Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Harry Potter et la bave du crapaud

Désolé pour les fans de la série, le titre n'a rien à voir avec le sympathique sorcier du Surrey, mais je parle ici d'un apprenti sorcier de moindre talent.

(Je graisse)

Le ministre de l'Intérieur a indiqué que l'homme dont l'interpellation a déclenché les heurts était âgé de 32 ans et que les forces de l'ordre avaient, au total, procédé à 13 interpellations.

"Au départ, c'est un passager comme un autre, et ensuite on apprend que c'est quelqu'un qui est très défavorablement connu des services de police puisqu'il a 22 affaires signalées", a-t-il détaillé. "Il y a eu 13 interpellations", a-t-il ajouté, rendant "un hommage appuyé à toutes les forces de l'ordre" qui ont fait preuve d'un "grand sang-froid" et "accompli hier soir un travail tout à fait remarquable".

Plus tard, à la sortie du Conseil des ministres, il a précisé que "la personne qui a été à l'origine de ce contrôle qui a provoqué ces actes de violences inacceptables est un récidiviste défavorablement connu des services de police et de surcroît entré illégalement sur le territoire".

Ha, le départ de Nicolas Sarkozy m'avait laissé orphelin tel un Dumbledore après la disparition de Voldemort : j'avais perdu mon meilleur ennemi[1]. Je croyais qu'on m'avait mis un vulgaire Pettigrew pour assurer l'intérim, mais en fait, c'est plutôt un Lucius Malfoy[2]. Il ne vaut pas le maître, mais annonce un intérim distrayant.

Pourquoi cette charge ? Parce que cette méthode d'insinuation est absolument écoeurante, et indigne d'un ministre de la République (je peux le dire, j'ai deux drapeaux tricolores chez moi, et deux bicolores).

Hier, des incidents très graves ont eu lieu gare du nord. Pas graves en raison des dégâts matériels qu'ils ont provoqués, mais en raison de la présence de la télévision et de la proximité de l'élection, bien sûr. Comment désamorcer la bombe ? Mais en pointant du doigt. En l'occurrence, le voyageur resquilleur dont l'interpellation a été l'élément déclencheur de l'émeute : un "sans papier récidiviste". Immigration clandestine, récidive, bref, c'est la Némésis, l'incarnation, la prosopopée de l'Ennemi de Nicolas Sarkozy. Voyez, voyez comme il a raison, comme il a identifié l'ennemi, comme seul lui sait qui il faut combattre (bon, lui aussi, mais il compte pas).

Mais l'homme de raison, lui, que lit-il ?

Que le ministre déclare à la sortie du conseil des ministres que cette personne est un « récidiviste ».

Un récidiviste de quoi ? Un récidiviste. L'information se suffit à elle même, un récidiviste n'a par définition que ce qu'il mérite. S'agit-il d'un récidiviste du voyage sans payer ? Rappelons que la peine est de 45 euros d'amende, et que la récidive n'existe pas en la matière.

Le début de l'article apporte une précision : il a "22 affaires signalées". Tiens ? Je croyais qu'un récidiviste était une personne condamnée définitivement pour des faits et qui commettait à nouveau des faits identiques ou analogues dans un délai de 5 ans ? Pour le ministre de l'intérieur, non. C'est un délinquant signalé.

Mais signalé où ?

Au STIC, Système de Traitement des Infractions Constatées, que les magistrats du siège affectionnent tout particulièrement, quand ils ont un casier judiciaire (on dit un B1, pour bulletin numéro 1) néant, mais que la police leur joint leur listing du STIC pour montrer que c'est peut être un primo-délinquant, mais s'il pouvait avoir un prix de gros, ça leur ferait plaisir. Je dis "affectionnent" ironiquement, bien sûr : la plupart ne le lisent même pas, et sont agacés de le voir figurer au dossier.

Le STIC est un fichier tenu par la police où sont entrées toutes les personnes entendues dans une affaire de police. Victimes comprises. Peu importe qu'aucune suite judiciaire ne soit donnée aux faits (parce que, par exemple, heu... ils ne sont pas vrais), vous êtes fiché. Pendant 20 ans. Et jusqu'en 2001, ce fichier fonctionnait en toute illégalité (mais on apprend vite qu'une illégalité commise par l'Etat est moins grave que celle commise par un séjour irrégulier qui fait trembler la République sur ses fondations). Ce fichier contient aujourd'hui 5 millions de mis en cause, dont la majorité n'a pas fait l'objet de poursuites.

Mais 22 signalements, quand même, il a bien dû y avoir une ou deux affaires qui l'ont amené devant la justice ?

Ce n'est même pas sûr, puisque la dépêche nous apprend qu'il fait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière, qui est une simple mesure administrative, résultant soit d'un refus de carte de séjour (antérieur au 29 décembre 2006, la loi a changé depuis) ou d'une interpellation dans la rue ou devant une école maternelle. Or s'il avait été condamné par un tribunal, il ferait l'objet d'une interdiction du territoire, qui est une sanction pénale.

Bref, le récidiviste pointé du doigt par le ministre a peut être bien un casier judiciaire vierge (si on exclut l'APRF qui y est mentionné, mais qui n'est pas une peine, j'insiste sur ce point, c'est uniquement pour que la justice sache que cette personne commet un délit de maintien sur le territoire malgré une décision d'éloignement).

N'empêche, m'objectera-t-on, il a commis au moins deux infractions. J'en conviens, l'une passible de 45 euros d'amende, l'autre d'un an de prison maximum. On est loin du récidiviste suggéré par le ministre. Et je doute fortement que ce soit lui qui ait causé les dégâts dans la galerie marchande, puisqu'il était en garde à vue dans le commissariat de la gare du Nord qui se trouve précisément dans cette galerie pendant les faits. Rien ne me laisse penser que les auteurs de ces destructions connaissaient seulement notre voyageur radin, tant les clandestins savent que pour rester en France, il faut par dessus tout éviter les ennuis, et que cela s'applique à des amis.

Je ne sais pas ce qui s'est passé au juste hier soir. J'ai tendance à être du côté des services de police plutôt que de ceux qui ont causé le désordre qui a permis à des casseurs de se livrer à leurs déprédations. Je m'interroge simplement sur le fait que le banal contrôle d'un voyageur sans ticket, qui, s'il s'était échappé, aurait fait perdre 45 euros à la RATP, dégénère à ce point en sept heures d'émeute en plein Paris.

Mais tenter de justifier l'action des forces de l'ordre en insinuant que ce serait la faute d'un sans papier récidiviste, c'est à vomir.

Bienvenue à votre poste, Monsieur Baroin. Je vous aime déjà.

Notes

[1] Dans tous les dossiers de droit des étrangers allant au contentieux, mon adversaire est un préfet, soumis hiérarchiquement au ministre de l'intérieur, et parfois le ministre de l'intérieur lui-même.

[2] Que l'on traduit en français par Mauvaisefoi.

Commentaires

1. Le mercredi 28 mars 2007 à 16:20 par gwynfrid

Merci pour cet utile éclaircissement... je m'y étais laissé prendre. J'apprends toujours quelquechose en vous lisant - rare sont les blogs à propos desquels on peut en dire autant.

Bon, ça suffira comme ça les compliments... Il y a quand même un petit souci dans le titre. "Crapeau", vraiment ?

2. Le mercredi 28 mars 2007 à 16:29 par Lahuche

"Crapeau" ou Crapaud, en tous cas chapeau Maître…

3. Le mercredi 28 mars 2007 à 16:35 par Raph

La gestion du STIC est une catastrophe. Non seulement certaines données sont fausses ou inutiles, mais celles qui pourraient être utiles ne sont plus à jour.
Il n'y a aucun contrôle de la justice dans ce fichier mais en plus, le parquet demande des fois s'il le client y est fiché (je précise que je ne viole pas mes devoirs de réserve et discrétion ni mes obligations de secret : je l'ai vu dans un reportage sur W9 il y a quelques jours).
Soit ce fichier est contrôlé par de vrais magistrats (en plus de ceux de la CNIL) avec la possibilité d'effacement soit on le suprime. C'est un second casier judiciaire, sans contrôle et faux. De plus, il est combiné avec le JUDEX, ce qui n'arrange pas vraiment la clareté du système.
Ensuite, ce fichier est censé être confidentiel : ça ne gène personne qu'un politique place son nombre d'entrée au milieu de sa déclaration ?

Sur les faits : je pense que les contrôleurs doivent être assister par la police s'ils ont un problème : leur métier est déjà l'un des plus ingrats qui existent et si on les agresse, il faut absolument que l'auteur passe devant un juge (le mieux est la compa immédiate dans ce cas, à mon avis).

4. Le mercredi 28 mars 2007 à 16:48 par GeoTrouvetout

Merci des cette mise en lumière de propos prononcés certainement à la va-vite et probablement pour passer pour "le bon élève" qui suit les préceptes de son "maître"

Une chose à ajouter néanmoins:
"Le nouveau ministre de l'Intérieur, François Baroin, souhaite des suites judiciaires après les violences mardi à la gare du Nord, à Paris, consécutives à l'interpellation d'un voyageur sans billet qui s'est révélé être en situation irrégulière." (source Reuters)
N'est-ce pas là enfreindre le principe d'indépendance de la justice ?
Comment le ministre peut-il se permettre de souhaiter que des poursuites ait lieu ?
Est-ce déplacé, voire illégal, de sa part ?

Non, pas du tout. Les poursuites sont exercées par le ministère public, hiérarchiquement soumis au Garde des sceaux. François Baroin demande donc au ministre de la justice de donner instruction au procureur général de Paris de donner pour instruction au procureur de la République de Paris d'exercer des poursuites à l'encontre des personnes poursuivies. Ce qu'il avait dû faire spontanément depuis longtemps, ce genre d'événements n'étant pas du goût des parquetiers (je vous ai déjà parlé de leur curieuse psychorigidité face à des violences sur policiers et destructions en réunion). A mon avis, il devrait y avoir quelques cas à la 23e cet après midi ou demain.

Eolas

5. Le mercredi 28 mars 2007 à 16:50 par Marc

Décidément, maître, votre Blog devient de plus en plus politique.
En l'occurance, je trouve votre billet bien partial et partiel vu que somme toute, nous disposons de bien peu d'information sur l'individu resquilleur et les évennements qui ont suivi.
Vous auriez sans doute du attendre au moins quelques jours avant d'écrire votre prose.

Nous disposons de bien peu d'informations, c'est vrai. Présomption d'innocence, vous avez entendu parler ? Si le ministre s'était tu, je ne lui aurais point répondu. A moins que vous n'estimiez que le ministre a un monopole du discours partiel et partial, et vous craignez que je ne l'enfreigne ?

Eolas

6. Le mercredi 28 mars 2007 à 16:52 par Xuelynom

@5 Marc: Le billet n'était pas sur les faits, mais sur les commentaires du ministre.

7. Le mercredi 28 mars 2007 à 16:54 par Henri

Quel vent de liberté avec ce Baroin!
Il tente d'égaler son maître dans le mépris des individus, y parviendra-t-il?
Il vient de prendre un bon départ. Non décidément, il faut refroidir un peu la tête à ces ambitieux.
Avec un bon stage dans l'opposition et récidive si besoin est.
Merci en tout cas, Maître de cette défense spontanée d'un être humain.

8. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:09 par theo

marc, ce blog n'est pas tellement politique, du moins pas plus que la période dans laquelle nous sommes.

Nicolas Sarkozy est un habitué des déclarations approximatives en matière de délinquance, or il est suffisamment renseigné et a rempli trop longtemps la fonction de ministre de l'intérieur pour qu'on puisse le soupçonner de confondre les termes sans s'en rendre compte.

D'une part l'obsession des "multirécidiviste" conduit sarkozy à en inventer (le billet d'eolas le prouve sans mabiguité)
d'autre part justifer après-coup un acte par un élément qu'on n'a découvert qu'incidemment est une insulte à l'intelligence et à l'électorat. A ce compte là il suffit d'interler quelqu'un brutalement pour qu'on en déduise : puisqu'on le menotte brutalement, c'est qu'il a fait quelque chose.
Les actes de police tels que palpation, contrôle d'identité, menotage et autres broutilles du point de vue des libertés publiques, ne sont légales que lorsqu'elles répondent à un soupçon légitime.
Le fait de ne pas avoir de titre transport ne légitime pas grand chose, en dehors de l'amende qui est du seul ressort de la RATP et pas des forces de l'ordre.
(mais bon, là je suis en train de paraphraser eolas)

9. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:12 par GeoTrouvetout

@Eolas (#4):
En effet, j'ai (en tant que profane) souvent tendance à penser qu'une action en justice fait suite à un dépôt de plainte par un quidam. Mais j'oublie que le ministère public peut demander que la justice soit saisie.
Merci de vos lumières. En apprendre sur le fonctionnement de la justice est toujours utile et intéressant.

10. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:14 par christian17

Bonjour Maître..
Effectivement votre analyse est judicieuse et instructive... je viens par exemple d'apprendre que je suis dans le STIC . car j'ai cette "chance" que plusieurs plaintes au pénal (contrefaçon de marque/ de noms de domaine, blocage d'un système informatique par mail bombing ...) aient été déposées contre moi (je vous passe le contexte.. un concurrent qui ne m'apprécie pas beaucoup qui qui souhaitait un sursis à statuer dans une affaire au civil qui nous oppose) résultats des plaintes... une qui ne donnera pas de suite..et pour l'autre j'obtiens un non lieu !
Mais je viens donc d'apprendre (par votre article) que je suis donc signalé dans le STIC ...avec donc 2 signalements... je suis limite pas super fréquentable et peut être susceptible d'autres délits...Est ce que les affaires civils sont aussi dans le STIC ? pourvu que je ne refuse pas un contrôle de billet avec un tel "casier" .."bel outil" .. merci de ces infos je vais écrire à la CNIL pour me "déSTICuer" et bravo au ministre, qui va un peu vite ...envoyez lui le lien de ce blog.

11. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:14 par Jacques Adam

Si vous êtes à votre domicile vers 18h ce soir, ne manquez pas l'émission de Calvi sur Fr5
Le titre en dit long :"Emeutes gare du Nord"
Vous pouvez poser des questions en vous rendant là
www.france5.fr/cdanslair/...

(rediffusé dans la soirée sur la TNT)

12. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:16 par Lucca

Cher Confrère, je vous tire ma toque pour votre excellent blogue.

Je partage votre sentiment sur cette affaire.

Ce matin, une Radio historiqueMent tournée vers le sud de la FranCe indiquait à ces auditeurs, reprenant en cela les propos d'un syndicaliste policier, qu'1/3 des interpellations comportait des incidents.
Une telle affirmation me laisse songeur. J'interviens très fréquement en garde à vue (notamment dans des quartiers dits "sensibles") et un tel pourcentage me semble parfaitement fantaisiste. Peut-être qu'un de vos lecteurs pourra nous renseigner sur la source à l'origine de ce chiffre.

13. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:16 par Raph

@ GeoTrouvetout (9)
La plainte "saisi" le ministère public qui décide s'il y a lui de faire une enquête, de poursuivre ou non
Pour saisir un juge d'instruction, il faut se constituter partie civile

14. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:25 par jabiru

Harry Potter vient d'arriver, laissons lui au moins une période d'adaptation à ce poste délicat.
Ne le jugeons pas avec précipitation !
Face aux provocations de casseurs irresponsables ,l'ordre doit rester à la loi.
En ce qui me concerne, j'ai fait le choix de soutenir l'Ordre Républicain tant qu'il s'exerce dans le cadre des régles qui le régissent. On a vu ou le laxisme nous a conduit !
Quelques coups de pied au c... sont indispensables par les temps qui courrent
Alors un peu d'indulgence cher Maître ! et continuez surtout vos rubriques , elles sont tellement enrichissantes.

Je suis bien d'accord. J'ai d'ailleurs commencé la distribution de coups de pied au c... en commençant par le ministre, par respect du protocole.

Eolas

15. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:25 par nouvouzil

@Theo (8)
'l'obsession des "multirécidiviste" conduit sarkozy à en inventer (le billet d'eolas le prouve sans ambiguité)'

C'est Baroin, pas Sarkozy!

16. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:26 par Gascogne

Le STIC est sans doute encore pire que ce que vous pensez, puisque même les victimes y sont rubriquées...Si ça se trouve, votre délinquant multirécidiviste a simplement été victime à 22 reprises d'infractions pénales diverses et variées.
Quant à l'agacement des magistrats à l'audience, c'est uniquement parce que ce fatras est illisible. Sinon, pensez bien que toute cette racaille stiquisée serait déjà au gnouf...

17. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:26 par Patnprivate

Cher Eolas,

Je comprends votre argumentaire, vous mettez, en effet, parfaitement en lumière les approximations de language de nos hommes politiques, mais je trouve le ton fort agressif, est ce bien necessaire ?

Vous le savez les hommes et les femmes politiques font souvent ça : présenter les faits de manière à appuyer leurs idées.

Au cas d'espèce, j'ai quand même l'impression que les chances pour que notre resquilleur soit une oie blanche sont faibles et le fait d'utiliser un vocabulaire volontairement vague pour en persuader les journalistes me semble être simplement de la basse politique pré-électorale necessitant vos lumières mais pas votre vindicte.

Délicatesse, courtoisie et tact ne nuisent pas.

Bien à vous

A me relire, je me contente de le traiter de Lucius Malfoy et de dire que ses propos sont à vomir. Ses propos, pas lui. Je maintiens donc en l'état.

Eolas

18. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:27 par Clems

Il faudra un jour s'interroger sur la réalité des faits et sur ce contrôle de ticket.

Tous ceux qui passent à gare du nord fréquemment savent que les portiques sont régulièrement et même en permanence ouverts. Je ne vois donc pas la nécessité de sauter au dessus vu que tout est ouvert et généralement systématiquement sur le point d'accueil et de surveillance de la ratp.

La seule chose que je vois c'est des contrôles d'identité.

Pour aller régulièrement visiter le commissariat de la Gare du nord, je vous assure que les portiques sont bien clos et que je dois appeler à l'interphone pour qu'on me donne l'entrant. Sauf de nuit, il est vrai. Mais là, c'est après une heure du mat'

Eolas

19. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:33 par cédric

Rien à voir Maitre mais si vous manquiez de sujet à commenter, celui-ci m'intéresserait.

fr.today.reuters.com/news...

merci

Je ne manque pas de sujets à commenter mais de temps pour les commenter.

Eolas

20. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:38 par serdan

Le ministre dit :"Le procureur de la République a fait savoir qu'il y aurait des suites et je souhaite naturellement que la justice, l'autorité judiciaire puisse, au nom de la société, apporter les réponses les plus adaptées"

je trouve bizarre l'expression 'je souhaite naturellement que la justice...'. Si cela n'est pas une intervention claire du ministre de l'Intérieur pour une action précise de la Justice.

Quoi de plus 'naturel' ... :-/

"apporter les réponses les plus adaptées"... Vous appelez ça une action précise ?

Eolas

21. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:40 par serdan

@ Patnprivate

"les approximations de langage de nos hommes politiques"
Ce ne sont pas des approximations mais un choix clair de mots !

22. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:41 par Buse

Eolas, une question de la plus haute importance : le point eolas est-il applicable au sujet du ministre successeur ?

Non ; il suit la personne et non la fonction.

Eolas

23. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:42 par Sartorius

Cet abus de langage (parler de "récidiviste") est-il grave au point de devenir une arme contre ce ministre?

J'ai du mal à imaginer que toutes les personnes interrogées sur cette affaire puissent prendre le temps à la télé (temps qui n'est pas extensible à l'infini) pour utiliser et expliquer l'utilisation de termes juridiques complexes.

Ca se passe tout le temps comme ca dans ce genre de réactions. Les termes sont toujours approximatifs et résument au maximum.

PS: J'ai lu sur un forum qu'un Foot Locker avait été pillé alors que le Yves Rocher voisin était intact. Est-ce anormal que cette "information" m'ait fait sourire?

A lire l'article sur lequel je m'appuie, il a eu tout le temps de spécifier récidiviste et "faisant l'objet de 22 signalements". D'autant qu'il lui aurait suffit de ne PAS utiliser le terme de récidiviste, ce qui ne lui aurait pas fait perdre de temps, mais lui en aurait fait gagner.

Eolas

24. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:46 par Avocat Breton

Et dire que ce type, qui ne semble guère connaître les finesses du droit pénal, entretient une relation intime avec cette si charmante Marie DRUCKER alors que dans les semaines à venir il n'aura guère de temps à lui consacrer, passant son temps à déblatérer des bêtises tandis qu'elle s'ennuiera profondément puisqu'elle est écartée du Soir 3.

Je suis donc volontaire pour passer quelque temps avec elle afin de lui expliquer ce que sont un récidiviste et un casier judiciaire.

25. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:53 par Celui

Je proteste énergiquement, ce n'est pas Baroin, mais Jan Peter Balkenende, le chef du gouvernement néerlandais qui est Harry Potter.

(upload.wikimedia.org/wiki...

26. Le mercredi 28 mars 2007 à 17:55 par f

Il y a de nombreuses video de ces evenement sur internet dont une partie relaye par le monde. Ce sera peut etre le moment de verifier si la loi anti happy slapping est efficace (ce quotidien peut il etre poursuivi?)

Comment ? Vous n'avez pas lu Diner's room ?

Eolas

27. Le mercredi 28 mars 2007 à 18:01 par Neville

Il en a de la chance, le nouveau Ministre de l'Intérieur.

1) malgré son mandat local, de ne pas se faire surnommer, du moins pour l'instant encore, "l'andouille de Troyes" ;

2) de ne pas s'être fait décerner un prix Busiris par vous-même, puisque ses propos sur le "récidiviste" semblent , à mon humble avis, constituer une " affirmation juridiquement aberrante, si possible contradictoire, teintée de mauvaise foi et mue par l'opportunité politique plus que par le respect du droit." Sans trahir le secret des délibérations du jury, constitué par vous-même, présidant à l'attribution de ce prix, peut-on savoir pourquoi il y a échappé ?

Le prix a été refusé au premier tour de scrutin, car l'affirmation n'est pas aberrante, mais seulement hautement douteuse.

Eolas

28. Le mercredi 28 mars 2007 à 18:02 par Tschok

Mon cher Eolas,

Votre réponse à Marc, à propos du monopole de la parole partiale ou partielle fût la bonne.

La liberté d'expression inclut celle de dire des conneries.

En laisser le monople au ministre de l'intérieur serait nous priver d'un plaisir auquel il a l'air de goûter avec une férocité qui donne le ton de ce que sera l'exercice de ses nouvelles fonctions.

29. Le mercredi 28 mars 2007 à 18:07 par Celui

@f. Normalement non, Le Monde ne peut pas être poursuivi puisqu'il la diffusion de ces vidéos "résulte de l'exercice normal d'une profession ayant pour objet d'informer le public" www.legifrance.gouv.fr/WA...

30. Le mercredi 28 mars 2007 à 18:14 par gil

En pleine période électorale, chaque parti a récupéré cet incident, avec l'UMP nous resservant une louchée de récidivistes, et la gauche une bonne dose de "c'est-de-la-faute-a-sarko".

Il ne manquerait plus que le vent de folie ayant soufflé sur Gare du Nord soit porteur de micro-particules d'OGM...

Non point : la mise à sac de ces boutiques montre bien que c'est le libéralisme qui est cause de tout.

Eolas

31. Le mercredi 28 mars 2007 à 18:48 par Jylam

@Neville: La spécialité de Troyes, c'est l'andouillette :)

32. Le mercredi 28 mars 2007 à 19:17 par meow

A propos de l'autre "remous", l'arrestation d'un grand pere Chinois rue Rampal , le procureur a indiqué " les policiers ont agi dans le cadre de réquisitions du parquet sur les étrangers (en situation irrégulière, ndlr) et le port d'armes prohibées qui prévoyaient des contrôles d'identité mardi entre 16H30 et 18H30"
Juste une question de bon sens , est ce une bonne idée de traquer les porteurs d'arme devant les écoles maternelle et à l'heure de la sortie ?
Si jamais il y en a un qui dégaine, il se passe quoi ?

33. Le mercredi 28 mars 2007 à 19:54 par zadvocate

"Merci des cette mise en lumière de propos prononcés certainement à la va-vite et probablement pour passer pour "le bon élève" qui suit les préceptes de son "maître""

Propos prononcé à la va-vite ? Hum, on parle tout de même d'un ministre de la république qui est entouré de services qui n'auront pas manqué de lui expliquer ce qu'est le STIC s'il ne le sait déjà et surement de conseillers en communication puisque nous sommes en pleine campagne !

Et puis un ministre responsable ne prononce pas des paroles à la va vite, en tout cas pas devant les caméras et micros comme il l'a fait.

Je partage l'avis d'Eolas. Le plus regretable c'est de retrouver parfois ce même discours dans la bouche d'un parquetier à l'audience.

Quant aux faits en eux-mêmes, il aurait peut-être fallu attendre d'en savoir plus avant de se prononcer sur les responsabilités de X ou Y et de la responsabilité des forces de l'ordre dans ce qui s'est passé.

Pour répondre à neow, je vous invite à visionner quelques vidéos des "incidents" devant l'école à propos de ce grand père interpellé par les policiers.

On ne voit jamais l'interpellation en elle-même mais la suite est interressante car on y voit des policiers surtout un actif (il crie seulement à ses collègues de faire avancer la voiture en tentant d'écarter les gens) mais qui reste d'un zen à toute épreuve malgré la foule qui tente d'empecher le véhicule dans lequel ce trouve le grand père de repartir, malgré les bousculades à l'encontre de ses collègues et les coups portés sur la voiture.

On dénonce souvent l'attitude des policiers et on a parfois raison de le faire mais la franchement ...

(sous reserves du déroulement de l'interpellation lui-même qui n'est pas sur la vidéo)

www.dailymotion.com/relev...

34. Le mercredi 28 mars 2007 à 20:16 par Nicolas

@zadvocate : je vous remercie de confirmer ce qu'il m'avait semblé aussi. Entre les excités vociférants et les policiers actifs certes mais ne se départissant pas de leur calme (moi, ça m'aurait agacé de me faire beugler dessus par des hystériques), je voyais pas très bien la justification des commentaires ("j'ai honte d'être français", "heures les plus sombres..." et tout ça...) horrifiés.

35. Le mercredi 28 mars 2007 à 20:18 par Passant

Heureux de vous revoir si plein d'aisance sur ces thèmes visiblement si chers à vos yeux : et, croyez-moi, ça rassure.

36. Le mercredi 28 mars 2007 à 20:24 par Set

Oué ben la "qualité" du STIC n'empêche malheureusement pas les préfets d'en user et abuser pour refuser les agréments nécessaires pour exercer certaines professions (vigiles par exemple) donc il faut vraiment être très vigilant avec ce fichier car il a un peu trop tendance à servir de "casier judiciaire bis" et pas de relevée de condamnation possible dans ce cas, c'est la CNIL ou le TA...

37. Le mercredi 28 mars 2007 à 20:32 par Lucas Clermont

Il est sûr qu'en campagne électorale, il y a des imprécisions et des raccourcis. Simplement dans ce cas on se trouve dans un sujet sensible, et dangereux. On renforce l'amalgame étranger - insécurité, et l'on cherche à renforcer la légitimité de lois liberticides.

