Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Ton juriste en tongs à la plage

Par Dadouche



C'est l'été. Calendairement parlant en tout cas, parce que du point de vue météorologique, ça peut se discuter.
Pour certains, c'est donc les vacances. Et l'occasion de se plonger sans vergogne dans les romans de plage. Chacun place ce qu'il veut dans cette catégorie, mais pour beaucoup, cela peut se résumer en "ouvrages qui tiennent dans une poche, qui distraient, que l'on peut délaisser le temps d'un baignade sans perdre le fil du récit".
Bien sûr, pour d'autres, c'est les oeuvres complètes d'Eolas reliées pleine peau de Troll, mais après tout les psychopathes aussi ont droit à des vacances.
Les romans policiers, et particulièrement ceux de la collection Grands Détectives chez 10/18, rentrent assurément dans ma définition personnelle du roman qu'on lit toute l'année à la plage, à la montagne, au coin du feu ou dans un bain plein de bulles.
Hors sujet sur ce blog de juristes obsédés me direz-vous ? Non : certains de ces héros ne sont ni détective, ni psychanalyste, ni libraire, ni colporteur, ni moine herboriste, ni journaliste/héritier ou marchand d'art. Ils sont juristes.

Le premier, par ordre d'apparition éditoriale chez 10/18, est le très chinois Juge Ti, héros de Robert Van Gulik.
Jen-Tsie TI a véritablement vécu de 630 à 700, sous la dynastie T'ang. On découvre dans les romans, outre la société chinoise de l'époque, la fonction de magistrat (qui tient à la fois du juge, du commissaire de police et du préfet), et un système judiciaire fondé sur l'aveu, forcément obtenu sous la torture, et où la personnalisation de la peine tient souvent dans le choix du mode d'exécution.

Soeur Fidelma de Kildare, créée par Peter Tremayne est une contemporaine irlandaise du Juge Ti.
Religieuse de l'Eglise celtique d'Irlande, elle est surtout dálaigh, avocate de haut rang des anciennes cours de justice d'Irlande, formée pendant de nombreuses années aux subtilités de la loi des brehons, codifiée au Vème siècle.
Souvent accompagnée de Frère Eadulf, moine saxon lui même ancien gerefa (juge), Fidelma parcourt au gré de ses aventures l'Irlande mais aussi les royaumes gallois, poussant même jusqu'à Rome, résolvant au passage enquêtes criminelles et crises diplomatiques. Le système judidique décrit est notamment très protecteur des femmes, tout comme l'Eglise à laquelle appartient Fidelma, qui mit plusieurs siècles à se plier aux standards romains.
Les curieux anglophones peuvent cliquer ici pour en découvrir davantage...

C'est au Ier siècle (après JC), sous le règne de Vespasien, que se situent les enquêtes de Marcus Aper, avocat romain d'origine gauloise, un des héros du Dialogue des orateurs de Tacite, ressuscité par Anne de Leseleuc.
La civilisation gallo-romaine expliquée au (plutôt jeune) lecteur, dans l'un des berceaux de l'éloquence et de la rhétorique judiciaire.

Un juge aveugle peut être un visionnaire. C'est ce que prouve Sir John Fielding, magistrate au tribunal de Bow Street au XVIII ème siècle. Les fictions de Bruce Alexander retracent les avancées que ce personnage bien réel, qui avait succédé à son demi-frère le romancier et magistrate Henry Fielding, a permises dans les techniques judiciaires. On lui doit un embryon de police judiciaire avec les Bow Street Runners, qui ne se contentent plus d'appréhender contre prime les suspects désignés par les victimes, mais sont salariés du tribunal et procèdent à des investigations. Il faisait publier dans la presse des descriptions de criminels recherchés et d'objets volés, annonçait ses audiences pour susciter des témoignages et s'est comporté comme un juge d'instruction, actif dans la recherche de la vérité, davantage que comme le magistrate traditionnel, simple récipiendaire des déclarations des victimes.
Pour plus d'éléments historiques, il y a cet article en anglais, mais les romans retracent bien cette démarche, ainsi que sa conviction que la lutte contre la délinquance passait, outre l'efficacité policière, par l'éducation et la lutte contre les inégalités.

Si le rabbin est un figure essentielle de la vie juive et une autorité religieuse en tant que ministre du culte, ce titre était anciennement délivré aux érudits jugés aptes à enseigner la Loi aux profanes et à siéger au sein du Beth Din, tribunal jugeant selon la loi religieuse. Et c'est bien en cette qualité d'érudit juriste, formé aux subtilités du pilpoul, forme de logique talmudique, que le Rabbin David Small, créé par Harry Kemelman, s'attache à exercer ses fonctions au sein de la communauté juive conservatrice de Barnard's Crossing (Massachussets) à partir des années 60, même si ses ouailles attendent souvent de lui un peu plus de sens politique. Ses dialogues (fréquents, compte tenu de sa propension à se trouver mêlé à des affaires criminelles de diverse importance) avec le catholique chef de la police Lanigan sont le prétexte à de passionnantes explications sur la religion juive, décrite davantage comme une éthique de vie qu'une affaire de foi.

Voilà donc quelques juristes devenus enquêteurs, par leurs fonctions ou par la force des choses, et propices au bronzage. Quand on vous dit que le droit est partout...
Il y en a probablement beaucoup d'autres, chez d'autres éditeurs, n'hésitez pas à les signaler...

Commentaires

1. Le samedi 12 juillet 2008 à 18:36 par lilou

humm

que proposez-vous dans ce cas au apprentis juristes à proximité d'une friteuse mc do****


Dadouche :
Mes condoléances et l'assurance que le meilleur est à venir ?

2. Le samedi 12 juillet 2008 à 18:37 par lilou

d'ailleurs, l'huile engraisse mon orthographe...

