Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Bonne journée de l'Europe

C’est une bien triste journée de l’Europe cette année. La crise qui frappe l’Europe, crise dont les dirigeants des pays européens (et je ne parle pas que de la Grèce, même si elle a poussé la gabegie vers de nouveaux sommets de l’Olympe) sont bien plus responsables que l’épouvantail habituels des méchants spéculateurs, met à rude épreuve la solidarité européenne qui est le ciment de l’Union.

Depuis le début, on sait que le pire ennemi de l’Union, et le poison du continent, sont les égoïsmes nationaux. Demandez aux Belges. Et qu’ils se nourrissent aussi de l’idée que l’Europe est devenue un acquis définitif, sur lequel on peut taper indéfiniment à peu de frais. Au risque, à force de lui mettre sur le dos tous les problèmes, de convaincre l’opinion que l’UE est la source de ces problèmes. On a vu le résultat en 2005, et on le voit encore aujourd’hui.

Alors rappelons nous des paroles de sagesse, celles à l’origine de cette journée de l’Europe puisqu’elles ont été prononcées un 9 mai, le 9 mai 1950, par Robert Schumann, ministre des affaires étrangères français.

La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent.

La contribution qu’une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques. En se faisant depuis plus de vingt ans le champion d’une Europe unie, la France a toujours eu pour objet essentiel de servir la paix. L’Europe n’a pas été faite, nous avons eu la guerre.

L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée. L’action entreprise doit toucher au premier chef la France et l’Allemagne.

Texte intégral de la déclaration Schumann.

L’Europe pour moi est comme une bicyclette. Soit on avance, soit on tombe. La crise actuelle démontre qu’il est plus que temps de relancer la construction européenne, vers une union encore plus forte, encore plus profonde. Nous savons bien que la ligne d’arrivée est un véritable fédéralisme. Croire que la France, ou même l’Allemagne, pèseront encore politiquement avec l’arrivée de ces géants que sont l’Inde et la Chine, qui regroupent quasiment la moitié de l’humanité, est se bercer d’illusions.

Alors haut les cœurs. L’Europe mérite qu’on se batte pour elle, plutôt qu’on se batte malgré elle.

Et comme il est de tradition sur ce blog en ce jour :

9e symphonie de Beethoven, BBC Philarmonic Orchestra, direction : Gianandrea Noseda.

Je sais que l’hymne de l’Europe est un arrangement de ce mouvement de la 9e symphonie de Beethoven fait par Herbert von Karajan en 1984. Mais je trouve que le chœur chantant l’hymne à la joie de Friedrich von Schiller manquerait trop. Surtout par les temps qui courent.

Bonne journée de l’Europe à tous.

Commentaires

1. Le dimanche 9 mai 2010 à 10:33 par Stephane

Votre optimisme me laissera toujours admiratif. Mais avant de faire l’Europe, faudrait il deja faire la France.

2. Le dimanche 9 mai 2010 à 10:36 par Anthony

Il s’agit de Robert Schumann, et non de Georges!

3. Le dimanche 9 mai 2010 à 10:39 par julien

Attendez-nous au déferlement habituel des grincheux et des aigris gnagnagna technocratiebruxelloise gnagnagna neoliberalisme gnagnagna denidedémocratie gnagnagna.

4. Le dimanche 9 mai 2010 à 10:46 par Guisou

Très bonne journée de l’Europe à vous aussi !

Je bois toujours vos paroles sur la construction européenne et reste toujours sidéré devant ceux qui se permettent de tomber à bras raccourcis sur l’Union Européenne, l’accusant de tous les maux, en oubliant qu’elle seule a permis plus d’un demi-siècle de paix sur notre continent.

Alors oui, rien que pour cela et même si elle est loin d’être parfaite : vive l’Europe !

5. Le dimanche 9 mai 2010 à 10:49 par Un Hastur de Carcosa

A Julien (2):
Désolé de penser que la seule légitimité qui soit, soit celle donnée par les peuples, voire même par un peuple européen. Légitimité qui me semble fort diluée lorsque l’on parle de la Commission, pourtant à l’origine de l’écrasante majorité des actions de l’Europe.
Je rejoins l’hôte de ces lieux dans sa comparaison de l’Europe avec une bicyclette: il faut avancer. Cela implique de créer un véritable gouvernement européen, légitimé par le choix du peuple européen. Il serait temps de pouvoir enfin dire “nous sommes le peuple européen”.

6. Le dimanche 9 mai 2010 à 11:06 par marc

quand j’entends ce morceau, je pense toujours à die hard! :-)

7. Le dimanche 9 mai 2010 à 11:12 par ratel

@ Un Hastur de Carcosa (4)
Un gouvernement, mais surtout et déjà des députés européens élus sur des listes pan-européennes sur décompte des voix recueillies globalement, et plus en tant que représentants d’une nation - avec éventuellement une deuxième chambre élue au niveau régional.

8. Le dimanche 9 mai 2010 à 11:13 par Bob

à Stephane (#1) :

Justement, non ! C’est peut-être en investissant dans l’Europe que le France avancera.
Confere les décisions à propos de la garde à vue (largement discutées ici…) qui devraient faire avancer le Droit français.

9. Le dimanche 9 mai 2010 à 11:15 par Jacs

sauf votre respect, vous citez Georges Schumann. Ne s’agirait-il pas plutôt de Robert?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert…

Rendons à César…

10. Le dimanche 9 mai 2010 à 11:27 par Ego

Bonne journée de l’Europe à tous !!

Suite au commentaire 8, je ne peux que confirmer qu’il s’agissait bel et bien de Robert Schuman, un des pères de l’Europe.

11. Le dimanche 9 mai 2010 à 11:35 par ADu

J’ai été effaré d’entendre récemment un “jeune adulte” demander ce que l’Europe nous avait apporté. On peut facilement répondre : la paix, la stabilité monétaire (finis ces yo-yo concurrentiels entre francs et marks), la possibilité d’aller de Lisbonne à Stockholm en voiture sans contrôle aux frontières ni emporter 7 monnaies différentes (je sais, Danemark et Suède ont gardé leurs couronnes respectives), etc. Que sans l’Europe, le mur de Berlin serait sans doute tombé, mais de façon bien plus périlleuse.
Mais comment en convaincre ceux qui n’ont jamais connu la guerre à nos frontières ? Ceux qui étaient encore mineurs à l’arrivée de l’euro ? Comment leur expliquer que les péripéties actuelles ne doivent pas nier toutes ces avancées ?
Un formidable travail nous attend, nous citoyens et pas seulement les politiques, pour transmettre cet “héritage négatif” aux nouvelles générations. Retroussons les manches et au boulot !

12. Le dimanche 9 mai 2010 à 11:45 par hijaq

D’accord avec votre comparaison de l’Europe et du vélo: avancer ou chuter…

Par contre, par pitié, ouvrez les yeux et ne citez pas des articles de http://econoclaste.org.free.fr aussi mal faits et orientés!
Pour comprendre le problème de la spéculation, allez sur http://www.pauljorion.com/blog/ par exemple, pour mieux comprendre les tenants et aboutissants…
Alors que l’article que vous citez arrive à dire que “l’existence du marché des CDS aide la Grèce” : il m’a vraiment fallu m’accrocher très très fort à mon siège en lisant cela…… Sinon, vous seriez surpris par le nombre de personnes (journalistes, économistes, auteurs…) qui sont indirectement subventionnés pour écrire ce genre d’articles, alors qu’ils ne pensent même pas vraiment ce qu’ils écrivent!

13. Le dimanche 9 mai 2010 à 11:48 par jlb

En réponse à “Stéphane”…

La France à ce point de l’Histoire ne se “fera” que par l’Europe - fédérée de surcroît. Ou ne se “fera” plus. C’est sa dernière chance. Et ça ne dépend que d’elle.
Et contrairement à Maître Eolas dont je respecte profondément les paroles par ailleurs, lorsque je constate la décadence dans laquelle la société de France persiste à trop souvent se vautrer, je reste un péssimiste…

Bonne Fête, l’Europe…

14. Le dimanche 9 mai 2010 à 12:25 par Denys

Par Saint Georges, le tropisme britanno-centré de l’amateur de rugby aurait-il encore frappé ? On est à deux doigts de la trahison, là.

15. Le dimanche 9 mai 2010 à 12:34 par Cinquo

On se félicité chemin parcouru mais soyons aussi conscients de celui qui reste à faire lorsque l’on voit que pour conserver leurs petits intérêts politicards nos députés européens sont encore élus sur des listes régionales au lieu de listes européennes.

16. Le dimanche 9 mai 2010 à 12:43 par Hwold

> L’Europe pour moi est comme une bicyclette. Soit on avance, soit on tombe.

Un peu comme l’inflation, donc…

17. Le dimanche 9 mai 2010 à 12:56 par toto

@ hijaq

Pourquoi accorderions-nous plus de crédit aux écrits de Paul Jorion plutôt qu’à ceux des Econoclastes ?

18. Le dimanche 9 mai 2010 à 13:06 par Philip_Marlowe

Il me semble que vous faites erreur en parlant de Georges Schumann. Il s’agirait plutôt de Robert Schuman, que par ailleurs il ne faut pas confondre avec Robert Schumann, le musicien.

19. Le dimanche 9 mai 2010 à 13:11 par Philip_Marlowe

Pan sur le bec ! Je n’avais pas vu le commentaire de Jacs à ce sujet.

20. Le dimanche 9 mai 2010 à 13:17 par toto

@ hijaq

L’état grec s’est bien mis dans la mouise tout seul.

“l’existence du marché des CDS aide la Grèce”
Eh bien oui !! Les “méchants spéculateurs/investisseurs” (mangeurs d’enfants évidemment) financent notre endettement.
S’ils n’étaient pas là , où en serions-nous ?

21. Le dimanche 9 mai 2010 à 13:18 par Régis Hulot

Malgré mes 60 ans, je n’ai pas connu dans ma chair ce que mes parents et grands-parents ont vu et vécu, deux guerres et un bon paquet de millions de morts (et ces milliers d’estropiés de la guerre de 14, ce grand oncle dont j’ai gardé le souvenir qui était “gueule cassée”, la moitié du visage disparue), ce qui a largement suffit à leur faire comprendre la NÉCESSITÉ de construire une Europe solidaire et pacifique.
Le hommes politiques qui nous gouvernent aujourd’hui, sauf ceux qui ont de la mémoire et vécu à travers la mémoire collective, ne savent pas non plus ce qu’ils doivent à l’Europe.

Aujourd’hui, alors même que sont à l’œuvre des forces économiques et politiques dont les intérêts ne sont pas ceux des peuples (au sens où l’intérêt du Parti communiste chinois n’est pas celui du peuple chinois), il est grand temps que se lèvent enfin les forces qui pourront empêcher que s’abatte, une fois de plus, la misère sur les plus pauvres. Rappelons-nous de quelle façon fut déclenchée la première guerre mondiale: ce ne sont pas les peuples qui l’ont voulue, mais ceux qui pensaient pouvoir tirer profit (et profits) de cette guerre qui serait faite par d’autres. La guerre, ce massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas…
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui voient dans cette crise une occasion de profiter de ce dont ils ont été privés par la disparition des monnaies européennes concurrentes, et qui tiennent à tout prix à jeter les peuples les uns contre les autres, au nom, certainement, du dogme de la concurrence libre et non faussée…

Il est grand temps de mettre un terme à tout cela.

22. Le dimanche 9 mai 2010 à 13:29 par Behemothe

Le malheur est que Baroso a été reconduit. Incolore, inodore, sans aucun charisme, sans aucune vision, sans aucun programme, il arrange tout le monde.
La France en premier qui a pu gonfler ses déficits sans soucis. Qui a forcer l’Europe dans l’affaire de l’amendement anti_Hadopi et bien d’autres.
L’Allemagne puisqu’il n’est absolument pas moteur.
Baroso est le fossoyeur de l’Europe, un pantin soumis à tous les vents.
Une Europe de fonctionnaire à l’abri de toutes élections à part un parlement qui même quand il s’oppose, on le bafoue.
Comment voulez vous s’en sortir quand le moteur n’est pas Baroso, mais les chefs d’état avec leur vision identitaire.
On est vraiment très mal parti. Il faut virer Baroso et vite.

Eolas:
Barroso avec deux R ne sera pas viré. Et la fonction publique française, autrement plus pléthorique que celle de l’UE, est aussi à l’abri des élections, ce me semble.

23. Le dimanche 9 mai 2010 à 13:31 par Guillaume

C’est une bien triste pensée, mais l’Europe ne se fera pas pacifiquement. L’Histoire l’a déjà démontré moult fois.

Si vous voulez une Europe forte, il faudra l’imposer bon-gré mal-gré aux Européens qui n’en veulent décidément pas.

Une Europe continentale forte à cheval entre les deux grandes puissances du moment, les États-Unis d’Amériques et La République Populaire de Chine, est tout ce dont ce monde a besoin. Mais qui veut d’une Europe continentale forte ? Certainement pas les Anglais qui ont largement participé à sa destruction au début du siècle, pour ne citer qu’eux. Relisez vos livres d’histoire, disons des deux derniers siècles.

A quels moments avons-nous été le plus près d’avoir une « Europe » unifiée ? Sous Napoléon Ier, sous le IIIe Reich et en 1945, avec la victoire de l’Union Soviétique sur le précédent tenant du titre.

Soit nous le faisons intelligemment et maintenant, soit le prochain tyran ou idéologie s’en chargera pour nous.

Eolas:
Vous oubliez l’Empire romain, le royaume des Francs sous Clovis, l’Empire de Charlemagne, et dans une moindre mesure le Saint Empire Germanique et les possessions des Habsbourg. En fait, l’option non pacifique a été maintes fois testée; assez pour qu’on en connaisse la nocivité. D’où l’essai pacifique, et qui marche en fait plutôt bien. Aucun des ces précédents n’a réussi à mettre en place un marché intérieur (le IIe reich a plutôt mis en place une économie de colonies). Et une monnaie unique pour supprimer le risque et le coût du change. Aucun n’a réussi à mettre en place un droit unifié.

En fait, les succès de l’UE dépassent ceux des précédents militaires. Merci à vous de le rappeler, fut-ce en creux.

24. Le dimanche 9 mai 2010 à 13:32 par Zaiyurhf

Charmant article, Maître, comme toujours. L’Europe va encore avoir du fil à retordre (ou des roues bien voilées à réparer ;) pour continuer à avancer…

Mais dites, suis-je le seul à avoir vu que vous avez osé bafouer le nom du Grand Maître en écrivant BeTThoven ?

Eolas:
Hélas non.

25. Le dimanche 9 mai 2010 à 13:33 par villiv

l’europe … l’europe ??

ah oui, ce conglomérats de petits pays indépendants qui ont la même monnaie… sauf ceux qui n’ont pas la même

et qui s’entraident les uns les autres quand… il n’y a plus le feu mais que ça brûle encore…. etc etc … ;-)

Bon sans rire, c’est déjà bien comme ça…

Bonne journée !

26. Le dimanche 9 mai 2010 à 13:47 par florent

Bonne journée de l’Europe à vous aussi!

Comme vous dites, soyons optimistes et il faut avancer vers plus d’intégration.
Par contre, je ne suis pas forcément d’accord sur la vision des égoïsmes nationaux comme la plus grande épreuve. Oui, nos gouvernants utilisent l’Europe pour justifier leurs incompétences et excuser leurs erreurs. Oui, les envies de grandeurs vont à l’encontre de tout progrès.
Par contre, en tant que personne qui a déménagé chez le voisin germanique alors que je n’en parlais pas la langue; en tant que personne qui côtoie des européens de différentes nationalités tous les jours ou presque; en tant que tout cela j’ai quand même l’impression que le plus grand défi de l’UE c’est la variété des langues, le fait qu’il est difficile de se retrouver un peu partout et de se comprendre… Tout cela alors que beaucoup de progrès ont été fait.

Alors oui, plus d’intégration, et puis tant qu’à faire continuons l’intégration administrative, simplifions la paperasse dans tous les pays pour que tous ces papiers (assurance, chômage, retraite, sécurité sociale…) cessent de ne participer à la frontière existant entre les pays.

L’Europe est une évidence mais le vrai succès sera le jour où les gens cesseront de parler de pays car cela ne voudra plus dire grand chose (et vive les couples trans-nationaux :D)

27. Le dimanche 9 mai 2010 à 13:50 par olivierm

J’ai peur que l’hymne à la joie ne soit plus l’hymne européen, car il n’y a plus d’hymne européen.
hélas … les nationalismes enterrent tout élan …

28. Le dimanche 9 mai 2010 à 13:55 par Unsignd

Je suis pour ma part assez jeune, et en effet il m’a fallut un certain temps avant de prendre conscience des avancées que l’Europe a permises, en premier lieu desquelles la paix durable et le rapprochement des peuples.

Je suis Européen convaincu depuis longtemps, mais je considère de plus en plus comme primordial d’avancer concrêtement dans la construction de l’Europe.

29. Le dimanche 9 mai 2010 à 14:46 par mémé d'en baillac

merci maitre.