Ce qui est encore plus dangereux, c'est que la manœuvre est maladroite et masque de façon imparfaite l'échec de la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy fondée sur les résultat statistiques et non sur la qualité de la relation avec les citoyens. Cette intrusion du thème de la sécurité, et le rappel des semaines d'émeutes de 2005 à si peu de jours du premier tour va compliquer le jeu démocratique. Dans une vingtaine de jours quand les sondages auront cessé leur sarabande abracadabrante, je n'aimerais pas être à la place des progressistes plutôt de droite qui risquent de réaliser que le choix ne sera qu'entre Royal et Sarkozy.


P.-S. Voyons si j'ai bien compris. La présomption d'innocence c'est quand le lien vers le deuxième drapeau tricolore annoncé dans le billet ne s'ouvre pas et qu'on conclut que ce sera nécessairement le drapeau espagnol ou suisse. Pas le drapeau ou le maillot anglais ou le maillot du Stade Français, rose avec des machins d'une autre couleur.

38. Le mercredi 28 mars 2007 à 20:34 par Clems

Sauf que le ministère nous informe que les préfets avaient pour consigne de ne pas procéder à ce type d'interpellations devant les écoles....

Effectivement cela peut provoquer le gazage des enfants ce qui n'est pas une riche idée même en cas d'oeil sec en cas de port des lentilles.

On se casse le c*l pour qu'ils ne respirent pas la pollution avec des poussettes à la bonne hauteur ce n'est pas pour se les faire ensuite intoxiqués par le premier bataillon de spartiate venus.

Et je vous raconte pas le traumatisme psychologique," maman j'ai un policier sous mon lit" pendant des mois. Heureusement on va pouvoir leur envoyer la cellule psychologique.

Point bénéfique, cela va remplacer efficacement le père fouettard pour les obliger à faire leurs devoirs " si tu ne fais pas tes devoirs, je te vole ta carte d'identité, tu sais qui viendra dans ce cas, hein ?"

Enfin tout ceci fleure bon le bon sens, c'est vrai que troubler l'ordre public pres des écoles et contrôler les tickets des voyageurs dans des zones ou tout le monde peut passer gratos cela nous manquait vraiment en période électorale.


Ce sont les procureurs, pas les préfets, qui font procéder à ces interpellations.

Eolas

39. Le mercredi 28 mars 2007 à 21:36 par poissonbleub

bonsoir
petite remarque concernant la vidéo devant l école mentionnées precedement (telélibre) et les autres que l on pouvaient voir via le journal le Monde :elles s arrentent avant que les policiers utilisent des lacrymogénes et dans le cas de télé libre parce que un policier lui arrache sa caméra...Donc les conclusions sur l exemplarité du comportements des policiers me parait rapide ...mais n est ce pas ce que l on cherche a nous communiquer ?

40. Le mercredi 28 mars 2007 à 21:49 par Matthieu

Moi ce que je trouve étrange dans cette histoire, que c'est rien n'a été fait pour fermer la gare dès que la situation a commencé à dégénérer :
- sur le site de la ratp on parlait "d'incident voyageur" (et seulement pour le metro, rien pour le rer), aucune annonce sur les moniteurs qui affiche les prochains rer
- dans la gare (à 18h30) aucune information (annonce que les correspondance entre le rer et le metro sont bloquée et qu'il faut utiliser les accès extérieur). Aucun personnel a l'entrée pour dissuader les voyageurs d'entrer. Certains passages complétement remplit de monde (qui doivent attendre les metros qui ne s'arrete plus).
- Le RER B était toujours en service (la ligne 2 surement).
- pas d'evacuation des passants qui observait la situation d'en haut (un peu comme au cirque)

A croire qu'on cherchait à faire dégénerer encore plus la situation (en permettant à d'éventuel casseur alléché par la situation d'arriver sur les lieux) et qu'on aurait pas craché sur quelques dégats collatéraux (passant blessé, ...)

Je ne crois pas que quiconque avait intérêt à ce que la situation dégénère. Mais la gare du nord est un noeud de circulation qu'il est impensable de fermer à l'heure de pointe.

Eolas

41. Le mercredi 28 mars 2007 à 21:58 par Michel

"Je m'interroge simplement sur le fait que le banal contrôle d'un voyageur sans ticket, qui, s'il s'était échappé, aurait fait perdre 45 euros à la RATP, dégénère à ce point en sept heures d'émeute en plein Paris."

Heureux Maitre,

Vous ne prenez donc pas souvent le RER B, et vous ne vivez pas en banlieue.

Pour controler les billets dans les trains les controleurs se mettent à cinq, mais pas aux heures de pointe. Car il suffit d'un contrevenant qui refuse de donner son identité pour les bloquer tous les cinq pendant un bon quart d'heure. Pas trés efficace comme controle.

Les controles effcaces ont lieu en gare. Et les controleurs qui sont à quinze, sont accompagné d'un ou deux cars de CNRS. Là, cela marche, mais les belles âmes apellent cela de la provocation.

Et être contrôleur peut être dangereux. La jeune femme d'un collègue a été tabassée il y a 15 jours dans le RER C. Employée SNCF elle rejoignait sa gare. Ce Week End là, il y a eu 7 ou 8 agressions d'employé SNCF su la ligne C. Personne n'en a parlé aux infos. Que des employés SNCF se fassent tabasser, c'est banal, voire presque normal.

J'ai parlé de tout cela sur le blog de Dupin, mais personne n'a réagi. ericdupin.blogs.com/murmu...

Au fait, ma belle fille était hier soir gare du nord. Elle a eu très peur et elle est rentrée en taxi. Elle avait été aussi aux Invalides lors des émeutes. Dans les cas, entre les émeutiers et la police.

Comprenez que vos arguments juridico sémantiques sur le mot "récidiviste" au lieu de "connu des services de police pour des faits de violence", ou sur le fait que la RATP aurait du laisser filer le contrevenant et ses 45 euros, ont bien peu de poids.




Face à vos préjugés, ils sont comme plume au vent, en effet. Vous n'y étiez pas;, vous ne connaissez pas le principal intéressé, mais il paiera pourles autres. Si ce n'est lui, c'est donc son frère. Ou un des siens. On me l'a dit. Il faut que je me venge... Je retourne à mes arguments juridico sémantiques. Je leur trouve meilleur goût.

Eolas

42. Le mercredi 28 mars 2007 à 22:02 par zadvocate

Poissonbleub, ce que vous dites est contredit par certaines autres vidéos. Les personnes présentes évoquent l'usage de gaz juste après l'interpellation et pas après. (ce qui n'est pas plus malin on est d'accord à proximité d'enfants)

D'ailleurs si on regarde la vidéo jusqu'au bout, on voit la voiture de police qui fini par partir (regardez donc la vidéo filmée par karl zero de son balcon).

De plus, sur l'une des vidéos quelqu'un explique que l'interpellation a eu lieu dans un café à proximité de l'école.

J'avoue qu'on s'y perd :)

Quoi qu'il en soit l'attitude des policiers sur la vidéo que j'ai linkée ne m'apparaît pas anormale. Pour ce qui s'est passé avant je ne peux pas juger je n'y étais pas.

43. Le mercredi 28 mars 2007 à 22:21 par Raph

41 : "accompagné d'un ou deux cars de CNRS"
a vi.. Les étudiants sont une aide précieuse pour la RATP

44. Le mercredi 28 mars 2007 à 22:29 par yves

L'ancien ministre trouvant scandaleux qu'on puisse trouver anormal de s'en prendre à un individu qui voyage sans ticket, il m'est revenu en mémoire ce délit d'infraction habituelle qui ressemble à une assignation à domicile pour pauvres, tant que la gratuité des transports en commun ne leur sera pas accordée.

Et un chanson m'a trotté dans la tête:

Quand je croise un voleur malchanceux,
Poursuivi par un cul-terreux,
Je lance la jambe et pourquoi le taire
le cul-terreux se retrouve par terre.

Et que l'intervention des forces de l'ordre provoque une échauffouré m'en a rappelé une autre, de chanson. Du même auteur:

Et sous tous les cieux sans vergogne,
C'est un usage bien établi
Dès qu'il s'agit de rosser les cognes
Tout le monde se réconcilie.

Tout cela étant dit pour ramener à leur juste niveau une "émeute" qui n'en est pas vraiment une. Mais le vocabulaire employé par les journalistes fait sûrement plus pour multiplier ce genre de faits que les faits eux mêmes.

45. Le mercredi 28 mars 2007 à 22:48 par La jeune innocence

Des fois je demande à quoi peut bien servir la prison (déjà que ceux qui y passent ressortent avec encore plus la haine que quand ils sont rentrés) et surtout quand certains continue à remettre sur le dos, de ceux qui viennent de purger leur peine, les fautes qu'ils ont faites. Ils ont payé leur dette, non ? Sinon, ça sert à rien qu'ils aillent en prison.

Et ce qui m'inquiète, c'est qu'aujourd'hui les institutions en France n'inspirent plus du tout confiance. Je dirais même plus, elles inspirent la méfiance, voire même la défiance… c'est inquiétant. La justice (en réaction à Outreau ?), la police (des parents ordinaires qui se révoltent, des voyageurs de transport en commun qui se révoltent…) et sans parler des institutions qui étaient sensées aider les français(es) à retrouver un emploi (ANPE, etc.). En fait, ça fait une fracture de plus. C'est vraiment une période bien sombre (pour certains).

Oui, enfin, la prison ne fait pas obstacle à la récidive, sauf à s'infliger à soi même une cécité bien étrange.

Eolas

46. Le mercredi 28 mars 2007 à 22:49 par Irène Delse

Maester avait raison, Sarkozy lui a bien refilé sa baguette magique...
maester.over-blog.com/art...

47. Le mercredi 28 mars 2007 à 22:55 par La jeune innocence

Et puis, il y en a d'autres qui voyagent sans titre de transport… et des célèbres ! Qui s'en souvient ? expositions.bnf.fr/afp/gr...

48. Le mercredi 28 mars 2007 à 23:25 par RG

Bonsoir cher confrere
Oui bof un blog de plus contre SARKOZY
et JMP fait de plus en plus de score
grace a qui?

Bravo, cher confrère. Vous avez magnifiquement résumé mon blog. Votre sens de la synthèse doit rendre vos plaidoiries fascinantes.

Eolas

49. Le mercredi 28 mars 2007 à 23:53 par Alban

L'ancien ministre Sarkozy ne parle pas de "22 affaires signalées" mais de de "22 délits":

«Nicolas Sarkozy a dénoncé "deux candidats à l'élection présidentielle" qui "ont osé prendre la défense d'un individu connu pour 22 délits, qui se permet de frauder (...) et qui, une fois interpellé, se permet de frapper des fonctionnaires"»
tempsreel.nouvelobs.com/d...

Le candidat Sarkozy a-t-il accès illégalement à des documents confidentiels ? Et 22 délits, sans aucune interdiction du territoire ? Ha. Ha. Ha.

Eolas

50. Le mercredi 28 mars 2007 à 23:55 par Jean

Quand il y aura un mort, un vrai, à mettre au cimetiere, avec un caveau, une dalle de marbre et une famille dans le deuil,
que cela soit un policier, ou un jeune qui se défoule, ou un dommage colatéral, (ou memes plusieurs RIP: repose en paix..):
tout le monde continuera à compter les points,
sans se soucier du déminage qu'il manque et qu'il a manqué.
Mais quelle est la valeur de la vie aujourdhui..
Je ne trouve plus mes mots et je ne voulais pas vraiment commenté, la paix est un choix (global et individuel), dominer en est un autre, etc..

51. Le jeudi 29 mars 2007 à 00:26 par ALCYONS- Marie-Christine BLIN

@ Me Eolas

Il semble que Sarkozy jette un oeil sur votre blog ou le fasse lire par des collaborateurs car il a indiqué dans la dernière mouture de son projet relatif aux multirécidivistes qu'il faudrait que la récidive et la multirécidive soient définies en fonction de la nouvelle législation qu'il appelle de ses voeux !

52. Le jeudi 29 mars 2007 à 00:30 par Le Chevalier Bayard

" Les maux de l'insécurité et les mots pour le dire " : où le discours dominant sécuritaire, dans le champ politique et journalistique, entretient la doxa.

La violence reviendrait-elle en force (si j'ose dire) à 25 jours du premier tour électoral ?

Deux événements récents où la violence renvoie aux mots de ceux qui les prononcent.

Des mots simples, voire simplistes que tout le monde comprend ( "Je le dis comme je le pense" comme dit l'autre !) : voyou, récidiviste, racaille....!

Dans "Démocratie en Amérique" Tocqueville rappelle : "qu'il faut toujours se méfier de ceux qui prétendent enfermer par des formules (mots) simplistes la complexité des processus sociaux-politiques".

A ce propos, Raymond Aron aimait dire que :

« Je suis arrivé à Tocqueville à partir du marxisme, de la philosophie allemande et de l'observation du monde présent... Je pense presque malgré moi à prendre plus d'intérêt aux mystères du Capital qu'à la prose limpide et triste de la Démocratie en Amérique. Mes conclusions appartiennent à l'école anglaise, ma formation vient de l'école allemande ». Tout cela parce que « j'ai lu et relu les livres de Marx depuis 35 ans » (Les Etapes de la pensée sociologique, Introduction).

Raymond Aron était un homme de droite et, non sans humour, prétendait qu'il était "marxien" et non pas marxiste.

Ou voulez-vous en venir me direz-vous ?

J' y viens !

Dans le "Capital" de Marx, précisément, la classe sociale la moins politisée est celle qui n'a pas de conscience politique elle est donc située sous le prolétariat.

Cette classe sociale (les sous prolétaires) est la plus dangereuse car elle peut servir de force d'appoint pour..... la bourgoisie !

