Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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C'est la faute à mon père (justice fiction)

Par Dadouche et Gascogne


Tribunal de Framboisy, audience correctionnelle à juge unique du 35 mai 2013. L’huissier appelle : “Dossier 15, Rabachon Michel et Michu Jocelyne épouse Rabachon”.

Un couple s’avance à la barre. Il n’est pas très à l’aise, elle est manifestement un peu remontée. Après la vérification d’identité, la présidente entonne son couplet : “Vous comparaissez aujourd’hui tous les deux devant ce tribunal car il vous est reproché de vous être, à Framboisy, courant 2011, soustrait, sans motif légitime, à vos obligations légales, au point de compromettre la moralité de votre enfant mineur Matthieu Rabachon, en l’espèce en ne prenant pas les mesures appropriées pour lui faire respecter les obligations fixées judiciairement par le jugement du tribunal pour enfants de céans du 13 janvier 2011, infraction prévue et réprimée notamment par l’article 227-17 du Code Pénal”. Il se renfrogne, elle commence à protester. La présidente l’interrompt : “Madame, je vais d’abord rappeler les faits tels qu’ils ressortent de la procédure et des éléments transmis par le tribunal pour enfants, vous pourrez ensuite vous expliquer”.

La présidente résume le parcours judiciaire et familial de Mathieu. Tout commence par des problèmes de comportement en milieu scolaire, dès la fin de l’école primaire. Ses parents le font suivre par un psychologue, sans résultat. Le juge des enfants est finalement saisi en assistance éducative après son exclusion du collège à la suite d’insultes envers un professeur et d’absences non justifiées. Le rapport d’investigation et d’orientation éducative souligne des incohérences éducatives entre les parents, entre une certaine rigidité de la mère et un plus grand laxisme du père, qui est peu présent et “achète” sa tranquillité quand il est là en cédant facilement à ses enfants. Matthieu est intelligent et réussit plutôt scolairement quand il ne perturbe pas les cours (et quand il y va…). La situation se tend au domicile et Matthieu commence à réagir avec violence aux tentatives de sa mère de maintenir des règles. Après trois portes cassées, un canapé mis en lambeaux et une perquisition des gendarmes à la suite de vols d’autoradios commis avec des copains plus âgés, le père prend la mesure du problème et décide de “reprendre les choses en main”. Il déclare forfait quand Matthieu, avec lequel il avait une relation plutôt chaleureuse quand il ne lui refusait rien, l’insulte à la moindre frustration . Parallèlement, le juge des enfants est saisi des procédures pénales et ordonne une mesure d’aide réparation puis une mesure de liberté surveillée. Après que Matthieu a menacé sa mère et son frère avec un couteau parce qu’on lui refusait de sortir un soir, un placement est décidé dans une Maison d’Enfants à Caractère Social (MECS), qui accueille des adolescents en petit collectif. Les parents, au bord du divorce, pensent pouvoir souffler un peu . Ils ont la surprise, au bout de quelques jours, de voir Matthieu arriver pour dîner comme si de rien n’était, décrétant qu’il est hors de question qu’il reste au foyer où on prétend lui interdire de téléphoner à sa copine à minuit passé. Les parents, qui ont en mémoire les propos du juge des enfants qui leur a doctement expliqué que Matthieu a besoin d’un cadre que seuls peuvent désormais lui apporter des professionnels, appellent aussi sec le foyer, qui envoie un éducateur chercher l’ado récalcitrant. Au bout d’une dizaine de fois, le foyer n’envoie plus personne, l’Aide Sociale à l’Enfance demande au juge des enfants la mainlevée du placement et les parents commencent à trouver que les professionnels ne sont pas bien doués. Le juge des enfants résiste un peu mais doit déposer les armes quand le foyer refuse d’accueillir à nouveau le jeune, qui se montre violent avec les autres gamins accueillis, et que l’ASE fait savoir qu’elle n’a aucune structure actuellement capable d’accueillir Matthieu.

Retour chez Papa-Maman, qui se braquent contre les éducateurs et le juge des enfants “qui ne savent pas mieux y faire qu’eux”. Matthieu sort quand à lui renforcé de cet intermède et nargue ses parents à chaque occasion, particulièrement le jour où son père, à bout, est sur le point de le frapper et où la prunelle de ses yeux le menace d’aller porter plainte à la gendarmerie. Les parents baissent les bras et se contentent de tout faire pour éviter que le jeune tyran ne s’énerve. Jusqu’à son interpellation au petit matin, au volant d’une voiture volée. Matthieu est déféré devant le juge des enfants, qui souhaiterait le placer en Centre Educatif Fermé (CEF). Matthieu a en effet 15 ans et demi et n’a fait l’objet de poursuites “que” dans trois affaires (les autres procédure dans lesquelles il est impliqué ne sont en effet pas encore parvenues au Parquet). Une détention n’est évidemment pas envisageable, ni juridiquement ni en opportunité, mais un cadre ferme est indispensable. Manque de chance, ou plutôt manque de place, aucun des 12 CEF contactés en urgence par les éducateurs de permanence de la Protection Judiciaire de la Jeunesse ne peut accueillir Matthieu dans l’immédiat. Peut être plus tard… En attendant, on dégotte miraculeusement une place dans un foyer de la PJJ à Ponponville[1]. Matthieu est placé sous contrôle judiciaire avec obligation de respecter le placement, sans retour chez ses parents le week-end pour l’instant. Le vendredi soir il sonne chez ses parents, qui appellent le foyer. Mais Ponponville c’est loin, c’est vendredi soir, les éducateurs ne se déplaceront pas. Les parents, qui ne voient pas comment faire rentrer de force leur Tanguy nouvelle manière dans la voiture familiale, baissent les bras et attendent la fin du week-end. Le lundi matin, l’éducateur de la PJJ qui suit Matthieu à Framboisy vient le chercher et réussit à le convaincre de monter dans la voiture. Il en sautera quasiment en marche quelques centaines de mètres plus loin. Dans le même temps, le foyer de la PJJ fait savoir que le jeune “se met en danger et met en danger les autres” (il a déjà provoqué trois bagarres en une semaine) et demande la mainlevée du placement “le jeune ne correspondant pas au projet de l’établissement”.

Retour à la case départ, et toujours pas de place en CEF. Matthieu est condamné par le Tribunal pour enfants à une peine de deux mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve, assorti d’une obligation de formation, de soins psychologiques et de respect du placement en CEF qui sera ordonné dès qu’on aura une place. Deux mois plus tard, Matthieu est toujours désœuvré (il ne s’est plus levé au bout de deux jours pour aller au stage que son père lui avait trouvé). Il a ricané quand on lui a parlé d’aller voir un psychologue, et ses parents envisagent de mettre le petit frère en internat pour le protéger. Matthieu, qui semblait avoir compris qu’il valait mieux se tenir à carreau, ne commet plus d’infraction jusqu’à un nouveau vol de voiture avec course-poursuite avec les gendarmes. Cette fois on trouve une place en CEF, où il est expédié manu militari. Il sera plus tard incarcéré après avoir fugué du CEF et commis de nouveaux faits.

C’est pour la période de quelques mois durant lesquels Matthieu était au domicile de ses parents sans respecter l’obligation de formation et soins, et qui s’est soldée par son départ effectif en CEF, que Michel et Jocelyne sont poursuivis. Les gendarmes ont en effet noté dans le PV de synthèse de cette procédure que la famille “a montré depuis des années un grand laxisme face aux dérives de leur fils, bien connu de nos services”. On lit entre les lignes que les militaires ont peu apprécié les réflexions de Michel qui lors d’une première procédure pour des dégradations sur la commune, leur avait en substance reproché de ne pas plutôt s’occuper des trois cambriolages qui venaient de se produire à côté de chez lui. Le substitut de permanence, emporté par son élan et agacé d’avoir du passer un week-end entier à gérer l’interpellation de Matthieu, décide, ne connaissant de la situation que ce que l’OPJ lui en a dit, qu’il n’y a pas de raison de ne poursuivre que le mineur et qu’il va faire application du nouveau texte qui permet de poursuivre les parents. C’est forcément de leur faute, ils sont laxistes.

La présidente interroge Jocelyne et Michel : pourquoi n’ont-ils pas sollicité une aide éducative dès que Matthieu a rencontré des difficultés de comportement en milieu scolaire ?

Jocelyne lève les yeux au ciel et se tourne vers Michel : “Vas y toi, explique…”. Et Michel, reprenant courage, commence : “Pour ce que ça sert les éducateurs…”. L’air exaspéré de Jocelyne l’arrête net. il reprend : “je pensais que les éducateurs c’était pour des cas plus graves, je ne trouvais pas que c’était bien méchant, moi aussi j’étais un peu chahuteur. Et puis les professeurs l’avaient dans le nez”. Soupir excédé de Jocelyne. Michel reprend : “C’est vrai que je ne me suis pas rendu compte au début, j’ai voulu tout faire pour mes enfants, j’ai été trop gentil et ça se retourne contre moi. On a des milliers d’euros de dommages et intérêts à payer, on a failli se séparer, et maintenant on est là.”

La présidente reprend : “Je vois dans les rapports des différents services éducatifs et dans les décisions du juge des enfants que Matthieu a souvent profité de certaines incohérences entre vous”. Jocelyne, de plus en plus agitée, prend la parole : “Les services et la juge, ils écrivent bien ce qu’ils veulent, ils n’y étaient pas. Matthieu a toujours été un enfant dur, il fallait toujours le surveiller et le punir.” Se retournant vers son mari : “c’est vrai aussi que tu ne m’as jamais beaucoup soutenue quand tu étais là”. Michel lui répond “quand je rentrais on ne pouvait jamais rien faire parce que Matthieu était puni pour quelque chose. Dès que tu étais agacée par quelque chose, c’était de sa faute”.

La présidente, qui voit la petite aiguille de l’horloge monumentale de la salle d’audience se rapprocher dangereusement du VIII et qui sait qu’il reste encore 4 dossiers, tente de recadrer le débat sur la période des faits poursuivis : “Enfin quand même, il semble qu’avant de partir au CEF, Matthieu faisait ce qu’il voulait à la maison”. Jocelyne, piquée au vif, lui répond : “Vous croyez que ça nous plaisait ? Tout ce qu’il a appris dans les foyers, c’est des insultes et des menaces. C’était invivable à la maison, j’en étais venue à avoir peur de mon fils”. Elle s’arrête net, s’effondrant en sanglots. Elle reprend : “Et une fois au CEF, vous croyez que ça a été mieux ? C’est après le CEF qu’il est parti en prison ! Et ça va encore être de notre faute, comme si la juge des enfants ne nous l’avait pas assez seriné pendant les audiences du Tribunal pour enfants”. La présidente tente plus prudemment “Mais ces difficultés ne sont pas venues en un seul jour, et les services éducatifs ont tenté de vous expliquer qu’il fallait être plus ferme”. Pour toute réponse, Jocelyne lève les yeux au ciel. Michel tente timidement “Le jour où j’ai failli lui mettre une gifle pour le calmer, il a voulu aller porter plainte ! Comment voulez vous qu’on fasse alors que même les éducateurs n’y arrivent pas ?” Jocelyne enchaîne “Dans les foyer, ils font ce qu’ils veulent ! Au début, on a joué le jeu, on les prévenait chaque fois qu’il rentrait, ils ne venaient même plus le chercher. Quand la juge nous a dit que le placement était levé, alors que devant nous elle et le Procureur lui avaient dit qu’il partirait en prison s’il fuguait, qu’est ce qu’on pouvait faire ?”.

La président, qui a été juge des enfants dans une autre vie, bafouille quelques chose sur “le manque de place dans les foyers” et, après avoir demandé à Jocelyne et Michel s’ils ont quelque chose à ajouter, donne la parole au Procureur.

Le procureur se lève, excédé par le déroulé des débats, non pas que sa collègue du siège ne les ait pas bien tenus (encore que, si on l’écoutait ne serait-ce qu’un peu lors des assemblées générales…), mais par le discours des parents :

“Madame le président, j’ai toujours quelques difficultés à entendre à l’audience des parents vous dire que, finalement, si leur enfant a fait tout et n’importe quoi, c’est nécessairement à cause des éducateurs qui ont moins bien fait leur travail qu’eux, du juge qui n’a rien compris à la souffrance de leur enfant, ou encore des institutions qui n’ont pas donné la place adéquate à leur rejeton. Que les choses soient claires dans l’esprit de M. et Mme Rabachon, si quelque chose à échoué au niveau de la prise en charge éducative de Matthieu, c’est bien d’abord vers ses parents qu’il faut se retourner.

Et je ne néglige pas, bien évidemment, les difficultés auxquelles ils ont été confrontées. Mais si leur fils a bien fait “ce qu’il voulait” en foyer, c’est d’abord parce que, à la base, il faisait ce qu’il voulait au foyer parental.

Alors qu’a bien pu tenter la société, que je représente à cette audience. Elle a d’abord limité en bons d’achat les allocations qu’ont touchées M. et Mme Rabachon lors de la rentrée scolaire de leur fils, au cas où ceux-ci auraient préféré acheter un écran plat plutôt que des cahiers et des crayons. Et comme cela n’a pas été suffisant, il a bien fallu passer au stade supérieur. Ainsi, la représentation nationale a souhaité que les parents qui n’acceptaient pas que leur rejeton soit sous contrôle de la justice, et qui n’obligeaient pas leur enfant à respecter ses obligations judiciaires, soient sanctionnés. Le député Ciotti, après avoir lutté contre l’absentéisme scolaire, a-t-il proposé à l’assemblée nationale de punir de peines allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement les parents dont les enfants ne respecteraient pas leurs obligations. Un parent ne doit-il pas en effet être responsable du comportement de sa progéniture ?

J’entends déjà les oulémas des droits de l’homme vous dire que la responsabilité pénale ne saurait être que personnelle. Et après ? La représentation nationale n’est-elle pas en droit de modifier les règles ? Il existait bien une époque où le groupe était responsable du comportement de l’un de ses membres. La répression des Hooligans nous a bien démontré que cette responsabilité collective était une bonne chose. Les parents ne peuvent dés lors qu’être pénalement responsables du comportement de leurs enfants.

Je ne reviendrai dés lors pas sur la constitution de l’infraction, et son imputabilité. Matthieu n’a en rien respecté ses obligations judiciaires, ses parents ne l’ont en rien obligé à s’y conformer, comme nous avons pu le comprendre lors de leur déposition à la barre de votre juridiction. Vous ne pourrez dés lors qu’entrer en voie de condamnation.

Je me pose cependant la question de l’implication des autres membres de la famille de Matthieu. En effet, si les parents n’ont pu le forcer à respecter ses obligations, qu’en est-il de ses grands-parents, tant paternels que maternels, habitants Framboisy ? Et que dire des oncles et des tantes, substituts paternels et maternels, qui habitent également la même ville ? Je compte sur la jurisprudence de votre juridiction pour démontrer que nous pouvons aller encore plus loin dans la responsabilité familiale.

Devrais-je d’ailleurs, peut-être dans le sens de la défense, aller jusqu’à exiger que soit mise en cause la responsabilité des services sociaux, et pourquoi pas du juge des enfants, qui n’ont su, pas plus que les parents, encadrer ce jeune délinquant ?

Je n’irai bien sûr pas jusqu’à mettre en cause la société elle-même, qui n’a pas su empêcher Matthieu de persévérer dans son parcours délinquant. Puisque je la représente, je me verrais dans l’obligation de m’accuser moi-même, ce qu’aucune convention internationale portant sur la procédure pénale n’admet.

Et puis, il faut savoir s’arrêter quelque part dans la recherche de responsabilités.

Reste à savoir quelle peine infliger à M. et Mme Rabachon, leur culpabilité ne faisant aucun doute.

Je ne vous apprends rien en affirmant que la peine que vous prononcerez se doit d’avoir un caractère pédagogique. Qu’en outre, elle doit permettre d’éviter la récidive. Qu’enfin, elle se doit de favoriser la resocialisation des condamnés. Alors quoi de mieux, leur casier ne portant trace d’aucune condamnation, qu’une peine alternative à l’emprisonnement. Et particulièrement d’un stage de parentalité, qui va enfin leur apprendre comment éduquer un enfant.

Car je reste intimement persuadé que l’échec éducationnel de ces parents pourra être compensé par deux journées de ce stage mis en place par l’État, qui leur apprendra comment éduquer un enfant. A leur frais. Enfin.

Il me semble évident qu’élever un enfant, cela s’apprend.

Et ce sera justice[2].

