Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Les Mules

Les palais de justice en voient défiler, des marginaux, des inadapatés, des abîmés de la vie, des irrécupérables, des qui n'ont pas de chance, des épaves, des perdants, des exclus, des victimes de la grande loterie de la vie.

Je crois que le bas de cette sinistre échelle des cocus sublimes de l'humanité est occupé par les mules. Tomber sur l'une d'entre elles au hasard des commissions d'office est une déprime garantie.

Une mule, c'est un passeur de drogue. Tous ont plus ou moins le même profil : ils viennent souvent d'un petit village, d'un coin perdu de la campagne ou de la jungle, parfois même d'un patelin ne figurant sur aucune carte et d'où ils ne sont jamais sortis. Ce sont, sans aucun sens péjoratif, des paysans.

Un jour, parce qu'ils ont la peau bien blanche, baragouinent quelques mots d'anglais ou de français, et parce qu'ils ont un grand besoin d'argent, des traficants de drogue vont les trouver. On ne décline pas une promesse d'embauche de ces gens là sans en payer le prix ; et de toutes façons, la mule a besoin d'argent. Cible idéale : les parents de jeunes enfants, la mère qui vient d'accoucher et rêve que son fils soit avocat ou médecin, ou le père qui veut assumer son rôle traditionnel d'apporteur de richesse, ou mieux : d'un enfant gravement malade.

Et on les charge de drogue, d'où le terme de mule. Pendant longtemps, ils ingurgitaient la drogue dans des petites poches. Au début, il y a eu des ratés, et des morts par overdose quand un pochon se déchirait, ou par occlusion intestinale. Maintenant que la police connaît le coup (il y a même un appareil de radiographie à Roissy, il me semble), la méthode semble en net recul, au profit des miracles de la chimie : on mélange la drogue à un produit qui en modifie la consistance et l'odeur, comme une plaque de plastique, puis à l'arrivée, un chimiste sépare les molécules, récupère la drogue, avec des reliquats de ces produits parfois toxiques qui iront redécorer les sinus des noceurs parisiens du quartier où les rues portent des noms de rois.

Mais les patrons des mules ne sont pas des enfants de cœur. Parfois, ils refusent de payer la mule, sauf si elle fait un deuxième voyage de retour (l'ecstasy s'exporte bien), au risque renouvelé de se faire prendre. Parfois aussi, on retrouve la mule dans un hôtel, éventrée, la came sortie du ventre par un patron qui n'avait visiblement pas envie de payer ni d'attendre.

Beaucoup de ces mules ne passent pas les mailles du filet. Il faut dire qu'on les repère de loin : des paysans sortis de la pampa, qui ont un passeport tout neuf, un billet aller-retour dans la semaine, qui font des trajets improbables dans toute l'Europe en quelques jours. Autant leur mettre un gyrophare sur la tête. Parfois, ils sont donnés par leur propre patron, histoire de faire diversion pour leur deuxième mule, plus discrète et plus chargée dans le même avion.

Et les voilà devant nous, au local de garde à vue du commissariat ou d'entretien avant présentation au juge d'instruction, assommés de désespoir, et c'est à nous et à l'interprète de leur donner les mauvaises nouvelles. Une seule question les habite : quand sortiront-ils ? On leur donne une durée indicative, tenant compte de la durée prévisible de l'instruction et de la quantité saisie. Généralement, ça tourne autour de trois ans ferme, avec interdiction définitive du territoire (et de tout l'esapce Schengen par la même occasion) à la sortie. On voit dans leurs yeux qui se plissent qu'ils font un laborieux calcul mental pour savoir quel âge aura leur enfant quand ils le reverront. Quand ils ont trouvé, c'est le silence, et ils s'affaissent un peu.

Je me souviens de cette jeune sud-américaine de 19 ans, qui avait accouché d'une petite fille trois mois avant de partir, en état de choc, incapable de dire autre chose que “¡ Mi bebé, mi bebé, quiero mi bebé ![1], alors que sa petite fille saurait marcher avant qu'elle ne la revoie. Il y a des jours où on voudrait ne pas parler espagnol.

Ou de cet orpailleur brésilien, qu'on aurait pu prendre pour mon père tellement son visage était usé et ridé, alors qu'il était né six mois avant moi, qui avait empoisonné son plus jeune fils pendant la grossesse de sa mère avec le mercure qu'il utilisait pour amalgamer l'or, et qui, pour soigner les reins mourants de son petit (qui avait quatre ans), avait accepté de convoyer une valise avec deux kilos de cocaïne dans la doublure. Quand je lui ai dit « trois ans », il a compris ce que ça impliquait pour son enfant. Après ça, quand on sort du palais, on file chez soi serrer les siens dans ses bras. Les clients laisseront des messages.

Je me souviens qu'il avait appris un peu de français avec les gendarmes, sur le site de Kourou, en Guyane, où il avait travaillé comme maçon. Il épatait les gendarmes d'escorte en s'adressant à chacun en utilisant le grade correct.

Les débats devant le juge des libertés et de la détention ont lieu dans une ambiance pesante. On reste en chambre du conseil, le huis clos est systématiquement accordé pour les besoins de l'enquête. La détention est inévitable (très grosses quantités de drogue, contexte de réseau organisé, pas de domicile en France, risque de fuite, la totale de l'article 144), et ni le procureur ni le juge des libertés et de la détention, ni l'avocat ne sont dupes, sachant que c'est un sous-lampiste qui va partir en prison pour de longs mois, voire des années. Mais que faire ?

C'est encore pire quand on devine à la lecture du dossier que c'était une mule sacrifiée par diversion (quand son trajet lui faisait traverser en train toutes les gares d'Europe les plus surveillées par les douanes, par exemple). Ça, on le garde pour nous. Ils pensent toucher le fond du désespoir, inutile de leur révéler qu'ils peuvent encore descendre plus bas.

Notes

[1] « Mon bébé ! Mon bébé ! Je veux mon bébé ! »

Commentaires

1. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:10 par brigetoun

ce qu'on fait de nous, hommes, femmes - et si ce n'est pas vrai pour nous c'est que nous avons de la chance

2. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:13 par Ferraille

Pardon pour cette remarque insignifiante... Le huis-clos est écarté... Ne serait-ce pas plutôt la publicité des débats?

3. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:17 par Yo

Mais s'ils sont sans papier, pourquoi ne les renvoit-on pas directement chez eux ?

Ce serait tellement bien pour... les étrangers, enfin !

4. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:20 par Térence

Un très beau billet Eolas !

Tout à fait politique et sans ici de leçons de morale ; un bien beau billet Eolas, sans aucun doute !

5. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:26 par Giudice

Un beau billet, merci Eolas encore une fois. J'en profite pour me demander à haute voix: est-ce que, comme dans les films, on accorde des réductions de peines à ceux qui balancent leur employeur d'un jour? Si oui, y a-t-il un fondement juridique, ou bien est-ce une entente tacite avec le juge?

6. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:26 par Charles

Hélas merci pour ce billet.

7. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:36 par EolasTrouvé

Ca y est, on sait qui est Maître Eolas : c'est Maître Eolas !

8. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:39 par bj33

Il semblerait qu'en dehors de la technicité de certains de vos billets, vous ayez une âme. (principe vital, immanent ou transcendant, de toute entité douée de vie).

Soyez en remercié.

Ainsi que de la technicité des autres billets (Un Céquoiquidit)

9. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:41 par Pipu

@Me Eloas: " On reste en chambre du conseil, le huis clos est systématiquement écarté pour les besoins de l'enquête." Quelle est la différence entre Chambre du conseil et huis clos?
Merci

10. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:45 par Pipu

suite de 8: serait-il possible que la chambre de conseil statue le plus souvent à huis clos? Et pourquoi écarterait-on alors le huis clos dans ce cas pour les besoins de l'enquête? Cela me semble un peu contradictoire.

11. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:46 par Patrick

Rafael Correa, Président de l’Équateur a reconnu il y a peu de temps que son père, mule lui aussi, avait fait de la prison aux États-Unis alors qu’il n’avait que 5 ans. Il ne sut la vérité qui lui avait été cachée que lorsqu’il eut 18 ans.
C’est la raison pour laquelle il a fait sortir de prison plus de 1000 personnes dans son pays dans la mesure ou elles avaient accompli un an d’incarcération et n’étaient pas en possession de plus de deux kilos de drogue.
En Amérique Latine les peines vont de 10 à 18 années de prison pour ce genre de délit.
Ce ne fut qu’une mesure de grâce, les lois se votent à l’assemblée et au Sénat et persistent encore aujourd’hui, tout comme restent encore incarcérées en Équateur plus de 1000 mules qui n’ont pas eu la chance de faire partie de la première liste de libérés.
Même là donc où la compréhension du problème devrait donner au législateur de meilleurs outils de sanction on va plus loin que par chez nous. Même lorsqu’un Président a vécu ce genre de drame, il ne le résoud pour les autres que d’une manière partielle démontrant par cette même partialité les objectifs populistes de ses décisions.
Les cocus du système, avez-vous dit ? Assurément.

12. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:48 par Patrick

Ah .. on dirait M. Eolas , qu'on parle de vous comme un délateur

404 Not Found

Pouvez vous nous éclairer ?

Eolas:
Non.

13. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:52 par Si seulement...

C'est dans ces moments qu'on souhaiterait qu'un avocat publie sur internet le procès-verbal d'audition des dealers dont il a connaissance (je ne parle pas des mules), afin qu'on puisse tous connaître leur nom, leur localisation et qu'on puisse ainsi préserver nos enfants de ces personnages... Il paraît qu'on le fait bien pour les pédophiles et les assistantes sociales. ;o(

14. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:53 par serge

c'est un principe de base: c'est toujours sur le petit qui a des lunettes que l'on tape

15. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:55 par Pilou

Je partage l'avis de @3, c'est un superbe billet !!

16. Le mardi 1 juillet 2008 à 20:56 par Leopold Stotch

Et l'état de nécessité ne peut pas jouer ?

Ou la contrainte ?

17. Le mardi 1 juillet 2008 à 21:00 par julien

Un très beau film sur le parcours fictionnel mais hyperréaliste d'une mule: Maria plein de grâce. A conseiller à tous ceux qui veulent en savoir plus sur ce que décrit Eolas, avec la technique de l'ingestion de capsules de drogue.

18. Le mardi 1 juillet 2008 à 21:14 par Tom

@ Leopold Stotch: Déja que la contrainte ne joue pas avec un fusil sur la tempe, mais alors là! Pour l'état de nécessité, il faudrait la comission d'une autre infraction "nécessaire".

Maître, je me permet de rectifier votre estimation de peines, les mules prennent en générale entre 3 et 5 ans.

Eolas:
3 quand je les défends…

19. Le mardi 1 juillet 2008 à 21:20 par Benoit

Très beau billet. Un soyez le juge aurait pu être intéressant, tant il est difficile de trouver une répression adaptée pour des lampistes, avec une répression qui ne doit avoir a peu près aucun effet dissuasif en l'espèce.

Peut être une petite coquille dans votre texte : le huit clos n'est-il pas accordé plutôt qu'écarté ?

Eolas:
En effet, c'est corrigé. Et c'est huiS clos.

20. Le mardi 1 juillet 2008 à 21:43 par jean philippe

Ca me fait penser à un procès auquel j'ai assisté. Il s'agissait d'une mule qui hélas a pris une peine assez sévère en plus... On ne peut faire grief aux juges d'être sévères dans une telle circonstance mais, on voudrait tant avoir d'autres solutions pour condamner à une peine juste.

Eolas:
La quantité est déterminante dans le quantum, un peu par facilité, je le crains. Je ne prétends pas avoir de solution miracle, mais je me demande si au lieu de les faire passer par cette procédure, on faisait plus simple et plus léger. Genre une interdiction définitive du territoire à titre de peine principale. Ça entraîne l'isncription au SIS, donc fini l'Europe pour eux. Aucune chance de réitération de l'infraction, c'est déjà ça. Certes, me rétorquera-t-on, l'Amérique du sud est un réservoir infini de mules. Précisément. En punissant ainsi les mules, on crée un risque pour elles. PAs suffisant pour les décourager, puisqu'il y en a encore. Mais un risque qui fait monter les prix, et rend donc le voyage plus attractif, et garantit la réserve de mules. Tant qu'on ne prendra pas 100% des mules, il y en aura toujours pour tenter leur chance, les économistes le savent mieux encore que les juristes.
Et si on cassait les prix ? Plus de prison, ou pour le temps strictement nécessaire à l'enquête pour démanteler le réseau (mais là, ça se fait très vite ou jamais), et puis, IDTF. Du coup, risque moindre. Plus de mules dans un premier temps, mais on a vu que la réserve était de toutes façons inépuisable avec le système répressif. Du coup, la prime de transport chuterait, puisque le risque devient quasi nul pour la mule : quelques semaines de prison et un retour sous escorte (pour le trafiquant, c'est toujours le même : quelques kilos de cocaïne, à 60 € le gramme). Du coup, les mules ne se feraient payer que quelques centaines de dollars, au mieux. Ce qui du coup rend le voyage moins intéressant. Ce qui fait que nos trafiquants auraient plus de problèmes à trouver des volontaires, surtout pour risquer leur vie en cas d'ingestion. J'ai toujours pensé que les moyens les plus efficaces de lutter contre la criminalité organisée était de les frapper au portefeuille.
C'est une piste de réflexion que je propose. Parce que taper sur les mules, ça ne sert à rien.

21. Le mardi 1 juillet 2008 à 21:46 par boratkehul

une fois encore, un bien beau billet

je peux oser ma préférence pour les charentaises, sans rapport avec l'île de ré ?

Plus sérieusement, j'ai quand même le sentiment que les "mules" servent de bouc émissaire.

Voilà peut-être un sujet de travail pour la présidence française de l'UE, il me semble que c'est un problème qui doit se régler à l'échelon communautaire.

22. Le mardi 1 juillet 2008 à 21:48 par Audrey

Rien à dire de plus que tout ce qui a déjà été dit. C'est juste terrible, la misère humaine.

23. Le mardi 1 juillet 2008 à 21:51 par HS

[HS sur le secret professionnel]

www.libelille.fr/saberan/...

[/HS]

24. Le mardi 1 juillet 2008 à 21:55 par ALBIN

Je ne m'habitue pas à la misère et à chaque fois, j'en suis ravagé de douleur. Et hélas, notre avenir même européen est noir

Eolas:
Allons, courage. Lech Kaczyński n'est président que jusqu'en décembre 2010.

25. Le mardi 1 juillet 2008 à 22:24 par Nico

Pour poursuivre, on peut également conseiller le livre Gomorra de Roberto Saviano (le livre, je n'ai pas vu le film).

Entre récit vécu, enquête et témoignage, ce livre fait découvrir à son lecteur successivement :
- l'importance du port de Naples
- la collusion entre les maison de haute couture et leur contrefacteur
- l'importance de la misère pour le "système"
- une réflexion sur le système mafieux comme aboutissement du système capitaliste
- l'importance du contrôle du trafic de drogue
- l'influence des films de tarantino sur la précision des "tontons flingueurs"
- comment faire succès dans la gestion des ordures

Et c'est à nos portes.
Dans les bacs de toute bonne bibliothèque municipale.

Dans le cas de la drogue, on encourage le crime pour réprimer un vice. Les vie broyée, c'est un prix à nos législations que l'on oublie souvent de compter.

@11 - et substituer à la justice la populace ? non merci.

26. Le mardi 1 juillet 2008 à 22:35 par mariposa

J'en ai suivi quelques unes, de ces "mules". Quelques unes, car elles se conjuguent bien souvent au féminin, de mon expérience. Qu'elles viennent de Grande-Bretagne, du Bénin, du Brésil, du Guyana, de Hollande, d'Italie, de la Thaïlande,...de tous les âges, de toutes les couleurs, de tous les horizons.
Un point commun, pourtant : le besoin réel d'argent et l'impossibilité d'en trouver autrement.
Et la misère encore plus noire qui les attend, sans compter ces heures, ces mois, ces années, passées en prison dans un pays parfaitement inconnu pour la plupart, dans une langue inconnue, totalement isolées et loin de leur famille.
Il est de ces moments derrière les murs où c'est soi que l'on a envie de cacher, tellement la vie n'épargne pas les autres.
Tellement nous sommes inégaux.

