Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Anthropologie judiciaire

Par Gascogne


Ah, qu'il était doux le temps où l'on se posait la question de l'accession des femmes à la magistrature...Car si aujourd'hui 75 % des auditeurs de justice sont des auditrices (pour plus de précision, voir ), sachez, Mesdames, que la magistrature entièrement composée d'hommes n'est pas si lointaine.

Des projets personnels et familiaux m'ayant conduit à faire un peu de ménage dans mes archives, j'ai retrouvé un discours de rentrée judiciaire que je ne peux que vous faire partager. En effet, le procureur général près la cour d'appel de Liège, en Belgique, M. Delwaide, se posait le 27 mai 1946 cette difficile question de l'accès des femmes à la magistrature, la France ayant permis cette évolution sociale quelques temps plus tôt.

Et je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager quelques extraits de cette Mercuriale, que vous pourrez lire en intégralité ici. L'on y devine très rapidement que M. le procureur général, sous une plume fort alerte, est très opposé à cette idée. Pourquoi donc ? Parce que cela serait totalement contre la nature même de l'art de juger, nous explique-t-il. En effet, celui-ci impose calme et détermination, alors que comme chacun le sait, "les femme sont incapables de garder leur sang-froid dans les discussions et ne sont pas faites pour le métier de juge".

Bien au delà, les femmes sont dépourvues des capacités pour exercer ce métier. Mieux, elles le savent, puisque "si les femmes réussissent dans l'art dentaire, et même dans la médecine, elles s'abstiennent volontairement de toucher à la grande chirurgie, sentant bien que cet art à responsabilité énorme les dépasse. Or, il y a certaines analogies entre la chirurgie et la justice. Dans les deux cas, il faut savoir avec sang-froid et parfois sur l'heure prendre les décisions dont dépend toute l'existence d'un sujet". Nous voilà avertis.

Pour bien faire comprendre à l'auguste assemblée masculine que l'échec serait patent si la porte de la magistrature était ouverte, le procureur général prend alors appui sur "l'échec" que constitue l'accession des femmes à la profession d'avocat[1] : "Nous constatons que généralement, les femmes prennent les affaires par le détail et que les grandes lignes leur échappent. Puis, elles n'ont pas la puissance. Ce qu'elles font est souvent gentil, mais elles manquent de ce qui fait l'orateur : le pectus[2]. Il y a dans l'existence de la femme avocate, une indication qu'en général, la femme n'est pas faite pour la vie du Palais. Et c'était à prévoir, puisque la vie du Palais est une lutte perpétuelle, et que dans toute la nature, physiquement et psychiquement, le mâle seul, à l'exclusion de la femelle est fait pour la lutte". (il ne connaissait pas encore Arlette Laguiller).

Car finalement, le problème qui se pose, "c'est au tréfonds, une question de glandes" (je vous assure que c'est dans le discours, je n'invente rien). "Chez l'homme de quinze à vingt ans, l'esprit s'illumine et prend son radieux élan. Il s'enrichit progressivement. A cinquante ans, l'homme est dans toute sa force intellectuelle renforcée de son expérience. A la fin de sa carrière, il vit de son acquis puis vient l'âge de la retraite vers soixante dix ans...Pour la femme, le processus est analogue, mais le mariage et la maternité constituent une nouvelle étape de son évolution, et vers les quarante-cinq ans, la vie sexuelle se retire, lui laissant le sentiment intime d'une diminution de son être et, souvent, un sentiment de modestie qu'elle n'avait pas antérieurement. La femme à ce moment engraisse et devient matrone. Ne faudrait-il pas dés lors, avancer de quinze ans l'âge de la retraite pour les femmes magistrats ?".

Je vous ai dit que sa plume était alerte, je n'ai pas dit légère...Rajoutez à cela que "de même, à la ménopause, sans aller jusqu'à l'entière irresponsabilité, une grande partie des femmes subit, dans une certaine mesure, des troubles psychiques..." Classe, on vous dit.

S'en suit tout un développement sur le fait que la gent féminine ne s'intéresse finalement qu'à la mode, dans le but de plaire aux hommes, et qu'une telle frivolité est incompatible avec la lourde tâche du juge. Il manque à la femme pour exercer les fonctions judiciaires la sérénité : "Il faut que la justice soit sans passion, modérée et sage. Or, cela est congénitalement contraire au tempérament de la femme. La femme est un être subjectif, émotif, passionnel, extrême en tout, se décidant avant tout pour des motifs de sentiments..." Et comme le disait un "savant professeur d'économie politique...après s'être apitoyées sur la victime, elles s'apitoieraient sur le condamné...Tranchons le mot, la femme est une personne antijuridique" (ah, on fait moins les malignes, là).

Je passe sur l'inévitable grossesse de la femme juge, pour laquelle "il faudra aussi installer au Palais une pouponnière avec nurse, et suspendre les audiences aux heures de tétée". "Et que fera-t-on quand une Présidente grosse de huit mois devra précéder son tribunal à l'audience, voir au Te Deum, avec le tangage d'une frégate désemparée ?" (oui, mesdames, je vous le demande, que fera-ton ? Chérie, si tu me lis...). "Il est certain qu'en raison des nécessités du service, on ne peut songer à nommer magistrat une femme mariée. Avec l'actuelle crise des domestiques, quand donc, mon Dieu, aurait-elle le temps de s'occuper des dossiers ?".

Et puis, que voulez vous, la femme "reste toujours dans une certaine mesure une proie destinée à être subjuguée". Seule solution qu'entrevoit notre haut magistrat, "la loi admettant les femmes dans la magistrature devrait prescrire formellement que seules pourront être nommées les vieilles qui sont laides". Cela évitera que les hommes magistrats ne succombent aux succubes...

Voilà mesdames un condensé de ce que l'on pouvait penser de vous il y a quelques 60 ans. Heureusement, aujourd'hui, les choses ont bien évolué, et plus personne n'oserait dire "Mais qui va garder les enfants ?"...

Notes

[1] allons, Fantômette, tu ne croyais quand même pas t'en tirer comme ça en te moquant de tes coloc' féminines...

[2] Poitrine, Coeur, selon le Gaffiot...Eloquence, au figuré

Commentaires

1. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:08 par Esther

Avait-il vraiment tort ? Et le cumul "vieilles et laides" ne serait-il pas un critère de discrimination positive ?

2. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:10 par ChArLoT

héhé premier commentaire!Et elles sont mieux en députée européennes? :-D

3. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:14 par ChArLoT

oops désolé!est ce qu'il serait possible d'enlever les commentaires en trop svp?!


Gascogne :
Voilà qui est fait. Heureusement qu'il reste des hommes pour faire le ménage...


4. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:19 par Solo

A propos du lien des chiennes de garde, c'est surtout un problème de génération (Fabius & co). Le personnel politique représentant la frange la plus âgée de la population, née avant une guerre déjà oubliée.

5. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:29 par ChArLoT

Vous avez utilisé du Mr Propre?

6. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:31 par Le_Pompiste

Les propos du brave M. Delwaide ont le mérite de l'universalité.
Ces arguments ont été agités contre l'accès des femmes à quasiment toutes les professions, et encore aujourd'hui il suffit de fréquenter les instances en charge de l'égalité professionnelle hommes-femmes pour être abreuvé de ricanements qui montrent qu'on est simplement passé au stade du non-dit.
Le cerveau reptilien nous prive des talents de la moitié de l'humanité. C'est plutôt réconfortant : ça donne une piste pour améliorer nos sociétés...

7. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:35 par Dubarry

certes, mais au risque de faire hurler les pavloviens de la pensée correcte, on peut se demander dans un autre secteur, si la féminisation du corps enseignant n'ajoute pas à la difficulté dans des classes d'établissements réputés sensibles, et notamment face à une partie des adolescents qui souffrent de carences psychiques et affectives du père, de paire et de repères.

8. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:40 par Trohaé

"la loi admettant les femmes dans la magistrature devrait prescrire formellement que seules pourront être nommées les vieilles qui sont laides"

Celle-ci est collector, absolument merveilleuse. Quel grand homme! Au-delà de la portée superbement classe (l'adjectif est votre, cher Gascogne) de cette conclusion, je veux imaginer un instant le mode de sélection des femmes. Concours d'entrée à l'ENM:

Examen médical, vérification de la présence de "glandes" (je ne veux pas savoir ce que M. Machin entendait par là...) Note de Synthèse sur la contraception (pour éviter tous risques de transformer le palais en nurserie) QCM psychologique vérifiant l'étendue des troubles de la ménopause Grand Oral Vérificateur de Vieillesse et de Laideur

PS: A la limite du troll, mais c'est si fantastique... oui, je crois qu'Arlette Laguiller, remplissant toutes les conditions, pourrait être un excellent magistrat!

9. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:44 par Deilema

Ah oui quand même.... Je vous laisse, je vais me flageller pour ma contribution à la décedence du Barreau, puis j'irai tenir ma maison, la crise des domestiques ne s'étant pas arrangée.


Gascogne :
"Ah oui quand même...". Chère Deilema, c'est très exactement ce qui m'a traversé l'esprit quand j'ai lu cette mercuriale. Et encore, je n'ai pas tout mis dans le billet...


10. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:49 par Julien

Assez proprement édifiant...

Le problème est qu'on les entend encore parfois ces arguments, même si à mots couverts... Et vive les généralités sur des sujets comme ça, on le sait bien, les femmes sont sentimentales, les arabes voleurs et les noirs puent... :/

11. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:49 par niodayoda

Excellent billet, comme toujours !