3. Le samedi 12 juillet 2008 à 18:49 par Serge

@Lilou (#1 et #2) :

Le Code du travail ?


Dadouche :
Oui, c'est bien aussi, mais ça jure avec les tongs.

4. Le samedi 12 juillet 2008 à 19:22 par lilou

@ dadouche

mes rêves d'aston martin m'aident à tenir le coup...

@serge

mon dieu, moi qui était presque ravie de quitter mes codes chéris.... vous me faites culpabiliser (presque!)

5. Le samedi 12 juillet 2008 à 19:25 par fboizard

Moi qui pensais voir des photos de maitre Eolas en tongs et bermuda à fleurs avec la moumoute à l'air, je suis déçu. J'espère que nous aurions droit la traditionnelle séance de photos de vacances.

Eolas:
Toujours prêt à faire plaisir :
Maitre Eolas en tongs et bermuda à fleurs avec la moumoute à l'air

6. Le samedi 12 juillet 2008 à 19:27 par Eawyne

Tiens, et Cadfaël, ne rentre-t-il pas dans la catégorie "de plage" ? =)

En tout cas, je tiens à signaler - sur ce billet un peu plus léger - que ce blog est vraiment exceptionnel, tout à la fois didactique et sérieux, et j'ai un grand plaisir à le consulter régulièrement ! Du très bon travail =)


Dadouche :
De plage, mais pas juriste, malgré ses immenses qualités.

7. Le samedi 12 juillet 2008 à 19:39 par alphonse

et Rumpole?


Dadouche :
Hélas, le héros de John Mortimer ne semble plus édité en France, et je ne le connaissais point avant de cliquer ici.
Il est avocat et l'on peut présumer, puisqu'il a été publié chez Grands détectives au début des années 90, qu'il mène des enquêtes. Il est donc qualifié pour les tongs sur la plage.
Je vous laisse le soin de nous en dresser un portrait alléchant, on peut sûrement le trouver dans une bibliothèque ou parmi des livres d'occasion.

8. Le samedi 12 juillet 2008 à 19:45 par Débile Menthol

Un avocat enquêteur, est-ce bien français, votre honneur ?

9. Le samedi 12 juillet 2008 à 19:49 par Fabien

Maitre Eolas cachant une batte de baseball derrière son dos se trouve a coté d'un homme-sandwich assommé, portant une longue bosse sur le sommet du cuir chevelu, et qui tient encore à la main une pancarte où est écrit : 'Trop cool mon site LOL'. Un texte 'Commentaire modéré par Pub Neutralisator (tm)' surplombe l'image.

Dadouche :
Ah ben oui alors, on voit tout de suite le rapport entre les juristes héros de romans policiers et votre lien. Cristal clear.

10. Le samedi 12 juillet 2008 à 20:02 par Emmeline

Sister Fidelma, quel excellent choix ! pour les anglophones, notons que la traduction française fait perdre une partie du sel du texte original, et que les ouvrages sont disponibles en poche (comprendre "pas trop cher", pas plus que chez 10/18) chez WH Smith... En outre, la vérité historique est parfaitement préservée (pour ne pas dire "enseignée"), puisque l'auteur est un universitaire spécialiste de l'Irlande haut-médiévale (lui-même est anglais, nul n'est parfait...).

11. Le samedi 12 juillet 2008 à 20:11 par raven-hs

Bah pour moi ce sera "Les Obligations" chez Defresnois, crfpa oblige, mais j'ai pas réussi à le trouver format plage.

@ Lilou
C'est pas trop l'Aston Martin qui me fait réver, c'est d'avoir le droit de porter une robe sans qu'on me regarde bizarrement. Ben quoi?

12. Le samedi 12 juillet 2008 à 20:46 par Véronique

Le détective Selb, ancien juriste nazi devenu enquêteur:

"Brouillard sur Mannheim " - " Un hiver à Mannheim " - " La Fin de Selb "
de Bernard Schlink (Serie noire - Callimard)

Et, du même Bernard Schlink, par-dessus tout : " Le Liseur ":. un grand livre !

ps: Bernard Schlink est un professeur de droit et un magistrat allemand.

13. Le samedi 12 juillet 2008 à 21:09 par Débile Menthol

Je repose ma question.

Comment se fait-il qu'un avocat en vacances lise des romans d'avocat-enquêteur plutôt que de lire Barbara Cartland comme tout le monde ?

Un fantasme d'avocat défenseur ?

14. Le samedi 12 juillet 2008 à 21:27 par Eolas

@ Débile Menthol : n'outragez pas Dadouche en la traitant d'avocat.

15. Le samedi 12 juillet 2008 à 21:47 par benver

et que lis eolas en vacances ? D'ailleurs eolas part-il en vacances ?

16. Le samedi 12 juillet 2008 à 21:58 par Débile Menthol

@eolas-12
"Ton juriste en tong" m'avait laissé supposer ...

Je lis dans une autre rubrique www.maitre-eolas.fr/2007/...
"Réponse d'Eolas :
Sans trahir aucun secret, je peux vous dire que Dadouche travaille dans une juridiction ayant une certaine taille, et un niveau d'activité qui la mettait totalement à l'abri de tout risque de suppression ..."

Serait-elle juge ? L'insulte grave serait alors constituée.
1- Mon pseudo me vaudra la clémence de la cour (?)
2- Suis majeur, donc hors de la compétence de Dadouche (?)

17. Le samedi 12 juillet 2008 à 22:31 par Thau

Est-ce à dire que vous ne portez que des tongs et rien d'autre ?
Vous allez à quelle plage ?


Dadouche :
Une plage gardée par une meute de Troll Detectors spécialement entraînés.

18. Le samedi 12 juillet 2008 à 23:07 par Débile Menthol

@Thau

Des tongs et un roman policier.

19. Le samedi 12 juillet 2008 à 23:09 par Spurinna

Il n'y avait pas une série avec Cicéron en tant que héros ?
Il est un peu juriste sur le bords Cicéron non ?


