2007 à 14:36 par Jeanuel

Un avis bien documenté... et que je partage. En fait, les règles sont presque trop souples quand on voit certains des olibrius qui se présentent. Attention, je ne met dans cette catégorie que les illustres inconnus dont même le citoyen averti et informé ne découvre le nom, le parti et la trombine qu'au cours de la compagne officielle... pour l'oublier sitôt le vote achevé.

11. Le mardi 13 mars 2007 à 14:50 par Corneille

Permettez moi de ne pas partager vos conclusions, tout en approuvant les prémisses.

- Jean Marie le Pen aura ses 500 signatures, c'est certain, et il ne fait que resservir une antienne qui sert sa posture de "victime des médias".
- Son absence de parrainage lui est largement imputable, car il a délibément choisi une politique de "rupture démocratique", c'est certainement exact.

Pour autant, il est difficile d'admettre que l'absence de Le Pen au 1er tour des élection serait sans conséquence sur la démocratie.

M. Le Pen ne fait "que" 15% des voix au 1er tour? Cela signifie tout de même qu'il n'est qu'à 5 points des "grands candidats", et encore, la marge d'erreur des sondages est de 5%!

Il ne pourra jamais gagner au 2nd tour? Certes, mais est-ce une raison suffisante pour lui interdire de concourir au premier, avec l'exposition médiatique que, justement, cela entraîne. Pour des raisons, bonnes ou mauvaises, les théories du Front national trouvent un écho chez 15% des Français. Peut on réellement éluder le débat porté par ce candidat dans une phase politique particulièrement active?

Faut il, enfin, priver M. Le Pen de la "chance" de se voir considérer sur le long terme comme un candidat sérieux, et finalement, peut être, de se voir élu au second tour (cela méritrait une vérification historique, mais un candidat peut difficilement espérer être élu s'il n'a pas déjà fait ses preuves une fois en passant le 1er tour)?

Bien entendu, il s'agit là de politique fiction, car la majorité des français est profondément attachée à la démocratie, et surtout parce que M. Le Pen est atteint par la limite d'âge. Néanmoins, une absence de Le Pen au 1er tour ne ferait qu'accroître son influence, et justifierait, aux yeux de ses électeurs, le recours à des formes d'expression non démocratiques.

Cela parait d'autant plus regrettable que le système serait assez simple à réformer. Pourquoi ne pas instaurer une "prime aux sortants" qui permettrait aux candidats ayant recueilli plus de ... (6, 10, 12 %?) aux élections présidentielles précedentes de se présenter sans parrainage?

Je ne pleurerai surement pas sur le sort de M. Le Pen s'il ne réunit pas suffisamment de parrainage, et vous avez raison de rappeler qu'il ne s'agit pas forcément là d'une "anomalie". En revanche, je crains fort l'usage qu'il pourrait faire d'une telle situation.

Vous êtes victime d'un trompe l'oeil, cher Corneille. Les 15% de Le Pen ne valent pas les 20% de tel autre candidat. Est-ce que parce qu'il est arrivé devant Lionel Jospin qu'il est devenu plus légitime que le PS ? Car les 15% de Le Pen sont également 15% au second tour. C'est là que le masque choit.

Le Pen attire des voix sur sa personne aux présidentielles. Mais aux élections générales, qui les suivent de peu, pas une circonscription en France ne se donne à lui (il faut dire qu'il n'y est pas candidat, mais beaucoup le sont en son nom). Ni arrondissement, ni commune, ni canton. En fait, Le Pen, ça fait rire de l'imaginer à l'Elysée, mais pas dans sa mairie. On veut qu'il aille emmerder ses voisins, mais on ne souhaite pas l'avoir à dîner chez soi. Bref, ses électeurs, au fond, ne souhaitent pas le voir élu, mais plutôt souhaitent emmerder les élus actuels.

On ne gouverne pas la France avec 15% de mécontents, mais en proposant une alternative crédible. Pas en offrant un exutoire, mais une alternative. Tant que cette règle n'est pas respectée, la République ferme ses portes. Pour ma part, j'applaudis à l'huis.

Eolas

12. Le mardi 13 mars 2007 à 14:56 par Gastiflex

"Cela parait d'autant plus regrettable que le système serait assez simple à réformer. Pourquoi ne pas instaurer une "prime aux sortants" qui permettrait aux candidats ayant recueilli plus de ... (6, 10, 12 %?) aux élections présidentielles précedentes de se présenter sans parrainage?"
Uniquement sur ce point là, je préfèrerais un système à l'américaine qui autorise un candidat à se présenter deux fois seulement.
Une prime au sortant ferait qu'on verrait toujours les mêmes têtes (encore plus que maintenant).

Ainsi, Le Pen avec ses 17% au deuxième tour, aurait un droit viager de candidature ? Et VGE pourrait lui aussi se présenter sans avoir de compte à demander à qui que ce soit ? Votre système ne me convainc pas. Un candidat est candidat pour ce qu'il est, non ce qu'il a été.

Eolas

13. Le mardi 13 mars 2007 à 15:01 par Raph

@GroM : Raph.. pas Ralph... Je ne ressemble pas au fils de Clancy Winggum, enfin j'espère (référence aux Simpson)

14. Le mardi 13 mars 2007 à 15:02 par Arofarn

Je ne connaissais pas tout les tenants et les aboutissants de ce système de "préselections"

Merci beaucoup.

Il est par contre dommage de ne pas avoir de limite haut pour l'^age des candidats quelques soit l'élection. Je pesne que ce serasi un bon point tant sur le plan médical (bien qu'il y est des "solutions de rechange", un président en fonction qui mourrait créérai un certain désordre politique) que sur le plan politique (renouvellement des personnes donc dans une certaine mesures des idées).

Il y a une limite : il faut 23 ans minimum pour être candidat. Quant à l'âge maximum : l'électeur sait compter. Qu'il choisisse en connaissance de cause, et il aura la République qu'il mérite.

Eolas

15. Le mardi 13 mars 2007 à 15:05 par Polydamas

"Allons, bas les masques. Le Pen aura ses 500 signatures et sera candidat, s'il le veut."

Non pas si il le veut, mais si Sarkozy ou Royal le veulent pour faire chuter Bayrou....

>>Pure assertion gratuite. Les parrainages seront publiés, vous verrez si des élus PS ou UMP ont apporté leur contribution.


"La belle affaire : si pour eux c'est Le Pen ou rien, et bien ce ne sera rien, que Le Pen soit candidat ou pas."

C'est sympa pour eux, on les transforme en abstentionnistes...

On leur dit en gros: "Votre avis est détestable, nous n'avons que faire de l'entendre, vous êtes priés de la fermer."

Belle preuve de démocratie.

>>Le Pen ne sera jamais élu. Toute illusion a disparu le 5 mai 2002. S'assurer que quelqu'un dont le peuple ne veut pas soit candidat n'a jamais été une preuve de démocratie, et ceux qui votent pour lui et que pour lui se sont eux même transformés en abstentionnistes. Bulletin blanc, bulletin brun, même combat.


A vous lire, on a l'impression que le FN peut aisément s'intégrer dans la vie politique. Vous oubliez l'ostracisme général qui suit toutes leurs alliances (on se rappelle de Millon, etc).

Je ne pense pas que vous ayez totalement tort sur le Pen mais je crois que vous omettez une partie du problème. Il ne faut pas se plaindre qu'il n'ait pas de représentations, si à chaque fois qu'il en obtient une, tous les moyens, même les plus abjects, sont mis en oeuvre pour les faire chuter.

>>Exemple de moyen abject ?


Or, il est trés difficile, voire impossible, de décider avec des subordonnés qui n'ont qu'une seule idée en tête: vous flinguer.

>>Chirac a fait carrière 40 ans sans que ça ne le dérange.


Dans C dans l'air d'il y a une semaine, des sondeurs avouaient que jamais ils ne travailleraient pour le Pen pour des raisons d'éthique. (Ça s'appelle, vous me corrigerez si je me trompe, du refus de vente)

Le dernier sondeur qui s'est exprimé a affirmé que tout le monde se fichait pas mal de l'éthique, le problème est la pression sociale qui veut que ce soit trés mal vu de travailler pour le FN...

>>Et ce n'est pas le FN qui est responsable de sa propre situation ?


Trés, trés belle hypocrisie, qui n'empêche d'ailleurs pas la gauche de s'allier à l'extrême gauche (qui elle, est tout aussi, voire plus condamnable, que l'extrême-droite).

>>Par extrême gauche, vous entendez le PCF ? Parce que LO et la LCR n'ont JAMAIS fait alliance avec le PS.


Et que pensez vous, puisque ce n'est qu'une présentation, des maires qui sont soumis à des pressions, on ne peut plus fortes, parcequ'ils ont signé pour le Pen.

Toutes ces pressions ne sont elles pas anti-démocratique?

>>Précisez vos accusations. De quelles pressions s'agit-il ?


En outre, pourquoi ne pourrait on pas garantir l'anonymat des maires, aprés tout, puisqu'un vote est secret, le parrainage pourrait l'être également, sous le contrôle du Conseil Constitutionnel.

>>Hors de question. Tout élu doit rendre compte à ses électeurs de son administration. Un élu qui présente un candidat le fait dans l'exercice de ses fonctions, car ce droit découle de son mandat. Pas son vote qui est une prérogative de citoyen, au même titre que chacun de ses électeurs. Si mon maire présentait Le Pen, je lui demanderais de m'expliquer les raisons de son geste, pour en tenir compte quand je pourvoirai au renouvellement de son mandat.

16. Le mardi 13 mars 2007 à 15:07 par Neville

Cher Confrère, encore une fois, bravo.

Je suis content de voir que vous partagez avec le Professeur Frédéric Rolin l'idée qu'il ne soit pas injuste qu'un candidat qui n'ait rien fait, en 20 ans, pour avoir un réseau d'élus locaux ait quelques difficultés à recueillir les 500 "présentations" nécesaires.

Bravo aussi pour votre critique du "j'y suis presque".
frederic-rolin.blogspirit...

Juste une critique, un "détail", si l'on peut dire : il me semble que c'est à Vitrolles et non Marignane qu'un ancien dirigeant du FN, élu Maire puis invalidé, a fait élire son épouse à sa place.

17. Le mardi 13 mars 2007 à 15:10 par brasil80

Comme toujours, limpide !
J'aimerais lire votre avis sur les contre-propositions de certains, en particulier celle de Besancenot et d'autres, le "parrainnage citoyen". La perspective de 20 ou 30000 signatures, style pétition, pour permettre une candidature, m'inquiète : c'est la porte ouverte aux manipulations, par exemple de certaines des sectes les plus puissantes.

Chaque candidat proposera la règle qui le favorisera le plus. C'est pour ça que ce ne sont pas eux qui choisissent.

Eolas

18. Le mardi 13 mars 2007 à 15:22 par Emmanuel

Merci maître pour ce billet. Détail amusant, il reprend dans ses très grandes largeurs le propos tenus par le philosophe Yves Michaud lors de l'émission dominicale de Philippe Meyer, L'Esprit Public, dimanche dernier.

Yves Michaud, en plus de ne pas pleurer sur une éventuelle absence de M. Le Pen (tout comme vous), analysait ainsi les causes de ces hurlements de pourceaux des candidats pleurant leurs signatures auprès des élus : c'est un problème de représentativité offerte aux partis minoritaires dans notre système démocratique. Avis que je partage. En effet, où les électeurs du FN peuvent ils voir leur opinion présente, au quotidien ? Nulle part, puisque les postes locaux et legislatifs sont au suffrage unipersonnel, et puisque le Sénat est un suffrage indirect absolument pas représentatif.

La conclusion d'Yves Michaud est qu'il serait bon que l'assemblée nationale soit élue sur un mode unipersonnel majoritaire, et que le sénat soit une assemblée proportionnelle. Ainsi, au lieu de gesticuler pour une visibilité exceptionnelle lors de la présidentielle, Besancenot, Le Pen, Laguiller, etc. seraient sénateurs, feraient du bruit au Senat, et ne viendraient pas polluer la place publique lors des présidentielles.

Un avis que je partage. Et vous ?

C'est un vieux serpent de mer. Las, il faudrait une révision de la Constitution à laquelle le Sénat devrait consentir. De plus, je ne comprends pas la logique qui verrait une assemblée élue au scrutin majoritaire et l'autre à la proportionnelle. Le sénat représente les collectivités territoriales, il n'a pas vocation à être une chambre défouloir posant un conflit de légitimité à une assemblée élue avec un mode de scrutin déformant.

Eolas

19. Le mardi 13 mars 2007 à 15:30 par Hugues

Excellente mise au point. Encore un billet comme ça et je veux bien m'équiper d'un coupe vent noir, imperméable avec une doublure anti-transpiration limitant l'exsudation) ainsi que d'un baudrier réfléchissant à mettre jour et nuit !

20. Le mardi 13 mars 2007 à 15:33 par Vonric

Comme toujours un tres bon article...
Toutefois même si mon coeur penche du coté de votre argumentaire, Maître Eolas, ma raison est gênée par le fait qu'un candidat représentant 15% des électeurs ne puisse se présenter... quel que soient justement ces raisons.
... d'autant plus que 15% votant pour un candidat extrémiste, qui refuse le jeu démocratique... que sera ce score lorsqu'une génération future du FN (représentée par Marine Le Pen) plus conciliante en apparence, se présentera devant les électeurs

Cessez de regarder par le petit bout de la lorgnette. En quoi la démocratie exige-t-elle que ces 15% puissent voter pour un candidat qui n'a aucune chance d'être élu mais doit être là comme crachoir à l'électorat ? Le Pen, c'est 15% au premier et au deuxième tour. Ce n'est pas un candidat comme les autres. Quant à la prochaine génération, il faudra qu'elle fasse mieux que conseiller régional d'Ile de France pour avoir un destin national.

