Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Solidarité

Commentaires

1. Le mercredi 7 février 2007 à 18:02 par AFB

Une petite "ola" ? pour Eolas, dieu du stade !...

2. Le mercredi 7 février 2007 à 18:04 par Manuel Marchès

Tiens donc, je crois que je vais acheter Charlie pendant cette période, par solidarité.

3. Le mercredi 7 février 2007 à 18:42 par koz

Tu dénonces le terrorisme répressif des juges de la IIIème République ?

4. Le mercredi 7 février 2007 à 18:44 par Pégase

Pour compléter un peu ce dessin, je souhaite préciser aux lecteurs non avocats combien ce procès intéresse la profession.

Je ne doute pas que Maître Eolas a déjà du expliquer les enjeux du procès, mais quand on parle de défendre des libertés, les répétitions ont peu d'importance

Dès l’examen d’entrée aux école d’Avocat, l’épreuve principale (ou grand oral) a très souvent pour vocation d’opposer des libertés dites fondamentales… La subtilité consiste à savoir contrebalancer des notions a priori antagonistes pour montrer qu’elles demeurent conciliables au sein des valeurs de la République : respect de la vie privée versus droit de la presse, droit au logement versus droit de la propriété etc…

On retrouve ensuite cette même nécessité de modération dans l’exercice de la profession, la justice c’est venir sanctionner l’empiètement excessif d’une liberté ou d’un droit sur un/une autre.

A titre d’exemple, ma liberté d’aller et venir serait exagérément empiétée si on m’emprisonnait quinze ans pour le vol d’une pomme (droit de propriété de ma malheureuse victime).

Aujourd’hui ce procès risque de remettre en cause cet équilibre fragile entre la conciliation des libertés en permettant à une liberté fondamentale (la liberté de religion dans un état laïque) d’en écraser une autre (la liberté de la presse).

Voilà pourquoi tout avocat, mais aussi tout citoyen doit craindre ce procès.


Bien cordialement

5. Le mercredi 7 février 2007 à 18:48 par AFB

Good news from the stars :

lemonde.fr/web/depeches/0...

6. Le mercredi 7 février 2007 à 18:57 par Vicnent

Mais c'est qu'il a en plus un bon coup de crayon le bougre !!! :-)

7. Le mercredi 7 février 2007 à 18:59 par ji_louis

Merci pour ce nécessaire éclaircissement Pégase, je me demandais si on se moquait des avocats terroristes (je pense à ceux de membres d'ETA qui, en sus de leur fonction d'avocat, transmettaient des ordres opérationnels du commandemant de l'organisation aux terroristes emprisonnés) pour qui le code pénal est une bombe ;-)

8. Le mercredi 7 février 2007 à 19:08 par Guichardin

Moi je comprends pas trop en quoi il y a conflit de libertés dans cette affaire. La religion catholique (qui est la mienne, au passage) fait l'objet de toutes sortes de caricatures et de pastiches dans l'espace public, au moins depuis que je sais lire. Ses partisans sont régulièrement présentés comme des benêts, des fous, des fanatiques, des empêcheurs de baiser en rond, des agents de l'expansion du Sida en Afrique, voire des menaces pour la démocratie. Régulièrement, des associations catholiques portent plainte et perdent leurs procès. Et c'est très bien comme ça. C'est bon pour la démocratie, et c'est bon pour les catholiques, qui du coup sont obligés de se défendre, de se remettre en cause, d'examiner la part de vrai contenue dans ces accusations, et d'essayer de faire de la pédagogie sur le reste. Ca me semble très sain.

Je ne comprends pas très bien pourquoi il devrait en être autrement pour l'Islam. En fait, avant cette affaire, étant plutôt ignare en matière légale, j'aurais même cru qu'un tel procès pénal était impossible. (Il s'agit bien de pénal?)

Je pense qu'on est en train de donner à quelques associations musulmanes les moyens d'opprimer la grande masse de leurs ouailles, qui s'est surtout distinguée pendant l'affaire des caricatures par son silence et son indifférence à la question.