Dadouche :
Techniquement, il me semble que Cicéron est un personnage secondaire dans certains volumes des enquêtes de Gordien de Steven Saylor et de la série SPQR de John Maddox Roberts, dont le héros est Decius Cecilius Metellus. A moins qu'un autre auteur en ait fait son héros ?

20. Le samedi 12 juillet 2008 à 23:13 par Lucas Clermont

Guillaume de Baskerville, ancien inquisiteur qui mène l'enquête dans : "le Nom de la rose" de Umberto Eco. Inquisiteur, c'est pas mal, j'ai l'impression qu'on confond plus difficilement avec avocat.

21. Le samedi 12 juillet 2008 à 23:43 par Gascogne

Aller, j'y vais de ma patouille toute huilée coef 60 : I.J. PARKER, une passionnée du Japon, écrit des romans dont le héros se nomme Sugawara Akitada, jeune juge qui s'ennuie sec dans son ministère (en le retranscrivant à l'époque moderne et française, c'est assez amusant).
Bonne lecture de plage, et profitez des vacances pour ceusses qui y sont.


Dadouche :
Chouette, un tout nouveau tout beau dont on peut trouver les références ici
Merci du tuyau. Tout le monde n'a pas la chance de se cogner la pratique des parquets pour ses vacances...

22. Le samedi 12 juillet 2008 à 23:53 par Serge

J'ai une question pour Pub Neutralisator™ : est-il vraiment pertinent de supprimer le contenu d'un commentaire pour détruire la pub, quand une copie du lien litigieux est attachée au pseudo signant ledit commentaire et reste présente ?

23. Le samedi 12 juillet 2008 à 23:55 par 1bR

@ Dadouche 15
Des plages gardées ?
Est ce bien légal tout ca ? ? o:)


PS : une petite pensée pour tous ceux qui ne sont pas en vacances en ce mois de juillet :'(

24. Le samedi 12 juillet 2008 à 23:57 par 1bR

@ Serge
Pertinente question, peut être juste pour que les lecteurs aillent voir le lien et se tappent une barre ;)

25. Le dimanche 13 juillet 2008 à 00:28 par Nébal

Et l'inquisiteur Nicolas Eymerich ? Nan ?


Dadouche :
Je suis un peu sceptique. Un inquisiteur n'est quand même pas exactement un juriste et ces romans semblent tenir davantage de la fantasy que du policier. Ceux qui veulent se faire une idée peuvent aller voir ici

26. Le dimanche 13 juillet 2008 à 01:01 par dura lex sed lex

Dans le même genre, avec du juriste dedans, il y a bien certains romans de John Grisham.

27. Le dimanche 13 juillet 2008 à 01:20 par PAF (le chien)

Si l'on va par là, il y a aussi William Lashner et son « anti-héro », Victor Carl, avocat trouillard mais trop curieux qui a toujours du mal à joindre les deux bouts...
Mais sont-ce vraiment encore des « romans de plage » ? Parfois, on y risquerait des coups de soleil :)


Dadouche :
De ce que j'ai pu lire ici, je dirais qu'il est qualifié pour intégrer la liste.

28. Le dimanche 13 juillet 2008 à 01:25 par Spurinna

@Gascogne, réponse en 17

Oui c'est sans doute cela, la série avec Metellus. Pas un héros principal donc. Dommage, il y a la place pour.

29. Le dimanche 13 juillet 2008 à 01:47 par Lesvacances

Et ces vacances aura t-on droit à une guerre Iran-Israel ? Le 9 aout par exemple ?

30. Le dimanche 13 juillet 2008 à 01:59 par dura lex sed lex

Dans la catégorie juge, il y a bien le héros de Christian Jacq dans le juge d'Egypte.

@ Lesvacances

Ah non ! Pas le 9 aout !

31. Le dimanche 13 juillet 2008 à 04:03 par JF

Le problème de "fermeture" de la couleur rouge-Dadouche, signalée par un lecteur du commentaire précédent, est revenu. A partir de la réponse au commentaire 23, tout ce qui n'est pas explicitement d'une autre couleur (donc les titres en particulier) est en rouge.

Sinon, pour (faire semblant de ) rester dans le thème, je suppose que Mma Ramotswe n'est pas assez juriste pour vous... ?

32. Le dimanche 13 juillet 2008 à 10:17 par Fantômette

Moi qui aime bien la SF, je conseillerai volontiers un ouvrage juridique assez rigolo, c'est "Introduction au Droit Martien", de Philibert Ledoux, qui est professeur de droit.

Dans son livre, il voyage sur Mars et tente de jeter les bases du Droit martien. Le personnage principal est donc un juriste, et tout l'argument du livre est juridique, c'est n'est pas un roman à proprement parler.

L'auteur joue avec les concepts juridiques, mais il reste juste dans ses analyses.

Je ne résiste pas à copier un petit passage.

"Statut juridique de l'animal : rappel de droit français

Puisque les animaux ne sont point des êtres humains le Code civil y voit des biens qui sont naturellement meubles, puisqu'ils "se meuvent par eux-mêmes" (C.civ,art.528) et exceptionnellement immeubles par destination, quand le propriétaire d'un fonds les y place "pour le service et l'exploitation de ce fonds" (ainsi des animaux attachés à la culture, des pigeons des colombiers, des lapins de garennes, des poissons des étangs sur lesquels je n'ai malheureusement pas le temps de m'étendre, ou, dans un autre ordre d'idées, des ruches à miel qui sont, incontestablement habitées par des bestioles).