A cet égard, et depuis un article dans le Monde du 1er avril 2005 (qui soutient ouvertement, paraît-il, le président de l'UMP), certains sociologues reprennent même l'expression allemande de " lumpenproletariat" (prolétariat en haillons, de "lumpen" = gueux et "proletariat") pour désigner les jeunes casseurs exclus (les chômeurs, les rmistes, les déclassés, les voyous, les récidivites...la "racaille" en somme).

Selon l'analyse de ces sociologues, dans la société de consommation à laquelle ils aspirent en se livrant à des violences urbaines ou à du vandalisme et à des aggressions lors de manifestations politiques de gauche, lesdits sous prolétaires, contribuent à renforcer les cercles vicieux d'exclusion, les discours sécuritaires de la droite et de l'extrême-droite et participent ainsi à discréditer les mouvements sociaux et les revendications sociales (Exemple : lors des manifestations contre le CPE au printemps 2006 - certains se disaient même publiquement "anti-çaisfran", voire pour certains d'entre "anti-blancs").

"L'utilisation des casseurs", dans le champ politique et médiatique, sert alors un discours idéologique sécuritaire qui permet, dans un système qui fonctionne à l'émotion, à envoyer des décharges émotionnelles de plus en plus grandes dans l'opinion publique et c'est cette pédagogie (d'opinion) qui masque les véritables causes des maux auquels les politiques ne peuvent répondre dans l'immédiateté.

Dès le premier tour de l'élection, il faut donc prendre garde aux mots qui ne répondent pas aux maux !





53. Le jeudi 29 mars 2007 à 06:59 par Erasmos

Lorsque la seule vue d'un uniforme, la vue de la force publique représentatnt l'état suffit à déclencher une émeute, nous sommes dans une situation insurrectionnelle non ? A qui la faute ? On pourra toujours gloser sur qui a dit quoi et qui a fait quoi (ce matin on énumérait le casier judiciaire sur la radio du service publique). Il n'empêche que les gens qui sont stigmatisés par le pouvoir depuis cinq ans en ont marre et ils se révoltent. A force de pousser ces personnes au désespoir et de les maintenir dans l'humiliation permanente, elles ont des réaction désespérées. Une émeute n'est pas la révolution, c'est pire, car les cibles des émeutiers sont aléatoires.

54. Le jeudi 29 mars 2007 à 08:21 par YR

Comme le commentaire 53, j'ai entendu ce matin l'énumération sur France Inter, radio dit de service public, des torts de la personne sans billet.

Congolais ... arrêté à 16 ans ... vol ... etc

Litanie de faits pour dire quoi ?

Que ce type était sans papier ? Qu'il était déjà "connu des services de police" ? Qu'il n'aurait donc pas du être libre ? Qu'il n'aurait pas du être encore en France ?

Je ne le saurait pas, ayant coupé la radio à cet instant.

Je suppose qu'elle aura mis cela en perspective, expliquant pourquoi un gamin de 16 arrêté pour vol, quand bien même il seriat congolais, ne se retrouve pas automatiquement dans un avion pour Brazza.

Que ceux qui ont entendu la chronique jusqu'au bout me le confirment...

Arrêté à 16 ans... Il en a 33. Il est depuis 16 ans en France ? Il est sans papier depuis ses 18 ans ? Pas le droit de travailler, avec comme seule perspective aller vivre dans un pays qu'il ne connaît pas ? Et il ose ne pas payer son ticket de métro ? Qu'on rouvre le bagne !
PS : c'était dans quelle émission ?

Eolas

55. Le jeudi 29 mars 2007 à 09:03 par ml

Ce qui est amusant, c'est qu'en passant à Gare du Nord le lendemain matin, tôt, pour aller bosser, je m'attendais à voir le chaos s'étaler sous mes yeux. Eh bien, rien, que dalle. Pas un seul bout de verre, ni une vitrine cassée. On m'aurait menti ?? Ces jeunes (qui ont apparemment 32 ans, je ne sais pas bien quand est-ce qu'on cesse d'être jeune) n'auraient pas mis la Gare du Nord à feu et à sang.
Ou alors ils ont une équipe de nuit qui répare tout en quelques heures, vitrines comprises ??
Je m'interroge...

Oui, les débris ont été nettoyés immédiatement ; quant aux vitrines, elles ont bien été brisées, je les ai vues.

Eolas

56. Le jeudi 29 mars 2007 à 09:28 par christian17

Pour confirmer que les politiques détournent la réalité, voici ce que deviennent les 22 signalements dans la bouche de mr Sarkozy lors d'un meeting hier (source le Monde)
www.lemonde.fr/web/articl...
"Quand je pense que deux candidats à l'élection présidentielle ont osé prendre la défense d'un individu connu pour 22 délits"
voila on a vite fait de transformer ces 22 signalements du STIC en 22 délits ... désolant et triste ! même dangereux.

57. Le jeudi 29 mars 2007 à 09:29 par alkaseltzer

musicien, artiste sans le sous,
chose que je ne fais plus, il y a 6-7 ans je voyageai sans payer.
de nature calme et diplomate, j'ai toujours obtempéré (normal).
oui leur travail est de nature ingrate,
cela n'empeche qu'il sont loin d'etres tous intelligents, calmes et diplomates
(c'est pourtant là que devrait etre leur force, j'insiste).
j'en ai rencontré qui étaient tres agreables, mais il est indeniable
qu'une grosse partie fait preuve d'une forme de violence voire de fascisme
je m'éloigne du sujet mais les commentaires des 'bien-pensant'
qui n'ont jamais su de quoi il en retournait me revoltent un peu.
quand à la suite, ERASMOS (53) a tres bien resumé.

58. Le jeudi 29 mars 2007 à 10:26 par jb_romain

Bonjour,

Je comprend bien votre scrupule de professionnel M.Eolas, mais j'aurai tout de même deux remarques :

- "Mais tenter de justifier l'action des forces de l'ordre en insinuant que ce serait la faute d'un sans papier récidiviste, c'est à vomir."

Il me semble quand même que l'intervention policière est quand même du au gars en question. Si il n'avait pas agressé les contrôleur rien ne se serait produit. Il y a même une dose de mauvaise foi à prétendre que la cause de l'affaire est un resquillage:
"sur le fait que le banal contrôle d'un voyageur sans ticket, qui, s'il s'était échappé, aurait fait perdre 45 euros à la RATP"
La cause me parait plutôt être la violence du gars qui à provoqué l'intervention de la police. Ce n'est pas du tout la même chose. Mais il est vrai que la violence contre les contrôleur est un fait banal.

Cette remarque est sur les faits tel que nous les connaissons, c'est une question de point de vu et je ne veux pas polémiquer avec vous sur ce sujet.

La violence de cette personne, à la supposer établie, est à l'origine de son arrestation et des poursuites subséquentes dont il fait l'objet. Pas la cause des sept heures d'affrontement avec la police et des vols et dégradations qui ont suivi. Le fait qu'il soit fiché ou comme l'agneau qui vient de naître ne rend pas ces incidents violents plus ou moins normaux ou acceptable : dès lors, pour quoi le stigmatiser ainsi publiquement, à 24 heures de son jugement ?



- Ensuite je vous rappelle qu'a l'heure où le ministre à fait cette déclaration, des rumeurs fantasques circulaient. Relayées par les médias ( un enfant de 14 ans au bras cassé, femme molestée etc ). L'opposition commençait déjà à exploiter l'affaire, et il convenait de réagir.

Ce n'est pas le principe de la réaction que je critique, mais sa forme. Pour ma part, je n'ai découvert ces rumeurs que bien après avoir ouï le ministre, et rédigé mon billet.



Je n'approuve pas l'attitude de Barouin, je dis juste que si le système médiatique, l'opposition, avaient fait preuve eux aussi de plus de prudence, le ministre n'aurait peut-être pas eu à faire cette sortie critiquable.

D'accord sur la récupération opportuniste par l'opposition. En période électorale, qu'attendre d'autre hélas ?



Il me semble donc que vous pourriez étendre votre critique non seulement au ministre actuel mais aussi à ceux qui sont susceptibles d'assurer des responsabilités gouvernementales (Verts, Communistes et J.Dray). Barouin n'est qu'un acteur d'un système global et on ne peut se focaliser sur lui et faire comme si le contexte n'existait pas.

Monsieur Baroin est ministre et s'exprimait en tant que tel, pas "suscpetible d'exercer des responsabilités". IL les exerce : je le traite donc en responsable.



Le poste de ministre de l'intérieur reste un poste politique. Ce n'est pas un poste de technicien. C'est un poste exposé aux critiques de l'opposition qui s'embarrasse elle aussi rarement des réalités judiciaires. C'est un poste qui s'adresse à des béotiens, ou il faut marquer les esprits. Aussi si votre critique est certainement juste, je la trouve malgré tout sans beaucoup d'impact.

Vous n'avez pas idée des aspects techniques que traite le ministre de l'intérieur, visiblement.



Car si Barouin à sans doute tort selon votre point de vue de juriste son intervention à eu un impact fort sur l'opinion publique, aussi Barouin selon mon point de vu -Politique- à réussi son entrée. Et c'est ça qui fait gagner ou perdre des élections. Pas le satisfécit de quelques professionnels éclairés.

Quand le droit s'efface devant le poids de l'opinion publique, on n'est plus en République. Question de point de vue, effectivement.



Bonne journée.

A vous aussi.

59. Le jeudi 29 mars 2007 à 10:27 par Michel

"Vous n'y étiez pas; vous ne connaissez pas le principal intéressé, mais il paiera pourles autres. "

Vous êtes avocat, defendre le principal intéressé est votre rôle.

Non. Je défends mes clients. Tel est mon rôle. Quand je défends ce monsieur qui ne l'est pas, c'est en tant que citoyen.



Dire que l'intéressé paiera pour les autres, c'est laisser entendre que la justice est mal rendue en france. Vu la nature du délit, le jugement sera fait par un juge professionnel peu sensible aux émotions des simples citoyens. Avez vous voulu dire que cette mauvaise justice sera rendue par votre collègue juge, que vous côtoyez tous les jours.

Les juges qui statueront cet après midi ne sont pas mes collègues, je suis avocat. Et le fait que je ne mets pas en doute leur probité et leur conscience professionnelle ne permet pas pour autant au pouvoir politique d'intervenir dans un dossier aux mains de la justice en faisant des pressions par déclarations médiatiques.



A moins que votre phrase laisse entendre que je souhaite que l'intéressé paie pour les autre. Qu'en savez vous ? Seriez vous donc en train de me faire un procès d'intention, vous Eolas ?

Non, j'ai du mal vous comprendre !

Vous avez dit:

"Je m'interroge simplement sur le fait que le banal contrôle d'un voyageur sans ticket, qui, s'il s'était échappé, aurait fait perdre 45 euros à la RATP, dégénère à ce point en sept heures d'émeute en plein Paris."

Que proposez vous ? Faut-il sanctionner les voyageurs sans ticket ? A ma connaissance cela ne se fait nulle part. Prenant régulièrement le RER B, je vous ai simplement raconté comment les contrôles se font, et avec quel difficultés et quel peu d'efficacité ils se font. J'ajoute, que lorsque je rentre le soir, il est extrèmement courant qu'un voyageur sans ticket passe le portillon avec moi. Il doit y avoir 10% de voyageurs sans ticket.

C'est à mo ntour de ne pas vous comprendre : vouliez vous dire : "faut-il renoncer à sanctionner les voyageurs sans ticket", non ?



Je pense, mais vous pouvez penser autrement, qu'il est important de faire respecter la règle en sanctionnant les voyageurs sans ticket. Ne pas le faire, ne pas sanctionner la petite infraction, le petit délit, c'est être lâche et laisser s'installer l'impunité qui met en danger la paix civile. Notre société est lâche, car elle se montre incapable de sanctionner la petite infraction et le petit délit.

Je suis ainsi fait que je souffre plus une injustice qu'un désordre. Et je préfère largement qu'un sans papier voyage gratis que de voir des magasins pillés.



Le meilleurs example est celui des parmètres à pièce qui ont été remplacés par des parcmètres à carte. Tout cela parce que des enfants de 12 ans pillaient les parcmètres. Ces enfants avaient des parents, des parents responsables des actes de leurs enfants, mais notre société n'a pas su ou pas voulu demander des comptes aux parents.

Des enfants de 12 ans ? Parce que les adultes avaient trop de respect pour les parcmètres ?



Vous êtes mieux placé que moi pour savoir pourquoi. J'aimerais connaitre votre opinion au sujet des petits délits. Comment faire pour que les auteurs des petits délits, majeurs ou mineur, aient simplement intérêt à arréter de les commettre. Comment agir, sur qui agir ?

Mais peut être préférez vous retourner à vos "arguments juridico sémantiques" qui ont "meilleur goût" mais qui ne résolvent pas les problèmes concrêts.

Ha, dommage. Si vous aviez demandé poliment, je vous aurais peut être répondu, mais votre ton final m'impose un silence méprisant.

Eolas

60. Le jeudi 29 mars 2007 à 10:49 par andoni

Toujours un grand plaisir à vous lire...
Juste un petit commentaire, histoire de glisser un (petit) caillou dans votre chaussure.
Vous avez inséré deux photos quand vous avez parlé de drapeaux BICOLORES, et donc j'y ai vu notamment le drapeau de l'Espagne Bourbonienne... j'aurais aimé voir plutôt le drapeau TROCOLORE de la république espagnole!
Je suis prêt à vous le fournir!

L'Epsagne étant un royaume, c'est bien le drapeau actuel que je pavoise.

Eolas

61. Le jeudi 29 mars 2007 à 10:49 par Bob

Quelques elements a preciser :

1- Maitre Eolas, dois-je vous rappeler que vous maltraitez ici l'un de vos confreres, Francois Baroin etant inscrit au Barreau de paris depuis 2001 ?

2- Merci de decrire le systeme du SPIC, qui pose reellement question. Mais 22 mentions dans cette base de donnees, ce n'est pas rien quand meme ? En sus du non paiment du billet de transport et de la qualite d'irregulier sur le territoire national.