Dans le même ordre d'idée, je vous propose l'intégralité d'une note rédigée par un chef de bureau à son chef de service le 21 décembre 1925

"Parmi les nombreuses mesures néfastes, prises, en matière de personnel, soit par le Conseil municipal, soit par l'Administration préfectorale elle-même, l'une des plus regrettables est assurément celle qui a donné accès aux femmes dans le cadre supérieur. Des inconvénients multiples en découlent, d'autant plus graves qu'avec le grade Sous-chef et de Chef, la femme aurait à exercer une autorité sur des collaborateurs, parfois plus âgés, ayant fait la guerre ou tout au moins des périodes de service militaire et qu'humilierait profondément une telle subordination. Ces mêmes inconvénients se présenteraient également, quoique moins aigus, si la femme était appelée à diriger d'autres femmes ; la mentalité féminine est de telle nature que les questions de sentiments primeraient certainement celles où n'entrerait que la seule appréciation des qualités professionnelles ou des défauts d'un personnel exclusivement féminin ou mixte à diriger. De cette antinomie résulterait des heurts, des froissements, des résistances, préjudiciables à la marche du service et motivant des demandes fréquentes de changement d'affectation.

D'autre part, la femme, être nerveux et impulsif par tempérament, serait-elle bien qualifiée pour prendre une décision administrative dans la mesure où celle-ci est laissée à l'initiative du chef de bureau ?

Le caractère féminin, au cours de ses tentatives récentes d'émancipation, a-t-il déjà montré dans l'administration, l'industrie, la médecine ou le barreau qu'on pouvait faire confiance à la rectitude de son jugement ? Il est permis d'en douter si l'on interroge ceux qui ont quelque expérience à ce sujet : la notion de la simple justice, de la froide raison, du sens juridique, de la franchise sans restriction mentale et de la responsabilité échappe encore, à l'heure actuelle, à la plupart des femmes, mêmes sélectionnées. Il est hors de doute que de longues années de perfectionnement et d'adaptation sont nécessaires à la femme intellectuelle pour lui permettre d'achever son évolution et de devenir l'égal de l'homme au point de vue social et économique.

Indépendamment de ces causes générales de désorganisation qui s'étendrait à tous les bureaux de la préfecture de la Seine si les femmes accédaient au grade de Chef ou de Sous-chef de bureau, il existe plusieurs objections à ce que l'une d'entre elles soit désignée pour cet emploi au 2eme bureau du Contrôle central (NDLR : c'est le bureau de ce gentleman...). Ainsi que je l'ai indiqué, chaque fois qu'il s'est agi d'une nomination de rédacteur ou de commis dans mon service, les attributions de surveillance qui lui sont dévolues s'opposent, sous peine de n'être ni complètes ni efficaces, à ce qu'elles soient exercées par une femme. Les rédacteurs sont en effet appelés fréquemment à effectuer des démarches ou des vérifications dans les Ministères, à la Préfecture de Police, ainsi que dans les bureaux des deux comptables ; pour mener à bien l'accomplissement de leur tâche, ils doivent en nombreuses circonstances faire preuve d'initiative et d'assurance, qualités qui n'appartiennent généralement pas à la femme. il semblerait donc paradoxal que celle-ci fut désignée pour diriger un bureau dans lequel elle devrait montrer comme ses collaborateurs immédiats les mêmes qualités lorsqu'il s'agira pour elle de faire des démarches et des vérifications analogues ou de résister aux sollicitations pressantes et injustifiées de débiteurs départementaux réclamant l'obtention de délais de paiement ou un sursis de poursuites.

Tels sont les motifs d'ordre divers pour lesquels j'estime nuisible au fonctionnement du 2eme bureau la désignation qui pourrait y être faite dans l'avenir d'un chef ou d'un sous-chef de bureau femme."

12. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:49 par Shad

OSS 117 n'était pas si décalé que ça finalement.

13. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:54 par Leslie/Elsie

Et moi donc... L'everest du linge à repasser me dit tous les jours que je suis une ménagère indigne qui néglige la tenue de sa maison...

La même chose a été dites sur les femmes artistes. Le Grand Gustave Moreau que j'admire pourtant avait bien précisé qu'une femme ne saurait pas avoir le moindre génie artistique et que la peinture ne pouvait pas lui être enseignée. Ce qui ne l'a pas empêché d'y initier sa maitresse (On n'est pas à une contradiction près). Pourtant c'était un peintre exquis que, professionellement j'admire et qui a formé des types comme Matisse ou Rouault... Et c'est le peintre qui a décidé de ma vocation...

Comme quoi il ne faut jamais oublier que même chez les gens les plus admirables, il ya un vieux fond de connerie crasse qui n'attend qu'à être éveillé et encouragé... Rien n'est gagné, donc. Il faut tenir bon sur nos droits, car rien ne dit qu'on ne reviendra pas en arrière.

14. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:58 par biquette

au vu de la proportion de femme dans les facs de droit et dans les métiers de la magistrature et du bareau qui en découlent logiquement,une question se posent, ou sont passés les hommes ?

15. Le jeudi 23 avril 2009 à 10:58 par Erwan

Mais hier soir sur Arte, un documentaire sur "la prise de pouvoir par les femmes en Islande" tenait EXACTEMENT le même discours. La nuance étant que les "spécificités féminines" étaient là données comme positives. On avait par exemple la présidente du MEDEF islandais qui expliquaient qu'elle n'embauchaient que des femmes, car elles sont plus calmes, plus concentrées sur les détails...

Comme quoi rien n'a changé.

16. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:03 par GRANTUMU

Quelle rigolade!

Vous autres fonctionnaires quittez la scène plus tôt que nous autres. Figurez vous (vous en avez peut-être rencontré, mais c'est plutôt en off, dans les couloirs ou à la bibilothèque de l'ordre qu'ils se lachent, éducation oblige) qu'il en demeure quelques uns, chez les vieux mâles de certains barreaux, rigoureusement en phase avec ce belge (et même, rare mais vrai, des jeunes, mais alors il y a tumeur religieuse).

La frégate désemparée, j'en rit encore.

Avec une plume pareille, il aurait pu par moment percuter Icare.

Vous en avez profité parce qu'il était belge.

17. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:06 par Bébèrt

"Je conviendrai bien volontiers que les femmes nous sont supérieures si cela pouvait les dissuader de se prétendre nos égales". Sacha Guitry

18. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:12 par Yves D

"Moi je suis contre les femmes ... tout contre" (du même que ci-dessus, si je me souviens bien).

19. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:14 par Aurel07

Excellent ! Merci de nous faire partager cette perle qui restera dans les annales aux côtés des textes coloniaux sur la hiérarchie des races...

ah, on fait moins les malines, là

J'en suis le premier surpris, mais il semblerait que vous ayez commis une erreur de vocabulaire : en effet, d'après le dictionaire de l'académie francaise, le féminin de malin est "maligne", "maline" étant soit une fine dentelle, soit une grande marée, ce qui rend la phrase obscure...


Gascogne :
Quoique..."On fait moins les grandes marées" à un côté poétique qui ne me déplait pas...Je corrige quand même.


20. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:14 par Léna la Rousse

Ne ricanez pas trop. Etant une future consoeur du maitre de ces lieux, j'ai pu à l'occasion plaider un dossier devant le TGI, pour lequel l'avocat de la partie adverse m'a dit en fin d'audience 'je ne pensais pas qu'une femme, jolie de surcroit, pouvait être aussi rentre dedans"...

Je crois que le plus mortifiant pour moi a été la réaction de certaines de mes collègues, qui ont considéré que j'aurais dû me sentir flattée. A méditer...

Eolas:
Souvenez-vous toujours d'une chose. Les avocats raffolent des compliments qui déstabilisent. Si un avocat sent que vous êtes susceptible sur ces deux points, ils vous titillera pour que, vexée ou fâchée, vous soyez déconcentrée de votre dossier. N'y voyez pas du machisme quand il y a du calcul.

21. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:19 par MBt

"Cela évitera que les hommes magistrats ne succombent aux succubes" Ne tombent-ils pas déjà sous le charme des gazelles du palais ?

22. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:20 par Deilema

@ Léna la Rousse Ca n'est malheureusement pas rare. Entre les confrères qui, lors de leur plaidoirie, disent que vous vous défendez "bec et ongles, mais que même si le bec est très joli et les ongles fort délicats blablabla...", et les clients qui disent à votre patron que votre plaidoirie était très bien, mais que quand même il vous manque un peu de coffre... (genre elle est bien gentille, mais c'est pas un viel avocat masculin réputé comme vous), les préjugés ont encore de beaux jours devant eux !

Eolas:
Cf. ma réponse à Léna. Ne répondez jamais aux attaques personnelles. C'est du temps de cerveau de magistrat disponible de perdu.

23. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:26 par Léna la Rousse

@Deilema Je peux encore passer outre le machisme ambiant de beaucoup d'avocats retors, je dirais même que je n'en attendais pas moins d'eux. Mais que des femmes puissent prendre ce genre de réflexion pour un compliment, c'est beaucoup plus dur. Lutter contre les préjugés, oui, mais pour les deux sexes.

Je me vois bien, une fois en exercice: "Mon client vient de prendre 10 ans de prison, mais si on me trouve jolie, je suis folle de joie!"...

Eolas:
Est-ce sexiste de penser que les femmes aiment qu'on leur fasse des compliments ?

24. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:52 par Deilema

Eolas : ah non, bien sûr, il est inutile de répondre... mais c'est tout de même vexant. Un compliment n'est d'ailleurs pas toujours agréable, tout dépend du ton et du contexte... (et aussi de qui il vient ;) )

25. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:55 par Fantômette

Bonjour très cher Gascogne,

J'aurais d'autant moins été tentée de me moquer de mes chères colocs, que l'impossibilité quasi-physiologique des femmes à assumer la fonction de magistrat (une fonction pourtant si naturellement associée à la robe qu'il fallait y voir - pourtant - un paradoxe) fut invoquée avec succès pour refuser à la première femme à en avoir fait la demande d'entrer au barreau.

Ma consoeur, Jeanne Chauvin fut la première à demander l'inscription au barreau, après avoir été la première femme, me semble t-il, à obtenir une licence puis un doctorat de droit (respectivement 1890 et 1893 dixit wikipedia). Elle demanda l'inscription au barreau en 1897, ayant finement remarqué qu'aucun texte de loi n'interdisait à une femme d'exercer cette profession. En proie aux affects violents et passionnés qui sont ceux de son sexe et du mien, elle s'est alors littéralement jetée sur un principe qu'elle pensait (un peu sottement, reconnaissons-le) ancré dans les principes généraux du droit : ce qui n'est pas interdit est permis.