Notes

[1] ne cherchez pas sur Mappy, vous risquez de ne pas trouver…

[2] mais bien évidemment, les lecteurs de ce blog sont invités à délivrer leur propre verdict…

Commentaires

1. Le dimanche 22 août 2010 à 00:14 par fredo

il y a une grave lacune dans le texte: les instituteurs.

Ce sont eux les vrais professionnels de l’éducation, ils ont donc une obligation de résultat que l’on ne peut tout de même pas imposer à des amateurs.

donc poursuivons l’ensemble des intituteurs de France et d’ailleurs (certains sont auvergnats paraît t’il) à chaque fois qu’un délinquant primaire fait pipi au lit.
La France sera enfin débarrassée de la racaille et en plus on réduit du même coup le nombre de fainéants fonctionnaires.

je parle bien hein? je pourrai être ministre!

2. Le dimanche 22 août 2010 à 00:14 par villiv

2suiteEt c’est effectivement justice…

C’est une tranche de justice en tout cas, tout comme on a des tranches de vies …

Reste qu’on demande beaucoup de choses à la Justice ces temps-ci…

C’est tout à la fois bon et mauvaise signe (confiance en la justice mais manque de rèponse différente pourtant plus adaptée)

En tout cas une chose me rassure : quand il n’y a plus personne d’autre, la Justice est là…

Merci chers commensaux!

3. Le dimanche 22 août 2010 à 00:40 par yves

Pas réaliste. Et même pas du tout.

En effet, l’histoire récente nous apprend que pour que la justice soit efficace, il faut:
- ne pas se contenter d’exemples ciblés (les pires cas) mais taper sur tout le monde,
- taper rapidement et automatiquement,
- créer une haute autorité indépendante.

C’est ainsi que le ministre de la justice, prenant exemple sur le ministre des industries culturelles, aurait décidé la mise en place d’une haute autorité adhoc, la HADEPOPA, Haute Autorité DE POursuite des PArents, qui envoie automatiquement des avertissements puis de fortes amendes aux parents dont les enfants atteignent leur anniversaire avec une infraction de plus que l’année précédente.

Pour le respect de la présomption d’innocence et des droits de la défense, ceux-ci peuvent saisir le juge pour contester la sanction s’ils l’estiment injuste, à condition de provisionner 1500€ avant pour prouver leur sérieux.

4. Le dimanche 22 août 2010 à 00:57 par Vétérini

Le procureur a oublié de demander des sanctions financières envers les maires des villes ou Matthieu à sévit, car ils ont manifestement failli à leurs obligations de protéger leurs administrés.

Malheureusement, Matthieu Rabachon étant probablement né français, on ne peut pas le faire rentrer dans le rang en lui retirant sa nationalité…


Gascogne :
C’est toujours rageant, quand on se rassoit après ce que l’on croyait être de bonnes réquisitions, de se rendre compte de tout ce que l’on a oublié…


5. Le dimanche 22 août 2010 à 01:34 par kuk

C’est probablement le directeur de l’école primaire qui devrait être poursuivi. Celui-ci à tenter de ne pas remplir le fichier base élève, particulièrement entre 2004 et 2006 où Mathieu à commencé à sévir, retardant l’activation d’une réponse administrative adéquate.
http://pro.clubic.com/legislation-l…

6. Le dimanche 22 août 2010 à 01:36 par kuk

a tenté

7. Le dimanche 22 août 2010 à 01:47 par Abiram

Nonononon et non. Le problème de ces malheureux parents, c’est en définitive qu’ils n’étaient pas du tout fait l’un pour l’autre. Comment pouvaient-ils dès lors espérer réussir à élever un enfant qui, en raison de sa grande sensibilité manifeste envers la cohérence de l’autorité, s’était bien rendu compte de cette erreur initiale qu’il tentais de fuir depuis des années.

Aussi, il convient, en préalable à toute autre sanction, de prononcer le divorce du couple Rabachon. Que dis-je, l’annuler pour erreur sur les qualités substancielles de l’un comme de l’autre.

Puis, la Haute Autorité mentionnée dans un autre commentaire, pourra trouver un meilleur parti aux ex-époux, qui auront la garde alternée du mineur en attendant son départ pour la légion le jour de ses dix-huit ans.

Là, c’est plus simple comme ça, les procureurs gauchistes sont trop angéliques ;-)


Gascogne :
Et je ne vous parle même pas des juges…


8. Le dimanche 22 août 2010 à 02:21 par Derek

C’est la faute des Roms ! On n’en a pas expulsé assez, sinon Mathieu n’en serait pas arrivé là.

9. Le dimanche 22 août 2010 à 03:12 par yoda

Puisque les parents sont fautifs, ils sont délinquants également ? Puisqu’ils sont délinquants, alors c’est que leurs propres parents ont commis une faute d’éducation. Pour faire bonne mesure, il conviendrait donc de juger tous les aïeux du mineur délinquant, ainsi d’ailleurs que les parents des maires des villes concernées, et les parents d’instituteurs…

10. Le dimanche 22 août 2010 à 04:05 par hinageshi

La défense pourrait demander des dommages et intérêts à l’Etat pour avoir supprimer les allocations et ainsi influer sur le jugement des parents (même l’Etat ne veut pas les aider). Si en plus le stage est de leurs poches…

A quand des députés qui comprendront que l’école, sous sa forme actuelle, n’est peut-être pas la solution la plus adaptée à tous les enfants. Une certaine partie ne s’y accordera peut-être jamais mais ce ne seront jamais les parents qui baisseront les bras pour leur progéniture. Dans le cas contraire que la DDASS prenne les choses en main au moins pour montrer que l’Etat aussi est incapable de tout, si ce n’est de passer des lois stupides. De plus laisser de moins en moins de latitude au juge (et de moins en moins de moyens) n’est pas mieux armé la justice.

Expliquer la justice c’est aussi expliquer la démocratie. Continuez comme cela.

11. Le dimanche 22 août 2010 à 04:46 par Vue d'ailleurs

Responsabilité collective, assurément.

Comment convaincre un jeune qu’il y a des règles à respecter pour son propre bien (intérêt?) lorsqu’il constate que ce n’est pas ce qui prévaut dans la société autour de lui et qu’il rencontre peu de personnes en charge de les lui expliquer et de l’aider à les respecter?

Il constate d’abord que c’est au plus fort la poche et, s’il est peu plus sophistiqué, que ce beau pays est exemplaire pour ses textes réglementaires introduits par des attendus fourrés de nobles principes, règlements qui ne sont en fait guère appliqués (et souvent pas applicables). Digression : on découvre les ROMS alors que l’on n’a tout simplement pas appliqué au départ (par laxisme que ce soit par la gauche ou par la droite) des règlements qui existent pour l’acceptation et l’accueil de populations migrantes sur un territoire. Autre digression: ceci conduit à la fâcheuse dérive de l’arbitraire (pour rester dans l’éducation d’un jeune, la fameuse carte scolaire est aussi une belle illustration).

Ensuite souvent, pas facile pour des parents lorsqu’ils constatent que l’école a la fâcheuse tendance de se défiler de sa raison d’être, en leur refilant ses responsabilités (en commençant par les devoirs et autre études à la maison_ je viens de me faire des amis!_). Les problèmes de cet enfant n’ont pas commencé subitement un beau matin. C’est l’accumulation de petites dérives que des professionnels auraient pu (du) corriger à un plus jeune âge. Digression: l’implication demandée aux parents français dans l’éducation de leur enfant est des plus régressive au plan social _désolé pour ceux qui votent à gauche comme moi.

Comment ce jeune qui a pris quelques mauvaises habitudes dans son enfance alors que ses enseignants regardaient ailleurs, pouvait-il se rétablir? Les parents? Facile a dire mais ils n’en ont assez souvent pas les moyens matériels et intellectuels, ni l’éducation pour le faire (il paraît d’ailleurs qu’il y a plus de ces cas difficiles dans les cités et chez les Français basanés, que chez les enfants des enseignants et des cadres supérieurs franco-francais. Il paraîtrait que ceci se retrouve aussi jusque dans les résultats aux concours des (prestigieuses) Grandes Écoles! Bien sur, on pourra suggérer la génétique: ça a l’avantage de ne pas coûter cher et de permettre de se dire supérieur).

Ma solution? Lui trouver une place dans un internat et lui expliquer que l’on va s’occuper de lui, en l’éduquant. Toutefois je me suis laissé dire qu’il n’y avait plus de places sur Paris et qu’il fallait des relations pour en obtenir.

Mais de grâce, ne condamnez pas ces parents. Ils n’ont pas eu la chance des miens qui ont rencontré il y a 52 ans, un instituteur de village qui a pensé qu’un fils d’éclusière et d’ouvrier agricole pouvait aussi aller au collège de la sous-préfecture voisine avec une bourse pour payer son internat. La seule chose que mon père a eu a faire, fut de mettre son nom au bon endroit, c’était une des rares choses qu’il savait écrire. Ça ma valu une thèse de doctorat. Il faut dire aussi que cet instituteur gardait les jeunes en ‘étude’ durant une heure chaque soir pour qu’ils préparent leurs devoirs du lendemain.

Puisse le 35 mai 2013 ne pas arriver…

12. Le dimanche 22 août 2010 à 05:20 par Véronique

Je partage le propos de Vue d’ailleurs.

Plus précisément, en rapport avec le billet.

Le juge des enfants résiste un peu mais doit déposer les armes quand le foyer refuse d’accueillir à nouveau le jeune, qui se montre violent avec les autres gamins accueillis, et que l’ASE fait savoir qu’elle n’a aucune structure actuellement capable d’accueillir Matthieu.

Dans le même temps, le foyer de la PJJ fait savoir que le jeune “se met en danger et met en danger les autres” (il a déjà provoqué trois bagarres en une semaine) et demande la mainlevée du placement “le jeune ne correspondant pas au projet de l’établissement”.

Il me semble qu’il y a aussi démission de l’ensemble de ces structures.

Un juge des enfants qui doit finir par déposer les armes pour se plier aux desiderata de l’ASE et de la PJJ est pour moi un non sens.

Mais quels sont donc ces projets d’établissement mis en avant par ces structures ?

Stage de parentalité ?

Pardon d’être négative par rapport à votre réquisitoire. Déjà le mot de stage et celui parentalité me mettent de mauvaise humeur. Alors les deux ensemble…


Gascogne :
Je crois que vous n’avez aucune idée des rapports de force qu’il faut gérer lorsque l’on est JE. J’ai connu des conflits avec l’administration pénitentiaire lorsque j’étais JAP, avec les services de police ou de gendarmerie en tant que JI ou parquetier, mais ce n’est pas grand chose face au monde socio-éducatif. Les quelques remplacements que j’ai pu faire comme juge des enfants m’ont fait comprendre que la fonction n’était pas pour moi…


Dadouche : Je crois que c’est plus compliqué qu’une question de rapport de force (qui existe pourtant indéniablement). Chaque institution fait de son mieux, avec les moyens qu’elle a, mais a des missions de nature parfois un peu différente. Pour résumer, le juge des enfants, même s’il est chargé de beaucoup (trop) de dossiers, intervient de façon individualisée : les décisions qu’il prend dans une situation n’influent pas sur le dossier du hamac d’à côté. En revanche, dans un foyer ou un établissement scolaire voire un service hospitalier, bref dans tout lieu d’accueil collectif, un seul jeune peut foutre en l’air le travail mené avec tous les autres. La tentation est grande et compréhensible de se débarrasser du vilain petit canard.

13. Le dimanche 22 août 2010 à 07:21 par marsan

ben mon bon monsieur c’est pas chez moi au fin fond de ma cambrouse que les morveux ils seraient comme ça.
une bonne peignée de temps en temps ça vous les calme morbleu.

Allez adishatz et au 15 septembre


Gascogne :
On a rendez-vous, le 15 septembre ?


14. Le dimanche 22 août 2010 à 07:41 par Pierre Col

@fredo : vous faites erreur, les instituteurs, désormais professeurs des écoles, sont en charge de l’enseignement dispensé aux enfants, nullement de leur éducation qui demeure, et c’est heureux, à la charge des parents.

Votre erreur est bien compréhensible et même excusable, puisque depuis des décennies le ministère de l’Enseignement Public est devenu ministère de l’Education Nationale, ce qui a induit cette confusion chez des générations de jeunes parents.

PS : mon épouse, professeur des écoles en maternelle depuis plus de 20 ans, constate une inquiétante évolution dans les rapports parents-enfants, et notamment dans la capacité de plus en plus réduite des parents à se faire obéir de leurs enfants, et ce alors que les mômes n’ont pas encore 6 ans !

15. Le dimanche 22 août 2010 à 08:15 par anita

Je ne comprend pas cette justice de classe! Il faut inculper le pédo-psychiatre qui a failli à sa mission. Il aurait dû savoir dès les 3 ans de Matthieu ce qu’il allait devenir et prescrire le traitement approprié.
D’ailleurs, il faudrait vérifier que Matthieu n’est pas né par insémination artificielle avec donneur, ce qui poserait la responsabilité du sélecteur de gamète.
Voire celle du donneur, s’il s’avérait que celui-ci a sciemment dissimulé au CECOS l’existence de voleurs de poules dans son ascendance.

16. Le dimanche 22 août 2010 à 08:29 par Véronique

@ Pierre Col

Juste un mot.

Je ne pense que les jeunes parents et/ ou la société attendent de l’enseignement une mission éducative au sens large. Très prioritairement ils comptent sur l’enseignement pour permettre aux enfants un apprentissage et une maîtrise des fondamentaux.

Par ailleurs, si séparer les notions d’enseignement de d’éducation est nécessaire, il n’en demeure pas moins que l’apprentissage d’une discipline scolaire comme par exemple celle de l’orthographe ou de la grammaire s’appuient sur des notions et des valeurs, selon moi, éducatives au sens large.

Ne serait-ce que par le biais des mots comme apprentissage, maîtrise, etc.

17. Le dimanche 22 août 2010 à 09:39 par Dubitatif

“La présidente résume le parcours judiciaire et familial de Mathieu. Tout commence par des problèmes de comportement en milieu scolaire, dès la fin de l’école primaire. Ses parents le font suivre par un psychologue, sans résultat.”

Mais alors, n’y aurait-il pas prescription?

Et plus encore si on considère que l’origine du mal est dans la naissance du garçon, il faut chercher la responsabilité dans “l’origine du monde”. Car enfin, enfin, s’ils n’avaient pas conçu le vaurien…

18. Le dimanche 22 août 2010 à 09:40 par Denis75

Il est drôle votre billet ! Drôle et triste à la fois.

Verdict, verdict… Que peut faire un juge lorsqu’il est obligé d’appliquer une loi inique ? Il peut tenter de la contourner habilement en perdant de précieuses heures ? Il peut puiser dans la jurisprudence ? Ou il fait acte de désobéissance civile ??? Humm : dangereuse cette dernière otpion…

Peut-on engager la responsabilité pénale des représentants du peuple ou de ses gouvernants lorsqu’il est avéré qu’ils n’ont pas rempli leurs devoirs en manquant notamment à leur obligation d’éducation de la société ??

En gros, ce qu’il faudrait c’est :
- des effectifs renforcés dans les services de protection de la jeunesse
- de nombreux CEF et autres établissements destinés à la prise en charge des jeunes en difficultés
- des effectifs supplémentaires pour l’Éducation nationale
- etc…

Ça coûte cher tout ça… Il va falloir lever des impôts supplémentaires.
Sinon, on prend exemple sur l’honorable et intègre Serge Dassault (qui n’est plus maire mais toujours sénateur) et on abaisse la majorité pénale non pas à 16 ans mais carrément à 12 ans (sans séparation : ça leur ferra peur à ces sales d’jeuns et ils fileront droit ensuite CQFD).


Gascogne :
Je ne voudrais pas vous effrayer, mais la majorité pénale est déjà fixée à 13 ans pour les peines, 10 ans pour les “sanctions éducatives”. Et même sous cet âge, le juge peut toujours prononcer une mesure éducative s’il estime que l’infraction est imputable au mineur (voir le texte de l’ordonnance de 1945 ici)…Alors je dois reconnaître qu’il me fait plutôt rire, ce cher Serge, avec son abaissement de l’âge de responsabilité…


19. Le dimanche 22 août 2010 à 09:45 par ft

[HS]


Gascogne :
Et en ce qui me concerne, c’est la publicité pour un article aussi ridicule que je ne supporte pas…


20. Le dimanche 22 août 2010 à 09:50 par Denis75

“Nous devons éduquer le peuple de sorte qu’il ne nous saute pas à la gorge”
Ralph Waldo Emerson

21. Le dimanche 22 août 2010 à 10:01 par Véronique

…Je ne vous apprends rien…

Si c’est possible de corriger…C’est un peu gênant dans un réquisitoire…


Gascogne :
En même temps, à l’audience, le réquisitoire n’est qu’oral, alors c’est moins gênant…


22. Le dimanche 22 août 2010 à 10:05 par berli, jamais vraiment de mauvaise foi

Ne serait-il pas plus simple, au vu de tous vos fondés réquisitoires, de mettre Framboisy en entier en prison, afin que les Framboisiens soient correctement éduqués par des personnes compétentes ?
Un bon barbelé tout autour, un mur en béton, et hop !
Parce que finalement, c’est peut-être la liberté qui est libertaire ; en normalisant l’incarcération, on atteindra enfin des objectifs d’ordre et de discipline sociale !