3- Vous occultez la violence initiale de cette personne, qui, controlee, semble avoir agresse les agents de police et pris a temoin l'assistance ? Je crois que vous tapez un peu vite sur notre nouveau Ministre de l'Interieur , en oubliant que les coupables sont quand meme cette personne et les quelques 200 autres "jeunes" casseurs !!!!!!

Avant toutes choses, êtes vous le "Bob" qui m'apportait la contradiction sur mes billets sur le droit des étrangers ? Si tel est le cas, je suis ravi de voir que vous me lisez toujours. Sinon, vous êtes quand même le bienvenu, mais la peste soit de ces pseudos si banals.
1- J'ai également chahuté mes confrères Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, la confraternité m'impose de traiter tous mes confrères de la même façon.
2- Le STIP, pas le SPIC. Et pour ma part, j'approuve les magistrats qui se réfère au seul casier judiciaire national, qui est tenu selon des règles rigoureuses et sous le contrôle d'un magistrat, conditions que le STIC ne remplit pas. Outre le fait que sa nature si particulière suppose une confidentialité absolue que piétine joyeusement le ministre.
3-Je ne l'oublie pas. S'il y a eu rébellion, outrage ou violences, je ne vois aucune anomalie à ce qu'elle soit condamnée (elle passe en comparution immédiate cet après midi). Mais qu'elle se fasse traiter publiquement de récidiviste devant les caméras par le ministre de l'intérieur à la veille de son procès, ça me gratouille un peu. Enfin, cette personne étant en garde à vue au moment des faits, elle n'a rien à voir avec ces destructions et vols. Nul n'est pénalement responsable que de son propre fait.

Eolas

62. Le jeudi 29 mars 2007 à 12:21 par Pouet

www.lefigaro.fr/election-...

"Dossier" signifie réellement quelque chose, ou est-ce du vent ?

Je note l'absence du mot "condamnation". Et qu'i lest en France depuis l'age de dix ans ! Au nom du ciel ! 23 ans qu'il est en France, sans papiers. On se demande d'où vient son penchant associal.

Eolas

63. Le jeudi 29 mars 2007 à 12:22 par Le vrai Bob

Non maître, le Bob du commentaire n° 61 n'est pas le vrai Bob qui prenait tant de plaisir à discuter avec vous de notre complexe droit des étrangers, et qui en prend toujours à vous lire quand il arrive à sauver quelques minutes des tentacules de son harassant travail (vous me l'aviez dit, j'aurais du trouver un pseudo moins banal ...). Sur cette bien triste affaire de la Gare du nord, le seul commentaire que je me permettrai de faire est que la situation irrégulière du resquilleur n'est sans doute pas étrangère à sa réaction manifestement violente au moment de son interpellation (il savait ce qu'il risquait - la rétention puis l'éloignement, à moins de passer par la cas prison et l'ITF avant). Par ailleurs on aimerait bien savoir pourquoi l'arrêté de reconduite à la frontière pris à l'encontre de cette personne n'a pas été exécuté (il s'agit sans doute d'une RAF envoyée par voie postale avant la très salutaire réforme Sokozy du 24 juillet 2006 créant l'obligation de quitter le territoire français, réforme qui simplifie les procédures en matière de droit des étrangers sans diminuer les droits de ces derniers, nous pourrons en discuter un jour).

Les informations pleuvent sur cette affaire, il convient d'être prudent, mais je lis dans le Figaro, dans un article au ton sans ambiguïté, qu'il serait en France depuis l'âge de 10 ans (il en a 33 aujourd'hui). Je me demande si l'APRF est bien légal vis à vis de l'article 8, outre le fait que je ne mais aucune illusion sur les chances d'obtenir un laisser passer pour le Congo Brazzaville.

Eolas

64. Le jeudi 29 mars 2007 à 12:36 par jb_romain

"Vous n'avez pas idée des aspects techniques que traite le ministre de l'intérieur, visiblement."

Je me permet d'insister un poste de ministre est un poste politique et pas de technicien, sinon les ministres de la santé devraient toujours être médecin, de la défense militaire etc etc. Quand les experts font bien leur travail un décideur doit pouvoir trancher sans back ground technique.

"Quand le droit s'efface devant le poids de l'opinion publique, on n'est plus en République. Question de point de vue, effectivement."

Votre formulation est un peu grandiloquente.
A ma connaissance le droit n'est pas encore passé dans cette affaire -cet aprem non ?- et si l'individu s'estime diffamé ou quoi que soit d'autre il peut attaquer en justice le ministre nous en avons un exemple actuellement. Il me semble aussi que ce n'est vraiment pas la première fois -et pas la dernière- que l'opinion publique influe sur le droit, avons-nous alors jamais été en république ?

"La violence de cette personne, à la supposer établie, est à l'origine de son arrestation et des poursuites subséquentes dont il fait l'objet. Pas la cause des sept heures d'affrontement avec la police et des vols et dégradations qui ont suivi."

C'est la sa violence qui aurai déclenché l'arrestation non ? Qui a elle même déclenchée un mouvement chez certains passagers. De plus il a semble-t-il réclamé l'intervention du "public". Sans elle il n'y aurait quand même eu d'affrontement ?

65. Le jeudi 29 mars 2007 à 12:48 par Le vrai Bob

Effectivement s'il est là depuis l'âge de 10 ans, il est protégé contre toute reconduite à la frontière par les dispositions de l'article L 511-4 du code de l'entrée et du séjour des étrangers. Il est aussi protégé contre une expulsion, sauf nécessité impérieuse pour la sûreté de l'Etat (art. L 521-2 du CESEDA). Cela dit cela me paraîtrait étrange, les préfectures connaissant ces dispositions, ce type d'étrangers sont rarement l'objet de reconduites (et puis 23 années continues en France sans obtenir de titre, je n'ai jamais vu ça ; il pourrait même être français). Inutile de vous préciser que je ne suis pas un chaud partisan de beaucoup des "protections" accordées par les articles précités, qui comme quelques autres dispositions du code (et de la CEDH) protègent plus le fait accompli que la vie familiale. Mais ne nous fâchons pas tout de suite après nos retrouvailles.

66. Le jeudi 29 mars 2007 à 12:53 par Lucas Clermont

Quelques commentaires éclairent la manœuvre délibérée du ministère de l'intérieur : on se focalise sur le resquilleur, et on glose sur ses antécédents. C'est quand même plus raisonnable de mettre en cause un étranger que de faire le bilan d'une politique de sécurité pendant 5 ans.


P.-S. Cela dit, comme Baroin a peur de prendre l'avion lui aussi, c'est peut-être un problème de code noir. Je veux dire dans votre empressement à vous rendre au tribunal, vous avez pu mélanger les dossiers Baroin et Delarue. Delarue aurait très bien pu faire ces déclarations et Baroin peloter l'hôtesse.

67. Le jeudi 29 mars 2007 à 12:56 par YR

Pour répondre à Eolas suite à mon commentaire 54 : il s'agissait du 7-9 de France Inter, aux environs de 8h. Une intervention d'une journaliste dont je n'ai pas retenu le nom.
J'avoue que l'énervement qui m'a pris face à la litanie des faits reprochés à ce "sans-papier multirécidiviste" (marque déposée ?) m'a un peu brouillé l'esprit...
Il faudrait que je réécoute l'emission pour plus de précisions.

68. Le jeudi 29 mars 2007 à 13:20 par YR

Lu dans le figaro le palmarès du "sans-papier multirécidiviste". Un bon exercice de style pour bien pointer le danger (l'ennemi ?) : le noir, sans-papier, vivant en banlieue.

Extrait :
"À l'image de la nouvelle génération de petits caïds grenouillant au pied des barres HLM, Angelo H., alias « Berygueur » ou encore « Mavougou », a rapidement oublié le chemin de l'école pour rejoindre celui de la délinquance. Revisitant le Code pénal avec méthode, le jeune Congolais a fait dès 1990 l'objet de procédures pour violences volontaires, vols à l'étalage, port d'arme de quatrième catégorie (pistolet, fusil...) et sixième catégorie (couteau, batte de base-ball...), violences à agents, menaces et outrages à dépositaires du service public. À 32 ans, il affiche un impressionnant palmarès de vingt-deux dossiers, accumulés en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne, à Marseille, mais aussi dans le quartier de la gare du Nord. Dès février 1997, il y avait déjà été appréhendé pour violences volontaires."

Jolie plume au vitriol, à peine méprisante ("caïd grenouillant", "oublié l'école", "révisant avec méthode", "impressionnant palmarès").

"la nouvelle génération de petits caïds grenouillant au pied des barres HLM" : il existe donc plusieurs générations de caïds, dont la caractéristique est d'être au pied des barres HLM.

"oublié le chemin de l'école" : qui est obligatoire jusqu'à 16 ans. Aura t'on un début de piste d'explication pour savoir comment ce gamin s'est retrouvé hors de l'école ?

"avec méthode" : quelle méthode ? Article par article, ou la partie réglementaire d'abord ?

"1990... dès 1997" : quelle est l'intention derrière ces dates ?

Au final, un articulet qui porte en lui l'ensemble des clichés sur la jeunesse délinquante et qui accumule les non-dits, flattant l'imagination des partisans de l'ordre et de la sévérité : impuni depuis 1990, sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière mais encore sur le territoire français, 22 "dossiers" (pas des condamnations, pas des signalements, des "dossiers" ?)

Pourquoi encore cet énervement qui me gagne ?

69. Le jeudi 29 mars 2007 à 13:40 par Bob (le nouveau, mais pas pour autant usurpateur)

A lire : Incidents de la Gare du Nord : Angelo H vu par "Le Parisien" et "Le Figaro" - 29/03/2007
www.grioo.com/info9769.ht...

70. Le jeudi 29 mars 2007 à 14:38 par asol

Le principal reproche que je ferais à ce billet est que vous faites une analyse purement juridique de la parole d'un ministre qui s'adresse à des journalistes et donc à tout le monde, pas spécifiquement à des juristes.
Dire qu'il n'y a pas de récivide en matière de "voyage sans payer" c'est nier l'existence d'un vocabulaire autre que juridique. Même chose concernant la notion de "délit" qui dans l'acception générale est un fait illicite (c'est à dire contraire à la loi OU la morale).
Berf, je trouve que ce billet est un très mauvais procès fait au ministre.

Le ministre a décrit cette personne comme "un récidiviste défavorablement connu des services de police et de surcroît entré illégalement sur le territoire". Et je lui fais un mauvais procès en les lisant comme des termes juridiques ?

Eolas

71. Le jeudi 29 mars 2007 à 14:53 par Dicky Hervé

Commentaire de Michel
"J'aimerais connaitre votre opinion au sujet des petits délits. Comment faire pour que les auteurs des petits délits, majeurs ou mineur, aient simplement intérêt à arréter de les commettre. Comment agir, sur qui agir ?"
suivent quelques lignes d'insulte du commentateur et votre réponse (méritée)
"Ha, dommage. Si vous aviez demandé poliment, je vous aurais peut être répondu, mais votre ton final m'impose un silence méprisant."


mais si on vous le demande poliment, vous pouvez nous donner votre avis sur ce sujet ?
En particulier d'où sortez vous le sentiment (si du moins vous l'avez) que la célérité d'un jugement en renforcerait l'efficacité ?

72. Le jeudi 29 mars 2007 à 14:55 par Natacha

Il y a de plus en plus de sosies d'Harry Potter... En Suisse il y a Simmon Ammann champion de saut à ski www.tribuneindia.com/2002/20020215/sp4.jpg qui lui n'a pas peur de voler dans les airs ;-)

73. Le jeudi 29 mars 2007 à 14:58 par Karl-Groucho Devant

1.

Une citation (c’est de l’histoire, donc, simplement), puisque certains « bien »-pensants (mais non-comprenants ? ou affublés de graves problèmes de vocabulaire ?) osent parler d’insurrection :

Article XXXV de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1793 (jamais entrée en vigueur) :

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »

2.

Ensuite : si on calculait (honnêtement) à combien reviennent les guichets de vente, le personnel de vente, de contrôle de vente et de compostage, le personnel de répression, etc., est-ce qu’on ne constaterait pas, en bête vocabulaire cacapitaliste de base, que cette gabegie est beaucoup moins « rentable » que de décréter des transports publics gratuit pour tous ?

Il s’agit peut-être de tout autre chose que de rentabilité !

3.

On a les incendies du Reichtag/de Rome qu’on peut... Quelle mesquinerie (!).

4.

Il va bientôt falloir courir. En zig-zag. Et courir c’est mourir un peu...

74. Le jeudi 29 mars 2007 à 15:01 par JaK

@asol
non, un ministre ne parle pas comme on parle au bistro.
C'est un travers que je trouve grave de ne pas s'attacher au sens du vocabulaire que l'on utilise lorsque l'on a un poste a responsabilité.
De la même façon que dire à l'apéro autour d'un jaune et de quelques olives qu'un CD à plus de 20 euros c'est un vol manifeste ou une escroquerie ne porte pas à conséquence. Pour autant, une personnalité face à des journalistes de presse 'dite sérieuse' n'a pas le droit de dénaturer les choses en utilisant de tels propos, il n'a pas à légitimer une chose fausse sous le seul prétexte que c'est ainsi caricaturé dans les conversations de tous les jours.
Quand on s'exprime en public (qui plus est si l'on a charge de s'exprimer au nom de l'Etat) on se doit de respecter une certaine rigueur.

75. Le jeudi 29 mars 2007 à 15:04 par Michel

"leur conscience professionnelle ne permet pas pour autant au pouvoir politique d'intervenir dans un dossier aux mains de la justice en faisant des pressions par déclarations médiatiques." Les juges sont grands, ils sont indépendants et les pressions politiques vont dans tous les sens. Et l'opposition n'est pas en reste de déclarations médiatiques.