9. Le mercredi 7 février 2007 à 19:22 par Raph

Ca me rappelle une réplique du film Syriana :
"Arabes, c'est une insulte ?"
"Si tu dis du bien d'eux, non"

(Oui, je ne fais pas d'amalgame entre musulmans, arabes et extrémistre; mais c'est dans l'esprit du film)

A moins que vous ne vouliez pas relancer sur les caricatures... Mais juste sur les avocats

10. Le mercredi 7 février 2007 à 19:47 par Geo

Perso, je n'ai pas trop compris le dessin (c'est vrai!), à part la similitude avec les dessins publiés. La justice vacille à cause de la religion? A ce point ?
Il me semble que ce procès est un porte voix pour la religion mulsulmane, enfin, en tout cas, ses representants qui ont porté plainte,
et que si, la satire est interdite sous pretexte d'heurter des convictions religieuses (qui ne sont pas les miennes mais qui pourrait l'être), bhein, je fais un procès (pour avoir de l'argent uniquement) à la premiere personne qui ose m'heurter dans mon adoration de certaine bibelots que j'ai à la maison (que c'est trop ridicule de dire ce que c'est ici, à moins d'une jurisprudence, heu....)

11. Le mercredi 7 février 2007 à 19:57 par Mani

Solidarité !

Ce serait peut être intéressant que les "représentants" de la religion musulmane en France fasse preuve d'une maturité politique égale à celle de leurs concurrents dans le spirit business.

Très drôle au passage la contradiction de points de vue entre le ci-devant candidat ministre des cul-tes et l'UOIF qu'il a créé.

Nicolas Sarkozy a créé le CFCM, certainement pas l'UOIF.

Eolas

12. Le mercredi 7 février 2007 à 19:57 par gros chat

@ Raph (#9) : vos précautions oratoires entre parenthèses témoignent de l'ambiance actuelle, où, a priori, on est censé être moqueur ou bien insultant, selon le sujet abordé, et non le ton adopté.

13. Le mercredi 7 février 2007 à 20:12 par gros chat

@ Mani (#11) : vous supposez que la religion musulmane sépare les pouvoirs temporel et spirituel, ce qui n'est pas le cas, contrairement aux autres grandes religions. C'est impropre de parler de manque de maturité : c'est comme si on disait par exemple qu'un guerrier est moins mature qu'un paysan.

Précisons que cette séparation ne s'est pas faite sans mal pour la religion chrétienne. La théocratie pontificale, c'était pas une thèse de philosophie.

Eolas

14. Le mercredi 7 février 2007 à 20:16 par Paul

Doit t-on s'attendre au même verdict que pour la Cène défigurée par Marithé et Gerbaud ? Non lieu avec frais d'avocats à la charge de celui qui publie (pour lui montrer que la provocation a un coût) ?

J'ai tendance à opiner que oui, l'UOIF et la Mosquée de Paris seront déboutées. Et sèchement, je l'espère.

Eolas

15. Le mercredi 7 février 2007 à 20:37 par tokvil

OK, au regard de la jurisprudence sur la publicite quo avait fait l'object d'un proces, le proces a peu de chance d'aboutir ou les problemes de droit sont different?

J'ai de la solidarite avec Charlie Hebdo autant que pour les auteurs de la pub blasphematoire.

16. Le mercredi 7 février 2007 à 21:02 par Mani

Au temps pour moi (forme militaire pour l'occasion) je mets mon caleçon sur la tête de Dave et enfouis du fromage dans les oreilles Nana Mouskouri pour la peine.

Comme quoi NS tient bien sa petite épicerie.

Sinon, pour la maturité, finalement qu'est ce que "parler de la religion musulmane" et de la représentativité de ses institutions temporelles ?

Et dans ce procès, qui est à l'oeuvre, les musulmans ? Certains musulmans et si oui sont ils majoritaires ? Mais majoritaires par rapport à quel référent ?

Je me suis posé ce type de questions lors de mon 3ème cycle d'histoire religieuse à propos du catholicisme et je crois que je vais devoir envisager de faire une thèse pour commencer à élaborer l'ébauche d'un outil qui permettrait d'oser éventuellement apporter quelques éléments de réflexion.

A moins que la messe n'ait déjà été dite à ce sujet auquel cas je vous serait reconnaissant de m'épargner des années de dur labeur parce que parler du fait religieux ou de la pression théocratique d'une "religion", c'est parler de qui et de quoi ?

17. Le mercredi 7 février 2007 à 23:25 par Jima

"vous supposez que la religion musulmane sépare les pouvoirs temporel et spirituel, ce qui n'est pas le cas"

Ne soyez pas aussi catégorique cf :"L'Islam et les fondements du pouvoir" par Ali Abderrazik (1925).

18. Le jeudi 8 février 2007 à 06:20 par pfelelep

magnifique coup de crayon!
maitre vous etes decidement plein de ressources.

On aimerait en voir plus d'ailleurs (de dessins)

19. Le jeudi 8 février 2007 à 10:18 par v_atekor

Avocat dessinateur - Ce dessin, c'est de la dynamite!