23. Le dimanche 22 août 2010 à 10:16 par Matthieu ASS

C’est la faute… au président du Conseil général qui par la loi de 2007 est le pivot de la protection de l’enfance et qui n’a pas fait grand chose…
c’est la faute… de la loi de 2007 sur la protection de l’enfance… si la situation de Matthieu avait été judiciarisée plus tôt, il me semble que cela aurait pu changer beaucoup de choses…
C’est la faute… au ministre de l’Éducation Nationale qui a réduit considérablement de nombre d’infirmières et d’assistants sociaux dans les établissements scolaires…
c’est la faute… au ministre de la justice qui réduit encore et toujours les moyens de la PJJ

c’est la faute… mais en s’en fou de qui c’est la faute, le résultat c’est qu’on a un gamin paumé, dangereux pour lui et pour les autres et qui finira en prison…

Matthieu
Assistant social

24. Le dimanche 22 août 2010 à 10:38 par Jean-Christophe

Difficile à juger ce cas d’espèce semblable à mille autres…
Etant donné l’inopportunité, que dis-je l’impertinence de ce qui consisterait à instaurer une responsabilité pénale des parents du fait de leurs enfants, je requiers la relaxe de ceux-ci.
Quant à Matthieu… Que faire de Matthieu…
Le placement en MECS est vain, le placement en CEF (intervenu trop tard) est devenu vain, l’emprisonnement avec sursis a semble-t-il eu un effet de courte durée sur Matthieu.
Alors quoi? Nouvel emprisonnement avec sursis (gloups, faut que je me repenche sur les règles du cumul et du non-cumul des sursis…) ou emprisonnement ferme avec aménagement?
Je requiers un ultime emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve en espérant que Matthieu ait eu un déclic en voyant ses parents devant un tribunal.

25. Le dimanche 22 août 2010 à 10:42 par Behemothe

Je vois que le parti pris est celui de l’humour.
J’en conclue donc, avec l’aide du maitre à penser qu’est mr Hortefeux,
que l’on a à faire à un blog consulté essentiellement par des “de gauche” milliardaires
complétement déconnectés des réalités du terrain.
Heureusement qu’il y a Mr Hortefeux pour nous ramener à la vrai vie.
Enfin tout cela me rassure pour la France, il y aurai donc d’après un dernier sondage
64% de milliardaire de gauche en France.
Donc la France est un pays qui n’est pas en crise.
Il faut vite le signaler à Christine Lagarde qui s’évertue à faire des budgets de rigueur.
Et plutôt que de rogner sur les niches fiscales, de supprimer le bouclier fiscal,
on est sûr qu’avec les milliardaires de gauche, on aura pas de fuite à l’étranger

26. Le dimanche 22 août 2010 à 11:13 par phavet

Les institutions de l’État et autres intervenants n’auraient donc qu’une obligation de moyens alors que l’on imposerait au parents une obligation de résultats ?

Je demande la relaxe des parents de Matthieu au motif que seule la Nature et la Fatalité (le préservatif était percé) a créé un lien entre eux et Matthieu et, donc la Société ne peut arguer d’un lien contractuel entraînant quelconques obligations des époux Rabachon.

27. Le dimanche 22 août 2010 à 11:28 par salah

On a voulu séparer l’église de l’Etat mais on s’est retrouvé avec un Etat qui occupe la place de l’église.

Je m’explique : Il n’y a pas d’enfant délinquant ,il y a des enfants qui sont dans la délinquance .
Dire qu’un enfant est délinquant ,c’est déjà ,choisir son camp.

Aucun enfant ne nait avec des gènes qui le prédisposent à devenir délinquant ,ce sont :sa condition de vie ,son entourage et l’univers dans lequel il se développe qui font qu’un jour il devienne à l’âge adulte un multirécidiviste ,un banquier ou un notaire. La vision d’après la religion est que l’individu a un fond .Il peut être bon ou méchant .La vie de cet individu est l’expression de cette essence . L’Etat ,après avoir écarté l’église ,il agit tel un curé .Il fait comme s’il suffisait de sermonner un gosse pour que le gosse se transforme et change de comportement . L’église est tellement larguée alors qu’elle jouait ce rôle auparavant ,peu importe ce qu’on en pense du résultat ,maintenant ,l’Etat s’improvise en curé par ses admonestations et ses sermons en démissionnant de son véritable rôle qui consiste à créer un espace de développement sain auquel a droit tout enfant .
L’Etat ,le fait-il ? non !
Il enseigne aux enfants que pour obtenir « les meilleurs d’entre nous» ,obligatoirement on doit passer par la casse .

A regarder le système scolaire ou les programmes télé qui couvent de l’éducation dans toutes les émissions , on ne voit qu’un seul modèle : Eliminer les autres pour réussir car il n’y a qu’une seule place au final . Comme s’il n’y avait assez de place et de pain pour tout le monde .

En ce qui concerne la responsabilité en cas d’échec , il n’ya aucne raison qu’elle ne se fasse pas au prorata des heures qu’un enfant passe soit chez lui ou à l’école même si celle-ci s’en défend au prétexte qu’elle n’est la que pour enseigner et que l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans .
Elle peut se faire également au prorata du manque de revenu de la famille pour assurer un minimum de besoins éducatifs du gamin et le manque d’espace vital que tout enfant y a droit .
Et rien qu’à propos de ce dernier point ,il est clair que la responsabilité des communes qui enfreignent la loi sur le logement social , est indiscutablement engagée.

28. Le dimanche 22 août 2010 à 11:29 par Terrien

Un cas intéressant qui présente une belle aporie : la disproportion entre les pouvoirs des parents et leur responsabilité. En effet, la responsabilité pénale du fait d’autrui est-elle acceptable et surtout utile pour les parents d’enfants délinquants ?

L’éducation est selon Kant un préalable indispensable à l’instruction (Traité de pédagogie). En effet, sauf les autodidactes, il est ardu d’enseigner à un enfant qui n’est pas éduqué, c’est à dire qui ne connait pas les codes de la société. Cependant à qui revient-il d’inculquer ces codes ?
La question devient pertinente pour les enfants délinquants.

Penser que ce rôle incombe aux seuls parents est une chimère. En effet, en plus du lien affectif qui parasite la transmission de l’éducation, l’enfant passe le plus clair de son temps dans des sociétés extérieures à sa famille (école, association, centre d’éducation, rues…) ce qui ne permet aux parents d’appliquer leur potestas que durant les trois premières années de vie de l’enfant, si en plus on rajoute l’incompétence de certains, on tombe presque dans l’incapacité d’éduquer. C’est pourquoi la responsabilité surtout pénale du fait des enfants est complètement disproprtionnée par rapport à l’objectif d’éducation.

D’un autre côté penser que l’éducation revient à la société ou à l’Etat est totalitaire ou phalangiste. En effet c’est le modèle de Sparte ou l’enfant quitte le foyer à sept ans pour aller vivre en caserne. Ce serait donner à l’école un rôle que la société contemporaine ne saurait accepter.

Enfin une solution intermédiaire, libérale qui laisse la famille autonome jusqu’à la confrontation au système répressif, avec des mesures ad hoc pour les enfants. Le problème est dans la prise en charge (début, durée, efficacité). L’idéal serait d’abord d’avoir des institutions de prise en charge avec des moyens suffisants (difficile vu l’état des finances publiques, et le droit des enfants) et ensuite laisser le choix permanent aux parents de démissionner et de confier leur enfant à l’Etat tout en conditionnant leur responsabilité à cette démission (si elle intervient trop tard ou pas du tout les parents devraient être responsables).

Problème difficile.

29. Le dimanche 22 août 2010 à 11:53 par Véronique

@ salah

l’Etat s’improvise en curé par ses admonestations et ses sermons en démissionnant de son véritable rôle qui consiste à créer un espace de développement sain auquel a droit tout enfant .

Je ne suis pas d’accord avec votre propos.

Le budget de l’Education nationale est le premier budget de l’Etat. Des moyens considérables sont donnés à l’enseignement.

Allez dans n’importe quelle collectivité territoriale ou structure genre comité truc, comité machin il n’y a pas une semaine sans que des tables rondes, des conférences, des réunions ne soient organisées autour du thème par exemple de … la parentalité, avec des psychologues, des intervenants sociaux, éducatifs, associatifs etc, etc.

Il n’y a pas si longtemps dans mon travail je me suis mise en colère car il était question encore et toujours de cette fameuse parentalité. Cependant mes interlocuteurs n’étaient même plus à même d’employer des mots simples et pourtant très précis comme l’expression être parent.

J’ai souvent l’impression que dans ce domaine les professionnels aiment à se gargariser de mots fumeux pour se donner l’illusion qu’ils peuvent venir à bout des réalités qui les dépassent depuis longtemps. .

30. Le dimanche 22 août 2010 à 12:39 par greg971

Bah oui, on va vers des situations ubuesques
Dans une société où d’un côté nous avons les pressions dues à la société de consommation (publicités agressives, pornographie, …) de l’autre un système scolaire en cours de déstructuration pour passer au système privé et des parents qui ne sont pas toujours bien dans leurs baskets (chômage, maladie…) ou qui font des erreurs simplement (c’est pas facile d’être parents!!!); nos enfants auront beaucoup de mal à trouver leur place!!!!

31. Le dimanche 22 août 2010 à 13:14 par SansFamille

@Fred : les instituteurs enseignent et délivrent une instruction.L’éducation est du domaine réservé des parents et assimilés voire audace suprême l’élève ou l’apprenti peut s’éduquer.

Coté répression, il manque coté mineur  :
l’interdiction de séjour dans les villes subissant les troubles comportementaux du mineur ;
l’interdiction de don de sperme en vue de FIV sauf à avoir purger ses peines et passer l’examen probatoire de bonne conduite sociale (pourle mineur devenu adulte ) ;

Al’égard des parents :
deux jours de stage deux mois semblent plus cohérent ainsi cela participerait de la perte du travail pour absence répétitive non autorisée en cas d’autorisation la sanction financière indirecte de la perte du salaire serait un aimable dommage collatéral ;

Les grands-parents ne sont pas poursuivis pour abus de faiblesse caractérisée par le don de friandises et vienoiseries à la sortie de l’école et du collège. Laxisme du procureur assurément.

32. Le dimanche 22 août 2010 à 13:30 par Véronique

@ Gascogne

Votre réponse à mon post 12.

C’est vrai que je méconnais le concret des professionnels judiciaires.

En même temps, pour Matthieu et ses parents je pense qu’il est dramatique que la décision du juge pour enfants soit de cette façon implicitement remise en question par l’ASE et la PPJ.

Ce qui m’a fait principalement réagir est:

“le jeune ne correspondant pas au projet de l’établissement”.

Je pense que pour un jeune garçon comme Matthieu, s’il n’y a pas une cohérence forte entre la décision du juge et son application, un repère fondamental explose. Idem pour les parents auxquels le rapport d’investigation et d’orientation éducative a reproché des incohérences éducatives entre le père et la mère.

En gros je pense que des services socio-éducatifs ne peuvent pas reprocher à des parents - l’incohérence - ce qu’ils ne respectent pas et qu’ils motivent par des formules du genre “le jeune ne correspondant pas au projet de l’établissement”.

PS: Je suis désolée d’intervenir à répétition mais le sujet de votre billet à deux est passionnant.

33. Le dimanche 22 août 2010 à 13:32 par Stéph'

… Sympa comme ado, Mathieu, avec un très beau CV d’enfant difficile, d’ado à problèmes et… de jeune délinquant que la majorité pénale et les différents projets de réformes de la justice (réforme de la justice des mineurs, renforcement de la politique pénale, réforme de la carte pénitentiaire, …) ne devraient pas tarder à rattraper !

A l’analyse, le réquisitoire du Procureur dépeint à la fois cet échec collectif et cette tendance jusqu’au-boutiste à la répression.
Mais ce type d’éducation n’est-il pas la marque de fabrique de la délinquance, contre laquelle les institutions sociales et notamment judiciaires doivent lutter ? Est donc bien en cause en première ligne la défaillance chronique des parents depuis l’enfance, ce qui va durablement grever la société : comment “resocialiser” le caïd qu’est devenu Mathieu ? Sans aller jusqu’à chiffrer cela sur le plan des finances publiques, le “coût” social de Mathieu qui ne participera jamais à l’effort de la collectivité, laquelle devra pourtant l’assumer sa vie durant, est énorme !

Alors, finalement, “entrer en voie de condamnation pour recevoir une sanction à vocation pédagogique de 2 jours de stage d’apprentissage parental” au moment où l’ado auteur des faits frise la majorité, ça relève plus du sketch de théâtre que d’une justice digne de ce nom !!

34. Le dimanche 22 août 2010 à 13:38 par Pierre Col

@phavet : il me semble logique que l’on exige des parents une obligation de résultat qu’on exige pas des services publics : que je sache, ce sont les parents qui ont décidé d’avoir un enfant, pas les services publics qui le leur ont imposé.

L’absence de contraception, la défection d’un système contraceptif ou plus tard la décision de garder l’enfant jusqu’à terme puis d’en assurer l’éducation est de leur pleine et entière responsabilité.

C’est le père de 3 enfants adoptés, dont un né sous X, qui vous le dit :-)

35. Le dimanche 22 août 2010 à 13:49 par salah

@Véronique

Le budget de l’Education nationale est le premier budget de l’Etat. Des moyens considérables sont donnés à l’enseignement.”

Des enseignants, Véronique, vous diront qu’ils ne sont pas là pour éduquer mais pour enseigner et ils ont raison car en effet ils ne sont formés que pour enseigner des matières.

En ce qui concerne le Budget .
Le premier bénéficiaire du budget de l’Etat sont les banques avant l’enseignement .
Les banques avec tous les moyens que leur offre l’Etat sont bien éduqués .
Toutefois ,lorsqu’un ministre de l’Eduction Eric Chatel ,tente d’augmenter le nombre d’élèves par classe (au primaire et au collège) et affirme : « Quand vous avez une classe de 10 ou 15 élèves, demander à ce que l’on mette deux, trois voire quatre élèves de plus, ça ne dégrade en rien la qualité du service qui est rendue aux élèves », est-ce une façon de protéger les élèves et les enseignants ? Vous connaissez déjà des classes qui fonctionnent à 15 élèves ?
Ceci ,concerne l’enseignement . En ce qui concerne l’éducation ,l’Etat consacre 0 centime . Il y a eu un temps où il donnait quelques sous à « L’éducation Surveillée ».
Il l’a supprimée en créant la Protection judicaire de la jeunesse. Au moins les choses sont claires : l’éducation n’a pas besoin de sous .On est éduqué ou on ne l’est pas ! Tout dépend dans quelle famille nait ? Dans quel quartier ? Quelle couleur de peau on a ? Et surtout quel carnet d’adresse a papa ? C’est ainsi qu’il faut l’entendre .

36. Le dimanche 22 août 2010 à 14:04 par jor

Un peu effrayant comme billet. Espérons que cela reste de la fiction…

37. Le dimanche 22 août 2010 à 14:53 par Véronique

@ Salah

Mais vous savez aussi que ce qui plombe également l’Education nationale est… l’institution Education nationale. Par exemple, les professeurs les moins aguerris et les moins expérimentés sont ceux qui sont nommés dans les quartiers les plus difficiles.

Je suis d’accord. L’enseignement concerne l’apprentissage des disciplines et des savoirs: l’instruction.

Je suis aussi d’accord, l’énergie du ministre serait à mon avis mieux utilisée à réformer pour de vrai et pour de bon les fonctionnements de l’institution Education nationale.

Maintenant lisez ou relisez le commentaire de Terrien (post 28)

”En effet, sauf les autodidactes, il est ardu d’enseigner à un enfant qui n’est pas éduqué, c’est à dire qui ne connait pas les codes de la société. Cependant à qui revient-il d’inculquer ces codes ?
La question devient pertinente pour les enfants délinquants.”