  • #

30. Le dimanche 9 mai 2010 à 15:05 par Bob Marcel

Ce qu’il manque aux Européens c’est peut-être une conscience Européenne ?

Bonne journée de l’Europe à vous aussi.

31. Le dimanche 9 mai 2010 à 15:17 par DMonodBroca

“Nous savons bien que la ligne d’arrivée est un véritable fédéralisme. Croire que la France, ou même l’Allemagne, pèseront encore politiquement avec l’arrivée de ces géants que sont l’Inde et la Chine (…)est se bercer d’illusions.”

En somme, la France et l’Allemagne, pour continuer à exister, doivent d’abord disparaitre.

N’st-ce pas ce qu’explique le fou à Tintin dans “Le Lotus Bleu” : “je vais vous couper la tête et ainsi vous trouverez la voie” ?

Eolas:
Les 13 colonies ont elle disparu en fondant les États-Unis d’Amérique ? Non, elles sont devenues États. Pourquoi créer quelque chose impliquerait d’en détruire nécessairement une autre ? 

32. Le dimanche 9 mai 2010 à 15:35 par Mussipont

@ DmonodBroca : le fédéralisme n’est pas la disparition des Etats, voyez l’Allemagne ou les USA par exemple! Par contre la disparition du nationalisme ne me fera pas verser de larmes…

Eolas:
Il ne disparaitra jamais. À nous de nous assurer qu’il reste à jamais minoritaire.

33. Le dimanche 9 mai 2010 à 15:46 par lecteur

Ne s’agirait-il pas plutôt de Beethoven? Jusque là je ne connaissais pas de Betthoven, mais il se peut que je me trompe…

Eolas:
Je rougis et rectifie.

34. Le dimanche 9 mai 2010 à 15:56 par Alex

@Julien en 3, le deni de democratie, dans l’Union Europeenne, ca s’appelle la commission. Pas d’election, pas de moyen de sanction au prochain scrutin, et surtout c’est un groupe d’envoyes des presidents nationaux qui se fichent eperdument des votes du Parlement.

Eolas:
Vous avez raison. Un exécutif non élu, c’est un déni de démocratie. Ce n’est pas en France ou en Angleterre qu’on verrait des ministres (dont le premier) non élus au suffrage universel. Ah mais.

35. Le dimanche 9 mai 2010 à 16:06 par Kata

Je ne crois pas que cela soit un jour triste. Une nouvelle grande avancée va s’accomplir dans le processus européen avec l’emprunt commun de l’UE (commission) pour ses membres. Comme souvent elle se réalise au bord du gouffre, mais les progressistes ont l’habitude de ce genre de soucis. La marche vers une Europe fédérale est implacable car c’est la seule voie intelligente pour faire face à la montée de la Chine et de l’Inde qui poursuivent en grande majorité des buts radicalement différents des européens. Pour ceux qui n’en sont pas convaincus je conseille d’examiner en détail le fiasco de Copenhague en décembre dernier où les tenants de la vision de la plus intelligente pour l’humanité (c’est à dire nous) se sont faits boutés hors des négociations cruciales entre états-uniens et chinois.

Arriver à réaliser démocratiquement et pacifiquement ce qu’ont réalisé les pères fondateurs est déjà incroyable quand on pense que tous les grands pays fédéralistes ont été conçu par des visionnaires sans le soutient de leur peuple et souvent avec une guerre civile à la clé. Je pense bien sûr aux USA mais aussi à la Suisse (qui est le pays qui par son fonctionnement et ses différentes langues et religions ressemble le plus à l’UE) et à l’Allemagne. Rappelons-nous Bismarck : “Nous serons plus forts si et seulement si nous agissons ensemble” et “Ce n’est pas par des discours et des votes de majorité que les grandes questions de notre époque seront résolues, mais par le fer et par le sang.”

Après moult discussions politiques une chose m’est apparue très clairement : la grande majorité des individus suivent en priorité absolue ce qui leur rapporte - au sens large- un max. Si l’Europe ne ramène pas de l’argent, c’est un projet secondaire. La paix en Europe étant acquise il est inutile de se demander comment et pourquoi. Ce qui est acquis semble obtenu pour toujours. Et ce n’est pas la question des droits de l’homme qui rassemble car ils sont le plus souvent vus avec condescendance par le quidam tant qu’il ne se mange pas une de leurs violations en pleine poire. Cette vision à court terme partagée par nombre de russes et de chinois -rappelez-vous Hu Jintao : croissance à minimum 8% sinon ça grogne- est généralement en corrélation avec le niveau d’éducation. Je crois que c’est une secret de polichinelle que le soutient à l’Europe est d’autant plus fort que les individus sont éduqués et cultivés et surtout informés. Ce n’est pas pour rien que certains chinois cultivés s’opposent à la démocratie (voir la déclaration anti-démocratique de Jackie Chan qui avait été très critiquée par les internautes il y’a environ 1 an). Ils tremblent pour la montée en puissance de leur pays les bougres ! et l’exemple thaïlandais les confirme dans leurs craintes.

Ainsi pour faire gagner l’Europe, il faut que la majorité y ait un intérêt beaucoup plus fort. Plusieurs possibilités sont ouvertes :
-ouvrir la possibilité à 500’000 citoyens de demander un référendum européen sur les règlements et directives.
-mieux informer sur les énormes avantages actuels notamment économiques.
-élire le président du Conseil au suffrage universel. Il “dirigerait” les institutions avec le chef d’état du pays qui dirige l’Europe et un individu choisi par les états. Ce triumvirat aurait la commission sous ses ordres.
-donner la possibilité à 1 / 2 ? millions de citoyens européens de lancer une initiative populaire dans tous les domaines / les domaines où l’UE est compétente ? dont le contenu est inscrit directement dans les traités.
-aller plus avant dans l’unification du droit civil européen en commençant par ce qui est le moins source de crispations ; droits des obligations, droits réels, droits des successions.

Dans tous les cas l’idée est de jouer sur le renforcement des liens entre européens et de leur permettre de jouer l’Europe contre les états nationaux. Au final, de toute façon, les montées en puissance de la Chine et de l’Inde et la peur qu’elle susciteront feront le travail. Je rappelle que ces pays auront alors presque 3 milliards d’habitants avec des gouvernements qui ont des revanches à prendre sur ce que nos ancêtres leur ont infligé au XIXe et qui s’embarrassent peu de principes éthiques (voir le jeu de la Chine en Afrique actuellement). Plus tôt l’unification se fera, plus forte l’Europe sera pour défendre les valeurs européennes dans le prochain grand jeu mondial entre superpuissances qui s’annonce.

Ces valeurs que sont entres autres la liberté, les garanties de l’état de droit, les droits de l’homme, la démocratie, les institutions sociales, l’économie régulée de marché et le keynésianisme, la lutte pour la paix dans le monde, la promotion de la recherche et de l’éducation pour tous et la lutte pour une humanité meilleure méritent d’être défendues.
Il est indéniable que seule une Europe fédérale pourra les garantir à terme, c’est pourquoi il faut continuer de croire en elle et en le peuple européen même s’ils nous fait passer par tous les états d’âme du 30 août 1954 au 25 mars 1957, du 20 Septembre 1992 au 29 mai 2005 ou du 9 mai 1950 au 9 mai 2010.

@Alex en 34
Je vous signale que la commission est adoptée par le parlement européen élu par les citoyens européens et que ses propositions doivent être adoptées par les deux chambres européennes le parlement (chambre basse) et le conseil des ministres (chambres haute). Pour moi il s’agit d’un système beaucoup plus démocratique que l’élection anglaise uninominale à un tour qui vient d’avoir lieu pour la chambre des communes ou le fonctionnement totalement opaque du G20 qui pourtant à une énorme influence. On peut également gloser sur l’élection et le fonctionnement de la chambre d’enregistrement officielle française (certains appellent encore cela l’assemblée nationale). Il faut vous informer avant de dire n’importe quoi ! La complexité de l’UE est-elle la cause de son déni ?

36. Le dimanche 9 mai 2010 à 16:24 par LeCheikh

Bonne journée de l”Europe (malgré le contexte) !

Et pour le finale de la 9e, je vous conseille d’essayer la version de Herreweghe : elle vaut le détour !

37. Le dimanche 9 mai 2010 à 16:56 par La maîtresse

Ah le Betthoven, je l’avais remarqué également ;-)

38. Le dimanche 9 mai 2010 à 16:59 par Zangra

Schuman !!! L’autre, c’est le compositeur, nom d’une pipe ! Déjà que mon ex-fac strasbourgeoise a abandonné son nom en fusionnant avec les autres…

39. Le dimanche 9 mai 2010 à 17:34 par riendf

‘les montées en puissance de la Chine et de l’Inde et la peur qu’elle susciteront feront le travail. ‘
Pays qui auront bientot des problemes internes (notre probleme de retraite a cote de leur problemes de societes a eux, c’est peanuts) autrement plus grave a traiter que d’aller emmerder la vieille Europe…

40. Le dimanche 9 mai 2010 à 17:54 par DMonodBroca

@ Eolas 31, Mussipont 32,

Ni le Land de Bavière, ni l’Etat du Delaware, vous le savez bien, ne pèsent politiquement en quoi que ce soit dans les affaires du monde.

Et puis si nous avons, nous européens, nous pays européens, quelque chose à dire au monde, c’est bien que ce n’est pas par le poids que l’on pèse, que ce n’est pas par la force que l’on est fort, que ce n’est pas par le nombre de divisions qu’on défend la raison, la justice et la vérité

41. Le dimanche 9 mai 2010 à 18:05 par Cobab

la raison, la justice et la vérité, rien que ça.

42. Le dimanche 9 mai 2010 à 18:31 par lebon

quand est ce que vous faites un billet sur la QPC, Me Eolas ?

43. Le dimanche 9 mai 2010 à 18:41 par Hélène

@ADu
Si, aux égoïsmes nationaux, il faut ajouter l’ignorance de la jeune génération, l’Europe n’est pas tirée d’affaire :-(

44. Le dimanche 9 mai 2010 à 18:48 par Ego

@35 :

Vous parliez de “-donner la possibilité à 1 / 2 ? millions de citoyens européens de lancer une initiative populaire dans tous les domaines / les domaines où l’UE est compétente ? dont le contenu est inscrit directement dans les traités.”

Avec le Traité de Lisbonne, cette possibilité est maintenant acquise. Aux citoyens de l’utiliser.
(Pour plus de détails => http://ec.europa.eu/news/eu_explain…)

45. Le dimanche 9 mai 2010 à 19:07 par didier specq

@Ego

C’est quoi ces domaines où l’Union Européenne est compétente?

46. Le dimanche 9 mai 2010 à 19:13 par Lalael

BONNE JOURNEE DE L EUROPE A TOUS!!!!

Et oui je tiens à le crier car je suis fier d’être européen, bien qu’il me soit douloureux de voir l’Union avancer si lentement quand la majorité demande plus d’Europe selon moi. C’est face à cette absence de concrétisation de plus d’Europe que l’on renforce les nationalismes.

Concernant la remarque sur le nombre de fonctionnaire et leur “inamovibilité” (=”Une Europe de fonctionnaire à l’abri de toutes élections à part un parlement qui même quand il s’oppose, on le bafoue” commentaire 22), je tiendrais à rappeler et à ajouter à ce qu’a dit le maître de ces lieux en réponse à ce commentaire, que les fonctionnaires européens sont moins nombreux que ceux de la ville de Paris et qu’il faut essayer de vous rendre compte du travail énorme qu’ils effectuent même si c’est difficile quand on a des Etats qui font passer pour leurs toutes les réussites européennes et lui imputent tous les échecs et tous les mots. Si vous viviez à Bruxelles, vous pourriez voir que souvent des bureaux sont encore ouverts à 22H au sein de la Commission.

Je rejoins Kata : la Commission est de plus en plus démocratique (même si toutes les critiques formulées contre le mode d’élection du Parlement restent vrai) si vous prenez la peine d’étudier l’évolution historique. C’est juste la complexité du montage européen qui empêche les citoyens de le voir.

47. Le dimanche 9 mai 2010 à 19:14 par XiloA

La grosse erreur de l’Europe est d’avoir laissé la conduite politique des institutions à quelques oligarques et quelques bureaucrates affidés. Résultat : sans adhésion populaire ( que l’on peut ou pas regretter, mais c’est un fait) et sans outils démocratiques ( ceci venant sans doute de celà) pas de salut. C’est mort, c’est trop tard,e t je dirais, peut etre est ce salvateur… pour l’europe. meme si l’addition sera salée. L’européinisme béat de maitre eolas est tout de meme insupportable de mauvaise foi.

48. Le dimanche 9 mai 2010 à 19:17 par melianos

Je me permet de citer le sénateur Denis Badré (membre du conseil de l’Europe), car cette citation pour moi résume beaucoup de ce que l’Europe nous a offert, et nous offre encore.

“Aujourd’hui, les jeunes vont à Varsovie comme nous on allait à Lyon”

49. Le dimanche 9 mai 2010 à 19:18 par Zythom

Bonne journée de l’Europe à vous aussi Maitre,
Si l’Europe se sort de ce mauvais pas, espérons qu’elle en sortira grandie et soudée.

Beaucoup de personnes “vivent” l’Europe, en particulier les jeunes étudiants, et sauront plus tard ce qu’elles lui doivent.

50. Le dimanche 9 mai 2010 à 19:18 par charlin

“”L’Europe pour moi est comme une bicyclette. Soit on avance, soit on tombe “

Je pensais que l’auteur de cette citation était Eddy Mercks.
bon mais enfin ..

Merci pour l’hymne à la joie … Je n’arrête pas de l’écouter …

51. Le dimanche 9 mai 2010 à 19:31 par didier specq

Je m’étonne toujours du ton toujours un peu propagandiste qu’affectent certains partisans de l’Europe. Pas tous certes. Un exemple: la paix, c’est grâce à l’Europe. Non, pas tout à fait. La paix, c’est grâce à ceux qui ont écrabouillé les Nazis et leurs alliés.

C’est aussi grâce aux USA, notamment, qui ont imposé à l’Allemagne une constitution très démocratique, fédéraliste, sans armée, abolissant la peine de mort, etc. De telle façon qu’aucun nationalisme allemand ne puisse renaître comme ce fut le cas après 1918.

Les Alliés (Russie, USA, Angleterre et France) aimaient tellement l’Allemagne qu’ils en ont imposé deux, après la guerre, pour bloquer tout ça pendant quelques dizaines d’années.

On peut penser aussi que la paix existe en Europe depuis 45 parce que, à la base, les peuples ont fait également beaucoup d’efforts. Je pense par exemple aux enseignants français et allemands qui se sont lancés dans les échanges linguistiques, les lecteurs d’allemand qui s’installaient en France, les lycéens français qui apprenaient l’allemand plus qu’aujourd’hui.

Ces réconciliations et ces échanges -alors que le souvenir des morts était très présent dans les années 50- m’ont beaucoup frappé dans mon enfance.

Evidemment, si ça vous amuse de dire que c’est l’Europe qui garantit la paix… On peut d’ailleurs tout autant dire que c’est la guerre, en détruisant les nationalismes européens par épuisement, qui a permis la paix et l’Europe.

Je vous signale par ailleurs que l’aimable Barroso, toujours grand chef de l’Europe, a organisé le sommet des Açores, avec les USA et un certain nombre de pays d’Europe (heureusement les particularismes nationaux de la France et de l’Allemagne ont empêché que ce soit unanime) pour aller envahir l’Irak. Comme pacifisme et comme efficacité dans la lutte contre le terrorisme, il y a mieux…

Eolas:
C’est un travers de notre époque de caricaturer les opinions, et de ne voir que de la propagande dans leur expression. Hélas.

Dieu sait que je rends hommage à ce que nous devons aux États-Unis (vous avez pu remarquer que ce blog n’est pas leur ennemi). Mais les américains nous ont aidé à écrabouiller les Allemands et leurs alliés en 1918. Avec le résultat que l’on sait. Écrabouiller l’ennemi n’est pas suffisant.

En 1945, ils ont contribué à imposer l’idée que l’Allemagne ne devait pas être à nouveau humiliée mais traitée comme désormais amie et alliée, quitte à ne pas trop s’interroger sur le rôle tenu par les cadres de l’administration et autres savants, dont on avait besoin pour reconstruire le pays, ou pour les programmes de conquête spatiale. Le désarmement de l’Allemagne, comme celui du Japon, révèle une vraie défiance, outre qu’elle assure une dépendance militaire à l’égard des États-Unis, justifiant leur présence en Allemagne. La Communauté Européenne de Défense (CED) a un temps menacé ce plan, mais heureusement, la France antiaméricaine sait toujours se tirer une balle dans le pied pour rendre service aux États-Unis et elle a planté ce projet en 1954.

La paix durable en Europe doit beaucoup à la réconciliation franco-allemande qui a eu lieu postérieurement (la réconciliation franco-anglaise ayant eu lieu sur les champs de bataille de 14-18). Et là, c’est l’œuvre de l’Europe. L’Europe, pour compter dans le siècle qui s’ouvre, face à ces géants qui naissent, ou plutôt renaissent (Inde, Chine, Russie), devra parler d’une seule voix. Depuis 20 ans, nos dirigeants se bagarrent pour savoir laquelle de leur voix se fera entendre, alors qu’il en faut une nouvelle. Il n’y a qu’à voir le choix des présidents du Conseil et surtout du ministre des affaires étrangères. Des personnages insusceptibles de faire de l’ombre, comme pour le président de la Commission. 

