Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Fiches de lecture

“Par Gascogne, bibliothécaire intérimaire “


Les vacances scolaires sont toujours propices à lire un peu plus que la moyenne. Ajoutez à cela un abonnement en salle de sport qu’il convient de rentabiliser, malgré un corps déjà sculpté à l’image de celui d’un dieu grec, et vous aurez une occasion supplémentaire de dévorer quelques ouvrages en plus (j’adore faire du vélo en lisant, mais d’un pur point de vue sécuritaire, il vaut mieux pratiquer en salle…).

Je viens d’enchaîner un essai et un roman, dont les rapports avec ce blog ne vont pas vous échapper. Le premier d’entre eux s’appelle “Le Justicier”. Ecrit par Dorothée Moisan, journaliste, il rapporte l’histoire des rapports difficiles[1] entre le président de la République et l’institution judiciaire. Je pensais ne pas y trouver grand chose que je ne sache déjà, et j’ai été agréablement surpris. Encore qu’agréablement ne soit pas vraiment le terme lorsque l’on se rend compte :

1°/ que le mépris du chef de l’Etat, censé être le garant de l’indépendance de la magistrature, pour cette dernière, ne date pas d’hier, et est encore bien pire que ce que j’imaginais. Il est d’ailleurs entouré de magistrats qui eux-mêmes estiment que le reste de la magistrature de vaut pas tripette. Venant pour certains de “collègues” qui n’ont quasiment jamais exercé en juridiction, cela me laisse assez indifférent. Par contre, lorsqu’il s’agit de personnage de la trempe d’un Philippe Courroye, je dois avouer que cela me perturbe. Comment quelqu’un qui s’est forgé une réputation de magistrat intègre lorsqu’il était au siège a-t-il pu à ce point tomber dans les travers d’éventuels conflits d’intérêts multiples (remise de médaille par l’exécutif, dîners à domicile avec des parties potentielles à une enquête en cours, mainmise sur de multiples affaires politico-financières sans saisine d’un juge d’instruction…) une fois passé au parquet, contre l’avis du Conseil Supérieur de la Magistrature, soit dit en passant ?

Le mépris du président de la République semble d’ailleurs porter sur l’ensemble des corps dits “intermédiaires”. Le Canard Enchaîné de cette semaine rapporte ainsi les propos présidentiels tenus le 21 février suite à la crise au Maghreb. Selon le bien informé palmipède, Nicolas Sarkozy se serait allé à cette belle envolée : “C’est vrai, les diplomates n’ont rien vu venir. Ce n’est pas la première fois. Je n’ai d’ailleurs jamais aimé les diplomates ni les magistrats (il faudra que quelqu’un m’explique le rapport…), ce n’est pas ma culture. Moi, j’aime les préfets et le flics (sic). Les magistrats et les diplomates vivent comme leur corps, repliés sur eux-même et pas assez en phase avec la société qu’ils cotoient.”

N’habitant dans aucun palais de la République, mais dans une modeste maison individuelle avec femme, enfants, chien et poisson rouge, dans une petite ville où j’ai effectué l’essentiel de mon cursus scolaire, le reste s’étant fait à la faculté la plus proche, fréquentant cinéma, clubs de sport, et associations sportives, et d’autres activités encore dans ma ville, participant comme tout un chacun aux réunions parents-professeurs, vous comprendrez que je vois difficilement comment être plus en “phase avec la société”. Ceci étant, je suis tout prêt à apprendre de la part de quelqu’un qui n’est jamais sorti des Hauts de Seine que pour se rendre à Paris, au Fouquet’s ou encore sur des Yachts pour les vacances, quand je dois me contenter d’une petite location saisonnière…

2°/ que le garant de l’indépendance de la magistrature a su mettre en place un véritable réseau d’affidés dans la haute magistrature, qui a pu lui rendre quelques menus services ces derniers temps. Je ne doute pas qu’en cas de changement de majorité, le “spoil system” reprendra ses droits, mais tout cela resta tout de même assez inquiétant.

Une nuance, malgré tout. Les critiques du livre sur la mainmise élyséenne sur l’institution judiciaire souffre une seule atténuation, mais de taille. Cette mainmise, réelle à mon sens, n’existe que pour quelques juridictions, et dans le cadre de leur fonctionnement, pour quelques dossiers. C’est déjà beaucoup trop dans une société démocratique, mais cela ne doit pas faire oublier que dans l’immense majorité des autres tribunaux, et pour l’immense majorité des autres dossiers, dont le pouvoir se moque comme de l’an 40, l’institution fonctionne hors de toute intervention politique. En quelques années de fonction, n’ayant quasiment jamais eu à traiter de dossiers dit “sensibles”, je n’ai jamais eu a sentir le poids d’une quelconque intervention politique, et je pense avoir toujours pu faire mon travail en mon âme et conscience.

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Le deuxième livre dont je voulais parler est un roman sans grand rapport. Il s’agit de “Faute de preuve”, d’Harlan Coben. Les amateurs de polar ne peuvent que le connaître, particulièrement sa série des Mayron Bolitar, que personnellement, j’adore. Harlan Coben a l’art et la manière de construire des intrigues à tiroir, assez complexes, ce qui peut parfois d’ailleurs faire sa faiblesse, en terme de crédibilité.

Ce livre, dont je ne vous narrerai bien sûr pas la fin (sauf vengeance anti-troll), porte globalement sur des accusations portées contre trois personnes, dont une est accusée de pédophilie. Or, l’homme qui supporte cette accusation, relaxé suite à un problème procédural, finit par subir les foudres du père d’une victime, par ailleurs Marshall à la retraite. Du moins semble-t-il.

Un passage dans le livre m’a particulièrement intéressé. Le mis en cause du meurtre du “présumé pédophile”, dont soit dit en passant on ne retrouve pas le cadavre, est interrogé par la police, sur la base d’un témoignage direct (je vous passe les détails, ce serait trop complexe, et sans intérêt pour la suite). Outre le fait qu’il est assisté d’une avocate genre Pittbull, qui parle intégralement à sa place lors de sa “garde à vue”, c’est surtout la suite qui m’a intéressé. En effet, malgré le témoignage direct du témoin indiquant l’avoir vu faire feu à bout portant sur la victime, et après la brillante démonstration du ténor du barreau sur la légèreté des charges contre son client (c’est vrai, quoi, on ne retrouve que le sang de la victime dans son véhicule, un témoin le voit tirer sur la victime, contre laquelle il éprouve une légère rancoeur dont nul ne pourrait le blâmer), le mis en cause est relâché sans aucune autre procédure d’ordre judiciaire.

Ce qui m’a particulièrement interpellé, c’est que des histoires de meurtre sans cadavre, avec des charges que l’on peut discuter, nous en avons connu un certain nombre en France, la dernière d’entre elles étant celle de ce professeur toulousain, finalement acquitté. Et je me suis fait la réflexion que dans notre système, notre bon vieux Marshall à la retraite aurait terminé en détention provisoire, malgré ses (molles) dénégations.

Je ne pense pas que ce soit un problème de procédure, mais plus de mentalité. Les américains, de par leur histoire, privilégient la liberté de l’individu sur la défense de la société. Notre société tend plutôt vers l’inverse, et les déclarations intempestives visant la recherche de coupable avant tout ne fait rien pour arranger les choses. Je ne pense pas que toutes les procédures du monde pourront chez nous suffisamment limiter la détention provisoire, tant que le public n’acceptera pas qu’un “présumé coupable” puisse attendre son jugement en étant libre, comme cela est pourtant le principe.

Deux livres en plus des affaires de ski, ça n’est quand même pas grand chose, surtout lorsqu’ils font réfléchir en plus de vous distraire. Alors bonne lecture !

Notes

[1] doux euphémisme

Commentaires

1. Le vendredi 25 février 2011 à 18:31 par bernard parquet

C’est bien ce que vous dites : il s’était forgé une réputation…

2. Le vendredi 25 février 2011 à 18:37 par Bilateral_self_enucleation

Moi, j’aime les préfets et le flics (sic).
Je me souviens l’avoir entendu dire exactement l’inverse au sujet des énarques, lors d’une inauguration quelconque. Il s’adressait à des élus locaux et des industriels.
La cible de son mépris doit varier avec l’interlocuteur…

3. Le vendredi 25 février 2011 à 18:39 par TarValanion

Lorsque vous dites que “le mépris du chef de l’Etat, censé être le garant de l’indépendance de la magistrature, pour cette dernière, ne date pas d’hier”, cela veut-il dire que le président actuel a toujours méprisé ou que tous les Présidents de la République Française ont eu ce travers, y compris ceux qu’on considérait comme Grands Hommes?

Je penche, à raison j’espère, vers la première solution, mais je n’en suis pas très sur.


Gascogne :
Vous avez raison de pencher vers la première solution, mais soyons honnêtes : nos hommes politiques, de quelque bord qu’ils soient, ont toujours eu les contre-pouvoirs en horreur.


4. Le vendredi 25 février 2011 à 18:47 par Esquire

Bonjour cher futur collègue,

Je compte bien lire l’ouvrage de Moisan… Ceci dit je crois que la seule vraie différence entre Sarkozy et les gouvernants précédents est qu’il a fait ouvertement et brutalement ce que d’autres faisaient de façon plus subtile (les années Mitterrand n’ont pas exactement été exemplaires au point de vue de l’indépendance de la magistrature non plus, l’on se rappellera aussi du fameux procureur héliporté dans l’affaire des marchés publics, et j’ai été effaré dernièrement en relisant quelques articles sur les affaires d’Auxerre - Emile Louis, Cherrier, et l’affaire des tortures). Et je vous renvoie au très bon ouvrage d’Antoine Garapon “Le gardien des promesses” (1996, ça ne me rajeunit pas) sur les relations complexes juges / pouvoir (Garapon étant d’ailleurs assez critiques vis-à-vis de certaines attitudes des magistrats).

Je crois par contre que là, même des parquetiers peu rebelles prennent publiquement position pour que l’avis du CSM devienne un avis conforme - il semble que même des personnes qui ont pu être tentées par des jeux politiques ont réalisé qu’à trop jouer à ce type de jeu, ils se mettaient eux-mêmes en danger.

Pour le système US, que j’ai pas mal pratiqué, je ne suis pas sûr qu’il y ait un véritable culte de la liberté: les juges, notamment dans les affaires de meurtre, ont toujours peur de voir les accusés s’évanouir dans la nature. Par contre, (a) les procureurs sont assez obsédés par l’idée de ne pas perdre d’affaire, et donc peuvent hésiter et (b) la technique de la mise en détention provisoire pour “faire craquer” n’est pas pratiquée là-bas (il y a bien d’autres moyens de pression, parmi lesquels l’énorme pouvoir des procureurs, surtout fédéraux, dans le choix des charges poursuivies et donc des peines applicables, dans un système où il y a énormément de peines plancher et autres pièges à ours).

Si vous vous intéressez au système US, les meilleurs romans dans le genre “polar procédural” sont à mon sens ceux de Scott Turow (qui est associé dans un grand cabinet à Chicago) et qui sont nettement plus réalistes que les Grisham et autres (Michael Connelly est sympathique également, mais plus inégal). Je vous recommande aussi chaudement tout ce qu’a fait David Simon, notamment “Homicide: Life on the Killing Streets” (relatant un an passé à la brigade criminelle de Baltimore, je ne sais pas s’il a été traduit - il y a notamment toute une section sur comment la jurisprudence Miranda vs. Arizona est joyeusement contournée en pratique) et la série “The Wire” (“Sur Ecoute”), 5 saisons, qui est l’une des plus réalistes que j’ai pu voir (seul bémol: il présente beaucoup d’avocats véreux, représentant des trafiquants de drogue - ce genre d’animal est assez rare dans la vraie vie).

Au plaisir,

Esquire

5. Le vendredi 25 février 2011 à 18:49 par Oph

malgré un corps déjà sculpté à l’image de celui d’un dieu grec

L’interprétation de cette phrase diffère grandement selon que l’on parle d’Apollon ou d’Héphaïstos.
Enfin, j’dis ça, j’dis rien…


Gascogne :
Oauis, ben, on va pas rentrer dans les détails, hein ? Ca pourrait vite devenir désagréable pour tout le monde. Non mais…


6. Le vendredi 25 février 2011 à 19:08 par Paco Necté

Meurtre sans cadavre…
Question de procédure contre question de mentalité ?
Est-ce que le droit US n’est pas différent du droit français par “charge de la preuve”, contre “Intime conviction” chez nous ?
De plus, il me semble bien qu’un “inculpé” ne reste libre que sous versement d’une confortable caution (et après avoir remis aux autorités les documents d’identité dont il aurait besoin pour fuir à l’étranger).
Je souligne que la caution est très souvent versée par un “prêteur” et qu’il vaut mieux se constituer prisonnier que tomber entre les mains de ses “agents de recouvrement” (déjà fort peu aimables pour un simple chèque sans provisions !).

