Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Cher Justiciable…

Par Titi et Grosminet, magistrats placé (magistrats non affecté à un poste mais chargé de remplacer un magistrat absent ou d'apporter du renfort temporaire à une juridiction submergée. Les intermittents du spectacle de la magistrature).


Paris, le 23 octobre 2008, une paire de juges placés énervés et égarés au milieu de la place Vendôme.

Cher justiciable,

Aujourd’hui, nous le savons, tu n’es pas content.

Je l’avais pressenti en croisant ton regard dans la salle des pas perdus. Tu nous attendais au tournant. Tu t’étais préparé à cette audience, tu avais pris ta journée, cela faisait des mois que tu attendais une décision et voilà patatra ! Alors que nous n’avons pas le droit de grève et que nous savons que tu te fais un sang d’encre depuis des mois à l’idée de nous voir, nous avons renvoyé ton affaire à plus tard, dans trois mois, et ce pour faire un sitting sur les marches du palais. Tu ne comprends pas ?

Ravale ta colère un instant, s’il te plaît, juste le temps d’écouter nos explications, après tu pourras nous juger, en ayant tous les éléments en main.

Sois rassuré, nous savons bien que nous ne sommes pas irréprochables. C’est d’ailleurs pour cela aujourd’hui que nous t’écrivons à deux ces quelques lignes, et crions discrètement notre ras le bol dans la rue. Nous avons des torts mais nous implorons ton aide et ton soutien, il en va de la sauvegarde de ta justice.

Nous sommes une paire de juges placés. Des juges placés ? tu t’interroges... Non, il ne s’agit pas d’un nouveau pari proposé par le PMU, quoique l’idée de voir courir nos collègues en robe à Auteuil ou à Longchamps n’est pas sans nous rappeler les longues années de préparation au concours de l’Ecole de la magistrature.

On dit “juge placé” mais dans nos jugement, tu liras “juges placés auprès du Premier Président de la cour d’appel de Nerverland”. Tu te dis que notre titre est bien pompeux. Nous te l’accordons et la plupart de nos collègues placés sont d’ailleurs bien jeunes pour des magistrats de cour d’appel, même pas trente ans...

Les juges placés sont les bouche-trous de la magistrature assise et crois-nous, nous qui voyageons beaucoup, il y en a des trous dans les cours d’appel françaises.

Nous sommes itinérants, flexibles, adaptables, roue de secours ou pompier selon l’état dans lequel se trouve le tribunal où nous oeuvrons, pour quelques jours ou de nombreux mois.

C’est nous que tu as rencontré lorsque “ta Juge des enfants” est tombée malade. Tu étais en colère car nous avons mis tes enfants dans une famille d’accueil, et tu ne comprends pas comment un juge qui ne connait rien de ton histoire et de ta famille a pu maintenir le placement en toute connaissance de cause. Pourtant sache que j’ai passé plusieurs heures à relire l’intégralité des rapports depuis le signalement, que j’ai passé mon dimanche après-midi avec tes difficultés et celles de tes enfants et qu’avec le temps dont je disposais, je me suis imprégné autant que j’ai pu de votre histoire.

C’est également nous qui, après plusieurs mois de vacance de poste non pourvu par la Chancellerie, avons repris les rênes de ton tribunal d’instance, isolé et agonisant dans l’attente de sa fermeture.

Tu étais colère quand j’ai pris la décision de réouvrir les débats, alors que cette société de crédit menaçante te harcèle et a même osé t’appeler sur ton lieu de travail devant tous tes collègues et ton patron...Tu ne comprends pas ces délais intolérables mais sache que c’est pour lui rappeler la loi, constater qu’elle est en délicatesse avec le code de la consommation, et la priver ainsi des intérêts qu’elle te réclame chaque jour indûment.

C’est aussi nous qui vidons les placards remplis de vieux dossiers, et convoquons ton petit dernier qui a maintenant dix neuf ans et demi et qui travaille, pour un vol de scooter commis en 2006, dans une autre vie...

Nous sommes juge des tutelles, puis juge d’instruction, juge d’application des peines, juge aux affaires familiales, juge à tout faire. C’est une nouvelle politique des ressources humaines du Ministère de la Justice, tu dois le savoir, alors qu’on te parle de spécialisation des juges pour plus de sécurité juridique. Alors que, comme dans tous les milieux, beaucoup de magistrats partent à la retraite, les promotions nouvelles qui sortent de notre Ecole sont de plus en plus petites. Notre espèce de juge caméléon n’est pas près de disparaître...