Eolas

21. Le mardi 13 mars 2007 à 15:36 par Elly

Bon, je suis pas d'accord sur le côté "les élections, c'est sérieux, faut laisser ça aux gens sérieux, ceux qui veulent pas voter pour quelqu'un de sérieux ont qu'à aller à la pêche" (c'est des guillemets de caricature et pas de citation, et tant pis si ça existe pas :p), mais bon peu importe, vu qu'en fait je voulais juste donner une précision, en tant que militante dans un certain parti d'extrême-gauche présentant un facteur qui galère pour les signatures :

«Car avez-vous remarqué ? Pas un seul candidat qui se plaigne de la deuxième règle des présentations : le double plafond 30 départements- pas plus de 50 par département. Pourtant, ça doit singulièrement compliquer leur tâche.» (là c'est des vrais guillemets de citation)

Compliquer la tâche ? Non, je crois pas. Il faudrait que je revoie la répartition exacte pour 2002, mais je pense qu'on est loin d'atteindre le max des 50 ; et par conséquent, on est bien obligé d'aller dans plus de 30 départements (d'ailleurs techniquement pour le 30 c'est un plancher, pas un plafond /o\). J'imagine que les autres «petits» partis sont dans le même cas (ce serait peut-être différent pour un candidat indépentantiste breton, par exemple, mais j'en ai pas vu). En tout cas j'ai vraiment pas l'impression que cette histoire de plus de 30 départements avec moins de 50 signatures par département soit un problème pour quiconque actuellement.

22. Le mardi 13 mars 2007 à 15:50 par Lucas Clermont

Les médias se sont choisis François Bayrou pour jouer le rôle du trublion qui crée de l'incertitude dans la mise en scène de la campagne électorale, et pendant ce temps on ne s'occupe pas de Jean-Marie Le Pen. Sa démarche est pourtant habile : il se présente comme le candidat démocratique face aux tenants du système qui confisquent la démocratie.


Pendant que les trois candidats réformistes et pro-européens s'affaiblissent dans des polémiques sur la forme ou sur des propositions dictées par les règles de communication, le FN déroule son jeu. On se focalise sur les sondages d'opinion qui n'ont aucune valeur scientifique, on pontifie, on ne voit rien venir ! Par exemple on ne prend pas en compte le prévisible vote protestataire "utile" qui se portera sur le candidat du FN.


En résumé d'accord pour la pertinence de votre article ; en revanche je ne partage pas votre optimisme sur les résultats électoraux du FN lors de cette présidentielle. On devrait y songer avant de s'agacer des imperfections de Nicolas et Ségolène.

23. Le mardi 13 mars 2007 à 16:02 par shan lobaar

la cour, statuant sur le fond, approuve en tout point la plaidoirerie.
sur la forme, mauvaise loi organique, changer la loi. de façon à ce qu'on ne parle plus des 500 signatures des maires. pourquoi pas 100 élus de 100 cantons differents

24. Le mardi 13 mars 2007 à 16:11 par Gastiflex

"En outre, pourquoi ne pourrait on pas garantir l'anonymat des maires, aprés tout, puisqu'un vote est secret, le parrainage pourrait l'être également, sous le contrôle du Conseil Constitutionnel."
Non, car contrairement à un vote, un parrainage n'est pas un choix politique.

""Allons, bas les masques. Le Pen aura ses 500 signatures et sera candidat, s'il le veut."
Non pas si il le veut, mais si Sarkozy ou Royal le veulent pour faire chuter Bayrou...."
LePen est plus utile à Royal et Bayrou qu'à Sarkozy. En effet, si LePen n'est pas candidat, bon nombre de ses électeurs arriveront à se contenter de Sarkozy.

25. Le mardi 13 mars 2007 à 16:29 par Ulysse

Oulà 24 commentaires aussi vite, les erreurs que je vais relater ne m'étonnent plus dans ce cas...

Je n'ai pas encore lu le billet, et pour cause, quand je l'ai vu apparaitre dans mon lecteur RSS préféré, je suis tombé sur ces erreurs:
MySQL Error : 1203 - User maitre.eolas already has more than
'max_user_connections' active connections
MySQL Error : 1040 - Too many connections

La rançon de la gloire?
Toujours est il qu'il est peut être temps de changer d'hebergeur maitre.

26. Le mardi 13 mars 2007 à 16:39 par Polydamas

"En effet, si LePen n'est pas candidat, bon nombre de ses électeurs arriveront à se contenter de Sarkozy."

Ça, ça m'étonnerait...


"Non, car contrairement à un vote, un parrainage n'est pas un choix politique"

Ah bon, alors qu'est ce que c'est?
En tout cas, c'est un choix qui a des conséquences certaines pour ceux qui avaient souhaité présenté le Pen. Ne faut-il pas en tenir compte ou vaut-il mieux laisser continuer certains excités à faire pression sur les maires?

Et désolé pour les fautes d'orthographe dans mon précédent commentaire...




27. Le mardi 13 mars 2007 à 16:43 par Dyonis

Ce qui me surprend le plus dans toute cette histoire c'est qu'il n'existe aucun "journaliste" qui lui fasse remarquer qu'il nous sort le même discour à chaque élection depuis des lustres.
Et de lui faire remarque que si le FN n'est pas fichu de récupérer 500 signatures, comment veulent-ils nous faire croire qu'ils sont aptes à gérer la France?

Parce que les négociations internationales avec le FMI, l'OMC, l'Europe, l'ONU and co c'est quand même d'un tout autre niveau que 500 élus à convaincre.

28. Le mardi 13 mars 2007 à 16:47 par Gastiflex

"Parce que les négociations internationales avec le FMI, l'OMC, l'Europe, l'ONU and co c'est quand même d'un tout autre niveau que 500 élus à convaincre."
En fait j'ai bien peur que LePen ait l'intention de nous sortir de toutes ses organisations qui selon lui ont fait perdre à la France sa souveraineté.

Mais en suivant le même raisonnement, s'il n'a pas de signatures, c'est parce qu'il n'a pas d'élus. Et je ne vois pas par quel miracle, même s'il était élu président il pourrait passer de 0 députés à une majorité.

29. Le mardi 13 mars 2007 à 16:51 par wildmary

intéressant... pour ma part, vous m'avez fait changer d'avis je dois admettre :)
je commençais depuis quelques temps à me laisser convaincre (non par LePen mais par des amis qui n'ont rien de sympathisant envers ce bonhomme) qu'en effet cette loi des 500 signatures était peut-être bien abusive... mais vous me remettez dans le droit chemin, merci !

30. Le mardi 13 mars 2007 à 16:59 par alex

Ce n'était pas Vitrolles plutôt que Marignane, qui avait été conquise par le "félon" Mégret puis léguée à madame?

Au temps pour moi, j'avais cité deux fois Marignane. C'est rectifié.

Eolas

31. Le mardi 13 mars 2007 à 17:03 par Gastiflex

Oui, mais l'ex maire de Marignane Daniel Simonpieri a bien rejoint l'UMP. Mais c'est vrai qu'Eolas a omis Vitrolles dans la liste des villes qui ont eu le malheur d'obtenir un maire FN.

32. Le mardi 13 mars 2007 à 17:11 par Herbie

Cher Maitre,

Le problème est, je pense, que vous touchez à une problèmatique qui relève de la pratique de la règle plus que de la règle elle-même.
En elle-même, comme vous l'avez démontré, la règle des parrainages (ou de la présentation, mais vous m'excuserez d'employer la dénomination commune) est saine et naturelle.

Mais la question qui se pose actuellement n'est pas le principe du parrainage, mais de ce qui est dénoncé comme une pratique constituant une dérive, et notament des pressions qui pèsent sur les élus.

Si la crédibilité de M. Le Pen est sujette à caution en la matière, que pensez-vous du témoignage d'un autre candidat, le petit Nicolas Dupont-Aignant ?
Ou de celui de Rachid Nekka, qui a déchiré hier matin un de ces fameux parrainage en direct sur LCI (celui mis aux enchères) ?
Et que penser de l'appel de Nicolas Sarkozy à parrainer des candidats choisis (hors polémiques partisannes) ?

Je vous concède que ce qu'ils avancent n'est pas aisément vérifiable, et qu'il pourrait simplement s'agir d'un moyen de faire parler d'eux ou de faire pression pour récupérer des parrainages, néanmoins, aborder la question sous un angle exclusivement juridique me semble apporter des lacunes à la démonstration, au demeurant très complète et intéressante.


33. Le mardi 13 mars 2007 à 17:23 par Mr. Sandwich

"n'est-il pas scandaleux que celui qui était au second tour en 2002 ne pût pas être candidat en 2002 ?"
Il me semble qu'il y a une légère faute de frappe.

Merci pour l'article ;)

34. Le mardi 13 mars 2007 à 17:32 par Henri

C'est plutôt pour un maire que le problème des parrainages se pose. Cela revient pour lui à engager tout son électorat (majorité comme opposition) sur le nom d'un candidat alors qu'on ne l'a pas mandaté expressément pour le faire.
On peut comprendre qu'il répugne à prendre une position quelconque qui de toute façon mécontentera une partie de son électorat sans qu'il en retire un avantage quelconque pour sa ville ou son village.

35. Le mardi 13 mars 2007 à 17:35 par Fred

un peu de bon sens enfin!

je me souviens d'un reportage sur l'élection de euuuh, Arnold (!) en Califormie où il n'y a pas de parrainage. Parmi les candidats on trouvait: un étudiant qui se présentait parce c'est fun, un acteur pour relancer sa carrière et un brasseur pour faire de la pub pour sa boite. Et encore je parle des moins loufoques.
Quand à Arnold, sa candidature était sponsorisée par le PDG des alarmes Viper qui dans une conférence de presse expliquait carrément que son mécenat était un investissement financier!

Alors les pleurnichards, qu'ils partent en Californie...

N'oublions pas les candidatures de Kurt E. "Tachikaze" Rightmyer, lutteur de Sumo, et Mary Cook, plus connue sous son nom de scène de "Mary Carey", actrice de films pour adultes esseulés.

Eolas

36. Le mardi 13 mars 2007 à 17:40 par La Vieille

« qui durant cinq ans, sera chef de l'Etat, chef des armées, gardien des institutions, garant de l'indépendance de la justice, nommera le gouvernement, pourra dissoudre l'assemblée nationale, promulguera les lois, négociera et signera les traités. Il ne s'agit pas pour l'électeur de chanter son spleen dans une urne, mais de désigner quelqu'un pour emplir cette tâche ».

Evidence à rappeler en préambule a tous les média, journalistes et commentateurs et bien sur électeurs.

37. Le mardi 13 mars 2007 à 17:45 par PissTroiGüt

Serions nous prêts à voter pour les représentants locaux du front national dans nos villes et villages ? Connaissons nous simplement leurs noms ?

Alors la règle est peut-être critiquable mais le fait est là...

38. Le mardi 13 mars 2007 à 18:17 par opéra

Mon Cher Confrère,

Vous omettez une donnée fondamentale dans votre analyse : la proximité des élections municipale, qui incite les parrains potentiels et notamment les maires non inscrits à ne pas faire de vagues, et donc à ne pas parainner un candidat que qu'il soit, particulièrement après le 'choc' de 2002 et les pressions et réactions subies par eux de la part de leur paroissiens.


La proximité ? Elles ont lieu dans un an, tout de même...

Eolas

39. Le mardi 13 mars 2007 à 18:45 par LecteurAssidu

sauf erreur de ma part, en 1974, il suffisait de 100 signatures pour se présenter à l'élection présidentielle; la règle a changé pour l'élection de 1981 (les 500 signatures actuelles), ce qui a empêché JMLP d'être alors à nouveau candidat.
Il a pu l'être en 1988 (après les législatives de 1986 - au scrutin proportionnel - le FN disposait d'un groupe parlementaire et avait commencé son implantation dans les esprits - Dreux, etc.)

sinon je plussoie énergiquement : ce qui serait antidémocratique, c'est d'inventer des règles pour empêcher JMLP ou un autre représentant du FN, sans que ces règles nuisent tout autre candidat y compris parmi les plus farfelus (le parti pour la loi naturelle, ou quelque chose comme çà, par exemple - ah ! le célèbre bond yogi...). La règle existe, elle est ancienne et connue, si un candidat ne peut s'y soumettre, tant pis pour lui.

40. Le mardi 13 mars 2007 à 19:02 par Neville

Hors sujet, mais les commentaires sur les billets adéquats étant fermés, je poste ici :

A en croire Yahoo actualités, le pourvoi contre l'arrêt de la Cour d'appel annulant le mariage homosexuel de Bègles a été rejeté. En clair, à en croire les commentateurs, la Cour de cassation considère qu'en l'état actuel du droit français, le mariage suppose deux personne de sexe différent.

Désolé pour le hors sujet.

41. Le mardi 13 mars 2007 à 19:10 par Arnaud

"
« qui durant cinq ans, sera chef de l'Etat, chef des armées, gardien des institutions, garant de l'indépendance de la justice, etc...."

Vous rappellerez bien ça aux candidats dit sérieux qui semblent avoir votre faveur.
Pour ma part, je ne vois en Sarkobayroulène,
que des assistans sociaux prêts à flatter tous les communautarismes de notre société pour être élus.
Je ne vois pas ce comportement chez Le Pen, désolé, ah si avec les chasseurs, bon. ok.


Votre opinion a je suppose une valeur intrinsèque telle qu'elle vous dispense d'apporter la preuve de ce que vous assénez en expliquant en quoi les trois gros candidats flattent les communautarismes. De même quand vous affirmez que le candidat qui a votre préférence ne flatterait aucun communautarisme, ce qui est amusant, s'agissant d'un candidat qui fait de la préférence nationale son fer de lance. Ha, mais la communauté de ceux qui ont le droit de vote ne compte pas bien sûr. Les communautaristes, c'est les autres. Les nationalistes ne sont pas communautaristes, c'est bien connu.

Eolas

42. Le mardi 13 mars 2007 à 19:18 par flo

Y a-t-il ou pas des contraintes portant sur le casier/le passé judiciaire pour être candidat ?

Non, sous réserve d'être éligible. Donc pas de peine de privation des droits civiques.

Eolas

43. Le mardi 13 mars 2007 à 19:30 par PatLeNain

Encore un billet d'excellente qualité, chapeau bas !