7. Le vendredi 25 février 2011 à 19:28 par OuvreBoîte

L’absence de corps et de témoin ne suffit pourtant pas à échapper à la sentence, même aux USA, cf l’affaire Hans Reiser
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hans_R…

Pour la route, le danger et l’instrumentalisation de la paranoia des sociétés occidentales sur la figure du prédateur pédophile
http://www.guardian.co.uk/uk/2010/s…

heureusement que les institutions judiciaires ne se laissent pas abuser aussi facilement que bon nombre des responsables politiques.

8. Le vendredi 25 février 2011 à 19:30 par Supertomate

Bonjour,

Une nuance, malgré tout. Les critiques du livre sur la mainmise élyséenne sur l’institution judiciaire souffre une seule atténuation, mais de taille. Cette mainmise, réelle à mon sens, n’existe que pour quelques juridictions, et dans le cadre de leur fonctionnement, pour quelques dossiers. C’est déjà beaucoup trop dans une société démocratique, mais cela ne doit pas faire oublier que dans l’immense majorité des autres tribunaux, et pour l’immense majorité des autres dossiers, dont le pouvoir se moque comme de l’an 40, l’institution fonctionne hors de toute intervention politique.

Je suis bien trop loin de la magistrature et de la politique pour savoir la mesure de la mainmise elyséenne sur la justice; mais je ne comprends pas (ou ne partage pas) le paragraphe ci-dessus. A partir du moment où on laisse faire ce dont on “se moque comme de l’an 40” pour se focaliser sur ce qui compte, je ne trouve pas qu’il y ait atténuation de taille, voir pas d’atténuation.


Gascogne :
Je voulais simplement dire qu’il ne faut pas généraliser en ne se fixant que sur les trains qui n’arrivent pas à l’heure (encore qu’actuellement, au vu des résultats de la SNCF, il va falloir que je laisse tomber cette métaphore).


@Esquire (4)
Est-il possible de faire un petit descriptif avec comparaison entre ce qui se passe actuellement et ce qui s’est passé sous d’autre dieux (Mitterand ou autre). En bref, savoir si seul la discrétion fait la différence ou si on n’a vraiment du nouveau.

9. Le vendredi 25 février 2011 à 19:37 par ElHo

Argh… que les crises de foi sont douloureuses ! Je crains que malgré votre physique (et vos efforts pour le conserver..) vous ne perdiez un peu de votre Divinité à mes yeux…
Comment ? Coben ??? Mais, à part avoir changé les noms et professions de ses héros, il a tout “piqué” à Robert Crais (dont certains de ces premiers livres sont encore publiés par ici et les plus récent par ).
Manquerez plus que j’apprenne de Maître Eolas est fan de M. Higgins Clark et Fantômette de D. Steel pour perdre toute confiance en la Justice de mon Pays !
A part ça, pour ceux qui voudraient se moquer du système judiciaire américain, je recommande ce livre-ci


Gascogne :
Je vous confirme : Fantômette est un coeur d’artichaut qui adore D. Steel. Quant à Me Eolas, il est plus branché livres Zen en ce moment. Takuan lui sert de guide.


10. Le vendredi 25 février 2011 à 19:47 par Princessedezours

David Simon a bien été traduit : on trouve “The Corner” paru aux éditions Florent Massot… hier! Si, si !
Esquire, seriez-vous un troll envoyé pour faire une promo déguisée ??? -;)

Merci bien pour les références, soigneusement notées : je prépare ma valise pour dans un mois, et mon rythme de lecture est TRES soutenu en vacances…

11. Le vendredi 25 février 2011 à 19:52 par OuvreBoîte

Les magistrats et le corps diplomatique ont ceci en commun d’être des petites populations très majoritairement composés de gens ayant réalisé de grosses performances scolaires dans leur jeunesse.
Les seules performances scolaires ne suffisent naturellement pas à définir la qualité d’un invidu ou sa capacité à se réaliser sur une vie, mais certains ont du mal à solder leurs traumatismes enfantins. De la part d’un type pourvu d’un ego vraiment encombrant, mais n’ayant pas fournit des résultats spectaculaires comme élève ou comme étudiant, on a peine à imaginer quelle rancoeur a pu être accumulée contre les premiers de la classe. Au point de définir encore ses rapports aux autres plus de trente ans plus tard.
Pour autant le président n’est pas sans qualités, il sait très bien mener une campagne électorale. Personne ne se serait jamais intéressé à son passé de cancre, comme on ne s’intéresse pas non plus à celui de très bons professionnels que nous sommes tous amenés à cotoyer un jour ou l’autre, s’il n’avait pas cette obsession de faire profiter tous les très diplomés (magistrats, profs d’université etc) de son ressentiment.

12. Le vendredi 25 février 2011 à 19:58 par Esquire

@ Paco Necté (n° 6)
Intime conviction en France, certes, mais “le doute profite à l’accusé”, et les instructions donnés aux jurés US sur ce qui constitue le “doute raisonnable” qui doit être surmonté pour condamner sont remarquablement vagues (la Cour Suprême Fédérale ayant finalement renoncé à en donner une définition ….), donc la différence est davantage au niveau du reste de la procédure que de ce point précis. Si vous êtes passionné par ces questions, le Professeur Kevin M. Clermont (Cornell Law School) a écrit plusieurs papiers sur le sujet (avec lesquels je ne suis pas entièrement d’accord mais qui sont très stimulants).

@ Supertomate

Difficile de faire une comparaison entre interventions occultes sous plusieurs gouvernements, mais je regarde ce que je peux trouver (la fin de l’ère Mitterrand a été marquée par un grand nombre d’affaires …. je me rappelle qu’à Auxerre le juge Lewandovski avait eu quelques problèmes après s’être attaqué à Henri Nallet).

13. Le vendredi 25 février 2011 à 20:02 par Celeborn

Il est d’ailleurs entouré de magistrats qui eux-mêmes estiment que le reste de la magistrature de vaut pas tripette. Venant pour certains de “collègues” qui n’ont quasiment jamais exercé en juridiction, cela me laisse assez indifférent.

Ah ! Vous avez les mêmes soucis à la Justice que nous à l’Éducation Nationale : un certains nombres de collègues qui n’enseignent plus, ou plus beaucoup, voire qui n’ont jamais enseigné dans les structures sur lesquelles ils écrivent des rapports/proposent des réformes/…, émettent leurs avis dans les hautes sphères tout en méprisant les méthodes des acteurs du terrain (qu’on évitera surtout d’écouter).

Navré que nous n’ayons pas le monopole de ce très mauvais fonctionnement.


Gascogne :
Et j’ai peur que l’on puisse multiplier les exemples par le nombre de ministère…


14. Le vendredi 25 février 2011 à 20:19 par Charles - @Bilateral_self_enucleation

Ouaou le pseudo ! Si c’est pour être dans le ton avec Harlan Coben, c’est réussi.

15. Le vendredi 25 février 2011 à 20:30 par Yalousa3

Dites-moi, vous avez lu deux livres pendant les vacances?
Vous avez du probablement fréquenter plus souvent la salle de sport pour conserver cette physionomie d’éphèbe qui vous distingue… Moi, j’ai lu la moitié d’un livre et pas fait de sport du tout.
Il est normal que Sarko préfère les flics et les préfets puisqu’ils s’agit de fonctionnaires auxquels il peut donner des ordres autant que l’exigent ses humeurs, et l’intérêt politique de l’instant.
Quant aux magistrats, ils bénéficient d’une (relative) protection constitutionnelle tandis que les diplomates ont pour avantages la distance et la discrétion de leur action.

16. Le vendredi 25 février 2011 à 20:52 par marsan

salut gascogne

puisque nous sommes dans les confidences de lecture permets moi de conseiller à nos amis du blog un livre que je viens de relire et qui n’a rien mais alors rien à voir avec ce blog.

C’est l’histoire d’une femme de l’etnhie !Kung San dans le desert de Kalaharie, une femme du bush - ce livre s’appelle “Nisa une vie de femme” de Marjorie SHOSTAK (Petite Bibliothèque Payot) - l’histoire de cette femme est extraordinaire - c’est la vie encore de beaucoup de femmes qui vivent dans les zones rurales du sud du continent africain.

Si je t’en parle c”est qu’il nous emmène à des années lumières de notre civilisation et des petits problèmes qui nous agitent, des lectures habituelles - ça permet de relativiser et ce faisant de mettre le nain de jardin à distance : il n’est que de passage

17. Le vendredi 25 février 2011 à 21:39 par Sir yes sir

merci Gascogne : la rumeur selon laquelle je vais prochainement squatter ta lointaine contrée s’étant brutalement confirmée cet aprem, tes fiches de lecture me seront bien utiles pour meubler mes solitaires soirées… A part ça et sur le fond je partage assez ta position sur la DP a la francaise : tout le monde est d’accord pour dire qu’on est présume innocent jusqu’à son procès, ça oui.mais quand même, si ces juges et proc pouvaient mettre tous les suspectes violeurs,braqueurs,meurtriers et j’en passe a la Bastille des leur interpellation, on serait rassures quand même. Alors quand on me rebat en soirée les oreilles du méchant burgaud, qui a laisse des innocents en DP pendant deux,trois ans… Honnêtement, qui aurait a l’époque meme imagine ne pas requérir puis prononcer la détention provisoire pour des faits de cette nature?


Gascogne :
C’est le PG qui te l’a dit entre quat’zieux ?


18. Le vendredi 25 février 2011 à 21:45 par Yann

Les américains, de par leur histoire, privilégient la liberté de l’individu sur la défense de la société.

Euuuuh, ceci me parait relever un peu du fantasme. Il suffit de comparer les populations carcérales relatives aux US et en Europe pour revenir sur terre. Enfin, à moins que par “individu” il faut comprendre “individu qui n’est pas pauvre, mâle, et noir” ? Là oui, ça marche surement un peu mieux.

Ma théorie personnelle serait plutôt que les américains, de par leur histoire, privilégient la solution qui a le cout direct pour le contribuable le moins élevé. Au lieu de s’embêter avec des procédures compliquées, soit on relâche, soit on envoie dans une prison privatisée. Je force le trait, mais il ne faut pas non plus se faire trop d’illusions sur les services publics aux US.


Gascogne :
Le trait n’est peut être pas si forcé que cela puisque j’ai cru lire il y a quelques semaines que certains Etats américains envisageaient d’abandonner la peine de mort, car celle-ci revenait finalement plus chère qu’une détention à vie. A quoi tient une vie…


19. Le vendredi 25 février 2011 à 21:53 par Alain38

Là, j’avoue je suis très déçu. En voyant le titre du billet je pensais que Gascogne venait de lire l’excellente BD “Maitre Corbaque” qui raconte les brillantes aventures du seigneur de ces lieux.

Enfin, quoique, “excellente” est un peu excessif, cette BD montre plus les poncifs sur la profession d’avocat. Et il me semble que le maitre des lieux se retrouverait plus dans l’attitude du secrétaire de Maitre Corbaque. ;-)

20. Le vendredi 25 février 2011 à 21:57 par Behemothe

Oui et bien j’allais dire exactement la même chose que Yann en 18, j’abonde donc en son sens

21. Le vendredi 25 février 2011 à 21:59 par Nico57130

@2: Je me souviens l’avoir entendu dire exactement l’inverse

Il adapte en fonction de qui il a en face de lui, il n’est pas encore complètement fou…

Merci de ces conseil de lecture. Déjà lu celui d’Harlan Coben mais le premier m’avait échappé, les vacances arrivant vont servir à le dévorer mais pas sur un vélo, trop risqué en VTT! :P

22. Le vendredi 25 février 2011 à 22:00 par SDAT

«  une modeste maison individuelle avec femme, enfants, chien et poisson rouge »

Merci de confirmer nos renseignements, et à très bientôt.