27. Le mardi 1 juillet 2008 à 22:38 par TeeWee

Content de retrouver (enfin, j'ai envie de dire...) ce qui faisait la saveur de votre blog, qui s'était quelque peu aventuré dernièrement dans un torchage en flamme du moindre mouvement gouvernemental !
Torchage à tort ou à raison, chaqu'un voit midi à sa porte, toujours est-il que je préfère largement ce type de billet...

Bien à vous, cher Maïtre...

28. Le mardi 1 juillet 2008 à 22:39 par Serge

@EolasTrouvé, #6

Très drôle. Si vous n'étiez pas à côté de la plaque, vous auriez tué ce blog, ni plus, ni moins. Relisez le billet, et dites-nous en face que vous voulez la fermeture de ce blog.

29. Le mardi 1 juillet 2008 à 22:40 par jenaifamaisfumé

Bonsoir,
Beau billet, en effet;la misère des uns et l'opulence des uns, combinées, font bien des ravages!
je m'adresse donc à ceux qui fument, quelle que drogue que ce ce soit, même occasionnellement:
vous êtes complices!
Vous êtes la "demande" sur ce marché de l'offre et de la demande. C'est vous qui le provoquez!

Parce qu'il parait que c'est toujours à la mode de fumer un "petit" joint, etc, etc; en plus, vous risquez de provoquer des accidents, le plus souvent, en voiture et de tuer des vies innocentes, et bien de chez nous;

Mais il y a toujours des dizaines de millions de Français qui fument des cigarettes; donc, automatiquement, un certain nombre franchiront le pas de la drogue, même occasionnellement; Car je ne connais pas de fumeur de drogue qui ne soit pas fumeur (de cigarettes);

Et même certains laissent leur propres enfants s'acheter des cigarettes avec leur argent de poche; un argent de poche dont le montant ferait surement vivre correctement un certain nombre de familles sud-américaines décrites dans ce billet.

Bon, je vais arrêter la morale pour ce soir; mais rappelons la chance que nous avons de vivre dans notre société et gardons les pieds sur Terre; respectons les hommes, nos enfants et la Planète.
Bonsoir

Eolas:
Vous oubliez de dénoncer les ravages de l'eau. Je ne connais pas un délinquant qui n'aie jamais bu d'eau.

30. Le mardi 1 juillet 2008 à 22:49 par Milimaître

Mon Cher Confrère,

Vous oubliez les mules qui ont l'insigne honneur de passer en comparution immédiate lorsque les enquêteurs et les magistrats n'ont aucun espoir de remonter la filière.

31. Le mardi 1 juillet 2008 à 23:15 par CEH

@ 27 jenaifamaisfumé

J'en connaissais des fumeurs de joint qui ne fument pas par ailleurs de cigarettes.

Magnifique démonstration n'est ce pas ? Parfaitement en rapport avec le billet qui plus est !

Ah oui, don't feed the troll, j'avais oublié ...

32. Le mardi 1 juillet 2008 à 23:20 par raven-hs

# 27
" Mais il y a toujours des dizaines de millions de Français qui fument des cigarettes; donc, AUTOMATIQUEMENT, un certain nombre franchiront le pas de la drogue, même occasionnellement; Car je ne connais pas de fumeur de drogue qui ne soit pas fumeur (de cigarettes); "

J'ajouterai même que des dizaines de millions de Français clignent des yeux ; donc, AUTOMATIQUEMENT, un certain nombre franchiront le pas de la drogue, même occasionnellement ; Car je ne connais pas de fumeur de drogue qui ne cligne pas des yeux.


"Et même certains laissent leur propres enfants s'acheter des cigarettes avec leur argent de poche; un argent de poche dont le montant ferait surement vivre correctement un certain nombre de familles sud-américaines décrites dans ce billet."

D'autres viennent poster des commentaires stupides et hors sujet alors que l'argent qu'ils investissent dans leur connexion internet permettrait de nourrir un certains nombre de famille sud-américaine.

"Bon, je vais arrêter la morale pour ce soir; mais rappelons la chance que nous avons de vivre dans notre société "

Vive l'article 10 CEDH.

Eolas:
Panneau : Don't Feed The Troll

33. Le mardi 1 juillet 2008 à 23:20 par Emmanuel M

Une ou deux remarques idiotes :
* comdamner les mules a des peines lourdes c'est bien. Les libérer avant la fin de leur peine, voire très avant, est-ce impossible ?
* avis aux amateurs de supéfiants : une ou plusieurs mules sont deja parties en prison pour votre petite plaisir. La prochaine fois, ayez uen pensée pour elles.

Eolas:
Oui, c'est possible, si leur avocat les suit au-delà du procès (c'est à dire après avoir perçu leur misérable AJ pour un à deux ans de boulot) pour monter le dossier de libération conditionnelle.

34. Le mardi 1 juillet 2008 à 23:26 par Emilie, CIP

Mais il y a toujours des dizaines de millions de Français qui fument des cigarettes; donc, automatiquement, un certain nombre franchiront le pas de la drogue, même occasionnellement; Car je ne connais pas de fumeur de drogue qui ne soit pas fumeur (de cigarettes);

Et j connais pas un buveur d'alcool qui n'ait jamais bu de lait. Méfions nous du lait et des joues roses. Ça cache peut être un futur alcoolique et donc "automatiquement" un délinquant !

"Grrelmiam" fit le troll.

Eolas:
Panneau : Don't Feed The Troll

35. Le mardi 1 juillet 2008 à 23:26 par Джугашвили

Glauque.
Si ça peut vous rassurer, il y a tout de même une justice, mais à plus long terme. J'expose :

Tous ces sous-fifres, ces "déchets" de l'humanité comme vous le sous-entendez, causeront à force la perte de leurs bourreaux intouchables.

Car la question qu'il faut se poser, c'est "QUI" consomme cette drogue ?
Pas les petits rebeuh bas de gamme, ni même les milieux de classe, et oui, ce sont les petits bourges qui sont les meilleurs clients, ceux qui ont un compte en banque bien remplis. Je le sais car il m'arrive de fréquenter ces milieux fermés via "relations très profitables pour les buffets".

J'étais samedi dans une soirée dans ce genre. Une fille de 19 ans fêtait son anniv dans un appartement du 8ème de Paris, 120m², open bar de champagne. L'appart était à elle bien entendu, et acheté, pas loué.

Ce qui me surprend dans ces milieux, c'est que tout comme le manque d'argent détruit les plus pauvres, l'excès de pouvoir détruit les plus riches.
Vision divine du père, vision dépréciée de la mère "profiteuse", dans ces milieux là, j'adore comparer la vision qu'on les parents de leur progéniture à ce que sont réellement leurs enfants.

Des filles vierges intelligentes et maniérées qui sont en réalité des salopes stupides et exigeantes, des garçons fiers courageux et intelligents qui sont en fait égoïstes couards et arrivistes ;
Les enfants fumants, buvant et se droguant au dos de leurs parents dans de distinguées orgies comme celles dans laquelle j'avais atterri.

Là-bas, de l'ecstasy, de la coke et de l'héroïne, j'en ai vu des quantités impressionnantes pour ainsi dire.
Mais comme le papa de la fille qui organise connaît personnellement un haut fonctionnaire du pouvoir judiciaire dont je tairai le nom, pas d'inquiétude.

De toute façon, les flics ne contrôlent jamais les petits bourges, toujours les noirs et les arabes, alors qu'ils pourraient faire des prises souvent bien plus juteuses...

Au final cher Eolas, ces mules que vous plaignez tant sont les balles qui tueront petit à petit les enfants de leurs bourreaux, ces gens aveuglés par leur pouvoir oubliant que leur pouvoir n'est rien sans leurs enfants... car aucun homme n'est immortel.

Il y a toujours une justice, elle est seulement plus lente que la justice humaine pour être perçue facilement.

Eolas:
C'était vous, près du bar, une bouteille vide de Mumm à la main, qui nous insultiez tous en nous traitant de petits bourgeois bons pour le goulag ?

36. Le mardi 1 juillet 2008 à 23:26 par Bôôh

Ca donne envie de remercier un ex pilier du service public audiovisuel, un babyboomer aux lunettes noir, au teeshirt noir, au costume noir, à la raie sur le côté, qui a deux grandes fiertés dans sa vie : l'interview "tromper c'est sucer ?" et sa réputation de multidrogué festif. Il pouvait avoir beau jeu de "soutenir" Mickael Blanc ensuite

37. Le mardi 1 juillet 2008 à 23:49 par volta

La question de fond: pourquoi ne pas légaliser les drogues et les taxer (un peu comme la cigarette)? Ca éviterait toutes ces misères, et réhabiliterait dans certaines limites le libre-arbitre individuel (par opposition au “nanny State”)....

Eolas:
Pourquoi ? La méthode actuelle donne de si bons résultats.

38. Le mercredi 2 juillet 2008 à 00:10 par folbec

@35 la réponse de fond : tout le monde n'a pas la même résistance aux diverses drogues et à leur accoutumance.
Pour certains "limite psy", une seule prise de drogue dure peut suffire à les faire basculer. A vie. D'autres peuvent se défoncer pendant des années.
Le but c'est juste de limiter le nombre de gens y ayant accès. Le gain est statistique.

Et les drogues "douces" (y compris tabac et alcool) sont aussi assez efficaces pour faire basculer les psy et les moins psy dans la marginalité. Une fois marginaux, petits vols, gros vols, case prison... etc.

39. Le mercredi 2 juillet 2008 à 00:38 par ramses

Commentaire 27

Et l'air, Maître ? C'est bien connu, depuis que Nicolas Hulot nous l'explique, l'air tue...

Et pourtant tout le monde respire...

Il faut faire cesser ce scandale au plus vite :)

40. Le mercredi 2 juillet 2008 à 01:01 par ramses

Je n'accroche pas trop à cette histoire de mules, désolé...

1) Elles savent qu'elles commettent un délit
2) Elles le font pour de l'argent

C'est l'univers du délinquant lambda que vous décrivez, non ?

Je n'éprouve pas de tendresse particulière pour ce genre d'individu, fût-il sud-américain et sans le sou.

D'autres s'en sortent par des moyens plus nobles.

Eolas:
Ils payent des mules pour faire le travail à leur place ?

41. Le mercredi 2 juillet 2008 à 01:15 par Bystander

On voit beaucoup de 'mules' aux aéroports de Heathrow et Gatwick. Il y'a cinq ans, le plupart étaient d'origine de Jamaique. Aujourd'hui, on voit la cocaine de Ghana at Nigeria, et du cannabis dans les mains des blancs d' Afrique du Sud. La cultivation domestique du cannabis est un spécialité des gangs Vietnamiens.

42. Le mercredi 2 juillet 2008 à 02:21 par kalex

Billet triste et noir, mais agréable à lire.
Merci maître.

On s'intéresse beaucoup ici à la responsabilité des usagers de drogues, mais la responsabilité la plus évidente est celle de NOS États !
La politique antidrogue des pays "riches" est une aberration : elle coute très cher (rien que l'hébergement des mules...), elle prive l'État de taxes qui pourraient être utilisées pour aider les toxicos, elle pousse le prix des drogues à la hausse ce qui profite aux mafias et crée des problèmes connexes dans nos pays (délinquance).

La prochaine fois qu'un politique prétendra vous protéger contre vous-même, interrogez-vous sur les effets de bord de la mesure.

43. Le mercredi 2 juillet 2008 à 02:32 par HerbeDeProvence

oui beau billet.
Mais pour éviter ça, il suffirait peut-être de légaliser les drogues, toutes les drogues?

Eolas:
Et pour lutter contre l'immigration clandestine, il suffirait de régulariser tous les sans papiers.

44. Le mercredi 2 juillet 2008 à 02:33 par hervé

@ 15. Le mardi 1 juillet 2008 à 21:00, par julien.

Effectivement très beau film. Il existe aussi un télé-film anglais sur le sujet en deux épisodes des annees 90. Ce film montrait les 2 facettes de la drogue, trafic et consommation. Je n'arrive pas à en retrouver le nom, si quelqu'un s'en rappelle.

La première partie a été projetée par une chaîne publique, la deuxième partie du film n'a jamais été projetée. J'ai toujours émis l'hypothèse que c'était du à la violence qu'il montrait aussi bien du coté du narcotrafic que du point politique.

Maintenant rappelons que la consommation de l'Opium, notamment en Chine est étroitement liée à la colonisation des britanniques qui tirèrent de grands profits du commerce de l'Opium avec des conséquences souvent estimées catastrophiques pour la Chine.

On pourra à ce propos consulter le site
de Pierre Arnaud Chouvy ou son livre les territoires de l'opium, de Pierre-Arnaud Chouvy (Olizane, Genève, 2002), ainsi que les guerres de l'opium sur Wikipédia et autres.

45. Le mercredi 2 juillet 2008 à 03:18 par Arthur Rainbow

>Parfois aussi, on retrouve la mule dans un hôtel, éventrée
Dites, c'est normal si, même si on vous fait confiance, il y a comme un blocage. une impossibilité à envisager que ce soit vraiment vrai? Que quelqu'un puisse faire ça?

Eolas:
C'est un traducteur (experts auprès de la cour) qui m'a raconté avoir été commis dans un tel dossier. Dans un autre, c'est une mule morte à cause de la rupture d'un pochon qui a été ainsi “déchargée”. Mais le mépris pour la vie humaine dont font preuve les réseaux organisés est effectivement difficile à croire.

46. Le mercredi 2 juillet 2008 à 04:11 par abns

@ramses (38) :

"D'autres s'en sortent par des moyens plus nobles."

Autant le début de votre commentaire, je le comprends (on est d'accord ou pas, mais ça reste un point de vue entendable), autant la dernière phrase...

Oui, on connaît des gamins de miséreux qui n'ont pas vu un livre avant l'age de 15 ans et qui sont devenus milliardaires.
Donc les enfants d'analphabètes ne sont pas à plaindre, et s'ils deviennent eux même illettrés, c'est juste qu'il ne font aucun effort.

Oui, des paraplégiques sont devenus champions olympiques, on verra même cet été un handicapé courrie aux JO "valides".
Donc les gens en chaise roulante, c'est juste des flemmards qui aiment se faire pousser.

Oui, des gens ont risqué leur vie sans rien à gagner et sont devenus des héros, sous toutes les dictatures, sous toutes les tyrannies.
Donc ceux qui ont juste "fermé leur gueule" et qui se sont vaguement débrouillé pour gratter de quoi bouffer de façon plus ou moins légale, ce sont juste de méchant délinquants, lâches de surcroît.

Un homme a été capable de courir le 100m en 9.72 secondes. La prochaine fois que vous ratez votre bus, au lieu de vous plaindre du chauffeur qui a refusé de vous rouvrir la porte alors qu'il était encore à l'arrêt, dîtes vous juste que vous êtes un gros fainéant qui n'a pas voulu bouger sa surcharge pondérale pour courir plus vite.
Ca relativisera peut-être un peu les choses.


Condamnez un homme pour ce qu'il a fait, autant que vous voulez. Mais si vous tenez à le condamner pour ne pas avoir été à la hauteur du plus noble et courageux d'entre eux, vous risquez de ne plus croiser grand monde dans la rue.

47. Le mercredi 2 juillet 2008 à 07:44 par le bac.br

lpendant ce temps la..une histoire : la canne pour apprendre ensuite:
Rrroulio était comme elles disent un orpailleur du Brasil un peu spécial..A peu prés 30 ans AVEC UN age mental compris entre 5 et 7 ans..c'est stupéfiant pourtant parce dans un corps: MA !
le blébléme aussi impossible de lui faire comprendre que parfois...
pourtant Julia fille perdue de la campagne: age comme l'autre mais quand elle l'ouvre sa bouche:un, une carpe comme on dit le blébléme de Julia aussi un age de raison compris entre ..D'un muet on peut écrire que d'aspect elle parait.un Corps aussi PA!
comme je le pense c'est 2 la était fait l'un pour l'autre
LA RENCONTRE ET LE MACHIN
Julia était d'humeur normale( on n'en sait rien) et la en cherchant de l'eau au puit elle croise enfin roulio qui lui était en train de se gratter le posterieur..
QUE PASA?
au brasil la politesse veut qu'on réponde au dame mais la!
un témoin de la scene discretement planqué en train de fumer:11 ans, raconte..
roulio il a sorti un Truc: grand comme ça: rires la .. (jtecroispas rires encore)et aprés jteracontepas..
la j'arrete: voir le film, la jument verte je crois pour se donner des idées...
quoi dire bien sur on peut dire que 30 ans la bas il sont parfois grand pere, ou presque..
que leur misére c'est terrible, pourtant le brasilien est souriant et elles aussi ALORS que la mine de certains/
en mangeant une mangue: julia se rappelle, elle l'a foutue dehors encore...pas idée de se gratter le..* comme ça devant elle..
*:) le paquet... comme je le dis c'est d'un élégant..