Juste une petite remarque (en fait deux) :
1/ le nombre de 500 signatures n'est qu'un seuil, on peut toujours en avoir plus (il y a même intérêt, vu les doublons éventuels ou les formulaires invalides). Certains candidats se font bouler par le CC en apportant juste 500 signatures, mais avec une 'évaporation' importante.
2/ De plus je n'ai pas la même acception de la règle des 30 départements (et territoires d'outre-mer, faudrait pas les oublier) avec le plafond des 10% d'un même département (ou territoire). Vous parlez de 50 présentations maxi par département, mais je l'entends comme 10% du nombre total de présentations valides. Si un candidat arrive avec 3000 signatures, il va avoir du mal à ne pas dépasser ce plafond de 50, je pense plutôt qu'il s'agit dans ce cas de 300 (bon je sais, je pinaille).

Si mes souvenirs sont bons, cette règle des 30 départements et territoires d'outre-mer avec le plafond de 10% a été mis en place par le général pour éviter que des candidatures régionalistes (algérienne, bretonne, basque, corse ou francillienne - encore que ce dernier cas était inenvisageable en 1962), une des grandes peurs des rédacteurs de cette loi, soient possibles, et pour assurer une certaine représentativité de la france (même si celle-ci reste encore à prouver).

Le site du Conseil constitutionnel me donne raison.

Eolas

44. Le mardi 13 mars 2007 à 19:32 par Papito

Maître, merci pour ces précisions importantes... Il est triste que les médias (certains) ne soient pas aussi précis que vous, cela éviterait quelques énormités que nous entendons ici et là. J'avais assez tendance à suivre votre conclusion : Le Pen joue encore sa carte classique de victimisation, il peut ainsi quitter la scène politique en fustigeant la démocratie et les partis qui seraient contre lui, et peut léguer à sa fille un parti qui serait toujours le mal aimé de notre République. Je pensai vraiment que JMLP ne voulait pas se présenter : usé, trop vieux, pas envie d'être le 4ème homme. Mais depuis sa déclaration à Lyon (il a affirmé qu'il devrait avoir les 500 signatures), je commence à douter de cette théorie. Vivement vendredi prochain pour avoir la réponse à cette question.

chezpapito.over-blog.com

45. Le mardi 13 mars 2007 à 19:35 par Triskael

Je vais commencer en rapportant une coquille :
"Allons, bas les masques. Le Pen aura ses 500 signatures et sera candidat, s'il le veut. Reste à savoir s'il en a vraiment envie, à 78 ans, après une défait humiliante en 2002 qu'il essaie, avec un certain succès, de faire passer pour une victoire cinq ans après."
défait -> défaite.

Bon, voilà qui est fait.

Bon, que dire... Je vous connaissais pas aussi vif, maître. Mais je en vous en blâme pas : j'aime et apprécie autant ce monsieur que vous !

Cependant, je pense qu'il est nécessaire à la démocratie que ce personnage se présente : un Le Pen gesticulant aux yeux de tous, irritant et insupportable, qu'un Le Pen tout ayant les mêmes idées, mais bougeant ses pions de manière furtive. Parce qu'ainsi on se méfie de lui qui, par ses propos et actions, nous rappel que certains aimeraient rallumer les feux de la seconde guerre mondiale.

Sur ce, bonne soirée maître.

Je commencerai ma réponse en rapportant une coquille : « par ses propos et actions, nous rappel que certains aimeraient rallumer les feux de la seconde guerre mondiale » Rappel->rappelle. Voilà qui est fait.

Non, il n'est pas nécessaire à la démocratie que ce personnage se présente. C'est là l'essence de la démocratie : personne n'est nécessaire, nul n'est irremplaçable. S'agissant d'un candidat qui, quelles que soient ses idées, bat monnaie sur le mécontentement, en jetant du sel sur les plaies plutôt qu'en les pansant, flatte les plus bas instincts de l'électorat, excite son rejet des autres, attise sa peur de l'avenir, du monde, de ce qui n'est pas lui, et refuse toute idée de partage du pouvoir quitte à ce que cela lui ferme les portes du pouvoir, je dis que ce monsieur n'est pas nécessaire à la démocratie. Il est suffisant, tout au plus.

Eolas

46. Le mardi 13 mars 2007 à 19:45 par Dacom

Pourquoi ne parlez vous pas dans votre reflexion des nombreux cas de pression subie par les élus à l'heure d'apporter leur "présentation" à l'un des candidats ?

Des candidats comme YM Adeline président de l'Alliance Royale (il avait 235 promesses de parrainage il y a encore peu) cite régulièrement des exemples d'élus qui lui refusent la présentation par peur de la réaction du conseil municipal, ou des échelons supérieurs qui n'hesitent pas à se servir des subventions comme arme de chantage. D'autre part, je n'ai vu nulle part écrit que M Le Pen n'avait pas pu se présenter en 1981: c'est pourtant par manque de présentations qu'il n'a pas pu le faire. Ne serait ce qu'à cause de ce contre exemple, on ne devrait pas être "certain" qu'il aura à chaque fois ses présentations.

On parle volontiers de la présidentielle et du suffrage universel comme d'un homme ou d'une femme face au peuple. Rien n'est plus faux avec ce 1er vote, car c'est comme ça qu'il faut l'appeler, des élus pour un candidat à la candidature. Si nous n'avions pas la chance d'avoir des élus sans étiquettes, aucun candidat indépendant de tout parti ne pourrait se présenter. On sait trop la pression qu'exerce les partis pour que leus élus fasse allégeance au candidat officiel.

Un autre point particulièrement douteux de votre réflexion est l'argument qui consiste à dire que 2002 a apporté la preuve que M Le Pen ne pourra jamais être élu en parlant "d'humiliantes défaites". En 2002, M Le Pen a perdu contre Chirac, pas contre la France. 5,5 millions de personnes ont voté pour lui contre 25,5 pour le candidat de la droite. Rien, absolument rien ne dit que Le Pen ne sera jamais élu: il n'est pas difficile d'imaginer que la seule hypothese d'attentats islamistes en France au moment des éléctions puisse renverser un vote.

Pour ma part je ne suis évidemment pas satisfait de ce systeme des présentations en France: j'ai largement l'impression qu'on me présente tous les 5 ans une liste de 10 ou 20 candidats parmi lesquels il faut choisir sans avoir son mot a dire avant, moi qui n'appartient à aucun parti. Est ce normal que 200 000 personnes en France à l'UMP et 200 000 personnes à gauche au PS choisissent tous les 5 ans le futur dirigeant de France avant nous ? Je pencherai beaucoup plus pour un systeme de pétitions citoyenne pour établir la 1ere selection de candidats à la présidentielle.

Enfin merci pour votre billet qui permet d'entamer un réflexion interessante et de qualité. J'en redemande !

47. Le mardi 13 mars 2007 à 19:49 par Polydamas

"Exemple de moyen abject ?"

La bombe dans l'appartement des le Pen, sa femme qui pose dans Playboy, l'assassinat dans l'entourage des Chevallier, et dans une moindre mesure, les contre-manifestations, les salles réservées puis bloquées, toutes les vexations auxquelles sont soumises tout ceux qui militent ou qui travaillent pour le FN, tout cela serait le fruit du hasard ?

>>Taratata, vous parliez de moyens abjects pour faire pression sur les élus leur promettant leur parrainages. Je ne vous permets pas d'affirmer que la vision de l'ex Madame Le Pen nue pourrait dissuader quelque élu que ce soit à accorder son parrainage. Plus sérieusement, la litanie qui suit ne correspond aucunement à des pressions "abjectes" pour qu'il n'obtienne pas ses parrainages. Quant aux "vexations dont sont objets ceux qui militent", je suppose que vous voulez parleur de leur emprisonnement politique ?


"Le Pen ne sera jamais élu."

Et alors?
Est-ce pour autant qu'il faut interdire à leurs électeurs de s'exprimer ? En outre, je ne suis pas d'accord avec vous sur la vision qu'en ont ses électeurs. Il y en a qui le verraient avec plaisir intervenir dans leurs communes.

>>Soyons sérieux. Ne racontez pas que les sympathisants de Le Pen seraient interdits de s'exprimer autrement qu'en votant pour lui une fois tous les cinq ans, vous risquez le ridicule. Quant à ses électeurs qui le verraient avec plaisir dans leur commune, pourquoi diable n'en a-t-il pas trouvé une sur 36000 pour s'y faire élire ?



"Chirac a fait carrière 40 ans sans que ça ne le dérange."

Pas sûr que ce soit quelqu'un qui ait vraiment des convictions. Ensuite, je n'ai jamais vu de "front citoyen" contre Chirac, il a promis tout à tout le monde sans quasiment jamais rien tenir, c'est en effet, encore mieux.

>>L'humour de ma réponse vous a échappé, j'en suis désolé.



"Et ce n'est pas le FN qui est responsable de sa propre situation ?"

Vous ne croyez pas que la faute est partagée ? N'a-t-on pas vu des manifestations monstres durant l'entre-deux tours avec des slogans complaisemment relayés par les média?

>>Je crains que le point de détail n'aient fait plus de mal aux perspectives de carrière de Le Pen que la manifestation du 1er mai 2002, surtout constituée de retardataires du 21 avril.


JF Kahn, quoiqu'on peut en penser, n'a-t-il pas dit qu'il y avait eu un véritable stalinisme durant l'entre-deux tours? Les média n'ont ils pas asséné le même message ? Personne ne pense que les média soient indépendants. Mais la seule chose sur laquelle ils se rejoignent tous est leur haine de l'extrême-droite.

>>Ce n'est pas l'impression que m'avait donné Minute, Rivarol, Le Libre Journal, Présent et National Hebdo. J'avais du mal lire.


Par ailleurs, je crois que le refus de vente est illégal. Pensez vous donc que la fin justifie les moyens? Tout semble bon pour éliminer le Pen.

>>La République n'est pas à vendre, le 5 mai ne saurait être analysé en refus de vente.


"Précisez vos accusations. De quelles pressions s'agit-il ?"

Voyons, Maître, ne soyez pas naïf, vous pensez sincèrement que les maires ayant voté le Pen ne sont pas victimes d'incivilités?
Je me contenterais de vous renvoyer <a href='www.marianne2007.info/Le-... ou <a href='www.lemonde.fr/web/articl... C'est suffisamment éclairant.

"Si mon maire présentait Le Pen, je lui demanderais de m'expliquer les raisons de son geste, pour en tenir compte quand je pourvoirai au renouvellement de son mandat."

Sous-entendu, alors que vous n'auriez peut-être rien à lui reprocher en termes administratifs, vous décideriez, peut-être (j'ai bien dit peut-être), de le sanctionner, uniquement pour avoir permis à le Pen de se présenter, alors que nous savons tous qu'il n'a aucune chance d'être élu.

>>J'incluerais cela dans son bilan. Dans la colonne passif, je ne vous le cache pas. Car oui, user d'un de ses pouvoirs d'élus pour présenter un candidat qui n'a aucune chance d'être élu et de fortes chances de perturber le jeu démocratique n'est point digne d'éloge à mon goût.


Je suis d'accord avec vous pour dire qu'il s'agit d'une prérogative des maires au niveau juridique. Mais n'est-ce pas un acte citoyen, dans l'esprit de la loi et au niveau national, que de permettre à ce que tous les courants représentatifs en politique accèdent au premier tour ? Pour ma part, je pense que si.

>>Tout dépend de la définition de représentatif. Un courant qui n'a aucune commune, aucun département, aucune région, aucun siège au parlement n'est pas le summum du représentatif, pour moi.


En outre, ne pensez vous pas que ce type de comportement est partagé également par l'administration ? On pourrait donc arriver à ce que l'on empêche un maire de travailler pour le bien commun, non pas à cause de sa mauvaise gestion, mais uniquement parcequ'il a décidé que la démocratie devait remplir son rôle.

>>Non, je ne le pense pas.


Beau système que voilà. Etonnez-vous que les discours du FN fassent florés dans ces conditions...


"Pure assertion gratuite. Les parrainages seront publiés, vous verrez si des élus PS ou UMP ont apporté leur contribution."

Mégret avait eu ses parrainages des chiraquiens, si mes souvenirs sont bons, et ça aussi, c'est de la politique.

>>En supposant que cela fût vrai, vous devriez applaudir au sens civique de ces élus.


La menace d'un report des voix lepénistes sur Bayrou (qui y auraient intérêt puisque Bayrou aura probablement besoin, en cas de victoire, d'instaurer la proportionnelle), en l'absence de leur candidat dés le premier tour, risquerait de menacer les positions de l'UMP et du PS, en vertu du paradoxe de Condorcet, developpé par Véronis.

>>Sérieusement, vous imaginez les lepénistes voter Bayrou, même si le chef leur demande ? Voter pour l'héritier de VGE et Raymond Barre ? (Eclat de rire)


Alors, est-ce toujours une assertion gratuite ? ;-)

>>Non, effectivement. En fait, elle est impayable.


PS: Désolé pour la mise en forme des liens, je n'ai pas trouvé d'aide comme chez certains de vos amis de Lieu Commun.

48. Le mardi 13 mars 2007 à 19:53 par Polydamas

"Par extrême gauche, vous entendez le PCF ?"

Oui, Maître.

Et on ne peut pas dire que la gauche soit trés hostile envers Arlette et Olivier...

49. Le mardi 13 mars 2007 à 19:56 par Polydamas

"S'agissant d'un candidat qui, quelles que soient ses idées, bat monnaie sur le mécontentement, en jetant du sel sur les plaies plutôt qu'en les pansant, flatte les plus bas instincts de l'électorat, excite son rejet des autres, attise sa peur de l'avenir, du monde, de ce qui n'est pas lui, et refuse toute idée de partage du pouvoir quitte à ce que cela lui ferme les portes du pouvoir, je dis que ce monsieur n'est pas nécessaire à la démocratie."

Souffrez que tout le monde ne partage point votre opinion.

Veuillez me pardonner pour le triple commentaire. Je fais du "live comment". ;-)

50. Le mardi 13 mars 2007 à 20:08 par Clems

A moitié d'accord.