Gascogne :
En même temps, si j’avais dit poisson rose, orange ou bleu, ça n’aurait pas été très crédible…


23. Le vendredi 25 février 2011 à 22:08 par PR

Bonsoir à toutes et à tous,

Merci Gascogne pour ces conseils de lecture qui nous ramènent certes à l’actualité judiciaire mais qui nous en éloignent aussi. Je pense quand même, après une longue période de déception, de tristesse, voir d’angoisse professionnelle que la période est plutôt intéressante à vivre. La réaction unanime de presque toutes les juridictions, du plus petit des tribunaux de grande instance à la cour de cassation, la grogne des diplomates, celles des militaires…tous les grands corps d’Etat s’agitent et je trouve cela salutaire. Une révolution ? non. Une prise de conscience ? peut-être…de ce que notre monde doit sans doute apprendre à ralentir, à réfléchir à un juste équilibre entre vitesse, qualité, humanité et efficacité.
Et pour en revenir au monde judiciaire, je pense que l’époque est favorable à une prise de conscience de la nécessité d’un équilibre là aussi entre respect du droit et humanité et qu’il faudra bien aussi résoudre le problème des moyens. Dans toutes les juridictions les moyens manquent et, depuis de nombreuses années, magistrats et greffiers cherchent chaque jour à concilier le droit et l’efficacité, au risque bien souvent de s’accomoder de petites entorses aux règles pour plus d’efficience. Mais les choses sont peut-ête en train de changer. Du moins, on peut encore un peu rêver !!!
Allez, je m’éclipse, avec respect pour toute opinion contraire.

24. Le vendredi 25 février 2011 à 22:13 par Lomo

“Je ne pense pas que ce soit un problème de procédure, mais plus de mentalité. Les américains, de par leur histoire, privilégient la liberté de l’individu sur la défense de la société.”

Loin de moi l’idée de troller mais honnêtement, si l’accusé n’était pas Marshall à la retraite mais plutôt ouvrier d’origine mexicaine, par exemple, est-ce qu’il aurait été traité de la même façon ?

25. Le vendredi 25 février 2011 à 22:24 par kilobug

Merci pour ces conseils, mais je pense que vous faites sur la dernière partie, en comparant les sociétés françaises et étasuniennes. Une analyse comme la votre me semble démentie tout d’abord par le taux d’incarcération 10x plus élevé aux États-Unis qu’en France, mais aussi par un grand nombre de règles de fonctionnement du système pénal étatsunien, comme les lois de type “trois coups et vous êtes hors jeu” appliqués dans certains états, le fait que, contrairement à la France où le juge d’instruction instruit à charge et à décharge, aux États-Unis, c’est à la défense d’instruire à décharge, le cumul des peines alors qu’en France elles se confondent, …

Et il y a aussi Guantanamo, dont l’existence même va totalement à l’encontre de votre analyse : y sont tout de même détenus, sans jugements et sans même savoir vraiment pourquoi, des centaines de personnes, depuis des années.

Il me semble que la société des États-Unis est en réalité beaucoup moins protectrice de la liberté individuelle qu’elle n’essaie de le faire croire, que son système judiciaire est beaucoup plus répressif que le notre, et que dés que l’intérêt du pays semble menacé, des concepts comme la présomption d’innocence deviennent caducs.


Gascogne :
Même si j’entends bien toutes les critiques qui sont faites sur le système américain, dont je ne suis personnellement pas un fervent adorateur, je ne me plaçais que dans l’optique dans la phase antérieure au jugement. Sur les verdicts eux-même, il y aurait effectivement beaucoup à dire.


26. Le vendredi 25 février 2011 à 22:28 par Jofolo

Il se passe des choses pendant les vacances, c’est vrai !

L’indépendance de la justice dont on parle partout dans ce blog vient de se manifester encore une fois avec éclat.

Galliano libéré en moins d’une heure sans garde à vue.

Evidemment, cette décision a été prise en toute indépendance.

Dura lex sed lex !

Ce sont les mêmes juges qui ont condamné EZ à 2000€ avec SURSIS !

Yeah ! vive la justice indépendante !

27. Le vendredi 25 février 2011 à 22:42 par Jofolo

Gascogne, en robe de magistrat avec un chapeau et des bottes de mousquetaire poursuit une rapière à la main un Troll qui s'enfuit effrayé ; Un texte 'Commentaire modéré par troll détector(tm)' surplombe l'image.

28. Le vendredi 25 février 2011 à 22:56 par Lambda

Bonsoir et merci pour”tant que le public n’acceptera pas qu’un “présumé coupable” puisse attendre son jugement en étant libre, comme cela est pourtant le principe”
Je suis un petit public tout à fait d’accord mais je crains que “les juges” soient trop souvent d’un avis contraire. OUTREAU par exemple.
Lambda

29. Le vendredi 25 février 2011 à 23:36 par Holmes

Lisez avec persévérance de tous vos yeux, voire du plus secret. Il est temps : moi seul, je puis distinguer encore, derrière l’à peu près de ces mots accumulés, l’insondable abîme.

JARRY FAUSTROLL 1911

LIVRE VI - Chapitre XXXIV - CLINAMEN - “…Cependant après qu’il n’y eut plus personne au monde, la Machine à Peindre, animée à l’intérieur d’un système de ressorts sans masse, tournait en azimut dans le hall de fer du Palais des Machines, seul monument debout de Paris désert et ras, et comme une toupie, se heurtant aux piliers, elle s’inclina et déclina en directions indéfiniment variées, soufflant à son gré sur la toile des murailles la succession des couleurs fondamentales étagées selon les tubes de son ventre, comme dans un bar un pousse-l’amour, les plus claires plus proches de l’issue. Dans le palais scellé hérissant seul la polissure morte, moderne déluge de la Seine universelle, la bête imprévue Clinamen éjacula aux parois de son univers…”

30. Le vendredi 25 février 2011 à 23:53 par Sir yes sir

A Gascogne : oui Monsieur, le grand patron me l’a dit en personne. Affectation par chez toi avril,mai,juin.


Gascogne :
Ah, mais le chez moi de maintenant, pas celui d’après…


31. Le samedi 26 février 2011 à 00:48 par Jofolo censuré

Gascogne, en robe de magistrat avec un chapeau et des bottes de mousquetaire poursuit une rapière à la main un Troll qui s'enfuit effrayé ; Un texte 'Commentaire modéré par troll détector(tm)' surplombe l'image.

32. Le samedi 26 février 2011 à 01:33 par Eric

“Les magistrats et les diplomates vivent comme leur corps, repliés sur eux-même et pas assez en phase avec la société qu’ils cotoient.”

C’est juste moi ou c’est de la dissonance cognitive ?

33. Le samedi 26 février 2011 à 01:36 par Lupus Michaelis

Il y a quelques années, un développeur talentueux d’un système de fichiers pour Linux avait été accusé de meurtre par le procureur de son compté. Il n’y avait ni corps, ni sang, ni arme du crime. Éventuellement un mobile.

Cependant il a été condamné sans preuves, sans corps, juste un faisceau d’indices étranges.

Jusqu’à ce qu’il indique la localisation du corps pour négocier une remise de peine, j’étais persuadé qu’il était innocent.

http://www.wired.com/techbiz/people…
http://www.wired.com/politics/law/n…
http://www.wired.com/threatlevel/20…

Il faut quand même signaler que le système judiciaire américain est loin d’être homogène.

34. Le samedi 26 février 2011 à 03:32 par Gil

@SDAT (en 22)
“Merci de confirmer nos renseignements”

La Sous Direction Anti Terroriste a une fiche sur Gascogne?
Sûrement parque’il est fan d’Harlan Coben…


Gascogne :
La SDAT a une fiche sur tout le monde…


35. Le samedi 26 février 2011 à 08:34 par Pascale

Bonjour monsieur Gascogne.

Ce mépris du chef de l’état pour les corps constitués de l’État mais aussi d’autres catégories de fonctionnaires, hauts ou petits, est indiscutablement partagé par d’autres catégories de la population, même de façon atténuée. Pourquoi?

Étant moi-même fonctionnaire, ce mépris me chagrine certes, mais il me rappelle brusquement l’agacement que j’ai ressenti à la lecture d’un livre, puisque nous sommes dans les livres : Les Aveux d’un juge d’instruction par Catherine Samet.
(Ah mon Dieu, j’espère qu’elle n’est pas votre femme.)

Ce juge y raconte, dans un style très littéraire, la naissance d’un “esprit de corps” à la sortie de l’ENM, sa connivence intellectuelle avec un avocat brillant de ses amis, et autres envolées poétiques quoique un peu ampoulées sur le milieu judiciaire.

Tout cela pour expliquer ceci :

Je trouve injustes les accusations de “corporatisme” souvent lancées contre les magistrats (et d’autres) si le corporatisme se définit comme la défense exclusive de ses propres intérêts.

Mais cette accusation n’est-elle pas plutôt l’intuition d’une connivence sociologique et culturelle qui repose sur un recrutement étroit et un comportement endogame?

Je ne dispose d’aucune statistique concernant l’origine des magistrats et des diplomates, mais je n’ai pas le sentiment que ces corps de fonctionnaires brillent pas leur diversité sociale, leur “exogamie” et leur fortes capacités de renouvellement sociologique.

Je ne suis pas en train de dire qu’il faut “ouvrir” ces milieux en abaissant leur seuil d’accès à un faible niveau culturel. Il s’agit plus d’une critique du système éducatif qui ne permet pas (ou plus ou très peu) de franchir les plafonds de verre des classes sociales.


Gascogne :
L’endogamie de la magistrature relève du fantasme, provenant peut-être du temps où le magistrat achetait sa charge à son propre père. Je n’ai pas d’études sociologiques à vous soumettre, mais il est clair que le concours s’est très largement démocratisé, et fort heureusement. En ce qui me concerne, pas l’ombre d’un magistrat dans ma famille. Je suis le seul de l’espèce. Mon père était sous-officier dans l’armée, ma mère commerçante. Ils ont difficilement réussi à payer mes études, et je ne les en remercierai jamais assez. Les parents d’une de mes amis sont agriculteurs (c’est très rare, j’en conviens, mais mérite d’être souligné). Elle était boursière, à la fac. Bref, si certains naissent avec une cuillère en or dans la bouche, je ne suis pas persuadé qu’ils se dirigent nécessairement vers le concours de la magistrature, même s’il est évident que le nombre de fils d’ouvrier est bien inférieur à celui de fils de cadre sup’ chez les auditeurs de justice. Mais il s’agit à mon sens plus d’un problème d’accès aux études supérieures qu’à celui du concours de la magistrature.


36. Le samedi 26 février 2011 à 08:51 par dl

“s’appel” 2e ligne du 2e paragraphe. Ce serait pas plutôt “s’appelle”?


Gascogne :
Vi… Corrigé. Merci.


37. Le samedi 26 février 2011 à 10:23 par Brutus

Ah ! Vous avez les mêmes soucis à la Justice que nous à l’Éducation Nationale

Et j’ai peur que l’on puisse multiplier les exemples par le nombre de ministère…

Je peux confirmer vos craintes en ce qui concerne le Ministère de Baroin (je ne sais plus comment il se nomme !), avec une mention spéciale aux hauts-fonctionnaires “sortis du rang” pour leur acharnement à scier la branche sur laquelle il ne seront bientôt plus assis, compte tenu de leur moyenne d’âge plutôt élevée.

38. Le samedi 26 février 2011 à 10:33 par Major Harald

@ Yann en 18 :
Enfin, à moins que par “individu” il faut comprendre “individu qui n’est pas pauvre, mâle, et noir” ? Là oui, ça marche surement un peu mieux.”

Est-ce vraiment de la faute des juges si la majorité des gangs sont le fait des noirs ou des latinos ? C’est comme chez nous, la lecture des registres de GAV est édifiante, mais chut, il ne faut pas le dire. Comme le chantait Béart : “celui qui a dit la vérité, il doit être exécuté”.

Je gage que l’on va argumenter sur le thème de la misère qui engendre la délinquance. Argument pour le moins étrange (et insultant au passage) si l’on veut bien considérer le nombre impressionnant de gens qui vivent dans la plus grande des précarité, en dessous du seuil de pauvreté et qui pourtant n’ont pas basculé dans la voyoucratie. Le racisme ? A ce compte, comment expliquer l’existence d’une forte bourgeoisie black aux USA, et chez nous de ce que les folliculaires appellent la beurgeoisie ?

Pour ma part, j’accuserais plus volontiers toutes les associations et personnalités qui en font des tonnes dans le discours victimaires, sur la nécessaire repentance du blanc qui DOIT quelque chose à tous ces opprimés. Je ne sais plus quel acteur noir américain, je crois qu’il s’agit de Bill Cosby, avait fustigé justement cet esprit car il entretient outre l’apathie un esprit de revanche qui va à l’encontre de toute insertion possible dans la vie de la société dans laquelle on évolue.