48. Le mercredi 2 juillet 2008 à 07:50 par Esurnir

@Eolas sous 18: Non, ce postulat part du principe que le salaire offert est uniquement justifiable par rapport au risque encouru. Mais ce qui est payer n'est pas le risque encouru mais le service vendu, le prix payer est la valeur qu'a un passeur au yeux d'un trafiquant de drogue. Si il y a plus de passeur, le prix baisse, si il y a moins de passeur, les prix augmentent. Quel que soit les changement de législation réprimant les passeur ont lieu, la demande en passeur restera la même. Le changement de jurisprudence que vous proposer ne sert qu'a rendre la justice plus humaine (ce qui est en soit tres honnorable) mais ne changera je pense pas grand chose au nombre de passeur. Ce qui me parrait certain c'est qu'il n'augmentera pas. Sachant que pour eux ils ont la certitude de ne pas etre pris. Ils font confiance a leurs boss.

49. Le mercredi 2 juillet 2008 à 08:04 par Morningstar

La conséquence de la prohibition c'est de générer un système criminel pour la contourner avec toutes les victimes que cela entraine.

Est-ce que finalement la légalisation ne serais pas la meilleure solution pour faire disparaitre cette criminalité organisée, améliorer la sécurité des consommateurs, voire toucher de la TVA sur les dits produits ?

50. Le mercredi 2 juillet 2008 à 08:11 par vivien

@Eolas: le plus beau billet qu'il m'ait été donné de lire sur ce blog. Quelque chose d'aussi beau sur quelque chose d'aussi laid, c'est de l'art, non?

@45 Esurnir
Ca parrait toujours simple les raisonnement d'offres et de demande comme celui d'Eolas et le votre, mais une fois démonté, ça tient plus ou moins.
Dans votre cas, je trouve étrange votre hypothèse de considérer que l'offre en passeur devrait rester fixe. Penser qu'ils font confiance à leur boss au point de ne pas avoir preuve de se faire prendre, c'est les faire passer pour plus cons qu'ils ne sont. En plus, il doit y avoir une réelle conccurence entre les différentes activités plus ou moins licite pour s'en tirer. A quelques centaines de dollars, Eolas a raison de dire que ces gens préféreront passer clandestinement au States, se trouver ou continuer leur boulot rangé ou non chez eux...
Par contre, maitre, si on baisse la repression, je ne vois vraiment pas ce qui touchera nos trafiquants au portefeuille. Le prix du transport ne sera plus joué à la hausse par le risque d'interception par les policiers mais par les éxigences "sociales" du passeur. Au pire pour eux les prix des passeurs ne baissent pas.

51. Le mercredi 2 juillet 2008 à 08:20 par vivien

@33 (désolé pour votre pseudo en cyrillique)

J'ai coutume de penser que pour cent participants au genre de soirée que vous décrivez, il y en a cent pour penser qu'on ne la leur fait pas, à eux, avec ce monde pourri.
Tous n'y mettent pas l'absence de lucidité et le don de la caricature que vous montrez dans ce billet, cela dit.

52. Le mercredi 2 juillet 2008 à 08:30 par Le_Pompiste

A quoi sert la prison ?

Si je recopie les meilleures sources ;-) (fr.wikipedia.org/wiki/Pri... il s'agit :
-de protéger la société des personnes dangereuses ;
-de décourager les gens de commettre à nouveau des actes interdits par la loi ;
-de rééduquer le détenu de manière à le réinsérer ;
-de soulager les victimes ;

Dans les cas décrits ci-dessus, où est le sens d'une condamnation à trois (ou cinq) ans de prison ?

53. Le mercredi 2 juillet 2008 à 08:35 par Gascogne

Le côté obscur m'envahit de plus en plus, car malgré le fait que j'ai pu croiser un certain nombre de ces "mules", je n'éprouve pas toujours autant de compassion que cela. Ils savent que les produits qu'ils ingérent peuvent les tuer, et ils en acceptent le risque. Ils savent donc qu'ils peuvent être pourvoyeur de la mort des habitants des pays où ils se rendent. En outre, et cela doit être mon côté blasé, les propos que certains tiennent sur leur vie dans leur pays d'origine sont invérifiables, et ils le savent : pour un cas de "mules" désespérée, combien ne veulent que faire de l'argent pour devenir comme les riche narcos qu'ils cotoient ? Cynique ? Peut-être, mais dans tous les dossiers que j'ai pu voir, je n'ai encore jamais eu la preuve tangible que la situation sociale de l'intéressé était telle qu'il n'avait pas eu le choix.

Eolas:
Vous avez bien raison. Si on commençait à croire les déclarations des mis en examen, ce serait des catastrophes judiciaires assurées…

54. Le mercredi 2 juillet 2008 à 08:44 par Indi

Merci pour ce billet, ce matin il pleut la journée commence bien

55. Le mercredi 2 juillet 2008 à 08:49 par aliocha

@Gascogne : De la différence entre le regard du magistrat et celui de l'avocat....L'un voit une victime là où l'autre n'aperçoit qu'un coupable. L'un regarde l'homme, l'autre la loi. Et le pire, c'est que les deux ont raison, n'est-ce pas la définition du ressort clef de la tragédie ?

56. Le mercredi 2 juillet 2008 à 08:49 par Bidule

La situation que vous décrivez me rappelle un joyeux débat auquel j'ai assisté il y a quelques années : d'un côté, un parlementaire français (c'est déjà un indice), de l'autre, un néerlandais. Ce beau pays où l'on peut parler calmement des problèmes a fait un choix : contrôle systématique de toutes les personnes en provenance d'Etats sud-américains, mais en cas de découverte de moins de 3 kilos de drogue, la personne est simplement renvoyée chez elle et interdite de territoire. Pas de prison. Bien sûr, le parlementaire français était offusqué, parlait de trahison car la France, elle, sait se battre contre le traffic de drogue. Vraiement, vous n'êtes qu'un pays de Beatniks post-68tards et tout et tout clamait-il.
Le parlementaire néerlandais lui demanda alors simplement de comparer les chiffres : je ne les ai pas en tête mais ils vont de 1 (la France) à 10 (les PB) en terme de saisine de cocaine dans les aéroports.

Autrement dit, comme d'habitude, la France se satisfait des apparences. Il est tellement plus facile de bouziller quelques vies que de ce dire que parfois, la solution des problèmes est moins évidente qu'on ne le crois.

57. Le mercredi 2 juillet 2008 à 08:51 par Kerri

je me dis parfois que la solution la plus efficace serait sans doute de légaliser les "drogues douces":
La politique actuelle est inefficace: le cannabis, bien qu'interdit, est disponible sur l'ensemble du territoire national.
Le légaliser et permettre sa vente dans des endroits "contrôlés" uniquement (pharmacies ou buralistes) permettrait de contrôler la qualité des produits importés, ce qui, pour la santé des consommateurs, serait un net progrès. L'état pourrait en outre récupérer via la TVA et autres taxes des revenus substanciels.

58. Le mercredi 2 juillet 2008 à 08:53 par Esurnir

@vivien: Comment ose tu mettre en doute mon degré vodka en économie du café du commerce en doute !

59. Le mercredi 2 juillet 2008 à 08:57 par Esurnir

je me sens fatigué tout d'un coups.

60. Le mercredi 2 juillet 2008 à 09:13 par Fieffégreffier

@ 50 Gascogne
greffier d'instruction depuis quelques années, j'en ai vu passer des "bouletteux"... (Me Eolas, un mot sur Cusco ?) mais je n'ai pas le même ressenti que vous, même si je peux comprendre votre "côté blasé" ces affaires sont désespérantes dans tous les sens du terme.
C'est vrai qu'il n'est pas possible de vérifier leur conditions de vie dans leur pays d'origine, mais j'ai souvent l'occasion de discuter avec les interprêtes qui les ont assistés à la garde à vue et au déférement, beaucoup d'heures d'attente donc et des confidences différentes que celles consignées sur les procès-verbaux. Non vraiment, je pense qu'il faut toucher le fond de la misère pour accepter ces transports in corpore.

61. Le mercredi 2 juillet 2008 à 09:34 par vivien

@56 Ersunir
Je n'oserai pas...
Sachant en plus que mon raisonnement étant précisément un raisonnement d'offre et de demande et que je n'ai effectivement que de légères bases en éco, mon commentaire s'inscrit de toute façon totalement dans la catégorie des trucs qui ont l'air de marcher sur le papier et qui tiennent plus ou moins... :-)

62. Le mercredi 2 juillet 2008 à 09:40 par EPR

HS: Retour sur la question du secret professionnel.

Le dernier numéro du magazine des avocats de paris (88.191.76.154/Magazine_Av... est en grande partie consacré à la question du secret professionnel, et du secret de la confession pour les prètres catholiques.


C'est fort intéressant (mais pas aussi bien que les billets de Me Eolas, of course)

Bonne lecture à tous

63. Le mercredi 2 juillet 2008 à 09:41 par Irgoff

[Me Eolas] : "On ne décline pas une promesse d'embauche de ces gens là sans en payer le prix"

Une mule menacée (qui n'agit pas par appât du gain) est-elle reprimandée de la même façon par la législation ?

Eolas:
Toute la difficulté pour son avocat sera d'établir la réalité de cette menace. La réticence des gangsters à nous faire des certificats de pressions illicites est une atteinte intolérable aux droits de la défense.

64. Le mercredi 2 juillet 2008 à 09:51 par Augustissime

@Esurnir
Le raisonnement économique explique pourtant l'échec constant des politiques de lutte contre la drogue.

A chaque fois que la répression se durcit, les cours augmentent, faisant du trafic une activité extraordinairement juteuse. Pour pouvoir vraiment enrayer ce trafic, il faudrait que la police soit d'une efficacité extrème, au point d'arrêter presque tous les trafiquants ou de faire monter les cours dans des proportions dissuasives pour le consommateur. Or l'expérience montre que même les pays les plus répressifs ne nuisent que modérément au trafic et ne provoquent qu'une hausse limitée des cours, qui stimule le marché plutôt que de le tarir.

Il est donc permis de s'interroger sur la pertinence des lois très sévères qui limitent en ce domaine la liberté individuelle. La séparation arbitraire entre drogues légales et drogues illégales sauve sans doute des vies, mais justifie-t-elle de telles restrictions et un tel investissement d'argent et d'énergie ?

Quelques chiffres devraient inciter à la réflexion :
- 2 morts accidentelles de mules répertoriées en 2005 (commissaire Colombani cité dans le JDD)
- 57 cas de décès par overdose en 2003 connus des services répressifs (www.ofdt.fr/BDD_len/Bd_st...
- 45 000 morts par an liés à l'alcool
- 65 000 morts par an liés au tabac

Or les dépenses publiques, toutes drogues confondues, s’élevaient à 1 159,12 millions d’euros pour l’année 2003, l’essentiel des dépenses concernant les drogues illicites (environ 80 %), la part la plus faible étant consacrée au tabac (moins de 5 %) - www.drogues.gouv.fr/article3092.html

Peut-être y a-t-il quelque chose d'un peu irrationnel là dedans ?

65. Le mercredi 2 juillet 2008 à 09:55 par wame

Au risque de déplaire au maître des lieux, ce billet je ne le trouve pas beau, il est juste bouleversant.
Si la beauté d'un billet est caractérisée par les récits de la misère des petits gens, je préfère éviter le beau et me concentrer sur la tristesse.

66. Le mercredi 2 juillet 2008 à 10:12 par Gemini

Ce que vous nous relatez est bien triste en effet, j'aurai honte de faire partie de la demande qui encourage le système.

Néanmoins, même si j'éprouve de la peine pour leur situation, je ne dédouanerai pas les mules de leur responsabilité. J'admet volontiers qu'ils soient les maillons parmi les plus faibles, les moins pourris et les plus interchangeables du réseau... et qu'il faille trouver un moyen plus adapté d'en finir avec cette spirale.

Je suis assez d'accord avec l'une de vos réponses à un commentaire (la plus longue), concernant l'utilisation de moyens économiquement percutants par rapport à ces réseaux mafieux...

67. Le mercredi 2 juillet 2008 à 10:29 par The duck

@Eolas et Gascogne : sur la question des motivations des mules (misère réelle? Appât du gain? Les deux mon capitaine?), je suppose qu'on est incapable d'évaluer quelles sont celles qui le font vraiment en désespoir de cause... Mais je suppose aussi que bon nombre d'entre elles (comme le sous-entend d'ailleurs Eolas, non?) sont contactées directement par les narco, et ne sont pas en position de dire non. Quand on sait qu'en Colombie même les organes humains sont l'objet de trafics juteux, on se dit finalement qu'avaler quelques pochons de coke semble plus “facile”... c'est révoltant.
Quelle est la fourchette des peines que risquent ces gens? Et quelles sont les paramètres considérées comme des circonstances atténuantes ou aggravantes?

@Kerri, 57 : un commerce de mélange de plantes aux effets comparables à ceux du cannabis se développe déjà actuellement en France, en toute légalité... J'y vois comme une aberration puisque les forces de l'ordre vont désormais pouvoir contrôler si un conducteur conduit sous l'emprise de stupéfiant et que apparemment, selon un ami pharmacien, ces mélanges ne seraient pas détectables avec les fameux bâtonnets salivaires.

68. Le mercredi 2 juillet 2008 à 10:45 par pfelelep

merci pour ce billet, maitre

69. Le mercredi 2 juillet 2008 à 10:54 par Neko

Vous cherchez le rapport Guinchard :

www.lesechos.fr/info/fran...

(Votre billet s'est affiché dans mon lecteur RSS mais pas sur votre site ...)

70. Le mercredi 2 juillet 2008 à 11:14 par vivien

@ Bidule en 56

Elle est dangereuse pour votre propre position, votre anecdote
On peut tirer de ces chiffres trois conclusions différentes assez contradictoires:

Les policiers hollandais sont comme vous semblez le sous-entendre des sortes de GI-Joe de l'interception de came, et ils ont effectivement à volume égal un taux de succès dix fois supérieur au francais. Mouais
Les hollandais fidèles à leur réputation de champions du monde de la défonce, conssoment de l'ordre de 10 fois plus de cocaine qu'un francais. Mouais
Les trafiquants ne sont pas stupide et se disent qu'avec une legislation pareille, se serait quand même con d'infiltrer l'espace Schengen par un autre endroit que la Hollande.

C'est peut être un mélange des trois, mais le parlementaire francais n'a peut être pas si tort que ça de s'interesser essentiellement à la 3ème explication.

71. Le mercredi 2 juillet 2008 à 11:25 par UnPseudo

@Gemini (66) et aux autres qui pensent qu'il faudrait imputer la faute aux drogués. Soumettez au crible du meme examen rigoureux l'ensemble des chaines de productions de l'ensemble des produits que vous utilisez (notamment ceux dérivés du pétrole), et assurez qu'elles ne causent pas de dégats humains important.

@Augustissime : sur le fond je suis assez d'accord avec vous mais vos chiffres ne sont pas très pertinents : le nombre de surdoses liées à un stupéfiant ne pas mis en relation avec l'ensemble des décès liées à toutes les pathologies dues au tabac ou à l'alcool.

72. Le mercredi 2 juillet 2008 à 11:30 par pepe

@35
juste un mot sur les bourges décadents
ça a toujours exité c'est vrai, mais c'est un peu réducteur aujourd'hui tout de même
la plupart des drogues sont accessibles à la plupart aujourd'hui si j'en crois ce que j'ai pu lire ou voir sur le sujet
par exemple, la cocaine n'est plus du tout réservée aux petits bourgeois, ça s'est démocratisé en quelque sorte, on n'arrête pas le progrès...
et ça n'a jamais été le cas pour l'ecstasy qui coûte le prix de 2 café en terrasse à paris et qui concerne un public encore plus jeune

73. Le mercredi 2 juillet 2008 à 11:35 par Pax Romana

@ Bidule (56) :

Votre petit lapsus m'a bien fait rire... La « saisine de cocaïne »... je n'ose imaginer le jugement qu'elle rendrait...