Je place beaucoup d’espoirs dans la génération qui arrive, où les couples mixtes seront très nombreux. Une génération de polyglottes arrive. Le choc culturel sera important pour la France. Mais à court terme, mon cœur européen va être gros pendant longtemps, je le crains.

Ou alors je me présente en 2012.

52. Le dimanche 9 mai 2010 à 19:34 par RG

@ Eolas

La crise qui frappe l’Europe….

J’ai le début de la solution, à nos politiques de deviner la suite.

53. Le dimanche 9 mai 2010 à 19:35 par Lalael

N’oublions pas la formule d’un allemand des plus célèbres : “Divisez pour régner est une bonne maxime, unir pour diriger en est une meilleure” (Goethe)

@ 45/didier specq

L’ Union est “compétente” pour à peu près tout, même si le principe est celui de la compétence attribuée (l’Union ne restant au final qu’une Organisation Internationale, même si très développé et très complexe). Mais à côté de cette jolie phrase qui ne vous éclairera pas du tous, il convient de distinguer tout d’abord les 3 anciens “Piliers de l’Union” (ils ont disparu mais la PESC conserve un statut et un régime à part au sein des Traités). Selon le pilier, les organes de l’Union avaient/ont plus ou moins de pouvoir d’action et d’initiative.
Mais le plus important est la distinction entre les 3 type de compétence :

- Les compétences exclusives : l’Union dispose d’une compétence exclusive dans un domaine déterminé quand elle seule peut légiférer et adopter des actes juridiquement obligatoires. Toute intervention des États membres est exclue, sauf sur habilitation de l’Union.

- Les compétences partagées : dans ce cas de figure, les États membres et l’Union ont le pouvoir de légiférer et d’adopter des actes juridiquement obligatoires dans un domaine déterminé. Les États membres exercent leur compétence dans la mesure où l’Union n’a pas exercé la sienne ou a décidé de cesser de l’exercer. C’est à cette catégorie qu’appartienne la plupart des compétences de l’Union.

- Les compétences d’appui, de coordination et de complément : enfin, dans certains domaines, l’Union a compétence pour mener des actions, pour appuyer, coordonner ou compléter l’action des États membres, sans pour autant remplacer leur compétence dans ces domaines. Les actes juridiquement obligatoires qui peuvent être adoptés par l’Union dans ce cadre-là ne peuvent pas comporter d’harmonisation des dispositions législatives ou réglementaires des États membres. Souvent, le soutien se fait via le versement de fonds européens.

L’initiative populaire peut donc porter sur n’importe laquelle des compétences comprises dans ces 3 grandes catégories. Le seul domaine qui est donc totalement fermé à cette procédure est celui de la PESC (pourtant Dieu sait qu’une armée commune économiserait des coûts car précisons au passage que le plus gros post de dépense de la Grèce reste son armée!!! non mais on croit rêver…), et peut être aussi le domaine fiscal où les Etats sont très chatouilleux et feraient tout un tintouin pour mettre un frein à une telle initiative.

54. Le dimanche 9 mai 2010 à 20:05 par LaurentM

La question c’est: l’union européenne peut elle être le cadre d’une identité collective?

Il existe de fait une citoyenneté européenne si bien que les ressortissants des Etat membres ne sont plus étrangers les uns aux autres, si bien que ces ressortissants là se différencient communément des ressortissants des Etat tiers.

Mais il est évident que l’identité européenne est subsidiaire aux identités nationales. Dans une fédération l’identité nationale deviendrait culturelle et l’identité européenne serait politique.

A ce jour la communauté politique sur laquelle se fonde la démocratie c’est d’abord la communauté nationale.

Comment peut-on envisager un État européen dans lequel 23 langues différentes seraient parlées ?

Eolas:
Vous mettez le doigt sur un point hautement symbolique du blocage actuel. Il faudra qu’il y ait une langue officielle de l’Union, et je ne vois pas comment ça pourrait être autre chose que l’anglais. Eh oui, il va falloir se mettre au bilinguisme. Mais aucun pays n’est prêt à abandonner sa langue. Voyez la Belgique. Ils se déchirent pour deux langues, qui ne sont même pas les leurs. 

55. Le dimanche 9 mai 2010 à 20:06 par Agnostique

A Bob Marcel,

Oui, je suis d’accord avec vous et il m’arrive parfois de rêver qu’il est possible de créer une telle conscience.
Il suffirait peut être de commencer par mettre de côté le politique, le juridique et l’économique qui ne devraient être que la conséquence de cette conscience européenne.
Un moyen pacifique de juguler le nationalisme et de mettre l’idée européenne dans le coeur des européens pourrait peut être passer tout simplement par la création d’une équipe olympique européenne et que l’hymne à la joie accompagnant la montée du drapeau bleu couronné d’étoiles d’or fasse comprendre aux plus sceptiques que l’union continue à faire la force.
Mais, bien sur je rêve…

56. Le dimanche 9 mai 2010 à 20:27 par bleu horizon

Si l’Europe n’arrive pas à s’en sortir, je vous le dis juste après la chute de l’union et de l’euros , ce sera la chute des pays de l’Union et de tous les Pays et ce, par mécanisme de domino cascade avec en arrière fond une crise monétaire , dévaluation des devises (regarder la livre sterling) , inflation , fuite des capitaux, impossibilité d’emprunter, arrêt des investissements , chute de la consommation, explosion du chomage et explosion de notre protection sociale. Pour vous consoler les USA suivront avec un ou deux ans de retard car l’effondrement du marché européen entraînera les USA une baisse de leur avoir , absence re financement d’une partie de sa dette des usa par les européens (et ils sont super endetté plus que nous), chute de leur consommation etc. Un petit coup de bambou par les pays de l’opep qui pourraient augmenter le prix du pétrole pour faire face à la chute de la consommation enfin bref… nous vivons des moments historiques de la fin de la suprématie occidentale et de son mode de vie …
Donc vive l’Europe et qu’elle vive bien car je suis un égoïste j’aime mon petit confort, et seul l’Union à la taille critique de nous sortir de cette mauvaise passe…

57. Le dimanche 9 mai 2010 à 20:31 par didier specq

@Lalael (53)

Très bien. Donc le traité de Lisbonne pourrait permettre une pétition permettant d’imposer une référendum sur la construction de nouveaux minarets comme en Suisse? Et le résultat s’imposerait aux pays européens?

58. Le dimanche 9 mai 2010 à 20:32 par RG

@54 LaurentM

Comment peut-on envisager un État européen dans lequel 23 langues différentes seraient parlées ?

En pensant que ça fait une langue par 450.000 km² pour l’Europe contre une langue par 10.000 km² pour la Suisse.

@51 didier specq

La paix, c’est grâce à ceux qui ont écrabouillé les Nazis et leurs alliés.

Grâce ne suffit pas, vous oubliez l’essentiel: c’est parce que par volonté politique ils l’ont décidé.

59. Le dimanche 9 mai 2010 à 20:57 par Lalael

@ Zythom (49) Oui je suis d’accord les étudiants en bénéficie énormément, mais le système reste grandement imparfait. La liberté de circulation des étudiants restent moins avancer que celle des travailleurs (les deux étant englober dans la liberté de circulation des citoyens européens) dans la mesure où , et même si je vais sembler rapia en ce si beau jour de fête de l’Europe, ceux qui ne peuvent pas bénéficier des programmes Erasmus et qui partent malgré tout étudier et vivre dans un autre pays de l’Union le temps de leurs études n’ont le droit aucune aide sociale, que ce soit de leur Etat d’origine ou de leur etat d’accueil, ça limite le beau tableau, et cela créé une situation très difficile pour ces étudiants.

@ didier specq (57) Hypothétiquement oui, mais je pense que dans ce cas le PE ou la Commission consulterait la CJUE ou la CEDH avant d’imposer une telle exigence pour savoir si celle ci est conforme à la CDF et/ou à la CESDHLF

60. Le dimanche 9 mai 2010 à 21:01 par ciaobella

Merci pour cet article, pour les commentaires et surtout pour cette page de musique. Il ne faut pas laisser tomber, l’Europe mérite qu’on se batte pour elle.

61. Le dimanche 9 mai 2010 à 21:03 par vlfr

Voici un extrait de ce qu’écrivait, au lendemain de la victoire du non au referendum en France en 2005, Hubert Védrine, qui n’est assurément pas un souverainiste notoire.
“”Si l’on veut préserver les acquis européens et éviter que tout se détricote, il est urgent d’abandonner explicitement la logomachie déresponsabilisante et anxiogène de l’intégration européenne sans fin. Comme la métaphore de la bicyclette qui doit toujours avancer faute de tomber, l’annonce permanente d’un nouveau traité, les “ce n’est qu’une étape”, le vieux mythe des “Etats-Unis d’Europe” qui seraient seuls à même de faire le poids…”“
http://www.hubertvedrine.net/index….

62. Le dimanche 9 mai 2010 à 21:16 par xas

Maître Don Eolas Quichotte,

Peut être avez vous l’habitude de vous confronter aux moulins à vents de la justice, mais pour ce qui est de votre naîveté face à l’incompétence notoire de nos élus aucun doute n’est permis.

Comment voulez vous que nos dirigeants politiques procèdent ? Incapables d’anticiper sur toute forme de spéculation, mais seulement prompts à trouver des moyens pour se faire élire.

Proposez vous à nos édiles de taxer les chambres de compensation, les transactions financières, ou de créer une nouvelle taxe Européenne sur les ventes d’armes entre états membres, pour financer leurs campagnes électorales ?

A moins que vous ne confondiez rustine pour bicyclette, et fuite de capitaux.

Pourquoi ne pas proposer un moratoire sur toutes les prochaines élections en Europe, tant que les escrocs du système bancaire continueront à spéculer sur la dette.

Avec tout le respect et la considération que nous vous devons, vos compétences en matière de justice dépassent largement toute décision suggérée par n’importe quel ministre Européen.
D’ailleurs ils ne décident plus rien; Maître Don Eolas Quichotte, ce sont les marchés qui décident !

63. Le dimanche 9 mai 2010 à 21:33 par Teejee (mékeskidi de base)

Maître, je disconviens respectueusement.
Il est vrai, certains, populistes de tout poil, trouvent commode de taper sur l’Union Européenne. Certes, nombre de citoyens aigris ou désabusés s’en font facilement la source de tous les maux.
Il n’en demeure pas moins, à mon sens, que la conduite de l’adoption du projet de Traité de Constitution européenne a montré une méfiance des élites à l’égard de leurs peuples. Ou alors, comment expliquer que seuls deux pays à l’époque, la France et les Pays-Bas, aient choisi la voie référendaire, avec les résultats que l’on sait ? En d’autres termes, l’Europe n’est-elle tout simplement pas en panne parce qu’on est en train d’essayer de la faire sans les Européens ?
Ceci posé, je vous rejoins sur un point, bien que vous l’exprimiez différemment : l’Europe est une grande idée, mais ceux qui en ont actuellement la charge ne sont pas à la hauteur. A se demander s’ils sont Européens.
La crise actuelle montre effectivement que les pays de l’UE ne sont pas solidaires. Et les “méchants spéculateurs” qu’il ne faut tout de même pas oublier l’ont compris. L’UE est fragile, il y a gros à gagner en jouant l’euro à la baisse. Taïaut !
Et cette crise, je crains qu’elle ne soit durable.
Je vous souhaite tout de même une bonne soirée, même si j’ai le moral un peu en berne.

64. Le dimanche 9 mai 2010 à 21:38 par 240-185

Eolas:
» Vous mettez le doigt sur un point hautement symbolique du blocage actuel. Il faudra qu’il y ait une langue officielle de l’Union, et je ne vois pas comment ça pourrait être autre chose que l’anglais. Eh oui, il va falloir se mettre au bilinguisme. Mais aucun pays n’est prêt à abandonner sa langue. Voyez la Belgique. Ils se déchirent pour deux langues, qui ne sont même pas les leurs.

Le problème, c’est que ça revient à renier la devise de l’UE : « Unie dans la diversité » :/

65. Le dimanche 9 mai 2010 à 22:02 par arno

à Eolas sous le 51

Ce serait bien, oui !

J’attends ça. Et je peux aider, aussi.

66. Le dimanche 9 mai 2010 à 22:10 par didier specq

La Belgique se déchire parce qu’on y parle deux langues? Pas du tout. (D’abord, on parle trois langues en Belgique mais passons).

Dans d’autres pays (Suisse), on parle plusieurs langues, sans déchirure.

Bien sûr, il existe de nombreuses causes aux déchirures belges. La constitution relativement récente du pays par exemple.

Mais, d’une certaine façon, avec un peu de provocation, on peut dire que la Belgique est un pays parfaitement européen. On y adore le fédéralisme par exemple et on n’aime pas du tout l’état central.

Résultats des courses: on calcule la contribution de chacune des régions à la richesse nationale et, évidemment, on trouve que, si les pauvres sont pauvres, c’est de leur faute. Donc, la Flandre en a assez de débourser pour la Wallonie.

Dans la foulée, évidemment, comme tous les régionalismes qui n’aiment guère l’état central (mais qui aiment l’Europe, les ennemis de mes ennemis étant mes amis), on cherche systématiquement à affaiblir l’Etat, c’est pas beau du tout l’Etat (air connu). Résultats des courses: une spirale de désintégration se crée.

Le plus drôle, si l’on peut dire, c’est la question de la capitale du pays. Evidemment, Bruxelles, c’est la zone la plus riche. Manque de bol, pour les autonomistes flamands, Bruxelles parle français. On va donc créer une nouvelle région pour ne pas laisser Bruxelles à la Wallonie. Là, ce n’est pas non plus une déchirure linguistique. C’est exactement l’inverse: Bruxelles ne parle pas la “bonne” langue, elle aurait dû parler flamand…

Toujours au nom de l’Europe et du fédéralisme, on force la personnalité des régions… Ah, le nationalisme des régions comme c’est mignon à côté des affreux états-nations comme la France.

La bourgeoise flamande a toujours parlé français. Désormais, c’est fini, on augmente les barrières linguistiques. Ainsi, si un couple francophone n’a pas assez de sous pour s’acheter un logis à Bruxelles, il va aller s’installer par exemple à quelques kilomètres en banlieue, à Anderlecht par exemple. Eh bien, l’enfant de ce couple aura des problèmes pour aller au jardin d’enfants parce qu’il ne parle pas assez bien flamand car la ville de banlieue en question est en zone flamande. Sympa, non?

Imaginons un couple de retraités liégeois qui, depuis toujours, passe ses vacances sur la côté belge (qui est flamande). Il a déjà un appart sur place mais, pour passer leurs vieux jours en regardant la mer du nord, ce couple belge désire acheter une maison. Eh bien, non, on peut lui refuser, il faut d’abord qu’il demande à une commission flamande. Sympa, non?

Il ne s’agit pas de prétendre, bien sûr, que si la Belgique est un pays très européen, c’est pour ça qu’elle a des problèmes. Il s’agit simplement de signaler que, avant d’abandonner notre bon vieil état centralisé, on a intérêt à réfléchir et à regarder, par exemple, ce qui se passe ou pourrait se passer en Belgique, en Espagne ou en Italie.

67. Le dimanche 9 mai 2010 à 22:14 par RG

@60 vlfr

Hubert Védrine 2005

Hubert Védrine 2010: l’Europe “mourra d’obésité ou de liquéfaction” si elle ne règle pas ses incertitudes.

68. Le dimanche 9 mai 2010 à 23:17 par PrometheeFeu

Je pense que ce qu’il faudrait vraiment, ça serait un Président Européen élu au suffrage universel. Ce serait une personne qui offrirait une véritable visibilité à l’Europe et qui pourrait répondre aux attaques contre l’Europe en utilisant une légitimité tout aussi forte que les élus nationaux. Cela permettrait de cristalliser le projet Européen autour d’une personne qui pourrait ensuite avancer la cause de l’Europe auprès des peuples. Qui plus est, l’acte de vote unirait dans un sens les peuples Européens. Mais bon, toutes ces raisons d’avoir un véritable Président Européen sont de très bonnes raisons pour nos politiques de ne pas avoir une telle personne qui les empêcheraient de se défouler sur l’Europe.

69. Le dimanche 9 mai 2010 à 23:29 par Erikantoine

Bonjour et merci au maître des lieux pour ses billets toujours enthousiasmant tant pour le style que la réflexion et l’information. Bonne journée de l’Europe à vous aussi!

Bien, donc loin de moi l’idée de contredire absolument, toutefois, je voudrais objecter, respectueusement, sur la question des langues. Déjà dans votre position, je ne vois pas comment faire tenir ces affirmations que l’on trouve sous divers commentaires:

“face à ces géants qui naissent, ou plutôt renaissent (Inde, Chine, Russie), devra parler d’une seule voix. “

“Je place beaucoup d’espoirs dans la génération qui arrive, où les couples mixtes seront très nombreux. Une génération de polyglottes arrive.”