20. Le jeudi 8 février 2007 à 10:34 par Brain


Notez comment discrètement Maitre Eolas nous donne sa prévision du verdict dans le commentaire 14... et vu les résultats de ses dernières prévisions ... :)

continuez vos articles toujours aussi intéressant

21. Le jeudi 8 février 2007 à 10:47 par jean philippe

Même si je souhaite que l'UOIF soit débouté, je regrette l'attitude des politiciens qui ont exprimé une solidarité. Cette affaire est déjà assez fragile politiquement.

22. Le jeudi 8 février 2007 à 11:14 par JC. Moreau

Cher Maître Eolas, je me permets de reproduire ci-après l'extrait d'un texte initialement paru sur mon blog nouveau né ( lecrachoir.hautetfort.com ), non par tempérament de colleur d'affiche mais sous l'effet d'une paresse qui m'interdit de reformuler une opinion que je pense avoir assez clairement exprimé dans sa forme première.


"Dans chacune des trois illustrations, c’est sans équivoque possible l’intégrisme musulman, et non la communauté musulmane dans son ensemble, qui fit l’objet de la charge critique menée par Charlie Hebdo.
La distinction, essentielle, ne semble pourtant pas concevable à Dalil Boubakkeur, qui considère notamment que «Représenter Mahomet coiffé d'une bombe c'est dire à tous les musulmans et pas seulement aux intégristes : "Vous adorez un prophète vecteur d'attentats, de mort, de destruction, donc vous adorez la violence".
Bien évidemment, ce serait faire preuve de fausse ingénuité que d’ignorer qu’un tel sentiment ait pu exister lors de la publication des caricatures. Pour autant, il n’est pas concevable de fixer les limites de la liberté d’expression au gré des fluctuations de sentiment d’une communauté, à plus forte raison quand celle-ci est représentée par des institutions à ce point contestées par ceux dont elle prétend aujourd’hui prendre la défense.
Entre l’infinité d’interprétations possibles des caricatures publiées, ce sera au tribunal de Paris de déterminer s’il en est une qui doit prévaloir. Pour ce faire, il lui incombera de répondre à une question décisive : le caractère insultant des publications procède-t-il d’une intention coupable de leurs auteurs ou de la sensibilité particulière d’un public ?
Or, à considérer la définition légale et jurisprudentielle de l’injure, rien ne serait plus contraire au droit positif qu’une décision de justice en défaveur de Charlie Hebdo.
En effet, pour que soit constitué le délit d’injure, il faut, outre l’existence d’un propos outrageant adressé en public à une personne ou un groupe de personnes déterminées, démontrer la volonté de nuire de l’auteur des propos.
En l’occurrence, les caricatures incriminées ne visaient de toute évidence qu’à stigmatiser les seuls intégristes musulmans, cherchant à mettre ainsi en exergue le dévoiement croissant de l’Islam par les extrémistes religieux.
De fait, pour que la justice condamne l’hebdomadaire satirique, il lui faudrait conclure que la critique véhiculée par les caricatures incriminées portait sur l’ensemble de la communauté musulmane. Procéder à une telle analogie serait en définitive estimer que le fanatisme est indissociable de la foi musulmane, ce serait proclamer que la violence est consubstantielle à l’Islam. En d’autres termes, pour que les plaignants obtiennent gain de cause, il faudrait que la justice se rende coupable de l’amalgame qui précisément est aujourd’hui reproché à Charlie Hebdo.
Cette méprise aberrante, si la justice ne s’en est pas encore rendue coupable, a quoi qu’il en soit d’ores et déjà été commise par les premiers à s’en dire victimes ; car ne pas tolérer la critique des violences islamistes au motif qu’elle insulterait la foi de tout musulman, c’est ériger l’appartenance à une même religion en obstacle à la réprobation des crimes perpétrés en son nom, abolir le sens critique au nom du sacré.
De cette affaire, et quelle que soit son issue juridique, il faudra retenir que l’intégrisme a d’autres visages que celui de la barbarie et sait s’habiller d’ordinaire pour parvenir à ses fins, qu’il ne répugne pas à recourir à des moyens légaux pour étendre son empire. Mais, sauf à considérer que la licéité des moyens justifie la poursuite de fins insensées, cela ne le rend pas moins hostile au monde ni ne l’affranchit de sa responsabilité vis-à-vis des croyants sur lesquels ils jettent le discrédit, usurpant la place des authentiques musulmans, ceux que l’on dit modérés parce que restés silencieux jusqu’à ce jour, ou parce que leurs voix ne nous parviennent plus par-delà le tapage et les vaines détestations.