74. Le mercredi 2 juillet 2008 à 11:49 par zadvocate

J'ai assisté il y a peu à Bobigny à une audience que les confrères locaux nomment audience de bouleteux.

Logique me direz vous, l'aéroport de Roissy dépend territorialement de Bobigny.

Si comme gascogne on peut avoir un regard sévère et critique à l'égard de ces mules, les situations décrites sont tout de même pitoyables.

Le pire c'est d'entendre dans la bouche du parquet malheureusement trop habitué à ce type de dossier que finalement le transport d'un kilo de cocaïne ingéré ca n'est pas le dossier du siècle.

Vous évoquez 3 à 5 années d'emprisonnement, le jour de cette plusieurs dossiers se sont soldés par des peines n'excédant pas 18 mois (pour un kilo de cocaine)

Je ne dis pas cela pour dénoncer des sanctions modérées car après tout pour ce genre d'individus on peut se demander si l'emprisonnement est la vraie réponse mais simplement pour souligner que ce genre de dossier est devenu banal dans le 93 et je suis persuadé que c'est la même chose dans tous les tribunaux situés à proximité d'aéroports internationaux, ou de grands ports.

75. Le mercredi 2 juillet 2008 à 12:11 par Artemisse

Zadvocate,

Pour rebondir sur votre propos, j'assure régulièrement des commissions d'office à Bobigny. D'après ce que j'ai pu en voir, les peines prononcées varient en fonction de la formation de jugement et surtout du type de procédure suivie.

Si les audiences ne sont pas trop chargées, le dossier de stup sera envoyé en instruction, et au bout d'un an environ ce sera le renvoi en correctionnelle.

Dans cette hypothèse et pour des quantités entre 1 et 4 kg de cocaïne, les peines prononcées sont comprises entre 18 et 48 mois.
Si des informations importantes ont pu être recueillies, qu'une commission rogatoire a abouti, que l'identité des "tetes" est établi et qu'on parvient à obtenir leur casier, on peut se rapprocher de la fourchette basse 18 -24 mois, l'ITF définitive et une remise du passeport et explication des démarches pour une expulsion conditionnelle.

En l'absence de "coopération", et aussi en fonction de la quantité, de l'âge et si la mule reconnait une ou plusieurs autre participation à des transports, on atteint la fourchette haute.

Si comme en ce moment, les rôles sont pleins et le juges d'instruction bien occupés, une bonne partie des dossiers à l'issue de la GAV sont dirigés en comparution immédiate lorsque les quantités n'excèdent pas 2 kg. Ce qui est le plus fréquent.

Dans cette hypothèse, les peines sont situées aux alentours de 18 mois à 2 ans avec ITF comme pour excuser ce passage en CI.

76. Le mercredi 2 juillet 2008 à 12:26 par Dreke

Maître, votre réforme/théorie économique me semble pêcher en un point.

"Du coup, la prime de transport chuterait, puisque le risque devient quasi nul pour la mule (...) Du coup, les mules ne se feraient payer que quelques centaines de dollars, au mieux. Ce qui du coup rend le voyage moins intéressant. Ce qui fait que nos trafiquants auraient plus de problèmes à trouver des volontaires, surtout pour risquer leur vie en cas d'ingestion."

C'est la loi de l'offre et de la demande que vous décrivez. Si le voyage n'est pas bien rémunéré, les trafiquants ne trouvent plus de mules.
Mais s'ils ne trouvent plus de mules, les tarifs "d'embauche" devraient à nouveau repartir à la hausse pour inciter les candidats. Et le réservoir de mules se remplir à nouveau par conséquent.
On obtiendrait, avec votre système, des vagues saisonnières alternant des arrivées massives de passeurs quand le cours de la mule est élevé et des parties de cartes endiablées chez les douaniers quand il est bas.

77. Le mercredi 2 juillet 2008 à 12:28 par Jeremy

"Et pour lutter contre l'immigration clandestine, il suffirait de régulariser tous les sans papiers."
Exactement. Contre l'immigration clandestine, yaka ne plus la considérer comme clandestine : pourquoi parquer l'humanité dans les petits prés cloturés que sont les pays ?
Pourquoi empêcher les gens de se droguer ?

Ah! Oui, ce serait diminuer le pouvoir que ce sont arrogés nos dirigeants.

78. Le mercredi 2 juillet 2008 à 12:53 par raven-hs

@ maître Eolas ( commentaire sous # 20 )

" Du coup, les mules ne se feraient payer que quelques centaines de dollars, au mieux. Ce qui du coup rend le voyage moins intéressant. Ce qui fait que nos trafiquants auraient plus de problèmes à trouver des volontaires, surtout pour risquer leur vie en cas d'ingestion. J'ai toujours pensé que les moyens les plus efficaces de lutter contre la criminalité organisée était de les frapper au portefeuille.
C'est une piste de réflexion que je propose. Parce que taper sur les mules, ça ne sert à rien. "


Je vous rejoins, taper sur les mules ne sert à rien. Mais rendre le voyage moins interressant serait inefficace ou pire pourrait avoir des effets pervères.
Les profits dégagés par la drogue sont tellement gigantesques par rapport à la rétribution des mules que même si ces dernières ne risquaient pas grand chose, les trafiquants pourraient sans problème maintenir leur rémunération actuelle pour contrer la pénurie de candidats.
Pire encore, " les propositions qu'on ne peut pas refuser ", dont vous parlez dans votre billet risqueraient de se multiplier devant la pénurie de candidats. Cela conduirait les trafiquants à être encore plus "persuasif" pour recruter des mules.

Une autre piste de refléxion m'est venue en relisant votre billet. Vous dites que souvent ces mules on les voit arriver de loin, et c'est vrai que les douaniers ont un flair exceptionnel alors pourquoi arrêter immédiatement ces mules et ne pas les suivre pour tenter de remonter le réseau.
Bien sûr, cela comporte des risques car on peut, par ce biais, laisser échapper des mules. Mais comme vous le disiez, la réserve de mules est inépuisable et si ce n'est pas celle là qui passe une autre passera, et donc quoiqu'il arrive le marché sera toujours alimenté.
En outre, suivre les mules pourrait conduire à arrêter des trafiquants à une échelle supérieur du réseau ( pas de là à le démanteler bien sûr ).
Parceque ce qui me gêne dans vos propos c'est que j'ai le sentiment que la Justice et la Police cherchent la solution de facilité : on voit une mule, on l'arrête, on sait qu'il a eu plus ou moins le choix dans sa démarche et que c'est le niveau 0 du réseau, on le condamne et puis pour une mule arrété les trafiquants en renvoient 10 tenter leur chance.
Que l'on condamne la mule parceque quelque soit les circonstances elle à tout de même commis une infraction ne me pose pas de problème : en la matière une interdiction à vie du territoire français est suffisante. Mais qu'on prenne le risque de voir plus loin et de remonter plus haut : aux trafiquants qui eux exploitent la misère des mules, et pour eux aucune clémence.

79. Le mercredi 2 juillet 2008 à 12:54 par Джугашвили

@Eolas

Eolas:
C'était vous, près du bar, une bouteille vide de Mumm à la main, qui nous insultiez tous en nous traitant de petits bourgeois bons pour le goulag ?

=> Damned. Je suis fait !

80. Le mercredi 2 juillet 2008 à 13:09 par Rémi

Eolas : "Et si on cassait les prix ? [...] Du coup, la prime de transport chuterait, puisque le risque devient quasi nul pour la mule".

Je ne suis pas sûr que ça serait forcément le cas : après tout, quelque soit la peine encourue par la mule, le bénéfice pour le trafiquant est le même (ce qui affecte son bénéfice, c'est le pourcentage de mules qui passent, ou la quantité transportée, ou la difficulté du passage en lui-même -- bref, les efforts de la police, pas de la justice : une fois qu'une mule est prise, toute sa cargaison est perdue, quelque soit la peine encourue). Du coup, si les candidats mules se raréfiaient (ce qui n'est même pas sûr, après tout, même pour une faible prime il se trouverait toujours quelques personnes "volontaires", le réservoir étant virtuellement infini...), le trafiquant pourrait toujours garder une prime élevée sans affecter son bénéfice. Au contraire même, garder une prime haute avec des risques faibles pour les mules rendrait le fait d'être mule encore plus attirant !

Au final, je ne suis pas convaincu qu'aucune stratégie judiciaire particulière puisse avoir de l'effet sur ce phénomène... J'ai l'impression, sans être expert, que sur ce problème la solution n'est pas dans les mains de la justice, en tout cas pas au niveau des mules. De la loi, de la police, de la repression (ou non) de la consommation, de l'action diplomatique et/ou économique sur les pays producteurs, peut-être tout ça à la fois ?

81. Le mercredi 2 juillet 2008 à 13:13 par Rémi

Zut, je me suis fait griller par raven-hs (78) qui fait à peu près la même remarque que moi !

J'en profite pour poser une question sur l'efficacité des douanes : pour autant qu'on arrive à l'estimer, quel pourcentage de mules arrive à passer ? Évidemment, comme celles qui passe on ne les voit pas, c'est difficile (voire impossible) à compter, mais je suppose qu'on a des idées sur les volumes. Est-ce plutôt 1 % ? 5 % ? 50 % ? 90 % ?

82. Le mercredi 2 juillet 2008 à 13:14 par vivien

@78 raven-hs

Elle n'est pas forcément idiote votre idée, et elle doit déjà être mise en application de temps en temps...
Par contre, ça ne va pas dans le sens de l'humanisme envers les mules. Non seulement vous les mettez quand même en taule à la fin ( sauf à changer la loi, mais théoriquement pourquoi alléger la peine pour une collaboratin non intentionelle?).
Mais surtout vous utilisez les mules finalement comme des collaborateurs conssomables, parce que l'espérance de vie d'une mule que ses employeurs suspectent d'avoir été retournée ou simplement filée...

83. Le mercredi 2 juillet 2008 à 13:14 par peripapétikos

Est-ce qu'on sait ce que deviennent ces mules après leur sortie et leur retour au pays? Ne risquent-elles pas des contres mesures de leur employeur pour leur échec?

84. Le mercredi 2 juillet 2008 à 13:23 par tokvil

//La quantité est déterminante dans le quantum, un peu par facilité, je le crains. Je ne prétends pas avoir de solution miracle, mais je me demande si au lieu de les faire passer par cette procédure, on faisait plus simple et plus léger. Genre une interdiction définitive du territoire à titre de peine principale. Ça entraîne l'isncription au SIS, donc fini l'Europe pour eux. Aucune chance de réitération de l'infraction, c'est déjà ça. Certes, me rétorquera-t-on, l'Amérique du sud est un réservoir infini de mules. Précisément. En punissant ainsi les mules, on crée un risque pour elles. Pas suffisant pour les décourager, puisqu'il y en a encore. Mais un risque qui fait monter les prix, et rend donc le voyage plus attractif, et garantit la réserve de mules. Tant qu'on ne prendra pas 100% des mules, il y en aura toujours pour tenter leur chance, les économistes le savent mieux encore que les juristes.//


Et si on cassait les prix ? Plus de prison, ou pour le temps strictement nécessaire à l'enquête pour démanteler le réseau (mais là, ça se fait très vite ou jamais), et puis, IDTF. Du coup, risque moindre. Plus de mules dans un premier temps, mais on a vu que la réserve était de toutes façons inépuisable avec le système répressif. Du coup, la prime de transport chuterait, puisque le risque devient quasi nul pour la mule : quelques semaines de prison et un retour sous escorte (pour le trafiquant, c'est toujours le même : quelques kilos de cocaïne, à 60 € le gramme). Du coup, les mules ne se feraient payer que quelques centaines de dollars, au mieux. Ce qui du coup rend le voyage moins intéressant. Ce qui fait que nos trafiquants auraient plus de problèmes à trouver des volontaires, surtout pour risquer leur vie en cas d'ingestion. J'ai toujours pensé que les moyens les plus efficaces de lutter contre la criminalité organisée était de les frapper au portefeuille.//


Je suis a 75% d'accord avec vous. La meilleur solution est de s'attaquer au portefeuil des dealers. Mais le risque encouru par la mule n'est qu'une composante de la détermination du prix. L'autre composante est la marge du revendeur. En d'aute terme jusqu'à quel prix la rémunération de la mule n'entame pas trop la marge du dealer. Dans votre hypothese ou le salaire de la mule diminue, ce qui diminue la source de mule, la réaction du dealer sera d'augmenter les salaires, pour que la mule accepete. Il faut donc faire en sorte que le systeme des mule lui revienne trop cher pour y avoir recours. Pour cela on peut .

- augmenter les peines (augmentation du risque, donc du salaire, donc erosion de la marge). Mais la drogue est un bien peu elastique i.e. dont la consommation ne varie pas trop en fonction du prix (du fait des dépendances ou du pouvoir d'achat élevé de ses consommateurs etc... ). Donc l'augmentation du cout de transport sera répercuté sur le prix final. Qui plus est les marges des gros trafficants sont énormes(de l'ordre du 1000% a ce que certain affirment), donc il faudrait que le risque augmente considérablement (peine de mort pour les mules). Mais cette solution est inacceptable bien entendu. En plus je ne suis pas persuadé que ce soit le risque qui influe sur la rémunération des mule: vous le dites vous même qu'un refus de contracter est souvent payé par la force ou des menaces.

- créer un marché paralelle en rachetant la marchandise des mules, mais la on voit aisément les possibilités d'abus.

La véritable solution est de rendre le commerce de la drogue légitime. (apres tout, l'angleterre a fait une guerre pour de l'opium...). Meme si politiquement impossible, cette solution est la plus efficace et la moins nocive. D'abord elle part d'un constat: meme dans les pays les plus repressifs (comme l'Iran, qui puni de mort je crois la consommation de stupéfiant) la drogue fait des ravages.

Je propose une légalisation sous la forme des marchands de tabacs en france. Une license accordée par l'Etat, une taxe sur ces produits et des prix controllés qui laisseraient aux marchands (dealers légaux) une marge confortable et qui rendrait l'activité de marchands de drogue attrayante pour la classe moyenne/populaire. (ce serait comme ouvrire un bar tabac, qui assure des revenus confortables mais pas trop élevé). Si le consommateur achete en dehors des circuits légaux, alors il encourra les mêmes peines (pour augmenter l'incitation a avoirs recours aux marchés légaux et controllées -- en plus de l'intérêt a avoir des produits à qualité controllée). Les recettes fiscales engendrée par l'impot sur les drogues pourraient être utilisées pour faire de la prévention (qui marche nettement mieux que la repression en matiere de stupériants). La seule solution de survie pour les marchés illicite serait ainsi de baisser les prix (pour être moins cher que le marché légal) ce qui aura un effet immédiat: réduction de la marge du dealer, ce qui rendra l'exercice de cette profession moins attrayante. Mais la je reve... (ou je planne).

85. Le mercredi 2 juillet 2008 à 13:45 par Dadouche

Les soirées "petits bourges", je sais pas, mais qui a eu la douteuse chance de traîner un peu ses guêtres (généralement boueuses) dans un Teknival a pu voir in vivo l'illustration de l'expression "supermarché de la drogue".
Et là aussi des mules (généralement féminines) sont employées pour transporter les stocks, parfois à l'insu de leur plein gré (les courageux garçons qui en tireront les juteux bénéfices suivent derrière dans un autre voiture à vide). Le Corniaud sorti de l'écran quoi.

Eolas:
Je suis choqué, CHOQUÉ, de ce discours nécessairement anti-jeune (qui n'aime pas la tekno n'a jamais été jeune, assurément) au sujet d'une manifestation dont la légalité, d'un bout à l'autre, ne saurait être mise en doute. Imaginez-vous l'État violer la loi pour permettre la tenue d'une manifestation où la loi est violée ? Où vous croyez-vous ? En France, peut-être ? J'attends vos excuses.