On sait, cependant, que la qualification de chose n'épuise pas le statut de l'animal dont on ne peut nier qu'il soit un être vivant et dont certains pensent qu'il peut éprouver des sentiments. Ayant eu personnellement un poisson rouge pendant quelque temps, je puis témoigner que l'animal paraissait au moins intrigué par ma présence, surtout quand je plongeais le doigt dans son aquarium : je ne pourrais pour autant jurer de son affection à mon égard. ... Le résultat est que, quoique considérant l'animal comme une chose, nous condamnons cependant les mauvais traitements qui lui sont appliqués et que, bien que le qualifiant de bien, nous hésitons quand il s'agit de la "partager" entre plusieurs héritiers dans le cadre d'une succession ou entre les ex-époux à la suite d'un divorce. ...

2- Statut juridique de l'animal : position du droit martien

La théorie juridique martienne pâtit incontestablement de l'incapacité de la philosophie martienne à distinguer entre les personnes et les choses, ce qui rend sans objet la qualification de l'animal.

Certains auteurs soutiennent, à tort selon moi, que pour les Martiens il n'y a que des choses. Cette igorance de la notion même de personne serait un signe de leur inhumanité.

Il me semble au contraire que, s'il y a confusion dans l'esprit martien, c'est bien plutôt au profit de la notion de personne : je dirais volontiers que pour les Martiens "tout est personne" en ce sens qu'ils tiennent les animaux pour leurs semblables et qu'ils ne sont pas loin de faire de même pour les choses. Sans doute tient-ce à la nature du monde martien où les choses paraissent plus vivantes que sur Terre : à cet égard, le fait que les constructions martiennes "poussent" littéralement comme des plantes est un signe net des particularités de la physique martienne que seuls ils semblent en mesure de comprendre."

Et en droit martien, d'après vous, une maison qui pousse toute seule est elle meuble ou immeuble ?


Dadouche :
Les références sont

33. Le dimanche 13 juillet 2008 à 10:29 par Soudia

Un grand merci, Dadouche, pour toutes ses références. Et merci à tous ceux qui complètent le liste. Je connaissais très bien le juge Ti mais pas les autres. Désormais je sais quoi lire pendant MA semaine de vacances. Mais aurai-je le temps de tout lire avant de retourner à mes chers dossiers ? J'en doute, il me restera de la lecture pour l'année prochane.

34. Le dimanche 13 juillet 2008 à 11:16 par Véronique

Non pas un juriste, mais le fils d'un procureur comme enquêteur:

L'Affaire Maurizius de Jacob Wassermann (folio - Gallimard).

Et cités dans mon post dispau:

L'étudiant en droit, personnage central de "Le liseur" de Bernard Schlink (folio - Gallimard)

Selb, le juriste nazi devenu détective privé dans les romans policiers du même Bernard Schlink.

Pour ces deux références nous ne sommes pas dans le droit "qui est partout" mais dans la littérature.

Et pour être juste, pour les ambiances plages et tongs, ces deux Ecrivains ne correspondent pas vraiment.

35. Le dimanche 13 juillet 2008 à 11:53 par Nébal

"Je suis un peu sceptique. Un inquisiteur n'est quand même pas exactement un juriste et ces romans semblent tenir davantage de la fantasy que du policier."

Ben, un inquisiteur, c'est quand même un enquêteur officiel et un juge... Qui plus est, le Nicolas Eymerich historique était un canoniste réputé, et l'auteur d'un important "Manuel des inquisiteurs"... qui est à bien des égards un ouvrage de procédure. Valerio Evangelisti puise régulièrement là-dedans, et il y a parfois dans ses romans quelques chouettes questionnements éminement juridiques (version XIVe siècle, certes...) sur la compétence, la qualification, la preuve, etc. Après, certes, ce n'est qu'un aspect (sans doute minime, mais non négligeable), l'intérêt de la série étant de mélanger les genres : du polar, du roman historique, du thriller, un peu d'horreur, et surtout, pour lier le tout, une bonne couche, non pas tant de fantasy comme la collection chez Rivages pourrait le laisser entendre, que de science-fiction (bien barrée, certes, et recourant souvent à la pseudo-science, mais de la SF quand même). En tout cas, c'est une lecture idéale pour la plage...

A tout hasard - j'espère ne pas abuser ; si c'est le cas pardon pardon désolé, je l'f'rai pu... - j'avais causé des six titres traduits en français et du "Manuel" du vrai Eymerich sur mon blog miteux, et j'en avais fait un petit récapitulatif là, hop : www.actusf.com/forum/view...

36. Le dimanche 13 juillet 2008 à 13:43 par Victor

Dans deux polars commentés ici : europeanpatentcaselaw.blo... , le héros est un conseil en brevets, mi-juriste mi technicien. Pour ceux qui s'intéressent au monde judiciaire et juridique américain.

37. Le dimanche 13 juillet 2008 à 16:36 par Florent

Moi je conseillerais les romans de Qiu Xiaolong, comme Encres de Chine, pour (re)découvrir le Shanghai de l'ouverture économique des années 80, la corruption et les mœurs d'une société partagée entre nostalgie maoïste et mirages d'un capitalisme consumériste. Le tout à travers les yeux d'un commissaire honnête, décidé à faire son devoir malgré les pesanteurs bureaucratiques et les petits "services" exigés par ses amis ou supérieurs.
Bonne lecture et bon été !

38. Le dimanche 13 juillet 2008 à 17:03 par des Réaux

Je sais qu'il est très à la mode de se pâmer quand il s'agit de Polars, d'affirmer qu'il s'agit là d'une littérature de tout premier ordre, mais j'ai très sincèrement du mal à comprendre l'intérêt porté à ces histoires qui sont toujours les mêmes et dont les auteurs, dans 95 % des cas, font l'impasse sur le style !

Le style, il n'y a que ça...les historiettes immuables sur le modèle "je vais le trouver l'indice", "je vais le coincer le criminel qu'il est vilain tout plein..."...

Il me paraît plus raisonnable de sombrer dans ce genre de littérature dès lors que l'on a épuisé toute la série des Budés aux belles Letttres, par précaution !