“Vous mettez le doigt sur un point hautement symbolique du blocage actuel. Il faudra qu’il y ait une langue officielle de l’Union, et je ne vois pas comment ça pourrait être autre chose que l’anglais.”

Il y aurait beaucoup à dire, en linguiste, sur chacune. Mais simplement ceci:
Les géants que vous citez sont tout sauf des pays monolingues dans les faits, et parfois dans le droit (Inde). Cela ne les empêche pas d’être puissant je pense ?
Vous utilisez souvent la métaphore de la voix: Pourquoi parler d’une seule voix supposerait-il que l’administration parle en une langue unique avec les citoyens ?
Vous appelez de vos voeux et prévoyez l’arrivée d’une génération de polyglottes. Je ne dirais pas, première chose, que c’est un progrès, mais un rattrapage bienvenu après les nettoyages linguistiques dus aux nationalismes centralisateurs auxquels nous devons ces générations de monolingues, en particulier français, véritable anomalie au regard de la situation habituelle des sujets parlants en général. Alors pourquoi absolument une langue unique si les gens sont polyglottes (ce qui est effectivement à souhaiter) ? Je ne comprends pas le raisonnement. A mon humble avis, ce plurilinguisme fera justement partie de l’identité des européens, s’il doit y en avoir une.
Enfin sur la troisième citation. On peut dire que cette position sur la nécessité d’une langue unique est très française (et américaine peut-être, mais ce n’est pas le sujet). Comme remarqué dans un commentaire ci-dessus, d’autres pays n’ont pas instauré cette situation de manière si rigide, et comme je le disais, le plurilinguisme est plutôt la norme.
Ensuite, pourquoi l’anglais, minorité linguistique parmi les locuteurs de l’Europe ? Je ne vois pas d’argument… européen, en tout cas, à part la logique du fait: l’anglais est une langue hégémonique dans la politique et les affaires internationales. Mais qu’est-ce que ça peut nous faire à nous, locuteurs européens non-anglophones de naissance disposant tous de langues ayant une tradition écrite, littéraire, diplomatique, scientifique ancienne (ne chipotons pas pour le maltais, mais tout de même: français, espagnol, italien, portugais, allemand, néerlandais, polonais, tchèque etc.) ? Une solution réellement européenne pourrait être de distinguer quelques langues ‘continentale’ (comme on dit nationale) du genre: anglais, français, espagnol, allemand, italien par ex. De garder toutes les langues comme langues administratives, et de développer le plurilinguisme obligatoire par l’éducation publique dès un âge très tendre (6 ans par exemple), comme les pays bilingues le font pour leur langues nationales (Finlande par ex.) ainsi que l’intercompréhension entre langues proches, comme le font les scandinaves entre norvégien-suédois-danois.
Enfin Specq a répondu sur la première partie de la phrase concernant les belges. Et que dire de la deuxième partie? Les belges ne pourraient avoir qu’une langue, le Belge, qui n’existe pas pas, donc ils n’ont pas de langue à eux ? encore une fois, je ne comprends pas le raisonnement, très bizarre, je dois l’avouer, du point de vue du linguiste.

je m’excuse pour la longueur de ce message… merci à ceux qui auront le courage d’aller au bout!

70. Le lundi 10 mai 2010 à 00:13 par veg

Réflexions en vrac :

C’est Mort Schuman qui a écrit l’Hymne à la Joie ?

Proposition : et si on arrêtait de commémorer le 8 mai pour le remplacer par le 9 ? Remplacer la fête d’une division par la fête d’une union.

@66 : La Belgique se déchire parce qu’on y parle deux langues? Pas du tout. (D’abord, on parle trois langues en Belgique mais passons).

La constitution belge est plutôt compliquée :
Art 2 : La Belgique comprend trois communautés : la Communauté française, la Communauté flamande et la Communauté germanophone.
Art 3 : La Belgique comprend trois régions : la Région wallonne, la Région flamande et la Région bruxelloise.
Art 4 : La Belgique comprend quatre régions linguistiques : la région de langue française, la région de langue néerlandaise, la région bilingue de Bruxelles-Capitale et la région de langue allemande. (…) Les limites des quatre régions linguistiques ne peuvent être changées ou rectifiées que par une loi adoptée à la majorité des suffrages dans chaque groupe linguistique de chacune des Chambres
Art 43 : Pour les cas déterminés dans la Constitution, les membres élus de chaque Chambre sont répartis en un groupe linguistique français et un groupe linguistique néerlandais, de la manière fixée par la loi.

Donc, nous avons une communauté (germanophone) sans langue officiellement reconnue au Parlement, sans région, mais avec une région linguistique. Ils sont quand même un peu les couillons de l’histoire au niveau de l’égalité des droits par rapport aux francophones et aux néerlandophones.

Au fait, petite réflexion en passant : est-ce qu’on pourrait arrêter de dire, en parlant de l’Europe, “Bruxelles a fait ceci ou Bruxelles a décidé cela.” Bruxelles est d’abord et avant tout la capitale de la Belgique, pas la capitale de l’Europe. Quand l’ONU prend une décision, personne ne dit “New-York a voté telle résolution”. Quand le Parlement français vote une loi, on ne dit pas “Paris a voté telle loi”.
Alors pourquoi le dit-on à propos de la Communauté Européenne ?

71. Le lundi 10 mai 2010 à 00:49 par Arthus

@ Eolas sous 51

Maître, considérez-vous qu’amputer un pays d’un tiers de son territoire, c’est ne pas l’humilier ? Il ne faut pas oublier qu’en 1945, l’URSS, ne souhaitant pas rendre à la Pologne les terres qu’elles lui avait prises avant la guerre, a purement et simplement déplacé le pays vers l’ouest en lui donnant des terres qui étaient pleinement allemandes. S’en est suivi une vague de déportation pour dégermanisé ces terres et, vers 1970, la RFA ne verra plus l’utilité de revendiquer des terres peuplées de Polonais et de Russes (à Kaliningrad).
Ensuite, maître, pourquoi voulez-vous que ce soit l’anglais qui soit langue officielle de l’Europe ? L’anglais est une langue ayant quasiment perdu tout caractère flexionnel. Au contraire, il faut prendre une langue très structurée, obéissant à des règles de grammaires strictes. Pour ceci, voir du coté des langues germaniques (sauf l’anglais), slaves ou baltes.

Enfin, chiche pour 2012 ?

72. Le lundi 10 mai 2010 à 01:33 par Erikantoine

“Ensuite, maître, pourquoi voulez-vous que ce soit l’anglais qui soit langue officielle de l’Europe ? L’anglais est une langue ayant quasiment perdu tout caractère flexionnel. Au contraire, il faut prendre une langue très structurée, obéissant à des règles de grammaires strictes.”
Tiens! Voilà un argument étonnant. Pourquoi un caractère flexionnel serait-il un critère ?
Que veut dire ‘très structuré’ ? toutes les langues sont ‘très structurées’. La complexité morphologique (chaque langue a la sienne ou en a d’autres) n’est le gage d’aucune perfection. C’est juste un fait…

73. Le lundi 10 mai 2010 à 03:31 par Trekkie

Tiens, cela me fait penser à l’interview d’Alain Minc sur RTL il y a quelques jour : “Evidemment qu’il y aura une rigueur partout et vous verrez que les états européens s’arrangeront à un moment donné, quand la reprise aura lieu, pour faire une augmentation européenne de la TVA parce qu’ils pourront dire : c’est Bruxelles et ce sera fait.” http://www.rtl.fr/fiche/5939624334/…

Avec ce genre de raisonnements, il ne faut pas s’étonner que l’Europe ait mauvaise réputation (et que les européens, qui votent, ne comprennent rien à l’économie).

74. Le lundi 10 mai 2010 à 04:42 par Trekkie

@didier specq : Vous connaissez la Belgique ? Vous avez pu remarquer alors que les séparatistes flamands ont une certaine tendance à chier sur les francophones ? Si c’est pas un problème de langue là, moi je vois pas.

Anderlecht fait partie de la région bruxelloise. Quand aux francophones qui habitent en Flandre, ce sont généralement les plus riches qui y font construire des villas, les plus pauvres restant à Schaerbeek ou Saint Josse (au sein de la région de Bruxelles). Et au prix des maisons sur la côte belge, ton couple de retraités fait une très bonne affaire si on lui refuse la vente :-) (et je dis peut-être une boulette, mais c’est le fait de quelques communes isolés sur la frontière linguistique ces histoires, pas sur la côte).

Ces détails mis à part, les belges francophones ne sont que très peu régionalistes (surtout à Bruxelles). Ce sont les flamands qui souhaitent d’une part plus de fédéralisme, et d’autre part, de plus en plus souvent, se séparer des francophones ; les francophones souhaitent un Etat central plus fort, et sont complètement opposés à une scission ; ils veulent vivre dans le même pays que les flamands (sans vraiment savoir pourquoi). En réalité, le francophone ne fait pas grand effort non plus pour se rapprocher des flamands. Et pourquoi cela ? Là intervient le mur linguistique. Le flamand, du à un traumatisme historique (langue non reconnue à la création du pays), ne souhaite pas parler/entendre le français. Le francophone ne parle que mal le flamand, et évite d’avoir à le parler tant que possible (et évite de l’apprendre aussi ; il préfère étudier l’anglais). Dans les faits, francophones et néerlandophones s’évitent donc autant que possibles, du à l’obstacle linguistique.

Donc oui, la Belgique se sépare parce qu’on y parle 2 langues (l’épisode actuel de BHV n’est qu’une étape du divorce) ; les rares germanophones sont tous bilingues et assimilables aux francophones. Le Canada pourrait aussi se séparer, un jour, parce qu’on y parle 2 langues. Le Luxembourg fonctionne avec 2,5 langues parce que tout le monde est bi/tri-lingue. La Suisse fonctionne avec 4 langues grâce au fédéralisme.

Et qu’est ce qui empêcherait le fédéralisme de fonctionner en Belgique comme en Suisse ? Les régions, et ce qui les différencient, ne sont pas assez nombreuses en Belgique : la Flandre est majoritaire, capable de bloquer toutes les décisions. La Suisse a une grosse vingtaine de cantons, dont certains avec plusieurs langues, et les principales langues représentés par plusieurs cantons. C’est pas pour autant qu’on ne constate pas d’importantes différences entres les francophones et germanophones (“Roestigraben”). Ce qui me fait dire que la meilleure manière d’unifier les gens, c’est de se débrouiller pour qu’ils parlent tous la même langue (comment ? C’est une autre histoire).

75. Le lundi 10 mai 2010 à 06:36 par Le Frog Bondy

vous ecrivez :
“L’Europe pour moi est comme une bicyclette. Soit on avance, soit on tombe “

J aime pas cette phrases qui a fait des erreurs aux cours des 15 dernieres annees. Pourquoi avoir demande a un retraite qui s ennuyait dans son chateau de rediger un constitution juste apres avoir elargi l Europe. Le bon sens etait d abord d ecrire une vrai constitution par une personne modeste qui fait l hunanimite dans tout les partis et tout les pays, puis etablir le plus grand elargissement de son histoire. Cette erreur de tempo du a une precipitation du a cette mauvaise image.

Aujourd hui loin de L Europe je suis inquiet d une degradation de la Zone Euro et de la folie pure de certains regionalistes en Espagne et en Italie. L Europe s occupe de la dette Grecque (meme si elle le fait peut etre mal).

Heureusement que Dati siege au Parlement pour donner des idees.

76. Le lundi 10 mai 2010 à 07:58 par Jérôme B.

Merci pour ce billet, Maitre. Voila qui me remonte le moral, en ces temps difficiles pour les européens convaincus.

77. Le lundi 10 mai 2010 à 08:16 par didier specq

Cher Trekkie,

Oui, je connais la Belgique, elle est au bout de ma rue et mes activités m’amènent souvent évidemment au bout de la rue et un peu plus loin. J’ajoute que, depuis mon enfance, la Belgique n’a jamais été loin. La Panne (Ah, Méli Park) et Bray-Dunes ont toujours été des buts de promenade dominicale. J’aime autant la SNCB que la SNCF, je regarde la télé belge autant que les chaînes françaises, j’écoute Classique 21 et j’achète mes trains électriques chez Jocadis à Enghien…

Tout ça pour dire que, si les différences linguistiques cristallisent les contradictions belges, elles sont loin d’en être la cause unique. Et j’ai vu monter ces aigreurs. La faiblesse de l’Etat belge et la force du fédéralisme (ou du régionalisme, ou de la fierté locale, comme vous voudrez) expliquent largement les bisbilles actuelles.

Vous savez, souvent, on n’aime pas beaucoup ce qu’on trouve naturel. Ainsi, un état centralisé mais où tous sont traités sur un pied d’égalité, réfléchissons un peu, c’est pas mal du tout.

Par exemple, je sais que je peux m’installer partout en France, ça s’appelle la liberté d’aller et venir. Eh bien, en Belgique, ce n’est plus tout à fait le cas. Le nationalisme régional (qui adore toujours l’Europe pour des raisons évidentes), ça n’est pas très marrant.

Pour conclure sur une note polémique: ça ne viendrait pas à l’idée de Jean-Marie Le Pen d’interdire à des parents qui parlent mal le français (mais qui sont français, ou qui sont en séjour régulier) d’interdire à leurs rejetons de fréquenter le jardin d’enfants. En Belgique, ça existe…

78. Le lundi 10 mai 2010 à 08:34 par Paco Necté

Je pense effectivement que l’aboutissement de l’Europe sera une fédération…
Mais je crois que celle-ci sera une fédération des régions, seules entités aptes à apprécier leurs propres nécessités.

79. Le lundi 10 mai 2010 à 08:59 par Sylvain

Il faut avant tout que nos politiquent arretent leur discours :
- Y a un probleme, c’est la faute de l’Europe
- On a réussi, c’est grâce à nous

Personne ne sait ce que fait l’Europe alors qu’elle a une part de plus en plus important dans nos vies… et ce ne sont pas les journalistes qui nous montrent que l’Europe choisi la taille des bananes (véridique, vu sur TF1), qui va changer cela….

80. Le lundi 10 mai 2010 à 09:00 par Sylvain

Oula, faute d’orthographe de ma part
mes excuses
-politiques
-choisit

81. Le lundi 10 mai 2010 à 09:23 par JeanVal

Nous allons en savoir plus rapidement, mais il semblerait que l’Europe se dote en se moment même d’un “Trésor Public”. Pour l’instant ça sera une agence, mais une agence qui pourra émettre de la dette adossée à l’ensemble des pays européens.

Enfin une mesure qui a du sens ! Ca fait 2 ans que beaucoup préconisait cette solution.

Cette crise va permettre à l’Europe d’avancer plus vite en 3 mois que depuis Maastricht.

Comble du bonheur la banque centrale européen vient de convenir qu’elle pourrait racheter directement de la dette souveraine (en clair: monétisation de la dette), l’Europe a enfin une vraie banque centrale.

Ce que je ne connais pas, c’est les termes juridiques de cette nouvelle “agence du trésor”. Et s’il va falloir faire voter les parlements nationaux.

Sous la pression, un pas très important vers une union “approfondie” (vers un fédération ?) vient d’être réalisé.

82. Le lundi 10 mai 2010 à 09:28 par Blastm

reparlons en de 2005, tiens…
L’époque ou l’UE a prouvé qu’elle était incapable de seulement réécrire un simple texte; et décidé qu’il fallait imposer la V1 (étonnez-vous que les électeurs la regarde bizarrement après ca)…

Bon courage à une institution qui a montré avec quelle facilité elle bafouait ses propres règles du jeu, et son incapacité a se remettre en question quand elle subissait une simple crise administrative par temps clair, pour trouver des solutions a une crise structurelle un jour de tempête…

Pas que ca me face plaisir plus que ca, mais l’optimisme a ses limites…

83. Le lundi 10 mai 2010 à 10:04 par Thau

Perso, quand j’arrête mon vélo, je ne tombe pas.

Mais bon, on a les métaphores qu’on peut.

Merci à vlfr pour ce lien vers le texte de Védrine.

84. Le lundi 10 mai 2010 à 10:14 par Derek

Ou alors je me présente en 2012.

Oui! Éolas président !

(et par la même occasion on va enfin savoir s’il est de droite ou de gauche ;-))

85. Le lundi 10 mai 2010 à 10:14 par Lalael

Bonjour à tous,

Concernant l’anglais : 2 remarques

- la langue de travail de la CJUE (un des principal acteur d’harmonisation et d’unification du droit de l’Union) est le français.

- même si je suis personnellement très à l’aise avec l’anglais (indispensable quand on est étudiant à l’heure actuelle de toute façon), je refuse de voir l’anglais devenir la seule langue officielle : l’Union étant une Union de droit, il faut utiliser une langue très précise et très riche en terme de vocabulaire juridique, ce que le français et les langues latines (et même l’allemand) sont indéniablement plus que l’anglais.