Nous errons de tribunal en tribunal, de contentieux en contentieux, nous passons des heures sur les routes, dans les trains, à l’hôtel. A chaque nouvelle délégation, c’est une situation de crise à laquelle nous devons nous adapter, pour laquelle nous nous mettons au fait des lois applicables qui ne cessent de changer.

Nous ne sommes pas des héros et nous ne recherchons pas l’apitoiement. Nous avons choisi d’être magistrat par vocation, pour être ton serviteur et serviteur de la loi.

Nous reconnaissons que nous avons des torts. Nous sommes juges depuis peu de temps, et pourtant nous avons constaté que nous ne pouvons pas toujours exercer notre métier avec autant de perfection que nous l’avions imaginé en sortant de l’Ecole. Nous aurions tant aimé mieux t’expliquer pourquoi nous n’avons pas retenu la légitime défense plaidé un peu maladroitement par ce jeune avocat, ou mieux motiver cette ordonnance de non-conciliation. Nous aurions tant aimé être plus humain et plus patient avec toi, le jeune délinquant multi-récidiviste qui comparaissait à 23 heures devant nous, après 48 heures de garde à vue pour toi, et 10 heures d’audience pour nous...

Il nous en coûte de te faire cet aveu car nous aimerions tellement mieux faire. Ces imperfections habitent nos pensées de tous les jours, je te prie de nous croire, et il n’est pas rare qu’elles nous infligent des insomnies.

Nous aimerions tant être de justes juges.

Cher justiciable, nous le savons, tu n’es pas content, nous non plus. N’oublie pas, nous partageons un même objectif et c’est pour lui que nous reportons ton dossier aujourd’hui : disposer en France d’une Justice dont tu serais fier.

Commentaires

1. Le jeudi 23 octobre 2008 à 01:24 par voixlibre

Nous sommes juge des tutelles, puis juge d’instruction, juge d’application des peines, juge aux affaires familiales, juge à tout faire. C’est une nouvelle politique des ressources humaines du Ministère de la Justice, tu dois le savoir, alors qu’on te parle de spécialisation des juges pour plus de sécurité juridique. Alors que, comme dans tous les milieux, beaucoup de magistrats partent à la retraite, les promotions nouvelles qui sortent de notre Ecole sont de plus en plus petites. Notre espèce de juge caméléon n’est pas près de disparaître...

juges caméléons c'est effarant pour vous certes mais pour le justiciable plus encore si nous prenons à la lettre vos affirmations
combien de magistrats sont dans votre situation?

dans ces conditions n'y a til pas un moyen plus efficace qu'une journée de grève pour faire cesser des méthodes qui vont à l'encontre d'une justice de qualité que nous sommes en droit d'attendre dans une démocratie.

pourquoi continuez vous dans ces conditions
par amour du métier
par nécessité
par... expliquez nous car si vous continuez dans ce système vous en êtes les victimes mais aussi les complices

vous savez dans le privé certains cadres démissionnent lorsqu'ils sont en divergence avec les axes stratégiques de l'entreprise et pourtant ils adorent leur métier mais considèrent qu e l'exercice de leur profession dans certaines conditions est contraire à leur éthique

si tous les itinérants comme vous faisaient une grève illimitée que se passerait il?



2. Le jeudi 23 octobre 2008 à 01:38 par OuvreBoîte

Une coquille a survécu dans le paragraphe
"C’est nous que tu as rencontré lorsque “ta Juge des enfants” est ..." :
il manque un mot
Tu étais en colère car nous ????? mis tes enfants dans une famille d’accueil

3. Le jeudi 23 octobre 2008 à 03:05 par Justice à roulettes

@voixlibre

Je peux répondre en connaissance de cause, car je suis moi-même dans cette situation. Nous sommes à l'heure actuelle encore peu nombreux, peut-etre une centaine au siège, et autant au parquet. Mais nous sommes de plus en plus nombreux, car nous présentons ce gros avantage de pouvoir tout faire, à tout moment, à tout endroit, au gré des besoins, au prix de la qualité et du suivi.