Je crois que pour des enfants auxquels les codes de la société n’ont pas été transmis, l’école reste le lieu où cet apprentissage devient encore possible.

@ Dadouche

En même temps quand on s’appelle Protection Judiciaire de la Jeunesse, on doit bien envisager l’idée que que le vilain petit canard ne sera pas l’exception mais la règle.

Je serais quand même curieuse de voir détaillé le projet d’établissement d’une structure PJJ.

38. Le dimanche 22 août 2010 à 15:00 par XXX

Pour aller dans la même veine que numéro 7, je vais proposer à mon député la mise en place du parcours suivant,

Tout garçon des la pubertés déposera un échantillon de Sperme dans une banque du Sperme (privée ça va de soit), ensuite afin de prévenir la reproduction non autorisée et la délinquance sexuelle il sera castré.

Une fois marié, il aura le droit sous réserve de l’avis favorable de travailleur sociaux (La présentation d’un avis d’ISF est recommandée), et a condition que les analyses génétiques prouvent que le couple ne risque pas de transmettre le gène de la délinquance (dans la foulée on refusera aussi les gènes qui rendent les enfants gauchiste, droit de l’hommiste, etc…), d’accéder aux précieuses gamettes afin de faire un enfant, bien entendu la peine de mort sera rétablie et systématiquement appliquée au mineur délinquant ainsi qu’a leurs parent

Je pense qu’un tel système devrait définitivement éviter toute délinquance

P.S.
J’espère que vous avez noter le N-ieme degré

39. Le dimanche 22 août 2010 à 15:06 par Altair

Je m’excuse si je manque de rigueur et corrigez moi si je me trompe mais :

Du moyen-âge jusqu’à l’aprés seconde guerre mondiale la loi “privilégiait” les parents au detriment de l’enfant. Ainsi, il était impossible pour un catholique ou un protestant de se marier sans le consentement de ses parents ou bien au minimum sans l’avoir consulté et cherché la “negociation”.

Les infanticides pouvaient être interdits mais il restait un certain laxisme legislatif : les enfants restaient donc plus facilement tués par leur parents qu’aujourd’hui (heureusement).

Sous Napoléon il y avait ces “maisons de correction” au moindre fait qui derangerait le pére : si le pére se sentait taquiné dans son égo il lui suffisait d’envoyer son enfant dans cette “maison” qui était plus une “prison” et qui impliquait de graves conséquences pour l’enfant…

Les enfants étaient également excessivement battues…

Aujourd’hui ça a changé : les enfants ont un devoir de solidarité envers leurs parents (ouf ça c’est resté !) mais à priori le consentement familial à diminué les infractions à l’encontre des parents envers leurs enfants se sont decuplées, toute fessée ou claque (même bien cherchée) est interdite.

Notre époque cherche excessivement à protéger les interêts de l’enfant…

Nous sommes en train de passer d’un extrême à l’autre, il faudrait réequilibrer la balance.

Je suis parfaitement d’accord avec les précédent messages qui inciterait à plus d’education pour les parents notamment, plus de structures, plus de professionnel…

Mais redonner par la loi PLUS de place aux parents sans tomber dans les excés d’autrefois.

Je pense que ce gosse aurait bien merité sa claque…

Le manque d’humilité de l’enfant en l’espéce est la preuve même qu’il faut réagir en ce sens. Bien sur ce genre de correction doivent ête exceptionnelles (et l’encadrer reste difficile) mais si les enfants sont aussi insolent c’est parce qu’on leur donne trop de pouvoir, trop de choses “interdites” leur sont permises et sur un enfant ça fait plus desordre encore…

40. Le dimanche 22 août 2010 à 15:32 par Lyr

@Veronique en 37 :
Bonjour,
pour avoir vécu de près la recherche de “places” en urgence pour des mineurs, les projets pédagogiques des établissements de la PJJ sont souvent tout à fait respectables voire adaptés aux jeunes qui leur sont envoyés.
Seul problème : la question du groupe déjà accueilli.
Il est précisé pour cette étude de cas que le jeune se met en danger (classique), met en danger les autres (classique mais problématique) et provoque des bagarres.
Les autres gamins accueillis et le nouvel arrivant forment un peu un cocktail plus ou moins explosif suivant les cas. Parfois l’alchimie ne se fait pas, le nouvel arrivant met en péril le travail et l’avancée des autres jeunes, et les conduit à régresser fortement.
Les éducateurs choisissent donc parfois de privilégier la cohésion de groupe aux dépens du nouvel arrivant perçu comme un danger pour leur travail effectué.
C’est compréhensible mais rageant, d’autant que la décision est parfois prise très rapidement, ne laissant ni au jeune le temps de s’adapter (et les groupes sont parfois moins vulnérables qu’on le croit si on laisse un peu de temps) ni aux éducateurs divers le temps de trouver une solution qui ne soit pas le retour en famille faute de mieux (vécu comme un échec supplémentaire, un rejet, la preuve formelle qu’il est différent et dangereux puisque “même chez les tarés on ne veut pas de lui”).
“Incasable” et “ingérable” deviennent alors les deux étiquettes accrochées au môme en question, et plus les échecs s’accumulent plus il est dur de trouver une structure qui acceptera le défi. Bien souvent c’est la prison qui s’y colle quand le môme commet un truc suffisamment grave pour finir par y arriver et soit ça sert de répulsif immédiat (rare) soit il y retourne à intervalles réguliers, s’y sentant parfois “plus dans son milieu, plus en sécurité” qu’ailleurs…
Terrible constat et terrible impuissance des éducateurs aussi.

41. Le dimanche 22 août 2010 à 15:56 par Cremi

“Il me semble évident qu’élever un enfant, cela s’apprend.”

JE ne puis que trouver regrettable qu’alors que notre belle civilisation exige permis, diplômes, autorisations et agréments pour la simple vente de légumes à la criée, elle n’exige pas que Bac+5 ou de chèque de caution avant d’autoriser mes concitoyennes à enfanter.

Le chèque de caution avant l’acouchement serait une bonne idée.

42. Le dimanche 22 août 2010 à 16:03 par Wyrm

Le problème, c’est qu’on se rapproche doucement de cette “fiction”.

Et on retrouve deux problèmes que l’ont peut constater dans d’autres domaines. D’un côté, on dégage petit à petit de sa responsabilité l’auteur d’une faute. Nous avons vu d’autres dérives de ce type, que ce soit dans des projets de loi ou dans de simples déclarations d’hommes politiques qui se sont levés avec une “idée brillante”, et je n’aime pas le concept de société que cela suppose.
Ensuite, on demande à des personnes “moyennes”, des “bons pères de famille” (et “mères” aussi, évidemment), de savoir se comporter mieux que des professionnels. Ici, c’est “l’éducation” (morale et civile, s’entend): les parents ont eu du mal à gérer leur progéniture, c’est évident, mais les éducateurs “professionnels” auprès desquels on a redirigé l’enfant (et les parents ont montré diligence à les avertir à chaque retour illégal du “cher petit”) n’ont manifestement pas fait mieux. En quoi leur responsabilité serait alors moindre que celle des parents? La réponse est simple: on n’a besoin que d’un “responsable”, et il s’agit ici du couple de parents.

Alors évidemment non, je ne dis pas qu’il faut blâmer les éducateurs avec les parents. Il faut juste savoir un jour arrêter la course au bouc-émissaire, et chercher des solutions globales. Il faut simplement reconnaître que l’éducation n’a pas de règles absolues, des modèles qui fonctionnent à tous les coups, et que les parents seront en mesure d’appliquer à tous les coups. Un couple comme celui décrit, il y a beaucoup, et tous leurs enfants ne virent pas délinquants; à l’inverse, certains parents sont plus stricts, ou du moins “cohérents”, mais leurs enfants se rebellent quand même. Il n’y a pas de “recette miracle” pour élever un enfant comme un bon citoyen, et s’il faut trouver des solutions pour les cas graves, je ne pense pas que dédouaner l’enfant de sa responsabilité soit une solution, même “potentielle”. C’est au contraire donner une caution morale à l’enfant, en lui disant simplement qu’il n’a pas à assumer ses actes puisque la responsabilité de ses actes pèsera sur ses parents. C’est donc réduire l’influence que des parents en difficulté auront encore sur leur descendance. N’est-ce pas contreproductif à l’extrême?

43. Le dimanche 22 août 2010 à 16:07 par laszlo

Chers Maîtres,
Pardonnez ce message hors sujet, mais je ne sais comment vous prier d’analyser la vindicte actuelle et de fournir des outils de recours efficaces aux Roms actuellement chassés massivement de notre beau pays, ainsi qu’aux bons français désireux de freiner - par voie juridique - nos gouvernants dans leur démarche xénophobe.
Les attaques de notre police, sur consigne de notre gouvernement, contre l’un des groupes ethniques les plus défavorisés d’Europe, méritent un post efficace de votre part. Le ciblage ethnique actuel est il légal ???

44. Le dimanche 22 août 2010 à 16:11 par Nanarf

L’on remarquera que ça ne peut être que de la faute “des autres” car chacun a des excuses en béton et raison de n’avoir rien fait.
Ce qui m’étonne c’est que personne n’a accusé la télé et les célébrités qu’elle met en avant.

45. Le dimanche 22 août 2010 à 17:39 par xerbias

Faut-il qu’une justice laxiste prenne le relais d’un père laxiste ? A un moment, il faut bien faire comprendre que les lois sont faites pour être respectées. Quitte à ce que la répression passe lorsque la meilleure des préventions (l’éducation parentale) a failli. Quand quelqu’un commet un délit, ce n’est pas de la faute de la société… mais celle de celui qui commet le délit.

Vu qu’on ne peut punir les pauvres bambins s’ils sont trop jeunes quelques soient les actes qu’ils peuvent commettre, et vu qu’on ne saurait visiblement demander des comptes aux parents, que fait-on ? Je pose sérieusement la question à l’auteur du billet.


Gascogne :
Dire que la société, au sens large, n’est pour rien dans le passage à l’acte est tout aussi stupide et simpliste que de dire qu’elle y est pour tout. Le passage à l’acte criminel est un phénomène bien plus complexe que ce que certains voudraient croire. Quand à comprendre que les lois sont faites pour être respecter, ça s’appelle inventer l’eau tiède. Une dernière question : qui vous a dit qu’on ne peut “punir les pauvres bambins” ? Venait faire un tour dans un quartier pénitentiaire pour mineurs (je ne vous parle même pas des milliers de décisions autres que la détention prononcées par les tribunaux pour enfants), et nous en reparlerons…


46. Le dimanche 22 août 2010 à 17:41 par Denis75

@ Gascogne (en 18),
Je pense que ce que S. Dassault voulait c’était supprimer totalement tout particularisme pour les mineurs de 16 à 18 ans. Mais peut-être qu’il n’est pas au courant des durcissements successifs de l’ordonnance du 2 février 1945. À mon avis, il l’est (mais vu le bonhomme peut-être pas ;)

De toute façon, il ne faut pas oublier que les parlementaires ont des assistants/attachés parlementaires contractuels et surtout les administrateurs parlementaires qui sont là pour donner corps et un peu de cohérence aux textes des parlementaires. Dans la droite ligne des récents discours sécuritaires, sa proposition de loi devrait envisager une réelle majorité pénale dès 16 ans pour tous les mineurs civilement (ce qui est déjà possible exceptionnellement) quelles que soient les conditions : donc plus de juge des enfants automatiquement, plus d’atténuation de la responsabilité etc… Nous verrons s’il l’inscrit à l’ODJ ce qu’elle contient.

Alors, jouons la carte de la surenchère à gauche : je propose l’abaissement de la majorité pénale à 12 ans (juge et tribunal des enfants que pour les enfants de 3 à 12 ans ; peines dès l’âge de 8 ans et sanctions éducatives en deçà) ; puis, imprégnons-nous de la réforme autrichienne et abaissons la majorité électorale à 16 ans (ça fera monter plus rapidement l’extrême droite :)

47. Le dimanche 22 août 2010 à 18:00 par billevesée

“Il me semble évident qu’éduquer un enfant, ça s’apprend”
Où ? auprès de qui ? de ses propres parents ? des parents des autres ? en lisant des livres de psychologie ou des manuels d’éducation ? que celui qui a la réponse nous éclaire, nous sommes demandeurs…

Eolas:
Heureusement, je crois savoir que vous ne vous êtes pas trop mal débrouillée.

48. Le dimanche 22 août 2010 à 18:02 par RG

@ Dadouche et Gascogne

Vu que la question est difficile a t-on le droit de tuster sur ses camarades compétents?

Je m’y risque: “Pour conclure, on se demandera plutôt si, en répondant de plus en plus exclusivement à ces symptômes de crises par des sanctions pénales individuelles dont il connaît pourtant la faible efficacité, l’État ne révèle pas sa propre crise en termes de capacité d’analyse et d’action sur le fonctionnement de la société.”

49. Le dimanche 22 août 2010 à 18:13 par xerbias

@ Gascogne :
“Le passage à l’acte criminel est un phénomène bien plus complexe que ce que certains voudraient croire.”
Ah oui ? Pourtant, chaque individu a le choix. S’il fait le mauvais en toute connaissance de cause, pourquoi ce devrait être la faute d’autrui ?
Brûler une voiture, cambrioler une maison, racketter quelqu’un, voler dans les magasins, et tous les délits dans le même genre, il ne faut pas être bien âgé pour savoir que c’est illégal. A chaque passage à l’acte, il y a une décision impliquant la responsabilité de celui qui la prend. La Justice ne reconnaît pas cela ?

Et par ailleurs, je me permets de reposer la question : que faut-il donc faire selon vous ?

Dadouche : Votre hypothèse de départ dans votre commentaire précédent “Vu qu’on ne peut punir les pauvres bambins s’ils sont trop jeunes quelques soient les actes qu’ils peuvent commettre” étant erronée, c’est compliqué de répondre à votre question.

Proportionnellement, je suis même persuadée que les mineurs sont plus sévèrement punis que les majeurs si vous voulez tout savoir. Il y a d’abord une politique de “tolérance zéro” qui conduit à des taux de réponse pénale hallucinants. Loin de moi l’idée de prétendre qu’il faut laisser des actes délinquants sans réponse. Mais on aboutit à une machine complètement folle, mécanique, où les juges des enfants sont saisis de fait parfois d’une gravité toute relative, uniquement parce que le mineur a déjà eu un rappel à la loi pour des faits tout aussi anecdotiques. Il faut alors apporter une réponse. Parfois de nombreux mois plus tard. Sauf qu’un ado qui cherche les limites, il a tendance à faire les 400 coups, et qu’en 8 mois il a eu le temps de faire quelques autres conneries. Dont le juge des enfants est à nouveau saisi. Et auxquelles il faut qu’il apporte un nouvelle réponse. Et une réponse qui ait du “sens”, c’est à dire, dans l’esprit de beaucoup, une réponse  plus “lourde”. “Action/Réaction” quoi. Et on grimpe finalement très vite dans l’échelle des peines pour les mineurs. 

Et beaucoup oublient que quand on a un ado en face de soi, on a par définition affaire à quelqu’un d’immature, pas encore fini. Pas quelqu’un de rationnel, qui pèse chacun de ses décisions. D’ailleurs, même parmi les adultes, vous en connaissez beaucoup qui réfléchissent avant de tout faire ? Vous croyez qu’un conducteur qui franchit une ligne blanche se dit consciemment “je prends le risque de tuer quelqu’un si une voiture vient en face” ? Non, il fait sciemment quelque chose d’interdit parce qu’il ne lui vient même pas à l’idée que là, maintenant, tout de suite, quelqu’un va arriver en face.

Oui, le passage à l’acte délinquant c’est complexe, ça ne se résume pas à un bilan “coût/avantage”. Je vous jure, sinon ça se saurait.

50. Le dimanche 22 août 2010 à 18:16 par Spipou

N’ayez jamais d’enfants !

“Personnellement je ne veux pas d’enfants, mais les miens feront ce qu’ils voudront.” (Martin Veyron)

51. Le dimanche 22 août 2010 à 18:19 par XS

@jor

Un peu effrayant comme billet. Espérons que cela reste de la fiction…

Je crois hélas, et Dadouche pourrait me le confirmer qu’on est peut-être en deça de la réalité.

D’abord pour une raison simple. Les mariages en France donnent lieu dans 40% des cas à un divorce, et 65% en Ile de France (avec des variations importantes dans le Hurepoix où se trouve Framboisy, d’après l’étymologie).
Plus de la moitié des naissances ont désormais lieu hors mariage, avec les cas suivants:
-personnes vivant en union libre (ou Pacs) de manière stable, sans se marier
-personnes vivant en couple, ayant un premier enfant et se mariant ultérieurement
-personnes de vivant pas en couple de manière stable, et se séparant par la suite
-“bébé toute seule”.