86. Le lundi 10 mai 2010 à 10:28 par Blastm

@85 “l’Union étant une Union de droit”

l’UE d’aujourd’hui étant la résultante de l’évolution de la Confédération Européenne du Charbon est de l’Acier;
d’aucun pourraient objecter que c’est d’abord une union qui c’est fondée sur des intérêts économiques.. Bref, une union de marchands plus qu’une union de droit..

87. Le lundi 10 mai 2010 à 10:29 par Gigolo et gigolettes

A M. Specq,

j’aime vos interventions car vous connaissez bien les hommes et notre région.

Bray-Dunes, c’est en France (depuis Louis Capet 14 s’entend).

Et elles sont belles et souvent ensoleillées nos côtes du Nord- Pas de Calais, je le dis à l’attention des nombreux philistins peuplant les réseaux.

Bien à vous

88. Le lundi 10 mai 2010 à 10:44 par Erikantoine

@ trekkle “Si c’est pas un problème de langue là, moi je vois pas”

à mon avis, le chauvinisme étriqué et le racisme n’ont pas besoin des langues, n’importe quelle différence fait l’affaire pour cristalliser des ressentiments qui ont, en général, d’autres ressorts comme cause première. Regardez l’Allemagne et la tendresse avec laquelle les Länder de l’ouest considèrent ceux de l’est. Un peu la même que l’Allemagne vis-à-vis de la Grèce actuellement, d’ailleurs…

Mais il est vrai que les langues peuvent servir de prétexte commode aux dominants, en général sur le mode “ils parlent pas (bien) le x, ils ne sont donc pas citoyens / membre de la communauté au même titre que nous”.

Maintenant quand la langue est une “cause” de tension, c’est en général parce qu’une communauté linguistique minoritaire qui n’a pas encore perdu l’usage courant de sa langue réclame le droit de vivre dans cette langue. C’est le reflet d’une domination politique, en général de type coloniale, la langue n’étant qu’un domaine où s’exerce la domination, en même temps que son miroir

Au Canada, si ça va mal, c’est que les francophones réclament l’application du droit: ils vivent dans un pays qui est censé être bilingue. Ce qui n’est pleinement le cas que dans certaines régions du Québec. En même temps, la dynamique fait que les francophones perdent du terrain sur le plan démographique, ce qui renforce la domination politique de l’anglais.

89. Le lundi 10 mai 2010 à 10:59 par CMD94

Cher Maître, je vous rejoints sur votre choix musical.
L’hymne à la Joie originel, celui de Ludwig van Beethoven, est à mon sens plus fort que l’hymne européen tel que l’a arrangé Karajan. Même si le fait que l’UE ait un hymne allemand relève d’un beau symbole.

90. Le lundi 10 mai 2010 à 11:19 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Derek, 84 : si Eolas se présente en 2012, avant de savoir s’il est de droite ou de gauche, on saura tout simplement… qui il est !
A moins qu’il ne vienne masqué aux débats contradictoires.
A propos, que penserait Jeannot, son stagiaire, de cette éventuelle candidature ?
Quant à la comparaison avec la bicyclette : [http://www.youtube.com/watch?v=_iU1NEHWYAc&feature=related[.] Avancez à 4’30 pour gagner du temps.

91. Le lundi 10 mai 2010 à 11:19 par Lalael

@ 86:

J’aime trop les joies de la joute écrite pour ne pas vous répondre : l’Union est bien une Union de droit dans la mesure où elle a été fondée sur les 4 grandes libertés de circulation fondamentales qui sont offertes par le Traité et garanties aux citoyens et à leurs familles par la jurisprudence de la Cour , selon des procédures très précises.
Je considère la CECA comme un embryon de cette Union de droit puisqu’il existait déjà un organe juridictionnel au sein de la CECA.

92. Le lundi 10 mai 2010 à 11:31 par cm2

J’espere voir de mon vivant la création des Etats-Unis d’Europe.
Rêvons, 2076 : 300 ans après les EUA…
“E pluribus unum” ça ressemble à “unie dans la diversité” nan?
J’y crois.

93. Le lundi 10 mai 2010 à 11:42 par politoblog

@ Eolas
Vous êtes complètement à côté de la plaque.
L’Union européenne n’a jamais, oh grand jamais été une Union politique, cela a toujours été une Union économique. Parler d’égoismes nationaux est tout à fait logique. L’Union européenne, particulièrement la zone Euro est un grand marché ouvert dans lequel les Etats sont en concurrence. L’Europe a été fondée sur les Traités CECA et Euratom qui avaient bien évidemment des finalités économiques.
Après les beaux discours de paix, disons que c’étaient de belles guirlandes pour décorer le sapin.
La crise grecque actuelle démontre ;
1°) Les critères du pacte de stabilité ont été déterminé dans une période d’euphorie économique, la bulle Internet 1998/2000. Ce qui a faussé la perception de la réalité des économies européennes. Donc il y a eu bien trop d’admissions dans la zone euro.
2°) Les autorités européennes ont été trop laxistes sur l’application du pacte de stabilité
3°) La Grêce doit sortir de l’Euro. Vous ne trouverez aucun analyste qui vous soutiendra le contraire. Cela permettra à la Grêce de se sauver (dévaluation de sa monnaie donc baisse de la charge de sa dette donc hausse de sa compétitivité à l’export, hausse de son attractivité … etc.). Ex : les anglais ont pu actionner l’arme monétaire pour se relancer dès la survenance de la crise. Ce qui est impossible en Europe, dans une zone avec des situations économiques aussi hétérogènes.
4°) Accroitre les prérogatives de la BCE, lui permettre de monétiser la dette des Etats, comme la FED. Ce serait un 4ème rempart derrière les Etats en cas de crise.
5°) Ce que sanctionne les agences de notation, ce n’est pas le niveau d’endettement de la Grêce ou même de l’Espagne. (Ce que nous expliquent les génies de la presse économique). C’est surtout l’assombrissement de leurs perspectives de croissance économique. Contre ex; Le Japon à un endettement publique qui devrait être supérieur à 201% de son PIB. (CAD qu’il faudrait deux années de production au Japon pour rembourser sa dette). Les agences de notation notent le Japon AA-. Mais le Japon a des ressources, des capacités d’épargne et des perspectives de croissance.
6°) Les allemands ont fait des réformes économiques et des concessions considérables pour se plier au pacte de stabilité. Les autres Etats n’ont pas freiné leur dépenses. Allez leur expliquez maintenant qu’ils doivent se montrer solidaires envers ceux qui ont fait n’importe quoi dans la gestion de leurs finances publiques. Elle a bon dos la solidarité.

94. Le lundi 10 mai 2010 à 11:42 par cm2

@lalael

L’union européenne est avant tout une union économique, cela a été un départ nécessaire, avant d’envisager quoique ce soit de politique, les Etats ont misé sur la libre circulation des marchandises (version améliorée de la CECA), ce n’est que par la suite que sont venues se rajouter les autres libertés fondamentales du marché intérieur. L’union se construit étape par étape : union économique, harmonisation des législations nationales, libre espace de circulation des personnes, libre concurrence, monnaie unique, constitution commune, diplomatie commune…
Tout cela pour dire que ces libertés sont encore très liées à l’union économique, mais qu’il ne dépend que de nous (enfin, sur ce blog la cause est acquise, mais nous européen) d’élargir notre conception de partenariat avec les autres Etats membres, et donnant toujour plus de compétence à l’Union tout en préservant une identité nationale (sans faire allsuion au dernier débat politique).

95. Le lundi 10 mai 2010 à 11:44 par Erikantoine

@ trekkie 74

“Ce qui me fait dire que la meilleure manière d’unifier les gens, c’est de se débrouiller pour qu’ils parlent tous la même langue (comment ? C’est une autre histoire).”

Le comment a déjà été expérimenté au cours des âges. En général, quand cela se fait spontanément, c’est par le brassage urbain de populations déracinées en contact les unes des autres et d’une langue dominante véhiculaire qui tend à devenir la langue véhiculaire de tous.

Quand “on” cherche à unifier ensuite d’en haut un pays / un empire, bref un territoire étendu relevant d’un pouvoir politique plus ou moins centralisé, ça se fait par la contrainte qui vise en général à transformer, par le droit et la coercition, en fait national un fait local: le dialecte du pouvoir doit devenir celui de tous.

L’histoire de France est très emblématique de cette évolution. Ce processus d’imposition du dialecte d’Ile de France est tellement arrivé à son terme que nous autres Français avons tendance à considérer comme évident le lien une langue - une nation et qui plus est, le pouvoir et l’Etat chez nous sont toujours prompts à considérer en outre comme nécessaire le monolinguisme de ses citoyens. Ce qui est savoureux est que l’on déplore ensuite que les Français soient si peu disposés à connaître les langues étrangères…

La France se trouve d’ailleurs en contradiction entre d’une part son monolinguisme républicain traditionnel, et l’inclusion dans l’architecture européenne, je pense notamment à la charte des langues régionales. Promouvoir et préserver les langues régionales n’est pas précisément une tradition française…

96. Le lundi 10 mai 2010 à 12:02 par Wolfram

@ Eolas (réplique au commentaire n° 23):
le soi-disant “IIe Reich” (une appelation guère utilisée en Allemagne, et pour raison : il n’y a point de continuité entre l’Empire Wilhelminien et l’oligarchie nazie) n’a certainement pas bâti sa prospérité sur le colonialisme - contrairement à la France, la Belgique, la Grande-Bretagne, le Portugal et nombre d’autres pays européens. Ce pour une bonne raison : le chancelier Bismarck n’en voulait pas, et tant qu’il restait en fonction, il n’y en avait pas.
Ce n’est qu’après 1890, année de renvoi-démission du “Vieux”, que l’Empire allemand s’est empressé de prendre les dernières miettes qui restaient, notamment ce qui est aujourd’hui Namibia, et des parties du Tansania actuel. Une génération plus tard, la France et la Grande-Bretagne se sont emparés du gateau pour se le partager.

Ceci dit, il convient d’observer que du temps des monarchies, il y avait parfois un esprit européen plus développé qu’on ne veuille le croire, dû aux liens familiaux entre les souverains, qui étaient presque tous enfants, petits-enfants, neveux ou nièces de la reine Victoria. Que ces liens familiaux créent des frottements qui se continuent en guerre des nations, c’est aussi une triste vérité, mais l’échange culturel était probablement autant sinon plus important qu’aujourd’hui. Faites le tour des quartiers fin XIXe, que ce soit à Paris, à Metz ou Strasbourg, à Berlin… il est difficile de voir les différences de style !

Ce n’est pas à un étranger de questionner la Grande Nation si éventuellement justement cette idée de Grande Nation l’empêche de s’investir dans une fédération plus grande, et ainsi se voir remise à une taille juste et toujours respectable, mais plus à la première place du monde…

97. Le lundi 10 mai 2010 à 12:03 par daqwpm

Vous ne faites nullement entendre la 9° de Beethoven, il s’agit d’un minuscule extrait du 4ème mouvement.
Enfin, la partie réarrangée qui sert d’hymne à l’UE (l’Europe n’est pas l’UE) s’appelle l’Hymne à la Joie.
Le poème de Schiller qui a été mis en musique s’appelle lui, l’Ôde à la joie (logique non ? poème -> Ôde ; poème en chanson -> Hymne)

98. Le lundi 10 mai 2010 à 12:22 par daqwpm

PS : Voici un lien vers le VRAI 4° mouvement de la 9°. Pas une version “recopmposée” comme celle que vous avez mise : http://www.deezer.com/listen-496485…
(désolé pour la qualité de son)

99. Le lundi 10 mai 2010 à 13:36 par Al

Bonjour Maître,

lorsque vous évoquez la responsabilité des dirigeants européens, cela comprend-il leur politique de laisser-faire vis-à-vis du monde de la finance (et accessoirement des “méchants” spéculateurs qui se contentent de profiter du laisser-faire) ?

Vous avez sans doute eu connaissance de cas récents de corruption entre des banques majeures (too big to fail) et des Etats occidentaux… Par exemple la belle histoire du Glass-Steagall Act…

Très bonne continuation et bravo à ce blog (et merci d’évoquer Schumann)

100. Le lundi 10 mai 2010 à 14:17 par La belle Europe

C’est une erreur commune et assez touchante de croire que l’Europe CEE-CECA-CE-UE nous a apporté la paix, alors que c’est évidemment l’équilibre de la terreur entre l’URSS et les EU qui nous a imposé cette paix armée.

D’ailleurs, une fois l’empire soviétique effondré, on a pu que déplorer l’incapacité de cette Europe là pour éviter les nouvelles guerres balkaniques des années quatre-vingt dix.

L’Europe communautaire a manqué a toutes ces promesses en matière d’emploi, de croissance, et aujourd’hui de stabilité financière.

Enfin, ce marché intérieur, qui devait nous protéger de la concurrence déloyale, s’est subrepticement transformé en terrain vague de la désindustrialisation européenne par une ouverture suicidaire des frontières européennes à toutes les concurrences mondiales injustes.

Heureusement, l’Europe vit ailleurs que dans ces institutions mortifères. D’abord à travers de magnifiques projets bâtis sur la coopération non supranationale d’Etats libres, comme l’aventure d’Airbus, ensuite grâce au Conseil de l’Europe et son formidable outil juridique qu’est la CESDH et sa Cour à Strasbourg.

Mais surtout, l’Europe, malgré cet échec de plus de 50 ans de cette petite europe mesquine et incompétente de bureaucrates, reste une réalité vivante : celle d’une civilisation, de peuples divers, aux cultures différentes, mais unis dans un même fond civilisationnel gréco-latin. L’Europe, ce sont ces centaines de millions d’Européens conscients d’appartenir à cette richesse humaine, linguistique, historique et culturelle.

Le plus beau représentant de cette Europe intelligente est un pays qui, justement, n’appartient pas à l’europe américanisée de Bruxelles : la Suisse, aux peuples respectueux les uns des autres, attachés à la démocratie directe, ouverts sur le monde, parlant communément plusieurs langues.

101. Le lundi 10 mai 2010 à 14:35 par récap59

En Tchécoslovaquie on a pas eu besoin de faire parler la poudre pour acter l’échec de l’utopie fédérale.

Mais après la fin désastreuse de la fédération yougoslave, comment peut-on encore croire que c’est le fédéralisme qui apporte la paix en Europe ?

Il est temps de se demander pourquoi le fédéralisme, quand il entend gouverner plusieurs nations différentes (je ne parle donc pas de l’Allemagne, des USA ou du Mexique) a échoué partout sauf en Suisse.

Quel est donc le secret de la Suisse ? La démocratie, et même la démocratie directe. Chaque commune est libre de se rattacher à tout moment au canton qui lui plait, d’en changer, ou même d’en créer un nouveau.

Ce n’est pas non plus en Suisse qu’on oserait imposer au peuple un texte qu’il a expressément rejeté dans les urnes.

En Belgique par contre, les nationalistes flamands ne veulent pas entendre parler du respect de la démocratie. Ils refusent qu’une commune de la périphérie bruxelloise, même quand les francophones y sont majoritaires, puissent choisir librement d’être rattachés à la région bruxelloise plutôt qu’à la Flandre.

Ils refusent même de reconnaître les bourgmestres et les échevins élus démocratiquement par les citoyens des communes de la périphérie bruxelloise !

Le fédéralisme belge prend il le chemin de la Tchécoslovaquie ou celui de la Yougoslavie ? Pas celui de la Suisse, en tout cas.

Et le fédéralisme de l’UE, au fait ?

J’entends encore Chirac scander “L’acte unique européen ! L’acte unique européen ! » à chaque coup de matraque qu’il assénait au peuple français.

Je ne me souviens pas avoir entendu un seul europhile prendre la défense du peuple français, ne serait-ce que pour laver l’honneur de l’Europe : « Non ! Pas cela, vous n’avez pas le droit, pas au nom de l’Europe ! “

Qui sait ? Peut-être un simple démenti officiel de Bruxelles, suffisamment solennel, aurait-il suffi pour secourir le peuple français, retenir la main de Chirac ?

Mais quand quelques années plus tard les citoyens ont commencé à rejeter l’Europe dans les urnes, on a vu les europhiles se réveiller, et on a appris, mais trop tard, que l’Europe n’était pour rien dans toutes les souffrances que nous avions endurées en son nom.

Pourquoi ne l’avaient ils pas dit plus tôt, quand il était encore temps, quand le mal n’était pas encore fait ?

Les europhiles me font penser à ces « musulmans modérés » qui disent que la lapidation n’est pas mentionnée dans le coran, mais qui utilisent toujours cet argument pour défendre l’islam contre ses opposants, jamais pour défendre la femme adultère contre ceux qui s’apprêtent à la lapider.

C’est trop facile !

102. Le lundi 10 mai 2010 à 14:57 par robin des wab

Lire les textes rédigés lors de la création des Etats-Unis est un bon exercice pour qui se veute europhile mais aussi eurosceptique : il n’est pas dans la nature humaine de se jeter dans les bras d’un inconnu, mais si une confiance mutuelle existe, tout est envisageable. Nous avons les textes et les institutions (à peu près), il faut maintenant avoir confiance dans l’Europe pour que celle ci progresse.