"C'est à mon tour de ne pas vous comprendre : vouliez vous dire : "faut-il renoncer à sanctionner les voyageurs sans ticket", non ?

Je crois avoir dit les choses: je pense qu'il ne faut pas renoncer à sanctionner les voyageurs sans ticket, car ce renoncement entrainera d'autre renoncements et c'est la loi et la paix civile qui seraient remis en cause.

"Je suis ainsi fait que je souffre plus une injustice qu'un désordre." Vous étes avocat, votre position est naturelle. Mais votre position du défenseur du faible est un peu facile. Le procureur, le juge et le responsable politique, et plus simplement le citoyen peuvent avoir des positions différentes. Tout dépend bien sûr de l'imporance de l'injustice et du désordre.

"Et je préfère largement qu'un sans papier voyage gratis que de voir des magasins pillés." Moi aussi, surtout si belle belle fille se retrouve au milieu de tout cela. Mais que voulez vous dire ? Quel rapport voyez vous entre le pillage des magasins et le voyageur sans billet. Le voyageur a commis une infraction en voyageant sans billet, puis, il a, semble-t-il, commis un délit en menaçant et violentant les agents RATP et la police, puis un autre délit en participant au pillage des magasins. Vous ne pouvez tout de même pas rendre la RATP et la police responsables des pillages.

"Des enfants de 12 ans ? Parce que les adultes avaient trop de respect pour les parcmètres ?" Bien sûr des enfants de 12 ans, Roumains je crois. C'était il 3 ou 4 ans. Tout cela en plein jour devant tout le monde. Et ils se demandaient bien pourquoi on venait les embêter. Peu de temps après, tous les parcmètres étaient à carte.

"Ha, dommage. Si vous aviez demandé poliment, je vous aurais peut être répondu, mais votre ton final m'impose un silence méprisant."
Je vous signalerais que dans votre premier commentaire vous avez évoqué mes mes "préjugés" qui "sont comme plume au vent". Par politesse, je n'avais pas relevé.

Je vous pose ici une question de fond qui va au dela de l'affaire de la gare du Nord. Quelle est la pratique des tribunaux (je raisonne ici en terme de justice civile) face aux préjudices causées par des auteurs non solvables (eux mêmes ou leurs parents) et qui vivent d'aides. Est-il possible de dédommager les victimes ? Les aides sont elle saisissables ? L'insolvabilité ne se traduirait-elle pas parfois ou souvent par une impunité de fait ? C'est une vraie question que je me pose et que je vous pose. Vous avez la pratique des tribunaux, pas moi.

76. Le jeudi 29 mars 2007 à 15:23 par asol

"Le ministre a décrit cette personne comme "un récidiviste défavorablement connu des services de police et de surcroît entré illégalement sur le territoire". Et je lui fais un mauvais procès en les lisant comme des termes juridiques ?

Eolas"

Comme je l'ai dit, oui ;)
Vous avez décortiqué "récidiviste" selon son acception juridique alors que dans mon esprit (et donc vraisemblablement dans pleins d'autres), ce n'est pas de cette manière que je voyais les choses.
J'aurais été plus critique sur la parole du ministre si cette personne n'était pas effectivement rentrée "illégalement sur le territoire", qui peut difficilement se comprendre autrement que sous un angle juridique, mais vous n'avez pas décortiqué cette partie.

Donc un ministre peut employer le terme récidiviste à l'égard d'une personne qui n'a peut être jamais été condamnée, ça ne vous choque pas, c'est à chacun de rectifier le propos du ministre ? Je suis peut être trop difficile, mais assurément vous ne l'êtes pas assez.

Eolas

77. Le jeudi 29 mars 2007 à 15:42 par Le Chevalier Bayard

@ Asol #76

Vous savez bien que le choix des mots en politique n'est jammais neutre.

Or, précisément, dans un Etat de droit, si les mots ont un sens celui de récidiviste doit retrouver le sien.

Il appartient donc au Ministre de l'intérieur, au surplus, avocat depuis 2001 (tient, comme moi, il est passé par Assas) de faire preuve de pédagogie ne serait-ce que par respect, tout simplement, de ses concitoyens.

Il ne peut donc s'exonérer de faire l'effort de restituer la véritable qualification juridique précise, sans prendre le risque de s'exposer à une critique réaliste.

Ce qui n'enlève rien aux qualités intrinsèques de cet homme d'Etat.

78. Le jeudi 29 mars 2007 à 15:59 par mc

Il y a beaucoup de "chances" pour que notre multi-récidiviste de 33 ans (ils ont rectifié 32 quand ils ont pensé à Jésus-Christ) soit simplement un pauvre diable légèrement psychiatrique et/ou lourdement paumé, bien connu (et charitablement toléré quoique exaspérant) de tous les passants réguliers de ce coin de métro, pas soigné correctement parce que la psychiatrie est en pleine dérive et que même la médecine commence à se porter très mal...

"Vous avez décortiqué "récidiviste" selon son acception juridique" dit asol!
Il plaisante? La plupart des téléspectateurs ne connaissent certainement pas le sens juridique du terme, mais justement ils viennent ici pour s'informer. Par ailleurs, si le ministre de l'intérieur ne connaît pas le sens juridique des mots qu'il utilise, faut qu'il soit mieux conseillé.
Probablement il les connaît fort bien et compte sur notre ignorance.

Merci, Maître.

79. Le jeudi 29 mars 2007 à 16:47 par schloren

Michel > Le voyageur a commis une infraction en voyageant sans billet, puis, il a, semble-t-il, commis un délit en menaçant et violentant les agents RATP et la police, puis un autre délit en participant au pillage des magasins.
Pas étonnant qu'il soit multirécidiviste puisque qu'il est visiblement doté d'un don d'ubiquité assez troublant. Ce type réussit l'exploit d'être enfermé dans un commissariat et de participer en même temps au pillage des magasins. Je n'ai pas non plus noté qu'il avait été accusé d'avoir attenté à la vertu des agents de la RATP et des gardes mobiles. Là c'est clair il aggrave son cas. On en apprend des choses sur ce blog. Je note que la précaution dialectique "semble-t-il" permet d'écrire n'importe quoi dans la phrase qui la contient. Je me le mets sur l'oreille , ça pourra me servir.

80. Le jeudi 29 mars 2007 à 17:53 par xerbias

Pour ceux qui se demandent ce qu'on a reproché par le passé au pauvre voyageur brutalisé par les méchants policiers :

www.leparisien.com/home/i...

81. Le jeudi 29 mars 2007 à 17:57 par eluca

Quand on pense que si les transports en commun étaient gratuits à Paris, on éviterait la fraude, les contrôles virils et donc ce genre "d'incidents". A quand la France de l'intelligence ?

82. Le jeudi 29 mars 2007 à 18:02 par Walkyrie

Et si les transports en commun étaient gratuits, comment en paierait-on l'entretien ? Et les conducteurs ? Et les nouvelles stations ?

83. Le jeudi 29 mars 2007 à 18:04 par elucas

Me Eolas, vous êtes visionnaire : l'individu n'est même pas clandestin.

D'après son avocat (dépêche Reuters 17h46) :

"Il n'a pas 22 affaires "signalées", comme l'a affirmé la place Beauvau, mais sept condamnations à son casier, dont une prononcée en mars 2003 pour des violences, et six autres remontant à plus de dix ans pour des petits vols de nourriture et d'ustensiles de cuisine dans des supermarchés, port illégal d'un couteau Opinel et opposition à une mesure d'expulsion, a ajoute Me Boccara."

Et un premier bug pour Harry Potter !

84. Le jeudi 29 mars 2007 à 18:16 par PsychoGun

Merci pour ces éclaircissements.

85. Le jeudi 29 mars 2007 à 18:18 par Aramis

Le ministre " et de surcroît entré illégalement sur le territoire"

L'avocat:
"Par ailleurs, Angelo Hoekele "est entré régulièrement en France par voie de regroupement familial avec sa fratrie à l'âge de 10 ans" et a "été scolarisé jusqu'à ses 18 ans", a souligné Me Boccara. Dans ces cas, "l'obtention de la carte de séjour est de droit, mais il a été mal organisé".

Les différents arrêtés d'expulsion de son client ont été annulés fin août 2006 par le tribunal administratif et "il a une convocation à la préfecture le 5 avril pour toucher sa carte de séjour".

Ainsi donc, Angelo qui est bénéficiaire de plein droit de la carte de résident depuis au moins ses 20 (il en a 32) ans selon la loi en vigueur à l'époque a été privé de ce droit, la prefecture a elle même violée la loi een lui refusant une carte de sejour, comme le montre les annulations de reconduites à la frontière et le fait qu'une carte de sejour doit lui être remis le 5 Avril.
Pendant donc au moins douze ans , il ne pouvait légalement pas travailler et vivre normalement.
Dans cette affaire qui se moque de la loi? on empeche quequ'un de travailler et on lui demande pourquoi il ne paie pas de ticket, on dit qu'il est multirecidiviste parce qu'entre autre il s'oppose à une mesure d'expulsion que le tribunal a annulé par la suite.

86. Le jeudi 29 mars 2007 à 18:32 par Le vrai Bob

Je propose que tout le monde se calme sur les dépêches AFP rédigés par des journalistes pour qui le droit des étrangers est manifestment aussi familier que l'araméen classique. Leurs info, de même que les déclarations de l'avocat telles qu'on nous les transcrits, sont bourrées de contradictions et d'invraisemblances juridiques (confusion entre reconduite et expulsion, entre regroupement familial et carte de séjour temporaire au titre de la vie privée et familiale, et j'en passe). Attendons donc les précisions avant de hurler ses convictions.

Vous avez raison. Ne nous comportons pas comme un vulgaire ministre de l'intérieur.

Eolas

87. Le jeudi 29 mars 2007 à 18:50 par cledefa

Voici ce que l'on peut lire sur Yahoo Actualités aujourd'hui :
fr.news.yahoo.com/2903200...

...

88. Le jeudi 29 mars 2007 à 19:35 par Neville

@ Michel, commentaire 59 :
"Le meilleurs exemple est celui des parmètres à pièce qui ont été remplacés par des parcmètres à carte. Tout cela parce que des enfants de 12 ans pillaient les parcmètres. Ces enfants avaient des parents, des parents responsables des actes de leurs enfants, mais notre société n'a pas su ou pas voulu demander des comptes aux parents"

fr.news.yahoo.com/2903200...

Il n'y a pas que des jeunes de 12 ans à qui l'on reproche de s'en prendre aux parcmètres, apparemment. L'avenir dira si le prévenu de Mulhouse de 47 ans était ou non coupable des faits qui lui sont reprochés.

89. Le jeudi 29 mars 2007 à 19:36 par potagepekinois

Comme quoi ce n'est pas simple d'être bien informé quand on est ministre de l'Intérieur :s

90. Le jeudi 29 mars 2007 à 20:41 par Irène Delse

Jean (#50) : Il y a *déjà* eu un mort dans ce quartier, il y a deux ans. Bavure, comme on dit...

91. Le jeudi 29 mars 2007 à 20:59 par ff

Ce qui est à vomir, c'est de vous voir défendre à ce point un passager et immigré clandestin.
C'est vrai que que le choix, éventuellement erroné, du mot "récidiviste" est bien plus important que de constater, une fois encore, que l'émeute de la gare du nord n'est rien d'autre que le résultat de trente ans d'immigration sur le sol français d'une population venue d'Afrique.

En attendant, getthepicture.free.fr/Por... doit se frotter les mains à la lecture de votre analyse magique.

Figurez vous que l'immigré clandestin n'est pas un immigré clandestin, faut suivre un peu l'actualité. Mais vous avez raison : il y a plus de trente ans, avant cette immigration venue d'Afrique, la France ne connaissait pas d'émeutes.

Eolas

92. Le jeudi 29 mars 2007 à 21:52 par ff

Je vous lis : "la dépêche nous apprend qu'il fait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière, qui est une simple mesure administrative, résultant soit d'un refus de carte de séjour (antérieur au 29 décembre 2006, la loi a changé depuis) ou d'une interpellation dans la rue ou devant une école maternelle."

Si on le reconduit, c'est qu'il n'a pas à être là.

Actualité : www.lefigaro.fr/france/20...

"A l'audience, jeudi, son avocat a contredit les affirmations de François Baroin, selon lesquelles son client était "rentré illégalement sur le territoire français"."
Donc rien ne prouve qu'il est légalement resté.

Mais on s'éloigne de l'essentiel : ce qui est à vomir, c'est que vous attachez plus d'importance au fait de savoir s'il s'agit d'un resquilleur qui est légalement ou non sur le territoire, multirécidiviste ou simple récidiviste, qu'au fait que l'émeute de la gare du nord est la conséquence objective de l'immigration africaine.
Si je vous dis que mai 68 est le fait de trotskystes et maoïstes, devenus "bobos", ça vous dérange ?
Votre comparaison est d'ailleurs intéressante. Si demain les émeutiers de novembre 2005 ou de la gare du nord prennent le pouvoir comme ceux de mai 1968 l'ont fait à l'époque, troquerez-vous votre toge pour une djellaba ?



93. Le jeudi 29 mars 2007 à 22:00 par Celui

Comment ? Eolas, tu es un trotskyste maoïste ?

Pour les fachos, oui. Les trotskars me prennent pour un facho. Que leur mépris me convient !

Eolas

94. Le jeudi 29 mars 2007 à 22:16 par Henri

Comme déjà écris plus haut, vous attachez beaucoup trop d'importance à la sémantique, alors que les victimes de vos "récidivistes", dont je fais parti, elles, s'en fichent bien! Vous laissez donc ses dernières, se laisser bercer par les sirènes de l'extrème droite, dont ont peu lire la prose dans le commentaire de "FF" qui n'a d'ailleurs malheureusement pas tort sur certains points, d'ou les scores aux présidentielles que que son challenger va encore faire!