Remplissant alors toutes les conditions d'accès à la profession que j'ai l'honneur d'exercer, elle est donc venue solliciter son admission au barreau (attribut pourtant clairement évocateur de l'éternel masculin) dès 1897. Cet accès lui fut alors refusé au prétexte de l'impossibilité pour une femme - impossibilité légale, celle-là - d'exercer la fonction de magistrat. Si la loi ne prévoyait pas au titre de condition d'accès au barreau la présence d'un chromosome Y dans le code génétique de l'impétrant, la loi permettait pourtant à tout avocat d'être appelé à jouer les assesseurs le temps d'une audience. Or la loi interdisant aux femmes la possibilité de devenir magistrat, il en a été déduit qu'elle devait implicitement et indirectement interdire aux femmes la possibilité de devenir avocat. Quod Erat Demonstrandum.

A noter cependant que Me Chauvin ne fut pas la première femme à prêter serment, cet honneur étant revenu à Mme Olga Petit, qui fut plus rapide à profiter de l'opportunité d'une réforme législative que celle-là même qui la rendit pourtant possible.

26. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:59 par Maboul Carburod....z

J'avoue avoir bien ri. Si je veux déclencher une scène de ménage avec mon épouse magistrate, je crois que je vais imprimer le texte et le lui donner.

27. Le jeudi 23 avril 2009 à 11:59 par P'tit Ben

Dans le même genre, j'aime beaucoup les antiques :

« Mais difficilement trouvera-t-on rien qui soit aussi malfaisant que le sang menstruel. Une femme qui a ses règles fait aigrir le vin doux par son approche, en les touchant frappe de stérilité les céréales, de mort les greffes, brûle les plants des jardins ; les fruits de l'arbre contre lequel elle s'est assise tombent ; son regard ternit le poli des miroirs, attaque l'acier et l'éclat de l'ivoire ; les abeilles meurent dans leurs ruches ; la rouille s'empare aussitôt de l'airain et du fer, et une odeur fétide s'en exhale ; les chiens qui goûtent de ce sang deviennent enragés, et leur morsure inocule un poison que rien ne peut guérir. »

C'est du Pline l'ancien, tiré du livre VII de son Histoire naturelle.

28. Le jeudi 23 avril 2009 à 12:06 par Deilema

Gascogne : je relis le texte original (et mes cheveux se dressent, mais là n'est pas le propos) et je remarque une petite coquille dans votre traduction. Selon le président Delwaide, l'homme prend sa retraite vers septante-cinq ans, soit 75 ans et non 70.

29. Le jeudi 23 avril 2009 à 12:10 par Scif

Mais à cette époque-là, les femmes étaient différentes de maintenant !

30. Le jeudi 23 avril 2009 à 12:24 par Carolina

Scif (#28):

Différentes comment ?

31. Le jeudi 23 avril 2009 à 12:32 par Blux

@Deilema, 27
Selon le président Delwaide, l'homme prend sa retraite vers septante-cinq ans, soit 75 ans et non 70.
En avance sur son temps cet homme-là, la retraite à 75 ans, c'est pour bientôt...
Pour le reste du propos, ce serait un doux euphémisme que de le voir conservateur...

@Eolas, 23
Est-ce sexiste de penser que les femmes aiment qu'on leur fasse des compliments ?

D'autres y ont pensé avant :-) :

À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie,
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.

32. Le jeudi 23 avril 2009 à 12:33 par Olb

Ce brave homme avait raison : c'est bien connu que seuls les hommes sont faits pour porter la robe !

33. Le jeudi 23 avril 2009 à 12:39 par Oui

75 % des auditeurs de justice sont des auditrices..

Est ce qu'il n'ait pas temps d'instaurer une discrimination positive pour les hommes qui souhaitent etre juge...

34. Le jeudi 23 avril 2009 à 12:42 par Guile

J'ai pu constater, parmi les futurs confrères (encore élèves-avocats) que le machisme n'est pas totalement mort. Et la je ne parle pas d'audiences, mais simplement de considération ou de respect.

Il paraitrait même, que certains cabinets d'avocats refusent d'embaucher des femmes. Ca tombe enceinte trop souvent!! Quand j'entend ca je me dis qu'on a encore à progresser...

Est ce une légende ou pas?

Eolas:
Un confrère m'a effectivement déclaré qu'il ne recruterait jamais une collaboratrice pour qu'elle lui plante un congé maternité au bout de six mois (le congé maternité est à la charge du cabinet, il n'y a pas de prise en charge par la sécu pour les avocats). Le confrère en question était une femme, je précise.

35. Le jeudi 23 avril 2009 à 12:44 par un lecteur

Edifiant, mais n'assiste-t-on pas aujourd'hui à une situation en passe de s'inverser ? N'y a-t-il pas, aujourd'hui, un mouvement de balancier promouvant excessivement les femmes dans cette fonction ? Comment expliquer le chiffre de 75% de femmes au sein des rangs des auditeurs de justice ? Les hommes sont-ils moins compétents (j'en doute) ? Doit-on passer d'un extrême à l'autre ? Un certain équilibre est-il impossible ?

N'y voyez pas un parti pris, il s'agit juste d'une interrogation et surtout d'une incompréhension dont je vous fait part.

J'espère que vous pourrez m'éclairer.

Eolas:
La prépondérance des femmes à l'ENM est le reflet du plus grand nombre de filles en fac de droit. Mais il reste des bastions : les avocates généraux femmes sont encore fort rares. J'ai l'impression que le parquet est plus masculin que le siège, est-ce une erreur de ma part ?


Gascogne :
Une impression d'ordre général, tout au plus...Ceci étant, il est vrai que les fonctions pénales attirent plus les hommes. Quant à l'accès des femmes aux fonctions dites "hors hiérarchie", c'est un débat récurrent chez nous. D'aucuns pensent que les femmes sont moins enclines à demander des postes dans la haute hiérarchie, privilégiant la vie familiale.


36. Le jeudi 23 avril 2009 à 12:44 par Tom-

Quand un journaliste pose la question à Mélenchon sur le rôle du physique dans l'élection Présidentielle, celui-ci répond que ce n'est pas un concours de beauté. Qui est sexiste ?

Quant à savoir "qui va garder les enfants", Laurent Fabius a nié avoir prononcé ces mots qui ont été rapportés par Julien Dray à deux journalistes du Monde. Dray, qui est un proche de Ségolène Royal.

Alors qui instrumentalise des rumeurs et des contre-vérités pour se forger une image de victime perpétuelle ? Qui est sexiste ?

37. Le jeudi 23 avril 2009 à 12:47 par Xiawi

Eolas Est-ce sexiste de penser que les femmes aiment qu'on leur fasse des compliments ?

Si vous pensez qu'elles aiment plus cela que les hommes, oui, c'est sexiste.

Eolas:
Pourtant, jamais un de mes amis masculin ne m'a fait la gueule parce que je n'avais pas remarqué qu'il était allé chez le coiffeur…

38. Le jeudi 23 avril 2009 à 13:01 par Nico

Heureusement qu'il nous reste le clergé pour les vraies valeurs !

39. Le jeudi 23 avril 2009 à 13:06 par OlEB, juge de base

@ un lecteur en 34

La proportion d'auditrice est notamment une conséquence mathématique de la proportion importante d'étudiantes en droit (le droit étant plus pourvoyeur de magistrats et avocats que le CAP boucherie) elle-même résultant de la plus grande proportion de de lycéennes en filières littéraire et eco qui alimentent plus les facs de droit.

Après les données mathématique, quelles raisons à ces chiffres ??

Un de mes professeurs de droit (qui affirmait par ailleurs que les Conseillers à la Cour de cassation sont de piètre de juristes et les magistrats des enseignants en droit ratés) y voyait le déclin de la profession, une baisse du statut social.

Quoi qu'on pense de cette opinion, certaines études indiquaient dans le même sens que les garçons ont tendance à se porter vers les carrière à forte valeur ajoutée en terme de statut social et de rémunération et que les filles s'engouffraient dans les espaces laissés vacants dans les professions dont le statut social et la rémunération est en déclin.

Ainsi, dans les dernières années, les écoles de commerce, les filières traders, etc étaient trustées par les hommes tandis que l'enseignement puis la médecine (y compris la chirurgie), le droit et les autres filières des professions libérales (comme les architectes) se sont plus ou moins massivement ouvertes aux femmes en même temps que ces professions voyaient leur image sociale dégradée et leur rémunération relative stagner ou diminuer.

40. Le jeudi 23 avril 2009 à 13:07 par Zythom

75%, cela fait rêver... A quand 75% de femmes dans les écoles d'ingénieurs? A quand 75% de femmes expertes judiciaires?

Mesdames, oubliez les facs de droit. Venez dans les écoles d'ingénieurs!

41. Le jeudi 23 avril 2009 à 13:14 par Dame à l'éventail

"Eolas Est-ce sexiste de penser que les femmes aiment qu'on leur fasse des compliments ?

Si vous pensez qu'elles aiment plus cela que les hommes, oui, c'est sexiste.

Eolas: Pourtant, jamais un de mes amis masculin ne m'a fait la gueule parce que je n'avais pas remarqué qu'il était allé chez le coiffeur… "

Au travail, la plupart des femmes préfèrent être vues comme des travailleurs, et ne pas subir de remarques incongrues sur leur physique/leur habillement/leur coiffure. Les compliments sur ces points sont toujours bienvenus, mais en privé, pas au Palais. Bien entendu, les compliments de type "belle plaidoirie !", puisqu'ils concernent le travail, ne sont pas inclus dans les précédents ^^

42. Le jeudi 23 avril 2009 à 13:36 par OlEB, juge de base

Petite précision sur les 75 %.