103. Le lundi 10 mai 2010 à 15:13 par DMonodBroca

@ daqwpm 97

Intéressantes précisions.
Cela dit l’Hymne à la joie (comme d’ailleurs le drapeau bleu avec des étoiles jaunes façon Vierge Marie) a été choisi comme hymne d’abord par le Conseil de l’Europe et seulemnt ensuite par l’U.E. qui adore alimenter ce genre de confusion.

104. Le lundi 10 mai 2010 à 15:17 par Erikantoine

“Ce n’est pas à un étranger de questionner la Grande Nation si éventuellement justement cette idée de Grande Nation l’empêche de s’investir dans une fédération plus grande, et ainsi se voir remise à une taille juste et toujours respectable, mais plus à la première place du monde…”

“La Grande Nation” est un terme qui n’évoque rien pour la plupart des Français, c’est juste une expression ironique que les Allemands emploient pour ridiculiser les rêves de grandeurs français… Par ailleurs, on ne peut pas dire que le gouvernement allemand actuel se soit montré très prêt à remettre en cause au nom de la solidarité européenne certaines obsessions typiquement allemandes… L’esprit de petit coq et de clocher des habitants de ‘la Grande Nation’ n’est pas le seul à poser parfois problème, l’esprit ‘besserwessi’ n’est pas toujours le top de l’ouverture non plus:

http://blog.mondediplo.net/2010-03-…

http://www.fr-online.de/in_und_ausl…

Et l’Allemagne, quoique tard venue, a bien eu un empire et des agissements coloniaux. (témoin la Tsing Tao et la Allgemeine Zeitung de Widhoek). Même s’il est vrai que l’on ne peut guère dire que le Kaiserreich a fondé sa richesse dessus, en tout cas pas exclusivement.

105. Le lundi 10 mai 2010 à 15:46 par kilobug

Ce qui est d’abord à blamer, c’est cette construction de l’euro, avec une BCE “indépendante” (donc en réalité dépendante des marchés financiers et des agences de notation, et non des citoyens), à qui on interdit de prêter aux États. Donc, non seulement la BCE prête aux banques privées à un taux ridiculement bas (1%) qui ensuite reprêtent aux États à des taux bien plus élevé, détournant ainsi de l’argent public (et qu’on ne me parle pas du risque, puisque les États, comme on l’a vu, renflouent les banques en difficulté, ce sont donc les États qui assument le risque au final). Mais en plus, cela rend la BCE incapable de résister à une attaque spéculative comme celle contre la Grèce. Cette décision, gravée dans le marbre des traités, est purement idéologique et néolibérale, paralyse l’Europe, la rend incapble de se défendre ! Tout comme l’interdiction aux restrictions de mouvements de capitaux, y compris vers les pays tiers…

Quand au témolos sur la paix, l’Europe, affiliée dans ses traités fondateurs même à l’OTAN, imposant la course au surarement, n’est en rien un gage de paix. Elle participe à l’occupation de l’Afghanistan, elle n’a rien fait pour empêcher l’invasion de l’Irak, elle maintien son accord d’association avec Israël malgré les crimes de guerre et l’amplification de la colonisation.

Après le Seconde Guerre Mondiale, toutes les nations développées, du Canada au Japon en passant par l’Europe ont compris qu’ils ne pouvaient plus s’affronter directement. Ils s’affrontent donc en Afrique, en Asie ou en Amérique Latine à la place. Et l’Union Européenne n’a rien à voir avec ça.

Oui, l’Europe est un beau rêve. Mais en réalité, ce qu’est l’Europe aujourd’hui, ce n’est plus qu’une coquille vide, qui paralyse les pays européens, des traités carquans, des institutions peu démocratiques et inefficaces, un atlantisme affirmé, … Quand à la solidarité européenne, elle n’est clairement pas dans ces traités qui imposent la concurrence “libre et non faussée” de tous contre tous, institutionnalise le dumping social et fiscal, impose aux pays de saigner leurs peuples sous des plans d’austérité révoltants (comme le FMI l’a fait ailleurs dans le monde), et interdisent toute harmonisation sociale ou fiscale.

L’Europe oui, mais pas celle là !

106. Le lundi 10 mai 2010 à 17:12 par Petruk

Je ne suis pas convaincu que la multiplicité des langues soit un véritable obstacle.
De plus la langue est très chargée émotionnellement et instituer une langue unique nécessiterait une énergie considérable qui serait mieux utilisée ailleurs.

Par ailleurs, la langue d’un espace culturel est le meilleur outil de communication qui soit pour communiquer dans cet espace. Il vaut mieux parler français avec un français et espagnol avec un espagnol. C’est de cette façon qu’on est le mieux compris.

Bien évidemment, il est impossible de maitriser une vingtaine de langues et la maitrise de l’anglais est indispensable. Mais l’usage de l’anglais n’est qu’un pis-aller.

107. Le lundi 10 mai 2010 à 17:50 par Het Masteen

@ la belle europe #100:

L’équilibre de la terreur URSS-USA n’a jamais empêché quelques guerres par procuration dans les zones d’influence tout comme la possession de la bombe atomique n’a jamais empêché les Etats de se faire par ailleurs la guerre (Pakistan-Inde au Cachemire).
Il est assez symptomatique de voir que le seul exemple qui vous vienne à l’esprit soit les guerres balkaniques: des pays qui ne sont justement pas membres de l’Union Européenne; le contre-exemple parfait.

Enfin votre critique de l’Europe supranationale tombe assez mal, alors qu’on assiste depuis ces derniers mois aux conséquences de 10 ans d’europe inter-gouvernementale où chacun a cru pouvoir bénéficier de l’Euro au détriment de son voisin:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dilemm…

Enfin il serait bon d’éviter de parsemer son commentaire des désormais classiques biais de sélection ou de représentativité(http://obouba.over-blog.com/article…).
Et avant de balancer les habituels poncifs, il faut se rappeler que l’ouverture suicidaire des frontières européennes ne l’est pas tant que ça (suicidaire) puisque la balance commerciale de l’UE est excédentaire. Mais je suppose que dire: l’Union Européenne, en tant que 1er exportateur mondial, est l’un des principaux bénéficaires de la mondialisation; ça doit pas être très vendeur politiquement…

108. Le lundi 10 mai 2010 à 17:51 par Jean-ollivier

Je voudrais défendre les gens de la K, qu’on méprise volontiers en tant que non-élus. J’ai eu l’honneur de contribuer à établir et à présenter les positions de la France sur la directive “garanties financières” en langage clair “collateral”. Les débats étaient assez techiques et portaient sur le privilège du banquier ayant reçu des titres en pension. Les positions française (si je crée un privilège au profit d’un créancier spécifique, je spolie les autres car je dévalorise la masse) et anglaise étaient opposées. La position britannique l’a emporté par le talent du rapporteur (un des pontes de l’ISDA, le lobby des produits dérivés) et aussi par l’incompétence et le désintérêt des autorités et des députés français. On était en pleine cohabitation Jospin-Chirac, tirant à hue et à dia, (peu importe lequel tire à hue et lequel tire à dia, le résultat est que rien n’avance); quant aux députés, ils ne s’intéressaient qu’à l’interdiction des rave-parties. Alors que c’était le droit de la faillite qui risquait de s’effondrer sous les coups de boutoir des spécialistes des “repurchase agreeements” (repo, en version française : réméré, à peu près) et autres. Nous étions effondrés de constater que c’était le REPER (représentant permanent) non élu, qui devait définir la position de la France. Mais la responsabilité en revient aux élus, qui ne se sont pas montrés à la hauteur de leur tâche.
Ironie, en ce jour de l’Europe : je me dois de faire exception pour Mme Bérès, celle-là même qui a voté pour des raisons électorales contre le projet de Constitution européenne qu’elle avait rédigée, et pour qui je n’ai guère d’estime politique ; elle a montré sur d’autres dossiers tout aussi techniques, (les systèmes de livraison règlement) une capacité à comprendre les enjeux, une force de travail et une implication personnelle trop rares pour ne pas être saluées.

109. Le lundi 10 mai 2010 à 17:52 par Syllogisme

Le drapeau européen aux côtés du drapeau espagnol, hier la journée de l’Europe !
Quid aujourd’hui de cette solidarité de fait si chère aux pères fondateurs ?
“L’Europe, un géant économique mais un nain politique”. L’Europe devrait parler d’une voix unique mais elle est trop souvent divisée notamment en ce qui concerne la politique étrangère (la question de l’accueil des ex-détenus de Guantanamo n’est qu’un exemple).
La solidarité entre les Nations était à la base du grand projet qu’est l’Europe. Or aujourd’hui, la crise grecque, l’absence de solidarité energétique révélée lors du conflit gazier russo-ukrainien laissent perplexes les européens les plus convaincus…
l’Europe demeure une belle idée, aussi souhaitons que des dirigeants courageux lui permettent d’exister…

110. Le lundi 10 mai 2010 à 18:21 par Expat

@Eolas sous 34:
Ce n’est pas en France ou en Angleterre qu’on verrait des ministres (dont le premier) non élus au suffrage universel.

En Angleterre, je ne sais pas, mais au Royaume-Uni, les ministres (à commencer par le premier), sont généralement élus au suffrage universel. Ils sont tous MP’s, sauf:
- dans la période de quelques semaines qui s’est achevée jeudi dernier, où il y avait des ministres (expédiant les affaires courantes) mais plus de MP’s,
- en ce moment, où certains des (encore) ministres ont (déjà) perdu leur siège au Parlement, avant de perdre officiellement leur portefeuille,
- et dans les rares cas où ils sont membres de la Maison des Lords (ex: Lord Mandelson, Lord Adonis).
Ce dernier cas, relativement rare (le dernier Premier Ministre non MP date de 1902) est le seul cas où ils ne seraient pas élus. Et le fait que les ministres ne soient pas (forcément) élus en France choque beaucoup nos amis britanniques qui se demandent d’où ils tirent leur légitimité, et cela donne un peu de travail à cet expat-ci pour leur expliquer qu’il peut y avoir d’autres sources de légitimité que le suffrage universel, et que le fait d’avoir été élu au titre d’une circonscription ne donne pas nécessairement légitimité à assumer un portefeuille ministériel.

111. Le lundi 10 mai 2010 à 19:10 par Térence

Printemps des peuples !

L’UE, enfin la chute, il suffisait d’attendre.

Ce masdodonte aveugle et sans pertinence politique, gangréné par les lobbies, cette horreur administrative aux mains de tristes commissaires n’ayant que mépris pour la parole des peuples, cette erreur politique manifeste menée par la main de fer de l’économisme le plus tarte, commence à s’effondrer.

Bientôt la sortie de l’euro, puis viendra celle de Lisbonne, puis la fin de la superstructure, le “mécano” institutionnel à terre, et enfin le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes !

Rester encore assis au bord du fleuve… L’Arno, fortuna, Virtù, la politique enfin, et les pisse-froid européens au placard, puis à la lanterne… toujours au bord du fleuve…

;-)

112. Le lundi 10 mai 2010 à 19:13 par Petrus

Pour se changer les idées:

http://www.dailymotion.com/video/xd…

113. Le lundi 10 mai 2010 à 19:17 par Al

@Térence

Bonjour Térence, connaissez-vous la différence entre un blog d’avocat et un stade ?

Sinon, merci pour cet effort de style…
C’est un slam ? Pouvez-vous le chanter devant votre webcam et nous envoyer un lien vidéo ?

Merci d’avance.

114. Le lundi 10 mai 2010 à 19:28 par Térence

@ AL, 113

“Merci d’avance.”

Il est, il me semble, assez hasardeux de venir parler de style quand l’on emploie des expressions comme “merci d’avance”, non ?

115. Le lundi 10 mai 2010 à 19:32 par Al

Non.

Salutations.

116. Le lundi 10 mai 2010 à 20:09 par frdricb59

Bien sûr nous voulons l’Europe.

Mais laquelle ?

Celle des spéculateurs ou celle des peuples ?

117. Le lundi 10 mai 2010 à 20:19 par Iskendor

Voilà une belle déclaration d’intention.

Seulement de l’intention aux actes, il y a un pas et dans ce cas, le pas, il doit se faire au dessus d’un gouffre de plusieurs années lumière de large.

Le fait est que l’Europe n’a existé, dans un premier temps, qu’en tant que pendant au Pacte de Varsovie et ne s’est dotée d’aucune structure politique digne de ce nom.

Ce n’est pas la perspective de l’amitié entre les peuples qui a créé l’Europe, c’est la peur du Rouge.

Cette Europe, quelle est-elle devenue aujourd’hui. Un rassemblement de pays aux économies antagonistes, dominé par la philosophie anglo-saxonne de stabilité de la monnaie, d’ouverture des frontières et de compétition fiscale interne.

Oui, l’Europe est unique, c’est la seule “nation” qui réussit l’exploit de ne rien défendre de son économie et de la livrer en pâture à qui veut bien se servir.

On nous explique, la bouche en coeur que l’inflation, c’est le mal, qu’il ne faut surtout pas protéger son industrie aux frontières et laisser faire le marché et que seule des budgets équilibrés permettent un fonctionnement sain de la société.

Oui, mais voilà, pendant ce temps :
- les Etats-Unis font tourner la planche à billets pour financer leurs déficits, et protègent leur économie en imposant pour tout gros marché la présence d’une usine sur le territoire national. Mieux, ils rédigent et font rédiger les cahiers des charge de leur économie pour qu’il soit très dur pour une entreprise étrangère de s’implanter facilement.
- le Brésil ne laisse sortir que très difficilement l’argent du pays à tel point que les sociétés sont obligées de faire des montages épiques. Le cas classique pour un producteur de soja est, par exemple de passer par une société Off-Shore aux Bermudes, puis d’acheter depuis cette société les produits nécessaires à son fonctionnement.
- et ces deux là ne sont que des enfants de chœur comparés à la Chine qui, outre la sous-évaluation de sa monnaie a mis en place deux contraintes pour toute entreprise qui veut produire en Chine : Obligation de réaliser une Joint Venture avec une entreprise chinois, transfert de technologies systématique. Mais comme il n’y a pas de petit profit, la filiale chinoise ne pourra même pas reverser les redevances de marque et autres management fees à sa maison mère, puisque pour sortir une somme d’argent de Chine, il faut l’autorisation de la banque centrale, autorisation qui bien sûr se perd dans les méandres de la bureaucratie chinoise.

Après, on vient nous expliquer, avec un grand œil humide, que c’est la mondialisation et qu’il faut accepter que les moins performants soient éjectés. Et pendant ce temps là, nos industries délocalisent les unes après les autres. En ce moment, depuis 2007 à peu près, c’est toute l’industrie de la chimie, une des meilleures au monde, qui disparait en Chine.

Comme si ça ne suffisait pas, les entreprises intermédiaires sont pillées par des fonds de pension peu scrupuleux. J’ai vu, lors d’un contrôle, une entreprise de niche, gérée par un fonds anglais, qui alignait 20-25% de résultat avant impôt. Elle ne réalisait aucun investissement, aucun (plutôt que changer une cuve à 10 000 €, on préférait y aller à coups de petites soudures), employait des intérimaires et ne pratiquait aucune augmentation de salaire, même pas de ses cadres.

Une fois bien pressurée, cette entreprise sera revendue à un gogo, bilan en main, et fermera dans les 2 ans.

En termes fiscaux des accords lient tous les états membres. Ils ont entre autres signé des conventions fiscales internationales qui régissent la répartition des impôts et organisent l’échange d’informations.

Seulement voilà, entre le sandwich hollandais et certains états, ils se reconnaîtront, qui perdent toutes, TOUTES, les demandes d’assistance internationale, la prime va au moins disant.

Résultat, on transfère allègrement les bénéfices sur les entreprises implantées dans les paradis fiscaux (oui, oui, en Europe) et on nous explique que la filiale/maison mère française est en déficit chronique parce que, vous comprenez, en France, il y a vraiment, vraiment trop de charges, trop de lourdeur administrative, que c’est vraiment, vraiment le pays le plus pourri du monde.

En plus, on voit la BCE ramener sa gueule enfarinée pour nous expliquer que, monétiser la dette, non,non, non, ce n’est pas bien du tout.
C’est marrant, ça ne lui pose pas de problèmes de créer de l’inflation pour goinfrer les banques.

A mais oui, suis-je bête, le nord de l’Europe (enfin l’île au nord-ouest au moins) vit et s’engraisse avec les transactions financières.
L’industrie allemande se contrefout du prix de vente, elle est sur le marché des machines outils et des produits de luxe essentiellement et une monnaie forte signifie des importations à faible coût.
Quant aux nations industrielles latines (les deux pays concernés se reconnaitront) qui ont besoin d’une monnaie fluctuante pour assurer leur compétitivité sans mettre le pays à feu et à sang, on les laisse crever la gueule ouverte pour venir, après coup, leur faire la morale sur leurs déficits et, d’ici peu, leur prêter de l’argent à 5%/an.

Ah, la belle construction européenne que voilà.

118. Le lundi 10 mai 2010 à 21:39 par La teigne

Aux bons vieux temps de la Grèce antique, les capitaines de navire qui, en période de guerre, faisaient attendre leurs bâtiments, chargés de vivres, en haute mer, dans l’attente que les prix montent à terre, étaient, une fois attrapés, pendus à l’entrée du port, pour donner à réfléchir à ceux qui auraient voulu suivre leur exemple.