39. Le samedi 26 février 2011 à 10:37 par Major Harald

A propos de l’endogamie, je crois qu’elle sévit plus chez les énarques à l’image des couples Hollande/Royal ou des Idrac, par exemple.

40. Le samedi 26 février 2011 à 10:39 par jugeotte

Je confirme, Gascogne votre réponse en 35. Je prenais la plume du clavier pour le dire quand vos lignes sont apparues. Rien à ajouter. Allons voir la représentation sociale à bac plus 4 ou 5, c’est-à-dire au moment où se passe le concours de l’ENM, pour une formation d’encore 3ans.

41. Le samedi 26 février 2011 à 11:16 par Pascale

@Gascogne

Je n’ai bien sûr aucune l’intention de polémiquer, n’ayant pas de statistiques sociologiques. De plus, vous avez raison, ce problème (s’il existe) n’est à l’évidence, pas spécifique à la magistrature.

Qu’il s’agisse d’un problème, plus général, d’accès aux études supérieures n’enlève rien au “sentiment” d’uniformité sociale qui en découle.

Mais n’est-ce pas un argument un peu sophiste de me donner deux cas particuliers (moi, Gascogne et mon amie aux parents agriculteurs) pour prouver que la magistrature n’est pas sociologiquement fermée?


Gascogne :
Ce qui pourrait être contestable, c’est oublier la parenthèse qui suivait l’exemple des parents agriculteurs de mon amie. Ce qui pourrait être sophiste, c’est d’utiliser une “sentiment” pour en faire une généralité et en tirer une quelconque conclusion définitive. Par mes deux exemples, qui ne sont que ce qu’ils sont, à savoir deux exemples, je vous indique seulement que toute généralité est nécessairement fausse. Ni plus, ni moins.


42. Le samedi 26 février 2011 à 12:26 par Paco Necté

@Esquire (n°6)
“Le doute profite à l’accusé”…
Je connais (au moins) un Yvan Colonna qui serait ravi de l’apprendre !
Et quid de Seznec… et de tant d’autres, dont certains ont laissé leur tête sur le billot ?
Je crains que le doute cède souvent la place à des convictions qu’on ne peut pas qualifier d’intimes quand il n’est pas rare qu’elles se forgent au feu vif de la rumeur et sous la lourde masse de “la raison d’état”.
Les “grands principes” ne résistent pas longtemps à la braise de l’actualité.

43. Le samedi 26 février 2011 à 12:41 par Normandie

Gascogne, en robe de magistrat avec un chapeau et des bottes de mousquetaire poursuit une rapière à la main un Troll qui s'enfuit effrayé ; Un texte 'Commentaire modéré par troll détector(tm)' surplombe l'image.

44. Le samedi 26 février 2011 à 13:25 par marsan

@ Normandie qui a déjà écrit le même genre de fadaises sous d’autres pseudonymes :

arrêtez de nous chauffer les oreilles avec votre consanguinité - aujourd’hui comme hier si une majorité de magistrats viennent des classes moyennes ou supérieures c’est seulement un problème d’accès aux études supérieures -

et puis c’est quoi votre haine ?
Un procès perdu ? un divorce à vos torts ? ou un problème psy ?

Pour votre enseigne ce ministère est le seul (je crois !) où l’on peut commencer comme vacataire ou cadre C et finir en haut de l’échelle comme magistrat.


Gascogne :
Don’t feed the troll, je t’en supplie. L’adresse IP est tout autant identique que le message. Inutile de s’ennuyer à lui répondre.


45. Le samedi 26 février 2011 à 13:42 par LUZ

Gascogne, en robe de magistrat avec un chapeau et des bottes de mousquetaire poursuit une rapière à la main un Troll qui s'enfuit effrayé ; Un texte 'Commentaire modéré par troll détector(tm)' surplombe l'image.

46. Le samedi 26 février 2011 à 13:42 par Madame Risette

Juste une brève remarque, le héros de Harlan Coben est Myron Bolitar et non Bayron Molitar…


Gascogne :
Oups… Lapsus calami. Lui qui a déjà tant de mal à assumer son nom (et on le comprend)…


47. Le samedi 26 février 2011 à 14:07 par Celeborn

@Pasacale

Je ne sais ce qu’il en est spécifiquement dans le monde de la magistrature, mais le problème que vous pointez du doigt (le “reproduction sociale”, dirons-nous) est lié en grande partie à l’évolution de notre école. On donne de moins en moins la possibilité aux élèves issus des classes populaires de “rattraper” leur déficit en matière de culture, et même on ne leur apporte plus toujours les bases nécessaires à la poursuite d’études pour ceux qui en auraient le potentiel.
Les raisons de ce phénomène sont multiples (en cliquant sur mon “pseudonyme”, peut-être en découvrirez-vous certaines, d’ailleurs), mais globalement ceux qui font les réformes “pleines de bons sentiments mais dont le résultat est déplorable” ne sont généralement pas ceux qui les subissent.

48. Le samedi 26 février 2011 à 14:10 par Holmes

@ jugeotte (40) (“Je prenais la plume du clavier pour le dire quand vos lignes sont apparues.”)

Entre la chèvre d’Apollon et l’âne de Buridan : “Le doute est le sel de l’esprit.” Alain

49. Le samedi 26 février 2011 à 15:10 par Holmes

@ Celeborn (47)

Pour vos collégiens , six nouvelles noires, surprenantes, sanglantes et cruelles (qui ne finissent pas en queue de poisson…rouge.) :

Mauvais sangs de Sarah Cohen-Scali -


*** La Maison (nouvelle 3) -” Affaire Laughlin - Le mystérieux assassin qui avait terrorisé la région est arrêté, cinq ans après son crime odieux par le commissaire Robert Maurin.
…”Bon nombre de cadavres crient vengeance. Leur mort demeure impunie. Mais le petit Laughlin tenait encore son ours en peluche lorsque je l’ai découvert. Son âme trouverait le repos, je me l’étais juré…” nous a confié le commissaire.

50. Le samedi 26 février 2011 à 15:11 par jugeotte

Holmes,
Cette célèbre phrase d’Émile Chartier, dit Alain, fut donnée, il y a quelques années pour sujet de culture générale à l’écrit du concours de l’ENM…
Quant au rapport entre la chèvre et l’âne, si je puis dire, j’avoue mon étonnement….Le bon moine Buridan prit l’animal aux longues oreilles pour montrer qu’il n’y a point de liberté là où il n’y a point de délibération, ce dont Descartes se souvint pour notre édification.
Sur la coïncidence entre la remarque de Gascogne et l’idée que j’eus de dire la même chose au même moment, non vraiment, je ne vois pas. Mais c’est sans importance n’est-ce pas?
Peut-être aurais-je dû m’abstenir de confirmer? Bah…bof. J’en avais envie. Et j’aime bien prendre la plume du clavier.

51. Le samedi 26 février 2011 à 16:32 par Esquire

@ Kilobug 25

Comme trop de gens, vous semblez tirer vos informations de ces chères publications françaises qui utilisent les Z’américains comme les méchants de la pièce, et, forcément, vous vous plantez. Comme l’a relevé Gascogne, le propos concernait la détention provisoire, pas ce qui se passe ensuite (même aux USA, vous ne trouverez pas grand’monde pour défendre Guantanamo parmi les juristes - fermer le bouzin pose par contre des difficultés pratiques non négligeables ……..). Et la Cour Suprême n’a pas hésité, malgré sa majorité conservatrice, à mettre quelques claques au système (je me demande comment réagirait notre Cons’ Cons’ à nous en de telles circonstances …….).
Dans la procédure US, le procureur est aussi censé instruire à charge et à décharge - avec les mêmes résultats qu’en France …….. - et donc la défense a la possibilité (qu’elle utilise souvent) de mener sa propre instruction. C’est un système qui est loin d’être parfait mais qui n’a rien du système cauchemardesque avec lequel certains s’amusent à se faire peur (en prenant les pires exemples, du type les comtés ruraux du fin fond du Texas …….). Dans le même ordre d’idée, un avocat US serait très choqué de voir qu’en France les antécédents judiciaires de l’accusé / du prévenu sont connus du décisionnaire avant la phase de fixation de la peine - aux US, cela n’est envisageable que si le prévenu / l’accusé renonce à son droit à garder le silence (il devient alors un témoin, sous serment, et donc la crédibilité peut donc être attaquée par ce biais).

Quand au respect de la liberté individuelle, il n’est absolument pas incompatible avec un système plus répressif: dans la logique US, la liberté doit être très étendue, donc il y a moins de règles (il s’agit, bien sûr, d’une simplification extrême), mais le manquement à la règle est très sévèrement sanctionné. On peut ne pas aimer (l’empilement de peines minimum et autres crée de graves problèmes), mais le système est cohérent.

@ princessedezours:

Non, non, je ne touche aucune commission de M. Simon…

52. Le samedi 26 février 2011 à 17:22 par Côte de Veau

@lupusmichelis en 33
Reiser n’a pas seulement développé reiserfs pour GNUlinux, mais pour des Unix (je l’avais sous Solaris, même si Sun a développé son propre système de fichiers); il n’a jamais été porté sous Windows, à ma connaissance.
Et peut être que sa femme était insupportable….

53. Le samedi 26 février 2011 à 17:54 par HIPPO

Je n’ai d’ailleurs jamais aimé les diplomates ni les magistrats (il faudra que quelqu’un m’explique le rapport…), ce n’est pas ma culture. Moi, j’aime les préfets et le flics (sic). Les magistrats et les diplomates vivent comme leur corps, repliés sur eux-même et pas assez en phase avec la société qu’ils cotoient.”

C’est scandaleux ces attaques contre la magistrature. Ça n’arrête pas en ce moment et c’est tout à fait insupportable.

Le rapport que je vois entre la magistrature et les diplomates, dites-vous ?

C’est évident : la compétence.
Regardez la compétence de l’ambassadeur en Tunisie et de son successeur Boris bien plus jeune et beau.
Regardez maintenant la compétence et le formation de nos magistrats !

“malgré un corps déjà sculpté à l’image de celui d’un dieu grec” (sic)

La compétence et la beauté semblent être le lien ou le dénominateur commun de ces deux professions.

“Lorsqu’il s’agit de personnage de la trempe d’un Philippe Courroye” (sic)

No comment !

Vos proposent se suffisent à eux-mêmes !


Gascogne :
Et votre commentairsent se suffit également à lui même. Si, si. Je vous assuresent…


54. Le samedi 26 février 2011 à 19:59 par Kinbel

“Les américains, de par leur histoire, privilégient la liberté de l’individu sur la défense de la société. Notre société tend plutôt vers l’inverse, et les déclarations intempestives visant la recherche de coupable avant tout ne fait rien pour arranger les choses. Je ne pense pas que toutes les procédures du monde pourront chez nous suffisamment limiter la détention provisoire, tant que le public n’acceptera pas qu’un “présumé coupable” puisse attendre son jugement en étant libre, comme cela est pourtant le principe.”

Les ricains privilégient l’individu oar rapport à la société ?
C’est bien vrai, vous avez bien raison, Gascogne, l’actu nous le montre tous les jours.
Ce serait bien d’ouvrir les yeux ou tout au moins d’écouter le discours d’Ike pour savoir à quel point le complexe
militaro-industriel écrase l’individu aux States.

C’est scandaleux, comme vous dites, que les frenchies n’acceptent pas les criminels dangereux, comme TM, dehors en attente de procès.

Méchant frenchies !

55. Le samedi 26 février 2011 à 20:33 par gibus

“je n’ai jamais eu a sentir le poids d’une quelconque intervention politique” : ne se sent-elle pas dans les crédits affectés à votre juridiction ?


Gascogne :
Je n’en ai jamais touché le moindre centime, alors je ne peux pas vous le dire…


56. Le samedi 26 février 2011 à 21:00 par paravent

Mon cher Gascogne, vos efforts pour maintenir une activite sur ce blog sont louables, mais personne ne vous en voudra si vous decidez d’utiliser des constructions de phrases plus simples. Votre usage de la virgule est assez original mais je ne suis pas sur qu’il produise l’effet que vous desirez.


Gascogne :
Je sais, je suis compliqué comme garçon. Mais il paraît que c’est comme ça qu’on m’aime (étant précisé que ce n’est pas nécessairement un effet recherché). Alors pourquoi changer ? (ceci étant, je suis d’accord avec vous, je sais que j’use et abuse de phrase à rallonge. Je vous assure que j’essaye de me corriger, mais ce n’est pas toujours facile, n’ayant personne pour me relire. Promis, je ferai un effort. Merci à vous).