Vous voulez dire que son challenger a tort à 82% ? Je suis d'accord (je mettrais un peu plus mais ne chipotons pas. Quant à vos propos sur "mes" récidivistes dont "vous" êtes la victime, vous devinerez bien tout seul ce qu'ils provoquent chez moi. Ainsi, je ne risque pas de vous vexer.

Eolas

95. Le jeudi 29 mars 2007 à 22:52 par Proteos

Sur Europe 1, dans le journal de 22:30, on a pu entendre l'avocat de la personne arrêtée pour absence de titre de transport et pour rébellion (si ja'ai tout compris) ce qui a déclenché les "événements". Il a notamment déclaré que son client avait 7 condamnations inscrites à son casier judiciaire.

96. Le jeudi 29 mars 2007 à 23:01 par ff

"Vous voulez dire que son challenger a tort à 82% ? (etc.)"

Cette pirouette maladroite ne contribue qu'à confirmer mes propos, puisque Henri a clairement dit : "[ff] qui n'a d'ailleurs malheureusement pas tort sur certains points."

Eh, on n'est pas au TA ici, mais aux Assises, où avant cette satanée ingérence de l'UE dans nos traditions judiciaires, le peuple ne se trompait jamais.

PS : je n'ai jamais parlé de "[mon] challenger".

97. Le jeudi 29 mars 2007 à 23:04 par Lucas Clermont

@ ff

"Ce qui est à vomir, c'est de vous voir défendre à ce point un passager et immigré clandestin."

Je partage le point de vue de Maître Eolas, je vous fais donc vomir : j'en suis honoré! Maintenant que vous voilà l'esprit libre de toute préoccupation gastrique, je vous suggère de lire la conclusion elle vous éclairera sur le fond du problème. Sinon, recommencez à vomir !


98. Le jeudi 29 mars 2007 à 23:18 par ff

Lucas> Justement, je rebondis sur la conclusion d'Eolas :

"Mais tenter de justifier l'action des forces de l'ordre en insinuant que ce serait la faute d'un sans papier récidiviste, c'est à vomir.

Bienvenue à votre poste, Monsieur Baroin. Je vous aime déjà."

Encore une fois, le pédigrée du type ayant fait l'objet d'une arrestation musclée n'est pas le problème. Le problème ce sont les deux ou trois cents autres, ce jour là à gare-du-nord, qui ont fait l'émeute.

99. Le jeudi 29 mars 2007 à 23:27 par xilun

> Mais tenter de justifier l'action des forces de
> l'ordre en insinuant que ce serait la faute d'un
> sans papier récidiviste, c'est à vomir.

Les actions des forces de l'ordre auraient-elles besoins d'etre justifiées ? Se serait tout à fait inquiétant quand à leur comportement.

Mais certes je conviens que je vois mal le rapport entre les affrontements et la "justification" du ministre.

Et les racailles à l'origine des affrontements, le voient-elles se lien ? Qu'elle peut bien être la cause d'autant de bétise ?

100. Le vendredi 30 mars 2007 à 00:41 par et hop

heu.. rien à dire, juste l'envie d'être le 100ème post.
A chacun sa petite victoire.
Et à lire certains post qui me précèdent, la vacuité du mien ne semble pas hétérogène. La prétention en moins.
Quant à vous cher Maitre, Bravo. La lecture de votre blog n'est que source de connaissances. Merci encore.

101. Le vendredi 30 mars 2007 à 09:25 par v/

les émeutes dont il s'agit ressemblent plus à un phénomène social moderne : nous trouvons le même comportement de masse en Chine où ces émeutes sont à la dimension du pays (plusieurs milliers de personnes) ; un banal incident, une altercation dégénère et oppose force de l'ordre et population, tel des attracteurs étranges du climat social. Je ne crois pas que la sécurité y changera grand chose. Le plus triste ici est le mélange des genres où l'on confond infraction et délit, contrôleur et policier, criminel et voyageur sans billet, ministre de l'intérieur et juge. Un fossé se creuse profondément et oppose bientôt les uns et les autres. Finalement, ces 'jeunes' (quels jeunes ? quels vieux ?) sont plus profondément français dans leurs actes que l'état qui nous gouverne : ils expriment à eux seuls ce vieil esprit de rebellion et d'indiscipline qui nous caractérise. Manque un druide et une potion magique, et l'état risque d'avoir fort à faire ! A quand le port d'arme et de menottes légal par les controlleurs de la RATP ? Finalement, pour 45 balles, on aura +sieurs milliers d'euros de dégats. Tout ça pour dire : oui, mais j'ai raison et je suis fort. Cette gouvernance là nous coûte très cher il me semble. Et ça continue. Mauvais calcul.

102. Le vendredi 30 mars 2007 à 10:08 par Irène Delse

Rions un peu : quand Nicolas Sarkozy déclare qu'il est "du côté de ceux qui payent leur ticket", était-ce ce resquilleur-là qu'il visait ?
tempsreel.nouvelobs.com/a...
;-)

103. Le vendredi 30 mars 2007 à 13:48 par candide

il y a un chat intéressant sur "le monde" à propos des jeunes et de la police dirigé par le sociologue Christian Mouhanna : extrait":Des études ont montré l'impact très fort de la formation des policiers dans leur manque d'ouverture au public. Brièvement, on pourrait dire qu'on attend d'eux davantage du contrôle que de la compréhension. La formation serait vraisemblablement à revoir. Le service au public devrait constituer une des priorités ...
adrien : Pourquoi, selon vous, la police a-t-elle si mauvaise image dans nos quartiers ? Comment rétablir la confiance ?
Christian Mouhanna : Plusieurs raisons expliquent cette dégradation. Des raisons historiques et politiques : on a affaire à une police centralisée qui cherche davantage à répondre aux attentes de sa hiérarchie qu'à répondre aux attentes du public. Il y a aussi un problème de proximité avec la population. Les policiers sont de moins en moins issus de la classe ouvrière, et encore moins de ces quartiers. Beaucoup viennent de régions où ils n'ont pas l'habitude de côtoyer les populations de ces quartiers. Par ailleurs, beaucoup de policiers ont peur et pensent avant tout à se protéger eux-mêmes, ce qui ne favorise pas l'ouverture vers le public. Quand, en plus, on leur demande de faire du chiffre et d'appliquer la tolérance zéro, c'est-à-dire d'appliquer la loi sans réfléchir, cela attise les tensions.

104. Le vendredi 30 mars 2007 à 15:06 par Pinky

Je lis plus haut dans les commentaires: "Je ne crois pas que quiconque avait intérêt à ce que la situation dégénère.(...)".

Aussi je me permets de faire ici écho au syndicat de police UNSA-Police via le quotidien 20 minutes, je cite:
"Un tel incident était-il prévisible?

Le syndicat de policiers UNSA-Police avait dénoncé la semaine dernière des directives de la Direction départementale de la Séccurité Publique de l'Essonne qui demandaient aux forces de l'ordre de ne «pas faire de contrôles d'identité dans les gares. «La Sécurité départementale avait anticipé ce qui s'est produit mardi soir ou avait été confronté aux mêmes types d'incidents», glisse à 20minutes.fr Marc Gautron, secrétaire national de l'UNSA-Police. (...)"
www.20minutes.fr/article/...

Envoyer un détachement de CRS dans un climat où les contrôles d'identité sont déconseillés, et dans une gare comme la gare du nord, AMHA il y aurait eu une volonté de "créer" un évènement médiatique au milieu de la campagne présidentielle qu'on ne s'y serait pas mieux pris.

De même qu'il aurait suffi au ministre de ne pas parler de 22 affaires et de récidiviste, il aurait sans doute suffi de ne pas déployer de CRS pour éviter ces altercations (je ne vois rien dans les évènements qui justifie de parler d'émeute ou de bataille rangée).

Je passe du coq à l'âne, ou plutôt au crapaud. Saviez vous que les interpellés sont qualifiés de crapaud dans le jargon actuel de la police ?
www.regardeavue.com/index...

105. Le vendredi 30 mars 2007 à 16:04 par schloren

@Pinky
merci d'avoir communiqué ce lien.
www.regardeavue.com/index...
J'ai rarement entendu quelque chose d'aussi intelligent sur l'évolution de la police, la culture du chiffre, l'instrumentalisation de la police etc. Je pense que ça donne quelques explications sur les évènements récents (Gare du Nord, maternelle du XIX ème). A regarder absolument !

106. Le vendredi 30 mars 2007 à 17:27 par Fanette

Ce qui m'inquiète le plus c'est la propagande médiatique et l'embrigadement qui en découle qui me fait le plus peur, en jouant à ce jeu là, on donne des voix à Le Pen, comme en 2002, il faudrait peut être que les médias apprennent à "fermer leur gu.." excusez moi du mot, mais tout est faussé actuellement et je ne trouve pas intelligent ce jeu là :
fanette316.typepad.fr/abs...

107. Le vendredi 30 mars 2007 à 18:05 par Solal

Corrigez moi si je me trompe, mais au vu des informations qui ont fait surface aujourd'hui, il s'avère que ce type est bien un récidiviste non ? Ce billet ne reposerait-il pas sur du vent ?

Non, pas du tout. Les faits pour lesquels il est poursuivi n'ont pas été commis en état de récidive. Il a sept mentions au casier judiciaire, si j'en crois la presse, pour des faits différents qui n'ont jamais constitué une récidive (sauf peut être les 750 euros d'amende qu'il a eu pour port d'Opinel, qui aurait pu constituer une récidive d'un autre port d'armes remontant à 1999). De même, mais vous avez "oublié" ce point, il n'est pas en situation irrégulière. En fait de vent, ici, je ne vois que votre commentaire.

Eolas

108. Le vendredi 30 mars 2007 à 18:24 par Eponymus

Un peu en marge de votre billet, mais malgré tout, fort à propos, il me vient quelques interrogations (que j'ai soumis à P. Bilger sur son blog) à propos de l'application de la nouvelle loi sur le "happy slapping" - que pensez-vous des vidéos prises par les divers témoins et parfois acteurs des événements pendant les évènements de la Gare du Nord ?

Certaines n'avaient d'autres buts que de témoigner, d'autres certainement ou peut être "d'inciter" dans l'esprit du "happy slapping" (une sorte de recherche d'une postérité pour un délit provocateur)... certaines sont donc condamnables du fait de la nouvelle loi.

Mais comment faire la différence entre elles ? De plus, beaucoup de ces vidéos sans discernement quant à l'intention initiale des auteurs, ont été re-publiées sur le web par de grands journaux. Y-a-t-il notion de complicité ?

Lorsqu'un film amateur est pris lors d'une arrestation, s'agit-il de montrer les faits, de promouvoir la provocation du délinquant envers les forces de l'ordre, de prévenir d'éventuelles bavures ?

Est-ce que les législateurs n'ont pas oublié de mieux définir sa portée ou bien même de préciser la qualification du délit en donnant une définition plus restrictive (par exemple la publication d'un document audiovisuel filmant un délit dans le seul but de lui apporter une publicité incitative) ? Ne serait-il pas utile d'introduire la notion de complicité en quelques sorte, préméditée - l'entente préalable entre l'auteur du délit et le filmeur ?

Je soupçonne de grosses difficultés dans l'application de cette loi. Mais oups, peut être en avez vous déjà parlé ?


109. Le vendredi 30 mars 2007 à 18:49 par Augustissime

Récidiver, pour le commun des mortels, c'est "tomber dans la même faute" (Larousse). Quand vous commettez le péché de gourmandise puis recommencez, il y a récidive.

En droit la définition du mot est autre, en médecine aussi. Mais la constitution ne prévoit pas que c'est le code Dalloz qui fixe la langue française et fort heureusement on peut continuer à appeler récidiviste des individus non condamnés.

En fait, la constitution prévoit que c'est le code pénal qui donne la définition de la récidive. En plus, quelqu'un qui commet le péché de gourmandise et le commet à nouveau est sans nul doute en récidive. Mais quelqu'un qui commet le péché de luxure, se confesse, et commet le péché de luxure est-il un récidiviste ? Non, n'est-ce pas ? Et bien il en va de même en droit pénal, car toutes les infractions ne sont pas équivalentes.

Eolas

110. Le vendredi 30 mars 2007 à 23:26 par Augustissime

La constitution, qui ne parle pas du code pénal, en fait encore moins un dictionnaire.

Le code pénal, quant à lui, donne effectivement des définitions juridiques (et seulement juridiques) de certains termes. Tout à fait respectables et même qui dans certains cas (dans un contrat ou au tribunal) s'imposent.

Il reste qu'il ne pose pas que ses définitions sont exclusives. Je peux appeler meurtrière la mer en colère qui a englouti un navire. Je peux aussi appeler assassin Francisco Pizarro le conquistador même s'il n'a pas été condamné par un tribunal.

Certes mes assertions peuvent être jugées diffamatoires. Mais je voudrais bien savoir quel tribunal considérera tel le fait de qualifier d'assassin un simple meurtrier ou de récidiviste un simple multi-interpellé.

Pour finir, je considère que luxure et gourmandise sont les deux faces d'un même vice... et je suis un récidiviste heureux.

111. Le samedi 31 mars 2007 à 04:14 par Le Chevalier Bayard

@ Augustissime # 110

"Nemo censitur ignorae legem" ce qui signifie, comme vous le savez, que "Nul n'est censé ignorer la loi".

Permettez-moi alors de vous rappeler que l'article 34 de la Constitution précise que la loi fixe les règles concernant :

- la détermination des crimes et des délits ainsi que les peines qui leur sont applicables ; la procédure pénale ; l'amnistie ; la création de nouveaux ordres de juridiction et le statut des magistrats.

Cela étant, le concept "d'Etat de droit" définit le modèle d'un pouvoir désormais soumis au droit et ouvre la voie au contrôle juridictionnel du pouvoir d'Etat.