23. Le jeudi 8 février 2007 à 12:40 par AmdC

Toute cette histoire est ridicule.

Ridicule, l'attitude de Charlie Hebdo qui publie les caricatures uniquement par pure position de principe - alors que la relation Occident/Islam, déjà délicate, n'a pas besoin qu'on mette de l'huile sur le feu avec des caricatures renforçant l'amalgame, et même pas drôles (sauf celle de Cabu) ;

Ridicule, la montée au créneau des muslmans à ce sujet parce qu'en même temps il n'y a pas de quoi fouetter un chat avec ces pauvres dessins ;

Ridicule, la sauce qui monte de partout à ce sujet, houuuu, la liberté de la presse mise en danger par les vilains barbus, au secours ! Je ne me rappelle pas avoir entendu autant de solidarité et de pétitions de principe et de soutien pour la laïcité quand ces tout aussi cons de cathos faisaient des procès à Bettina Rheims pour un livre, ou pour une Cène féminisée.

Ridicule enfin, parce que évidemment, que tout ça va finir avec des plaignants déboutés, comme les cathos l'ont été, et que ça aura été beaucoup de bruit pour rien.

24. Le jeudi 8 février 2007 à 13:28 par Swâmi Petaramesh

Cher maître, votre URL de trackback, protégée par Spamtimeout (installé de la main gauche ?), a l'air un petit peu cassée sur les bords, du moins si j'en crois les injures dont m'accable mon DotClear quand j'essaie d'envoyer chez vous un trackback de l'article que j'ai fait chez moi sur ce même sujet (entre autres), et dans lequel je me suis permis de piller honteusement votre "caricature" sans la moindre autorisation de votre part...

Voici donc la version entièrement manuelle de ce trackback : petaramesh.org/post/2007/...

(Qu'on emmène le prévenu ! Il a tout avoué !)

25. Le jeudi 8 février 2007 à 14:16 par bt

Bonjour,

concernant la représentation du prophète, je crois savoir qu'elle est formellement interdite par le Coran: cela a, il me semble, de quoi déclencher de vives réactions d'une partie plus intégriste des pratiquants musulmans, surtout lorsque ces caricatures proviennent de l'occident contre lequel il est en général particulièrement remonté.

L'amalgame entre islam et terrorisme (résultat d'une interprétation parmis d'autres des caricatures) peut être considéré comme insultant pour un musulman modéré;
voilà donc des pratiquants modérés qui se retrouvent bien malgré eux aux cotés des intégristes, dans le même engagement, pour d'autres origines. On connait l'anthipathie profonde qu'un musulman modéré peut avoir pour un extrémiste, il sera donc aisé de deviner son dépit.

Oui, le blasphème n'est pas un délit en France, encore heureux; oui, la liberté d'expression autorise la caricature, mais je n'aime pas cette façon de "tester" les libertés. Je ne crois pas que nos libertés soient des jouets, je crois qu'elles méritent autre chose que trois croquis médiocres impropres à figurer sur la couverture de Charlie Hebdo, que j'apprécie beaucoup.

En plus, honnêtement, je ne vois pas quelle personne sensée peut rire spontanément devant ces caricatures.


PS: vous avez un fameux coup de crayon

26. Le jeudi 8 février 2007 à 14:38 par Thau

Pourquoi devrions nous nous montrer solidaires ? Pourquoi sentez-vous le besoin de marquer votre solidarité ?

Une partie de la rédaction de Charlie Hebdo, Val en tête, a fait sienne la théorie du choc des civilisations (qu'un auditeur de France Inter avait récemment requalifié, assez pertinemment, en choc des barbaries) et la publication des caricatures, plus qu'un acte de courage visant à défendre la liberté d'expression, s'inscrivait avant tout dans une ligne éditoriale critiquable.
De fait (et Petaramesh l'exprime assez bien finalement), on peut souhaiter que les plaignants soient déboutés (et JC Moreau @22 explique pourquoi ils devraient l'être), sans se sentir solidaires des accusés.

27. Le jeudi 8 février 2007 à 15:43 par Xuelynom

@bt: moi, j'ai bien ri. Je pense que ton "En plus, honnêtement, je ne vois pas quelle personne sensée peut rire spontanément devant ces caricatures." était de la mauvaise foi dont tu es conscient...


28. Le jeudi 8 février 2007 à 15:55 par bt

Xuelynom,

je préfère vous laissez vous noyer dans votre 286ème degré.

29. Le jeudi 8 février 2007 à 22:26 par Kristian

"J'ai tendance à opiner que oui, l'UOIF et la Mosquée de Paris seront déboutées. Et sèchement, je l'espère.