57. Le samedi 26 février 2011 à 21:23 par beldeche

que le mépris du chef de l’Etat, censé être le garant de l’indépendance de la magistrature, pour cette dernière, ne date pas d’hier, et est encore bien pire que ce que j’imaginais.

Il faut le comprendre aussi.
Quand le président avance, les magistrats reculent, comment voulez-vous qu’il vous adule ?

58. Le samedi 26 février 2011 à 21:24 par jean

La suffisance du ton de ce texte laisse perplexe.
Donneur de leçon, limite arrogant.

59. Le samedi 26 février 2011 à 21:27 par JACQUESANT

Gascogne ne serait-il pas membre de la caste si protégé des intouchables ?
seuls ces gens de robes au rabat brillant sont au dessus des lois

60. Le samedi 26 février 2011 à 21:50 par sir yes sir

A Pascale : je peux vous assurer que l’endogamie dans la magistrature n’est plus la règle… Mes parents étaient dans les PTT, et seule une bourse m’a permis de faire mes études. Des collègues comme moi j’en ai pas mal. J’en ai aussi dont les parents étaient médecins ou magistrats, mais pas tant que ça. Et a Jacquesant : vous savez, on paie nos pv, nos petits impôts, on se fait remonter les bretelles par la hiérarchie quand on déconne (surtout au parquet), et pour pas un rond on se fait même régulièrement cracher a la trogne dans les médias ou les conversations de comptoir… Alors croyez-moi, on est vraiment très touchables, dans notre genre. Et puis d’ailleurs, quel rapport entre nos rabats brillants et les fiches de lecture de Gascogne ?

61. Le samedi 26 février 2011 à 23:59 par B52

40 par jugeotte

Si bac ou péniche + 3/4/5/10
étaient un critère sine qua non
d’intelligence ça se saurait.

Vous semblez dire que les individus passent dans un blendeR
Avant d’atterrir à l’ENM.

C’est bien là le drame.

Le coupable est le blendeR
Il faut donc en changer afin qu’il y ait moins d’endogamie Sócio-culturelle

Un plus de jugeote donc
Lol

62. Le dimanche 27 février 2011 à 01:28 par jugeotte

B52
J’adore l’argument “ça se saurait”!
Et votre “il faut donc” est admirable!

Mais comme je ne dis rien de tout ce que vous me faites dire, cela n’engage que vous.
Bàv.

63. Le dimanche 27 février 2011 à 04:03 par Fassbinder

Fameux Philippe Courroye, ces grandes frondes anti RPR, à l’instar d’Halphen, de Le Loire, de Vichnievsky et de Peyron, juges (instruction à l’époque), tant d’eau à couler sous les ponts, la magistrature Paris Match n’est plus d’époque à nos jours…

Le mieux pour leurs cutis, seraient qu’ils profilent bas, que plutôt renvoyer le papy (Chirac) devant les instances…

L’affaire Schuller/ Halphen/ Méry et autres, ne sont pas prescrites aux yeux de la Loi…
Courroye vendu pour un Siège, la roue…

64. Le dimanche 27 février 2011 à 04:44 par Fassbinder

dernière remarque quant à ces juges cités :

La Vie dans sa justesse, s’en est elle même chargée quant à leur faire payer le mal qu’ils ont injustement propagé…

Halphen, la Maligner-Peyron et le Roger Le Loire, méritent ce qu’il advient, trop de souffrance et de malheurs injustes ont bousillé les vies, d’innocents…
Je les hais.

65. Le dimanche 27 février 2011 à 10:08 par Véronique

” En quelques années de fonction, n’ayant quasiment jamais eu à traiter de dossiers dit “sensibles”, je n’ai jamais eu a sentir le poids d’une quelconque intervention politique, et je pense avoir toujours pu faire mon travail en mon âme et conscience. “

Et quand on valide à tour de bras des gardes à vue dans des masses d’affaires dites non sensibles, n’est-ce pas se positionner d’entrée sous le joug du politique ? (je ne parle pas de vous perso, mais du parquet en général )

…tant que le public n’acceptera pas qu’un “présumé coupable” puisse attendre son jugement en étant libre, comme cela est pourtant le principe.

Et où avez-vous vu se généraliser des prostestations de foule ou de l’opinion publique quand des personnes mises en examen sont laissées en liberté avant le jugement ?


Gascogne :
Ca doit être chouette de vivre dans un monde parallèle, sans média ni aucun contact avec l’extérieur.


66. Le dimanche 27 février 2011 à 11:28 par lambertine

Véronique,

Et où avez-vous vu se généraliser des prostestations de foule ou de l’opinion publique quand des personnes mises en examen sont laissées en liberté avant le jugement ?

Des protestations “de foule”, peut-être pas, mais une réelle incompréhension (voir dans les réactions des lecteurs) : assez souvent. “J’étais encore à l’hôpital, mais il était déjà rentré chez lui”, c’est assez fréquent comme réaction.
Tout dépend bien entendu de la personne mise en examen : s’il s’agit d’un tueur de pédophile (ou de cambrioleuses), la “foule” aura plus tendance à accepter (ou à demander, même) qu’il attende son procès dehors qu’un arracheur de sacs, un agresseur sexuel ou un braqueur de casino (voir Grenoble).

(Au sujet d’Harlan Coben, j’ai plus envie de soupirer “encore une histoire de pédophilie” que d’acheter le bouquin, j’avoue)

67. Le dimanche 27 février 2011 à 12:17 par amra

On reconnaît l’élévation spirituelle de quelqu’un aux ouvrages qu’il lit…et Harlan Coben, j’veux pas dire mais c’est un peu de la daube…Par ailleurs, quand on vit sans média et sans contact avec l’extérieur, on ne vit pas dans un monde parallèle, on est toujours sur terre. Ce sont ceux qui vivent avec les médias en permanence qui sont dans un monde virtuel. Surtout ceux qui vivent avec les médias pro-américains d’ailleurs. Les autres, ceux qui se sont extraits de la “machine médiatique” ont bien compris que l’enjeu était de sauvegarder la diversité des cultures, surtout de celles qui sont menacées, et non de favoriser l’uniformisation par le bas, à l’aide de romans qui tournent en rond et dont on connaît déjà la fin quand on a lu les 10 premières pages. Du genre de ceux d’Harlan Coben, Marc Levy ou pire Bernard Werber. Bref, désolée de le dire aussi abruptement, mais votre article, cela n’a rien à voir avec la justice. Ce serait même plutôt perpétuer l’injustice que de parler d’auteurs qui vendent des millions de livres à travers le monde pour promouvoir une vision de la société qui ressemble à Chicago ou au Texas, société dans laquelle personnellement, je n’ai aucune envie de vivre.


Gascogne :
Quand on n’est plus capable de faire la différence entre une fiction, qui vous distrait, et la vraie vie, qui vous attriste, je comprends que l’on ait besoin d’aller vivre ailleurs. Reste à savoir où… Bon voyage.


68. Le dimanche 27 février 2011 à 12:24 par Véronique

Gascogne, enfin, les medias ne sont pas le public ou l’opinion publique !

Mais sérieusement, sauf évidemment l’épisode des juges de Grenoble fustigés par le président de la République, Brice Hortefeux, les commentateurs des blogs et encore, le temps que l’épisode fasse l’actualité, c’est-à-dire un jour 1/2…, je ne pense pas que de façon générale qu’ il y ait des mouvements et des protestations de foule parce qu’un tel ou un tel faisant l’objet de poursuites n’est pas placé en détention provisoire.

Je crois, peut-être à tort, qu’il y a une forme de maturité dans l’opinion publique à ce sujet-là. Mais bon, c’est juste une impression.

69. Le dimanche 27 février 2011 à 15:07 par marsan

@ B 52

vous savez je suis un rural pas toujours au fait des nouveautés ; pourriez vous me dire ce que signifie BlendeR ?
merci d’avance sauf bien sur si vous parlez d’un blinder.

70. Le dimanche 27 février 2011 à 18:06 par amra

@@Gascogne :
Quand on n’est plus capable de faire la différence entre une fiction, qui vous distrait, et la vraie vie, qui vous attriste, je comprends que l’on ait besoin d’aller vivre ailleurs. Reste à savoir où… Bon voyage.
@@

Je ne vois absolument pas le rapport avec ce que j’ai écrit. Si la vraie vie pour vous, c’est tout seul dans votre fauteuil à jouer à la playstation ou à regarder Star Wars eternal in the sunshine en version film ou livre, cela vous regarde…mais il y a pas mal de gens qui aimeraient avoir d’autres choix. Or, on en a de moins en moins culturellement, l’industrie “artistique” américaine ayant une nette tendance à absorber, à coups de milliards de dollars, les autres cultures. Si vous ne le remarquez pas, c’est que vous ne sortez pas assez. Ce serait plutôt à vous de voyager. Cela dit, chacun ses goûts.

71. Le dimanche 27 février 2011 à 18:52 par Clems

Un conseil de lecture qui se termine par coben, c’est un peu comme une critique culinaire du KFC…
Toujours le concept répétitif de la disparation, un schéma narratif extrêmement banal qui est malheureusement en passe d’être une norme pour les romans policiers ou fantastiques. Si on veut vendre on “pond” ce genre de bouquin, mais honnêtement, après en avoir lu un et demi, sur le plan du style, du suspense, je dois avouer que je pourrais facilement mettre son nom sur d’autres romans de gare que personne n’y verrait de différences.

Si je devais donner un conseil de lecture à “suspense” avec pour objectif de satisfaire un maximum de lecteurs exigeants (ce qui est pourtant un genre interdit pour eux), j’en conseillerais un seul : Cul-de-sac de Douglas Kennedy. Premier roman et premier chef d’oeuvre de l’auteur.

72. Le dimanche 27 février 2011 à 20:13 par stratos Fert

70 @amra ” Je ne vois absolument pas le rapport avec ce que j’ai écrit.” C’est bien de le reconnaitre. Essaye encore.

73. Le dimanche 27 février 2011 à 20:55 par Fassbinder

@amra

Vous savez parfois, les goûts discutables en matière de loisirs (lecture, sport..) ne veulent rien dire…On peut très bien aimer lire des auteurs populaires, sans forcément être idiots ou incultes…

Puis, parfois dans certains métiers difficiles (policiers, magistrats, pompiers…), confrontés quotidiennement à des drames, ils préconiseront plutôt ce genre d’auteur, que Kant ou Foucault…

74. Le dimanche 27 février 2011 à 22:54 par Guillaume

Véronique, ne vous rappelez vous pas les protestations de MM Sarkozy et Hortefeux après la non-détention provisioire d’un des suspects du barquage du casino d’Annemasse ?

75. Le lundi 28 février 2011 à 01:33 par Naze

50 jugeotte à propos d’Alain

J’ai lu et relu vos lignes.
J’ai touj admiré ceux et celles qui sont capables d’aligner de longues lignes très peu ou pas du tout sémantiques.

ENM ?

Je viens de comprendre.

Je retire ce que j’ai dit.

Tout à coup, ce qui était asémantique et décousu
est devenu très sémantique.

76. Le lundi 28 février 2011 à 08:11 par PEP

@dépanache informatik

… et surtout si vous avez quelque chose à contribuer sur le fond, n’hésitez pas.

Parce que sinon, votre intervention ressemblera furieusement à un parasitage : “je cherchais justement un site comme le vôtre” (à forte fréquentation- sur lequel je puisse planter le lien vers mon propre site pour améliorer mon référencement).

77. Le lundi 28 février 2011 à 08:26 par jugeotte

@Naze,

Vous n’avez rien compris du tout, c’est sûr!
Mais rassurez-vous, moi non plus je n’ai rien compris à ce que vous avez écrit. De plus je ne vais pas faire trop long, pour que votre admiration de la sémantique (très, très peu, pas du tout…) n’en soit pas perturbée.

78. Le lundi 28 février 2011 à 09:34 par Véronique

@ Lambertine (post 66)

Je pense que dans l’épisode de Grenoble l’incompréhension populaire - au sens du terme - portait à mon avis plus et également sur le fait que pour n’importe quel quidam dont l’affaire aurait présenté les mêmes éléments que celui du suspect remis en liberté par le JLD, une décision de détention provisoire aurait été quasi assurée et validée d’un coup d’un seul par la chambre d’instruction.