Certains juristes lisent vraiment de drôles de choses !


Dadouche :
Il y a même pire, certains (bon d'accord plutôt certaines) lisent même ça, avec des détours par ça ou encore ça et après avoir grandi avec tout ça
Certains vont même jusqu'à écrire sur ceci
Finalement les Budé, à part les pages de droite, c'est très surfait. Même par précaution.

39. Le dimanche 13 juillet 2008 à 17:31 par PAF (le chien)

@35 des Réaux

C'est que vous n'avez lu, à 95%, que des polars niaiseux. Il en reste - et je serais même plus restrictif que vous - 2% ou 3% - qui «sortent » de l'ordinaire et dans lesquels le style est une affaire de goût et l'intrigue souvent juste un prétexte à l'écriture. Mais ils existent pourtant... c'est tout ce qui fait, à mon avis, la différence entre un « roman de plage » et un roman tout court [tous deux étant pourtant classés dans la catégorie « policier » (c'est là qu'un bon libraire peut faire la différence, pour peu qu'il connaisse un minimum vos goût...)].

40. Le dimanche 13 juillet 2008 à 17:34 par PAF (le chien)

oups ! vos goûtS

Sur ce, joyeuses tongs !

41. Le dimanche 13 juillet 2008 à 17:50 par Axonn

HS pour la bonne cause : le rendu du nouveau drapeau est horrible sous FF 3.

img91.imageshack.us/img91...

42. Le dimanche 13 juillet 2008 à 18:07 par Infâme Cancrelat

Et Perry Mason alors? Il compte pour du beurre?


Dadouche :
Hélas, trois fois hélas, ce bon vieux Perry est semble-t-il indisponible en français sauf à créer une catégorie DVD de plage (et attendre l'été indien).

43. Le dimanche 13 juillet 2008 à 18:48 par lapazeric

S'il n'en est qu'à sa deuxième apparition, il ne faut surtout pas oublier Mickey Haller, avocat pénaliste Us (même si c'est, certes, un peu moins original qu'une nonne irlandaise), créé par l'immense Michael Connelly, que je crois inutile de présenter (et si vous ne le connaissez pas, vous avez tout l'été pour vous rattraper).
Michael Connelly se rappelle qu'il fut jadis chroniqueur judiciaire et "La Défense Lincoln" est une plongée fascinante dans le système judiciaire criminel américain. Haletant évidemment mais aussi très pédagogique.


Dadouche :
Pour en savoir plus...

44. Le dimanche 13 juillet 2008 à 19:22 par nemo auditur

"Toile de maître " , "commis d'office " et "Ground XO " d'Hannelore Cayre .
Les avatars de Leibowitch-Berthier ,avocat cynique ,combinard et alcoolo .


Dadouche :
Pour ceux qui sont alléchés (et j'en suis), les références du premier sur le site de l'éditeur

45. Le dimanche 13 juillet 2008 à 19:23 par Infâme Cancrelat

@ des Reaux:

"Je sais qu'il est très à la mode de se pâmer quand il s'agit de Polars, d'affirmer qu'il s'agit là d'une littérature de tout premier ordre, mais j'ai très sincèrement du mal à comprendre l'intérêt porté à ces histoires qui sont toujours les mêmes et dont les auteurs, dans 95 % des cas, font l'impasse sur le style !"

Sans doute parce qu'ils ont des choses plus intéressantes à s'occuper. Je n'ai jamais bien compris cette fixette sur le style, comme si les mots d'esprit et les jolies petites phrases bien troussées étaient l'essence de la "littérature", le reste n'étant que "prétexte" comme le dit si bien PAF le chien. On comprend mieux, après cela, l'état de notre production littéraire et l'insondable ennui qui émane de nombre de nos "classiques"...

46. Le dimanche 13 juillet 2008 à 19:44 par pollicarpe

Deux suggestions :
- Témoin involontaire, de Giancarlo Carofigli (éd. Rivages). Un policier italien où le héros est un avocat. On découvre la procédure pénale italienne. C'est un premier roman traduit, d'autres attendent...
- La série de Jean-François Parot, avec Nicolas La Floch dans le Paris de la fin du XVIIIe (L'énigme des Blancs-Manteaux, L'Homme au ventre de plomb, ...).Un peu hors-sujet, si ce n'est que Nicolas Le Floch a été clerc de notaire et qu'on y retrouve quelques éléments de l'Ancien droit...

Bonne lecture.

47. Le dimanche 13 juillet 2008 à 20:18 par des Réaux

@ Cancrelat # 41

Il n'y a d'art que par la singularité, il n'y a de singularité parmi les choses écrites que par le style, toutes les histoires ont déjà été écrites.

"la forme c'est le fond qui remonte à la surface"
"le style rend singulière les choses les plus comunes"
"le style est l'homme même"

En dernier lieu ce sont les classiques ou la langue classique que vous n'aimez pas ?

Ce n'est pas exactement la même chose !

S'agissant de la production comtemporaine, à part R. Camus, R. Millet, et quelques autres, on peut difficilement considérer qu'elle pratique une langue classique.

Comme dit Calvino, un classique est un livre qui n'a jamais fini de dire ce qu'il avait à dire...libre à vous de préférez le divertissement - avec ou sans style - mais n'appelez pas cela littérature !

48. Le dimanche 13 juillet 2008 à 20:29 par stagiaire2

merci pour ces références, ddéjà fan du juge Ti et de Fidelma, je vais m'empresser de découvrir les autres. Bonnes vacances à tous (condoléances à Lilou et courage: on est tous passés par là:) )

49. Le dimanche 13 juillet 2008 à 21:49 par Bandit de grand chemin

Et pourquoi pas François Vidocq ? fr.wikipedia.org/wiki/Eug...

Homme de justice (certains vont s'étrangler; mais j'ai pas dit homme de loi): Voleur, Bagnard, Indicateur, Chef de la sureté, Détective privé ...