La séparation des parents peut intervenir pour des raisons professionnelles, d’infidélité ou autres. Les conflits (d’argent, de logement) entre les parents peuvent être importants, notamment parmi les classes sociales modestes. Les enfants (surtout les garçons?) ont alors des raisons de réagir violemment à ces modèles d’autorité brouillés.

Autant dire que l’hypothèse d’Eric Ciotti, reprise pour la fiction par Dadouche et Gascogne est minoritaire. Le cas où les parents d’un enfant délinquant partagent encore le même foyer est fréquent, mais plutôt minoritaire. On peut avoir aussi fréquemment la mère ayant recréé une “famille recomposée” avec un autre homme (qui exerce de facto une “autorité parentale partagée” avec de grands aléas), un père vivant à 800km ou dans un autre pays ou alors des parents se partageant une garde alternée sous le contrôle de la gendarmerie. Organiser une audience de JE est déjà assez sportif, alors des sanctions financières ..

Autant dire que “Jocelyne et Michel” braves clichés gaulois (à la “Monique et Jean-Claude” de Groboules-les-bains) forment un cadre plutôt idéal.

Pour les parents d’origine étrangère, c’est encore un autre cas. L’idée que j’en aurais est une famille assez stable et stricte chez les musulmans et les asiatiques (mais certaines difficultés à comprendre le fonctionnement et la mentalité des autorités françaises). Et en comparaison beaucoup de foyers mono-parentaux (en clair: des mères célibataires) chez les africains.

@Dadouche: votre collègue JE d’Evry (ou de Cergy, ou de Bobigny, que de “y” dans le Parisis) confirme t’il/elle bien cela?

52. Le dimanche 22 août 2010 à 18:29 par gil

Je me demande tout de même ce que l’on peut bien faire dans ces cas là.
J’ai tendance à penser que pour le bien de la société ce Mathieu devrait passer une dizaine d’années en prison pour réfléchir puis on pourrait envisager une liberté conditionnelle. Mais je me fait un peu peur en écrivant cela…

Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas des mesures populistes et stupides (redondance?) qui arrangeront les choses.


Dadouche : Seulement “un peu” peur ? Et il se passera quoi au bout de dix ans ?

53. Le dimanche 22 août 2010 à 18:46 par Spipou

Honnêtement, je ne pense pas que cette responsabilité pénale des parents passera.

D’abord, d’un point de vue constitutionnel, la notion de responsabilité collective pour un déli individuel est quand même la plus dure à avaler.

Ensuite, de toutes les mesures proposées récemment par Hortefeux, c’est celle qui a recueilli le moins d’opinions favorable dans le fameux sondage, et le gouvernement sait qu’il a plutôt intérêt à suivre les sondages en ce moment.

Une autre mesure, budgétaire celle-là, mais dont Hortefeux ne fait pas beaucoup de publicité, on se demande bien pourquoi : la suppression de 3000 postes de policiers !

54. Le dimanche 22 août 2010 à 18:50 par Spipou

@ Gascogne :
“Le passage à l’acte criminel est un phénomène bien plus complexe que ce que certains voudraient croire.”

Je trouve que ce serait très intéressant que vous développiez ce point. D’après votre expérience, qu’est-ce qui fait que de deux individus qui ont eu un parcours de vie à peu près similaire, l’un ne commettra jamais de déli, l’autre devriendra criminel ? La psychologie de chacun ? Des rencontres qui influencent dans l’un ou l’autre sens ? D’autres raisons encore ?

55. Le dimanche 22 août 2010 à 19:08 par XS

En ce premier dimanche après l’Assomption de la Sainte-Vierge, je laisse la (P)arole au pape Benoit XIV(Josef Ratzinger pour l’Etat Civil de l’Etat Libre de Bavière). Les laïcs pratiquants et encartés me pardonneront, c’est pour la bonne cause.

«Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut. C’est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue»,
«Chers parents, puissiez-vous éduquer vos enfants à la fraternité universelle»,

Egalement la parole à Agostino Marchetto, secrétaire du Conseil pontifical pour les migrants et les gens du voyage:
«les expulsions en masse de Roms vont à l’encontre des normes européennes».
«Il y a un principe de proportionalité dans les réactions qu’on peut avoir vis-à-vis des délinquants. On ne peut pas généraliser et prendre tout un groupe de personnes et les expulser. La responsabilité est personnelle, elle n’est pas collective».

@Eolas: Cela se fait de citer Agostino Marchetto dans un tribunal français?

Hortefeux a parlé de “milliardaires de gauche” et de “milieu politico-médiatique parisien”, il a oublié Castel Gandolfo.

56. Le dimanche 22 août 2010 à 19:11 par Spipou

Toujours dans le sens de ma première question :

Parmi deux jeunes primo-délinquants (et là, je pense que ça concerne la quasi-totalité de la population masculine ; qui n’a pas volé un paquet de bonbons au supermarché pour sentir le frisson de l’aventure ?) qu’est-ce qui fait que l’un ne récidivera pas, et que l’autre s’engagera dans ce que l’on appelle “une carrière criminelle” ? Au-delà du paquet de bonbons, je pense que la majorité de ceux qui ont volé un scooter finissent assez rapidement par “se ranger”.

Y a-t-il eu des études pour analyser ces comportements ? A-t-on pu établir des profils ou des circonstances favorables à la réinsertion ? Connaît-on des stratégies de réinsertion efficaces ? Y a-t-il des profils psychologiques et/ou des parcours qui encouragent à la récidive et aux “carrières criminelles” ? Y a-t-il des profils (ou des circonstances) qui rendent une personne totalement rebelle aux lois ? Qu’en est-il de la délinquance en col blanc : a-t-on pu aussi déterminer des profils et/ou des parcours plus ou moins criminogènes ? Sait-on peu ou prou répondre à ces questions, ou pas du tout ? De façon un tant soit peu scientifique, je veux dire…

57. Le dimanche 22 août 2010 à 19:16 par LEF

Gascogne et Dadouche, pitié ! Pitié, vous allez leur donner des idées ! Je parie que la prochaine mesure fiscale pour contrer la semaine des 35h ce sera le mois de 35 jours. Eh oui, avec votre 35 mai à la noix, on y court… Franchement c’est pas sympa des trucs pareils.

Maître, faites quelque chose !


Dadouche : Pourtant il peut se passer des choses merveilleuses un 35 mai

58. Le dimanche 22 août 2010 à 19:18 par Spipou

@Tous ceux qui parlent ici des Roms : il s’agit aussi d’une “punition” collective, mais contrairement au scénario imaginé par Gascogne, s’il s’agit d’une mesure démagogique, il ne s’agit pas d’une mesure frappant des innocents pour un crime commis par quelqu’un d’autre.

Les Roms expulsés sont en situation irrégulière sur le territoire français selon la loi actuelle, et c’est pour cela qu’ils sont expulsés.

C’est démagogique parce que ça intervient juste après l’attaque d’une gendarmerie dans le Loir et Cher par d’autres Roms, mais d’un point de vue strictement légal, il n’y a pas condamnation de personnes pour un crime commis par d’autres, ce qui est le cas dans la fiction de Gascogne. Les Roms expulsés étaient déjà légalement expulsables avant les évènements du Loir et Cher.

Maintenant, je ne discuterai pas des raisons électoralistes de cette mesure. C’est un autre problème.

59. Le dimanche 22 août 2010 à 19:32 par Eolas

Je constate que ce billet prend en compte la future Loi Ciotti 2, supprimant la plaidoirie de la défense comme étant une perte d’équivalents-temps-plein de magistrats.


Dadouche : C’est parce que Michel et Jocelyne gagnent trop pour avoir droit à l’aide juridictionnelle et que les dommages et intérêts qu’ils doivent payer pour les conneries de Matthieu les ont laissé dans une situation un peu juste financièrement. Et, comment dire, ils ne se sont pas remis de l’audience du TPE où, pour défendre Matthieu, son avocat leur a tapé dessus pendant toute sa plaidoirie….


Gascogne :
Ben tiens, avec tout le temps passé en garde à vue à assister ce petit … de Matthieu, plus le temps de venir au tribunal.

60. Le dimanche 22 août 2010 à 19:38 par Eolas

@XS : On peut tout faire, dans une plaidoirie, en France. De toute façon, le tribunal n’écoute pas.


Gascogne :
Le Parquet non plus : il fait son courrier…

61. Le dimanche 22 août 2010 à 19:47 par Clems

J’ai le droit de faire interner le procureur ? Sans attendre la fin de l’audience ?


Gascogne :
Vous avez le droit d’essayer. Et j’ai le droit d’utiliser les techniques ancestrales apprises de mon Senseï ?


62. Le dimanche 22 août 2010 à 20:13 par Spipou

@Eolas : une loi supprimant la plaidoirie de la défense ? En matière pénale ? Excusez-moi si je vous parais un peu niais, mais j’ai bien compris ?


Gascogne :
Euh…On est dans de la fiction depuis le départ. Ne faites par rêver le procureur que je suis.


63. Le dimanche 22 août 2010 à 20:19 par Holmes

“C’est la faute à mon père”

Cette justice est une fiction : la plupart de ce qui y est dit est faux : le reste, par définition, ne l’est pas non plus.

64. Le dimanche 22 août 2010 à 20:19 par Spipou

@Toujours à Eolas : J’ai déjà vu des juges écouter attentivement des plaidoiries, et même rendre des jugements favorables au prévenu grâce aux plaidoiries en question. Je pense à deux exemples récents ; mais il faut dire que l’avocate était exceptionnellement brillante, et que la première plaidoirie était quasiment à bureaux fermés, devant le juge des libertés (sortie ou non d’un centre de rétention) ; il y avait 5 personnes présentes : le juge, l’avocate, le greffier, le prévenu et moi, ami du prévenu. La deuxième s’est passé trois jours après au tribunal administratif, toujours avec une audience réduite, sans procureur, avec la même brillante avocate et avec une juge visiblement pas surchargée par le nombre d’affaires ce jour-là.

65. Le dimanche 22 août 2010 à 20:21 par salah

Il se passera quoi après ?

Nice Matin avait titré : « Deux jeunes dévoyés en vacances à la Croix Valmer avaient essoufflé la police… » . Ils avaient siphonné de l’essence, volé une voiture ,un moteur de bateau et ont détenu illégalement des papiers d’identité et un pistolet. Au tribunal ,l’un deux a nié toute participation et l’autre a reconnu les faits .Ils ont malgré tout, étaient condamnés ,les deux, à un an de prison avec sursis et trois ans de mise à l’épreuve pour chacun .C’était en 1965. Brice Hortefeux n’était pas ministre de l’Intérieur et MAM n’était pas à la tête de la Justice. Charles de Gaulle était le président de la République.
Dans les tribunes de l’Assemblée , il n’y avait même pas un Mariani pour dire que  : « La France invisible et silencieuse pense que la nationalité française n’est pas une carte de crédit donnant uniquement accès à des services. Il y a aussi des devoirs. ».
Interrogé sur les faits qu’ont commis ses amis politiques il y a 45 ans ,le même Mariani disait : “C’est une connerie de jeune voilà tout” et de rajouter : “Qui n’a jamais volé un paquet de bonbons ?”
Ces deux jeunes ont réussi leurs carrières . Ils sont même devenus des députés très connus.
Ils ont eu la chance de ne pas sombrer du mauvais côté de la société lorsqu’ils étaient jeunes, et surtout la chance de ne pas être désignés comme délinquants définitivement irrécupérables par la justice sous le harcèlement et la pression de quelques politiciens poujadistes habiles seulement à faire des clins d’œil aux mauvaises odeurs qui émanent de la société.

66. Le dimanche 22 août 2010 à 21:10 par Shane

C’est parce que le magistrat se sait faillible (ou devrait le savoir), il est obligé de douter, et c’est en vertu de cette capacité au doute qu’il préserve la possible part d’humanité dans sa démarche décisionnelle.
Le droit exige l’emprisonnement mais une application humaine de ce même droit permet qu’il ne le soit pas.
Erick MAUREL - Paroles de Procureur

Être parent, c’est ajuster sans cesse, se remettre en question, être responsable oui mais de là à être coupable…

67. Le dimanche 22 août 2010 à 23:54 par Tête-à-claques

Si le principe et l’intérêt d’une plaidoirie sont souvent de pointer du doigt les responsabilités collectives, notamment au sein de l’Etat, ceux d’un réquisitoire procèdent obligatoirement de la recherche d’un “bouc émissaire”.

C’est bien la conclusion qu’il nous faut tirer du récit de cet épisode judiciaire.

En effet, le Parquet fait ici (mais en est-il conscient ?) son mea culpa :

Je n’irai bien sûr pas jusqu’à mettre en cause la société elle-même, qui n’a pas su empêcher Matthieu de persévérer dans son parcours délinquant. Puisque je la représente, je me verrais dans l’obligation de m’accuser moi-même, ce qu’aucune convention internationale portant sur la procédure pénale n’admet.

Et puis, il faut savoir s’arrêter quelque part dans la recherche de responsabilités.

Cette seule répartie est, à mon sens, révélatrice de l’inefficacité de la Justice, si ce n’est de son aberration, dès lors qu’elle entreprend d’opposer le citoyen à l’Etat. Car lorsque le citoyen fait face à la société toute entière, c’est toujours le pot de terre contre le pot de fer. Et un pot de fer ne peut se mettre en question ; il lui est, par contre, le plus souvent plaisant, du haut de son estrade, de faire la leçon au pot de terre avant de lui porter l’estocade.

“Vous oubliez le rôle du Juge !” me direz-vous, c’est lui le couteau de la balance judiciaire ! Mais Outreau aurait-il permis d’identifier et de sanctionner une responsabilité collective ? Que neni ! Le métal pèse toujours plus lourd que le bois.

Tout au plus, pour faire bonne mesure, pourrions nous demander à nos juges de rajouter un escarbot sur le plateau occupé par la Défense, ce simple objet (en bois également) permettrait aux avocats de s’y dresser un peu plus haut, dans le pieux espoir de tenir tête à ces représentants du Parquets, trop souvent arrogants du fait de leur position.

Et en ce moment, ils en auraient vraiment besoin.

Une bonne réforme de ces “conventions internationales” nous feraient du bien…

68. Le lundi 23 août 2010 à 00:02 par malpa

@ Gascogne sous 62

Ah ben si vous refusez de rêver, comment comptez-vous requérir ? (oui je sais, vous aviez appâté de maître, là)

69. Le lundi 23 août 2010 à 00:13 par Styx

1) Je propose que le juge soit sanctionné pour entrave à la justice, sa présence ne fait que ralentir l’application de la loi. Le réquisitoire du procureur seul suffit, on peut ainsi appliquer directement la peine maximale aux parents de Matthieu sans perte de temps.
La suppression de la plaidoirie évoquée par maître Eolas tombe de fait sous le sens.

2) D’autre part je recommanderai la stérilisation à la naissance de tous les enfants. Enfin surtout ceux issus d’un milieu défavorisé, ouvrier ou de parents issus des classes moyennes, incapables de s’offrir les services d’assistants d’éducations privés. Il est de toute façon bien connu que les enfants des milieux aisés sont des anges.
La présence des “djeuns” délinquants étant résolue, tout nouveau barbare pubère rencontré sur le sol de notre nation, ne pourra donc être qu’un étranger, voire un européen, qui pourra être reconduit à la frontière par nos forces de polices milices privées.

3) J’oubliais, que faire de nos jeunes dans l’intervalle entre maintenant et la fin des naissances ? Nous pourrions par exemple envahir initié un partenariat fructueux avec la Roumanie, afin de leur expliquer comment aménager des terrains susceptibles d’accueillir les ROMs.
De toute façon, un déplacement de population est nécessaire, les industries se trouvant dans les pays de l’Est. Pourquoi chercher à rapatrier à grand frais des usines ? C’est joli la Roumanie.
Mais je mégare.

PS : ce blog est un régal.

70. Le lundi 23 août 2010 à 00:17 par Shadok

Merci pour cette fiction qui soulève des réflexions d’un niveau bien plus élevé que les simplistes discours populo-populistes qu’on nous inflige ces temps-ci, soit directement, soit par médias interposés (qui se font aussi, manifestement, un grand plaisir de servir de relais aux diverses divagations politiques)…

(Sinon, désolé, Dadouche & Gascogne, pour le HS, mais « dés dès lors » ferait plus « propre » dans le texte, amha…)

71. Le lundi 23 août 2010 à 00:59 par jomix

Punaise, quel joli sac de noeuds. J’ai tiqué sur la réaction du proc fixant les parents comme étant les premiers responsables et donc à la base de l’échec des différentes institutions qui n’ont pas su géré les soucis du rejeton; je me suis posé la question: ok, mais à quoi ont-t-elles servi ? J’ai bien ri en lisant le commentaire déraisonnable de Clems #61.