Plus généralement, au sujet de la détention provisoire, on en revient toujours à la définition du trouble à l’ordre public qui, bien souvent, n’est qu’un trouble à l’ordre médiatique et politique.

J’ai écouté il y a quelques jours Marylise Lebranchu sur France Culture - je ne sais plus exactement quand, mais c’était à propos de la contestation récente des magistrats - . Je n’en revenais pas de sa mauvaise foi quand elle a affirmé sans rire et sans aucune distance qu’au moment de l’affaire d’Outreau, elle en était malade de voir à la télé ces personnes dénoncées par les medias, et qu’elle comprenait que la Justice pouvait être alors désemparée car dans l’impossibilité de pouvoir résister face aux férocités des medias qu’elle confond - comme Gascogne - avec le public et l’opinion publique .

Comme si le politique à ce moment-là n’avait pas poussé à la roue et que la complaisance de la justice n’avait rien à eu voir avec l’idée de satisfaire à ce moment- là l’exigence et les desiderata du politique et du médiatique qui, en gros, font le même métier.

79. Le lundi 28 février 2011 à 10:49 par Fantômette

@ Véronique,

J’ai l’impression que, dans votre définition, le trouble à l’ordre public s’entend quasiment comme l’étape précédent immédiatement l’émeute populaire - avec au minimum des foules qui se déplacent, manifestent, appellent à la réaction. Or il s’agit là d’une appréciation tout de même très restrictive - et tardive.

Je ne suis pas une fervente adepte de l’interprétation large du trouble à l’ordre public, mais évacuer le “trouble à l’opinion publique” de la notion me semble aussi périlleux que de l’y laisser seul.

80. Le lundi 28 février 2011 à 11:06 par Véronique

@ Fantômette

Non, non, je sais bien et je n’oublie pas que la notion trouble à l’ordre public est un concept essentiel dans la philosophie judiciaire pénale.

Cependant, je ne sais plus quand, mais je me rappelle un billet ici qui se rapportait à une affaire où il était question du trouble public, en réalité, même après - mettons une 100 ou 150 commentaires -, personne n’avait été en mesure de le définir d’une façon évidente, claire et indiscutable.

Sans parler de l’absence de motivation détaillée dans les décisions judiciaires quand l’ argument trouble à l’ordre public est utilisé pour justifier à lui tout seul un maintien en détention provisoire.

81. Le lundi 28 février 2011 à 13:58 par Castor

Concernant l’endogamie, l’exogamie ou les deux ou entre ou pas de la magistrature et des corps institutionnels de notre société, je ne saurais trop vous conseiller la lecture de “La noblesse d’Etat” de Pierre Bourdieu qui montre à quel point l’accès aux élites sociales nécessite un bagage (capital) culturel qui n’est pas enseigné à l’école.
L’école n’agit pas comme un ascenseur social mais plutôt comme un tamis géant à plusieurs niveaux permettant de trier les individus et leur destinée.
Ce ne sont pas les contre exemples qui manque (“je connais une ami énarque qui est fille d’ouvrier”, notez bien le “une” qui me semble-t-il est déterminant) mais ils sont tellement marginaux qu’on ne peut les hisser en étendard d’un système qui fonctionne. Quand ça concerne, 0,01% des cas, ça ne fonctionne pas :o

A titre personnel, je ne remets pas en cause le non corporatisme de la magistrature (ni ne le mets en cause d’ailleurs) puisque je ne connais pas du tout ce milieu.

82. Le lundi 28 février 2011 à 15:16 par Holmes

@ Véronique (80)

Quel est le nom…du billet ?

Flash-back… Catégorie Iou-Héssé - Eolas - octobre 2009 : Justice à Vegas (3 billets)


*** Las Vegas, ville de la chance ? Par pour tout le monde… Cette ville-mirage est surnommée Sin City (“cité du péché”).

83. Le lundi 28 février 2011 à 17:23 par pendragon

@castor 81

endogamie ne veut pas dire forcement corporatisme

pour avoir dans ma proche famille une ancienne avocate devenue magistrat, j’ai plutot l’impression - après plusieurs rencontres - que les avocats fournissent de plus en plus (tour extérieur, dossier) les bataillons de nouveaux magistrats

le phénomène mériterait une analyse statistique

par contre l’analyse de bourdieu n’a rien perdu de sa pertinence, et affronter (par exemple) des oraux reste bien plus simples quant vous disposez des codes sociaux, c’est certain…

mais le problème est bien plus général que celui des gens de justice, et renvoie à la reconsititution d’une société de castes (liée également à l’éclatement des classes moyennes)

le vibrion et ses amis nous tartinent sur le “libéralisme” et la “chance pour tous” avec un zeste de méritocratie.

pourtant l’ascenceur est bien en panne, not bon roi s’en contrefout, et on reprend l’escalier désormais…

et c’est à une société de reproduction que nous appartenons (cf par exemple la quasi fin des droits de sucession dont sont exonérés genre 95 % des francais - quel message “libéral” dans l’idée que l’on doit sa “promotion sociale” au décès de ses parents et à la perception de l’héritage ?)

84. Le lundi 28 février 2011 à 17:23 par Cleyo

Pauvre Harlan Coben… mais pourquoi tant lui en vouloir ? Se prétend t-il autre chose qu’il n’est ? Je n’en sais rien, je n’ai jamais lu d’interview de lui. Mais, bon, cessez d’essorer Gascogne !
On reproche aux magistrats d’être sur une autre planète, appartenant à la caste protégée, et on l’éreinte parce qu’il lit le même bouquin que monsieur-tout-le-monde ? Faudrait savoir !

Prenez une bière fraîche et légère un jour de printemps à la terrasse d’un café. Une petite pression toute bête, banale, un demi, quoi. Ce n’est pas une superbe bière, ce n’est pas une trappiste, elle n’est pas chargée d’histoire et de parfums, elle n’a pas de goût de ci, de ça, elle est toute simple. Et sous le soleil timide, elle semble merveilleuse. Elle a en effet un avantage immense qui fait que l’on y revient souvent : sa simplicité, sa rusticité qui “colle” au moment. Un petit moment de plaisir, de bonheur peinard, sans chichi, sans réfléchir, accessible quand on veut. On sait ce que l’on va trouver dans son verre, pas de surprise, mais ce sera bien agréable.
Et bien, voilà, les livres de Coben, c’est ça. En vacances, les pieds en éventail, au soleil, c’est parfait (je rajouterai la bière évoquée avant, mais c’est parce que j’ai des tendances épicuriennes un peu alcoolisées). Que demander de plus ?
Entre une biographie historique et un essai ou le dernier Goncourt, ma foi! un peu de plaisir léger ne se boude pas. Vite lu (vite oublié), la qualité est comme la blonde légère du café du coin : c’est propre (travail sérieux quand même, même s’il est basique), pas original pour un sou, mais bien plaisant dans le contexte.

Je soutiens Gascogne totalement dans son choix, lui faisant largement confiance pour le reste de ses lectures : ce n’est pas en lisant Harlan Coben qu’il a appris à faire des phrases à rallonge, avec des virgules qui nous permettent d’éviter des apnées trop longues !

Pour ajouter à la liste de lecture version “bière fraîche”, j’indiquerai Mo Hayder (mais l’estomac doit être accroché).

Pour les amateurs de mémoires-biographie-roman d’aventures, je conseillerai les “Mémoires de la Marquise de la Tour du Pin”, aux excellentes éditions Mercure de France : on oscille entre le Chevalier de Maison Rouge, Tom Sawyer, et les correspondances de Talleyrand (qui était un ami proche de la Dame) sauf qu’il s’agit de mémoires : tout est vrai, absolument tout, même si sa vie est tellement extraordinaire qu’elle prend des allures de roman d’aventures (y compris aux Etats-Unis avec les indiens, après la Terreur à Bordeaux où elle entendait de sa cachette les têtes tomber le midi avant de lire les noms des exécutés le soir en tremblant…) alors même qu’il s’agit d’un témoignage historique de première main. Il faut voir la description faite de Madame Bonaparte, mère de l’Empereur… !
Pour les puristes, c’est écrit d’une plume qui me fait désespérer de la mienne, de notre siècle littéraire (et du dernier Goncourt, mais c’est une autre histoire).

Bonnes lectures, et bonnes vacances aux petits veinards (en attendant les miennes, où je lirai sans honte un clone de Coben).

Cleyo

85. Le lundi 28 février 2011 à 18:25 par THOMAS

Puisqu’on évoque des lectures enrichissantes, je voudrais vous signaler un vieux livre (1974) que vous aurez peut-être du mal à vous procurer mais qui apporte un singulier éclairage sur la République Française et aide à la compréhension des dérives actuelles. Il s’agit de “Nationalistes et nationaux (1870-1940”, d’Henri Guillemin Il nous montre comment la république proclamée par une chambre monarchique inspirée par Adolphe Thiers, fut, dès l’origine et sans désemparer, soumise au libéralisme économique et aux puissances d’argent. Il établit que la guerre de 1914-1918 aurait pu être évitée mais fut voulue et organisée par Poincaré. Il prouve que dès l’avènement de Mussolini
les milieux d’affaires français, et de nombreux intellectuels, adhérèrent aux thèses fascistes, ce qui les conduisit à organiser la défaite de 1940 et à participer à l’assassinat de la république. Après cette démonstration on est tenté de penser que si le programme du C.N.R. a pu, après la guerre, être mis en oeuvre, c’est tout simplement parce que nos “élites” étaient tellement compromises qu’elles ont dû laisser faire; mais aussi qu’il y a maintenant prescription et que les dits “nationalistes et nationaux” redeviennent nocifs et s’emploient à détruire ce qu’ils ont été contraints d’accepter après 1945.

86. Le lundi 28 février 2011 à 18:28 par Naze

77 jugeotte

Qu’un individu d’en bas, comme dirait Raffarin, ne pige que quick à ce que vous dites, ça semble aller de soi.

Là où c’est inquiétant c’est qu’un magistrat formé à l’ENM ne comprenne rien à ce que le gibier de potence puisse exprimer.

On comprend mieux certaines décisions de justice.

Manifestement, la formation est à revoir.

J’accepte une mission de formation à lENM dans le domaine de la
== jugeotte ==
qui me semble important pour bien juger.

87. Le lundi 28 février 2011 à 18:31 par Naze

79 et 80 trouble à l’ordre public

Un ami juge me dit souvent en s’appuyant sur cette notion :
— il vaut mieux un innocent en prison qu’un coupable dehors.
Ce principe a été appliqué avec brio à Outreau,
dans les Vosges, etc.

88. Le lundi 28 février 2011 à 18:51 par b52

@ 69 Marsan qui demande :
“vous savez je suis un rural pas toujours au fait des nouveautés ; pourriez vous me dire ce que signifie BlendeR ?
merci d’avance sauf bien sur si vous parlez d’un blinder.

Je parlais bien d’un blender pour parler franglais ce que je déteste sauf dans l’humour.
Je voulais dire que la présence de quelques individus d’origines diverses à l’ENM ne change rien à l’affaire.
Si tel ou tel individu échappe aux petits blenders intermédiaires d’avant l’ENM, le big blender de Bordeaux s’en charge.
D’où cette endogamie insupportable du milieu diplomate et judiciaire dont parle Sarko.

De quel blinder parlez-vous ?

J’ai appris avec horreur à l’instant que certains auraient traduit blender par blinder.

Ça doit venir de l’ENM ou de 50 minutes inside.

LOL!

89. Le lundi 28 février 2011 à 19:04 par Toto

81. Le Lundi 28 février 2011 à 13:58 par Castor
Concernant l’endogamie, l’exogamie ou les deux ou entre ou pas de la magistrature et des corps institutionnels de notre société, je ne saurais trop vous conseiller la lecture de “La noblesse d’Etat” de Pierre Bourdieu qui montre à quel point l’accès aux élites sociales nécessite un bagage (capital) culturel qui n’est pas enseigné à l’école.

Selon vous, dunque, les élites naîtraient avec un capital culturel qui n’est pas donné aux masses.

Il faut expliquer ça à Barak Obama qui sera ravi de l’apprendre.
Il faut l’expliquer aussi à Martin Bouygues, à Steve Jobs, à Bill Gates, aux fondateurs de Google, etc.

Avez-vous regardé nos élites ?
D. Bouton (SG), Jupé (le meilleurd ‘entre nous), JMM et tant d’autres.

Boudieu devrait lire Lucien Goldman et le Dieu Caché et il dirait moins de bêtises.

90. Le lundi 28 février 2011 à 19:13 par Toto

@ Castor

Bourdieu, pardon, aurait dû avoir lu :
Lucien Goldman.