Son histoire à elle seule est un roman, et il est aussi l'auteur de romans policiers.

50. Le dimanche 13 juillet 2008 à 23:42 par yellowrose

Nous sommes le 13 juillet au soir, les feux d'artifice explosent ci et là, Maitre Eolas s'affiche en "rouge" (l'audience est dans quelques heures), le drapeau tricolore orne le "Journal d'un avocat" ... c'est la légion d'honneur ?

51. Le lundi 14 juillet 2008 à 00:37 par chantal

Chez 10/18 il y a le juge Amerotkê (pour l'instant 3 volumes) sous le régne du Pharaon-reine Hachepsout. La troisième aventure était super. L'auteur Paul Doherty a écrit une serie de 10 romans policier (avec un livre pour l'instant épuisé) oú les personnages principaux sont Sir John et son clerc le Frère dominicain Athelstan, tous se trame à Londres au 14e siècle avec un roi mineur, la régence entre les mains de l'oncle du roi et les deux se détestent cordialement. Sir John et Frère Athelstan doivent resoudre des crimes et éviter les pièges lorsque le pouvoir royal a s'y intéresse. Sir John doit aussi rendre des jugements après une promotion. Ces livres sont aussi publiés chez 10/18.

Une autre série intéressante, chez 10/18, est celle de Mére Frévisse où une religieuse du 15e siècle ressout des crimes. Partout où elle va un meurtre aura lieu.

Il y a aussi deux très beau romans où un avocat au 16e siècle doit ressoudre deux cas difficile où l'autorité royale s'y mele, s'entremele avec un fond de conflit religieux (Catholique contre Anglican). Les titres sont "Les larmes du diable" et "dissolution" de C.J.Sansom chez Pocket.

J'ai adoré et surtout dévoré ces livres. Bonne journée




52. Le lundi 14 juillet 2008 à 00:45 par chantal

Oublie de ma part, les romans sur Sir John et Frère A. sont publiés sous le nom de Paul Harding. Ce écrivain a plusieurs noms ou pseudo pour ses différents personnages.

53. Le lundi 14 juillet 2008 à 00:49 par ramses

@ Axonn 38

"le rendu du nouveau drapeau est horrible sous FF 3"

C'est le même sous IE 7, personnellement, je le trouve très beau :)

54. Le lundi 14 juillet 2008 à 12:36 par PAF (le chien)

Le drapeau français (haut/droite) du fond a un problème de dimensions : il est beaucoup trop grand (taille originale de l'image ?).

Suggestion : Erreur de syntaxe tolérée (à tort) par IE7 et non par Mozilla qui est beaucoup plus strict sur les standards ?

55. Le lundi 14 juillet 2008 à 12:46 par des Réaux

@ Dadouche sous # 38

Très bien, tout se vaut...il reste que cela ne peut être que la page de droite qui pourrait vous donner le sentiment que les budés sont surfaits (enfin il me semble...).

Mais le snobisme, le vrai, c'est de maîtriser une syntaxe classique, probablement non apprise à la lecture des romans de gare, tout en encensant Harry Potter et en se félicitant, bien sûr, d'être une âme simple, attachée aux goûts du plus grand nombre.

Le spectacle exposé des goûts simples et des goûts populaires, tenus par des muscadins pourdrés au plomb, est un ravissement.

Donnons donc au bac des textes tirés d'Harry Potter.

En dernier lieu, il est sûr que dans les lyçées du 93, la gauche bobo et la droite libérale libertaire (ce sont finalement les mêmes) feront sans restriction la promotion du dernier roman contemporain à la mode (oh Harry Potter, ce grand Roman philosophique) ; en revanche, à Victor Duruy, on continuera - et on aura bien raison - à étudier bien en détail la littérature du 17 ème aux fins d'intégrer les grandes écoles, et, à terme, les postes intéressants.

Et ce seront d'ailleurs ces derniers qui, bien des années plus tard, nous parleront, avec émotion, du dernier Harry Potter.

Et leurs enfants ? Le 17ème, à H4, bien évidemment !

Ou est le snobisme, l'hypocrisie...?

;-)


Dadouche :
Les droits imprescriptibles du lecteur :
1. Le droit de ne pas lire.
2. Le droit de sauter des pages.
3. Le droit de ne pas finir un livre
4. Le droit de relire.
5. Le droit de lire n’importe quoi.
6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible).
7. Le droit de lire n’importe où.
8. Le droit de grappiller.
9. Le droit de lire à haute voix.
10. Le droit de nous taire.
(Comme un roman, Daniel Pennac, éd. NRF Gallimard, 1992, p. 145)


Mon bon Tallemant, pour moi tout se vaut en effet tant qu'on y trouve du plaisir.
Se frotter à la culture classique est une chance, j'en ai bénéficié et je tire toujours un grand plaisir à relire certains textes. Mais je ne reconnais à personne le droit de décréter ce que j'ai le droit d'aimer ou pas, ou de quelles lectures il serait littérairement correct de tirer une satisfaction.
Et moi ce que j'aime, ce sont les livres, pas nécessairement la littérature. Les petits, les gros, les traduits, ce qu'ils me racontent sur mon époque ou sur d'autres, les univers (re)montés de toutes pièces comme ceux de Tolkien ou Feist, les sagas, les personnages. Ce sont tous ces mots imprimés, qu'on apprivoise petit à petit au fil des lectures qu'on multiplie parce qu'on y prend du plaisir.
Vous vous trompez de sujet d'agacement : ce qui va tuer la littérature, ce n'est pas la mauvaise littérature ou les romans de plage, c'est qu'une part croissante de nos concitoyens perd insensiblement la maîtrise des mots et de leur sens. Et que même dans les concours d'entrée dans les grandes écoles, les copies sans faute d'orthographe ou de syntaxe commencent à se faire rares.