72. Le lundi 23 août 2010 à 01:42 par Diab

“Par ces motifs,

Déclare Michel Rebachon et Jocelyne Michu ép Rebachon coupables des faits reprochés.

En répression, ordonne à titre de peine principale la destruction du mineur aux frais des prévenus.”

Zut, pas encore possible, j’en suis déjà à la loi Ciotti III.

Pas grave, la tendance actuelle étant à la surenchère perpétuelle dans le but de masquer l’échec des précédentes surenchères, c’est juste une question de temps…

73. Le lundi 23 août 2010 à 03:05 par Yan

Sur la responsabilité pénale des parents et de la famille, je propose de distinguer obligation de moyen ou de résultat, et de considérer qu’en l’occurrence, l’obligation familiale est de moyen.

En effet, sauf à considérer des mesures de mise à mort familiale, d’exil, de “castration” chimique ou autres, une obligation de résultat semble concrètement inapplicable face à de sévères troubles comportementaux.

Or, en l’espèce, il apparaît que la famille (en tout cas les parents) expose avoir, tôt, mis en oeuvre bon nombres de moyens pour tenter de gérer les excès du fiston.

Dès lors, considérant les moyens mis en oeuvre comme suffisants, déclare les prévenus non coupables.

74. Le lundi 23 août 2010 à 03:49 par narnokatt

On peut également trouver de futurs justiciables pour la loi Ciotti dans ce reportage de France3 :
http://programmes.france3.fr/docume…

75. Le lundi 23 août 2010 à 08:36 par Le_Pompiste

@salah en 65 Ces deux jeunes ont très mal tourné : ils ont versé dans la violence aux personnes, et sont donc allé au-delà des simples atteintes aux biens que vous signalez.

76. Le lundi 23 août 2010 à 09:30 par Cugel

Il faut aller plus loin dans la recherche des responsabilités. Et le maire qui a uni ce couple manifestement si mal assorti du point de vue de l’éducation d’une éventuelle progéniture, ne serait-ce pas un véritable scandale qu’il s’en sorte à si bon compte ? Il existait pourtant des indices probants et concordants qui auraient du l’alerter sur ce point lors de la cérémonie de mariage (l’attitude effacée du mari, l’autoritarisme déplacé de l’épouse, le bas niveau social et culturel des époux…) et l’amener à refuser une telle union, véritable bombe à retardement sociale, comme il est possible de le faire en cas de suspicion de mariage blanc. Il faut instaurer de toute urgence un permis à points parental ! Au bout de X infractions ou en cas de comportement antisocial caractérisé de l’enfant , placement d’office de celui ci à la DASS et stérilisation des parents s’ils sont encore féconds ! Le bon sens commande cette mesure d’urgence !

77. Le lundi 23 août 2010 à 09:46 par sil

Votre texte est intéressant, notamment le passage où le père tente de gifler son fils et que celui-ci menace de porter plainte.

Les parents n’ont en effet pas les pouvoirs d’officier de police et ont donc des moyens limités pour tenir leurs enfants. Donc d’un coté, on tient les parents pour responsables si leurs enfants enfreignent leurs obligations judiciaires. De l’autre, on punit les parents qui usent de violence. Que faut-il faire alors ?

78. Le lundi 23 août 2010 à 10:34 par lapocompris

@ sil #78
Il faut faire comme les policiers, i.e. utiliser un bottin, ça ne laisse pas de trace.

79. Le lundi 23 août 2010 à 11:05 par sunshyne972

Faut envoyer le morveu chez mon père lol….en 7 jours c’est reglé et on passe au suivant!

80. Le lundi 23 août 2010 à 11:28 par Sébastien

Si ce n’était que ça la justice, si ce type de dossier se réglait aussi arbitrairement et avec autant de nonchalance, Mathieu aurait il réellement une chance ?

Le procureur en fait l’aveu, il me semble.
Si l’on accuse un tant soit peu la société, les éducateurs, les professeurs, les institutions (…) d’une infime responsabilité pour expliquer le comportement de Mathieu, cela devient un vrai sac de nœuds pour tenter de résoudre une affaire de délinquance et de délits mineurs (…).
Par conséquent, l’évidence saute aux yeux et personne ne contestera ces nouveaux accusés que les parents représentent.
Il y a peu, on a voulu nous faire croire qu’il y avait le chromosome de la délinquance, digne des films de science fiction, la criminalité pouvait être innée. Finalement, il est plus sage d’accuser les géniteurs tant que leurs progénitures sont mineures.
Mais alors, pourquoi ne pas proposer un stage d’éducation pré-natal avec un permis de procréation à la clef, puisqu’il semble y avoir une recette que les accusés n’ont su éprouver…

En lisant ce billet, il me semble que la détresse et les tentatives (tardives) des parents sont palpables. Il me semble aussi qu’à ce stade une aide adaptée tant aux parents qu’à Mathieu n’est pas évidente, c’est un fait, mais qu’accabler d’avantage ces parents ne mèneraient pas bien loin, si ce n’est les culpabiliser d’avantage et peut-être même conforter Mathieu (qui se retrouve ainsi victime de ses parents) dans ses actes.

J’imagine le casse têtes pour gérer ces problèmes de société aux cas par cas et je comprends peut être un peu le discours du procureur… Quoique, j’ai beaucoup de mal :)

Je ne suis ni juriste, ni policier (…) seulement un informaticien de 30 ans qui apprécie parcourir ce blog pas toujours aisément compréhensible (pour le non-initié que je suis). J’espère n’avoir offusquer personne, j’apporte simplement (et naïvement) un avis de monsieur tout le monde sur cette fiction.

81. Le lundi 23 août 2010 à 11:55 par test

test

82. Le lundi 23 août 2010 à 13:49 par Crapaud Rouge

La faille des parents, c’est qu’ils n’étaient pas d’accord sur le comportement à avoir envers leur môme. Du coup il ne se sentait pas aimé, ensuite c’est l’engrenage infernal.

83. Le lundi 23 août 2010 à 14:49 par kaptainkarott

je me demande si les parents ne pourraient pas ici lever une exception d’inconstitutionnalité ou user de la cedh pour irresponsabilité pénale du fait d’autrui.

84. Le lundi 23 août 2010 à 14:56 par stef

@Dadouche sous 57:

Quel formidable souvenir que la lecture de ce roman en classe de sixième.

Pour le reste, une petite observation. Les tenants du retour du Général contre la chienlit, zélateurs du “c’était mieux avant” doivent se figurer que, doux euphémisme, la société a évolué.

L’Eclatement de la cellule familiale et la perte des repères des enfants a de nombreuses causes, et la tâche d’effectuer un suivi permanent de la scolarité de jeunes enfants est parfois très difficile. Les jeunes papas et jeunes mamans, quand ils ont la chance d’avoir tous les deux du travail, endurent aujourd’hui des temps d’indisponibilité (travail + trajet) sûrement bien supérieurs à la génération précédente, sans parler du morcellement du temps de travail et des horaires décalés, bien plus présents sur les postes peu qualifiés, donc touchant bien plus fréquemment des parents déjà un peu moins bien outillés pour leur devoir éducatif. Ces contraintes explosent complètement quand un accident de la vie transforme la cellule en famille monoparentale.

Alors j’entends les esprits chagrins tenants de l’égalité des chances dire “chacun sa mouise”, mais quand même, on ne m’ôtera pas de l’idée que certains en reçoivent plus que d’autres, de la mouise…

Un dernier point: j’ai apprécié de lire “enfin” (@11 , Vue d’ailleurs) quelqu’un qui met la sphère enseignante face à ses contradictions. Je suis agacé quand je vois la posture adoptée par de nombreux enseignants qui se disent opposés à la fin de la carte scolaire (j’y suis également farouchement opposé), mais qui surchargent les enfants de devoirs scolaires, sachant que le suivi de ceux-ci ou l’aide éventuelle apportée par l’adulte superviseur à la maison dépendront intrinsèquement de la dispopnibilité et du niveau de celui-ci.
Pour éviter la reproduction sociale, on doit pouvoir faire mieux…

85. Le lundi 23 août 2010 à 15:02 par stef

@83: En fait, il a surtout eu en face de lui une limite fluctuante. Je ne suis pas le seul a connaitre ce genre de situation dans mon entourage (voire à la vivre pour certains), et c’est effectivement un terreau fertile pour q’un gamin parte en live… Comme beaucoup de jeunes parents, je suis dans l’angoisse perpétuelle de louper quelquechose dans l’éducation de mon jeune fils, même si je me rassure pour partie en me disant que si c’est déjà au premier chef de mes préoccupations, c’est toujours ca de gagné. Un gamin de trois ans est déjà parfaitement capable de tenter de jouer papa contre maman, et si la réponse est inappropriée (problème de couple, tentative d’appropriation de l’enfant, ou au contraire, comme la maman de Matthieu, projection sur son fils des griefs qu’elle a contre son propre mari…), les dégâts ne seront pas rattrappables, car comme pour Matthieu, ils passeront par la prise de conscience par les parents de leur propre insuffisance éducative…

86. Le lundi 23 août 2010 à 15:37 par Leo

@Fredo, 1 : ”il y a une grave lacune dans le texte: les instituteurs.

Ce sont eux les vrais professionnels de l’éducation, ils ont donc une obligation de résultat que l’on ne peut tout de”

Faux : le boulot des instits, c’est l’instruction, pas l’éducation. Il serait temps qu’on se le rappelle.
Aux instits, les accords du participe passé et les tables de multiplication.
Aux parents les coudes pas sur la table et les mots magiques “s’il te plait, merci”.

Non mais, ho…

87. Le lundi 23 août 2010 à 15:49 par stef

Et les révisions des tables, et les explications des fractions, les subtilités de la division, sans même parler des polynômes, c’est pour qui, entre 17h00 et 19h00 ?

88. Le lundi 23 août 2010 à 16:21 par Leo

@Veronique, 16.

”Par ailleurs, si séparer les notions d’enseignement de d’éducation est nécessaire, il n’en demeure pas moins que l’apprentissage d’une discipline scolaire comme par exemple celle de l’orthographe ou de la grammaire s’appuient sur des notions et des valeurs, selon moi, éducatives au sens large.

Les instits n’ont absolument pas les moyens d’inculquer ces valeurs à leurs éleves. Ils sont censés s’appuyer dessus, sur un socle existant, donc fourni par l’education des parents, pour y batir les paralleles avec ortographe (un seul h) et grammaire. Si le socle n’y est pas on construit sur du sable…

Voir le commentaire de Terrien en 28

@Stef, 85 et 88 :
Vous serez donc surpris et ravi d’apprendre que les devoirs à la maison sont interdits, et ce depuis des dizaines d’années. Et que les instits aimeraient bien appliquer cette interdiction. Mais essayez donc en tant qu’instit de ne pas donner de devoirs. En moins d’une semaine les parents (ceux qui peuvent surveiller les devoirs de leurs enfants, et j’aurais tendance à dire ceux qui en ont le moins besoin) viennent réclamer des devoirs à cors et à cris.
Un carnet de textes rempli rassure ces parents… meme s’il desespere leur progeniture et les autres parents, ceux qui sont trop occupés pour tenir une permanence à la FCPE, faire le siège de l’instit tous les soirs, puis du directeur de l’école, puis de l’inspection… combien de temps on tient face à ces emmerdeurs qui peuvent pourrir une carrière ? Alors on donne des devoirs.

Quant à l’explication des notions non comprises (fractions…) par certains un peu plus lents que les autres, ce n’est theoriquement pas le boulot des parents, elle “devrait” etre faire en classe, en soutien, et elle serait possible… si certains ne considéraient pas que 5 gosses ou 15 c’est pareil, et qu’il est indolore de bourrer un programme en réduisant le temps d’enseignement : plus de trucs en moins de temps, mathematiquement ca fait moins de temps pour expliquer chaque… et pour pouvoir revenir sur une notion pas comprise par certains, il ne faut pas que du temps, il faut aussi savoir quoi faire des autres, qui ont compris et qui s’ennuyent.

89. Le lundi 23 août 2010 à 16:25 par claude

Les personnes qui ont en charge le bien-être des citoyens doivent se poser ces 1ères questions suivantes puisqu’il y a -c’est admis objectivement - bien existence de préjudices causés par des faits commis par autrui:
1) Est-ce que les textes actuellement en vigueur sont susceptibles de donner de meilleurs résultats pour que les délinquants ne lèsent pas autrui ou pour que des réparations effectives aient lieu ? Pourquoi ne donnent-ils pas ces résultats ?
2) Est-ce que des textes peuvent donner ces résultats ?
3) Quel système sociétal peut donner ces résultats ? Est-il possible de le construire ?

Montrer que des textes existants ou proposés sont injustes ou inefficaces ne règle pas le problème du poids des infractions qui pèse sur les victimes.
La critique est aisée, l’art est difficile.

Apparaît alors cette série de questions méthodologiques:
1) Qui, parmi les hommes publics, est prêt à dire que l’on n’est pas près de soulager les victimes, compte tenu des données actuelles ?
2) Est-ce que cette franchise est souhaitable ? Que peut-elle susciter comme réactions ? Comment alors éviter ces réactions ?

Quand on veut servir ses concitoyens, il faut trouver la bonne réponse à toutes ces questions.
Quelles sont ces bonnes réponses ? Vous avez le droit de citer des programmes électoraux ou des idées doctrinales pour apporter des propositions à commenter dans ce fil.
Elles seules pourront dissiper le malaise qui est né de ce fil.

90. Le lundi 23 août 2010 à 16:37 par Noyade du Poisson

Vous avez le droit de citer des programmes électoraux ou des idées doctrinales pour apporter des propositions à commenter dans ce fil.
Merci de rappeler ces droits… Je croyais que seuls les bisonours laxistes et milliardaires pouvaient encore en parler de ces horreurs antifrançaises…

Elles seules pourront dissiper le malaise qui est né de ce fil.”

Quelle docte et prétentieuse solution pour éviter la naissance DU Malaise?
Stériliser ses parents? Les rééduquer?
Le ridicule achevé ne tient qu’à un fil..

91. Le lundi 23 août 2010 à 18:48 par Fantômette

@ Léo,

Entre nous, cette sempiternelle summa divisio entre éducation et enseignement m’a toujours parue artificielle. Concrètement, en semaine, un instituteur voit ses élèves (éveillés)(dans l’idéal) à peu près autant que leurs parents. Les enfants ne s’éduquent pas - me semble-t-il - uniquement les jours ouvrés avant 8h30 et après 16h30, le week-end ou pendant les congés scolaires.

Qu’ils le veuillent ou non, les professeurs font partie de l’entourage de ces gamins, et cet entourage - en bien ou en mal - les éduque.

Qu’ils soient symboliquement moins importants que les parents, c’est une évidence. Mais qu’ils n’aient aucune influence sur leurs élèves, aucun rôle à jouer auprès d’eux au-delà de leur production de leçons-à-apprendre et devoirs-à-rendre, voilà qui me semble douteux.

92. Le lundi 23 août 2010 à 19:16 par didier specq

Tout à fait d’accord avec Fantômette. Même si l’instituteur (plus souvent l’institutrice, hélas) ne peut remplacer évidemment les parents, il a tout de même un rôle éducatif. Ceci dit, cette remarque vaut également pour les juges: je suis toujours choqué de voir des magistrats, lors des audiences correctionnelles, ne pas expliquer pourquoi tel ou tel acte n’est pas bien, moralement parlant.
On n’aime généralement pas beaucoup les “donneurs de leçons” mais ils sont souvent nécessaires, notamment pour les gens qui ne rencontrent quasi jamais un citoyen “normal”.

93. Le mardi 24 août 2010 à 01:40 par stef

@89 (Leo): je partage une large part de votre avis et suis ravi d’apprendre l’interdiction des devoirs (me coucherai moins bête).
Et sinon, le problème n’était pas que les enfants ne se verraient pas expliquer les fractions en classe, mais plutôt seraient confrontés à des parents, qui, le soir, se verraient parfois:

  • incapables de comprendre ce qu’ils doivent faire appliquer à leurs gamins
  • fortement dévalorisés dans leur autorité parentale sous prétexte d’incompétence

La question des moyens se pose, certes, et pas que dans votre métier, comme les hôtes de ce blog ont à la connaître.
Ceci dit, entendre le gouvernement rappeler que la France est un pays merveilleux notamment grâce à son école alors que celle-ci, non faute de bonnes volontés, est devenu une machine à reproduire les inégalités, ca me fait au moins autant hurler que de l’entendre dire qu’il y a de plus en plus de policiers dans les rues. Ca, ca n’est vrai que dans certaines villes des hauts de seine et dans l’ouest parisien.