86. Le mercredi 2 juillet 2008 à 14:06 par Arioste

Vous est-il arrivé de suivre "une mule" après son incarcération pour s'occuper de sa libération conditionnelle?
Combien est payé un avocat dont le client bénéficie de l'AJ?
Merci.

87. Le mercredi 2 juillet 2008 à 14:08 par villiv


"Après ça, quand on sort du palais, on file chez soi serrer les siens dans ses bras. Les clients laisseront des messages."

c'est tellement vrai

merci pour ce billet, Eolas

88. Le mercredi 2 juillet 2008 à 14:11 par Fantômette

@ Artemisse

Je fais le même constat que vous sur Nanterre, et j'ignore si c'est conjoncturel ou si ça illustre une tendance plus lourde. On voit arriver des dossiers en CI dans lesquels visiblement, une instruction aurait eu quelque chance d'être utile, ne serait-ce que pour tenter de remonter une filière, dont l'existence peut difficilement être mise en doute.

Je suppose que la charge de travail à l'instruction entre en ligne de compte, et j'imagine aussi que dans ces dossiers, les prévenus n'ont pas donné l'impression qu'ils pourraient - ou voudraient - donner des renseignements utiles à d'éventuelles investigations plus fouillées.

Mais à une ou deux reprises, j'ai trouvé que cette orientation en CI laissait un petit arrière-goût de renoncement.

89. Le mercredi 2 juillet 2008 à 14:28 par Fantômette

@ Augustissime

Il y a eu, sur ces 20 dernières années, une baisse constante des décès par overdose, le plus souvent par héroïne, cocaïne et ecstasy (je ne parle que des dossiers que je vois passer ou dont j'entends parler dans mon exercice professionnel).

J'ai tendance à penser que la raison de cette diminution est notamment le résultat d'une répression plus intelligente qui s'assigne une mission plus sanitaire que répressive (à cet égard, je dois dire que le MP me semble jouer son rôle et participer de ce bon résultat).

Je ne suis pas sûre que la répression - beaucoup plus sévère - des faits de transports/cession de stupéfiants ait à voir avec cette diminution du nombre de décès par overdose. Peut-être est-ce le cas, mais pour cela il faudrait que la répression des faits de trafic ait une influence significative sur le volume des stupéfiants in fine disponible sur le marché. Je ne suis pas si certaine que cela le soit.

Je conçois que l'on puisse trouver qu'il y ait une certaine hypocrisie à s'abriter derrière des impératifs de santé publique pour faire la chasse aux traficants de stupéfiants, mais ce discours et-il réellement toujours tenu ?

Le problème n'est pas de sauver des vies, ou en tout cas pas seulement. Les problématiques criminelles qui tournent autour des trafics de stupéfiants vont bien au-delà : il existe toute une constellation d'infractions connexes, secondaires : trafic d'armes, corruptions, violences volontaires, et blanchiement, qui à la fois se nourrit et est nourrie par ces faits de trafics. Je parle naturellement ici des vrais trafics organisés, ceux qui se déroulent réellement dans le cadre de réseaux très organisés, et non pas de ces dossiers, eux aussi réels, dans lesquels trois pieds nickelés vont s'acheter des réserves pour six mois de cannabis au Pays-Bas et trouvent le moyen de se faire arrêter à peine la frontière franchie. Après quoi ils expliquent tout benoitement aux OPJ qu'ils vont le revendre "mais sans faire de bénéfice, hein," aux potes restés sagement chez eux, qui les ont sagement désigné pour faire le voyage "justement parce qu'ils étaient les plus fiables : on avait super confiance en eux, on savait qu'avec eux y aurait pas d'embrouilles".

Le budget mis dans la lutte contre cette criminalité n'est pas uniquement - voire pas du tout - lancé dans la bataille pour sauver les quelques dizaines de personnes qui chaque année en France meurent par overdose, je ne le crois pas. C'est une guerre économique, dont la victime est l'ordre public, plus que les toxicos. C'est pour celle-ci que l'on sort l'artillerie lourde.

90. Le mercredi 2 juillet 2008 à 14:53 par Augustissime

@Fantômette
"Les problématiques criminelles qui tournent autour des trafics de stupéfiants vont bien au-delà : il existe toute une constellation d'infractions connexes, secondaires : trafic d'armes, corruptions, violences volontaires, et blanchiement, qui à la fois se nourrit et est nourrie par ces faits de trafics."

A partir du moment ou le commerce des stupéfiants est interdit, il devient un trafic et se criminalise. Cette criminalisation est une conséquence de la répression, elle n'en est pas la cause. L'épisode de la prohibition aux Etats-Unis montre que l'interdiction d'un commerce pour lequel il y a une demande forte conduit inéluctablement à l'émergence d'un trafic organisé.

"C'est une guerre économique, dont la victime est l'ordre public, plus que les toxicos. C'est pour celle-ci que l'on sort l'artillerie lourde."

Je pense que vous serez d'accord avec moi pour constater que l'usage intensif de l'artillerie n'est pas toujours le meilleur moyen de gagner les guerres.

Eolas:
C'est ce que disait Nivelle… (Mais je vous taquine, nous avons, pour une fois, des vues assez proches).

91. Le mercredi 2 juillet 2008 à 15:16 par Dadouche

@ Fantômette

Mais non t'as rien compris. Ils ne vendent pas ils "dépannent".

Eolas:
Et le gros trafic, c'est du “bizness”. Il faudrait faire un glossaire en la matière, c'est assez amusant (je me souviens d'un “dépannage” de 15 grammes de coke : l'avarie devait être sévère).

92. Le mercredi 2 juillet 2008 à 15:24 par aliocha

@augustissime & eolas : Ciel ! Serions-nous en train d'assister à une réconciliation historique ? L'émotion m'étreint, je désespérais d'assister un jour à pareil événement ;)

93. Le mercredi 2 juillet 2008 à 15:29 par vivien

@90 Eolas et Augustissime

On peut vraiment continuer sur l'utilisation tactique de l'artillerie si c'est effectivement un sujet qui rassemble. Comment ça hors-sujet?

94. Le mercredi 2 juillet 2008 à 15:33 par Mussipont

Comme vous aliocha, je défaille...quelle émotion...vite, mes sels! :)

95. Le mercredi 2 juillet 2008 à 15:33 par Caroline

@ Aliocha: maintenant qu'ils sont d'accord sur un sujet pensez-vous qu'ils vont itérer cette situation sur un autre? Le mythe tomberait!

je sors par la petite porte au fond tout au fond

96. Le mercredi 2 juillet 2008 à 15:37 par ramses

@ Aliocha 55

J'adore votre concision... En deux lignes, vous avez tout dit !

Mais la problématique de la drogue ne peut se résumer à trois acteurs :

1) le narco-trafiquant et ses mules, qui cherchent à générer un profit
2) l'avocat, dont le rôle est de trouver des circonstances atténuantes au prévenu pour minimiser la peine
3) le Juge, qui est chargé d'appliquer la Loi.

Le plus à plaindre, dans cette affaire, est le consommateur, souvent de jeunes adolescents, qui vont sombrer peu à peu dans un univers glauque et bousiller leur vie.

La drogue touche actuellement tous les milieux sociaux, les riches comme les pauvres. Les riches ont cet "avantage" de ne pas être contraints de devenir à leur tour délinquants pour se procurer leurs rêves artificiels. La véritable injustice se situe là, à mon avis.

La proposition de libéraliser la vente de la drogue est vouée à l'échec. La Suisse en a fait l'amère expérience. Je trouve par ailleurs surréaliste de vouloir autoriser la drogue, alors qu'on interdit pratiquement la cigarette !

Les douaniers sont loin d'être les acteurs principaux de la répression. La brigade des stups mêne des enquêtes, qui permettent de démanteler de gros trafics et de saisir des quantités de drogue très importantes. Le documentaire diffusé hier soir sur la 3 était à cet égard très révélateur du travail accompli par ces équipes du 36 Quai des Orfèvres.

@ abns 46

Votre amalgame avec les paraplégiques et les handicapés ne m'inspire que le mépris.

@ Eolas commentaire 40

Vous savez parfaitement qu'il y a d'autres alternatives que d'être mule ou narco-trafiquant pour gagner sa vie honnêtement, même si l'on est très pauvre. Heureusement que les quelques milliards de pauvres sur la planète ont su trouver d'autres voies. La plupart gagnent moins d'un $ par jour, mais ils ne sombrent pas dans la facilité. Ceux-là méritent le respect.

97. Le mercredi 2 juillet 2008 à 15:40 par pepe

@dadouche 91
il aura simplement dû dépanné plusieurs personnes, c 'est tout...

98. Le mercredi 2 juillet 2008 à 15:42 par aliocha

@mussipont : Vous voici mon ami ! Avouez que cet instant restera dans les mémoires, notons la date, préparons-nous à devoir un jour en témoigner, contactons d'ores et déjà un éditeur pour relater l'événement en 250 pages bien tournées à paraître dès la rentrée ! Sinon, avez-vous ma réponse samedi, que je vous ai renvoyée hier au sujet de Lamanda ? J'ai le sentiment tel Robinson d'errer sur une île déserte, mon prestataire Internet m'afflige et me nuit et conspire à me nuire, Ah ! le traître, l'unique objet de mon ressentiment, je crois envoyer des messages et ils se perdent dans les limbes obscurs, énigmatiques et tortueux des tuyaux informatiques, fichus tuyaux !

99. Le mercredi 2 juillet 2008 à 15:49 par Mussipont

@aliocha : que nenni, votre FAI n'y est pour rien, j'étais simplement depuis vendredi soir fort occupé, je viens de vous répondre...

100. Le mercredi 2 juillet 2008 à 15:58 par NoxIn

@Serge en 28

Ne lui dites pas qu'il est a coté de la plaque, sinon il vas pouvoir procéder par élimination.

101. Le mercredi 2 juillet 2008 à 15:58 par aliocha

@mussipont : vous me rassurez, il faut croire que mon rédacteur en chef est donc le seul à ne pas recevoir mes articles le week-end et la nuit, refuserait-il d'admettre qu'il me réduit en esclavage, tenterait-il de dissimuler ses horribles forfaits ?
@ramses : chic, on est tous là ! Je n'entendais pas entrer dans le détail, c'est la divergence de vues entre l'avocat et le magistrat qui était intéressante, elle démontre au passage tout l'intérêt d'un avocat ;) Je crois que c'est Georges Steiner dans Les Antigones qui explique de manière magistrale que le vrai ressort tragique dans Antigone, c'est que Antigone et Créon ont tous deux parfaitement raison.

102. Le mercredi 2 juillet 2008 à 16:04 par NoxIn

@Ramses en 96

"Vous savez parfaitement qu'il y a d'autres alternatives" ... "mais ils ne sombrent pas dans la facilité"

Risquer sa vie si un sachet se dechire.
Risquer de passer des année en prison sans voir ses enfants si on se fait prendre.
Risquer de se faire tuer a l'arrivé par le destinataire.

Vu ce que vous appelez "facilité" je me demande ce que vous considérez comme difficile.

103. Le mercredi 2 juillet 2008 à 16:29 par omen999

@90
je savais bien qu'on allait finir par parler de milton friedman
le raisonnement est séduisant mais trop réducteur
le commerce libre des produits stupéfiants peut détruire à petit feu une société
(la chine en a fait l'expérience)
une approche plus dirigiste serait (pour une fois) peut-être plus efficace:
maintien de l'interdiction de vente
distribution gratuite ou au plus faible coût possible de toutes les drogues connues au seul profit des personnes reconnues médicalement dépendantes
un vendeur privé n'aurait aucun intérêt à créer une nouvelle clientèle puisque cette dernière irait s'approvisionner sur le marché officiel

104. Le mercredi 2 juillet 2008 à 16:55 par aliocha

@ramses : je vous trouve un peu dur Cher Ramses avec ceux qui cèdent à la "facilité". Ces mules sont recrutées me semble-t-il chez des esprits fragiles ou des gens en grandes difficultés, ne pensez-vous pas que mêmes les meilleurs d'entre nous, les plus honnêtes, les plus courageux, peuvent avoir un moment de défaillance ? La galère de plus, ou plutôt de trop, un instant de désespoir, l'urgence de sauver un enfant, comme l'évoque Eolas. Bien sûr il y a sans doute aussi des paresseux, des malhonnêtes, mais les reportages sur le sujet que j'ai pu voir témoignaient d'une situation humaine assez complexe...

105. Le mercredi 2 juillet 2008 à 17:04 par Mathieu

Ça doit pas être simple. 3 ans pour un type qui n'est que le dernier maillon d'une chaîne de crapule, c'est dur. Comment se passe les enquêtes? Difficile de retrouver les commanditaires quand ils habitent en Colombie (c'est encore possible une mule venant de Colombie :o) ou du Brésil je suppose. La vie, parait-il...

106. Le mercredi 2 juillet 2008 à 17:05 par toto

Bon je suis embêté car les commentaires pour les 2 billets précédents sont fermés ;or je voulais compléter les liens que j'avais donnés (Econclastes, Institut Hayek et Cozop) par 2 autres tout autant intéressants :

En lien avec Cozop (l'interview récente de Sarko par Audrey Pulvar sur FR3) : Sarkozy racialiste par Guy Sorman :
gsorman.typepad.com/guy_s...

et un ancien billet de Malakine intitulé :
"L'immigration choisie face à la régularisation des travailleurs sans papiers" :
horizons.typepad.fr/accue...

J'espère que Eolas ne m'en voudra pas de parasiter le fil des commentaires.

107. Le mercredi 2 juillet 2008 à 17:12 par Stef

Après les mules dépareillées pour l’avocat, les têtes de mule pour le magistrat (cf. 53).

Sans rire, la misère en transit cela fait mal au ventre.

Merci pour ce billet.

108. Le mercredi 2 juillet 2008 à 17:35 par Fantômette

@ Augustissime,

"A partir du moment ou le commerce des stupéfiants est interdit, il devient un trafic et se criminalise. Cette criminalisation est une conséquence de la répression, elle n'en est pas la cause"

Ah ça, il est difficile de contester qu'à partir du moment où le trafic de stups est interdit, il se criminalise. Eh bien sûr, la criminalisation commence avec la pénalisation, cela va sans dire. Nous sommes bien d'accord.

Mais ne pensez pas que la criminalité orbitale que je décrivais dans mon post précédent est nécessairement au service du trafic de stup. Elle peut l'être, comme ce peut être l'inverse.

Si je fais un peu de droit fiction : imaginons que demain, toutes les drogues illicites soient rendues licites, et leur commerce organisé par l'Etat. On se retrouverait donc dans la situation suivante : la criminalité organisée autour du trafic de stupéfiant resterait intouchée (elle dispose toujours de son personnel, ses réseaux, ses moyens de communication, son matériel, son capital... et des stocks d'invendus sur lesquels elle peut probablement s'asseoir, à moins de les brader au-dessous du prix du marché). Mais elle perd évidemment d'un seul coup tout son marché. On conserve donc une structure criminelle, mais on l'a privé d'activité.

Que va t-il se passer ? Vont-ils se rendre à l'évidence, et passer aux choses sérieuses, monter un petit commerce, valider d'improbables acquis professionnels, donner des cours d'espagnol ? Ou vont-ils trouver une autre activité -probablement encore illicite - dans laquelle réinvestir les moyens que la légalisation des stups leur aura laissées à disposition ?

Mais je suis d'accord, l'artillerie lourde génère de la criminalisation au-delà de toute proportion. En voulant cerner toute ces galaxies délictuelles - et avec des procédures d'exception encore - elle crée de la délinquance, c'est un fait.

Si je devais lancer une piste, dans la foulée de celle lancée par Eolas, je dirai qu'il faudrait confier la lutte contre les trafics, quels qu'ils soient d'ailleurs, ni à des juristes, ni à des policiers, mais à des requins du commerce ( genre des vendeurs de photocopieurs, ou des industriels de l'agro-alimentaire).

Avec un cahier des charges genre : vous voyez le cartel machin chouette, là. A partir de maintenant c'est votre concurent n°1. C'est RankXerox (ou c'est Cassegrain). Carte blanche pour les mettre au tapis. Budget illimité. Aucun règlement sur les pratiques anti-concurentielle ne s'applique. Bonne chance.