Je considère que les maires sont là pour effectuer un filtre républicain, effectivement si un candidat par exemple royaliste se présentait, qu'il y ai 20 % ou plus de gens en accord avec ses idées peu importe il serait de bon ton d'écarter sa candidature sur le fait qu'elle ne respecte pas un certain nombre de valeurs démocratiques et républicaines. Il en va de même à mon sens de la candidature Le Pen. Elle ne respecte pas les minimas "philosophiques" que l'histoire impose.

En revanche, je suis en désaccord sur l'idée qu'il ne peut pas être élu. Nous avons vu l'an dernier un palier pour se qualifier à 17 % ce qui devait être le score le plus bas jamais réalisé par un finaliste. L'explosion des grands partis pourrait un jour voir ce palier baisser encore plus bas.

En fonction d'évènements graves conjugués avec ces circonstances exceptionnelles , il serait possible de voir un duel Besancenot vs Le Pen au second tour et donc de voir élu un Le Pen.

Sans compter les graves effets de la banalisation de ses idées.


51. Le mardi 13 mars 2007 à 20:25 par zetudiant

Et que pensez-vous de l'élu qui a vendu sa signature sur EBAY?
Honteux et politiquement incorrect OU bien scandaleusement ingénieux pour se faire un peu de pub?

zetudiant


PS : Maître si vous aviez une petite minute pour répondre à mon mail de réponse je vous en serais très reconnaissant.

Cdt

52. Le mardi 13 mars 2007 à 20:26 par Vanessa

Je me permets un grand bravo pour ce billet:)! La démonstration est "parfaite", je partage tout à fait ce point de vue! Je vous remercie d'avoir précisé ce que signifie ce "parrainage", mot utilisé des dizaines de fois par jour, et à tort si l'on veut être rigoureux;-), et surtout d'avoir expliqué qu'en réalité les maires ne sont pas les seuls élus à pouvoir accorder leur signature... J'avoue que j'ignorais complètement ces précisions!
Longue vie à ce blog! et Bonne soirée à toutes et à tous.

53. Le mardi 13 mars 2007 à 20:32 par eustazio

J'ai essayé de laisser un trackback mais ca marche pas a priori (il me dit que l'url que je rentre n'est pas une url de ping, j'espere que c'est pas juste une question d'attente de validation, auquel cas desole j'ai du pinger 18 fois hum). Je signale donc ici que j'ai réagi chez moi à votre post que j'ai trouvé ma foi très bon.

Sinon je voudrais poser une question, dont je j'ai aps trouvé la réponse sur les FAQ de la présidentielle un élu ne peut parrainer qu'un seul candidat, ou plusieurs ? Mon reflexe premier serait de penser qu'il ne peut en parrainer qu'un(e) sinon il n'y aurait pas tant de débat possible sur les difficultés d'obtenir des signatures, mais c'est juste pour être sûr.

54. Le mardi 13 mars 2007 à 20:35 par Clems

La menace d'un report des voix lepénistes sur Bayrou (qui y auraient intérêt puisque Bayrou aura probablement besoin, en cas de victoire, d'instaurer la proportionnelle), en l'absence de leur candidat dés le premier tour, risquerait de menacer les positions de l'UMP et du PS, en vertu du paradoxe de Condorcet, developpé par Véronis.

>>Sérieusement, vous imaginez les lepénistes voter Bayrou, même si le chef leur demande ? Voter pour l'héritier de VGE et Raymond Barre ? (Eclat de rire)


Vous devriez regarder les sondages dans le détail. Le meilleur report des voix théorique du FN se fait sur Bayrou non sur Sarko. Pourquoi ? Car il représente un vote anti-system.

Enfin Barre... Avec ses propos sur le lobby juif et sa brouille avec le MRAP...

55. Le mardi 13 mars 2007 à 20:41 par tokvil

J'aime bien le systeme americain. on est sur le bulletin si - on est un parti majeur qui a fait un score important lors des dernieres elections, on a recu un certain nombre de parrainages des citoyens. En cas d'echec, les bulletins prevoient un candidat "write on" c'est a dire que l'electeur peux ecrire sur le bulletin qui bon lui semble. Ca n'empeche pas les grands parti d'etre elus et les petits candidats ont toujours l'illusion de particier aux elections.

56. Le mardi 13 mars 2007 à 20:55 par Wulf

Mon cher maître, je trouve votre raisonnement par trop juridique et peu en phase avec la réalité. Il se trouve que je suis membre d'un "petit" parti dont on ne sait si la candidate parviendra à réunir les parrainnages (il semble cependant que oui). La lutte fut difficile cette année de part les pressions exercés sur les maires "divers gauche" et "divers droite" par les deux principaux candidats. Aussi a-t-il été très difficile de réunir le complément des quelques 300 signatures qui sont celles des élus de notre parti.

Dans le même temps la candidate du PCF (qui a fait un score inférieur aux dernières élections) n'a pas ce problème. Pourquoi ? Parce que le PCF possède ce que l'on nomme des "fiefs", éléments que ne possèdent pas les partis de création plus récente comme le mien.

Aussi se pose justement la question du scrutin uninominal qui gêne profondément l'émergence de nouveaux partis politiques et avec eux de nouvelles idées. Il oblige de plus à des négociations souvent compromettantes pour obtenir des élus. La règle des 500 présentations aggrave cet état de fait.

Je suis conscient qu'il n'est pas inutile d'instituer un filtrage des candidatures officiellement validées (surtout quand on voit des gens faire campagne sur des éléments de programme très partiels). Cependant de par le système d'élection de la plupart des personnes officiellement autorisées à présenter un candidat c'est le renouvellement des idées qui en pâtit, ou risque d'en pâtir.

Je serais partisan d'un autre système comme une présentation par un corps d'électeurs d'une certaine importance (certains ont avancé le chiffre de 20 000). Bref, quelquechose qui ne tende pas à bloquer le jeu démocratique entre deux grands partis.


Aussi dénonce-je ici ce système comme un abstacle à une amélioration de la démocratie (mais au final pas autant que la généralisation du scrutin majoritaire dans notre pays et les conséquences qu'on en a vu lors de ces cinq dernières années).

Cher Wulf, Si vous me dites qu'une candidate créditée à l'heure actuelle d'1% des intentions de vote ait du mal à trouver les parrainages nécessaires à sa candidature est anormal, c'est vous qui êtes peu en phase avec la réalité.

Eolas

57. Le mardi 13 mars 2007 à 21:22 par Hervé Dicky

Quant à la publicité des parainages, et votre position, je crois que Montesquieu (dans l'esprit des lois) considérait que les élections des représentants par les citoyens devaient être publiques, mais que les votes des dits élus à l'intérieur de leur assemblée devaient être secrets.
Mes dires restent à vérifier (mes souvenirs datent d'il y a 41 ans) surtout que j'étais (déjà) à l'époque profondément anti girondin (rien à voir avec l'un de vos sports favoris), mais si je ne me trompe pas, cela indiquerait que la conception de ce qu'est la démocratie n'est pas évidente.

58. Le mardi 13 mars 2007 à 21:36 par pozdnychev

J'ai une toute petite remarque à faire. Rien de bien méchant, juste un point qui me parait rigolo : vous dites dans un commentaire, je cite :

« Un candidat est candidat pour ce qu'il est, non ce qu'il a été. »

pour justifier le fait qu'il n'est pas normal qu'il y ait une "prime au sortant", mais peu après vous ajoutez :

« Le Pen ne sera jamais élu. Toute illusion a disparu le 5 mai 2002. S'assurer que quelqu'un dont le peuple ne veut pas soit candidat n'a jamais été une preuve de démocratie, et ceux qui votent pour lui et que pour lui se sont eux même transformés en abstentionnistes. Bulletin blanc, bulletin brun, même combat. »

N'est-ce pas un peu contradictoire, de dire qu'il est plutôt réjouissant qu'il ne se présente pas sur la base des résultats d'une élection précédente justement ?
Je sais, je prends un cas pathologique, mais c'est justement pour exhiber un raisonnement qui est à géométrie variable.

Ceci dit, je serais satisfait qu'il n'ait pas ses 500 signatures, mais j'assume le fait de dire que la Démocratie, et l'Etat en général, c'est souvent un mal pour un bien.
Pour le reste je rejoins votre analyse de la situation.

59. Le mardi 13 mars 2007 à 21:48 par Sébastien

@eustazio 53 :

Un élu ne peut accorder qu'une seule signature. Le Monde mentionnait il y a quelques jours que ca allait plus loin : un "parrain" ("présenteur" me semble un terme assez laid, d'où l'emploi du terme impropre - désolé Maître) potentiel n'a qu'un seul formulaire et il faut des circonstances assez spéciales (et restitution du précédent) pour pouvoir en obtenir un autre en cas de problème avec le premier.

Je suis sinon entièrement d'accord avec Eolas : le premier tour n'a pas vocation à être une tribune ou un exutoire. Certains ici trouvent la potentielle absence de Jean-Marie Le Pen choquante; moi j'ai été plus abasourdi par l'absence de débat en 2002 parce qu'un trublion avait faussé le jeu démocratique. D'autant plus que j'avais moi-même été fautif : pour envoyer un "message" à celui qu'en définitive je voulais voir élu j'ai contribué à l'éliminer du premier tour. Ca m'a vraiment fait réaliser que le premier tour n'est pas un forum et a en lui-même un enjeu, d'autant plus que pour l'élection présidentielle la règle est que seuls deux candidats peuvent accéder au second tour; contrairement aux législatives (je serais curieux de voir comment cela est justifié juridiquement d'ailleurs... La seule raison que je connais à ce sujet est que le président ait une légitimité avec au moins la moitié des suffrages, mais 2002 nous a montré que c'était un miroir aux alouettes...)

Je précise que ceci n'est en aucun cas un plaidoyer en faveur du bipartisme; en toute franchise ni le PS ni l'UMP n'auront mon suffrage au premier tour. Simplement, n'oublions pas effectivement que le but du premier tour est déjà de choisir le président, pas de faire n'importe quoi en attendant le deuxième tour deux semaines plus tard (surtout que cette année contrairement aux précédentes les médias ne peuvent prétendre que les finalistes sont connus d'avance).


60. Le mardi 13 mars 2007 à 22:01 par pozdnychev

Ah oui, autre petite précision. Vous dites :

« Car avez-vous remarqué ? Pas un seul candidat qui se plaigne de la deuxième règle des présentations : le double plafond 30 départements- pas plus de 50 par département. Pourtant, ça doit singulièrement compliquer leur tâche. C'est quand même curieux que pas un seul, y compris Le Pen, ne dise : « j'ai 550, 600 présentations, mais il me manque un, deux ou trois départements, ou je dépasse le quorum de 50 dans plusieurs départements ». Ce serait pourtant une belle preuve de l'iniquité du système. »

C'est à mon avis juste un raccourci d'apothicaire. En effet, si un candidat détient 480 "parrainages", dont 80 provenant d'un seul département, il va simplifier et dire « J'ai 450 signatures ». Nous savons tous que le temps de parole est précieux dans les médias (audiovisuel du moins), et qu'il faut passer outre des détails qui finalement n'intéressent personne.

Ceci dit, au final il est évident qu'il ne s'agit que de gesticulations victimisantes, nous sommes d'accord.

Bonne soirée.

61. Le mardi 13 mars 2007 à 23:16 par titi

Cher maître, il y a quand même une faille dans votre raisonnement. Vous dites qu'il ne sera jamais élu, mais qu'en savez-vous ? Bon, il est vieux et c'est probablement sa dernière campagne présidentielle, mais pourquoi le fait de faire 18% à un scrutin empêcherait de faire 55% au scrutin suivant ?

18% au second tour. Face à Chirac, qui n'était pas au mieux de sa forme face à son challenger. Cela signifie que pour passer de 18 à 55%, il faudrait que 11 millions d'électeurs qui lui ont dit non en 2002 aient envie de lui dire oui face à son adversaire en 2007. Si c'est ça, la faille dans mon raisonnement, permettez moi de ne pas m'incliner.

Eolas

62. Le mardi 13 mars 2007 à 23:23 par DCLG

Bravo pour l'analyse (que je partage depuis longtemps) et pour les précisions "techniques" !

63. Le mardi 13 mars 2007 à 23:56 par eustazio

Sebastien> Merci, je crois que j'étais passé inaperçu dans la mêlée ! Ca confirme ce que l'évidence semblait indiquer.

64. Le mercredi 14 mars 2007 à 00:35 par Corneille

Cher Eolas,

J'aimerai partager votre foi inébranlable dans notre système démocratique, mais je ne crois pas -hélas- que les 15 % de Le Pen au premier tour ne résultent que d'une illusion d'optique, et qu'il ne soit en aucun cas éligible. On ne gouverne pas la France "en rassemblant les mécontentements et en flattant les bas instincts de l'électorat, en dressant les citoyens les uns contre les autres"? Certes pas, mais il ne s'agit pas encore de gouverner, seulement de s'emparer du pouvoir. L'histoire prouve qu'un tel "programme", dans certaines circonstances, permet tout à fait de remporter la majorité des suffrages....

Par ailleurs, Le Pen ne remporte aucune élection locale, mais ses scores aux législatives sont honorables, même si l'effet de ce vote est "laminé" par l'absence de proportionnelle. Et certain de nos voisins européens ont effectivement porté au pouvoir des coalitions droite -extrême droite comprenant des partis qui n'ont rien à envier au Front National (la ligue du Nord en Italie, ou l'extrême droite néerlandaise).

Ces observations, j'en conviens, ne résolvent pas le problème de fond: n'est il pas légitime, puisqu'un "filtre républicain" a été institué, qu'un parti profondément anti-démocratique soit interdit de concourir? A lire certains commentaires sur le web (sur votre site, la veille anti-troll semble cependant particulièrement efficace), j'en viendrais presque à partager votre avis: laissons donc aux élus, ces "notables", instruits et responsables de leurs choix, lisser le débat démocratique, et nous assurer que nous restons entre gens bien élevés.Mais n'est-on pas en train de rétablir insidieusement une démocratie censitaire?