A bon entendeur…

119. Le lundi 10 mai 2010 à 21:51 par unagi

Le « problème » en question est double. Ou plutôt il est en toute généralité celui du sur-endettement global, et spécifiquement celui de la façon dont la zone euro est armée, ou plutôt désarmée, pour y faire face. Tous ceux qui s’obstinaient à soutenir le caractère indépassable des traités européens et leur magnifique résistance à la crise quand on leur expliquait qu’ils étaient voués à partir en lambeaux ont l’air fin. Car dans le meilleur des cas le traité, déjà à l’état de guipure, va finir à la poubelle – à tout prendre le lieu où il s’en tirerait avec le moindre déshonneur.

Dès les années 1990, les économistes hétérodoxes expliquaient qu’à l’inverse de l’indigente théorie standard qui n’y voit qu’un commode instrument des échanges, la monnaie est un rapport social, inscrit dans des formes institutionnelles et engageant des forces de nature profondément politique. Ils en déduisaient la non-viabilité de long terme d’une construction monétaire qui n’est pas adossée à une communauté politique constituée comme telle 2 (ce que la présente Europe n’est en aucun cas), par défaut rédhibitoire des mécanismes politiques qui doivent inévitablement être activés pour accommoder une crise violente – événement sur lequel un projet de long terme saurait difficilement faire l’impasse, spécialement dans l’univers d’instabilité chronique de la libéralisation financière. Les ravis européistes commencent à s’en apercevoir, malheureusement un peu tard. Car voilà le fâcheux aléa matérialisé…
http://blog.mondediplo.net/2010-05-…

120. Le lundi 10 mai 2010 à 21:55 par unagi

Même source

Les États-Unis n’ont pas eu de difficulté notoire à absorber le défaut de la municipalité de New York dans les années 1970 ou le défaut du comté d’Orange dans les années 1990. Les arguments d’échelle ne changent rien à l’affaire. Si un état entier venait à faire défaut (hypothèse rien moins que fantaisiste d’ailleurs), le gouvernement fédéral viendrait à sa rescousse sans tergiverser bien longtemps. Et en mettant sur la table ce qu’il faut sans délai.

Les médias étant strictement incapables de cette vigilance élémentaire en quoi consistent le travail d’archives et la remise des directeurs attitrés de l’opinion publique face à leurs propos du passé, on rêverait de la machine à remonter le temps qui nous ramènerait en 2005 et nous ferait entendre à nouveau les promesses de prospérité éternelle (et aussi d’impossibilité de toute alternative). À défaut d’un chronoscaphe adéquatement bricolé on se contentera de l’éloquente démonstration présente, offerte par une construction monétaire dépourvue de tout mécanisme politique permettant d’accommoder les tensions économiques et ne disposant plus du moindre degré de liberté – à part celui, bientôt inévitable, d’envoyer valser le traité pour le réécrire de fond en comble. Rigide absolument, l’union économique et monétaire n’a que le choix de rompre ou de voir ses règles bafouées – mais avec quel effet sur l’opinion financière…

121. Le lundi 10 mai 2010 à 23:03 par fao

Je suis trilingue, français, anglais, allemand, de nationalité française et je vis, travaille en Allemagne depuis plus de 2 ans après avoir vécu 2 ans en Hollande.

Mais je ne comprends pas vos alléluias à l’Europe telle qu’elle.
D’ailleurs en Allemagne, malgré tous leurs mérites, ils ont surtout assez habilement tiré avantage de leur prises de positions économiques et fiscales.

C’est pas un problème de foi dans une entité, serait elle européenne, mais de mécanismes économiques, aucune foi ou prosternation n’est utile dans ce cas.

Si je suis en Allemagne, ça n’est pas par une sorte de prosternation, mais parce que j’y ai trouvé le moyen d’y gagner un revenu dans de bonnes conditions.

Chose qui m’était devenue difficile en France pour toutes sortes de raisons.

122. Le mardi 11 mai 2010 à 00:14 par Monsieur Dessis

Maître, je ne ris plus!

123. Le mardi 11 mai 2010 à 02:58 par Papyboomer

Pour remettre le citoyen-électeur-contribuable au centre de l’UE, et d’autres dans la réalité…. Cher Maître…

0510esc-bse
¥o¥ Msg Papyboomers à Elysée, UE, USA et à nos forces vives
Le président français Jacques Chirac a décidé de faire du 10 mai la Journée commémorative de l’abolition de l’esclavage en métropole. Cette date correspond à l’adoption par le Parlement, le 10 mai 2001, de la loi Taubira ‘reconnaissant la traite négrière transatlantique et l’esclavage’.
1> Les Papyboomers de France et de Navarre, propose d’associer à cette traite, l’esclavage de ceux, qui n’ayant pas d’argent de poche, n’ont pu gagner 20% en Bourse ce Lundi 10 Mai 2010. Le palmarès: Société Générale +23,99% à 40,60 € // AXA +21,87% à 14,40 € // BNP Paribas +20,90% à 53,1 € // Crédit Agricole +17.22% à 10,62 € // Natixis +16,99% à 3,73 €.
2> Après le coup de folie à Wall Street, le 6 mai 2010, qui en 10 minutes, a fait plongé l’indice Dow Jones de près de 1.000 points, soit près de 9%, provoquant un vent de panique parmi les investisseurs, et le rebond, ce Lundi 10 Mai, de + 9,66% du CAC40 à 3.720,29 points, les Papyboomers demandent: A) que l’usage des algorithmes des ordinateurs ne puissent pas faire dévier les indices phares des Bourses de plus de 2%, sauf à être certifié par un accord humain. B) Pour la France, nous demandons l’ouverture d’une enquête parlementaire pour connaître l’identité des gagnants et savoir s’ils paient leur impôt sur le revenu en France.
3> Gestionnairement vôtre. Toumaï ¥

124. Le mardi 11 mai 2010 à 07:20 par NaOH

Maître,

Permettez-moi de vous préférer, et de beaucoup, en juriste. La solidarité dans la concurrence de tous contre tous, c’est assez joli, d’un point de vue rhétorique (c’est implicite dans votre billet). Soit !
Il conviendrait quand même de réaliser que l’Europe est une construction économique ordo-libérale et rien de plus, pour l’instant. Que Robert Schuman est issu du Comité des Forges (l’ancêtre du Medef et qui avait beaucoup à voir avec l’étrange défaite, comme l’avait déjà compris Marc Bloch). Et je préfère ne pas m’exprimer sur votre commentaire 51…

Ecoutez ou lisez ceci : http://jaidulouperunepisode.org/006…
Vous verrez que les “réformes”, dont celles de la Justice qu’il vous arrive de dénoncer, sont très cohérentes dans leurs objectifs avec l’esprit de la construction européenne, même si elles sont parfois bâclées dans les détails (c’est normal, puisqu’elles sont le résultat d’un Etat-entreprise qui ne vise que la rentabilité économique).

Amitiés

125. Le mardi 11 mai 2010 à 08:11 par didier specq

Ceci dit l’Europe institutionnelle actuelle vient de progresser puisque l’orthodoxie budgétaire (depuis vingt ans) de la banque centrale européenne vient de sauter en venant au secours de la Grèce et en achetant une partie de ses dettes (dont en faisant marcher la planche à billets). Trichet vient de manger son chapeau.

Encore vingt ans et on passera peut-être en Europe au protectionnisme différencié et à la protection de nos capacités de production face à ceux qui ne respectent vraiment pas les mêmes règles du jeu (économiques, fiscales, sociales, environnementales) que nous…

126. Le mardi 11 mai 2010 à 08:46 par RB

Enfin, le plus les citoyens payent, le moins ils sont citoyens, entre l’abstention et les réformes des institutions… C’est quand même paradoxal.

127. Le mardi 11 mai 2010 à 09:38 par Erikantoine

commentaire 124:
“Que Robert Schuman est issu du Comité des Forges (l’ancêtre du Medef et qui avait beaucoup à voir avec l’étrange défaite, comme l’avait déjà compris Marc Bloch)”
On pourrait ajouter “qui a voté en son temps les pleins pouvoirs à Pétain”. Tout le monde va me tomber dessus en disant que c’est de très mauvais goût et qu’il était pas le seul (c’est vrai, ils étaient 598). Mais bon, c’est juste un acte de sa vie public, c’est pas une maîtresse ou un vice caché. Et je ne vois pas que cela soit rappelé aussi souvent que d’autres de ses exploits.

Dans la même veine hagiographique, on peut rappeler que Jean Monnet a fait fortune grâce (j’ai pas dit dans, j’ai dit grâce) au trafic d’alcool des mafias durant la prohibition aux EU.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_M…

128. Le mardi 11 mai 2010 à 10:33 par Yann

@ Wolfram

Mein sehr geheerte Freund,

Vous dites “Grande Nation” ? Moi, je réponds Kaiserreich, Sonderweg et Weltmacht. Vous voyez que l’arrogance est un tort bien partagé en Europe (mais je vois difficilement comment il pourrait en être autrement s’agissant de nations toutes légitimement fières d’un passé prestigieux (enfin, plus ou moins).

Je n’ai pas l’impression non plus que la parenté du Kaiser, du Tsar et de l’Empereur des Indes ait beaucoup contribué à éviter la guerre de 1914.

Enfin, je trouve que vous auriez pu trouver d’autres comparaisons architecturales que Metz, Strasbourg et Berlin. C’est du même goût que de vanter la superbe harmonie architecturale des années 1950 de Pankow à Vladivostok en passant par Sofia…

129. Le mardi 11 mai 2010 à 10:44 par cm2

L’Europe c’est avant tout, et peut-être même seulement, les quatre (cinq avec les capitaux) libertés de circulation. Ce qu’il y autour, c’est ce que l’on veut bien lui mettre sur le dos, mais dont elle n’est pas responsable. Les exemples antieuropéens relevés dans les commentaires sont parfois pertinent, mais comment en arriver à pouvoir envisager une chute de l’Union européenne. Il n’est pas un espace régional international au monde regroupant autant d’Etats, où les marchandises circulent librement, où la monnaie est la même, où il est possible d’exercer sa profession dans n’importe quel pays, où une Cour de justice veille au respect du droit et à l’harmonisation des législations nationales. Tout cela existe seulement dans l’UE.
Comment envisager que la France puisse faire le poids à elle seule (économique, diplomatique, militaire, culturel…) face au monde actuel?
Cela a pris plus de 60 ans pour en arriver là, et j’immagine qu’en 1957, si on avait dit aux français que la lituanie serait membre un jour, et qu’un tchèque venant travailler en France aurait droit aux mêmes traitement qu’un ressortissant national, et tout ça dans la même monnaie il aurait plus volontiers cru à ce que l’homme marchasse un jour sur la Lune…
Alors soyons patients en enthousiastes.

130. Le mardi 11 mai 2010 à 10:46 par cm1

commentaires pertinentS.
Je rétrograde d’une classe.

131. Le mardi 11 mai 2010 à 11:07 par aqva

Petit HS:

127:
Vous oubliez deux choses.

D’une part “l’étrange défaite” est un témoignage, certes très intéressant et qui a raison sur plusieurs points (comme la différence de vitesse entre les deux armées que tout le monde constate à n’importe quel grade). Mais on ne peut en aucun cas considérer ce livre comme une étude historique, la recherche a beaucoup progressé depuis et on est loin des théories du complot abordées à la fin du livre.

D’autre part vous oubliez que Pétain était très populaire en 1940, parmi les anciens combattants en particulier, c’était le héros qui avait sauvé la France pendant la première guerre mondiale. A ce titre c’est quelqu’un dont le patriotisme et le dévouement à la nation étaient impossible à remettre en question.
Par ailleurs il n’a annoncé le début de la collaboration que plus tard à Montoire, quand on lui vote les pleins pouvoirs sont programme consiste uniquement à mettre fin à la guerre, ce qui n’est pas totalement déraisonnable quand l’ennemi est sur le sol national et qu’on a plus d’armée pour le mettre dehors, ni d’allié très vaillant. Le vichy de laval et darnand est apparu encore beaucoup plus tard dans la guerre.

A ce titre je ne pense pas qu’on puisse en vouloir à Schuman d’avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain. A moins de croire qu’il était haruspice à ses heures perdues.

Revenons en à l’Europe:
Malheureusement je crains que l’Europe n’aie pas garanti la paix. Ce qui a fait la paix en Europe c’est le déclin des puissances européennes qui en a fait des vassaux des USA. Les américains n’avaient aucune envie de voir leurs alliés se battre en eux et jouer le jeu des soviétiques, ils ont donc tout fait pour favoriser la statu quo et avaient les moyens d’imposer leur volonté.
Ajoutons à cela la généralisation de l’arme nucléaire, et l’abandon de toute ambition d’envergure.

A propos de la CED n’oublions pas qu’elle devait être inféodée à l’OTAN et elle aurait mis notre industrie d’armement et nos armées sous les ordres de washington. Point de défense européenne indépendante hélas… Aujourd’hui les européens ont plus que jamais mis leur défense entre les mains US, on est pas du tout sur la voie d’une europe autonomne, surtout pas avec l’UE actuelle.

132. Le mardi 11 mai 2010 à 11:30 par Simplet

Je n’ai rien contre le fait que la BCE puisse racheter la dette des états, et éventuellement faire tourner la planche à billets si cette dette est pourrie. Ca place l’euro dans une situation un peu moins déséquilibrée par rapport au dollar.

Cela dit: Depuis des années on nous serinait que les traités ne permettaient pas ce type de bricolage monétaire. Et puis là, quelques discussions entre chefs d’Etat et miraculeusement ça devient possible.

Que s’est il donc passé?

On a renégocié les traités?
C’était possible mais on nous mentait?
On s’est assis sur les traités comme on s’est assis sur les referendums français et irlandais ?

133. Le mardi 11 mai 2010 à 11:33 par Lili

à ce que l’homme marchasse un jour sur la Lune”
Marchât. Prépa.
””et j’immagine qu’en 1957…”
J’imagine.Maternelle section grands.
“si on avait dit aux français que la lituanie serait membre un jour”
Lituanie.Maternelle moyens-grands.
“aurait droit aux mêmes traitement “
Mêmes traitements.Maternelle moyens.
“on avait dit aux français “
Français.Maternelle section petits.

J’arrête là, il n’y a plus de place en crèche.

134. Le mardi 11 mai 2010 à 12:15 par cm2 en retenue

@ Lili

Excusez moi d’avoir tapé (trop) rapidement, j’aurais du me relire 2 fois. Pas eu la motivation.

Soit vous êtes professeur d’orthographe, soit vous êtes flic , soit vous êtes tout simplement rancunio-stricto-rigide (allez regarder dans votre dictionnaire ce que cela signifie si vous l’ignorez). Dans tous les cas bon courage si vous entreprenez de corriger tous les posts ici publiés avec la même, mais néanmoins humoristique, rigueur

A part une ortographe déplorable que pensez vous de mes posts, autrement dit de leur fond et non de leur forme?

Bien à vous.

135. Le mardi 11 mai 2010 à 12:19 par Bovary

Jour de l’Europe : le dernier ?

voir sur http://diogenejunior.unblog.fr

136. Le mardi 11 mai 2010 à 12:43 par robindeswab

Vive Eurojust.
Vive le MAE.
Vive Europol.
Sur le blog d’un avocat, personne n’a encore loué les énormes progès réalisés en matière de coopération judiciaire au niveau européen.
Et les droits de la défense consacrés par la CESDH (Conseil de l’Europe donc hors UE), repris dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE (pas d’effet direct), dont la CJCE se servait souvent pour sanctionner les Etats membres et qui fait maintenant partie du bloc de constitutionnalité de Lisbonne? Le raisonnement des juges de Luxembourg est un symbole fort, ce sont eux qui, dans un droit où seules les 4 libertés fondamentales étaient protégées, ont imposé un développement des autres libertés fondamentales, dont les droits de la défense, la condamnation de la torture et des actes de barbaries etc… dans la jurisprudence communautaire et par conséquent dans les législations nationales!

L’Union européenne est aussi au service et garante de la justice sur l’ensemble des territoires des Etats membres. Et je ne pense pas m’avancer trop loin si je dis qu’elle remplit de manière fort pertinent ce rôle qui lui est assigné par les textes de droit primaire.

137. Le mardi 11 mai 2010 à 13:06 par NaOH

@didier specq (125)

Il existe des règles fiscales et sociales européennes ? Vous en savez, des choses…
Pourriez-vous nous en dire plus sur cette question ?

138. Le mardi 11 mai 2010 à 13:33 par Solaris

Bonjour,

Il est à noter - en ce surlendemain de “Journée de l’Europe” - que le traité de modification du traité de Lisbonne de 2007 n’entérine en aucun cas les symboles de l’Union européenne : le drapeau et l’hymne notamment. Seulement 16 États sur 27 ont affiché et affirmé leur attachement aux symboles de l’Union -la France n’en fait pas partie.

Bonne journée.