Je pense qu’il l’a lu mais soit il ne l’a compris soit il n’a pas voulu le comprendre soit plutôt les deux ce qui me semble plus proche de la vérité.

91. Le lundi 28 février 2011 à 19:33 par jugeotte

@Naze

Ce qui est très très drôle, Naze, c’est qu’il a suffi que je dise connaître un sujet de culture générale d’une session de concours de l’ENM, pour que vous en déduisiez que j’en suis, que je suis magistrate! Si vous faites cela pour tout, je comprends de mieux en mieux, que vous ne compreniez rien à rien.
Je vais donc vous décevoir, je ne suis pas magistrate, et ne connais l’ENM que pour être passée devant, à l’occasion en traversant Bordeaux.
Mais cessez donc de vous rabaisser, vous vous faites du mal!
Vous pouvez aussi cesser de me lire, vous irez mieux, et même de me répondre, vous irez carrément bien!

92. Le lundi 28 février 2011 à 20:00 par Enano de Jardin

Bonjour, Monsieur B52

Le terme de blender vole beaucoup trop haut pour moi (vraiment, je connais le logiciel de dessin 3D et la racine saxonne liée à la tromperie, mais je ne comprends rien de rien à vos “posts” 88 et 61). Peut hêtre qu’une traduction en français ferait perdre tout l’humour…

93. Le lundi 28 février 2011 à 20:39 par Toto

@ jugeotte 91

Naze est extranaze mais il faut lui pardonner car il en est conscient d’où son pseudo.

Moi je prends plaisir à vous lire,
Magistrate ou pas ce dont on se contrefout

Répondez-lui en argumentant.

94. Le lundi 28 février 2011 à 22:31 par jugeotte

argumenter? vous rigolez Toto!

95. Le lundi 28 février 2011 à 22:53 par Holmes

@ Cleyo (84) (“Prenez une bière fraîche et légère un jour de printemps… Ce n’est pas une superbe bière, ce n’est pas une trappiste, elle n’est pas chargée d’histoire et de parfums, elle n’a pas de goût, de çi, de ça, elle est toute simple.”)

La premère gorgée de bière ! ” C’est la seule qui compte. Les autres , de plus en plus longues, de plus en plus anodines, ne donnent qu’un ampâtement tiédasse, une abondance gâcheuse. La dernière, peut-être, retrouve avec la désillusion de finir un semblant de pouvoir……….
Mais contenant et contenu peuvent s’interroger, se répondre en abîme, rien ne se multipliera plus. On aimerait garder le secret de l’or pur et et l’enfermer dans des formules. Mais devant sa petite table blanche éclaboussée de soleil, l’alchimiste déçu ne sauve que les apparences, et boit de plus en plus de bière avec de moins en moins de joie. C’est un bonheur amer : on boit pour oublier la première gorgée.”

La Premère Gorgée de Bière - Philippe Delerme -


***” C’est facile, d’écosser les petits pois. Une pression de pouce sur la fente de la gousse et elle s’ouvre, docile, offerte. Quelques-unes, moins mûres, sont plus réticentes - une incision de l’ongle de l’index permet alors de déchirer le vert, et de sentir la mouillure et la chair dense, juste sous la peau faussement parcheminée…
L’écossage des petits pois n’est pas conçu pour expliquer, mais pour suivre le cours, à léger contretemps.”

Aider à écosser des petits pois - Philippe Delerm -

96. Le mardi 1 mars 2011 à 00:48 par Bob

Un point que personne n’a relevé :
Dans le système américain, les décisions se prennent à l’unanimité. Pour qu’il y ait condamnation, il faut qu’aucun juré n’ait “un doute raisonnable”.
En France, un tiers du jury peut avoir “l’intime conviction” qu’un accusé est innocent, il sera néanmoins condamné…8 voix sur 12 suffisent (et encore, avec 3 magistrats professionnels au milieu du jury, on n’osera tout de même pas supposer une tentative de la part des pros d’influencer les béotiens)
Et après on prétend que le doute profite à l’accusé…
(sans même parler des condamnations sur appel après acquittement…la encore, le doute profite vraiment à l’accusé, n’est ce pas…)

97. Le mardi 1 mars 2011 à 03:03 par Fassbinder

@Cleyo

Bonsoir,

“On reproche aux magistrats d’être sur une autre planète, appartenant à la caste protégée, et on l’éreinte parce qu’il lit le même bouquin que monsieur-tout-le-monde ? Faudrait savoir !”

Non, non, justement pas…Perso, je n’y vois rien à redire quant à son choix de lecture…Les gens sont libres d’aimer ce que bon leur semble sans que, l’on ait à porter des jugements “d’élitistes”…

Et cela, me désole parfois, que des soi-disantes personnes “élevées spirituellement” puissent être aussi “sectaires” quant aux loisirs de masse…

C’est bien beau d’être un/e érudit des plus grands auteurs littéraires, mais si ce n’est que pour du choueff et ne rien comprendre quant à l’ouverture de l’esprit sur les autres, merci bien…on s’en passera comme vous dîtes !

En conclusion :

Je comprend Gascogne quant à ses lectures, j’ai des clients flics et magistrats et c’est des vies de m… quotidiennement…

Un soir de permanence (fête de la musique), un type avait été égorgé sur la voie publique (paris 8°) pour avoir refusé une cigarette à un passant, mon client (commandant de police) fut appeler sur les lieux immédiatement, je l’ai accompagné sur les lieux, malgré moi…

J’ai vu l’horreur et j’ai compris ce soir-là, pourquoi, il descendait une bouteille de sky chaque soirs… s’évader sans prise de tête…

La vraie Vie qui attriste, c’est loin d’être du Emmanuel SCHMITT, façon diners pââarisiens….
Dommage de ne pas le comprendre…:((

98. Le mardi 1 mars 2011 à 03:39 par Fassbinder

PS : Je tiens à rectifier en sa mémoire, ce flic n’était plus trop un client par la suite, mais quelqu’un que j’ai beaucoup aimé…au déménagement de sa division de police judiciaire sur les maréchaux, il fût tuer bêtement lors d’un braquage dans le 17 ème, un coup de couteau lors d’une négociation.

Michel G. je t’aimerai toujours.

99. Le mardi 1 mars 2011 à 18:08 par Cleyo

@95 à Holmes :

Je pensais bien entendu fortement à “La première gorgée de bière”, et à son auteur, qui a su si exactement mettre des mots sur une petite tranche de vie… même si je ne souscris pas à la fin narrée et à la désillusion de la deuxième gorgée : le tout est de savoir pourquoi on fait les choses et à quoi on doit s’attendre, et cela dépasse le cadre éthylique.

On aime les petits bonheurs parce que, eux, au moins, on peut les vivre et les savourer au moment où ils nous arrivent. Le décalage est infime entre le vécu et le constat que le vécu est plaisant.
Alors que le Bonheur, le grand, on s’aperçoit qu’il existe lorsqu’il nous quitte. Etre heureux n’est pas vraiment un état conscient (prenez vos styles, vous avez 4 heures).

Ok, je pars un peu loin (et pourtant je n’ai rien bu…) à partir d’Harlan Coben… Mais c’est une certaine conception du plaisir qu’il offre à ceux qui le goûtent.

Tenez, dans le genre, le dernier Stephen King vient de sortir. Il paraît que c’est du pur jus : glaçant, et bien ficelé : on voit les ficelles, d’accord, mais le tout tient très bien à l’usage…

@97 à Fassbinder :

Avouez que votre position (qui rejoint la mienne) n’est pas partagée par tous les intervenants…

Certaines lectures ont le mérite de nous occuper agréablement la tête, sans nécessiter d’effort, et c’est précisément ce qu’on leur demande.
Ok, lire des policiers pour un policier c’est aussi dépaysant que lire… “meurtre au Conseil d’Etat” pour un magistrat administratif (cela étant le polar est très amusant, surtout pour un publiciste)! N’empêche que ça détend bien et en effet le cerveau fonctionne au ralenti…

Chers intervenants, continuez à nous donner vos bonnes lectures, avant que le Maître de Céans ne siffle la fin de la récré !

Cleyo

100. Le mardi 1 mars 2011 à 20:05 par Fantômette

@ Cleyo,

Personnellement, lorsque j’ai douze jeux de conclusions à rédiger pour dans tout de suite, je me détends avec des histoires de fin du monde, qui me font toujours un peu retomber l’angoisse de la clôture. Le Fléau, de S. King, par exemple, d’ailleurs.

101. Le mardi 1 mars 2011 à 21:57 par plutarques

douze jeux pour tout de suite?

il faudrait peut etre songer à lire un peu moins…

102. Le mardi 1 mars 2011 à 22:48 par Fantômette

@ plutarques,

Soit ça, soit j’essaye de lire plus vite.

(quel était le mot de w. allen? “J’ai lu Guerre et Paix, grâce à la méthode de lecture rapide. Ça se passe en Russie.” (?)

103. Le mercredi 2 mars 2011 à 00:25 par Fassbinder

@Cleyo

“Avouez que votre position (qui rejoint la mienne) n’est pas partagée par tous les intervenants…

Certaines lectures ont le mérite de nous occuper agréablement la tête, sans nécessiter d’effort, et c’est précisément ce qu’on leur demande.”

C’est clair et net ce que vous dîtes, mais vous savez bien que dans la vie : les derniers seront les premiers…

Ce qui m’attriste le plus dans l’affaire, c’est de voir que l’ostracisme envers “le populo” perdure dans le temps, et c’est bien pis à mes yeux, lorsqu’il émane de ces grands défenseurs du café philo…

PS : rien à voir, mais j’ai pensé à Simone, hier…
ça fait un baille que l’on ne l’a pas lu ici…je m’ennuie sans elle (j’adore me “fritter” avec) mais je l’aime bien quand même, elle me fait rire…:)
Simone t’es où ?

104. Le mercredi 2 mars 2011 à 01:07 par tschok

Bonjour Fassbinder,

Dites donc, ça va vous? Je me fais du souci pour vous. Vous êtes en êtes en train de nous faire des épitaphes du genre “les verres se vengent” (c’est vrai qu’il buvait beaucoup, mais il n’est pas mort de ça).

Le premier mars, jour de votre com, qui fait partie des trois premiers jours de mars est dit, à ce titre, “jour de remarque”, c’est à dire porteur de présage, donc de dictons.

Par exemple: “pluie au premier mars, pluie au premier mai”.

Or, et je tiens à attirer votre attention là-dessus, un dicton, mis à part son caractère répétitif, ou précisément pour cette raison, est tourné vers l’avenir.

Oui, l’avenir!

Alors, je sais bien que dans l’avenir, tout nous ramène à cette tombe céleste où nos âmes reposeront un jour dans le firmament de la paix éternelle et l’obscurité de la terre, mais tout de même, d’ici là, il reste quelques secondes à vivre, des secondes précieuses qui en valent la peine, à la condition que chacune d’elles ne soit pas plus désespérante que celle qui la précède.

Dans ce domaine on a déjà eu MAM, vous n’allez pas vous y mettre aussi, non?

Faut quand même pas nous convier à une messe funèbre à chaque commentaire, non plus.

(à chaque fois que vous causez, j’vous jure, j’ai l’impression d’être en 2012: la fin est proche!)

Allons!

Bon, l’taulier est parti en vacances avec ses livres sous le bras (et ses détecteurs de fumée), mais c’est pas une raison pour se laisser aller. Soyez fière, donnez l’exemple: cambrez votre échine, le menton haut, attaquez le bitume d’un pas solide, de la pointe de votre talon, la cuisse ferme mais souple, en guettant dans le ciel l’arrivée du reflet de ces heures bleues qui annoncent la fin de votre journée de travail.

Hein?

Non?

105. Le mercredi 2 mars 2011 à 01:38 par Fassbinder

@Tschok

Bonsoir,

Comment allez-vous mon cher ?

“Dites donc, ça va vous? Je me fais du souci pour vous. Vous êtes en êtes en train de nous faire des épitaphes du genre “les verres se vengent” (c’est vrai qu’il buvait beaucoup, mais il n’est pas mort de ça).”