En effet, il s'agit d'un chiffre obtenu après le recrutement d'auditeurs au titre de l'article 18-1 du statut à savoir, pour simplifier, les personnes recrutées sur dossier (comme notre aimée garde des sots, que mille colombes l'emportent vers le Parlement Européen) donc souvent ayant déjà un brin de carrière hors magistrature.

La proportion des auditrices recrutées sur concours est encore plus importante et, si l'on s'en tient au 1er concours (réservé aux étudiant(e)s) le proportion avoisine (voire dépasse certaines années) les 80 % de jeunes femmes.

43. Le jeudi 23 avril 2009 à 13:49 par yves

La prépondérance des femmes à l'ENM est le reflet du plus grand nombre de filles en fac de droit. Mais il reste des bastions : les avocates généraux femmes sont encore fort rares. J'ai l'impression que le parquet est plus masculin que le siège, est-ce une erreur de ma part ?

On peut peut-être tenter le parallèle avec l'éducation nationale. Les femmes sont très majoritaire chez les enseignants du primaire (instit ou prof d'école) mais largement minoritaire chez les inspecteurs de l'éducation nationale, pourtant recrutés parmi ceux-ci.

D'aucuns prétendraient que cela prouve que les hommes sont plus ambicieux que les femmes, mais on peut y voir un sexisme dans le recrutement (qui se fait par cooptation, essentiellement).

La règle semble général à tout la fonction publique: l'ensemble est largement féminisé, mais dès qu'on regarde en détail les échelons supérieurs sont plutôt masculins.

44. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:13 par pablo

Dans le texte original, j'aime aussi beaucoup ce passage : "Et les ongles passés au rouge, inventés par les femmes américaines au sang mêlé, pour cacher que leurs ongles n'ont pas la lunule caractéristique de la race blanche pure."

45. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:14 par Marcus Tullius Cicero

''Eolas: La prépondérance des femmes à l'ENM est le reflet du plus grand nombre de filles en fac de droit. Mais il reste des bastions : les avocates généraux femmes sont encore fort rares. J'ai l'impression que le parquet est plus masculin que le siège, est-ce une erreur de ma part ?''

C'est assez vrai, mais il n'y a là aucun machiste de la part des parquetiers masculin.

Le rythme du parquet et plus particulièrement les horaires très élastiques, les nuits de permanence (en moyenne une semaine par mois), les sorties nocturnes, les weekends calcinés, ..., font qu'après quelques années, les femmes renoncent au Parquet, car elles assument, ne l'oublions pas, une double vie au foyer.

Elles sont donc beaucoup moins nombreuses dans les parquets généraux et donc dans les postes "HH" qui mènent vers les fonctions d'Avocat général ou de PG.

Cela étant celles qui y parviennent - au prix d'une véritable abnégation - sont remarquables de compétence (et je dis cela tout comme Philippe BILGER, sans flagornerie).

En fait, la vie au parquet nuit grandement à la vie de famille (à user donc avec modération).

46. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:15 par Janus

C'est peu probable vu le contexte, (encore qu'avec les Belges, que je connais un peu, et que j'aime, on n'en soit jamais loin, mais peut-être est-ce là aussi un stéréotype) mais ne serait-ce pas de l'humour Hénaurme ? Françoise Héritier, successeur de Claude Levi-Strauss au Collège de France, disait récemment que chaque époque a ses aveuglements (et même son grand maître) et que les permanents en vigueur au sein des sociétés humaines (interdit de l'inceste, répartition sexuée des tâches...) avaient en définitive pour objet de permettre aux hommes de maîtriser les ventres de celles qui donnent naissance à leurs fils. Quels sont nos aveuglements d'aujourd'hui ? De quoi se gausseront nos petits-enfants ? Le "non voyant" (c'est le terme en vigueur paraît-il) que je suis, serait bien en peine de le dire, mais il y a sans doute, parmi ceux qui fréquentent ces lieux, des éveillés qui pourront m'éclairer. Je le souhaite vivement. Des quotas à l'ENM ? Les mâles qui le souhaitent ne peuvent-ils tenter leur chance aujourd'hui sans aucune contrainte ? Laissons les femmes faire ce qu'elles veulent (et ne veulent pas), donc commençons à faire en sorte que, contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, elles n'aient plus à effectuer une double journée de travail, et il y a fort à parier que, la loi des grands nombres aidant, la répartition des sexes dans les différents métiers ne fera que refléter celle constatée au sein de la population. On raconte qu'à la libération, Ch. de Gaulle voyant un quidam proclamer un fougueux "Mort aux cons", aurait laconiquement laissé tomber "Lourde tâche". Ce dur labeur est le nôtre aujourd'hui, aux pères et aux mères d'éduquer leurs fils et filles en donnant à chacun les mêmes moyens, droits et devoirs. Rendez-vous dans....?

47. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:16 par Jerome

Guile : "Il paraitrait même, que certains cabinets d'avocats refusent d'embaucher des femmes. Ca tombe enceinte trop souvent!! Quand j'entend ca je me dis qu'on a encore à progresser..."

Ah oui, ça c'est sûr les femmes ont encore des progrès à faire. Le cabinet n'est la plupart du temps aucunement sexiste, ils regarde juste ses stats : 0% des hommes prennent 3 mois de congés à date imposée (jamais au bon moment), et c'est à peine si ils prennent les 2 semaines auquel ils ont droit. Alors que 60% (chiffre un peu au pif, je ne sais pas exactement le nombre de femmes avec enfant) des femmes posent 3 mois de congés, et parfois même plus (congé parental), ce qui fout le bordel dans l'organisation (trouver un remplaçant, ne pas savoir à l'avance quad vous reviendrez etc...). Et ce n'est pas tout, il y a le deuxième effet kiskool : après, c'est souvent madame qui quitte le boulot plus tôt parce que la crèche ferme trop tôt ou que le petit est malade. Rien de sexiste, juste du calcul financier.

Alors, mesdames, figurez-vous que vous pouvez faire plusieurs choses :
- N'accepter comme compagnon que des hommes prêts à utiliser le Complement de libre choix d'activité
- N'accepter comme compagnon que des hommes qui se disent prêts à s'occuper de l'enfant ensuite, quitte à "tuer leur carrière" (défense classique masculine comme si celle de Madame ne compte pas :) )
- Changer la loi pour que l'homme puisse (voire doive!) prendre 3 mois de congés à la naissance de l'enfant, pour s'occuper de vous mesdames.

Eh oui, c'est aussi ça l'égalité des sexes, c'est choisir un homme qui l'accepte, afin que l'employeur n'ai pas un intérêt financier à prendre un homme... Le progrès n'est pas à faire que du côté des hommes, les femmes (qui ont un pouvoir de décision sur le choix de la personne qui les accompagne) l'oublient souvent.

PS : je suis "homme au foyer", les incompréhensions sur le sujet, je connais! Mais ça ne m'empêche pas de me gonfler ces femmes qui se plaignent d'une situation qu'elles acceptent à 100% dans leur couple, voire incitent en priorisant la "carrière" de leur homme qui sinon ne se sentirait pas assez viril le pauvre. Le travail sur soit est à faire aussi du côté féminin...

48. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:17 par Maman à l'école

"Il est certain qu'en raison des nécessités du service, on ne peut songer à nommer magistrat une femme mariée."

Quelle délicatesse cette pensée machiste. Rassure-nous elle n'est plus d'actualité, non? Certes, les femmes sont de loin plus nombreuses que les hommes à fréquenter les amphis de droit. Je témoigne. Malheureusement, l'évolution des mentalités n'est qu'une apparence utopique. Mariée, mère de deux enfants et étudiante en droit, mon profil aurait fait bondir votre cher ami Mr Delwaide. La triste vérité est qu'aujourd'hui encore la responsabilité d'enfants et l'éventualité d'une grossesse effrayent. Et pourtant nous sommes en 2009.

Je veux bien croire, Mr Delwaide que le barreau est une histoire d'homme. Mais c'est souvent la femme qui le dirige.

49. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:21 par Natoussia

37 : @ XIAWI

Vous tendez le bâton pour vous faire battre, Xiawi. Eolas aime titiller là où ça chatouille, ce vieux coquin (et dieu sait que les histoires de parités forment une zone très sensible)

Le fait est que certains, hommes et femmes, continuent de croire que, parce qu'une femme a un certain nombre de caractéristiques que l'homme ne possède pas (capacité de tomber enceinte, propension statistiquement plus élevée que chez les hommes à apprécier les compliments sur leur physique de la part de leur conjoint, voire de leur collègue-et encore), elle se trouve incapable de mener à bien des missions professionnelles équivalentes.

C'est fort dommage, mais à nous de les convaincre du contraire en ne nous saisissant pas de leurs grossières perches -au sens figuré...je vous vois venir, esprits retors et mal tournés, passez votre chemin- et en leur prouvant le contraire.

50. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:28 par Dom

@19 (sur maligne/maline)

Le TILF n'est pas si péremptoire que vous le dites.

Il remarque, sous le sens 2 de malin ("2. Qui fait preuve d'ingéniosité, de ruse, de roublardise.) que "Dans ce sens, la forme fém. maline tend à se substituer à celle de maligne."

51. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:43 par Papoum

J'ai un client (- 40 ans) qui m'a sorti un jour : "il faudrait avoir des c......s pour prendre une décision comme celle-là" (un truc très très important qui coûterait très très cher). Je lui ai répondu que si c'était un problème à ce niveau là, il n'y avait qu'à demander à une femme de prendre la décision. Il m'a répondu : "je ne vois pas une femme prendre une décision pareille" ... l'esprit du magistrat belge rôde encore.

52. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:43 par DePassage

Léna la Rousse soulève bien le problème : les stéréotypes sont également promulgués plus ou moins directement par nombre de femmes.

Quant aux compliments, les stéréotypes fonctionnant toujours, chaque genre a ses préférences, en général.