139. Le mardi 11 mai 2010 à 14:08 par robindeswab

@ NaOH

Sur la fiscalité : http://europa.eu/legislation_summar…

Sur les règles sociales, comme l’égalité homme/femme, par exemple :
http://europa.eu/legislation_summar…

Et tout ça est en bonne voie de développement grâce au renforcement des compétences des institutions communautaires par le Traité de Lisbonne, que le gouvernement a eu la bonne idée (fait rare) de na pas re-faire passer par voie réferundaire.

Bonne lecture!

140. Le mardi 11 mai 2010 à 14:08 par récap59

Il existe des règles fiscales européennes, qui interdisent par exemple de diminuer la TVA, c’est à dire l’impôt indirect dégressif, qui frappe les pauvres plus durement que les riches.

C’est ainsi que le gouvernement français s’est battu des années pour obtenir l’autorisation de baisser la TVA sur la restauration.

Par contre les états peuvent baisser autant qu’ils veulent les impôts directs progressifs qui frappent, ou plutôt qui frappaient, les citoyens en proportion de leurs facultés.

Pour cela, nulle autorisation à demander à l’UE.

141. Le mardi 11 mai 2010 à 15:18 par toots

J’arrive après la bataille, encore.

Votre métaphore sur l’europe et la bicyclette ça me fait penser à une devise des shadocks, “c’est à force d’échouer qu’on finit par réussir”.

La volonté de créer un espace fédéral européen est malheureusement ce qui aveugle les convaincu. Je crois savoir d’autre part que vous appréciez à diverses raisons le fédéralisme américain.

Sauf que, et c’est une différence de taille, alors même que la révolution américaine était motivée en premier lieu par l’émancipation coloniale afin de créer un espace de libre commerce entre les différentes colonies, les rédacteurs de la constitution américaine ont eu le bon goût de ne pas instaurer le libre-échangisme comme dogme fondateur.

Par exemple, le courrier est fédéralisé et personne ne va penser à imposer sa privatisation au nom de je-ne-sais qu’elle dogme économique.

Pour finir avec les spéculateurs, il est intéressant de constater qu’un pays plus endetté que la Grèce, le Japon, est à l’abri des influences neo-libérales absurdes des spéculateurs (car c’est bien cela), pour la simple raison que sa dette est détenue par ses citoyens.

Voir ce lien

Bref, après 2005, ptet il est temps de considérer que quelque chose ne marche pas dans le principe même de la construction européenne.

142. Le mardi 11 mai 2010 à 17:08 par Térence

Résistance et dissidence contre totalitarisme en costume croisé :

http://www.youtube.com/watch?v=js40…

Un must !

143. Le mardi 11 mai 2010 à 17:26 par Olso

Réponse à la réponse “il faudrait une langue officielle” au commentaire #54

Oui, adoptons comme langue commune la langue anglaise,
ensuite prenons une monnaie plus solide, le dollar,
comme organisation militaire, l’OTAN,
comme drapeau, la bannière étoilée … Il manque encore 38 étoiles à la nôtre
plus que 23 pays à intégrer pour atteindre les 50 états, encore un petit effort …

On parle bien des Etats-Unis, n’est-ce pas ? d’Amérique ou d’Europe, quelle différence ?!
Combien de troupes supplémentaires doit-on envoyer en Afghanistan, d’ailleurs ?

Mais maintenant que le Rideau de fer est tombé et que l’URSS s’est écroulée, contre qui se bat-on ?
Ah oui, la Chine ! Et surtout le terrorisme islamique. Heureusement que le 11 septembre 2001 est arrivé, on a trouvé de nouveaux ennemis.

144. Le mardi 11 mai 2010 à 19:02 par Krokodilo

Suite au commentaire d’Olso, et sans préjuger de la question politique, je trouve moins évident que le maître des lieux l’anglais langue officielle de l’Union, pour la simple raison que ce serait l’abandon d’une certaine ambition européenne d’égalité des peuples. Car nous aurions d’une part des citoyens obligés de consacrer au moins 3000 heures à l’apprentissage de l’anglais (davantage si l’on en juge par certaines déclarations de grandes écoles se réclamant d’un niveau toujours plus élevé et le réclamant aux lycées), et de l’autre des natifs libres de consacrer ce différentiel de temps et de cerveau à leurs études ou à maintenir un avantage personnel (en s’initiant au chinois, par exemple), tandis que leur pays bénéficierait d’avantages économiques, scientifiques et politiques toujours plus grands, par des mécanismes que les médias passent volontiers sous silence, ne serait-ce que l’immense business des langues - et encore n’est-ce qu’un à côté. Ce serait entériner l’Europe à deux vitesses, l’Europe de l’injustice.

145. Le mardi 11 mai 2010 à 20:00 par William

Si on fait des statistiques au niveau européen, il me semble que l’allemand est la langue nationale la plus parlée : Allemagne + Autriche + Suisse (OK, hors EU …) + Belgique (p’tit bout !), ça doit faire pas loin de 100 millions, non ?

146. Le mardi 11 mai 2010 à 20:07 par Erlikhan

Maître Eolas, qui fait pourtant preuve d’une grande rigueur concernant la Justice semble perdre ses moyens en prononçant les mots “Europe” et ” Union Européenne”.
Sa Sainte Europe a lamentablement échoué à se protéger contre les puissances de l’argent, qui seules aujourd’hui détiennent le véritable pouvoir, mais les simples citoyens seraient coupables de ne pas assez faire d’effort pour construire l’Europe ? Combien de temps les gens comme lui vont-ils reprocher aux français d’avoir voté Non en 2005 ?
Oui, les gens comme lui, pour qui toute critique du système financier est méprisable, toute critique de l’UE inconcevable.
Les dirigeants politiques et économiques sont responsables de la crise actuelle. Pas les citoyens, qu’ils soient nonistes ou ouitistes d’ailleurs !

147. Le mercredi 12 mai 2010 à 09:53 par biarnes

Il y a 70 ans la France s’effondrait, sur la Meuse en particulier.

Personne n’a parlé de ces moments tragiques.

C’est assez lamentable.

148. Le mercredi 12 mai 2010 à 12:30 par Stephane

‘Il y a 70 ans la France s’effondrait, sur la Meuse en particulier.
Personne n’a parlé de ces moments tragiques.
C’est assez lamentable.’
Ce qui est lamentable c’est de pleurer sur un passe ou on etait pas ne, ou nos parents n’etaient pas nes, plutot que de se pencher sur l’avenir.
Non l’histoire n’est pas la pour nous apprendre a ne pas recommencer les memes conneries, au contraire je trouve mais plutot pour nous enfoncer dedans.
Je ne dois rien a Rachid parce que mon grand pere maternel a fait l’Algerie, tout comme Vladimir ne me doit rien parce son grand pere a envoye en camp de reeducation mon grand pere paternel alors ‘noble’ et gros proprietaire terrien.
Bref appliquons notre intelligence au present plutot que notre memoire au passe.
Pas besoin de 2000 ans d’histoire pour savoir que taper sur son voisin est une idee stupide, vu que ca veut aussi dire que son voisin peut vous taper dessus.

149. Le jeudi 13 mai 2010 à 15:27 par Tom

“Jeanne d’Arc ? Si cette déplorable pucelle était restée dans sa prairie, un royaume franco-anglais serait né, un royaume invincible qui aurait tenu l’Europe en paix. Ah, les femmes !” (Aristide Briand)

150. Le vendredi 14 mai 2010 à 10:24 par Biarnes

A Stephane,

si vous conduisez sans rétroviseur vous risquez des ennuis.

Courage, les blindés arrivent toujours là où on ne les attend pas.

151. Le vendredi 14 mai 2010 à 12:51 par fao

Le fait est que l’Europe actuelle est une construction de juristes, et non pas politique ou économique, d’où le malaise croissant provenant de cette illusion légaliste.

Le retour du réel est souvent violent, tout comme la politique forcée de coller au réel.

Nécessité faisant loi, il y a de fortes de chances pour que pas après pas,
les souverainetés s’assoient allègrement sur le château de carte légaliste de la construction européenne, d’ailleurs ca a commencé et ca n’est probablement pas terminé…

152. Le vendredi 14 mai 2010 à 14:24 par Térence

@ fao, 151

“Tordre le réel par le dogme” - H. Arendt.

On ne sort jamais des idéologies, le tout étant de choisir la bonne, celle qui sauvegarde l’individu et ses droits - notamment politiques ; l’UE est un catéchisme pour petits bourgeois sans culture politique ; remarquez, on peut être, comme Monsieur Bourlanges, fin connaisseur des histoires européennes et n’entendre pourtant rien à la chose politique ; ce n’est pas tant de culture dont il s’agit, finalement, mais de conscience, de juste conscience politique, cette capacité à prendre un certain recul sur ce que l’on vous sert à la louche depuis le lycée et cette aptitude à se servir correctement des informations historiques et politiques emmagasinées.

Apprendre ne suffit pas…

L’UE n’est rien qu’un fantasme de mandarins férus d’économie, tout cela n’est rien, nous sommes en train de nous en apercevoir… il suffit d’attendre un peu encore et le château de sable finira dans l’eau salée à la première vague un peu haute.

153. Le dimanche 16 mai 2010 à 09:34 par Stephane

A Stephane,

‘si vous conduisez sans rétroviseur vous risquez des ennuis.’
A force de regarder dans ses retros on finit par se prendre le mur devant soi.

‘Courage, les blindés arrivent toujours là où on ne les attend pas.’
A force de faire des lignes maginot pour ne pas avoir une guerre de tranche a bah ca oui…

Vous illustrez a merveille que le fait de regarder en arriere vous fait aller droit dans le mur, au plaisir.

154. Le lundi 17 mai 2010 à 16:10 par Reen

J’interviens peut-être un peu tard, mais je me rends compte que votre anti-nonisme primaire et simpliste me géne franchement. Je suis pourtant un européen convaincu. Mais était-il si stupide de s’opposer à ce texte foutraque, mal écrit et néo-libéral qu’était le traîté de Lisbonne ?

Au nom d’une belle idée, doit-on véritablement accepter n’importe quoi ?

Et surtout, quelle idée de la démocratie. Cette tendance à prendre l‘“homme du commun” pour un imbécile qui n’a rien compris et qui vote mal, je la trouve extrêmement puante.

155. Le mercredi 19 mai 2010 à 10:43 par Het Masteen

http://bruxelles.blogs.liberation.f…

C’est l’avenir que nous réserve les souverainistes: les décisions souveraines du gouvernement français dictés par un coup de fil d’Obama !

156. Le jeudi 20 mai 2010 à 09:37 par Térence

@ Het Masteen # 155,

1. Ce n’est jamais qu’un article de Jean Quatremer, en matière d’analyse politique, le p’tit jeannot… enfin bref…

2. UE ou non, ce n’est pas cela, cette considération-là, qui rend un dirigeant politique indépendant dans ses décisions ; c’est bien en revanche la capacité politique de celui-ci qui permettra de mettre en oeuvre une politique indépendante.

Si Merkel entend considérer qu’Obama peut légitimement lui tirer les oreilles au nom de l’intérêt du peuple américain, c’est ma foi la décision de l’individu Merkel qui, en l’espèce, représente bien mal les intérêts du peuple qui l’a élu.

3. Vous apprenez grâce à Quatremer qu’Obama à plus de leadership que Merkel, c’est bien ; encore un effort, et vous verrez que même Sarko a plus de leadership que Merkel.

4. L’avenir que nous réserve les fédéralistes ?

Les budgets nationaux non pas votés par ce parlement européen sans peuple européen, pas même cela, mais les budgets nationaux soumis à vérification de la Commission avant présentation aux parlements nationaux.

Si ça ce n’est pas la démocratie…

Ouistes, pro-UE, comme vous êtes drôles, et prompts à baisser le pantalon et à regarder de haut cette démocratie terriblement vulgaire, laquelle demande l’avis du peuple, et a au surplus le mauvais goût de respecter les décisions de celui-ci…

157. Le jeudi 20 mai 2010 à 22:24 par Het Masteen

Mais tout le leadership du monde ne suffirait pas à un dirigeant pour empêcher son pays de 63 millions d’habitants de subir la politique économique de la Chine ou des Etats-Unis cher Térence.

Et il s’agît bien là de capacité politique: celle de défendre efficacement les intérêts de ses concitoyens à l’OMC par exemple…
Le plus fort avec les souverainistes, c’est qu’ils refusent l’exercice d’une souveraineté pleine et entière des citoyens européens alors qu’ils n’ont que ce mot là à la bouche…
Là-dessus Quatremer a raison: il faut que nos minuscules dirigeants nationaux deviennent enfin adultes et qu’ils mutualisent leurs souverainetés pour agir ensemble, plutôt que de ne rien faire tout seul.

Le reste n’est qu’idéologie et croyance, alors autant poser ici la mienne: je me sens plus proche d’un socialiste espagnol ou allemand que d’un souverainiste français et je préfère avoir avec eux une “communauté de destin” plutôt que la fameuse “indépendance française” que je qualifierai de factice.

158. Le vendredi 21 mai 2010 à 08:24 par Térence

@ Het # 157,

qu’ils mutualisent leurs souveraineté

Contradiction dans les termes ! Obama, par exemple, ne mutualise pas les souverainetés des états de l’Union…

159. Le vendredi 21 mai 2010 à 10:33 par Térence

@ Het,

Clarifions le débat sur le socialisme démocratique (Soc-dem espagnols, allemands, français…), le socialisme démocratique est un discours apparu dans l’espace public aux fins de se démarquer du socialisme réelle et de ses millions de victimes ; le socialisme démocratqiue n’existe pas, ou plutôt, ne veut rien dire, c’est une ânerie conceptuelle et un mirage politique de première envergure ; en France, Mitterrand, socialiste éminent (Oh oui alors…), ne sort pas de la constitution de la 5ème République (alors qu’il a écrit Le coup d’Etat permanent) en arrivant au pouvoir.

La République sociale, cela existe, le socialisme démocratique dont le PS se réclame, c’est, comme le PS, du flan.

Vous choisissez en vous prononçant pour l’UE la “démocratie” différentialiste anglo-saxonne, laquelle réduit les identités à l’appartenance ethnique notamment, moi non !

Vous êtes essentialiste, moi non, je me prononce une autre manière de respecter les identités, soit cette seule manière de les respecter vraiment, celle qui ne fait pas passer le biologique avant l’éthique ou les droits de l’individu et qui est propre à une certaine théorie républicaine de la citoyenneté.

Je crois pour ma part aux singularités, je suis xénophile, je refuse la grande indifférenciation par égard pour Les cultures (Relire Lévi-Strauss), on ne peut dès lors, dans ce cadre, que défendre l’indépendance des peuples et des nations(Les 50 ans de l’UE sont dérisoire à côté de tout cela).

Dernière chose, il n’y a pas de citoyenneté européenne autonome, celle-ci postulant nécessairement l’appartenance à une nation européenne. Il y aura une citoyenneté européenne possible le jour ou il y aura un peuple européen, c’est cela aussi la règle de la démocratie (Demos).

ps : et non, Quatremer, par principe, ne peut avoir raison, c’est un journaliste sympa et mignon, rien de plus… un juriste sans formation philosophique de plus, de la norme tournant en rond sur elle-même…

;-)

160. Le vendredi 21 mai 2010 à 14:45 par Het Masteen

Obama ne mutualise pas les souverainetés des états de l’Union ? Vraiment ? J’aurai aimé autre chose qu’un simple déni !
Que je sache les 13 colonies n’ont pas disparu dans la création de la fédération US. Et les Länder allemands, la Catalogne ou la Galice ne mutualisent-ils pas des pans de leur souveraineté ?

Il y a 27 façons d’être citoyen européen. Moi je suis citoyen européen parce que je suis français, je conçois donc cette citoyenneté selon l’esprit républicain français. Aucune considération ethnique ou même culturelle: la France n’est ni un rassemblement ethnique ni d’ailleurs un projet culturel.
La France est un projet purement politique. L’Europe est exactement la même chose.

Il y a eu un “pseudo” débat sur l’identité nationale il y a quelques mois, merci de ne pas me l’infliger à nouveau; je suis assez grand pour définir tout seul ma propre identité: le “peuple français” cette masse informe et anonyme je ne le connais pas. Je ne connais que des citoyens, eux sont concrets, palpables, on peut discuter avec eux, on peut bâtir un projet commun.

161. Le vendredi 21 mai 2010 à 15:59 par Térence

@ Het # 160,

Il reste que l‘on ne nait pas de soi-même.

Pas d’histoire, pas d’avenir.

Amicalement.

162. Le vendredi 21 mai 2010 à 16:12 par Térence

@ Het # 160

http://www.dailymotion.com/video/x8…

Non, y mutualise pas le gars, il fait son discours à la nation !

163. Le vendredi 21 mai 2010 à 19:59 par Het Masteen

Pas d’histoire pas d’avenir ?

Et bien comparons l’histoire européenne en 1957 avec l’histoire américaine en 1776.

Bon Week-end.

164. Le mercredi 26 mai 2010 à 17:57 par Térence

http://www.dailymotion.com/video/xd…

http://www.dailymotion.com/video/xd…

DLR !

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