Enfin, ma suggestion de "prime au sortant" n'impliquait pas -que le conseil constitutionnel nous en préserve- un droit viager pour VGE de se présenter aux élections présidentielles. Son droit viager de siéger au conseil susvisé, et de se bouffer le nez avec son ennemi de trente ans, devrait largement suffire à remplir ses soirées. Si prime au sortant il y a, elle ne devrait bien entendu être accordée qu'aux deux candidats du 2ème tour de la présidentielle précédente... Mais vous avez raison,le système risque d'encourager les partis à réinvestir indéfiniment les mêmes candidats. Chaque système de "filtre" proposé présente forcément des avantages et des inconvénients, et, pour le moment, il n'est pas démontré que le système des "parrainages" soit réellement défaillant. Car JMLP aura ses parrainages, même s'il faut pour cela que de nombreux maires UMP ou PS avalent leur chapeau sur instruction du parti...

65. Le mercredi 14 mars 2007 à 00:41 par Polydamas

"Taratata, vous parliez de moyens abjects pour faire pression sur les élus leur promettant leur parrainages."

Désolé, j'entendais dans le cadre de la représentation politique, et non pas des parrainages, qui ne sont qu'une présentation, comme vous le disiez vous-même. Je me suis mal exprimé. Mea maxima culpa.

Sur les parrainages, j'ai cité deux articles les concernant. S'il vous en faut plus, je suis à votre disposition.

Cela dit, toutes ces manoeuvres n'en restent pas moins abject...


"Ce n'est pas l'impression que m'avait donné Minute, Rivarol, Le Libre Journal, Présent et National Hebdo. J'avais du mal lire."
D'ailleurs non financés par l'état, et régulièrement boycottés par la poste, à la différence de toutes les autres journaux.
Mais c'est tellement normal...


"Sérieusement, vous imaginez les lepénistes voter Bayrou, même si le chef leur demande ?"
Pour bien les connaître, oui. C'est on ne peut plus sérieux car jusqu'à la montée de Bayrou, c'était un peu la panique pour les signatures.

Leur motivation est de refaire la nique au système en ayant des députés au parlement. Rien que pour le plaisir de voir les têtes déconfites de leurs adversaires et le bazar que Bayrou va engendrer, ils n'hésiteraient pas à voter Bayrou...

Et d'ailleurs, avec seulement la moitié des votes le Pen, Bayrou aurait une forte probabilité d'accéder au second tour.


"Non, je ne le pense pas."
Pour avoir le cas dans ma vie professionnelle, je peux vous affirmer le contraire. Les maires ayant présenté le Pen sont victimes d'ostracisme de la part des conseils généraux et départements dés qu'il s'agit d'obtenir des subventions.


"La République n'est pas à vendre, le 5 mai ne saurait être analysé en refus de vente."
Je parlais des sondages, si vous considérez que le refus de vente est légitime, à défaut d'être légal, envers certaines personnes, ayez au moins la franchise de le dire...


"Tout dépend de la définition de représentatif."
Curieux, vous avez oublié dans votre liste le parlement européen, de votre part, je suis déçu...
Et si on prend l'autre définition, à savoir qu'il a l'accord de 15% de Français ?


"vous devriez applaudir au sens civique de ces élus."
Tout à fait.

"Quant aux "vexations dont sont objets ceux qui militent", je suppose que vous voulez parleur de leur emprisonnement politique ?"
Absolument pas, mais de l'humiliation et des vexations au quotidien qui aboutissent à des drames comme celui-ci.

66. Le mercredi 14 mars 2007 à 00:42 par theo

"Tout simplement : au refus du Front national de jouer le jeu de la démocratie"
pour les raisons que vous citez, mais aussi, comme le sous-entend votre propos sur le PCF, parce que le FN a très peu d'élus locaux. Ou pour le dire autrement, même lorsque le FN se frotte au système démocratique, il reste marginalisé de fait, parce que nulle part (3 mairies et puis s'en vont, orange/marignane/vitrolles) il ne sort démocratiquement vainqueur.

le système répond aussi en quelque sorte à une logique de "gouvernabilité" (pour peu que le terme existe) : mettre à la tête du pays une personne dont aucun élu ne veut, alors que c'est au travers des autres élus qu'il faudra gouverner, est une contradiction dans les termes.
Le seuil est réservé à ce seul scrutin, je crois me souvenir (bon, pour le sénat c'est encore une autre tambouille), le FN peut librement présenter des listes dans les 36000 communes de france (et il le fait). J'en reviens donc où j'en étais : si les partisans de Le Pen gagnaient plus de mairies, la question des parrainages ne se poserait pas pour lui (et de fait elle ne se pose pas, je suis d'accord avec vous sur les larmes de crocodile).

une petite remarque également, sur la stratégie de José Bové. Ainsi, alors que 47000 personnes sont susceptibles de le "proposer" auprès du conseil constit, le parti socialiste serait seul responsable s'il ne parvenait pas à trouver 500 soutiens?
j'ai un peu de mal à le croire.
mais bon, blâmer individuellement les milliers de maires "sans étiquette" de France serait un peu fastidieux devant les caméras ;-)

car la question est aussi là : on parle des partis, mais on trouve largement de quoi qualifier pour la compétition une bonne vingtaine de candidats rien qu'avec des soutiens de maires n'appartenant à aucun parti national. Enfin, je dis ça à la hussarde pour être franc, je n'ai pas les chiffres, mais en tout cas il y en a bien assez pour soutenir 1 ou 2 candidats.

67. Le mercredi 14 mars 2007 à 01:58 par Thomas

"A chaque élection présidentielle"

Vous voulez dire à la dernière et à l'actuelle ? Il ne me semble pas que les 500 signatures faisaient débat en 1995, 1988, etc.

68. Le mercredi 14 mars 2007 à 02:09 par loz

Merci Maître, votre parole est d'or.

Ca tombe bien c'est peu ou prou la thèse que je défends depuis plusieurs semaines (en toute modestie, bien sûr) :
Les signatures doivent être publiques parce qu'elles font partie de mandats d'élus, qui doivent en être responsables.
Le Pen n'est pas éligible donc c'est identique qu'il soit éliminé au 2nd tour ou avant même le premier.
Une élection n'est pas un lieu d'expression, mais un mécanisme de choix de représentants.

69. Le mercredi 14 mars 2007 à 08:29 par korbo

Cher Maitre,
Si le Pen est au premier tour, c'est une bonne chose pour la diversité. Je suis de ceux qui considèrent que, du fait de son influence, la maladie fait partie de l'homme en tant qu'être fonctionnel. En ce sens, la présence de le Pen oblige les autres candidats à une prise en compte judicieuse de certains aspects (et pas forcément les polémiques) de ses revendications.
Bref, oui pour qu'il en soit, non pour qu'il soit élu.
Quand il n'y aura plus d'extrême au scrutin, soit nous vivrons en dictature (économique, militaire ou idéologique) comme les américains, soit nous vivrons en liberté sans rechercher le chamboulement. Vive la diversité!

La diversité pour la diversité me paraît bien oiseuse, et le changement proposé par les extrêmes est un miroir aux alouettes, un retour en arrière vers un passé idéalisé vu à travers un prisme déformant. Quelle avancée pour le débat. Oui, vraiment, ça manquerait. La prise en compte judicieuse des idées suppose une volonté de participer au pouvoir post-élection. En 1981, Huguette Bouchardeau et Michel Crépeau ont été ministres après avoir été rivaux de Mitterrand. Le Pen est en position de rejet absolu. Il veut tout ou rien. Il n'aura rien, ce qui lui convient bien, lui épargnant l'épreuve du bilan. En attendant, la République doit continuer à fonctionner.

Eolas

70. Le mercredi 14 mars 2007 à 09:40 par S-R

J'ai beaucoup apprécié votre article et je rejoins vos conclusions.

Je me permets de mettre en référence ces deux liens sur le même sujet avec la même conclusion :

rakotoarison.over-blog.co...

www.agoravox.fr/article.p...

Bien cordialement.

71. Le mercredi 14 mars 2007 à 09:53 par korbo

Merci de votre réponse, ceci dit, je persiste et je signe: il faut exposer ces candidats à même le débat électoral et non les en exclure, ou alors, il faut un raison légale de le faire.

Peut-être est-ce là la méthode choisie: les 500 signatures car l'interdiction d'un parti serait perçue comme anticonstitutionnelle.

Je suis sûr qu'en fouillant dans le programme de Le Pen (qu'on ne m'a fait parvenir, étant expatrié) on trouverait aussi quelques points intéressants et défendables... Je ne crois pas au 100% mauvais même si je trouve que ce candidat fait preuve d'un état d'esprit d'une époque révolue.

Bref, laissez le débattre d'égal à égal avec les "éligibles" ou donnez lui le statut d'interviewer officiel.

72. Le mercredi 14 mars 2007 à 10:13 par michel

Pas trés convaincant sur ce coup là Eolas.Vivement la fin de la campagne,que vous nous gratifiez de nouveaux de "réelles" notes juridiques.

Moi-même, je guette en tremblant d'impatience chacun de vos commentaires si profonds.

Eolas

73. Le mercredi 14 mars 2007 à 10:18 par Frastealb

Cher Maître,

Ne pas accorder à Jean-Marie Le Pen l'accès au premier tour, en pensant qu'il ne pèserait ainsi, pas sur le débat, c'est, à mon humble avis, une erreur stratégique, de celles qui ont coûté au Parti Socialiste, les présidentielles 2002, ne voyant pas le risque induit par la non-candidature de C. Pasqua ( cf une analyse que je partage avec www.decapactu.com/spip/ar... ).

Quand vous dites @47 que le report des voix ne se feraient pas sur F. Bayrou en le nommant héritier de VGE ou Barre, n'oubliez vous pas que Sarkozy se fait l'héritier de De Gaulle et Chirac (discour du 28 février, rapprochement des Gaullistes du genre de Druon, etc. ) et qui, récemment encore a pris en conseillère spéciale Simone Veil, "faiseuse d'anges" notoire et juive (n'en déplaise à la vieille garde du FN, qui semblerait-il à l'inverse de Marine Le Pen, est anti-sémite et anti-avortement), c'est une erreur d'analyse politique que de penser que pour les électeurs FN, le moins pire de Sarkozy le "gaulliste qui vient de faire son coming-out", ou Bayrou "le chrétien qui vient de faire son coming-in" (en effet il ne veut plus mélanger politique et religion) puisse être le ministre de l'Intérieur. De plus l'argument de la représentation proportionnelle à l'Assemblée Nationale est imparable, c'est le cheval de bataille de J.-M. Le Pen depuis le fiasco du TCE (voté à 70% Oui sur les bancs de l'Assemblée, mais à 55% non en referendum...).

Alors certes, je vous rejoins sur l'avantage pour la démocratie, car les candidats ayant une chance de passer au second tour sont favorisés par une dilution des voix de révolte dans leurs escarcelles. Admettons... Mais la LCR, LO, le PCF, les Verts, etc. etc. Quelle chance ont-ils de passer au second tour ? On imagine mal les Verts avoir une politique militaire par exemple... Et pourtant, il y'a des chances qu'une part contestataire des votes FN se retrouve chez ces petits candidats. Actuellement, aucun problème car on identifie bien un troisième homme, mais qu'en serait-il si on éliminait tous les candidats ne pouvant être rééllement au second tour, selon l'argument qu'il n'y a aucun intérêt à les présenter ? Mathématiquement, le vote contestataire se retrouverait chez le dernier "petit" candidat survivant à cet eugénisme politique, en en faisant, tôt ou tard le 4ème, le 3ème voire le vainqueur des élections, car en définitive, le grand vainqueur de ces élections c'est souvent ce vote protestataire bien qui se retrouve en partie non comptabilisé, car abstentionniste et blanc.

Je ne puis encore qu'être d'accord avec vous, quand vous dites, "La démocratie, ce n'est pas la conquête exclusive du pouvoir, le tout ou rien, le refus du compromis", c'est pourtant le contraire de ce que l'on vit, ou en général, par alternance de 5 ans, le pouvoir (législatif et exécutif en tout cas) est exclusivement conquis par le parti en place, et le compromis est systématiquement refusé... a-t'on vu respectivement, l'UMP et le PS débattrent des projets proposés par les gouvernements respectivement, actuel et précédent, à l'Assemblée ? Non, et pour cause, lorsqu'ils ont le pouvoir et la majorité, pourquoi prendraient-ils la peine de débattre avec un groupe minoritaire ne représentant après tout que 49% des francais... Un point pour Le Pen, Bayrou, et leur proportionnelle.

Et lorsque personne n'a plus aucun doute sur le fait que le premier ministre utilise des services secrets pour ce qui semblerait être faire couler son ministre de l'Intérieur, et que, toute l'assemblée sauf l'UMP propose de censurer le gouvernement, n'est-ce pas une conquête exclusive de pouvoir et un refus de compromis que de ne pas voter en son âme et conscience, mais plutôt se ranger derrière les consignes de vote du parti ... ?

Je n'ai sans doute pas votre expérience de nos institutions, mais je suis plein de doutes sur leur fonctionnement actuel, et c'est pourquoi je continuerai à lire avec attention l'ensemble de vos billets.

Salutations respectueuses.

74. Le mercredi 14 mars 2007 à 11:59 par Gastiflex

@Wulf : Par une "subtile" déduction, j'en déduit que tu es membre des Verts. Or si je ne m'abuse, depuis les dernières régionales, toutes les régions (désolé l'Alsace) sont à gauche, et pour la plupart grâce à une alliance PS-PC-Verts. Même si tous les Verts n'ont pas accepté cette alliance, n'avez vous pas entre les conseillers régionaux, les députés et les députés européens 500 élus pour soutenir Voynet ? Ou bien il y a de l'eau dans le gaz et les sympathisants de Cochet ne jouent pas le jeu ?

Ou alors, face à une déroute prévisible, les Verts préfèrent se la jouer victimes du système des 500 signatures plutôt qu'aller se ramasser 1% des suffrages ?

Eolas

75. Le mercredi 14 mars 2007 à 12:20 par herve

Sans vouloir offenser, la "reflexion sur les 500 signatures" ressemble fortement à une action de "colleur d'affiche".