Faire grève ? Notre statut nous l'interdit. Nous serions coupables de forfaiture. LA journée du 23 octobre n'est pas une journée de grève, mais de protestation. Existe-t-il d'autres moyens ? Pas facile, car dans leur grande sagesse, les politiques nous ont aussi soumis à un devoir de réserve, qui nous interdit de clamer haut et fort notre désarroi. Communiquer ? Sensibilier le public ? Oui, certes, mais pour quel résultat, face des professionnels de la communication et des campagnes incessantes de coups médiatiques, de manipulation de l'opinion publique, alors que nous sommes plongés la tête dans nos dossiers pour essayer de faire fonctionner une machine non viable ?

Démissionner ? Mais le Ministère n'attend que ça. Il a déjà fermé les vannes du concours, démocratique par excellence, pour ouvrir en grand celles du recrutement interne ou par voie directe. Des démissions massives, ce serait l'occasion rêvée de mettre en place des réformes et d'instituer une justice arbitraire et sans discernement, le tout sans plus aucun défenseur, car nous serions partis... Qui monterait au créneau pour défendre l'ideal de justice ? Certainement pas l'opinion publique, qui ne nous aime pas, et qui a démontré qu'elle n'avait pas les outils pour comprendre les subtilités du démantèlement qui est opéré sous ses yeux.

Pourquoi nous continuons ? J'ai peur de savoir pourquoi. Par amour du métier, oui, sans doute, par nécessité, peut-être, après tout, le concours est si difficile à passer, difficile d'envisager une reconversion, d'autant que devenir juge dans ces conditions relève vraiment de la vocation...

Mais la raison fondamentale, je pense, c'est qu'après s'être tellement dépensé, avoir tant donné de soi, s'être autant battu, et bien, démissionner, abandonner, c'est comme reconnaître que ce sacrifice a été vain...

C'est dire que l'on a mis de côté vie personnelle et familiale pour... rien.

Et de la part de gens aussi consciencieux que la majorité des gens de notre profession, je crois que c'est tout simplement inconcevable, car bien trop douloureux.

Ce serait tirer le constat d'échec d'une vie, de sa propre vie.

4. Le jeudi 23 octobre 2008 à 08:03 par OlEB, juge (placé) de base

Bravo pour ce billet,

je suis moi-même juge placé depuis deux ans - en province - et me reconnaît pleinement dans ce texte.

Je m'associe également à la réponse de Justice à roulettes. Pour beaucoup d'entre nous, le métier de juge est une sorte de vocation.

J'ai la faiblesse de penser qu'en faisant ce métier je suis plus utile à mon prochain que mes amis ingénieurs informaticiens ou commerciaux dans des groupes (inter)nationaux. Peut-être me trompe-je mais cette illusion me fait tenir face aux conditions décrites par nos collègues dans ce billet et dans d'autres. Malgré tout ça, j'aime ce que je fais et j'espère continuer longtemps... qui sait si un jour à force de descendre vers le gouffre nous ne finirons pas par rebondir vers la surface.

5. Le jeudi 23 octobre 2008 à 08:07 par LDiCesare

Merci.

6. Le jeudi 23 octobre 2008 à 08:28 par Gédéon Grois

"avons repris les rennes"
Avec élan?
Nom d'un caribou!!! Mais c'est bien sûr: les rênes....
De tout coeur avec vous, et que l'attelage ministériel regagne vite l'écurie qu'il n'aurait dû quitter.

7. Le jeudi 23 octobre 2008 à 09:02 par AASJ

Toute petite remarque anecdotique : la fonction de "placé" existe également au sein des corps des fonctionnaires de justice et de toute autre administration, seul le terme variant (on parlera par exemple d' "agent mis à la disposition de...") Cette pratique tend à devenir la règle à toute sortie de concours et ne semble qu'anticiper la réforme du statut de la fonction publique qui vise à accroître la mobilité des fonctionnaires (à leur désavantage, cela va de soi !)
Je referme cette parenthèse et m'en retourne à la lecture de ce billet écrit à quatre mains...

8. Le jeudi 23 octobre 2008 à 09:24 par AASJ

Je n'aurai que deux mots pour les auteurs de ce billet : bravo et respect !

9. Le jeudi 23 octobre 2008 à 14:58 par tsmgo

Etant moi-même juge placé, je m'associe complètement à ce billet décrivant très fidèlement mon dilemme quotidien.

10. Le jeudi 23 octobre 2008 à 14:58 par tsmgo

Etant moi-même juge placé, je m'associe complètement à ce billet décrivant très fidèlement mon dilemme quotidien.