Lol… non du tout… :)) mais ce n’est pas une raison non plus, pour les laisser crever sans comprendre le pourquoi…

Pour ce qui est de moi, je n’en ai cure, seul m’importe ce qu’il adviendra de l’avenir après, du moins, j’aviserai quoi faire…ma seule survie tient seulement à deux chose (un renvoi et un délibéré), rien d’autre. :)

“Bon, l’taulier est parti en vacances avec ses livres sous le bras (et ses détecteurs de fumée), mais c’est pas une raison pour se laisser aller. Soyez fière, donnez l’exemple: cambrez votre échine, le menton haut, attaquez le bitume d’un pas solide, de la pointe de votre talon, la cuisse ferme mais souple, en guettant dans le ciel l’arrivée du reflet de ces heures bleues qui annoncent la fin de votre journée de travail.”

Tout dépend d’où l’on se situe, moi je voudrai bien comme au début l’arpenter ce bitume, tout sourire et tout bonheur…mais voyez-vous, mon proxo ne semble pas du tout être d’accord avec vous. :)

106. Le mercredi 2 mars 2011 à 02:43 par tschok

@ Fassbinder,

Je vais comme tout le monde.

Avec un certain plaisir, je vois que vous vous réservez une certaine part d’avenir dans cet avenir incertain (“seul m’importe ce qu’il adviendra de l’avenir après, du moins, j’aviserai quoi faire”).

Cet “après” compte et laisse entrevoir une suite. Cela suppose donc de recaser du temps de libre entre la fin de l’avenir et sa propre fin.

C’est une position très souverainiste que je ne saurais trop approuver.

Mais vous parlez d’un proxo et me voilà condamné à vous poser une question idiote: vous êtes libre?

107. Le mercredi 2 mars 2011 à 03:11 par amra

Stephen king, Harlan Coben, Woody Allen etc etc etc…on se demande pourquoi tous ces gens de culture américaine n’émigrent pas aux States…Parce qu’à défendre ainsi “l’homme en noir”, bientôt les magistrats français seront obligés de prêter serment sur la bible pour pouvoir exercer ! :-)

108. Le mercredi 2 mars 2011 à 03:23 par Fassbinder

@tshok

Cool…plaisir que vous alliez bien.

“Cet “après” compte et laisse entrevoir une suite. Cela suppose donc de recaser du temps de libre entre la fin de l’avenir et sa propre fin.”

Oui voilà, j’essaie de faire avec…parce que mon avocat, il me donne de l’espoir quant à une issue positive, dès lors je peux repousser le pour quand je serai prête…

“Mais vous parlez d’un proxo et me voilà condamné à vous poser une question idiote: vous êtes libre? “

En fait, mon proxo, il a été interpellé par la BRP, un soir que je m’étais défendu (il m’avait mis un coup de tête parce que je voulais pas aller racoler, les flics l’ont serré en flagrance )…
Mais en ce moment non, j’ai pas de mec, juste un ami…:)

Tschok, pourquoi cette question ?
Si c’est pour un booking, je peux vous laisser mes coordonnées..:)

109. Le mercredi 2 mars 2011 à 12:55 par Simone

@ Fassbinder (103)
Simone t’es où ?
Pas très loin… mais mon emploi du temps ne me laisse actuellement pas assez de temps pour croiser le fer avec vous. Et puis il y a des sujets sur lesquels je ne me vois pas intervenir. @ très bientôt.

110. Le mercredi 2 mars 2011 à 20:48 par Jalmad

@ Fantômette :

oulà, si si, il FAUT évacuer le simple (supposé, car il est quasi toujours supposé) trouble à l’opinion publique dès lors qu’en fait de trouble à l’opinion publique, on parle de simple trouble médiatique. c’est pas moi qui le dit, c’est la loi post-outreau, M’dam’, 144 7° du Code de procédure pénale.

Et perso, je m’interroge comme Véronique : elles sont où les manif, les menaces d’émeute, en général, quand il est question de détention provisoire ? On parle de “trouble à l’ordre public”, bon sang, pas de la ménagère de 50 piges qui s’offusque devant sa télé, ni d’un politicard en mal de cote de popularité qui prend fait et cause pour les victimes et fait monter la pression médiatique. L’ordre public, je suis désolée, mais entendu classiquement, c’est un truc assez concerte : c’est le fait de se ballader assez tranquillement sur le domaine public, dans les institutions publiques, sans risque particulier en terme de sécurité et de salubrité. Tenez, faudrait mettre Servier (je parle de la personne morale, en fait, pas du vieux), en DP, à la limite, ça serait plus cohérent, mais c’est pas possible.

En 3 ans d’instruction (un peu plus même maintenant), j’ai été confrontée réellement une seule fois, je pense, à un réel pb durable de trouble à l’ordre public en ce sens qu’une remise en liberté aurait suscité manifestations, mobilisation, incompréhension et indignation locale, avec éventuel risque pour le mis en examen d’ailleurs, et, qui m’aurait permis de motiver à lui seul, je pense, une détention provisoire. Pas de bol, c’était une affaire correctionnelle, et donc ce motif ne pouvait être invoqué (mais il y en avait d’autres).

Des affaires criminelles sordides qui ont ému localement l’opinion, mais qui, allez savoir pourquoi (actualité fait divers déjà saturée ?) n’ont pas eu de retentissement médiatique national durable, j’en ai plusieurs en tête ; dont une avec une personne remise en liberté quasi tout de suite par la Cour d’appel. Pas une ligne dans un canard (on était passé à autre chose, entre temps) ; trouble à l’ordre public causé par l’infraction, sûrement, mais quasi-instantané et lié directement au niveau de médiatisation ; et ensuite, une fois retombée la nouvelle, concrètement ? zéro.

111. Le jeudi 3 mars 2011 à 07:41 par Fantômette

Bonjour Jalmad,

L’article 144-7° n’évacue pas le trouble à l’opinion publique du trouble à l’ordre public, en réalité.

Au contraire, il l’autorise, mais ajoute immédiatement que le seul retentissement médiatique d’une affaire ne suffit pas à caractériser le trouble à l’ordre public. Il dit donc bien, ce avec quoi je suis plutôt d’accord, que le retentissement médiatique est une composante du trouble à l’ordre public, mais qu’il ne s’y réduit pas.

En fait, j’ai le sentiment que vous et Véronique avez en ligne de mire deux conceptions du trouble à l’ordre public: le trouble que j’ai qualifié plus haut de pré-émeutier (vous le définissez mieux que moi: ce sont des manifestations, mobilisations, incompréhension et indignation locale), et le retentissement médiatique.

Et vous me semblez faire du retentissement médiatique, l’une et l’autre, quelque chose d’assez déconnecté de l’opinion publique (vous écrivez:”en fait de trouble à l’opinion publique, on parle de simple trouble médiatique”, ce qui me semble signifier que vous doutez d’une équivalence des notions).

Or, un retentissement médiatique me semble tout de même indicatif d’une forme de mobilisation de l’attention publique.

Elle ne la constitue pas, si vous voulez, mais à tout le moins, elle en est l’une des manifestations. Elle en présente un reflet, même s’il n’est pas toujours fidèle, et étant précisé que cette infidélité peut jouer dans les deux sens (l’opinion publique peut être ou plus, ou moins, troublée que les média ne s’en font l’écho).

Pour ma part, je m’intéresse à ce trouble - disons - intermédiaire, le trouble à l’opinion publique, entre le trouble à l’ordre public tel que vous l’entendez et le trouble médiatique, mais lié aux deux. C’est un continuum, et très banalement, se pose la question de savoir où placer le curseur.

Vouloir le placer au moment où les citoyens se mobilisent concrètement me semble un peu risqué, tardif, et aléatoire.

Vous dites que le trouble à l’opinion publique et/ou médiatique ne justifiera jamais que l’on envoie tel ou tel mis en examen en détention provisoire. C’est exact au cas par cas, j’approuve et j’applaudis.

Nous sommes des professionnels, donc nous ne faisons que du cas par cas. La dimension sociale et politique de ce travail, dans le fond, nous échappe à peu près complètement dans notre quotidien.

Sauf que la loi, de temps à autre, glisse un intrus dans le code, comme le trouble à l’ordre public, qui est une notion sociale et politique, avant d’être juridique.

Vous réagissez comme l’excellente juriste que vous êtes: le trouble à l’ordre public, si ce n’est pas du droit, c’est du fait: mobilisation, manifestation, perturbations. S’il n’y a pas de fait, il ne reste rien de la notion.

Pour ma part, je serais moins affirmative, justement parce que la dimension politique de cette notion, pour perturbante qu’elle soit à nos tournures d’esprit juridiques, n’en est pas moins légitime.

Ne tenir compte d’un trouble à l’opinion publique qu’à compter du moment où elle se manifeste en actes est un pari politique et social un peu risqué, même (et surtout) pour l’institution judiciaire.

Si vous voulez, c’est comme le problème écologique posé par les substances toxiques qui nous environnent, dont on parlait chez Aliocha. Si vous mangez une pomme qui a été traitée au pesticide, la quantité que vous ingérerez de pesticide après avoir seulement mal essuyé votre pomme ne risque pas de vous faire du mal. On parle de produit toxique, mais en quantité infime, donc, pas de problème. La question que l’on se pose, et à propos de laquelle on a moins de certitude, c’est plutôt celle de savoir si après avoir mangé dix mille pommes, sur 20 ans, l’effet éventuellement cumulatif du produit toxique ingéré peut nuire à la santé.

C’est un peu pareil ici.

Un simple trouble à l’opinion publique ne dégénérera pas en trouble à l’ordre public tel que vous le définissez, ou vraiment très exceptionnellement. Il en faut beaucoup pour y arriver. Les récentes frasques de MAM, par ex., vous ont probablement autant choqué que moi, mais je gage que, pas plus que moi, vous n’êtes descendue dans la rue pour réclamer sa démission. Ce qui ne vous empêche pas de l’approuver (quitte à ne pas vous attendre à ce que ça change grand chose). Mais si ce n’était pas venu, vous auriez continué de vous énerver toute seule dans votre voiture à l’entendre expliquer qu’elle ne voit pas où est le problème, sans envisager d’aller concrètement démarrer un mouvement de mobilisation générale à seule fin d’obtenir qu’elle s’en aille.

Par contre, ça, plus autre chose, plus autre chose, plus autre, plus autre chose… ça finit par prendre de l’importance, non? Vous n’avez pas cette impression que cette exaspération, au sujet de petites choses dont, au fond, prise une par une, on pourrait se désintéresser à titre personnel, finit par s’accumuler?

Mon exercice professionnel me donne le luxe de pouvoir parfaitement ignorer cette dimension politique du trouble à l’opinion publique. Si j’avais un client mis en examen pour une affaire ayant fait les gros titres de la presse locale mais offrant toutes les garanties de représentation et ayant reconnu les faits, je plaiderais pour un simple placement sous CJ sans hésitation, et ferais appel le cas échéant. Je me fiche éperdument de savoir ce qu’en penseront ses voisins, ses éventuelles victimes et Mme Michu.

Mais que des magistrats ne s’en fichent pas ne me choquent pas plus que ça. Ils font partie du corps souverain.

Et que le pouvoir souverain se dote des instruments légaux lui permettant de s’assurer que dix mille de ces mis en examen laissés en milieu ouvert sur vingt ans ne provoquent pas l’accumulation d’une exaspération ne me semble ni étonnant, ni même choquant, à dire vrai.

112. Le jeudi 3 mars 2011 à 09:45 par tschok

@ Fassbinder,

Pour le booking, non merci, c’est très gentil, mais j’ai déjà ce qu’il me faut.

Et en ce qui concerne votre proxo, je me félicite que force soit restée à la loi.

Je vous ai posé cette question car je m’interrogeais sur votre degré de liberté par rapport à quelqu’un qui était en mesure d’exercer une domination sur vous. C’était un petit peu plus que de la simple curiosité. Mais me voilà rassuré.

113. Le jeudi 3 mars 2011 à 19:50 par Fassbinder

@Simone

Bon courage à vous en tout cas.(les temps sont durs..) ;)

@tschok

“Pour le booking, non merci, c’est très gentil, mais j’ai déjà ce qu’il me faut.”

::D (grand éclat de rire)

“Et en ce qui concerne votre proxo, je me félicite que force soit restée à la loi.

Je vous ai posé cette question car je m’interrogeais sur votre degré de liberté par rapport à quelqu’un qui était en mesure d’exercer une domination sur vous.”

Oui, pareillement pour moi et je suis toute reconnaissante envers les OPJ de cette brigade qui m’ont grandement aidé à m’enfuir de “cet esclavage”.
C’est pour cela que j’ai tenu à témoigner avec un blog pour des collègues victimes…leur dire, que quoiqu’il en coûte, la Loi est là et la Police veille à l’appliquer..

Bonne soirée Tschok !

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