Parlant du maître de céans, le terme peut bien paraîre bien impropre, mais l'esprit et le verbe est là.

Tout y est :
- L'argumentaire syllogique. (pas de chance d'être élus -> pas besoin de se présenter)
- Les assertions assénées avec assurance
- La non réponse à des questionnements semblant pertinant. C32 - C46 - C58 - C64 -C73

Ce billet aurait du être intitulé "Pourquoi il est normal que Le pen n'est pas ces signatures", il suffit de compter le nombre d'occurence de le pen et fn dans le billet.

Le sophisme est ici patent : ce n'est pas parce que dans ce cas, la solution paraît justifiée que le système en entier est bon.

Il est dommage pour la blogosphère d'occulter le point le plus important des élections : ce qu'il y a derrière. Peu importe que ce soit Dupont ou Dupond qui soit élu au final, l'important c'est le comment il a été élu, et de ce comment personne ne veut en parler, pourquoi ?

No offense. Si je parle tant de Le Pen, c'est que c'est à son sujet qu'on invoque sans cesse l'imperfection du système, avec l'argument : il fait 15%, il était au second tour, il a vocation à participer, toute règle qui l'en empêcherait est antidémocratique. Que Nicolas Miguet, Rachid Nekkaz, ou moi même n'obtenions pas 500 signatures, personne ne s'en émouvra (sauf peut être ma maman). C'est dans l'hypothèse Le Pen que la règle paraît absurde. Je démontre, du moins tente de le faire, qu'elle ne l'est pas même dans le cas de Monsieur Le Pen. Que mon hostilité à ses idées apparaisse dans mon billet, je l'admets volontiers. Elle ne fausse pas pour autant mon raisonnement. Quant à me qualifier de colleur d'affiche pour un billet unique, que j'ai rédigé, publié sur mon blog, il semble que nous me maîtrisiez pas le concept même de colleur d'affiche.

Eolas

76. Le mercredi 14 mars 2007 à 12:58 par Gastiflex

Ce suspense insoutenable vient enfin de prendre fin :
actualite.free.fr/france/...

77. Le mercredi 14 mars 2007 à 14:34 par Bastm

Oui, ca y est, Mr le Pen viens encore une fois de se gagner le droit de se faire rembourser sa campagne pour pas être élu :D

78. Le mercredi 14 mars 2007 à 14:45 par ETONNE

Quelques remarques :
Vous dites : "Première inexactitude : il faudrait avoir 500 signatures pour être candidat. Vous aurez remarqué que les candidats, ce n'est pas ce qui manque ces temps-ci. Or les 500 signatures n'ont pas encore été déposées au Conseil constitutionnel, pour aucun d'entre eux.
Pourtant, on les entend, on les voit, on parle d'eux. Beaucoup de candidats se sont déclarés, et alors qu'aucun d'entre eux ne peut apporter la preuve qu'il remplit bien les conditions des 500 signatures, "ils ont d'ores et déjà un accès médiatique certain.

FAUX, nombre d'entre eux n'ont pas acces au media, même après avoir déposé les signature, voir Mr Schivardi.

Oui, je l'ai croisé à Europe 1 il y a trois semaines de cela. Il s'y plaignait de ne pas avoir accès aux médias. J'ai trouvé ça fort cocasse. Ensuite, l'accès strictement égalitaire a lieu durant la campagne officielle, qui a lieu les quinze jours qui précèdent le scrutin. On entendra monsieur Schivardi, rassurez vous...



Ensuite : "Qu'il soit écarté par les élus avant le premier, ou par 82% des électeurs au second tour, le résultat est le même : la République ne veut pas de lui. Le système de sélection des candidats vise à écarter ceux qui perturbent le jeu démocratique plus qu'ils n'y participent.
Mais 15% des électeurs seront privés de candidat, me dira-t-on ?
La belle affaire : si pour eux c'est Le Pen ou rien, et bien ce ne sera rien"

Monsieur, il y a longtemps que l'on a dépassé le suffrage censitaire !! La démocratie inclue nécessairement le droit d'expliquer son programme. C’est d’ailleurs son fondement, sans choix, le gagnant ne peut justifier son pouvoir !

Désolé, je n'ai rien compris à votre phrase.


Enfin, la critique la plus importante n'est pas les 500 signatures, mais la publication des 'présentation' des maires qui autorise toutes les formes de pressions imaginables. S'il n'y avait pas publication, il n'y aurait sans doute pas de problème !


Non. Quand un élu présente u ncandidat, il signe un formulaire. Il appose sa signature. Cela n'a pas à être caché, sauf à autoriser aux élus de cacher leur action à leurs électeurs. Un élu rend compte de son mandat. Et s'il pense que ce qu'il va faire va déplaire à ses électeurs au point de mettre en danger sa réélection qu'il se demande si l'intérêt général exige son sacrifice. Vous demandez l'irresponsabilité des élus, c'est pour moi hors de question.

Eolas

79. Le mercredi 14 mars 2007 à 15:14 par inOx.

Bonne analyse d'ensemble ... malgres un coté anti-LePen legerement trop ... visible .

80. Le mercredi 14 mars 2007 à 15:33 par Polydamas

Sur le vote Bayrou et le Fn, à l'appui de mon hypothèse, cet article du Monde...

www.lemonde.fr/web/articl...

81. Le mercredi 14 mars 2007 à 15:56 par Raph

La candidat du Front national affirme disposer des 500 signatures nécessaires pour sa candidature à l'élection présidentielle. Il doit déposer lui-même, mercredi 14 mars dans l'après-midi, son 500e parrainage au Conseil constitutionnel, selon le secrétaire général du FN, Louis Aliot. (AFP)

82. Le mercredi 14 mars 2007 à 16:53 par Fred

Ca y est, Le Pen a ses 500 signatures!

Je suis certain que vous voila soulagé monsieur Eolas!

En tout cas, pas du tout surpris.

Eolas

83. Le mercredi 14 mars 2007 à 17:15 par titi

@Eolas en rapport au #61
Nous sommes d'accord que Le Pen ne fera pas 55% à cette élection, je vous parlais d'erreur de raisonnement dans l'absolu, car non seulement ni vous, ni moi, ni personne ne peut connaitre le résultat avant le vote lui-même, mais surtout ce que vous dites ne s'applique qu'à cette élection et à Le Pen en particulier, et je ne pense pas qu'une réflexion globale sur les institutions puissent se nourrir d'un tel cas particulier. Vous le dîtes d'ailleurs vous-même dans votre article, il a commencé à 0,5% en 74 pour finir au 2nd tour 30 ans plus tard, les élections se suivent et ne se ressemblent pas.
Par ailleurs, je n'ai aucune affinité avec ce triste personnage mais j'estime que le baîllonner n'est pas la meilleure solution, non pas parce que j'aurais une Grande Idée de la "Démocratie" mais parce que j'estime que le plus efficace moyen de combattre l'obscurantisme n'est pas le baîllon mais le combat d'idées.
Au plaisir de vous lire à nouveau, cher maître<;

84. Le mercredi 14 mars 2007 à 18:12 par Un passant déçu...

Eh bien je suis déçu par votre billet cher maître. J'avais l'habitude de lire assidument vos billets, mais cette fois, j'aurai dû m'en passer. En effet, je pense que vous avez parfaitement le droit (je ne vous le ferai pas dire) d'exprimer vos opinions politiques et autres, mais il se trouve que votre vision trop anti-Lepeniste est trop voyante, si je ne vous lisais pas aussi souvent, je dirai de la haine... je suis d'accord avec vous sur toutes les insanités qu'il a pu faire, mais sachez que je pensais qu'en venant sur votre blog, j'aurai "le droit" a un peu de "non-partisianisme", je vois que je me suis trompé.
Concernant les petits candidats qui se présentent (ou pas) je trouve dommage que vous les dénigriez, en effet, c'est la diversité qui fait la politique, personne n'a les mêmes idées et même si cela fait chuter des candidats "aparatchik" tel M.Sarkozy et Mme Royal, tant pis, c'est qu'ils n'ont pas réussi a fédérés les électeurs. En effet, trop de candidats tue la démocratie mais pas assez la tue aussi... c'est là, c'est vrai, la difficile alchimie de la science politique.
En effet, la démocratie estime la volonté politique de tous égale, de même qu’elle respecte également toutes les croyances, toutes les opinions politiques, dont la volonté politique est simplement l’expression, le fonctionnement même du principe majoritaire suppose le droit à l’existence de la minorité, et la possibilité pour celle-ci d’exercer une influence dans le processus de décision, du moins dans le système de la démocratie représentative, et plus particulièrement de démocratie parlementaire... il faut y penser en ces temps électoraux, car par votre billet, en dénigrant les électeurs de M.Le Pen et de Mme Buffet et consorts, vous ne respectez pas ces principes doctement établis par Kelsen...

Vous n'êtes pas d'accord avec moi et me critiquez. Vous le faites sans haine, n'est ce pas ? Et bien il en va de même quand je critique Monsieur Le Pen. Vous noterez que mes propos portent exclusivement sur l'attitude de l'homme politique. Je ne porte aucun jugement de valeur sur l'homme, que je ne connais pas personnellement, ne ni ne porte d'attaques personnelles. Mon billet vise à contrer l'argument trop rebattu que l'absence de Le Pen serait antidémocratique (Par tous les saints ! On dit que la présence de l'extrême droite est nécessaire voire consubstantielle à la démocratie, et je devrais me taire ?) et à dire que je ne croyais pas un seul instant à la réalité du risque de l'absnce de Le Pen (les faits viennent de me donner raison). Si vous y voyez de la haine ou un esprit partisan, c'est votre oeil, et non mes mots, qui sont déficients.

Eolas

85. Le mercredi 14 mars 2007 à 18:51 par Adimobi

Merci de cet argumentaire qui me conforte dans mon sentiment: j'avais beaucoup de mal à justifier d'être très heureuse si Le Pen ne parvenait pas à obtenir ses fameuses signatures, sous peine de mise en danger de la démocratie... lourde accusation vous en conviendrez.
J'en profite pour vous signaler (comme beaucoup) tout mon intérêt pour votre blog dont j'apprécie tant la forme que le fond!

86. Le mercredi 14 mars 2007 à 20:52 par Gonzague

Je quitte mon habituel mauvais esprit pour vous rendre hommage, Maître. Vous faites honneur à la démocratie. Votre argumentation juridique (strictement, et c'est ce qui fait mal), si elle n'ébranle pas mes convictions politiques, me permet de l'enrichir. Une seule chose m'intéresse in fine : la démocratie. Ses modalités sont compliquées et elle ne connait point de modèle unique et parfait ; mais il est une évidence : le droit en est une condition nécessaire, tout comme la séparation des pouvoirs qui en est garante.
Vous faites à Le Pen, comme aux autres candidats par voie de conséquence, le sort qu'ils méritent. Effectivement, je trouve la place des socialistes et des UMPistes délirante, mais cette représentation est aussi celle du Parlement et des conseils territoriaux. Il y a là pour moi une preuve de la bêtise confondante de mes concitoyens, mais qu'y puis-je, ils sont mes concitoyens, et je ne peux garantir mes droits qu'en garantissant les leurs. Pour le reste, j'ai ma liberté d'expression et d'association.
Je voterai au premier tour pour un candidat qui ne sera pas élu, j'en suis presque sûr, mais parce que j'ai cette conviction que son programme est le moins mauvais et que mon voeu serait qu'une majorité des Français fassent de même. Ce ne sera pas le cas, mais je refuse d'aller contre mes convictions alors que les enjeux sont si important. Lorsque j'ai manifesté le 1er mai 2002, ce n'était pas contre tel ou tel candidat, mais pour juste rappeler que peu importe le candidat élu, il aurait des responsabilités vis-à-vis de tous les Français, moi y compris, et que je refusais toute définition restrictive et "trop" pratique de ce qu'est la culture française. Je suis convaincu que je suis la personne qui représenterait le mieux mes propres convictions. Tout le reste est négociation. Chaque citoyen est libre de son vote à chacun des suffrages. Si un jour les Français veulent en majorité suffisante (et dans le cadre de la démocratie, qui n'est pas la dictature de la majorité, mais le souci de l'intérêt de chacun) changer ça, ils n'ont qu'à le faire. En attendant, que ceux qui n'aiment pas la France la quittent...

87. Le mercredi 14 mars 2007 à 23:24 par Patrick

Et que deviennent les "parrainages" des maires, dûment remplis pour un candidat qui jetterait l'éponge avant même la date fatidique? Peuvent-ils récupérer ce parrainage pour en faire profiter un autre candidat?

Non. Une seule présentation, et quand c'est signé, c'est signé.

Eolas

88. Le jeudi 15 mars 2007 à 01:01 par Fabien

Maître Eolas,

pour une fois, je suis d'accord sur la forme de vore sujet, mais pas tout à fait sur le fond, ni, sans vouloir employer de mots qui fâhent, sur certains « points de détail »… par exemple, Mme Buffet n'est à ma connaissance pas la candidate du Parti Communiste Français… à titre d'exemple, le candidat dont le siège de campagne se situe à vol d'oiseau (je me déplace rarement en oiseau, j'avoue), en l'occurrence José Bové a parmi ses porte-parole Mme Fernanda Marucchelli, encartée PCF et à ce tutre élue francilienne du 20e (elle n'a pas le droit de porter l'écharpe tricolore, car elle est Européenne et non Française). Les colelctifs antilibéraux n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur une candidature unique, et personnellement je trouve cela regrettable. Si vous allez fouiner dans ma rubrique "Présidentielle 2007", vous verrez que j'étais au gymnase de la Bidassoa le jour-même où M. Bové a annoncé qu'il jetait l'éponge… provisoirement (et non pas de façon irrévocable comme mon ancien confrère Noël Mamère en 2002).

Le mélange entre les collectifs antilibéraux et alternativeagauche a créé la dissidence que plus personne ne maîtrise et que beaucoup méprisent. Clémentine Autain, à mon sens, aurait été meilleure… pour dépasser les 5 %.