109. Le mercredi 2 juillet 2008 à 17:38 par Lulu

"Eolas à Gascogne:
Vous avez bien raison. Si on commençait à croire les déclarations des mis en examen, ce serait des catastrophes judiciaires assurées… "

Cher Eolas,

Je vais prendre la défense de Gascogne (qui certes, est capable de se défendre tout seul). Je concède que certaines mules doivent être dans une situation désespérée pour se résoudre à ingurgiter ces produits et à prendre le risque de se voir infligées de lourdes sanctions. Mais comme Gascogne, je reçois avec beaucoup de prudence les déclarations des mis en examen sur leur situation personnelle et professionnelle, lorsque je ne peux pas vérifier ce qui m'ait avancé.

Je ne peux pas prendre en considération des éléments à charge qui ne figurent pas à la procédure (du genre l'OPJ qui tient à me faire savoir que lors de la garde à vue, le mis en cause lui a dit "en off", etc...). Et heureusement.

A l'inverse, j'estime également délicat de prendre en considération des éléments qui seraient favorables au mis en examen, mais qui ne sont pas vérifiables. D'où l'intérêt des enquêtes de personnalité, qui malheureusement, ne sont pas réalisables pour les mules étrangères.

Nous les juges d'instruction sommes peut-être des êtres blasés... Mais comprenez que parfois (voire souvent) on essaie de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, par exemple, de nous attendrir avec les petits z'enfants qui attendent leur papa à la maison. Progéniture qui n'a pourtant pas freiné ledit père de famille dans sa trajectoire délinquante. Progéniture qui, comme l'a si justement souligné Dadouche dans un de ses posts,
ne voit pas le pater familias très souvent... D'où notre prudence.

à Fantômette;

"Mais à une ou deux reprises, j'ai trouvé que cette orientation en CI laissait un petit arrière-goût de renoncement."

Au bout de trois ans d'instruction et cela me peine de le dire, je commence à relativiser l'intérêt des procédures d'instruction en matière de trafic de stups, en tout cas en ce qui concerne les suites d'une interpellation en flag telle que celles objets de ce billet. En effet, une instruction n'a d'intérêt que s'il y a des investigations à mener, or c'est loin d'être toujours le cas. Les mules sont trop effrayées pour parler, ce que je peux comprendre. Quand elles sont prêtes à parler, elles ne disposent même pas de beaucoup de renseignements sur leurs commanditaires. On peut toujours essayer de travailler sur les relevés téléphoniques mais ne nous faisons pas d'illusion, depuis l'assassinait du Préfet Erignac, tous les délinquants ont compris qu'il ne fallait pas utiliser de portable à son nom pour faire du business. C'est le règne de la carte prépayée.
Quant à l'espace judiciaire européen, c'est un très beau concept, mais que je ne vois pas se matérialiser dans mes dossiers. Les Hollandais n'acceptent pas de travailler avec nous, à moins que l'on soit à la tonne (sans plaisanter).

Bref il n'est pas simple de remonter la filière. Ce qui compte parfois beaucoup dans la réussite d'une enquête stup, c'est le coup de bol (et oui...).

Alors je comprends que certains parquets favorisent la CI dans ce genre d'affaires, en particulier dans les régions où les saisies sont monnaie courante (Nord et région parisienne).

En revanche, les instructions restent intéressantes pour les trafics de stups révélés par exemple suite à un renseignement anonyme, et pour lesquels on peut envisager la mise en place d'écoutes.

Eolas:
J'ajoute que de bien des points de vue, c'est mieux pour la mule de passer en CI. Les peines ont une tendance à être plus légères, et surtout, il devient rapidement détenu en exécution de peine (et non en attente de jugement). Accès au travail plus facile, un compte à rebours avant la liberté, un dossier de liberté conditionnelle possible pour accélérer les choses.

110. Le mercredi 2 juillet 2008 à 17:39 par ramses

@ aliocha 104

Chère Aliocha,

Comme tout autodidacte parti de rien et arrivé malgré tout à se faire une brillante situation, j'ai sûrement tendance à penser que chacun devrait pouvoir en faire autant... C'est probablement une forme d'égocentrisme dont je dois me méfier, car les talents ne sont hélas pas répartis équitablement en ce bas monde.

Vous avez raison de le souligner : rien n'est jamais sûr dans la vie. Même l'identité de vues entre Eolas et Augustissime sur le sujet... Mais il y aura bien d'autres occasions d'être en désaccord, n'est-ce pas ce qui fait l'intérêt du débat sur ce blog ?

111. Le mercredi 2 juillet 2008 à 18:00 par Qui©he

Quelqu'un a-t-il ou saurait-il où je pourrais trouver une version numérique du rapport Guinchard ? C'est une urgence.

Merci à tous.
-----------------

www.uja.fr/Remise-du-Rapp...

112. Le mercredi 2 juillet 2008 à 18:41 par tokvil

question, si c'est trois ans ferme, il est libérable au bout de combien de temps pour bonne conduite (ou équivalent remise de peine)

113. Le mercredi 2 juillet 2008 à 19:06 par mariposa

@112 :

Il bénéficiera de 7 mois de "crédit de réduction de peine" (calculé et déduit automatiquement dès son arrivée ; en somme, on anticipe sur sa "bonne conduite").

Il pourra par ailleurs bénéficier de réductions supplémentaires de peines (s'il travaille et/ou suit des cours, paie son amende douanière, a engagé des soins, etc, etc.).

114. Le mercredi 2 juillet 2008 à 19:11 par Augustissime

@aliocha : Vous semblez penser qu'en matière de délinquance, l'essence précède l'existence et qu'on est délinquant avant même de savoir quel méfait connaître.

C'est oublier que, même si le vice d'Eve, inhérent à la femme, était nécessaire pour entraîner son mari dans le péché, il n'aurait rien été sans la tentation, l'arbre et la pomme.

L'exemple des mules montre que des personnes qui auraient pu vivre honnêtement basculent lorsqu'elles se trouvent confrontées à la tentation. Le marché du crime suscite le crime.

@ramses : Vous êtes un vrai personnage de Dickens. Même dans la misère la plus noire, vous sauriez rester vertueux, trouver la fortune en bon self-made-man ou crever dans la dignité, sans jamais avoir reluqué le portefeuille d'un riche ou un muffin dans une pâtisserie. Quel homme !

@Eolas : "nous avons, pour une fois, des vues assez proches"
Vous m'inquiétez, je vais prendre rendez-vous chez mon psy.

115. Le mercredi 2 juillet 2008 à 19:29 par ramses

@ Fantômette 108

Votre idée de démanteler les cartels avec des méthodes de multinationales est intéressante. C'est ce que fait le FBI aux USA, où des Agents se font passer pour des clients, le tout est filmé dans une chambre d'hôtel et le gros bonnet se fait pincer lors de l'échange came/$.

Il paraît qu'en France on juge ces méthodes inadaptées à la législation... C'est fort dommage.

116. Le mercredi 2 juillet 2008 à 19:34 par aliocha

@augustissime : Tiens, vous changez d'adversaire ? Je vous préviens, je ne serai pas à la hauteur d'Eolas ;) Allons plaçons joliment la tête sur le billot et attendons que la lame tombe.
Non je ne pense pas que l'essence précède l'existence en matière de crime, ni ailleurs au demeurant. La théorie du criminel-né, très peu pour moi.

Je crois en revanche aux circonstances capables d'infléchir les plus forts lorsqu'elles sont brutales, les plus fragiles aussi, avec peut-être plus de facilité. Vous observerez que j'écris "fragile" et non pas "faible", à dessein.

Pour tout vous dire, il m'arrive de songer que si j'étais née en banlieue, dans une cage à poule construite par un architecte inconséquent, si je n'avais eu aucun espoir ou très peu de m'en sortir, si la société ne m'avait opposée que mépris ou indifférence simplement parce que j'avais eu le malheur de naître dans ses poubelles, j'aurais moi aussi brûlé des voitures et je serais sans doute devenue trafiquante, parce que je n'aime pas être dans le camp des vaincus et parce que j'aurais très certainement été tentée de rendre coup pour coup.
Je n'ai pas pour autant le sentiment d'être d'essence criminelle. D'ailleurs je ne distingue pas de différence d'essence entre moi et un délinquant mais une simple différence de chemin.
Ramses ? Je lui trouve un petit côté Javert moi, pas vous ? Cela étant, question intransigeance, vous vous posez là aussi parfois.
Quant au psy, comment vous dire cela gentiment...et si vous en changiez ? Je vous taquine.

117. Le mercredi 2 juillet 2008 à 19:37 par ramses

@ Augustissime 114

"Même dans la misère la plus noire, vous sauriez rester vertueux, trouver la fortune en bon self-made-man ou crever dans la dignité, sans jamais avoir reluqué le portefeuille d'un riche ou un muffin dans une pâtisserie."

Je crois pouvoir l'affirmer, j'ai traversé des phases de dénuement absolu et n'ai pas sombré... N'en déduisez pas que je suis un surhomme ! J'avais juste quelques principes auxquels je n'ai jamais dérogé et vous ne pouvez imaginer la force que celà m'a apporté. Et je ne pense pas être un cas unique :)

118. Le mercredi 2 juillet 2008 à 19:52 par ramses

@ Aliocha 116

"j'aurais moi aussi brûlé des voitures et je serais sans doute devenue trafiquante, parce que je n'aime pas être dans le camp des vaincus et parce que j'aurais très certainement été tentée de rendre coup pour coup."

Chère Aliocha, j'ai du mal à vous imaginer en dealer cagoulée :)

J'ai des exemples de jeunes "issus des banlieues défavorisées" qui sont devenus businessmen. Ils ont monté leur propre boîte, souvent dans le secteur de l'informatique, car personne ne voulait les embaucher, du fait de leur origine et de leur lieu de résidence. Certains se sont aussi fait un nom dans le show-bizz.

Je ne dis pas que c'est facile, ni même courant, mais ça existe.

L'inverse aussi... De ces jeunes héritiers, nés avec une cuiller en argent dans la bouche, qui sont devenus de vrais déchets, j'en connais également...

La vie n'est pas un long fleuve tranquille, pour personne.

119. Le mercredi 2 juillet 2008 à 20:03 par ramses

@ Aliocha 116

Moi, Javert ? Plutôt Jean Valjean, oui !

Javert est un fourbe, pétri de vanité...

Je ne prends pas votre comparaison pour un compliment :)

120. Le mercredi 2 juillet 2008 à 20:40 par Augustissime

@ramses
Javert est sincère et droit. Pétri de préjugés, oui. De vanité, non.

Or il en est qui cumulent, n'est-ce pas ?

121. Le mercredi 2 juillet 2008 à 20:50 par Raph

@ramses (115)
Et Perben II ?

122. Le mercredi 2 juillet 2008 à 21:06 par Esurnir

@Eolas: Liberte conditionel ? Sachant qu'ils seront reexpedier dans la pampa au frait de la republique des la sortie ca parait pas un peu etrange ?

123. Le mercredi 2 juillet 2008 à 21:14 par David M.

Tout cela c'est du branlage de mouches.

Personne ne peut dire ce qu'il aurait fait dans telle situation car personne ici n'a été pauvre paysan colombien à qui des narco trafiquants viennent proposer un voyage tout frais payé en Europe. Alors à partir de là dire..."j'aurais fais ceci, j'aurais pas fais cela..."

Tout le monde a des principes, à son échelle. Seulement dire qu'ils sont inextinguibles...Eolas parle d'enfant malade, de représailles éventuelles en cas de refus. Oser dire qu'envers et contre tout on ne s'y adonnera jamais, c'est au mieux de la vanité au pire de l'outrecuidance.

124. Le mercredi 2 juillet 2008 à 21:41 par EPR

Je suis d'accord avec David M.
"Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés..."... ce n'est pas moi qui l'ai dit.

Et en ce qui me concerne, je serais prêt à faire bien pire que du trafic de drogue si c'était le seul moyen de soigner (ou nourrir) mes enfants.

125. Le mercredi 2 juillet 2008 à 21:51 par zadvocate

AH oui très bonne l'idée d'un glossaire en matière de traffic de stupéfiant.

J'ai souvenir d'un dossier ou on ne commercialisait pas de la drogue mais des pyjamas et des survêtements :)

Et les interressés d'expliquer qu'ils étaient dans un biz de fripe parce qu'en cité ll faut bien vivre.

C'est sûr qu'un appel d'un client à 3h du matin qui veut vous acheter 25 pyjamas, c'est crédible. Enfin on se défend comme on peut :)

126. Le mercredi 2 juillet 2008 à 22:05 par Lulu

à Zadvocate;

Autres grands classiques: les "CD", les "T-shirts" et les "trucs" ou quetrus".

Pour les néophytes, cela donne la conversation téléphonique suivante, en plein milieu de la nuit:

Gros malin n°1- Ouais, je t'appelle, tu sais, pour... pour les CD dont on avait parlé. Enfin tu vois quoi?

Gros malin n°2- Ouais, ouais... enfin t'en veux combien?

Gros malin n°1- Ah ben ça dépend de la qualité quoi, et du prix que tu fais, quoi...

Gros malin n°2- Ben c'est de la pure bombe, mec, je te jure, c'est trop de la balle, elle vient directement de là-bas!

Gros malin n°1- Je peux passer tout de suite?

Et j'en passe...

Ce qui est le plus rigolo, c'est de voir ces gros malins sincèrement surpris lorsqu'en garde à vue, les enquêteurs leur expliquent gentiment qu'ils ont déchiffré leur code...

127. Le mercredi 2 juillet 2008 à 22:22 par Adèle

Billet très émouvant, une situation que j'ai vu en prison lorsque j'y intervenait étudiante : la jeune mule était enceinte au moment de son arrestation, et son enfant a vécu avec elle en prison...18 mois, puisque c'est l'âge maxi en France. Il restait alors à sa mère près de 3 ans de détention. L'enfant a été pris en charge par les sevices sociaux.
Le Directeur d'alors nous avait confié que la sépération de cette femme d'avec son bébé était le moment plus difficile qu'il ait eu à vivre en 27 ans de carièrre dans la Pénitentiaire.

Ce sujet a fait l'objet d'un film remarquable "Maria pleine de grâce"

Quant à la question de la "juste peine" envers les ules, la solution que vous proposez Maître paraît la plus efficace qui soit.
Je vous suis totalement sur la lutte contre la criminalité; il faut taper là où ça fait mal, et donc, au portfeuille.
Mais la prison reste la sanction de référence, malheureusement, dans de nombreux domaines...

PS : à ce qui considèrent les drogués comme des complices de criminels : votre argument est tout aussi valable pour la légalisation des drogues. Si la consommation de certaines drogues est une infraction, on fait des drogués des délinquants complices de criminels, et si on légalise, on coupe l'herbe sous le pied des trafiquants

128. Le mercredi 2 juillet 2008 à 22:25 par gabbriele

en direct de Colombie, Ingrid Bettancourt vient d'être délivrée par l'armée avec 14 autres otages

129. Le mercredi 2 juillet 2008 à 22:27 par Nico

Plusieurs commentaires évoquent la dépénalisation des drogues et une vente règlementée.

Côté positif :
1. on privera ainsi les dealers de sources de revenu
2. on ouvre une porte "de sortie" au toxicomane qui pourrait être tenté par la délinquance, le vol, la prostitution, etc.
3. on peut penser à une amélioration pour les paysans producteurs (meilleurs tarifs que les cartels de la drogue ou les talibans)
4. on casse la chaine de transport / distribution / transformation maffieuse

Quelques interrogations :
5. quid de la consommation "ludique" ? les réseaux ne trouveront-ils pas plutôt leurs débouchés dans ceux-ci ? l'imagination des dealers pour des combinaisons "fun" est sans limite.
6. les réseaux existent toujours, la tentation de braquer les distributeurs de drogue est énorme, le plus dur est fait : la drogue est disponible, transformée et... gratuite (voire point 9)
7. peut-on moralement légaliser toutes les drogues ? certaines sont d'authentique poison.
8. légaliser une partie des drogues, n'est-ce pas le verre à moitié plein ? est-ce que cela suffit à supprimer les réseaux maffieux ?

Les problèmes
9. position géographiquement centrale de la France, poids de la population, comment prendre une décision unilatérale sur cette question ?
10. pouvons nous accepter une augmentation de la mortalité sur consommation de drogue (multiplication des cas par 100 ou 1000 par exemple) ? Cette augmentation n'est pas certaine mais très probable tout de même.
11. qui distribuera : les tabacs ? les pharmacies ? l'hôpital ? les forces de l'ordre :-)) ? avec quelles garanties ? quelles protections ?