C'est donc cet Etat de droit qui dessine le cadre et fixe les règles du jeu, pour mieux juguler le potentiel de violence contenu dans la volonté de puissance et de domination.

Dès lors, c'est à ces règles qui définissent de manière normatives et non descriptives la conduite des hommes que le commun des mortels doit faire référence.

En effet, la loi est l'expression de la volonté générale (art. VI de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 (DDHC).

Pour autant, je tiens à respecter votre droit à demeurer un récidiviste heureux mais, attention, vous prenez le risque alors de devenir un "imbécile heureux" car... "perseverae diabolicum" !






112. Le samedi 31 mars 2007 à 10:23 par Augustissime

@Le Chevalier Bayard
Fichtre, quelle culture et comme vous êtes intéressant ! Figurez-vous que j'ignorais totalement que la constitution prévoit que le droit (y compris pénal) est fixé par la loi. Me manque d'ailleurs encore le passage qui interdit d'utiliser autre chose que du vocabulaire juridique, mais vous allez sans doute me déciller.

Dés que j'entendrai quelqu'un parler de "clignotant" à la place d'"indicateur de changement de direction", je le renverrai dorénavant à votre brillant billet et à la déclaration des droits de l'homme.

Et savez-vous s'il y a une définition juridique pour désigner les prétentieux qui substituent à toute forme de raisonnement les quelques microns de leur vernis culturel ?

113. Le samedi 31 mars 2007 à 12:31 par Le Chevalier Bayard

@ Augustissime

Faute avoué est à moitié pardonné. Je vous laisse "tomber dans la même faute". En effet, vous avez raison, si les mots ont un sens, en droit, rien interdit d'utiliser le sens du commun des mortels...heureux!

114. Le samedi 31 mars 2007 à 15:05 par Grolograd

Comment Baroin justifie ses approximations :
www.lemonde.fr/web/articl...

J'adore le passage :

"Contrairement à ce que le ministre avait déclaré dans un premier temps, il n'était pas entré illégalement en France, mais avait bénéficié d'un regroupement familial, sans avoir jamais régularisé sa situation : "Qui vous dit qu'il n'était pas ressorti du pays et revenu illégalement", demande M. Baroin, sans apporter lui-même de réponse."

115. Le samedi 31 mars 2007 à 18:13 par Fauvette

Je vous remercie vivement Maitre.

116. Le dimanche 1 avril 2007 à 11:20 par Vulgus pecum

En tout cas cette affaire et les débordements qu'elle a connu traduit sans doute l'état d'esprit de pas mal de citoyens français à l'égard de leur "force publique".

A ce sujet d'ailleurs j'ai une petite anecdote. Je vais essayer de vous la faire courte : j'habite à proximité d'une ville de province et à quelques encablures d'un croisement qui connaît une circulation dense le matin et le soir. De toute évidence, nombre d'automobilistes qui passent par ce carrefour sont des habitués et, en dépit des embouteillages réguliers, une entente naturelle et cordiale s'est instaurée et chacun essaye de faire en sorte de ne pas contrarier cette bonne marche harmonieuse.

Un soir, je rentrais du boulot et j'arrivais à proximité dudit carrefour. Je percevais déjà que quelque chose ne tournait pas rond (pour un carrefour qui n'est pas un rond point, c'est normal, me direz-vous). Le rythme circulatoire habituellement si coulant était heurté. Les voitures ralentissaient, allumaient leurs clignotants pour signaler leur intention de tourner, qui vers la droite, qui vers la gauche, puis sans raison, renonçait à leur projet et repartaient subitement vers une autre destination…

J'ai vite compris, lorsque moi-même, m'engageant sur la route en direction de mon domicile, je tombais nez à nez, ou plutôt par-choc à nez, avec un fonctionnaire de police qui me faisait signe de me garer sur le bas côté. Une fois arrêté, j'ai baissé la vitre et l'homme en bel uniforme me demanda fort poliment d'arrêter le moteur et de lui présenter, assurance, permis et papier du véhicule ce que j'ai fait sans opposer un quelconque refus.

Pendant que le contrôleur assermenté vérifiait mes documents, je continuais à observer, non sans un certain amusement, le balai des véhicules qui arrivaient sur le carrefour et changeaient brusquement de direction. Après un examen rapide et efficace, le policier me retendit mes papiers et alors que je m'apprêtais à les saisir, je fis la remarque déplacée suivante : "hé bien, la peur du gendarme, c'est pas qu'un mythe !"… Que n'avais-je pas fait comme gourde ?

"Pardon Monsieur, que dites-vous ?…", me demanda le policier qui tenait mes papiers sans les lâcher alors que moi de l'autre côté j'essayais de les reprendre en tirant dessus.

"Heu… je disais que c'était bizarre toutes ces voitures qui font demi tour en arrivant au croisement…", proposais-je comme argument susceptible de désamorcer l'irritation naissante de mon interlocuteur. "Ne vous inquiétez pas, ils seront contrôlés aussi tôt ou tard. Bonne route Monsieur." Me répondit le policier poliment. J'ai repris mes papiers, esquissé un sourire gêné avec un timide remerciement et je suis reparti.

Après coup, je me suis dit : c'est quand même bizarre de se sentir à ce point inquiet pour un simple contrôle ? Je pensais à tous ces automobilistes qui préféraient prendre la tangente en apercevant ces silhouettes caractéristiques que l'on voit quelques fois aux bords de route au dernier moment, et à moi-même qui me suis senti tout d'un coup aussi inquiet qu'un malfaiteur en cavale pris la main dans le sac. (Il y a quelques mois lors d'un contrôle, un gendarme m'avait fait remarquer qu'un de mes essuies-glace était cassé. Si ce policier l'avez vu, tant j'aurais été taxé de récidiviste !).

C'est sûr, tout c'est bien passé et il n'y a pas eu d'émeute, mais j'ai eu ce sentiment très bizarre que j'avais forcément quelque chose à me reprocher.

117. Le dimanche 1 avril 2007 à 11:25 par Vulgus pecum

Au fait, un essuie-glace cassé, c'est dans le STIC ?

118. Le lundi 2 avril 2007 à 00:08 par Pierre

Il y a eu des vitrines cassées à la gare du Nord parce que la gare du Nord est "une galerie marchande où passent des trains". Ce n'est pas moi qui l'invente, c'est écrit en gros, dans cette gare. L'annonce, plaquée sur un pilier, dit : "vous en connaissez vous, des galeries marchandes où l'on peut prendre le train". On ne peut mieux se moquer du service public. Pas étonnant que les agents de ce service soient détestés, ils empêchent les pauvres de venir matter en paix les produits de la société de consommation. Quand les gares seront des vrais gares, et non des lieux mercantiles, peut-être que les incidents de voyageurs sans titres de transports ne seront plus que des incidents de voyageurs sans titres de transports, et non des batailles rangées avec la police. A force de transformer les gares en galeries marchandes, on y fait forcément régner des tensions bien étrangères aux problèmes de transports.
C'était mon coup de gueule, bien éloigné du droit, mais enfin, il fallait le dire.

C'est ce que je me tue à répéter aux cours d'assises : si les banques n'avaient pas autant d'argent, elles ne se feraient pas braquer.

Eolas

119. Le mardi 3 avril 2007 à 03:05 par Emrys Myrdyn

C’est très bien de ne pas se contenter d’affaires caricaturales pour exercer votre talent de commentateur juridique.

Ce n’est pas bien de caricaturer une affaire dont l’intérêt réside dans ses nuances.

Le ministre communique. Il y a longtemps qu’un ministre n’informe plus, si tant est que cela eut existé ! Un ministre vit son obligation de convaincre comme un devoir politique. Cela n’excuse pas, mais cela explique, et justifie que l’on n’en fasse pas son argument central.

Cher maître, si vous reprochez au ministre de l’intérieur de forcer le trait pour présenter le délinquant sous un jour qui légitime l’action de son service, n’oubliez pas de reprocher à l’avocat qui défend la victime de la société de le présenter comme quasiment vertueux. Pensez-vous, un simple opinel ! Pour un peu, on lui reprocherait d’avoir été scout !

Pire, le ministre a affirmé que la personne en question est entrée irrégulièrement sur le territoire français, alors que l’irrégularité ne concerne que son séjour. Je suppose que s’il avait parlé de « sans-papier », on aurait reproché au ministre de ne pas avoir ajouté « mais qui aurait pu en avoir s’il avait effectué telle démarche en telle année ». On peut toujours reprocher des imprécisions, mais quelle est la portée de ces critiques ? L’important est le message politique : le ministre actuel souhaite envoyer un message au sujet de l’immigration clandestine.

C’est un autre sujet, mais le cœur du message est là et votre problème aussi. Comme soudainement gêné, vous refusez de le regarder. Vos exigences d’une précision absolue sont en réalité un moyen de brouiller le débat, de ne pas lire entre les lignes, de revendiquer le droit de ne pas voir ce qui s’impose en filigrane. Consciemment ou inconsciemment, parce que Baroin aborde indirectement, mais tout à fait volontairement, un sujet tabou, vous tombez dans le piège qui consiste à remplacer la raison par la morale, ce qui empêche toute réflexion. Votre commentaire est docte, mais élude le sujet.

Revenons à l’affaire.

Vous parlez à peine de ce qui a motivé l’intervention de la police. Un type que l’on prend en flagrant délit de sauter la barrière met un coup de tête à l’employé chargé de contrôler les titres de transport. Ben, je suis désolé, mais pour moi, ça ne passe pas. Je sais qu’il y a encore pire, mais je trouve cela violent et inadmissible.

Ensuite, notre bonhomme, maîtrisé par plus fort et plus nombreux, mais aussi plus légitime que lui, appelle à la rescousse. Des voyous répondent à cet appel, agressent et casse. Et là, vous nous expliquez que notre resquilleur violent et vociférant n’est pas comptable des évènements qui suivent.

Que faites-vous de la notion d’incitation à la haine ? Est-elle réservée à certains thèmes pour entrer dans le domaine délictuel ? Certaines catégories de populations peuvent-elles être légitimement haïes ? Ce qui s’est passé a-t-il eu lieu sans incitation, sans appel ? Cela ne mérite-t-il pas d’être analysé plus avant ?

Le nouveau code pénal n’a-t-il pas justement compris l’importance de ces phénomènes d’influence en donnant une place nouvelle aux auteurs moraux des crimes et délits ? Faut-il que les associations malfaisantes ne se conçoivent que dans le calme pour exister ?

Vous me direz peut-être qu’il ne s’attendait pas à un tel résultat en appelant à casser du flic ?

Lorsqu’un incendiaire fait brûler une voiture, que la maison attenante au garage s’embrase à sa suite et que la famille qui s’y trouvait périt, n’est-ce pas la gravité du résultat qui est prise en compte, plutôt que l’intention concernant la seule voiture ?

Emrys Myrdyn

120. Le mardi 3 avril 2007 à 22:12 par louj

Je trouve très étrange la façon dont certains réagissent à Maître Eolas qui nous donne le décryptage juridique des propos d'un ministre. Qu'on apprécie ou pas ce ministre, il me semble que nous attendons de lui qu'il nous aide à comprendre et nous informe sur les faits qui se sont produits. Et quand il emploie sciemment des termes erronés pour parfaire sa démonstration, je suis content de le savoir, au nom tout simplement de la vérité objective. Car si on permet à une personne haut placée comme cette personne ci de dire n'importe quoi qui l'arrange, et qu'en plus il faut se garder de le faire remarquer, où va t-on? Ce n'est pas encourager les délinquants que de dire que Sarkozy a tort quand il a tort, et comme il nous a habitué à prendre quelques aises avec la réalité objective, nous avons quelque intérêt à être attentif et soupçonneux!

121. Le mercredi 18 avril 2007 à 09:12 par b.poiraud

Bonjour

Avez-vous vu, sur le site Bellaciao, le compte-rendu vidéo de la visite de N.Sarkozy à Meaux ? Il traite le resquilleur d ela gare du Nord de "multrécidiviste, qui a frappé un fonctionnaire et suscité une émeute". N'est-ce pas là dire n'importe quoi ?
bellaciao.org/fr/article....

Merci de l'ensemble de votre site et de tout ce qu'on y apprend.

BP

122. Le vendredi 20 avril 2007 à 15:13 par siarres

Non maître sur le mot récidiviste vous avez tort , un récidiviste est quelqu'un qui a re-commit un acte condamnable de récidivus - qui revient-
Alors peu importe qu'il ait été condamné à Paris ou a Marseille cinq six ou sept fois ,c'est pour le peuple , un récidiviste .
Mais dans ces histoires ce qui me surprend le plus c'est que les images , les films n’émanent toujours que d'un coté de la barre
Tout dernièrement sur le Boulevard de Sébastopol j’ai été témoin de l’accident d’une moto contre une voiture s’emmènent alors ,les secours ,la police ,la circulation de Paris etc. , , une dizaines de personnes il n’y avait pas de blessures et on bloque le boulevard , pour prendre des mesures avec un double décimètre( c’est vrai !) , et préparer je suppose un procès verbal .
Alors qu’avec mon appareil numérique à 200 euros je pouvais faire cent clichés en trois minutes ils ont mis vingt minutes pour établir un PV dont je vois d’ici le contenu ayant été par profession appelé a déposer souvent des plaintes méconnaissables après la « frappe » mot bien choisi de mon dépôt .Pourquoi donc les policiers n’ont ils pas ,d’appareil photos ,pourquoi ne retranscrivent ils pas textuellement les plaintes écrites ?
C’est soit parce que
1 il n’y a pas de crédits - on peut se cotiser
2 ils ne sauraient pas s’en servir - leurs enfants peuvent les aider
3 On pourrait plus les modifier la semaine prochaine ,quand le chef rentre de vacances
JS

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