Eolas"

Ah, que Dieu vous entende !

Kris

30. Le vendredi 9 février 2007 à 02:38 par gros chat

"Précisons que cette séparation ne s'est pas faite sans mal pour la religion chrétienne. La théocratie pontificale, c'était pas une thèse de philosophie.

Eolas" [réponse au #13]

Oui, malgré une séparation des pouvoirs spirituel et temporel grandement facilitée pour la religion chrétienne du fait que les textes n'ont pas été directement écrits par le Christ lui-même, ce qui aurait fait de l'araméen LA langue de référence et rendu l'exégèse plus difficile par la suite. L'écriture postérieure introduit nécessairement des témoins. Lorsqu'il y a témoignage, il y a une part d'interprétation possible. Certes, il a fallu du temps, mais cette possibilité de séparation était en germe.

Je terminerai sur une remarque non historique, que je trouve assez savoureux d'exprimer moi-même -- un athée ! -- mais aussi assez triste de n'être jamais devancé lorsque j'ai l'occasion de le faire remarquer : la religion chrétienne n'est pas une religion du livre (ou d'un livre), comme la religion musulmane par exemple, mais la religion de l'incarnation.

Cette séparation n'existait pas en germe : il y a des passages très clairs. Jésus dit à Pilate qui lui demande s'il est roi "Mon royaume n'est pas de ce monde", et il dit clairement aux Romains qu'il ne conteste pas leur gouvernement puisqu'il n'est que sur le Terre. La théocratie pntificale est contra legem...

Eolas

31. Le vendredi 9 février 2007 à 08:37 par Nicolas M.

Et en plus il dessine!

32. Le vendredi 9 février 2007 à 10:52 par Mani

@ Gros chat et Eolas

Il me semble bien que le problème provient des orientations arrêtées au concile de Nicée en 325 où la détermination de l'orthodoxie et de l'hérésie dans l'organisation pyramidale de la religion chrétienne a permis d'aboutir à une revendication du pouvoir temporel par l'église.

33. Le vendredi 9 février 2007 à 22:52 par MysticJurist

C'est une métaphore du cerveau des juristes ?
Peut être une pub pour les facs de droit ?

Bref ! le droit c'est de la bombe !

34. Le samedi 10 février 2007 à 05:49 par Guichardin

Il me semble que votre remarque en commentaire sur la théocratie "contra legem" explique précisément pourquoi la séparation des pouvoirs était en germe dans le christianisme. Elle était plus qu'en germe, en fait: elle était réelle pendant les trois premiers siècles. Sa fiction légale a d'ailleurs toujours été plus ou moins maintenue, jusqu'à ce qu'elle soit rétablie en fait.

35. Le dimanche 11 février 2007 à 12:12 par Gombro

L'alliance des journalistes et des gens de droit ? L'esprit corporatiste des premiers reste en tout cas drôlement plus efficace que celui des seconds... Obtenir le soutien simultané de Sarkozy, Dupont Aignand, Bayrou, Hollande*...Chapeau CharLibéPlantuJoffrin...

*Et si je critique Charlie Hebdo, je risque bien d'être du côté de de Villiers et Le Pen...

L'hypothèse que Charlie Hebdo puisse avoir raison, ce qui expliquerait un aussi vaste ralliement, est bien entendu à écarter.

Eolas

36. Le dimanche 11 février 2007 à 13:42 par Sans pseudo

Un joli clin d’œil :
forum.cuk.ch/viewtopic.ph...

37. Le jeudi 22 février 2007 à 22:09 par gros chat

@ Mani :

Merci pour la précision. Décidément, plus on lit de livres d'histoire, plus il faudrait en lire encore... Les enjeux et jeux de pouvoir derrière les faits sont toujours intéressants.

@ Eolas :

Vous avez raison de souligner les distorsions voire les contradictions qu'il peut y avoir entre des faits et des principes, dans un contexte de forts enjeux de pouvoir. Alors bien des thèses peuvent être défendues, mais en pratique il faut se situer sur un temps plus long pour des aspects culturels et religieux. En effet, si ces contradictions sont vécues comme une vision du monde différente par des fidèles, et non comme le résultat des faiblesses humaines (ou d'épreuves divines temporaires ce qui revient au même en pratique), elles mènent l'institution à des difficultés, voire à un schisme. C'est la réalité de "la foi du charbonnier" qui compte le plus, "association" des principes et de sa culture. Je n'avais pas parlé de charbonnier, mais à dessein j'avais évoqué paysans et guerriers, comme archétypes.

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