130. Le mercredi 2 juillet 2008 à 22:38 par aliocha

@Ramses 119 : Il faudrait savoir cher ami, je vous rappelle que Valjean est un ancien bagnard. Ne prenez pas mal mon allusion à Javert, j'y vois un homme de principes préférant mourir plutôt que de renier ses convictions. C'est en ce sens que je vous comparais à lui. En d'autres termes, je suis d'accord avec la vision d'Augustissime, (fichtre, c'est lui qui s'adoucit ou moi qui me radicalise ?)

Mais le plus important, c'est Ingrid LIBRE, enfin !

131. Le mercredi 2 juillet 2008 à 22:56 par GRANTUMU

Ouf pour Ingrid! Alain va enfin pouvoir faire changer le poster sur le mur de la Mairie de Bordeaux place Pey Berland et moi recommencer à regarder en l'air en la traversant à bicyclette, et le microcosme nous tanner avec autre chose, et le Nicolas rouler des épaules en demandant à tous les pauv'cons de descendre lui dire en face si y sont cap' vu que c'est surement grâce à lui et qui sera tant joyeux ... et ... et ...
Merci Ingrid de vous être laissée libérer.
Ouf ouf ouf! Youpi!

132. Le mercredi 2 juillet 2008 à 23:29 par Zavata

Les avocats, y sont pas polis : y disent pas bonjour et y disent même pas "je vous agrée" à la fin de leur lettre.
rue89.com/files/20080702l...

133. Le mercredi 2 juillet 2008 à 23:40 par Ceriselibertaire

Triste monde. Il faut laisser aller le monde comme il va. Si tout n'est pas bien, tout est passable.
Je ne sais pas si les êtres humains que l'on appelle les mules sont d'accord avec Voltaire.

134. Le jeudi 3 juillet 2008 à 00:58 par ramses

@ Aliocha 130

Augustissime prétend que je suis pétri de préjugés ET de vanité ! Vous agravez votre cas en vous ralliant à son beau panache blanc :)

En vérité, la vie m'a appris l'humilité (si si) ; quand aux préjugés, si quelqu'un arrive à me démontrer que je fais fausse route (mais il faut de solides arguments, pas seulement "j'ai raison, tu as tort"), je suis tout près à modifier ma façon de voir.

135. Le jeudi 3 juillet 2008 à 01:05 par ramses

Sacrée soirée... D'abord un excellent reportage de Nicolas Hulot chez les indiens Zoé dans la forêt amazonienne (pour le coup, c'était une excellente leçon d'humilité et d'humanité), puis, sans transition, une édition spéciale sur la libération d'Ingrid Bétancourt, avec un très bon discours de Nicolas (un Nicolas peut en cacher un autre !) Toute la classe politique parlant d'une même voix... O temps, suspends ton vol, j'ai fait un rêve, comme Martin Luther King :)

136. Le jeudi 3 juillet 2008 à 01:14 par ramses

@ Zavata 132

La "mise en demeure avec effet immédiat" adressée par Me Guerrini à Rue 89 n'a pas eu l'air de les émouvoir outre-mesure, la vidéo off est toujours en ligne.

www.rue89.com/2008/06/30/...

137. Le jeudi 3 juillet 2008 à 02:28 par Pingolin

Excellent billet. Autant j'aime beaucoup vos réactions sur l'actualité, autant "dans le prétoire" reste sans conteste ma catégorie favorite. Encore ! Encore ! (même si de tels billets doivent vous prendre un temps fou).

@aliocha 130 et @Eolas 90 :
De plus, ça m'aura permis de découvrir qu'Augustissime n'est pas qu'un ("bon") troll. Comme vous, je me trouve étrangement proche de ses positions sur ce sujet... Je vais être obligé de lire ses prochains commentaires d'un autre œil. Il y a un vrai système de pensée derrière ce commentateur habile en rhétorique mais toujours (comme il se doit pour un troll) en opposition.

138. Le jeudi 3 juillet 2008 à 09:31 par Indi85

De mieux en mieux

Le fichage des mineurs dès l'âge de 13 ans s'ils sont "susceptibles de porter atteinte à l'ordre public".

Là on touche le fond

On est fiché avant même d'avoir fait quoique ce soit

C'est quoi la définition d'un mineur susceptible de porter atteinte à l'ordre public ?

139. Le jeudi 3 juillet 2008 à 10:29 par Celine1st

J'ose jamais posté de commentaire, je suis une grande cékoikidi !
mais j'adore vous lire...

et du coup je voulais apporter une tite note d'humour décalé sur ce blog!!!

cf cet article : karmara.canalblog.com/arc...

140. Le jeudi 3 juillet 2008 à 10:29 par Celine1st

J'ose jamais posté de commentaire, je suis une grande cékoikidi !
mais j'adore vous lire...

et du coup je voulais apporter une tite note d'humour décalé sur ce blog!!!

cf cet article : karmara.canalblog.com/arc...

141. Le jeudi 3 juillet 2008 à 10:41 par Ptit Dino

Aucune solution apparente:
Tant qu'il y aura du profit à faire, il y aura des mules (sauf si on relocalise la production, d'ailleurs, le pétrole a 400 euros le baril pourrait diminuer le trafic à lui tout seul).
Punir les mules n'est pas très efficace, c'est à peu près certain, mais ne pas le faire, n'est pas envisageable, sauf à encourager le trafic, ou libéraliser certaines drogues.
Mais libéraliser quelle droigue ?
Crack, tout le monde est contre, héroïne aussi. A partir de la cocaïne on commence à avoir des gens pour.
Quels sont les arguments de la libéralisation:
1- Cela diminuerait le trafic. Cela diminuerait peut-être sa valeur, mais pas le trafic en volume. A partir du moment où il y aurait la possibilité d'un marché noir (exemple les cigarettes de tabac), il existe. Cela pourrait même avoir l'effet inverse. Produit autorisé, donc moins de risques légaux pour les clients et les intermédiaires bas niveaux (il suffirait de ne pas en avoir trop sur soit), et risques devenant ridicules pour ceux d'en haut. Une condamnation pour contrebande cela ne doit pas avoir grand chose à voir avec trafic de stupéfiant.
2- Ce n'est pas plus dangereux que le tabac ou l'alcool, qui sont légaux. Ca c'est un argument béton, le fait qu'un produit ne soit pas plus dangereux qu'un autre autorisé devrait le rendre légal. On peut remettre de l'amiante et du plomb partout, au final on en meurt pas plus que du tabac.
3- J'en ai consommé quand j'étais jeune, cela ne m'a pas fait de mal (surtout valable pour l'herbe). En dehors du fait que l'herbe que l'on trouve maintenant est nettement plus forte qu'à une certaine époque "bénie", c'est un argument assez bizarre. J'ai fait une connerie pendant des années, je n'en paye, a priori, pas les conséquences, vous pouvez faire de même. On peut utiliser le même argument pour un bon paquet d'exemples (j'ai conduit sans respecter le code de la route...)

Vu que les drogues sont toutes avec des conséquences néfastes, je ne vois pas pourquoi on devrait les libéraliser. Que l'on envoie pas derrière les barreaux pour vingt ans un gars qui a un joint, c'est une chose, mais dire que cela ne pose aucun problème, c'est autre chose.

142. Le jeudi 3 juillet 2008 à 10:55 par Le_Pompiste

J'insiste un peu (trop sans doute). Je ne comprends pas l'utilité des barreaux en l'occurrence. Ca ne protège pas la société, ni ne dissuade la récidive (les mules une fois grillées sont inoffensives), la réinsertion du délinquant qu'on renvoie chez lui au fond de la Colombie, j'en doute un peu, et les victimes ne sont aucunement soulagées.
Le billet indique clairement que les mules n'ont pas idée de ce qui les attend, les peines ne sont donc aucunement dissuasives. On les nourrit (aux frais des contribuables, je l'ajoute pour les hargneux) contre leur gré, avant de les expulser manu militari.
Pourquoi attendre que le prix du baril monte encore ? Plus tôt, le billet est moins cher...

143. Le jeudi 3 juillet 2008 à 11:10 par Augustissime

@Ptit Dino
Le sel a des conséquences néfastes : à interdire. L'os à moelle et les frites aussi, qui contribuent à l'obésité.

L'argument pour la libéralisation n'est aucun des trois que vous citez. Il se fonde sur deux considérations :
1 - Il n'y a jamais de bonne raison de limiter la liberté individuelle. Les gens adultes ont le droit de vivre et de mourir comme bon leur semble. Vouloir leur bien contre leur gré est une indiscutable forme d'oppression.
2 - La prohibition des drogues est structurellement inefficace et présente des effets secondaires redoutables. La méthadone et le traitement des drogués ont fait plus pour sauver des vies que les millénaires de prison effectués par les trafiquants.

Quant à la distinction que vous faites entre types de drogue, elle vous est propre et ne me semble reposer sur aucune justification objective. La seule nuance qui me semble pertinente correspond au caractère addictif. D'après ce que j'ai pu lire sur le sujet, la cocaïne et le haschich ne provoqueraient pas d'accoutumance physique, contrairement à l'héroïne, au tabac ou à l'alcool. C'est un vrai discriminant en matière de gravité, mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il faut restreindre la libéralisation à une partie seulement des drogues.

(Compte tenu des limites que le Code Pénal met en France à la liberté d'expression, je précise que je ne fais pas l'apologie de la drogue. La drogue c'est pas bien.)

144. Le jeudi 3 juillet 2008 à 11:47 par Ptit Dino

@Augustissime

Pour le sel, les frites et l'os à moelle, ils sont ou ont été surveillés, mais bon ce n'est pas forcément le fond du sujet. ;)

je ne fais pas de distinctions entre les drogues (en dehors de légal ou non), si ce n'est deux qui a priori existent (mes connaissances sur le sujet sont celles de quelqu'un qui a essayé de se renseigner, pas d'un spécialiste en chimie ou biologie):

1- la "rapidité" avec laquelle on est accro. Je ne suis pas un spécialiste, entre l'alcool et le crack, il y a une différence.
2- les dégâts qu'elles provoquent, mais là, on a plutôt l'impression que plus on en sait, pire elles apparaissent.

Pour les arguments que je citais, c'étaient ceux que j'entends ou que je lis le plus fréquemment.

Pour répondre aux deux votres, que je vais prendre à l'envers:

2- La prohibition est structurellement inefficace, peut-être, mais l'autorisation aussi, les drogues autorisées voient plutôt leur consommation augmentée, sauf quand on commence à les restreindre (par le prix par exemple, mais là apparition de marché noir ou packaging adapté -exemple du tabac; ou par les discours, mais dans ce cas, apparition de produits plus attractifs -exemple de l'alcool). On a "la chance" d'avoir des drogues légales en France, on peut voir aussi comment évolue leur marché. Au vu des conséquences rapides et destructrices d'un certain nombre de drogues "interdites", je préfère qu'elles le restent.

1- "Il n'y a jamais de bonnes raisons de limiter la liberté individuelle", en refusant les exemples bêtes (genre: je veux tirer sur mon voisin, pourquoi ne pourrais-je pas le faire), le principe me convient du moment que l'on paye seul les conséquences. Dans le cas des drogues, et de leur usage, c'est au final rarement le cas, enfin il me semble. Je ne consomme plus, et ne fréquente plus (enfin je crois) de consommateurs de drogue illégale.

145. Le jeudi 3 juillet 2008 à 11:50 par toto

De quoi interpeler Eolas :

Nicolas Sarkozy souhaite la création d'une grande profession du droit (03/07/08)

Le Président de la République a confié à l'avocat parisien Jean-Michel Darrois la présidence d'une commission chargée de réfléchir à une réforme de la profession d'avocat avec comme objectif la possible création en France d'une grande profession du droit. D'une part, cette commission devra formuler des propositions pour réformer les conditions d'exercice des professionnels du droit afin de favoriser la concurrence et améliorer leur compétitivité tant au niveau national qu'international. D'autre part, Nicolas Sarkozy souhaite que la qualité des services rendus aux usagers soit améliorée et que les diverses procédures deviennent compréhensibles pour le justiciable. Une réflexion sur le système de l'aide juridictionnelle est également attendue.


146. Le jeudi 3 juillet 2008 à 13:32 par Etienne

La drogue est un produit terrible qui génère deux types de victimes : ceux qui la consomment et ceux qui participent au trafic en bas de l'échelle, comme les mules dont vous décrivez parfaitement les destins dramatiques.

Je suis loin d'être un spécialiste du sujet, mais en tant que (ultra?)-libéral, je suis plutôt en faveur du libre commerce et de la libre consommation, y compris des produits extrêmement nocifs comme la drogue. En effet, dans un système de libre échange, par définition, il n'est pas nécessaire d'entretenir de réseau de trafic illicite, par essence générateur de toutes sortes violences. C'est à chacun de choisir s'il veut ou pas se bousiller la santé avec de la drogue.

Evidemment, on peut opposer l'idée selon laquelle il est nécessaire de défendre les hommes - y compris malgré eux - contre leurs penchants mauvais ; qu'il faut protéger les enfants et les adolescents, etc... Je ne suis pas certain néanmoins qu'en France aujourd'hui qui que soit ne soit vraiment gêné par la prohibition de la drogue pour s'approvisionner et consommer s'il le souhaite.

147. Le jeudi 3 juillet 2008 à 14:54 par karmara

Bonjour,

J'ai constaté qu'un commentaire avait envoyé certains de vos lecteurs sur mon blog. J'en suis fort flattée et j'en remercie l'auteur(e), mais je tiens à préciser que ce n'est pas moi qui me fais de l'autopromo.
Cordialement

148. Le jeudi 3 juillet 2008 à 17:00 par Esurnir

Je précise mon interrogation, est-ce juste parce que la théorie d'une fuite vers la pampa pour retrouver son enfant est "tirer par les cheveux" que les mules se voient accorder la liberté conditionnel ?

149. Le jeudi 3 juillet 2008 à 22:37 par Vincent

A la lecture de votre billet je me suis souvenu de l'intérogation de Soulez Larivière: "Maître comment pouvez-vous défendre?". Je tiens à vous dire que votre texte apporte une réponse: défendre c'est défendre des hommes, des femmes et non des criminels ou des délinquants.

150. Le vendredi 4 juillet 2008 à 13:31 par didier Schneider

La France, terre d'asile pour les auteurs des crimes les plus graves ?

www.mediapart.fr/club/blo...

Cette lettre ouverte de deux avocats membres du "groupe d'action judiciaire de la fédération internationale des droits de l'Homme" est elle justifiée ?

151. Le vendredi 4 juillet 2008 à 13:40 par Yves D

Puisque les Mules passent souvent par la Colombie, et comme le billet sur Ingrid est fermé ...

- - - -

Betancourt libérée pour 20 millions ?
Source : AFP
04/07/2008 | Mise à jour : 13:08 | .
La Radio Suisse Romande affirme, citant une source "proche des évènements", que les dirigeants des Forces armées révolutionnaires colombiennes (Farc) auraient touché des millions de dollars pour libérer leur otage Ingrid Betancourt et ses 14 compagnons.

"Les 15 otages ont en réalité été achetés au prix fort, après quoi toute l'opération a été mise en scène", a rapporté la radio publique dans son journal de la mi-journée, citant "une source proche des événements, fiable et éprouvée à maintes reprises ces dernières années".

Quelque 20 millions de dollars ont été versés aux ravisseurs, a assuré la RSR.
La radio a ajouté que les Etats-Unis, dont trois agents ont été libérés mercredi, étaient "à l'origine de la transaction".

Selon la radio, l'opération commando annoncée par la Colombie serait "une vaste mascarade". La Suisse a été chargée ces dernières années avec l'Espagne et la France, par le président colombien Alvaro Uribe, d'une mission de médiation avec les Farc.

- - - -

Bon, ça reste à vérifier, mais vu les casserolles que traine URIBE, ça ne me parait pas invraissemblable non plus ...

Mais ça n'enlève rien au fait que ce soit bien (surtout pour eux et leur famille), que des otages soient libérés !