Dans le texte, qui aborde notamment le phénomène de l'hystérie, pulsionnel, il est flagrant qu'il omet de parler des "passions" de ces vieux sages pour quelques courbes, ils en deviennent ga ga gâteux (est-ce toujours vrai ?), trait de personnalité qui augure difficilement de l'aptitude aux hautes responsabilités.

Enfin bref ...

53. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:47 par ariane

Marcus Tullius Cicéro,

"Le rythme du parquet et plus particulièrement les horaires très élastiques, les nuits de permanence (en moyenne une semaine par mois), les sorties nocturnes, les weekends calcinés, ..., font qu'après quelques années, les femmes renoncent au Parquet, car elles assument, ne l'oublions pas, une double vie au foyer."

parce que les hommes n'assument pas une double vie au foyer? il me semble que ça dépend des hommes... je n'ai jamais aimé les généralités "les femmes sont comme ci", "les hommes font comme ça". Pourrait-on raisonner simplement en terme d'individus? vous viendrait il à l'idée de dire "les noirs sont plus attirés par le pénal que les blancs"?

Par ailleurs, je rappelle que si "la vie du parquet nuit grandement à la vie de famille", il en va de même pour la vie de beaucoup de JLD, de juges d'instruction, de juges en correctionnelle quand l'audience finit régulièrement à pas d'heures, et j'en passe.

Gascogne, vous dites que les fonctions pénales attirent plus les hommes, quelle est donc l'étude statistique fiable qui vous permet de tirer une conclusion aussi généraliste?


Gascogne :
Aucune...Mais si vous avez systématiquement besoin d'études statistiques fiables pour avoir une impression, voire un raisonnement d'ordre général, vous ne devez pas réfléchir très souvent.


54. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:52 par padawan

ahahah une autre de Guitry "Les avocats mettent des robes pour savoir mentir comme les femmes"

55. Le jeudi 23 avril 2009 à 14:55 par Dom

@51

Mais si, il en parle, et il explique même que le fait d'avoir des femmes comme collègues perturberait la sensibilité d'épiderme (sic) des magistrats hommes !

"...j'ai, ces dernières années, connu deux cas où des magistrats ayant été professionnellement en rapports (re-sic) avec des jeunes femmes, et sans avoir offensé la morale, se sont rendus parfaitement ridicules, pour n'avoir pas su cacher les émotions que ces fréquentations avaient fait naître en eux."

56. Le jeudi 23 avril 2009 à 15:02 par Leslie/Elsie

Et c'est bien entendu la faute des femmes...

57. Le jeudi 23 avril 2009 à 15:05 par aquinus

vous viendrait il à l'idée de dire "les noirs sont plus attirés par le pénal que les blancs"? Vous viendrait-il à l'idée qu'alors que les "noirs" et les "blancs" sont des groupes génétiques impossible à définir et donc sans aucun fondement scientifique, il en va tout au contraire des hommes et des femmes? ce qui tendrait à prouver qu'il existe bel et bien des différences de nature entre les sexes, contrairement aux ethnies, races et autres constructions avant tout contingentes/culturelles?

Et que ces différences de nature tendent à s'exprimer dans toutes les cultures humaines, de façon assez homogène mais plus ou moins marquée, et que vouloir les éradiquer revient à les faire entrer par la fenêtre et en masse quelques années plus tard? Travailler avec des femmes, quel que soit le lien hiérarchique, n'est pas la même chose que de travailler avec les hommes. Et globalement, les "clichés" que l'on colle à chacun des deux sexes reflètent assez bien la réalité. Même après 30 ans de féminisme forcené.

58. Le jeudi 23 avril 2009 à 15:10 par conseil juridique

et pourquoi pas la majustrature?

59. Le jeudi 23 avril 2009 à 15:13 par Slogan

Non à la parité : vive les femmes !

NDLR : je suis un homme...

60. Le jeudi 23 avril 2009 à 15:24 par ariane

aquinus

"Travailler avec des femmes, quel que soit le lien hiérarchique, n'est pas la même chose que de travailler avec les hommes. Et globalement, les "clichés" que l'on colle à chacun des deux sexes reflètent assez bien la réalité."

merci de me préciser alors quels sont ces fameux clichés qui reflètent assez bien la réalité... j'en suis impatiente.

61. Le jeudi 23 avril 2009 à 15:29 par Dom

Ce qui suit ne date pas de 1946, on peut le trouver en ce moment sur la "foire aux questions" du site du Grand Orient de France, sous le curieux intitulé "pourquoi la mixité" ? (en effet, il serait plus juste d'écrire "pourquoi l'absence de mixité"...) ; on y découvre une nouvelle manifestation de sensibilité d'épiderme :

"Il faut savoir que les réunions maçonniques sont réglées par des rituels et par une méthode symbolique qui font appel à l'émotion et à la sensibilité des participants. Certains de nos membres refusent que cet aspect de leur personnalité soit révélé en présence de femmes. C'est ainsi que plusieurs milliers de francs-maçons du Grand Orient de France ont choisi cette obédience, entre autres raisons, parce que c'est une obédience masculine."

Bon sang mais c'est bien sûr, c'est de la timidité, pas du sexisme !

62. Le jeudi 23 avril 2009 à 15:29 par Mon avocat m'a conseillé de changer de pseudonyme

La femme de qui ?

63. Le jeudi 23 avril 2009 à 15:46 par Mon avocat m'a conseillé de changer de pseudonyme

@Gascogne

Rassurez-moi, vous désapprouvez également le sexisme de la loi sur la parité ?

64. Le jeudi 23 avril 2009 à 16:00 par aquinus

@ariane:

1 - j'ai remarqué qu'une critique exprimée par un supérieur (qu'il soit homme ou femme) à un subordonné sera reçue de façon différente suivant que celui-ci est homme ou femme. Laquelle aura plus tendance à le prendre personnellement, à moins savoir dissocier un jugement porté sur sa personne d'un jugement sur son travail.

2 - j'ai aussi remarqué dans les discussions informelles entre collègues (pendant les repas par exemple) une tendance largement plus marquée chez les femmes pour les "commérages". Du genre il parait qu'untel ne s'entend plus avec tel autre, ou une telle couche avec celui-ci, etc...

Ce sont bien entendu des généralités mais en général, je les trouve assez vraies.

Autre chose: il existe de nombreuses femmes qui cherchent à comment dire, dissimuler leur féminité au travail. A savoir, être et même paraître identique aux hommes. Ne surtout jamais adopter la moindre posture de séduction. A l'inverse d'autres femmes, peut-être moins nombreuses, adoptent sciemment l'attitude inverse. Et bien les premières en sont absolument folles de rage, au point que bien souvent je remarque que leur vernis "indifférentialiste" craque et qu'elles se mettent tout à coup elles aussi, à certains moments, à se montrer féminines.

Mais bon, je dois sûrement souffrir d'une tumeur religieuse (étant jeune) et il vaut mieux vite fourguer toutes ces choses dérangeantes sous le tapis et s'en tenir à la doxa officielle.

65. Le jeudi 23 avril 2009 à 16:24 par Natacha

{{@Eolas (34): Un confrère m'a effectivement déclaré qu'il ne recruterait jamais une collaboratrice pour qu'elle lui plante un congé maternité au bout de six mois (le congé maternité est à la charge du cabinet, il n'y a pas de prise en charge par la sécu pour les avocats). Le confrère en question était une femme, je précise.}}

Je n'ai pas vécu assez longtemps pour être sur le marché du travail, mais j'ai vécu assez longtemps pour avoir de gros soucis et ne plus avoir l'"outillage" nécessaire pour être enceinte. J'ai eu du mal à y croire lorsqu'on m'a parlé de la chance que c'est pour être embauchée… alors ce genre de choses existe dans votre profession aussi ?

66. Le jeudi 23 avril 2009 à 16:42 par Papoum

@ aquinus

On ne consteste pas que les hommes et les femmes sont différents. En revanche, on s'insurge contre les clichés et les généralités du type de ceux que vous exposez à l'instar de votre aïeul belge : "LES femmes sont comme-ci, pas comme ça etc, "folles de rage" etc ...

67. Le jeudi 23 avril 2009 à 16:46 par Leslie/Elsie

Ou alors c'est l'histoire de la poutre et de la paille parce qu'on en a autant sur les messieurs...

Immaturité, obsession pour le sexe, pour les bagnoles, agressivité, impossibilité à s'engager, ou impossibilité à s'engager Longtemps, infidélité...

Ce sont tous des clichés sur le comportement masculin. Et je pourrais effectivement vous trouver des tas d'exemples ou ça colle parfaitement avec la réalité... Je pourrais même affirmer que ce genre de comportement rends les hommes incapables d'assumer le sérieux d'une fonction dans la magistrature.

L'ennui est que ce n'est pas toujours le cas... que je ne prendrais alors pas en compte sciemment, ou inconsciemment, les cas ou les hommes se montrent fidèles, matures, responsables, diplomates, indifférents aux biens matériels...

Et votre argumentaire ignore aussi,sciemment ou inconsciemment,les cas ou les femmes ne se conforment pas aux clichés...

Donc on est d'accord on est tous égaux, capables d'exercer des fonctions diverses et variée... et tous un peu cons à des degrés également divers et variés quoique différemment...

Je ne crois pas que celà justifie le sexisme d'un coté ou de l'autre.

68. Le jeudi 23 avril 2009 à 17:11 par aquinus

@Leslie: mais je ne dis pas que les hommes sont mieux faits pour être magistrats que les femmes! je pense que la question ne se pose pas. Rationnellement les deux sexes sont à armes égales; après dans l'affect, l'émotionnel, le symbolique, le ressenti c'est tout autre chose. On peut faire comme si c'était secondaire or voilà, dans certaines circonstances il me semble que ça ne l'est pas du tout. Et je ne vais même pas parler de l'inévitable "tension sexuelle" qui rôde toujours malgré nous, alors qu'elle est à peu près inexistante dans un environnement non mixte.