11. Le jeudi 23 octobre 2008 à 15:54 par bingo

ohlalalaa , encore un article de pleureuses . comme disait chevenement , un ministre , ça ferme sa gueule ou sa démissionne. un magistrat , pareil.

12. Le jeudi 23 octobre 2008 à 16:12 par Festival

@bingo: la faiblesse de votre éristique n'a d'égal que votre ignorance de l'orthographe et des règles de typographie. En un mot vous êtes un troll de bas étage, un de ceux qui n'arrive même pas à semer correctement la zizanie. Qu'espériez-vous donc récolter ?

13. Le jeudi 23 octobre 2008 à 17:17 par Simplet

@Festival
"un de ceux qui n'arrive"... [manque nt, non ?]

Reprandre lortograf dé zotre en feusant soi mEmem des fôtes, cé pa bien
:-))

14. Le jeudi 23 octobre 2008 à 17:21 par Scytales

Et en plus, je pense que c'est une très mauvaise compréhension du sens de la boutade de ce républicain qu'est M. Chevènement, qui voulait signifier que tout ministre devait avoir la loyauté d'être solidaire de son gouvernement

15. Le mardi 28 octobre 2008 à 18:12 par loulou

@bingo
Et bien non, justement, un ministre et un magistrat , ce n'est pas pareil. Un ministre, voyez-vous, est un politique. Un magistrat, non. Et si les magistrats "fermaient leur gueule", comme vous dites, les citoyens seraient les premiers sanctionnés. Mais ça, manifestement, vous n'arrivez pas à le comprendre.

16. Le samedi 15 novembre 2008 à 00:17 par justiciable en otage

je ne suis qu'un justiciable qui viré par son patron vient d'obtenir un "super" jugement en departage attendu pendant 30 mois (6 mois de salaire de DI pour 10 années de labeur dans le privé !!?). Combien de temps vais je attendre pour un jugement en Appel à Versailles Mesdames, Messieurs les Juges avec tout le respect que vous méritez, s'il vous plaît arrêter de nous prendre en otage, nous pauvres justiciables condamnés à lutter contre de riches entreprises qui se comportent avec autant d'indélicatesse que votre propre ministère avec vous. N'oubliez pas qu'il existe une grosse différence entre votre statut et le notre : lorsqu'on exprime notre désaccord, nous sommes licenciés alors que vous bénéficiez de la garantie de l'emploi. Pour nous, c'est le chômage, la fin de droit en priant chaque jour que votre Jugement arrive et qu'il ne nous entraîne pas à devoir interjeter Appel. Car hélas, aujourd'hui cela relève du luxe réservé à quelques privilégiés. Alors très humblement je vous plains, pour tout ce que vous nous faites subir, pour tout le temps que vous perdez sur des blogs aux horaires de bureau (pour des magistrats qui se disent débordés, il est "dur dur" de constater que certains prennent du temps aux justiciables aux heures de bureaux pour exprimer leurs difficultés sur des blogs). Sans porter de jugement, j'ai le triste sentiment d'être pris en otage par votre système qui tourne de moins en moins rond et qui finira pas mettre toute l'opinion publique contre vous. Concernant votre nouveau ministre, l'objectivité voudrait que l'on se rappelle que le système ne tournait déja pas rond avant son arrivée et les délais n'étaient pas plus courts avant sa réforme, même s'il est juste d'admettre que cette réforme ne fait qu'aggraver les choses. Pauvres justiciables ! pauvres Juges !!!

17. Le dimanche 16 novembre 2008 à 14:54 par ClaireM3T

Oui à vos constatations !

Mais cela ne vous suffit-il pas ? Ne sommes nous pas au bout d'un système totalement délirant ? un système de destruction des individus, des valeurs morales, des relations humaines...

Car comme le montre "justiciable en otage" nous sommes tous enchaînés dans un cercle vicieux : un jeu de dupes où le plus pervers ; le plus tricheur, le plus menteur (qui est aussi souvent le plus puissant) gagne.

Or la seule institution, le seul individu qui aurait encore une parcelle de pouvoir pour enrayer ce "massacre au quotidien", c'est le "juge".

Car celui-ci jugeant en dernier ressort, des anomalies de relation entre les hommes, (dont certaines ont demandé du courage de la part d'autres pour les dénoncer), est le seul encore en mesure de statuer et dire : "oui ceci qui m'est présenté ici n'est "pue" social ; ou bien petite marque d'"amélioration" incomprises des parties à qui je vais expliquer...!