56. Le lundi 14 juillet 2008 à 12:48 par chantal

Il y a aussi le roman policier « Témoin à charge » d’Agatha Chistie oú l’avocat de la défense et l’épouse de l’accusé s’affrontent lors du procès. Cette nouvelle était la base pour le film du même titre avec Charles Laughton.

Il existe deux autres romans qui ont moins à faire avec la justice mais l’intrigue est fabuleuse. Le premier se nomme « les dix petits nègres » où sur une île sont réunis 8 invités et 2 employés de maison. Après le repas, un disque est mis en marche où la voix accuse les 10 personnes présentes d’actes répréhensibles que la justice n’a pas pu juger et condamner. L’un des invités est un juge. Le deuxième « la mort n’est pas une fin » se trame sous l’ancienne Egypte où le remariage du père, un prête, enclenche l’assassinat de la moitié de sa famille. Les deux romans sont de Mrs Christie et l’identité du meurtrier est plus que surprenant.

Je signale également quatre auteurs, parus chez 10/18, qui sont très intéressant mais n’ont peu à faire avec le monde des professions judiciaire. Le premier Frank Tallis a crée le personnage du Dr Max Liebermann, médecin et adepte de Freud, dont le meilleur ami est un commissaire de la police viennoise. Ensemble, ils ont déjà résolu trois affaires au début du 20e siècle.

Le deuxième est Fabrice Bourland qui a crée deux détectives privés qui frôlent pas mal le milieu du spiritisme qui était à la mode à cette époque (les années 1930). « Les portes du sommeil » est plus intéressant que « Le fantôme de Baker Street ». Ces deux romans sont idéals pour la plage et les tongs, ceux de M Tallis sont plus pour les soirées hivernaux devant un beau feu de cheminé.

Pour les amateurs du moyen âge et de l’Espagne, Miss Roe a crée la série « Chronique d’Isaac de Géronte » où un médecin juif aveugle, médecin personnel de l’évêque de Géronte, se trouve mêler plus ou moins involontairement dans les affaires criminelles, un peu comme Mère Frevisse.

Il existe aussi la série sur « Les enquêtes du Mamour Zapt » de Michael Pearce. Malheureusement, l’éditeur n’en a publié que 5 des 14 ou 15 aventures et deux sont déjà épuisé. Le personnage du Mamour Zapt est un Gallois qui est le chef de la police politique, en Egypte du début du 20e siècle, et avec son ami égyptien, un juge d’instruction, ils résolvent des affaires brûlant où à la fois la chèvre et le chou (les Anglais, les Egyptiens, les gouvernements anglais et égyptien)sont épargné.

Au Livre de poche est paru une série de 14 ou 15 titres sur un couple d’archéologue qui se trouvent à chaque saison dans une affaire criminelle. Leur fils, prénommé Ramsès, est dés la prime enfance un talentueux enquêteur et archéologue ; leur belle-fille se nomme Nofret. C’est une amusante saga qui commence en 1880 et est arrivé à l’après guerre (la première). Le dernier titre paru est « Le Retour de Sethos ». Ces romans sont d’une lecture facile et surtout plein d’humour.

Puis une saga en 5 titres « Joseph et Matthew Reavley » d’Anne Perry. Cette histoire commence en 1914 avec l’assassinat déguisé des parents de Joseph et Matthew Reavley. Les deux, l’un un prête et l’autre un agent d’espionnage. Pendant que le prête est au front, l’agent reste en Angleterre est ensemble ils gênent les machination de Pacificateur, celui a ordonné le meurtre de leur parents. Passionnant à lire.

57. Le lundi 14 juillet 2008 à 13:36 par Eolas

@des Réaux : Pitié, pitié pour mes yeux ! Autant de lieux communs en si peu de mots ! Les bobos, les libéraux, qui en fait sont les mêmes, il ne manque pas un cliché à l'appel. Arrêtez de faire semblant de lire pour prétendre bien écrire.

58. Le lundi 14 juillet 2008 à 13:54 par Eric

Pour faire suite à un fil très intéressant de Me Eolas sur l'arrêt de la cour d'appel de Paris du 25 octobre 2007, je suggèrerais Interdits d'Enfants, de S. et D. Mennesson. Une bonne tranche d'histoire humaine et philosophique sur ce qui fonde la famille, parsemée de pépites kafkaiennes fourrées sans mesure par notre parquet national. A consommer sans modération, le port des tongs pouvant s'accompagner d'un maillot de bain voir d'un tee-shirt pour faire allégence au principe de l'indisponibilité du corps humain.

59. Le lundi 14 juillet 2008 à 13:58 par des Réaux

@ Eolas 57

Je fais de mon mieux pour améliorer mon style mon bon Eo, et comme il y a du travail en perspective, je vais au plus utile ; quant à mes lectures, semblant pas semblant, pensez donc ce que vous voudrez, il reste qu'en se tapant Harry Potter (Littérairement parlant j'entends...) on fini par écrire comme Rowling...donc...

Pitié, pitié, pas Harry Potter !

En dernier lieu, il n'y a aucun lieu commun dans mon post précédent, et s'il y en avait eu, vous n'auriez pas eu cet irrépressible besoin de relever !

60. Le lundi 14 juillet 2008 à 14:27 par Mobutututu

@ Eolas

N'ai pas pu finir mon roman vrai pour cet été et leurs plages. Je vais profiter de la longue pause estivale pour le boucler. J'ai juste besoin de deux notions:

1. Un magistrat a-t-il le pouvoir de contraindre un avocat à exécuter certains actes? ex.: un juge s'aperçoit pendant la plaidoirie qu'un avocat est entrain de mentir pour desservir la cause de son propre client en refusant de produire des preuves en sa possession ou que lui tend son client pour la défense de ses droits et de ses intérêts! Un magistrat a-t-il le pouvoir d'obliger un avocat de verser aux débats ces preuves malgré lui?