Hommes et femmes sont différents (et je ne vois pas ce que la "connerie" vient faire là-dedans; être agressif n'a rien de con), et il me semble tout à fait sain que d'adapter son comportement au taf ou ailleurs, et instinctivement, suivant que l'on est face à un homme ou une femme. D'ailleurs les gens le font spontanément. Au risque de se planter d'ailleurs, car à toute généralité ses contre-exemples. Ce qui est saoûlant est de voir certain(e)s s'offusquer en permanence de ces différences de traitement.

Dans le monde du travail le seul véritable point d'achoppement est celui des grossesses. Dans l'intérêt de tous, plutôt que d'obliger les hommes à prendre des congés maternité qui sont ridicules car ne relavant pas du tout de la même nécessité ni physique, ni psychologique, je ne vois pas d'autre solution pour le coup qu'une forme de discrimination en faveur des mères. Là encore même si rien n'est parfait, dans bien des cas autour de moi je crois que les boîtes jouent à peu près le jeu.

69. Le jeudi 23 avril 2009 à 18:14 par ariane

aquinus,

les hommes et les femmes sont physiquement différents, c'est un fait. Mais pour moi ça s'arrête là. Parce que côté caractère, je suis plutôt hermaphrodite finalement : le foot me saoûle, je ne "ragotte" pas, j'aime bien les vêtements (et alors les chaussures... waouh!),je sais faire la cuisine, je ne sais pas changer une roue, j'aime bien la bière, je lance 30 jurons à la minute... et finalement, c'est pour tout le monde pareil : en quoi le caractère de quelqu'un découlerait il de son sexe?

vous adaptez votre comportement en fonction du sexe de la personne qui est face à vous, très bien, alors surtout n'oubliez pas d'acheter une barbie à votre fille (les filles, ça aime bien les poupées) et un jeu de construction à votre petit garçon... pfou!!!!

vous me faites penser à OSS117 quand il dit à Dolorès "eeeh, vous conduisez bien, pour une femme!"

70. Le jeudi 23 avril 2009 à 18:31 par henriparisien

J'aime ce blog. Je n'aurais jamais su ce qu'étais une lunule sans lui

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lunule_(ongle)

71. Le jeudi 23 avril 2009 à 19:11 par la guiche

N'oublions pas que ce qui avait cours il y a encore peu au détriment des femmes (les propos relatés par Gascogne sont stupéfiants!!!) risque dangereusement de s'inverser.

La misandrie a en effet de beaux jours devant elle si j'en crois l'interprétation systématique d'une tentative de valorisation des spécificités de l'homme en machisme et, parallèlement, la valorisation sans retenue des caractéristiques spécifiques de la féminité.

Vigilance impérative pour éviter les travers attendus des concepts de parité et de discrimination positive au profit du sexe faible...

72. Le jeudi 23 avril 2009 à 19:20 par Leslie/Elsie

Hem... Sexe faible... Je sais que c'est une formule, mais c'est là ou le bât blesse. On a souvent réduit la féminité à la faiblesse...

73. Le jeudi 23 avril 2009 à 20:36 par Toto

Y aura-t-il un deuxième procès contre Pirate Bay? C’est en tout cas ce qu’espèrent les quatre responsables de Pirate Bay, reconnus coupables d’aide à la copie illégale et condamnés à de la prison ferme, vendredi dernier, par la justice suédoise. Peter Sunde Kolmisoppi, Fredrik Neij, Gottfrid Svartholm et Carl Lundström réclament la tenue d’un nouveau procès car le juge suédois chargé de l’affaire est soupçonné de conflit d'intérêt en faveur de l'industrie du disque et du cinéma.

C’est la radio publique suédoise, SR, qui a révélé l’affaire, jeudi. Selon elle, le juge Tomas Norström était membre de plusieurs associations de protection des droits d'auteurs aux côtés de représentants de l'industrie du disque et du cinéma. Le juge qui est également membre de l'Association suédoise pour la protection de la propriété industrielle (SFIR), n'a pas démenti ces informations mais assuré qu'il n'était pas partial.

http://www.20minutes.fr/article/321939/High-Tech-Proces-Pirate-Bay-le-juge-soupconne-de-conflit-d-interet-avec-l-industrie.php

Et vous Gascogne, vous êtes partial ?

74. Le jeudi 23 avril 2009 à 21:02 par procurette

Sur l'accession des femmes aux postes de hiérarchie "achach" : Pour accéder à ce type de poste, il faut notamment avoir fait preuve de mobilité : 2 ans à senlis, 4 ans à draguignan, retour à brest, hop un petit saut à strasbourg, un séjour dans outre-mer et retour à paris, avec un passage à la chancellerie; Les HH aujourd'hui sont majoritairement des hommes de 60 ans, équipés d'une épouse dévouée qui les a suivis pendant leurs pérégrinations en assurant l'intendance (enfants, repassage des chemises, repas prêts pour les retours tardifs le soir), et en renonçant à une carrière personnelle, sauf si elles sont aussi magistrates, ou plus largement fonctionnaires, et encore. Je caricature un peu, mais pas tellement. Je ne suis pas sûre que les magistrates susceptibles de prétendre aujourd'hui à des postes de hiérarchie soient mariées avec des hommes qui renoncent depuis 30 ans à leurt carrière pour favoriser celle de leur dulcinée. Le changement générationnel qui s'annonce va peut-être faire évoluer les choses.

75. Le jeudi 23 avril 2009 à 21:03 par Guile

Je lance un appel à la sagesse du Maître des lieux. Coupez les commentaires, ca vire carrément guerre des sexes... Et celle la, pour sur, personne ne la gagnera..

76. Le jeudi 23 avril 2009 à 21:31 par Seccotine

@aquinus j'ai aussi remarqué dans les discussions informelles entre collègues (pendant les repas par exemple) une tendance largement plus marquée chez les femmes pour les "commérages". Du genre il parait qu'untel ne s'entend plus avec tel autre, ou une telle couche avec celui-ci, etc... Ah tiens ? marrant, moi j'ai l'expérience inverse. Peut-être parce que je travaille dans un milieu masculin, et assez "terrain" (en usine) ? parce que les ragots les plus croustillants sont toujours colportés par des hommes, nous avons même quelques spécialistes (le genre auquel il faut rapporter une info sous le sceau du secret pour être sûr qu'elle soit largement diffusée).

Personnellement, je pense que l'attitude "générale" des hommes et des femmes dans un groupe donné (entreprise, association, etc.) dépend surtout du contexte : ratio homme / femme, type d'activité, etc. Parce qu'on se plie forcément aux "normes sociales" du groupe en question.

Et ça s'applique particulièrement à ceci : Autre chose: il existe de nombreuses femmes qui cherchent à comment dire, dissimuler leur féminité au travail. A savoir, être et même paraître identique aux hommes. Ne surtout jamais adopter la moindre posture de séduction

En ce qui me concerne, je suis cadre en production, dans un environnement où les services techniques sont très masculins. Alors oui, je pourrais mettre une jupe (même pas mini) pour aller au boulot. Mais d'une part, avec les chaussures de sécurité, ça jure un peu, en plus les collants résistent mal à l'usine - mais surtout si je veux faire l'objet de toutes les conversations, mais pas sur mes compétences ou mes soucis professionnels du moment, c'est une super idée. Pour obtenir le respect des gars que j'encadre ou des équipes techniques avec lesquelles je suis amenée en collaboration, nickel aussi. Alors que dans un service plus "administratif", la jupe ou la robe n'amènerait pas autant de remarques. Notez aussi que dans ce genre de cas, se comporter "comme un homme" pour une femme est piège classique : simple mimétisme de son environnement.

77. Le jeudi 23 avril 2009 à 21:51 par Thomas More

Proposition de sondage : Selon vous, Maître Eolas est-il avocat ou bien est-elle avocate ?

Question subsidiaire : Si, comme moi, vous supposez qu'il s'agit d'un homme, pourquoi ?

Pour ma part, introspection faite, je crois que seul un homme peut spontanément s'intéresser au fonctionnement d'un flash-ball® (Non aux délocalisations administratives ! - 3 avril 2009 - à 13:38 :: Droit des étrangers :: permalien #1363 - @ 44).

78. Le jeudi 23 avril 2009 à 22:08 par Dom

@ 75

Moi, je pense qu'il s'agit d'un homme parce qu'il parle de sa femme et de ses beaux-parents (cf ses aventures à Saint-Tropez). Mais je dois bien reconnaître que cette déduction trahit une vision étriquée et sexiste de la société.

79. Le jeudi 23 avril 2009 à 22:13 par Couplus

Cela fait au moins deux années d'affilée que le discours de l'actuel (premier) président de la Cour d'appel de Liège destiné aux récipiendaires prêtant serment d'avocat fait référence à cette Mercuriale datant de la moitié du siècle dernier.

Non pour en louer le contenu, mais pour souligner le fait qu'aujourd'hui, plus de la moitié des confrères qui prêtent serment sont des jeunes femmes.

Elles sont, du reste, majoritaires au sein de la magistrature, dans ce même arrondissement judiciaire.

Ceci explique sans doute que leur nombre au sein du barreau décroît avec l'âge (il existe, en Belgique, des passerelles importantes permettant de passer du barreau au siège ou au parquet).

80. Le jeudi 23 avril 2009 à 22:16 par Dom

@75

Ah, et puis j'oubliais : quand il cause dans le poste (ça lui arrive de ci de là), il a quand même la voix bien grave. C'est dingue, quand même ; à quoi tiennent les idées qu'on se fait de quelqu'un qu'on ne connaît pas ?

81. Le jeudi 23 avril 2009 à 22:19 par ?...

Gasgogne est donc un homme !!! Je vous imaginerai autrement à présent !

82. Le jeudi 23 avril 2009 à 22:53 par Oneiros

@ Gascogne : Merci pour cette joyeuse lecture. Je suis femme et bien contente que les choses aient évolué, mais lire ce genre de choses reste drôle @ Eolas : Les femmes râlent qu'on ne remarque pas qu'elles sortent de chez le coiffeur parce que cela signifie qu'on ne les regarde pas suffisamment. Quant aux compliments, sexistes ou pas, je les prends, c'est toujours bon !