@90:
Premiere série:
1: non. si des textes suffisaient à résoudre tous ces problèmes, ils seraient écrits depuis longtemps… les textes ne sont rien sans la volonté ou les moyens de les appliquer. Quand on se promène dans l’ouest parisien, on devine facilement où sont concentrés les effectifs policiers qui font tant défaut à vos victimes, par exemple. Dès fois que des personnes sans moralités soient prises d’une envie de manoeuvrer subtilement pour réussir à voler des milliards à de bons et prospères gouvernants d’industrie peuplant ces quartiers non défavorisés… Pour la question des réparations, je suis intéressé par l’avis de nos hôtes (puissent ils nous le donner dans leur infinie sagesse), mais le mékeskidi pense comprendre que celle-ci est relativement détachée de la question pénale. C’est la notion de responsabilité civile. La réparation ne peut être pénale, il s’agirait de vengeance (arrêtez-moi si je me gourre)
2: non. Videt Supra
3: oui, au prix de certains sacrifices que bien peu souhaitent consentir.

Le fait d’abandonner notamment tout espoir de reproduction sociale est un frein fort.

Seconde série:

1: Le premier qui aura le courage de parler aux gens sans les prendre pour des demeurés (ou d’invoquer des fantômes: la france invisible et silencieuse, par exemple). Là encore, les victimes: leurs réparations sont régies par la loi, et les condamnations de leurs tourmenteurs ne sont pas établies à raison des souffrances des victimes, mais de l’intérêt général. Mais la victimologie est une science à la mode…
2: dormez tranquille, braves gens, des élus de qualité veillent sur vous… des citoyens de seconde zone a qui il serait préférable de cacher la vérité ???

Pour les idées doctrinales, allons-y de notre petit effort:

Les moyens sont manquants, les recettes diminuent du fait de l’absence de croissance, or on maintient une doctrine de non augmentation de l’impot. La richesse et sa création sont de moins en moins taxées dans notre pays. La transmission du capital également profite de cette vision idéologique parfaitement conservatrice visant entre autres à figer un ordre social. L’épargne d’une part des revenus par les personnes qui sont en situation d’avoir du revenu disponible est aujourd’hui très largement favorisée par la fiscalité. Une politique un peu moins anxiogène permettrait peut être de limiter cette maladie franco-francaise de l’épargne . On fait des lois afin de rendre plus flexible le marché du travail, mais une vraie mobilité encouragée des capitaux ne serait pas de trop pour le bien de notre économie.Un basculement d’une petite partie de l’épargne vers la consommation relancerait plutôt bien la machine, permettant à tout un chacun de bénéficier de niveaux de services publics (police, justice, éducation, santé) moins couteux en impôts directs… Pas de solutions miracle, mais on commence déjà pas mal à s’éloigner de ce qui se fait ces temps-ci

94. Le mardi 24 août 2010 à 03:27 par Celeborn

@ Fantômette

Bien sur que nous, professeurs, avons un rôle éducatif — j’allais presque dire malgré nous. À la différence des parents, cependant, nous, nous travaillons sur un groupe de 20 (ça, ce serait formidable), 25 (ça, ça arrive plus souvent), 30 (ça, ça arrive, hélas, de plus en plus souvent) élèves. Donc difficile de comparer notre “temps de mise en présence avec l’élève” à celui que des parents ont avec le même bambin. Ce n’est pas tant que nous avons moins d’influence (c’est une évidence) ; c’est que nous ne sommes pas du tout sur le même plan. Et effectivement, si les parents font n’importe quoi, qu’on soit bien clair, nous sommes strictement impuissants à “éduquer” de quelque manière que ce soit l’élève qui nous est remis entre les mains (généralement, on ne l’instruira pas davantage, d’ailleurs, mais bon, on peut toujours essayer, et d’ailleurs on essaye toujours).

Le souci de par chez nous, c’est qu’on a tellement voulu insister sur la dimension éducative de notre métier depuis quelques décennies (on a même réussi à transformer “citoyen” en adjectif qualificatif ; et aujourd’hui, ne dites plus “géographie” : dites “développement durable”) qu’on en est arrivé à reléguer l’instruction au second rang. Or une instruction solide, faite de manière logique et raisonnée, a au final d’indéniable valeurs éducatives.

Je glisse sur la polémique des devoirs à la maison en primaire : c’est un casus belli auprès duquel le point Godwin, c’est du pipi de chat ^^.

95. Le mardi 24 août 2010 à 03:34 par Celeborn

Il fallait bien entendu lire d’indéniables valeurs éducatives.

96. Le mardi 24 août 2010 à 05:17 par Soraya

Pauvre petit Matthieu qui s’en prend plein la tête de toute part, mais ne voyez vous pas que c’est simplement un môme qui est complètement out of control pour les “autorités” et “bordeline” niveau psy…

Ce petit a seulement compris qu’il pouvait se punir lui même et que sa peine n’est légitime que si lui seul se l’inflige :

Parents, juges, éducateurs ou tout ce qui représente une infime loi est considéré par sa sensibilité comme un “viol” de son mal être, les enfants malheureux fonctionnent de la sorte!
Lui SEUL décide de faire vivre sa souffrance comme il peut et personne ne peut l’en empêcher parce que pour lui c’est un état vital, il se sent vivre et défie la vie à travers ses petits méfaits…

Une chose, seul la médecine et beaucoup d’amour avec de la compréhension peuvent mettre fin à sa déroute, mais sûrement pas une “détention” qui ne risque que de renforcer son mal être et le pousser vers une vie sordide…

97. Le mardi 24 août 2010 à 08:17 par Véronique

@ Lyr (post 40)

Les éducateurs choisissent donc parfois de privilégier la cohésion de groupe aux dépens du nouvel arrivant perçu comme un danger pour leur travail effectué.

Excusez-moi, Lyr, mais je ne ne parviens pas à comprendre pourquoi le choix des éducateurs devrait primer sur la décision d’un juge, au risque d’anéantir d’un coup d’un seul le travail effectué par le juge et son autorité vis-à-vis du mineur et de ses parents.

A mon avis le probléme majeur de Matthieu est son rapport avec l’autorité. Fragiliser, voire exploser l’autorité du juge est pour moi le pire des choix.

98. Le mardi 24 août 2010 à 09:56 par salah

@ Lyr
Vous dîtes que : « les projets pédagogiques des établissements de la PJJ sont souvent tout à fait respectables voire adaptés aux jeunes qui leur sont envoyés. »
Ensuite vous décrivez une réalité celle du quotidien des établissement d’hébergement de la PJJ avec le constant qu’ils ne sont pas adaptés à accueillir de nouveaux arrivants en expliquant qu’ils vivent dans une sorte de « circuit fermé » qui rend indésirable et potentiellement menaçante toute arrivée d’un nouveau jeune.

Qu’est ce qui reste de respectable ou d’adapté lorsque les établissements ne peuvent pas tenir parole compte- tenu de leurs projets ?

Comment les éducateurs peuvent ils amorcer un travail éducatif avec un jeune en commençant par lui signifier qu’il est un indésirable ?

La manifestation des troubles dans le comportement d’un jeune ,souvent elle est la conséquence de quelques rejets ,voire dessuccessifs et parfois ils ont commencé dès sa naissance, n’est il pas approprié que la décision de placement du juge soit perçue ,pas seulement par le jeune mais également par les éducateurs ?Tel un acte de renaissance ?

N’est il pas approprié que l’établissement d’accueil organise une fête avec boissons et gâteaux, et pourquoi pas , à chaque arrivée d’un nouveau jeune ? Cela se fête telle une naissance avec cadeaux pour le nouveau arrivant .

N’est ce pas une manière d’organiser la rupture du cercle infernal ,dans lequel s’est enfermé le jeune et pas que lui ?

99. Le mardi 24 août 2010 à 10:58 par claude

Naguère les instituteurs enseignaient la morale et l’éducation civique dans un but éducatif. Et ils trouvaient cela normal.
Ils pratiquaient aussi les coups de règle, les taloches …dans un but éducatif, et trouvaient cela normal.

Pourquoi ont-ils changé ? Phénomène de la girouette ? Incohérence ? Perte du sens logique ? Perte de la foi pédagogique ?

100. Le mardi 24 août 2010 à 11:08 par claude

La véritable secrétaire du PS, au véritable décompte des voix, propose l’encadrement militaire des mineurs.
Je la remercie d’avoir apporté une proposition, qui peut donc être débattue.

101. Le mardi 24 août 2010 à 11:22 par Crazy diamond

C’est dans ce genre d’affaires qu’on regrette feue Super Nanny!

Non mais plus sérieusement, je pense qu’en réalité, une éventuelle loi visant à punir les parents pour les faits commis par leur progéniture risque de toucher toute personne ayant un enfant, car le parent parfait n’existe pas. A quel stade peut-on dire qu’un parent a foiré? Quelle place tient le hasard dans la délinquance d’un enfant? Je veux dire par là qu’une personne peut devenir délinquante “sans raison apparente” alors que son frère ou sa soeur, élevé et éduqué dans des conditions similaires, ne le sera pas.
Bref, vaste débat, qui ne trouvera jamais de solution satisfaisante je le crains.

102. Le mardi 24 août 2010 à 11:24 par Foie de Veau

Perte de la foi pédagogique ?
Quelle est la définition logique de la foi pédagogique?

@101 :
quand Sainte Victime, au congrès de Reims (c’est ce à quoi vous faites allusion de façon cryptique, non?) a obtenu un décompte des voix, elle a vite été obligée de demander qu’on l’arrête, l’écart avec M Aubry ne cessant de se creuser…
L’idée de faire encadrer des mineurs par des miltaires, qui savaient, avant la suppression du service militaire, transmettre un savoir à la classe d’âge 18-25 ans est à l’image de Sainte Victime, clinquante et inepte; en 1962/1965, les militaires qui n’avaient plus à garder les frontières naturelles en Afrique et recasés dans l’Education Nationale, s’ils étaient employés pour des fins pédagogiques, se sont montrés particulièrement inefficaces…

103. Le mardi 24 août 2010 à 13:08 par Rom

@ Spipou en 58 :
la gendarmerie du Loir et Cher n’a pas été “attaquée” par des Roms, citoyens des ex “pays de l’Est” (en général Roumanie, ou Hongrie),
mais par des gens du voyage, qui sont en majorité citoyens français…

104. Le mardi 24 août 2010 à 14:27 par récap59

Le projet d’établissement, c’est pas un document prévu par la RGPP pour mettre en musique le non-remplacement d’un départ en retraite sur 2 ?

105. Le mardi 24 août 2010 à 16:33 par Spipou

@Rom

Je déteste cette expression “gens du voyage”, qui veut dire tout et n’importe quoi.

On peut être Rom, Manush, Sinti ou Kalo et citoyen français, on peut être Rom et général dans l’armée française ou officier supérieur dans l’armée roumaine (dans ce cas précis, cet officier essayait de cacher son ethnie, vu le fort racisme contre les Roms en Roumanie, mais il était parvenu à un grade élevé), on peut être Rom et grand écrivain, on peut être Manush et musicien de jazz de renommée mondiale, etc.

J’emploierai ici le mot Rom pour désigner l’ensemble des différents groupes. Ce mot a une signification bien précise : il s’agit d’un peuple qui est originaire de l’Inde, qui est arrivé en Europe à partir du 13ème siècle si je ne me trompe pas, qui a une langue indo-aryienne à lui, que beaucoup pratiquent encore, des coutumes, dont le nomadisme, des institutions telles que la kriss, qui sont aussi encore pratiquées de nos jours.

Gens du voyage est un mot fourre-tout bien-pensant qui englobe les Roms, Manush, Kalo et Sinti nomades (je ne sais pas si la bien-pensance a inventé un mot pour les Roms sédentaires), les forains et marchands ambulants Gadjé, et, hors de France, les Yénisches et le Tinkers, qui ne sont pas des Roms même si en Suisse on emploie indifféremment le mot Yénische pour désigner les nomades Roms et Gadjé. Je me refuse donc à employer l’expression “gens du voyage”, que je trouve même insultante pour les intéressés, qu’ils soient ou non Roms.

Quand à la gendarmerie du Loir et Cher, elle a bel et bien été attaquée. Par qui exactement je ne sais pas, puisque la presse a unaniment parlé de “gens du voyage”.

J’ai eu avec des Roms des expériences tant magnifiques qu’un peu plus inquiétantes, et je n’ai aucun ressentiment à leur égard, mais force m’est de constater qu’ils ont une culture bien à eux, et que beaucoup, ils me l’ont dit, et en particulier l’un des plus célèbres d’entre eux, l’écrivain Matéo Maximoff, dont je dois avoir lu tous les livres, qu’ils n’ont aucun désir de partager la vie des Gadjé. Ceci dit, ce n’est peut-être pas une généralité, puisqu’il y a, par exemple, ce général de l’armée française - qui doit maintenant être à la retraite ou décédé.

Le sens de mon commentaire était de dire que même si l’expulsion de Roms étrangers suite à cette attaque était pure démagogie, elle s’appuyait sur des lois existantes, puisque les personnes en question était en situation irrégulière sur le territoire français. On peut la condamner d’un point de vue moral, mais il est difficile de la contester d’un point de vue légal.

Bien à vous.

106. Le mardi 24 août 2010 à 16:49 par sereatco

Bonjour,

Foie de Veau, l’idée d’un encadrement militaire n’est pas forcément stupide parce qu’elle est proposée par Mme Royal… A ma grande surprise, je suis obligé d’admettre que ce n’est certainement pas une si mauvaise idée que cela. Du moins, elle me paraît à creuser.

Les militaires de 2010 ne sont pas ceux de 1962, fraichement (si l’on peut dire) issus des guerres coloniales et dont beaucoup avaient été effectivement recasés dans des postes civils peu adaptés à leurs goûts et à leurs talents…

Sur le problème plus général de la responsabilité pénale (ou quasi-pénale) des parents des mineurs délinquants, je souhaite préciser qu’une très grande proportion de ces derniers sont issus de famille monoparentale (en langage clair, sans père…). La création d’une telle incrimination reviendrait dans de très nombreux cas à s’en prendre à des mères souvent débordées et elles-mêmes VICTIMES.

Et puis rappeler que la délinquance juvénile touche également les “meilleures familles”… que l’éducation sans faille, à principes, dans le confort, l’amour et l’abondance ne garantit pas l’absence de c…ies, quand arrive l’adolescence. Les policiers, juges et avocats ont tous connus des expériences “stupéfiantes” dans ce contexte !

A bientôt.

107. Le mardi 24 août 2010 à 16:50 par Boucle d'Oreille

Quand à la gendarmerie du Loir et Cher, elle a bel et bien été attaquée. Par qui exactement je ne sais pas, puisque la presse a unaniment parlé de “gens du voyage”.

Par des parents et voisins, sédentarisés depuis des decennies (et donc a priori peu suspects d’être des Roumains ) d’un sale gamin-bien-connu-des-services-de-police et abattu (en légitime défence, bien sûr : ceci a été annoncé avant la conclusion de toute très éventuelle enquête) par un gendarme (la vie d’un sale gamin vaut moins que quelques arbres tronçonnés)…

108. Le mardi 24 août 2010 à 16:58 par Foie d'Oie

@sereatco:
“l’idée d’un encadrement militaire n’est pas forcément stupide parce qu’elle est proposée par Mme Royal… “

Non, mais il est symptomatique que l’esclavagiste du Poitou l’ait reprise (vous inversez les relations de causalité) , alors que :

  • l’armée sait encadrer et former une classe d’âge, pour des tâches simples (nettoyer un fusil, marcher en rythme, battre en retraite) et

ne revendique pas d’autres compètences…

  • les seuls essais, menés sous la contrainte de se débarasser de militaires de carrière sympathisants avec l’OAS, ont été suffisament calamiteux pour que, même 50 ans après, toute personne ayant plus d’un neurone la rejette avec horreur….

109. Le mardi 24 août 2010 à 18:14 par claude

Ce qui m’ a le plus choqué dans cette affaire en direct, c’est la complaisance des journalistes à filmer l’exécution de ce pauvre arbre ou la pauvre commerçante terrorisée, et le fait que l’on n’ en ait pas parlé. Pour le reste, on ne peut pas se sentir heureux quand il y a eu mort d’hommes ou quand des personnes sont assez folles pour s’attaquer à des gendarmes qui sont payés pour protéger le simple citoyen.