Il est vrai que l'usage abusif du terme de parrainage a de quoi agacer des gens pointilleux, et c'est votre…droit. à part le droit de la presse, je n'ai jamais rien étudié, et ai suivi diverses évolutions, notamment parce que j'étais un faits-diversier avant et après 1986 et qu'il a bien fallu m'adapter. La première cohabitation a fait de moi non seulement le journaliste précaire le plus ancien de France, mais également le premier depuis 1945 (hélas pas le dernier) à avoir été condamné à une peine de rprison fereme pour "complicité de diffamation", alors que l'auteur principal du délit dont j'étais présumé (et reconnu) complice, le directeur de publication du "Monde", n'était pas poursuivi. je laisse le juriste que vous êtes, ainsi que vos lecteurs, apprécier l'étendue de cette infâmie, qui n'a disparu de mon B3 qu'en décembre 2005, suite à une demande de ma part auprès de Pascal Clément, afin qu'il transmette avec avis favorable au directeur des Affaires criminelles et des Grâces (la condamnatin datait tout de même de 1989 et m'empêhait d'exercer certains emplois, même à titre précaire).

Je ne comprends pas la réponse que vous avez faite au commentaire n°87… Si la présentation n'est pas parvenue entre les mains du Conseil constitutionnel, en quoi un maire ne peut-il pas changer d'avis ? il y a bien la possibilité de se procurer de nouveaux formulaires (il y en a forcément en trop, pour pallier les "erreurs" (?) du Loiret ou de la haute-Marne, par exemple, je suppute…

Par ailleurs, lorsque vous expliquez qu'il n'y a pas que les maires dans la vie, et que 36 000=47 000, je me permets de vous faire remarquer qu'une personne physique n'a qu'une signature. Par conséquent, un maire, député et président d'une communauté de communes (ou d'un conseil géréral, si vous préférez) ne compte que pour une personne. je ne me suis pas "amusé" à faire un comptage, mais je doute fort qu'il y ait plus de 43 000 possibilités d'avoir une signature, ce qui, je le concède, est supérieur à 36 000…

Concernant les accès aux médias, je vous invite à consulter mon blogue où, en parlant de M. Bayrou, je ne manque jamais de rappeler qu'il siège à l'association multimilionnaire France-Galop… en compagnie de Arnaud Lagardère et de Michel Denisot, pour ne parler que d'hommes directement responsables de médias, mais aussi d'autres personnes très influentes, comme le sont beaucoup à France-Galop.

Enfin, vous affirmez que le doyen des candidats ne sera jamais président… j'ose espérer que vous avez raison. mais je suis stupéfait du nombre de personnes qui, au second tour de la présidentielle de 2002, n'ont pas voté pour l'ancien maire de Paris. Par ailleurs, dès le mercredi précédant le 21 avril, j'avais décider de voter pour M. Jospin, alors que je ne vote PS que par défaut. quand, à compter du mercredi soir, j'ai commencer à passer des coups de fil et à me déplacer faire du porte à porte et du comptoir à comptoir, on me riait au nez ! jusqu'au dimanche après-midi où j'ai reçu un coup de fil d'une personne qui avait refusé de m'écouter quelques jours plus tôt et qui me demandait de … voter Jospin ! Comme je vote toujours à 19h45 pour dépouiller dans la foulée, et que cette résignation était déjà prise, j'ai fait ce que j'avais décidé…

voilà… quelques idées qui me passaient par la tête lorsque j'ai lu votre sujet qui m'avait été signalé sur mon blogue par un nouveau lecteur.

meilleurs sentiments
Fabien
menilmontant.noosblog.fr/

89. Le jeudi 15 mars 2007 à 12:06 par Jean-Francois

Bonjour Maître,

étant plutôt enclin à croire à la croissance de la difficulté pour les candidats de réunir les parrainages, j'avoue n'être pas totalement convaincu de l'inverse après la lecture de votre billet, fort intéressant au demeurant.

J'ai noté quelques points restés sans réponse, éventuellement un avis sur vos propos, auxquels, peut être, vous pourriez amener quelques éclaircissements supplémentaires.

Tout d'abord, un des reproches qui est fait à ce système est le sous entendu qu'il est régulièrement modifié, après chaque élection, pour favoriser un peu plus les grands partis. J'avoue que j'espérais trouver dans votre billet, après le début, un historique un peu plus détaillé qui battrait ca en brèche, mais non. Pourtant, j'ai entendu je ne sais plus où que les dates pour déposer les parrainages avaient été raccourcies cette année (puis rallongées en ce début d'année), que des parrains en 2002 eurent la mauvaise surprise de se croire à l'abri par l'anonymat... et se trompèrent (et que donc l'anonymat avait été modifié depuis 2002). Bref, cette simple idée, à mon gout, appelait un peu plus que de donner la date de création et celle de la dernière modification, mais bon, ce n'est pas forcément évident, je conçois. J'ai d'ailleurs consulté l'historique du conseil constitutionnel qui est fait sur leur site, mais il ne présente aucune modification depuis... 2-3 élections, ce qui semblent contradictoire avec ce que j'ai entendu. J'imagine que les changements sont donc plus dans la latitude du ministre de l'intérieur pour l'organisation de l'évènement, non ?

Ensuite, j'aime assez la description que vous en faites... Comme quoi l'avis du parrain ne serait rien d'autre que... "Je pense qu'untel ferait un bon président". Sauf que... C'est plus fort que ca, puisque l'élu n'a qu'un parrainage. Cela signifie t il donc... "Je pense qu'untel ferait le meilleur président". Ce qui s'apparente carrément à un vote comme les grands électeurs des US. Bref, je trouve votre description logique, mais pour aller au bout de celle ci, les élus devraient pouvoir parrainer autant de candidats qu'ils le veulent.

Toujours sur ce point... Il m'amuse de relever que ce n'est finalement qu'un avis consultatif des élus (untel ferait un bon président), pourtant, plus loin, vous seriez prêt à sanctionner votre maire... Je pense qu'il faut choisir, soit on la joue grands électeurs et nos élus élisent pour nous le président, auquel cas il devront rendre des comptes de leur choix, soit non. Etant donné qu'au final, c'est bien le peuple qui élit le président, où donc se trouve la responsabilité de l'élu ? Pour ma part, je ne trouve pas normal de sanctionner un élu pour son parrainage... D'autant plus qu'à mes yeux, l'élu UMP ou PS qui soutient Sarko ou Ségo ne font pas preuve d'un courage politique extraordinaire...

Toujours sur les parrainages, il est autre chose qui me semble anormal... L'investissement en ressources, argent et temps que doivent faire les petits candidats pour obtenir les parrainages me semble assez injuste, comparé au fait que les grands partis n'ont qu'à claquer des doigts pour les obtenir, et peuvent donc consacrer ces mêmes ressources (qu'ils ont déjà en plus grande quantité soit dit en passant) sur des meetings, tracts, pubs etc en avance de phase. Bref, comme le proposait un autre commentateur, si vraiment le parrainage est une question de représentativité, alors avoir été candidat au 1er tour de l'élection précédente devrait largement être suffisant, non ?

Enfin, la transparence... J'avoue n'être ni pour ni contre puisque, comme je l'ai dit, je me fiche pas mal du parrainage de mon maire. Par contre, là ou ça me dérange, c'est de voir les conséquences que cela entraine... Quid des pressions sur les élus... Des menaces aux subventions ? Qu'un élu se voit menacé pour son parrainage est à mon gout bien plus grave, en termes démocratiques, que le manque de transparence qu'apporte l'anonymat... Et personnellement, en parlant de transparence, j'estime qu'il y aurait beaucoup d'autre travail à faire en ce domaine avant de se concentrer sur ce genre d'actes qui, au final, n'ont qu'une portée fort limitée.

Cordialement,

Jean-François

90. Le jeudi 15 mars 2007 à 16:46 par Roger

Merci de votre texte ,et des tres nombreux commentaires apportés,je partage votre analyse sur "la victimisation" de certains candidats à la candidature,cependant je voudrais émettre 2 commentaires.
Le premier concerne :"petit et grand candidat"ce terme est faussé car en fait il ne peut y avoir que des candidats égaux,devant les électeurs,s'il en est autrement la démocratie sur lequel se fonde l'élection est faussée et le résultat ne peut en aucun cas être considéré comme démocratique.
Le second est directement lié à la démocratie:l'électeur doit pouvoir voter en toute connaissance de cause,c'est à dire recevoir une information objective sur le candidat ,son aptitude aux fonctions aux quelles il aura à faire face(Rôle et fonction du Président de la République),et toute suite on s'aperçoit que les dés sont pipés.Le rôles joués par les médias tv,ou écrits, montre la perversion du système ou celui qui a les moyens tant financiers que médiatiques,a toutes les chances de l'emporter ,puisqu'il maîtrise l'information, sur tout autre candidat qui n'a pas ces moyens.Les recentes constatations du CSA en matière de temps de parole est de ce point vue significatif.

L'élection présidentielle dans ces conditions n'est donc pas un vote démocratique et compte tenu des pouvoirs exorbitants du Président (ceci sans controle) ,pose le vrai problème de notre socièté :Construire une véritable démocratie.

91. Le jeudi 15 mars 2007 à 16:51 par Ben

Ah !
Ces présentations, on a pas fini d'en entendre parler.

Je pense notamment à M. Besancenot. Ce candidat le dit partout, il peine à trouver ses parrainages, et s'il les a, ce sera tout juste 500... On l'a vu, M. Aillagon a procédé par tirage au sort pour choisir quel candidat il présentera à la présidentielle : www.lemonde.fr/web/articl...

J'ose espérer donc, que pour qu'il y ait un énième représentant de la gauche de la gauche de la gauche, M. Besancenot aura 501 parrainage. En effet, le Conseil Constitutionnel a jugé aujourd'hui qu'un tel parrainnage serait contraire à la dignité, et ne pourrait donc être considéré comme valide : www.conseil-constitutionn...

92. Le jeudi 15 mars 2007 à 20:26 par Ben

@50 - Clems
> En fonction d'évènements graves conjugués avec ces circonstances
> exceptionnelles , il serait possible de voir un duel Besancenot vs Le Pen au
> second tour et donc de voir élu un Le Pen.

J'espère que même dans ce cas la, Lepen perdrait largement.

93. Le jeudi 15 mars 2007 à 22:36 par David

Finalement, à mes yeux, le plus antidémocratique dans le système, c'est le plafond de 50 présentations pour chaque département. Il suffirait qu'un candidat soit présenté par 51 parraineurs (c'est peu vu qu'il y a environ 470 parraineurs potentiels par département) dans un seul département pour qu'il ne puisse pas se présenter à l'élection. Puisqu'un parraineur peut présenter spontanément un candidat, on peut même imaginer que 51 élus d'un département se mettent d'accord pour présenter un candidat de façon à l'empêcher de se présenter à l'élection (c'est assez tordu, je l'avoue).
Pourquoi la loi a-t-elle prévu une telle disposition? Pourquoi empêcher un candidat plébiscité par les parraineurs de se présenter?

94. Le jeudi 15 mars 2007 à 22:45 par Celui

@David. Vous avez mal compris. Si un candidat a plus de 50 parrains dans un département, cela ne joue pas contre lui, cela veut juste dire que le conseil constitutionnel ne comptera que 50 parainage parmis ceux-ci. Cette mesure est faite pour qu'un candidat soit parainé par au moins 10 départements, donc pour éviter qu'il ne soit trop un candidat local. Exemple typique : un candidat corse qui n'aurait que le soutient des maires corse ne pourra pas se présenter. Il faut qu'il soit reconnu au niveau national.

95. Le jeudi 15 mars 2007 à 23:52 par Raph

Trackback : raphaels.blog.lemonde.fr/...

96. Le vendredi 16 mars 2007 à 00:00 par Stark

"Quelques réflexions sur les 500 signatures"...... les 500 signatures de LE PEN (Il fallait préciser MAÎÎÎÎTRE ?.... ou plutôt Mr. le Procureur...)

Avec vos théories Mme LEPAGE & MM BOVE, DUPONT-AIGNAN etc... auraient dû avoir leur quota les doigts in the nose, non?

97. Le vendredi 16 mars 2007 à 02:23 par bibal

note excellente, et j'ajoute "comme d'habitude"

98. Le vendredi 16 mars 2007 à 11:16 par Foxapoildur

Mêêêêtre, moi je propose qu'on élève le seuil des parrainnages à 5000 ou 6000 signatures. Ainsi nous n'aurions plus le choix qu'entre l'UMP et le PS (c'est à dire à peu près la même chose) et le monde serait enfin à votre image.

99. Le vendredi 16 mars 2007 à 11:58 par Philippe, Paris

Bonjour,
Je trouve un peu gonflé que vous commenciez votre texte par un "Je vous en propose une lecture sous l'angle essentiellement juridique" !!!!

En quoi vos réflexions sont-elles pourvues d'un angle juridique ?
A part nous donner les références du texte de loi, vous ne donnez que votre avis personnel.

Avis que je ne partage pas vraiment :
- José Bové est réellement à quelques signatures prêt (il a commencé la récolte des signatures beaucoup plus tard que les autres candidats).
- Les partis, et en particulier le PS, donnent réellement des consignes aux maires.
- Il n'y a pas 47000 élus susceptibles de donner leurs signatures puisqu'ils sont nombreux à cumuler plusieurs mandats. Je ne connais pas le nombre réel, c'est forcément plus de 36.000, mais aussi nettement inférieur à 47.000. Certes ça fait du monde.
- N'est-ce pas plutôt l'histoire du communisme en général qui n'a pas une histoire qui puisse se poser en donneur de leçons ? Et non le PCF qui lui a une histoire tout à fait démocratique !!!
- Ce n'est pas l'idéologie du communisme qui sera responsable du score lamentable de Marie-Georges Buffet. Pour moi, l'idée communiste est belle (je ne suis pas au PCF). Le score sera lamentable parce qu'en fait la direction du PCF ne s'intéresse qu'à son petit nombril (il aurait dû y avoir un candidat antilibéral unique qui ne pouvait être le secrétaire général d'un parti).
- Je ne vois pas en quoi il faudrait avoir une chance d'être au second tour, pour avoir le droit de participer au 1er tour.