83. Le jeudi 23 avril 2009 à 22:53 par Thomas More

@ 80

S'il existe des preuves sonores, alors la question est résolue (je suppose, pour la simplicité du propos, que l'enregistrement était connu, et par conséquent qu'il est recevable). Encore que Gascogne pourrait rétorquer que la voix ce sont les glandes et que, au tréfonds, les glandes ne font rien à l'affaire...

84. Le jeudi 23 avril 2009 à 23:15 par luca coliou

@OIEB39 et 42

C'est ce qu'on appelle la paupérisation d'une profession. Qu'on ne se méprenne pas : ce n'est pas la présence majoritaire, ou simplement de plus en plus importante, des femmes dans une profession qui entraîne la paupérisation, mais l'inverse : les Fils (de bonne famille) vont vers les métiers qui rapportent laissant aux filles plus de place dans les autres. L'observation a été faite il y a longtemps il me semble à propos des instituteurs, de moins en moins bien considérés au cours de la première moitié du 20e siècle ; puis à propos notamment des profs d'université, encore notables dans les années 50, quasi-prolétaires aujourd'hui, à Paris et autres grandes villes au moins. Au tour des juges désormais, bientôt des avocats, toubibs et autres professions libérales "classiques" demandant une compétence particulière qui s'acquiert après mult années d'études, pour lesquelles on pourrait dire "ça eut payé mais ça paye plus"... tant que ça. Et les politiques alors ? Pour eux aussi "ça eut payé..." tant et si bien qu'avec la fin des magouilles et du pognon facile (si tant est qu'elle soit proche) il se pourrait que la parité gagne aussi l'hémicycle. Noble victoire pour l'égalité des sexes, non ?

85. Le jeudi 23 avril 2009 à 23:42 par Dom

@ 84

Si j'ai bien tout compris, il ne resterait plus que "joueur de foot" comme profession quasi-exclusivement masculine, c'est-à-dire "qui paye"...

D'un autre côté, je n'ai encore jamais vu d'éboueuses dans mon quartier.

86. Le vendredi 24 avril 2009 à 01:57 par Damien

@Procurette en 74 et d'autres, Les poste HH comme les postes de cadres dirigeants dans les grandes entreprises s'obtiennent en général après une longue carrières. Et pour reprendre l'exemple donné, qq à un poste de HH est entré dans la magistrature dans le début des années 70.

Est ce qu'à cet epoque là le "ratio homme/femme" était le meme qu'aujourd'hui ? :)

Damien

87. Le vendredi 24 avril 2009 à 07:37 par Ferdydurke

Cher Gascogne,

Votre billet m'évoque une note de service (ou quelque chose du même ordre) de la fin du 19ème siècle ou du début du 20ème que j'avais lu grâce à un lien sortant fourni par un commentateur de ce blog, si mes souvenirs sont exacts. Je ne la retrouve plus mais elle traitait de l'opportunité d'accueillir des femmes dans l'administration française. A sa lecture, on sentait bien que les chiennes de garde n'existaient pas à l'époque...

A part cela, je me demande s'il n'y a pas un léger reproche adressé aux colocataires masculins du Château dans le propos que Dadouche tient ici ;-)

88. Le vendredi 24 avril 2009 à 07:43 par didier specq

Gascogne,

Je vous prends en flagrant délit d'antifabiusisme primaire. En admettant que Laurent le Seine-Maritimois ait prononcé effectivement la phrase "mais qui va garder les enfants?" (en parlant de François Hollande et Ségolène Royal), où avez-vous trouvé la preuve qu'il estimait que c'était fatalement à Ségolène de garder les enfants? Où sinon dans l'idée aussi contemporaine que politiquement correcte que les hommes sont forcément sexistes?

89. Le vendredi 24 avril 2009 à 07:54 par didier specq

J'adore les considérations récurrentes où l'on nous explique que les femmes, hélas, ne soient toujours pas présentes massivement dans la direction de nos entreprises si performantes, les responsabilités les plus responsables au parquet, les sommets pensants de nos chaînes télévisées, etc.

N'est-ce pas au contraire une preuve de la supériorité morale et pratique des femmes?

90. Le vendredi 24 avril 2009 à 09:04 par biarnes

A Padawan en 54

de Sacha Guitry

"les avocats mettent des robes pour pouvoir mentir comme les femmes".

J'en ris encore mais je suis c ..comme la lune!!!

91. Le vendredi 24 avril 2009 à 09:17 par Leslie/Elsie

A Didier specq : je crois que la phrase n'a pas été dite quand le compagnon de Ségolène a pris la tête du PS... Un peu facile de dire que ça ne visait pas Ségo...

92. Le vendredi 24 avril 2009 à 09:38 par noisette

Bonjour,

votre billet me rappelle un de plus "grands chocs", apprenant que pour travailler, dans l'administration, ma mère dû dans mon enfance ... fournir une autorisation écrite de mon père. Non mariée, c'est mon grand-père qui aurait dû fournir cette autorisation. Il y a 40 ans ...

Cette monstrueuse organisation sociale a pourtant un air pré-historique ^^.

Mais il ne faut pas s'y tromper, une cerise sur un étron n'en fait pas une bûche de Noël pour autant.

Et les inégalités demeurent la plupart du temps.

93. Le vendredi 24 avril 2009 à 09:38 par Thomas More

@ didier specq en 89

N'est-ce pas au contraire une preuve de la supériorité morale et pratique des femmes?

Qu'un homme soit généralement plus fort ou plus rapide qu'une femme, je le conçois aisément car cette force et cette vitesse peuvent faire l'objet d'une mesure. Mais comment mesure-t-on les facultés morales ou pratiques d'un individu ? Et si l'on ne peut les mesurer, comment peut-on alors les comparer en termes de plus ou de moins, de supérieur ou d'inférieur ? Henri Bergson a écrit des pages qui restent intéressantes sur notre tendance à matérialiser ce qui relève de la vie de l'esprit.

Comparer sans hiérarchiser est une difficile ascèse, mais la paix des sexes est à ce prix. :-)

94. Le vendredi 24 avril 2009 à 10:07 par Le_Pompiste

La mesure des facultés morales ? Facile, il y a plein de tests pour ça. Et comme répondait Binet à la question "Mais qu'est-ce que l'intelligence ?"
- C'est ce que mesure mon test..

95. Le vendredi 24 avril 2009 à 10:10 par Le_Pompiste

@Leslie/Elsie en 91 : Dans mon souvenir, la phrase attribuée à Fabius date de la déclaration de candidature de SR, alors que FH était le candidat logique du PS.
Je partage donc l'opinon de didier specq en 88...

96. Le vendredi 24 avril 2009 à 11:21 par Leslie/Elsie

Oui... lors de la candidature de SR... pas celle de FH.

97. Le vendredi 24 avril 2009 à 12:12 par didier specq

@leslie/elsie

Tout à fait d'accord avec le Pompiste! Vous partez d'un a priori: Fafa est sexiste à l'égard des femmes... Or, rien ne prouve que, s'il a vraiment prononcé cette phrase, il l'a prononcée en estimant que c'était à Ségo de garder les enfants. Car, qu'on le veuille ou non, les enfants, c'est un problème quand on a un boulot prenant. Regardez la petite Zohra qui est abandonnée par sa maman au bout de 5 jours...

98. Le vendredi 24 avril 2009 à 13:08 par Leslie/Elsie

Pourquoi l'a t'il alors dit lors de la candidature de Sego (qui n'était pas dans la politique depuis la veille, d'ailleurs) et non lors de l'investiture de son cher et tendre ?

99. Le vendredi 24 avril 2009 à 15:05 par coco

Je cherche mes mots ... Ah oui, j'ai trouvé : "émasculons tous les couillons".

100. Le vendredi 24 avril 2009 à 15:14 par Leslie/Elsie

Y aurait trop de boulot ! Et il faudrait aussi faire une ligature des trompes aux couillonnes (car non je ne pense pas qu'il yen ait moins... Surpriiiise !)

101. Le vendredi 24 avril 2009 à 15:47 par Jalom

Mmmmmm.. Texte de 46 ? Je ne suis pas juriste, mais il me semble que les femmes, ces créatures dénuées d'âme, ne pouvaient pas encore voter (En France en tous cas, d'autre démocraties plus avancées, comme la Turquie, ayant déjà franchi le cap). Alors juger...

Qu'il est facile de rire de ce texte aujourd'hui... Mais je puis vous assurer qu'en 1946, ma grand-mère Yvette aurait acquiescé de bon cœur à ce discours, trouvant l'analyse fort juste. N'oublions pas qu'en France, en 2009, il est des voix féminines pour s'élever en faveur du remboursement par la sécu des greffes d'hymen. Ou pour taxer les hommes, comme plus haut "d'infidélité, de peur de s'engager"..., bref pour souffler sur les braises du sexisme. Car c'est tout le génie des Delwaide et autres que de susciter l'adhésion de leurs victimes.

102. Le vendredi 24 avril 2009 à 19:44 par Seccotine

@Jalom Texte de 46 ? Je ne suis pas juriste, mais il me semble que les femmes, ces créatures dénuées d'âme, ne pouvaient pas encore voter

Hé bien si, elles pouvaient, depuis au moins... 2 ans. Cf. Wikipedia : Le droit de vote est accordé aux femmes en France le 21 avril 1944 par le Gouvernement provisoire de la République française, confirmé par l’ordonnance du 5 octobre, mais il ne sera utilisé que le 29 avril 1945 pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections à l’Assemblée constituante. Il n’est étendu aux "femmes de statut civil local" en Algérie française qu’en 1958 (décret n° 58-568 du 3 juillet 1958)19,[20

103. Le vendredi 24 avril 2009 à 20:30 par Franck Boizard

Que pensez vous de la théorie qui dit que la féminisation d'une profession (magistrat, avocat, ministre, présentateur de journal télévisé, etc ...) est un symptôme de la dévalorisation sociale de celle-ci ?