152. Le vendredi 4 juillet 2008 à 13:43 par Yves D

Tiens, et tant qu'à être dans le Hors Sujet (mais avec un lien avec une série de billets récents et "blockbuster" en termes de commentaires) :

La charia pourrait jouer un rôle dans le système judiciaire en Grande-Bretagne
www.lemonde.fr/europe/art...

153. Le vendredi 4 juillet 2008 à 13:58 par ramses

@ Yves D 151

Les FARC prêts à se ridiculiser à la face du monde entier pour 20 millions $ ?

J'en doute un peu, ou alors ils se sont fait hara-kiri :)

@ Yves D 152

Don't feed the troll :)

154. Le vendredi 4 juillet 2008 à 14:11 par ramses

@ didier schneider 150

La notion de "résident français" est soummise à plusieurs critères, notamment le fait d'habiter en France plus de 183 jours par an.

Il suffira donc aux criminels de guerre et/ou auteurs de crimes contre l'humanité (c'est le cas des FARC que l'on s'apprête à accueillir) de résider :

182 jours en France
182 jours en Suisse
et 2 jours dans un avion qui fait le tour du monde !

Elle est pas belle, la vie ?

155. Le vendredi 4 juillet 2008 à 14:32 par aliocha

@didier schneider : puisque nous sommes livrés à nous-mêmes (l'équipe du blog aurait-elle succombé au champagne ?), la France terre d'asile des criminels me rappelle le discours du deuxième secrétaire de la conférence Sabrina Goldman l'an dernier au sujet du procès de Samuel Schwartbard en 1927. Celui-ci, ancien légionnaire et membre de la ligue des droits de l'homme avait assassiné à la sortie du Bouillon Chartier Simon Pietloura, un ataman de la République Populaire d'Ukraine. Cet ataman avait assassiné 40 000 personnes soupçonnées de bolchévisme, dont la famille de Samuel Schwartbard, ce qui ne l'empêchait pas de couler des jours heureux en France et de déjeuner chez Chartier. Il a été assassiné en pleine rue, devant témoin, à 2 heures de l'après-midi. Henri Torrès a néanmoins obtenu l'acquittement de l'auteur de cet assassinat. Il a su convaincre la cour que le vrai coupable dans cette affaire, c'était la victime....Et Sabrina Goldman de conclure son discours : "Voilà ce qui arrive lorsque l’on n’écoute pas les désespérés de la justice, lorsqu’on ne se préoccupe que des « bonnes » victimes". Mais qui entend les leçons de l'histoire ?

156. Le vendredi 4 juillet 2008 à 14:37 par Exfiltration

Maitre Eolas cachant une batte de baseball derrière son dos se trouve a coté d'un troll assommé, portant une longue bosse sur le sommet du cuir chevelu. Un texte “Commentaire modéré par troll détector™” surplombe l'image.

157. Le vendredi 4 juillet 2008 à 15:12 par ramses

@ Exfiltration 156

Courrier international d'hier présente une toute autre version des faits que RSR, que je crois beaucoup plus conforme à la réalité.

www.courrierinternational...

Votre version (Ingrid Bétancourt aurait été libérée il y a un mois) suppose que les otages auraient été complices de cette mascarade, ce qui me paraît hautement improbable.

Eolas:
Panneau : Don't Feed The Troll

158. Le vendredi 4 juillet 2008 à 16:02 par Yves D

@ Ramses 157

Dans le cas de montage d'opérations "spéciales" (à la "Mission Impossible", comme le dit Courrier International), il est bien difficile de connaitre l'exacte véritée.

Je pense aussi comme hautement improbable la libération d'Ingrid il y a plus de 3 jours.

En revanche, cette histoire de 20 millions de dollars, selon la RSR, si elle n'est pas vraie, est peut-être aussi une manoeuvre pour perturber les FARCS (en leur faisant croire que l'un d'entre eux est un traitre, "vendu aux USA") et ainsi protéger les otages récents et les agents infiltrés ...

Bref, on ne saura sans doute pas de suite le détail de cette affaire. Reste que l'on peut se réjouire de la libération d'innocent(e)s.

Eolas:
Panneau : Don't Feed The Troll
Les théories du complot ont la vie courte sur ce blog.

159. Le vendredi 4 juillet 2008 à 16:18 par tschok

@ Aliocha,

Il y a une autre thèse: c'est le bouillon Chartier qui n'est pas passé.

D'où l'expression boire le bouillon.

Si, si.

160. Le vendredi 4 juillet 2008 à 16:22 par Exfiltration

Maitre Eolas cachant une batte de baseball derrière son dos se trouve a coté d'un troll assommé, portant une longue bosse sur le sommet du cuir chevelu. Un texte “Commentaire modéré par troll détector™” surplombe l'image.

161. Le vendredi 4 juillet 2008 à 16:26 par Exfiltration

Maitre Eolas cachant une batte de baseball derrière son dos se trouve a coté d'un troll assommé, portant une longue bosse sur le sommet du cuir chevelu. Un texte “Commentaire modéré par troll détector™” surplombe l'image.

162. Le vendredi 4 juillet 2008 à 16:55 par aliocha

Fichtre, on se croit seuls, on batifole joyeusement, on digresse (tiens, parait qu'il n'existe pas ce verbe), on s'égare et hop, Eolas nous assène son petit bonhomme vert (l'a pas bonne mine entre nous la bestiole, vous l'avez dessiné après avoir subi une indigestion de cuisses de grenouilles ?). Bref, me revoilà donc au garde-à-vous et hop !
@tschock : Dites donc, un peu de respect pour cette histoire que je trouve extraordinaire à bien des points de vue et un peu de respect aussi pour la maison Chartier, d'ailleurs les faits ne se sont pas produits rue du Faubourg Montpartre mais rive gauche si je ne m'abuse.

163. Le vendredi 4 juillet 2008 à 17:32 par Yves D

@ Aliocha

Si si, ce verbe existe et est reconnu par l'Académie Française :
atilf.atilf.fr/dendien/sc...

@ Eolas

Oups ; Autant (ou "au temps") pour moi ...
Mais au fait, c'est quoi ce qui est dessiné derrière le signal "interdit" ? C'est purement abstrait, ou c'est une nourriture de Troll existante ??

164. Le vendredi 4 juillet 2008 à 17:36 par tschok

@ Gascogne,

Je comprends votre point de vue, mais je suis surpris que vous analysiez la chose sous l'angle de la compassion/pas compassion.

La problème principal de la drogue n'est pas la mortalité par overdose, qui reste très faible à l'échelle d'une population.

C'est l'esclavage par addiction. Le trafic de drogue est une pyramide d'esclavage. La substance prohibée descend du sommet vers la base et l'argent remonte de la base vers le sommet.

Au sommet il y a des gens comme feu Pablo Escobar, très riches, très loin, très cruels et très puissants. A la base il y a des millions de drogués qui, comme des fourmis, œuvrent à gagner l'argent qui servira à payer la dose.

Entre les deux il y a des intermédiaires en clair les grossistes locaux et les détaillants, c'est à dire les gros dealers, les dealers de quartier ou les dealers casse croute.

Au début, les fourmis, c'est à dire les esclaves, consacrent à leur addiction leurs revenus, puis, une fois ces revenus épuisés, ceux de leurs proches. Ensuite, ils liquident leur patrimoine s'ils en ont. Puis, ils volent ou se prostituent. Enfin, ils finissent dans le caniveau où, un jour ou l'autre on les ramasse plus mort que vif.

A ce stade leur prise en charge est très couteuse et le dommage social très intense.

Je classerais les mules dans la catégories des esclaves: ce ne sont pas des maîtres ni des intermédiaires car ils ne sont pas propriétaires de la marchandise ou ne retire aucun profit direct. Comme le consommateur, ils assument essentiellement un risque (surdose par suite de l'éclatement du pochon) tout en payant un prix (la peine de prison) et le bénéfice qu'il en retirent est faible (le prix du passage). Les mules sont en fait strictement dans la même situation que le consommateur qui paye un prix (celui de sa dose) subit un risque (la surdose ou la dégradation de son état de santé, voire l'emprisonnement) avec un faible bénéfice (l'effet psycho actif de la substance, limité dans le temps).

Maintenant, quels sont les choix qui ont été faits en matière de lutte contre les trafics de substances prohibées: taper sur les maîtres, ou taper sur les esclaves?

Examiner votre propre carrière: vous en avez jugé beaucoup des maîtres? Et des esclaves? Je parie que vous jugerez plus d'esclaves que de maîtres, faute de mieux.

Vous me répondrez que les maîtres sont ailleurs, dans leur fiefs, la bas, loin du territoire national et de la puissance de ses lois.

C'est vrai.

Mais il est également vrai qu'ils y a des maîtres ici car ce genre de trafic génère énormément d'argent en liquide qu'il faut surveiller, blanchir, réinvestir.

Des maîtres qui s'occupent de l'argent parce que l'argent est là où se trouve la richesse, c'est à dire dans les pays OCDE, pas la bas en Colombie ou an Afghanistan. Donc des maîtres qu'il est très intéressant d'éliminer. Sans eux, le système ne fonctionne plus, ou beaucoup moins bien.

Or les maîtres qui s'occupent de l'argent, vous n'en prenez pas beaucoup dans vos filets.

En conclusion, il est heureux que vous n'ayez que peu de compassion pour les esclaves car durant votre carrière de magistrat, c'est essentiellement eux que vous allez punir.

165. Le vendredi 4 juillet 2008 à 17:41 par tschok

Aliocha:

Moi aussi je la trouve extraordinaire votre histoire. Elle m'évoque une autre affaire de vilain qui finit mal.

Mais vous disiez qu'il avait été assassiné à la sortie de chez Chartier, en pleine rue (d'abord, Chartier donne sur une petite cour intérieure, pas sur la rue du Fbg Montmartre). Ca donne corps à la thèse de l'indigestion. Non?

166. Le vendredi 4 juillet 2008 à 17:49 par aliocha

@tschock : oui, mais on m'a expliqué qu'il y avait plusieurs Bouillons Chartier à l'époque. Pour le reste, vous pinaillez mon Cher. Quand on sort de chez Chartier, ce que j'ai fait récemment, si, si, on se retrouve en effet dans une cour ou un petit passage puis dans la rue, et quand je suis dans la rue, je peux encore dire que je sors de chez Chartier, non ?

167. Le vendredi 4 juillet 2008 à 18:25 par tschok

Oui, mais... (là, effectivement, je pinaille)

Vous pourriez aussi sortir du Palace.

Enfin, à quelques années près.

(Quoiqu'on raconte qu'il est en travaux, prodromes d'une prochaines réouverture).

Sinon avec un h en moins, sortir de chez Chartier peut être un signe extérieur richesse, et non d'indigestion.

168. Le vendredi 4 juillet 2008 à 21:01 par Véronique

@ Augustissime

C'est pas bientôt fini de nous faire comme en 38, votre Daladier et votre Chamberlain !!!

???

Ah, flûte, votre sonophone, il date d'avant 32 !

C'EST PAS BENTOT FINI DE NOUS FAIRE TOUJOURS COMME DANS VOTRE TEMPS QUE LE DALADIER ET LE CHAMBERLAIN !

169. Le samedi 5 juillet 2008 à 18:06 par Gascogne

Mon cher Tschok, sans vouloir être désagréable (c'est pas mon genre), votre vision des choses est un peu binaire. Il n'y a pas que les maîtres et les esclaves. Il y a surtout tous les intermédiaires qui profitent du système pour se faire un peu d'argent et se payer gratos leur propre consommation. Ce sont surtout ceux là qui hantent les tribunaux. Le toxico moyen me fait pitié, car le plus souvent, son addiction est telle qu'il vendrait père et mère pour se fournir. Nos "mules" ne rentrent pas dans cette catégorie. La majorité des "mules" n'est pas toxico. Ils ne prennent les risques que pour l'argent. Je pense que c'est pour cela que j'ai pour elles bien moins de compassion que je n'en éprouve pour les toxicos qui ont des cartes d'abonnement en justice. Les uns ne sont pas mieux que les autres, j'en conviens. Mais les drogués me donnent l'impression d'avoir encore moins le choix.

170. Le samedi 5 juillet 2008 à 18:30 par Fantômette

@ tschok

Il faut admettre qu'il y bien plus d'esclaves que de maîtres ; il est inévitable de juger plus souvent les premiers que les derniers, comme il est inévitable qu'une guerre fasse plus de victimes parmis les soldats que parmi les généraux.

A propos du choix de politique pénale, je n'ai probablement pas un recul suffisant pour porter un regard très averti sur la question, mais je me demande si l'on ne poursuit pas moins aujourd'hui de "simples" consommateurs - pour auant qu'on le puisse "simplement" consommer - qu'il fut un temps.

Les consommateurs que j'ai défendu pour des faits de consommation ont souvent été orientés en procédure alternative aux poursuites, et pris dans les filets d'une opération qui ne les visait pas, mais visait leurs revendeurs - ils faisaient leurs courses au mauvais moment.

Ensuite, il existe des consommateurs derrière les barreaux , mais pour des faits de vols, vols accompagnés de violences... Aussi en cas de poursuites pour blessures involontaires causés dans un accident de la route, avec les conduites sous l'emprise d'un produit stupéfiant.

Une fois, en me tendant un dossier, la greffière d'un jap m'a dit : "vous allez voir, c'est un vrai casier de toxico". J'ai vu un casier d'un nombre de pages assez impressionnant, mais ne portant que des mentions d'infractions contre les biens. C'était il y a quelques temps, et au seul vu de ce B1, je n'aurais pas deviné qu'il s'agissait d'un toxicomane.

Le nombre de décès par overdose a nettement diminué ces dix dernières années, et je suppose que les politiques pénale et sanitaire mises en place n'y sont pas pour rien (chiffres du quid/médecine : en 94 : 564 décès, en 2000 : 120 et en 2003 : 89).

Ce que suggère Eolas, en fait, est de définir une politique pénale adaptée aux mules comme la politique pénale a été adaptée aux toxicomanes. Définir une priorité utile : l'absence de récidive, et économiquement nuisible aux maîtres, en rendant le marché qu'ils proposent le moins attractif possible. De la même façon que la politique pénale à l'égard des toxicomanes s'est fixée la même priorité utile : supprimer la récidive en supprimant l'adiction, et économiquement nuisible aux maîtres, en réduisant le nombre de consommateurs.

171. Le samedi 5 juillet 2008 à 22:31 par Salluste

@ Fantômette,

Les esclaves sont les maîtres, comment se fait-il qu'il faille vous rappeler de pareils poncifs !

En dernier lieu, les politiques pénales n'y feront rien ; et voilà encore une belle âme qui veut vider le tonneau des danaïdes, autant essayer d'attraper des papillons avec une tapettes à mouches ; Jean-Pierre Foucault nous a pourtant longuement expliquer que le droit ne peut rien contre les micro-pouvoirs !

Le droit n'est pas leur solution, les politiques pénales ne changeront rien, elles pourront en revanche nous donner bonne conscience ! C'est maigre comme solution non ?

Eolas:
Jean-Pierre Foucault, le célèbre auteur de “Surveiller et Gagner des Millions ” ?

172. Le dimanche 6 juillet 2008 à 02:05 par v/

Maitre Eolas cachant une batte de baseball derrière son dos se trouve a coté d'un troll assommé, portant une longue bosse sur le sommet du cuir chevelu. Un texte “Commentaire modéré par troll détector™” surplombe l'image.

173. Le dimanche 6 juillet 2008 à 09:05 par Véronique

@ v/

" Je ne prétend pas que vous vous enrichissiez, je ne vous connais pas, mais bon sang, vous bosser pour quoi alors ?"

Ben…, peut-être …juste pour et en raison de cela ( et en écho au post 1 - brigetoun) :

"Ce qu'on fait de vous hommes femmes
O pierre tendre tôt usée
Et vos apparences brisées
Vous regarder m'arrache l'âme

Les choses vont comme elles vont
De temps en temps la terre tremble
Le malheur au malheur ressemble
Il est profond profond profond

(...)

Votre enfer est pourtant le mien
Nous vivons sous le même règne
Et lorsque vous saignez je saigne
Et je meurs dans vos mêmes liens

Quelle heure est-il quel temps fait-il
J'aurais tant aimé cependant
Gagner pour vous pour moi perdant
Avoir été peut-être utile

Louis Aragon - J'entends, j'entends (extraits)

Eolas:
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