Alors, dans l'ordre, je ne dis pas que TOUS les candidats mentent et obtiennent aisément leurs présentations. Je dis que la plupart ment quand ils disent qu'ils en sont à 450, 470, 499... Les candidats jetant l'éponge ne publiant pas leurs présentations, on ne peut pas vérifier. Et les larmes de crocodile de Le Pen, qui vient ensuite proposer sa propre présentation à Dupont Aignant quand il a déposé ses 530 signatures, me paraissent chattemites.
Les partis donnent des consignes aux élus : ...de leur parti, oui. C'est normal. Quand on est élu en tant que candidat UMP, PS ou UDF, on soutient le candidat de son parti, ou on quitte le parti. Sinon, on prépare le coup de Jospin en 2002.
Le Conseil consituttionnel a éliminé les doubles mandats, et le nombre tombe effectivement à 42000 du fait des cumulards. Si vous estimez que ça ruine ma démonstration, libre à vous.
"N'est-ce pas plutôt l'histoire du communisme en général qui n'a pas une histoire qui puisse se poser en donneur de leçons" ; "Pour moi, l'idée communiste est belle". L'idéologie est belle, c'est son histoire qui a un problème. Sans commentaire.
Il n'est pas nécessaire d'avoir une chance dc'être au second tour pour avoir le droit d'e^tre candidat au premier. Si vous critiquez ce que je n'ai pas dit, ça facilite votre travail, c'est sur. Je dis que l'absence d'un candidat qui n'a aucune chance d'être élu n'est pas un drame pour la démocratie, parce que la démocratie, ce n'est pas l'accès à la télévision. Ce que José Bové n'a manifestement pas compris.


Eolas

100. Le vendredi 16 mars 2007 à 12:51 par Shadoko

Bonjour,

Auriez-vous un avis sur les fondements juridiques de cette décision du conseil constitutionnel : www.conseil-constitutionn... ?
Pourquoi le Conseil aurait-il le droit d'invalider ainsi certains parrainages ? à quel titre ?
(je me demande aussi ce que la dignité a à voir là-dedans, et le tirage au sort me semble un moyen équitable de procéder sachant que chaque élu ne peut présenter qu'un seul candidat, mais c'est une autre question)

Art. 62 de la constitution : les décisions du CC sont sans recours. C'est la première fois à ma connaissance que le CC prend une telle décision normative. Elle est manifestement illégale car ne repose sur aucun texte. Mais on n'y peut rien. Bienvenue sous la présidence de Jean Louis Debré. Surtout que procéder par tirage au sort est conforme à l'égalité des chances entre candidats ; ce n'est pas comme Rachid Nekkaz qui en achète un.

Eolas

101. Le vendredi 16 mars 2007 à 17:16 par Julien L.

@ Philippe, Paris (commentaire 99)

Le nombre réel d'élus pouvant présenter un candidat (une fois pris en compte la diminution due au cumul de mandats) est disponible dans ce document (pdf) sur le site du Conseil constitutionnel : www.conseil-constitutionn...

Je cite « Le logiciel de "dédoublonnage" mis au point par les services du Conseil indique qu'il y avait en fait 42109 personnes physiques différentes habilitées à parrainer (en tenant compte des cumuls de mandats). Ce chiffre est sujet à fluctuations quotidiennes : par exemple, au 2 février 2007, il était de 42055, soit 54 nouveaux élus de plus en dix jours. Cette variation correspond au taux habituellement constaté : 5 à 6 modifications par jour (décès, démission, remplacement par suivant de liste, nouvelle élection...).»

102. Le vendredi 16 mars 2007 à 23:34 par Mhraya

N'importe quoi ce billet...

" En quoi la démocratie exige-t-elle que ces 15% puissent voter pour un candidat qui n'a aucune chance d'être élu mais doit être là comme crachoir à l'électorat ?"

Quelle mauvaise foi !

Quelle argumentation ébouriffante. Vous m'avez fait changer d'avis...

Eolas

103. Le samedi 17 mars 2007 à 10:29 par Dacom

Eh bien le Conseil constitutionnel va bientôt annoncer quels sont les candidats qui ont le droit de concourir officiellement à la l'éléction pour la présidence de la République française. Dans votre billet vous declarez être satisfait du systême de "présentations" données par les élus en le jugeant efficace. Maintenant que nous avons quasiment la liste des candidats, permettez moi de sourire. Une république fonctionne-t-elle vraiment bien quand sur 11 candidats on voit:
- O. Besancenot, communiste révolutionnaire (à l'extreme ou non?)
- Frédéric Nihous, Chasse peche, nature et tradition (défense pure et simple d'un corporatisme à une election presidentielle ?)
- Marie-George Buffet, communiste (à l'extreme ou non?)
- Arlette Laguiller, communiste révolutionnaire (à l'extreme ou non?)
- Dominique Voynet, candidate qui se bat principalement sur les enjeux écologiques
- Jean-Marie Le Pen, extreme droite
- Philippe de Villiers, extreme droite

Alors trouvez vous toujours que le systeme des présentations est acceptable, representatif et efficace pour la république francaise ? Avec 7 candidats au moins sur 11 qui sont à l'extreme ou hors sujet par rapport à l'election (8 si on rajoute J.Bové qui n'est pas sur d'avoir les parrainages) ?

En tout cas si c'est représentatif de la France, c'est triste à voir. Si ça ne l'est pas, il est triste de voir des esprits brillants soutenir un systeme aussi inefficace que celui des parrainages.

Cordialement,

104. Le samedi 17 mars 2007 à 14:01 par antistress

Sous le commentaire 99, vous dites "Les partis donnent des consignes aux élus : ...de leur parti, oui. C'est normal. Quand on est élu en tant que candidat UMP, PS ou UDF, on soutient le candidat de son parti, ou on quitte le parti"
Il me semble que ce doit être le choix de l'élu.
d'où ma question les présentations sont ils publiques une fois déposées ? auquel cas il ne s'agit pas surveiller des dizaines de millier de maires mais de relever les quelques dizaines de brebis galeuse à punir de leur audace.
Et question subsidiaire, si elles ne sont pas publiques, le gouvernement (et au hasard le ministre de l'intérieur) y a t-il accès ?

Le point central AMHA est que les présentations ne devraient pas être connues des partis

105. Le samedi 17 mars 2007 à 14:16 par antistress

Sur la question de la publication des présentations voir la FAQ du Conseil Constitutionnel dont Me eolas a donné le lien, spécialement :
www.conseil-constitutionn...
www.conseil-constitutionn...
et surtout www.conseil-constitutionn...

Les 500 premières signatures (celles indispensables) sont publiées.

Mais pour les signataires des présentations au delà des 500 premières, le Ministère de l'intérieur en a t-il connaissance ?

106. Le samedi 17 mars 2007 à 18:34 par 240-185

Félicitations pour votre billet, maître :) Seule petite réserve cependant :
>>> "Parce que LO et la LCR n'ont JAMAIS fait alliance avec le PS."

Au niveau national, non. Par contre, je me souviens très bien qu'il y avait un gros bloc de gauche lors des élections municipales de Toulouse en 2001, qui allait du PS à Motiv-é-e-s (peut-être catalogué apolitique, mais avec des journaux en vente avec "Rouge" comme titre, le doute n'est pas permis...)

107. Le lundi 19 mars 2007 à 21:15 par Julien L.

Après lecture du dossier documentaire sur le site du Conseil constitutionnel (à www.conseil-constitutionn... ) je relève cette information, que je relaye ici :

« ont été déclarées non conformes les présentations (...) :

(...)

émanant d'un maire décédé, mais portant une date de signature postérieure à l'accident mortel dont il a été victime (un cas) »

Hélas le site du Conseil constitutionnel ne nous informe pas du nom du candidat en faveur duquel a signé un mort.

108. Le lundi 19 mars 2007 à 21:46 par Bébert

Et voilà, Le Pen a ses 500 présentations malgré votre couplet "Ma France à moi". Comme quoi Le Pen est un candidat crédible et souhaité ... du moins selon les maires. Pour vous consoler vous pouvez toujours chanter "La Boulette" !

P.S. Mon commentaire arrive après une chiée de spam ... vais-je survivre au kärcher qui va suivre ????

Ne vous donnez pas plus d'importance que vous n'en avez, ni plus d'intérêt à vos commentaires qu'ils n'en ont.

Eolas

109. Le mardi 20 mars 2007 à 04:14 par Patrick

Je pense très sincèrement que votre discours "citoyen" est d'une sévère partialité. Je pense pourtant partager le même avis que vous sur la place de Mr LE PEN à la tête de l'Etat. En tout état de cause, il faut que tout candidat ait la possibilité de se présenter sans présentation. Vous même (et votre maman retrouvera le sourire) pourrait vous présenter, cela ne me dérangerait aucunement.
N'oublions jamais que le terme "démocratie" signifie le pouvoir au peuple.
Les "présentations" ou "parrainages" déjà largement acquis des grands candidats UMP, PS et même FN il faut le dire faussent le jeu de cette démocratie. Cela devient une oligarchie.
Pratiquement, les temps de parole des candidats ne seraient pas trop lourds à supporter pour nous électeurs ou électeurs potentiels puisque le remboursement des frais de campagne en dissuaderait plus d'un.
Ce n'est certes pas la meilleure solution mais arrêtons de nous voiler la face.
Que chacun vote ce qu'il veut (même pour Mr LE PEN), c'est une des rares libertés qu'il nous reste §

Quand j'exprime une opinion, ce qu'annoncent les termes "A mon avis" ou "à mon sens", il ne faut pas s'attendre à de l'impartialité, mais... à une opinion. Ce malentendu réglé, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Si vous supprimez le filtrage des candidatures officielles, il faudra supprimer l'égalité d'accès aux médias. Sauf à se retrouver avec un brouhaha de milliers de candidats, dont la plupart sont là juste pour montrer leur tête et faire la promotion de son entreprise ou de sa secte d'illuminés aux frais de la République. L'élection présidentielle n'est pas une récréation ou chacun doit pouvoir agiter son étiquette à la télé : il s'agit de désigner celui qui veillera au respect de la Constitution, qui assurera, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat, et qui sera le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités. Arrêtons de nous voiler la face : ce ne serait pas la meilleure solution.

Eolas

110. Le mardi 20 mars 2007 à 09:58 par Bébert

Où là là ! Mon post scriptum n'avait d'autres prétentions que de signaler aux lecteurs qu'il y avait du Spam, et qu'il est toujours désagréable de voir sa prose effacée, fusse-t-elle d'une vacuité éclatante.

- Comme dirait notre bien aimé Président de la République Jacques Chirac : ça vous en a soulevé une sans faire bouger l'autre. -

Sur ce, il ne reste plus que quelques jours avant que la phrase du dessus entre dans l'Histoire.

111. Le mardi 20 mars 2007 à 13:33 par pankkake

Je suis surpris qu'il n'y ait pas un mot sur Alternative Libérale dans l'article ou les commentaires.

112. Le mardi 20 mars 2007 à 23:56 par Canal Directo

Pour pouvoir évaluer correctement le système de préselection par "présentations", il faut comme Maître Eolas la fait se rappeler ce qu'est l'élection présidentielle et ce qu'elle n'est pas.

Il s'agit d'élire le président de la république pour 5 ans, le chef de l'Etat, le chef suprême des armées, l'homme (Homo non Vir) qui peut déclencher le feu nucléaire, l'homme qui peut être investi de pouvoirs d'exceptions d'après l'article 16 de la constitution.

Il ne s'agit pas de donner un accès facile aux médias (grâce à la règle de l'égalité) à des candidats qui ne représentent qu'eux même ou alors qui refusent de jouer le jeu de la démocratie jusqu'au bout et se servent de l'élection présidentielle pour promouvoir leur idées nauséabondes ou non (ce n'est pas le sujet de la question).

Il ne s'agit de provoquer un grand débat national sur la pêche, la chasse ou encore de donner aux corporatismes divers un porte voix pour défendre leur cause (à quand un candidat des fonctionnaires, des retraités, des mères de famille).

Bref l'élection c'est pour élire quelqu'un d'important et préselctionner par les élus n'est pas anti-démocratique, sachant que les élus ont été eux même élus du peuple.
Alors ceux qui ne veulent pas gouverner (Besancenot, ...), ceux qui refusent de jouer le jeu de la démocratie jusqu'au bout (Le Pen), ceux qui se présentent uniquement pour défendre leur interets de groupe (Nihous de Chasse pêche..., Schivardi "candidat des maires ruraux"), ceux qui se présentent uniquement pour dealer ensuite des circonscriptions aux législatives (Buffet, Voynet) non rien à y faire. La démocratie représentative ce n'est pas le désordre. Plus de candidats ne veut pas dire mieux de démocratie, bien au contraire.

Je suis partisan (comme Eolas) du retour à l'esprit de la loi (les présentations engagent politiquement les élus), donc de la publication de tous les présentations, et de plus de sérieux dans l'attribution de ces présentations. Cependant, on ne peut pas nier que la démocratie française souffre du manque de représentativité et de renouvellement de sa classe politique (cumul des mandats, "maires, sénateurs à vie", sureprésentation des énarques et des fonctionnaires en général). C'est sur ce sujet là qu'il faudrait plutôt travailler.


P.S.
Quelqu'un aurait une idée de comment se passe la préselection dans des pays ayant une élections similaires (Etats-Unis par exemple).

113. Le jeudi 12 avril 2007 à 17:04 par CyDre@m

Il me semble que ce texte est plein d'affirmations gratuites. Si je ne m'abuse, c'est plutot Chirac qui s'est opposé a toute entente avec l'extreme droite et non l'inverse (www.lemonde.fr/web/articl...

Par ailleurs, si a droite il y a 1 candidat extremiste, il y en a 4 a gauche, incapable de s'entendre alors qu'ils ont pratiquement les meme idees. D'ailleurs, je suis sur que les 4 reunis feront plus de voix que Sego au premier tour. Alors dire que l'extreme gauche fait des compromis, ca me fait doucement rigoler...

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