104. Le vendredi 24 avril 2009 à 22:43 par benver

@ Gascogne :

Merci pour ce coup d'oeil dans le rétro qui fait du bien. Non mais c'est vrai, au moins on voit que le progrès et la libéralisation, je parle de celle des moeurs, y compris dans la magistrature, a du bon.

Je vous met au défi d'imaginer ce que postera dans un siècle votre successeur et qui fera ricaner ses lecteurs à notre sujet.

Sera-t-il une machine ? (cf. dessin d'Eolas...)

105. Le samedi 25 avril 2009 à 00:58 par didier specq

@leslie/eslie

Imaginons que Ségolène et François constituent un couple très uni et égalitaire (à ce moment-là) et que Fafa le sache.

François, qui se coltine la direction du P.S. depuis le déluge, estime qu'après tout, comme en G.B. ou en D., c'est plutôt au premier secrétaire d'aller au charbon et de se présenter à la présidence. Ségo, en plein accord avec François, a tendance à garder les enfants parce que son cher et tendre est toujours par monts et par vaux alors qu'elle se consacre plutôt à la région Charentes-Poitou. C'est un accord, ça n'a rien de sexiste.

Ségo s'aperçoit un peu plus tard que la candidature de François patine. Elle présente alors la sienne. Là, Fafa se dit: concrètement, ça va poser des sacrés problèmes d'horaires puisque tous les deux risquent d'être très pris. Donc il dit en rigolant: Qui va garder les enfants? Cela n'a rien de sexiste, îl ignore la réponse. Non?

106. Le samedi 25 avril 2009 à 01:10 par didier specq

@Thomas Moore en 93

Pour rester dans la culture anglo-saxonne, j'ai tendance à considérer, avec George Orwell, que les gens arrivés au sommet ne sont pas très moraux. Ils ont forcément écraser les pieds des autres. A l'inverse, j'ai souvent observé que les gens "normaux" observaient ce qu'Orwell appelle la "common decency". Donc les femmes, encore très absentes des sommets, sont moralement supérieures. Evidemment, il y a de nombreuses exceptions...

107. Le samedi 25 avril 2009 à 19:53 par Leslie/Elsie

{{@leslie/eslie

Imaginons que Ségolène et François constituent un couple très uni et égalitaire (à ce moment-là) et que Fafa le sache.

François, qui se coltine la direction du P.S. depuis le déluge, estime qu'après tout, comme en G.B. ou en D., c'est plutôt au premier secrétaire d'aller au charbon et de se présenter à la présidence. Ségo, en plein accord avec François, a tendance à garder les enfants parce que son cher et tendre est toujours par monts et par vaux alors qu'elle se consacre plutôt à la région Charentes-Poitou. C'est un accord, ça n'a rien de sexiste.

Ségo s'aperçoit un peu plus tard que la candidature de François patine. Elle présente alors la sienne. Là, Fafa se dit: concrètement, ça va poser des sacrés problèmes d'horaires puisque tous les deux risquent d'être très pris. Donc il dit en rigolant: Qui va garder les enfants? Cela n'a rien de sexiste, îl ignore la réponse. Non?}}

Avec des "si", on mets Paris en bouteille. Fafa a bien du aussi se rendre compte que la candidature patinait. Sans parler que question problème d'horaire, ca devait être le cas car j'imagine mal une présidente de région aux 35 heures... et la petite dernière est déjà une ado...

108. Le dimanche 26 avril 2009 à 22:00 par Arya

Bonjour

Mon premier commentaire sur ce blog (quelle émotion)! Je me suis amusée à écrire un petit discours parodique, en imaginant les arguments si la situation était inversée et que les hommes doivent arriver dans la profession jusque-là réservée aux femmes. Inutile de dire qu'il s'agit de se mettre au même niveau (bas) que le texte d'origine, si cela est possible, et que je ne fais pas miens ces arguments!

--- Mesdames, estimées consoeurs.



Il se pose aujourd’hui, vous le savez, le délicat problème de l’accès à la magistrature par des membres de la gent masculine. Or, si ces messieurs sont faits pour d’innombrables métiers, dès lors qu’ils requièrent de la force physique, voire une certaine intelligence abstraite, ou matérialiste, il est de notoriété publique que des métiers requérant une empathie et un sens des relations humaines prononcés ne peuvent être assumés que par des femmes. En effet, mesdames, nous savons toutes à quel point l’homme, cet être pour qui nous avons, certes, une grande affection, est un être simple mais fier. Tout homme ne vise qu’à prouver son aptitude dans tous les domaines qu’il touche, et ne voit la vie qu’à travers le prisme d’une lutte perpétuelle dont il devrait ressortir vainqueur. Cela le rend inapte, bien sûr, à prendre avec recul des remarques dans le cadre professionnel, dès lors qu’il se sentirait blessé dans son ego. L’homme n’aspire qu’à être un mâle dominant; si cet instinct fut précieux aux temps d’une société moins civilisée, la Justice dont nous sommes, mesdames, les garantes, est précisément destinée à remplacer cette loi du plus fort par la Loi, qui transcende les hommes en général et l’homme, en particulier. Les qualités que j’évoquais plus haut, telles que l’empathie, ne peuvent être acquise qu’en perdant de cet égocentrisme si caractéristique de la gent masculine, en s’oubliant au profit de l’autre.

Cette répartition naturelle des tâches eut lieu de tous temps: alors qu’à l’homme revenaient des devoirs simples requérant de la force physique, à la femme revenait la délicate tâche d’assurer la survie de l’espèce, d’élever les enfants et, en transmettant les valeurs, d’assurer la cohésion sociale. Alors que l’instinct de l’homme le pousse à engendrer dans mille foyers différents et à fuir ses responsabilités, la femme aspire à la paix et la stabilité. Cette charge de perpétuer l’espèce a conféré assurément aux femmes une vision de société plus large, un sens du collectif, à l’opposé de l’individualisme caractéristique de la gent masculine. Comment confier à un être si versatile, si facilement poussé à l’irresponsabilité, la charge d’une Justice qui demande du calme, du sang-froid et de la stabilité? Disons-le clairement: l’homme est un personnage fondamentalement anti-juridique.

Car enfin, ces traits de caractères si typiquement masculins ne se ramènent finalement qu’à une seule chose: l’homme est constamment régi, consciemment ou non, par ses instincts sexuels. Sa volonté de dominer le pousse à se comporter envers ses semblables comme un concurrent, et envers les femmes comme un prédateur. Comment donc espérer qu’un homme puisse travailler au milieu de femmes qu’il devrait considérer comme collègues, sans avoir constamment d’importunes arrière-pensées? Comment espérer qu’un homme puisse accepter une femme comme supérieur hiérarchique, sans se sentir blessé dans sa virilité? Comment croire qu’un homme parvienne à faire abstraction du sexe d’une personne pour ne prendre en compte que les compétences? Il suffit d’être par hasard témoin d’une conversation masculine pour s’en rendre compte: outre le sport et les voitures, qui sont aussi des moyens d’affirmer leur ego, leur sujet principal de conversation est les femmes. Les entendre en parler cinq minutes est édifiant: incapables de sortir de leur vision du monde divisé en proies et prédateurs, incapables de s’abstraire de leurs pulsions sexuelles, comment pourraient-ils avoir un jugement calme et objectif sur une femme, qu’elle soit collègue, supérieur, ou justiciable? D’ailleurs, à partir de 40 ou 45 ans, l’homme, ayant des doutes sur ses capacités à séduire, et sentant faiblir ses aptitudes sexuelles, s’aigrit et devient souvent plus agressif, en particulier envers les femmes. Alors que la femme s’affirme dans la maternité et s’accomplit, l’homme se renferme sur lui-même et devient totalement incapable de décisions rationnelles.

Allons, il nous faut, mesdames, nous rendre à l’évidence, et laisser l’homme en dehors de cette chose sérieuse qu’est la justice.

109. Le lundi 27 avril 2009 à 08:34 par Bernadic

Excellent.

Mais c'est bien parce qu'ill faut des décisions fermes et parfois brutes de décoffrage que les hommes sont encore nécessaires dans certaines matières pénales.

Car les dames, sauf exceptions, sont (trop) souvent pleines d'une douceur inadaptée.

Eolas:
“ Sauf exceptions ”. En somme vous dites que les femmes sont trop douces, sauf quand ce n'est pas le cas. Moi même, j'ai toujours été convaincu que la terre était plate, sauf exceptions.

Aie aie aie.

110. Le mercredi 29 avril 2009 à 08:56 par Bernadic

Vos annotations mériteraient un bon ramponneau, M° Eolas, ballon en main.

Et après éventuellement une chopine, mais un bon ramponneau avant.

111. Le mercredi 29 avril 2009 à 15:45 par Fantômette

@ Arya,

Bel exercice de style ! N'en restez surtout pas à votre premier commentaire.

112. Le jeudi 30 avril 2009 à 00:41 par De Minimis

@ Arya Vraiment chouette commentaire!

113. Le jeudi 30 avril 2009 à 18:02 par Metal kids

Merci pour cet article très instructif

114. Le jeudi 30 avril 2009 à 18:02 par Metal kids

Merci pour cet article très instructif

115. Le vendredi 1 mai 2009 à 14:19 par Hada de la Luna

Pour rebondir (tardivement) sur Eolas dans sa réponse au commentaire 37: Pourtant, jamais un de mes amis masculin ne m'a fait la gueule parce que je n'avais pas remarqué qu'il était allé chez le coiffeur…

J'ai personnellement, remarqué une confusion masculine certaine au fait que je remarque leur nouvelle coiffure ou tenue vestimentaire... Confusion non dénuée de plaisir mais semble t'il politiquement incorrecte.

Les femmes devraient essayer d'en faire pour voir: Ils ne croient pas nécessairement qu'on a des intentions derrière et surtout ils n'ont pas l'habitude...

Peut être est ce pour cela qu'ils ne considèrent pas les remarques sur leur apparence ni comme un du ni comme un fardeau et ne râlent pas?

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