On me reconnaît véritable écologiste,ce qui me permet de dire que je n’ai jamais vu autant d’atteintes à l’environnement que depuis que les prétendus partis de Gauche sont aux affaires locales : on déboise, on déplante à qui mieux mieux pour construire et encore construire. Et tout cela sans que les journalistes ne pointent les contradictions d’un tel comportement de la part de tels étiquetés
C’est par exemple pour cela que j’estime que l’espérance qui viendrait de la Gauche est de l’escroquerie. Il y a tromperie sur les étiquettes pour le moins.

110. Le mardi 24 août 2010 à 18:40 par Pâté de Foie

“c’est la complaisance des journalistes à filmer l’exécution de ce pauvre arbre ou la pauvre commerçante terrorisée, et le fait que l’on n’ en ait pas parlé.”

Etait-ce du cinéma muet?

“des personnes sont assez folles pour s’attaquer à des gendarmes qui sont payés pour protéger le simple citoyen.”

Où habite LE simple citoyen?

La protection de ce brave homme (sous réserve d’éxistence) consiste-t-elle à abattre, en toute impunité, le passager http://www.lefigaro.fr/actualite-fr…
d’une voiture (munie de pneus , si la voiture ou son conducteur met la vie d’un gendarme en jeu).

111. Le mardi 24 août 2010 à 18:58 par Spipou

@Boucle d’Oreille

Oui, je vous crois volontiers. C’est pour ça que je disais que l’expulsion de Roms étrangers, qui ont servi de boucs émissaires suite à cette affaire, peut être condamnée moralement.

Mais légalement, et malheureusement pour eux, ils étaient effectivement en situation irrégulière sur le territoire français. Il se trouve que Brice Hortefeux a eu besoin de se faire un coup de pub après l’affaire du Loir et Cher, mais ils auraient aussi bien pu être expulsés avant.

Quand à la vie du “sale gamin”, je ne connais pas tous les détails de l’histoire (je croyais que c’était quelqu’un qui avait refusé de s’arrêter, à deux reprises, à des contrôles de routine de la gendarmerie, ce qui n’en fait pas un “sale gamin”, mais un fuyard devant les forces de l’ordre ; c’est un risque que je ne prendrais jamais, tout le monde sait que ça peut être dangereux), mais la gendarmerie a réellement été attaquée, et au vu des photos que j’ai pu voir, il ne s’agit pas d’arbres tronçonnés. Les coupables, à mon sens, devraient être retrouvés et jugés, d’autant plus que si même des gendarmes en zone rurale ne sont plus en sécurité, qui d’entre nous peut l’être ? Si les familles des délinquants malheureusement tués - c’est une chose qui peut arriver quand on s’enfuit devant les forces de l’ordre. Après tout c’est leur travail ; pas de tuer les fuyards, mais de tout faire pour les rattraper. Parfois ça tourne mal - se mettent à les venger de cette façon, je vais vivre en Australie, moi !

L’injustice est que l’on fasse payer des gens qui n’ont rien à voir dans cette histoire : les Roms étrangers expulsés.

112. Le mardi 24 août 2010 à 19:15 par Plat de Résistance

“Les coupables, à mon sens, devraient être retrouvés et jugés”
Les auteurs de ces terribles exactions ont été très vite retrouvés ou se sont livrés d’eux même: les condamanations ont été assez faibles (googlez lefigaro saintaignan: j’en ai assez de donner des liens).

“mais un fuyard devant les forces de l’ordre ; c’est un risque que je ne prendrais jamais, tout le monde sait que ça peut être dangereux”
Effectivement, en Amerique Latine, dans les années 70, la ley de fuga permettait d’abattre d’une balle dans le dos un fuyard.
La civilisation des dictatures SudOmericoines a pénétré jusque dans le Centre de la France?
Et ça fait partie du travail des farces de l’ordre? Alors, ne vous étonnez pas qu’il y ait de plus en plus de vengeances privées (ça arrivait, au millénaire dernier, hors d’Europe) …

“L’injustice est que l’on fasse payer des gens qui n’ont rien à voir dans cette histoire : les Roms étrangers expulsés.”

Faire payer?

Selon le figaro  :http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2… et le monde, vous commettez un contre sens :
les deux journaux signalent que : Ce fonctionnaire est également dubitatif sur les 300 euros d’aide au retour, un “appel d’air supplémentaire à cette immigration”. A ce moment, le mulot du copieur/colleur du Fig Haro a fait une dépression nerveuse, mais le Monde continue impavidement en expliquant la pelle d’air : Le prix du billet Bucarest-Paris s’élève à 60 euros, les 300 euros représentent donc le prix du voyage pour notre pays de cinq personnes….

113. Le mardi 24 août 2010 à 19:50 par Aurélien

Quel drôle de procureur.. enfin puisqu’il faut donner un verdict je dirai simplement qu’on marche sur la tête et que le conseil constitutionnel censurera sans doute cette loi. RELAXE !

114. Le mardi 24 août 2010 à 19:50 par Aurélien

Quel drôle de procureur.. enfin puisqu’il faut donner un verdict je dirai simplement qu’on marche sur la tête et que le conseil constitutionnel censurera sans doute cette loi. RELAXE !

115. Le mardi 24 août 2010 à 23:57 par RG

“Pour conclure, on se demandera plutôt si, en répondant de plus en plus exclusivement à ces symptômes de crises par des sanctions pénales individuelles dont il connaît pourtant la faible efficacité, l’État ne révèle pas sa propre crise en termes de capacité d’analyse et d’action sur le fonctionnement de la société.”

Pour l’un,

“la défaillance de la puissance publique est patente dans ce domaine et le traitement de la difficulté par la seule voie de l’offensive médiatisée et de la répression en apporte une singulière illustration.”

Pour l’autre,

ça va finir par se voir…..

116. Le mercredi 25 août 2010 à 00:13 par Matrix

Vers la fin de ses déclarations, je n’ai pas bien compris si le procureur adopte un ton ironique ou s’il est sérieux lorsqu’il veut accuser la société qu’il représente. Un ton ironique signifierait qu’il n’est pas d’accord avec ce qu’il vient de déclarer sur la responsabilité familiale en matière pénale. J’opte pour le ton sérieux donc qu’il est d’accord sur la loi sur la responsabilité familiale. Comment un magistrat qui sort de 6 voir 7 ans d’études de droit peut-il comparer les Holigans et la famille ? Comment peut-il avoir des raccourcis aussi surprenante sur la responsabilité collective en matière pénale ? Aurait-il été mal formé ? Ou ses propos sont-ils tout simplement influencés par une idéologie / politique pénale consciencieusement choisie ? Quoi qu’il en soit, ses déclarations sont plus tragiques que la situation d’une famille en souffrance.


Gascogne :
Otez moi d’un doute : dans la vie de tous les jours, vous êtes toujours autant premier degré ?


117. Le mercredi 25 août 2010 à 11:05 par jeff

Au delà de la fiction, l’exposé de la situation de ce jeune démontre toute la difficulté de la mise en œuvre des mesures éducatives.
Premièrement dans certain département le ratio dans le cadre des AEMO est de 1 pour 80.
Deuxièmement comment faire adhérer les parents à la mesure sans les disqualifier à leur propre yeux et aux yeux du jeune. C’est une véritable difficulté car souvent le sentiment de disqualifications des parents engendre une apathie qui peu être interprétée comme un laxisme, un refus de la famille adhérer au mesure proposé. Elle ressent ce dispositif comme un jugement moral, une condamnation quant à leur capacité parental et non pas comme une aide un soutien pour tendre vers un mieux être. Bon nombre de mesure atterrisse par voie de conséquence sur le bureau du JE.
Troisièmement, comment dans le cadre des placements contenir et reconstruire des jeunes qui refuse toute forme d’aide et de règles (il serait pertinent aussi d’interroger ce refus). L’errance institutionnelle est une vraie problématique. J’ai eu à accompagner une jeune majeur qui a souhaité lire son dossier de l’ase. Deux éléments m’ont particulièrement frappé,d’une part à quel point cette jeune s’était structurée et conformée au regard des autres, d’autre part l’incapacité des institutions à prendre en charge une jeune sur la durée en raison de son comportement particulièrement violent (pour information cette jeune a subis dans toute son enfance de la part de sa famille les pires abus).
Il serait tant que nos chères députés abandonnent leur frénésie de texte, pour mettre en œuvre une véritable politique concernant l’enfance en danger qui permettent à tous, parents, professionnels du social de la justice,… de prendre en charge ses jeunes afin de les aider à construire leur avenir, c’est peut-être cela faire oeuvre de civilisation : donner à tous les moyens de trouver sa place dans la société comme un citoyen sur de ses droits et de ses responsabilités.

118. Le mercredi 25 août 2010 à 11:15 par Jus de Fruits

Premièrement dans certain département le ratio dans le cadre des AEMO est de 1 pour 80.

@jeff en 118
Excusez la bêtise de ma question, mais qu’est un AEMO et qui divise quoi -pour faire un ratio, faut être deux-?

119. Le mercredi 25 août 2010 à 14:38 par Jeff

@Jus de Fruits
Une AEMO est une action éducative en milieu ouvert (c’est-à-dire une prise en charge d’enfant en danger exercé par le département) sa mise en œuvre est à la charge de l’ASE ou d’une association agrée. Le ratio d’encadrement correspond au nombre d’éducateur par rapport au nombre de jeune en suivi éducatif dans le département que je connais et dans ceux ou quelques un de mes collègues exercent ce taux est de un éducateur pour 80 jeunes.

120. Le mercredi 25 août 2010 à 15:13 par yellowrose

Comment et quand avons-nous défait un système social dans lequel les gens aspiraient à vivre paisiblement et les enfants n’étaient pas violents ?

La loi devient grotesque du moment où l’on ne peut considérer rien comme acquis ou commun.

121. Le mercredi 25 août 2010 à 15:32 par Bol de Riz

@Jeff 121
Merci beaucoup pour l’explication -je suis brouillé avec les acronymes- (le ratio est encore plus bas que le nombre d’élèves par instituteurs, et 30 fois plus bas que le nombre d’enfants par famille : confier l’éducation aux éducateurs/instituteurs et leur reprocher une absence de résultats dans ces conditions est un peu absurde).

122. Le mercredi 25 août 2010 à 16:56 par Ouache

juste une question, les stage d’éducation parentale a 450€/j , on peut les payer en bons d’achat rentrée scolaire?

curieux cette mode des stages quand même… pour les permis a point, pour le cannabis, pour la traversée hors des clous & co…
Me demande si l’argent que touche l’état dessus (après la com’ du prestataire) est réinvestit dans la justice, a défaut d’études d’impacts…

123. Le jeudi 26 août 2010 à 05:53 par Patrick D

Un grand merci Maître. Ce texte vaut mille discours sur le système judiciaire. J’en viens à avoir de la peine pour les juges. Devoir faire appliquer la Loi coûte que coûte quand manifestement elle n’est pas adaptée à la situation… Comment font-ils après pour se coucher l’âme en paix ?

124. Le jeudi 26 août 2010 à 11:25 par Roti de Veau

”juste une question, les stage d’éducation parentale a 450€/j , on peut les payer en bons d’achat rentrée scolaire?

Ne vous inquiétez pas il y a rupture de stock (pour des stages apprenant aux parents à s’organiser).

125. Le vendredi 27 août 2010 à 13:34 par moddeur

“Donc le tribunal condamne … (le juge lance un dé) … Michel, ah non zut un nombre impair c’est la mère, donc le tribunal condamne Jocelyne, la mère, à 6 mois de prison.”

126. Le vendredi 27 août 2010 à 14:43 par Nico

“J’aime” comme on dit sur certains réseaux sociaux.

127. Le lundi 30 août 2010 à 06:19 par gavroche

Sensible au réquisitoire du Procureur, la Présidente tranche sur sa base et condamne, tant les parents, que les oncles et tantes situés dans la même ville. Cette jurisprudence “Rabachon” fait grand bruit et nombre de tribunaux, pour des faits similaires, produisent la même peine: condamnation de toute la famille proche (même les frères et soeurs de l’adolescent s’ils étaient majeurs au moment des faits).

Jusqu’au jour où un autre tribunal, sur la réquisition d’un Procureur tout aussi excellent, condamne également la mairie (donc le maire) et collectivement les habitants du quartier. En effet, ceux-ci n’ont pas su, lorsque l’enfant était sur le chemin de l’école ou simplement à l’extérieur sur les espaces publics, corriger les dérives comportementales du jeune. Le juge reconnait ainsi la responsabilité collective de la société à s’occuper des enfants de tous.
Suite à cette nouvelle jurisprudence, les gens deviennent de plus en plus prudents et commencent à surveiller les jeunes dans les cours et espaces publics.

Un jour, Kevin, 12 ans, est surpris par les voisins en train de jeter un papier par terre. Les voisins aussitôt interviennent et demande à Kevin de ramasser son papier pour le mettre à la poubelle. Kevin se révolte: il ne voit pas pourquoi il obéirait à des gens qu’il ne connait pas alors qu’il a déjà du mal à obéir à ses parents. Les voisins emmènent donc Kévin chez ses parents pour leur rapporter l’histoire. Les parents de Kévin, conscient de leur responsabilité, récupèrent Kévin et le punissent pour avoir jeté un papier à terre, mais surtout pour ne pas avoir écouté d’autres adultes.

Quelques mois plus tard, les mêmes voisins s’aperçoivent que Kévin est en train de se faire tabassé par un jeune à peine plus âgé, Jean-René. Là encore, ils interviennent, emploient la force pour maîtriser Jean-René et l’emmener chez ses parents qui, là encore, comprennent leur intérêt, tance leur enfant et remercient les voisins pour leur vigilance.

Petit à petit, la société se met à surveiller et à éduquer l’ensemble de ses enfants et les parents n’hésitent plus à laisser sortir leurs gosses pour jouer à l’extérieur; ils savent qu’il y aura toujours des voisins pour surveiller leurs activités. Les enfants également, petit à petit, recommencent à respecter les adultes et comprennent que, s’ils se font prendre par quiconque, leurs parents le sauront également et agiront en conséquence.

Moralité: ce petit exercice de fiction prospective (sans prétention) montre que d’une décision “mauvaise” ou injustifiée peut engendrer des “effets bénéfiques” (à l’opposé des effets pervers).

gavroche…

PS: je précise que je suis opposé aux mesures de culpabilisation des parents proposées par M.Ciotti, mais j’ai voulu pousser plus loin les conséquences de ce type de jugement. Au final, autant proposé à M.Ciotti de condamner directement chaque habitant du quartier directement, plutôt que de s’attaquer uniquement aux parents ;-)

128. Le mardi 31 août 2010 à 09:12 par claude

Le ministère de l’Instruction Publique est devenu ministère de l’Education Nationale en 1932 sous la houlette de la Gauche (Edouard Herriot, celui qui ne vit pas la famine en URSS).
Avant on avait plus d’ambition que d’enseigner, on cherchait à instruire.
Notez à cet égard que les Universités dépendent non pas de L’instruction supérieure, mais de l’Enseignement supérieur, comme si ce qui était le plus important c’était la transmission et non pas la réception du savoir.On sème, mais on ne prépare pas le terreau. Quel gâchis !

Il reste que la Gauche avait l’ambition d’éduquer; pourquoi ces troupes renâclent à la tâche qu’elles s’étaient fixées à partir de 1932. Toujours ces étiquettes qui cachent un grand vide.

129. Le mercredi 1 septembre 2010 à 13:39 par Noël

La décision de nommer “éducation nationale” ce qui s’appelait “instruction publique”, relève d’une vision humaniste et politique. L’espérance socialiste voulait construire un homme nouveau, débarassé des préjugés d’une société capitaliste et condamnée par le progrès. Ceux qui n’étaient pas d’accord étaient dans l’erreur, et, comme les hérétiques sous l’inquisition, devaient être rééduqués. Dans les pays où cette espérance s’était réalisée, on nommait donc “camp de redressement moral par un travail (plus ou moins) intensif” ce que les sociétés bourgeoises appelaient bagne. Les familles êtant supposées transmettre les préjugés de classe d’autrefois, devaient être le plus possible exclues de cette formation de l’homme nouveau. L’éducation devait être un monopole de l’Etat démocratique et populaire. Ou bien qui allait le devenir: en 1983, il a fallu des manifestations gigantesques avec risque de guerre civile pour que Mr. Mitterand enterre le projet PS de monopole public. Le socialisme comme nouvelle religion d’Etat: un beau sujet de thèse ?

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