Or le formatage des "juges" (qui se transmet dans vos écoles, dans les couloirs de vos tribunaux...qui a pour finalité non explicite de "servir l'état, ou les pouvoirs installés, ou les pairs") ne leur permet plus (pas !) d'exercer la seule tâche réellement tournée vers leurs concitoyens, celle à même de démontrer leur utilité sociale et donc d'assoir leur véritable autorité et leur légitimité .

La seule chose qui devrait prévaloir dans toute décision de juge serait de stopper les logiques mortifères qui pourrissent de plus plus toutes les relations humaines... Une maladie sociale aussi puissante que la peste d'antan qui voit quotidiennement son lot de de mutilés, de ruinés, de "morts par exclusion sociale ou vitale (l'appareil judiciaire français a une grosse part dans l'augmentation des taux de suicides dans notre pays)" ...

Non mesdames ou messieurs les juges, si vous n'avez pas les moyens de bien juger (pas de locaux; pas d'équipe, pas le temps etc...) votre éthique, votre responsabilité sociale, c'est de refuser de juger (il vaut mieux un coupable dehors qu'un innocent en prison)... Pas de décision plutôt qu'une décision inique... Le chirurgien auquel vous aimez tant vous comparez, n'opérerait jamais sans moyens de le faire "bien". Eh bien le juge en tant qu'il décide de la vie ou de la mort d'un être, de son changement de vie, de sa séparation d'avec les êtres qu'il aime..., n'a pas à pratiquer s'il n'a pas les moyens de le faire, s'il sait qu'il n'a pas limité au maximum les risques de se tromper ou de faire une erreur.

Sinon vous ne serez que comme ces faux chirurgiens, dont vous avez parfois à juger, c'est à dire des escrocs !

18. Le dimanche 16 novembre 2008 à 15:50 par Citoyen mitoyen

Comme disait Coluche dans un de ses sketchs :

- "Mon pote il est philosophe, il a des idées sur tout ; enfin il a SURTOUT des idées d'ailleurs..."

Je pense justement que l'idée de M. Vanneste de considérer l'homosexualité comme un choix de vie, un comportement individuel qui, porté à l'universalité, représente en toute logique une menace pour l'humanité ne rime à rien, si ce n'est de tracer un portrait apocalyptique qui ne verra jamais le jour. D'ailleurs, bien avant que l'homosexualité, tout comme la sexualité pratiquée en dehors de la procréation et du mariage, ne soit stigmatisée par l'Eglise, il y avait la pédérastie qui était très répandue et acceptée à travers le monde, mais ce n'est pas pour autant que l'humanité s'en est retrouvée menacée.

Si je suis sa logique, je me rends compte qu'effectivement, avec des si, on peut refaire le monde sous des scenarii très différents, et arriver à des conclusions effrayantes. Si tous les êtres humains se convertissaient au catholicisme, et que dans leur cheminement spirituel ils faisaient tous le choix de demeurer célibataire par amour pour Jésus, et de vivre le célibat pour le Royaume en faisant voeu de chasteté, l'humanité serait tout autant menacée démographiquement. Une telle vision est complètement absurde bien évidemment, et cela ne fait pas des religieux des personnes dangereuses ou à marginaliser.

M. Vanneste se pose en philosophe, nous dit même que ce titre lui permet de connaître la question de l'homosexualité par coeur, c'est tout juste si nous n'avons pas devant nous un "homosexologue". Certes, je ne possède pas ses connaissances en matière de théories philosophiques, lesquelles sont très nombreuses, mais je note que le mot "philosophie", traduit littéralement du grec ancien, signifie « l'amour de la sagesse ».

Aussi, la philosophie n'a-t-elle pas été la première à remettre en question tous les préjugés, tous les dogmes établis, notamment par les écrits religieux ? N'est-elle pas là pour justement "comprendre" et accepter la complexité de la nature humaine ?

M. Vanneste se dit stigmatisé par les lobbys gays, mais il est le premier à stigmatiser les homosexuels en leur prêtant des mots comme : propagande, sectaires, détestation de l'autre, forme de racisme, qui doivent se cacher, etc...

Bref, je ne vois pas en quoi ses connaissances en philosophie peuvent nous servir, surtout si elle sont basées sur une foi chrétienne, et que tout ça est censé servir l'homme politique qu'il est... tu parles d'une sagesse.

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