2. Pourriez-vous me donner les liens d'un ancien billet intitulé "comment faire des misères à un avocat "(partie 1 & 2)

61. Le lundi 14 juillet 2008 à 15:04 par HPM

Merci Dadouche pour ce billet.
Pour ma part, je recommanderai Nestor Burma (que ce soit en BD ou en livre) et, chez 10/18, Jean-François Parot et les aventures de Nicolas le Floch, un enquêteur au cœur de l'ancien régime (contemporain de sir John Fielding). Je n'oublie pas Henning Mankell (un auteur suédois), chez Points et la trilogie Millenium. Pour une lecture pleine d'humour et plus légère, "Mes jeunes années" par Winston Churchill chez Texto. En matière de SF, essayez la saga Mike Vorkosigan de Lois Mac Master Bujold (J'ai lu) et en Fantastique "L'échiquier du mal" de Dan Simmons. Bonne lecture.

62. Le lundi 14 juillet 2008 à 15:29 par Nébal

@ des Réaux : pitié, oui... C'est de l'humour, là ?

Sinon, toujours en polar / SF mais avec des vrais morceaux de droit dedans, je citerais bien, pas transcendant mais pas inintéressant, "Les disparus" de Kristine Kathryn Rusch, assez pertinent dans la manière d'envisager les divers modes de répression pénale, leurs justifications et implications, et reposant pour une bonne part sur la question de l'extradition.

63. Le lundi 14 juillet 2008 à 16:24 par Ptit Dino

en BD, Judge Dredd (aucune idée si cela a été traduit).

Désolé, pour un peu j'aurais honte. :)

64. Le lundi 14 juillet 2008 à 17:18 par Bandit de grand chemin

Bon personne ne veut de Vidocq ?

Je proposerais alors François Villon, qui a dû faire travailler quelques juges et avocats.
"Frères humains qui apres nous vivez, n'ayez les cuers contre nous endurciz ...". La ballade des pendus est une plaidoirie.
Et une bonne plaidoirie puisque l'histoire l'a acquitté (mais pas amnistié sinon on n'aurait plus le droit d'en parler).

Il faut alors choisir le livre de Jean Teulé "Je, François Villon". Il est excellent. Probablement son meilleur roman.
Je l'ai déjà lu d'une seule traite. Je le relirais cet été avec encore plus de plaisir maintenant que j'en connais la qualité.

Dictes moy où, n’en quel pays,
Est Flora, la belle Romaine ;
Archipiada, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine ;

Elle est la plage à lire des polars

65. Le lundi 14 juillet 2008 à 18:59 par DGSE

@des Réaux : Augustissime vous êtes démasqué. Cessez de faire votre mémé à moustache et venez plutôt prendre un bon bain de mer.

66. Le lundi 14 juillet 2008 à 22:50 par DRH

Pour ceux qui ne l'ont pas lu :
Imperium de Robert Harris qui raconte les premiers procès et l'ascension de Cicéron. Très vivante description du système judiciaire et politique romain.
Se lit comme un roman (normal, c'en est un).
Existe chez Pocket (plus commode pour la plage).
Bonne lecture.

67. Le mardi 15 juillet 2008 à 07:29 par gabbriele

Le Dictionnaire des littératures policières, sous la direction de Claude Mesplède, vient d'être réédité en 2007 chez Joseph K, édition (très) complétée, plus de 2 000 p en 2 vol, une mine d'infos avec plusieurs entrées, auteurs (avec tous leurs pseudos!), personnages, thèmes, collections, revues, éditeurs ...
je ne m'en lasse pas ;-)
www.alapage.com/-/Fiche/L...

à mon goût, manque juste une liste des sites et blogs sur le roman policier
pour ma part, je consulte régulièrement le site de Bibliosurf et sa newletter www.bibliosurf.com/ (qui a repris une grande partie des articles de feu mauvaisesgenres.com, le site des bibiliothécaires fans de polars) avec interwievs d'auteurs, critiques de lecteurs, et le blog de Jean-Marc Laherrère Actu-du-noir actu-du-noir.over-blog.co...

68. Le mardi 15 juillet 2008 à 09:09 par aliocha

Je confirme les propos de Nemo auditur, les trois romans d'Hannelore Cayre sont des bijoux, courts, biens écrits, un peu désenchantés, ils explorent les liens sulfureux entre les pénalistes et leurs clients ;)
J'ajouterai l'ancêtre et sans doute l'inventeur du thriller juridique : Wilkie Collins. Le meilleur ? Incontestablement "Sans nom", mais il pèsera un peu lourd dans le sac de plage.

Dadouche :
Publié ici...
au format poche.


@des réaux : je crains que la situation soit pire encore que vous ne l'imaginez, il y a ici beaucoup d'amateurs de bande dessinée, vous vous rendez compte ? Corneille voisinant avec Gotlib ou Achille Talon ? ça c'est de la belle bibliothèque de bobo...... ou d'esprit curieux et éclectique, allez savoir ;) Allons, rien que pour vous, un conseil de lecture dans la ligne du billet : "Imaginer la loi, le droit dans la littérature", sous la direction d'Antoine Garapon et Denis Salas. Ce sont les actes d'un colloque qui s'est tenu l'an dernier à la Cour de cassation sur la manière dont la littérature aborde la loi.

69. Le mardi 15 juillet 2008 à 10:39 par pepe

Toujours chez 10/18 et de l'auteur Paul C. Doherty : « Hugh Corbett »

Hugh Corbett est un clerc royal éduqué à Oxford, il est aussi le gardien du sceau sous Edouard Ier d'Angleterre.
C'est un juriste qui mène des enquêtes et monte des dossiers.
C'est un ancien soldat écœuré par les guerres sanglantes qu'il a vécu (campagne anglaise au Pays de Galles).
Le contexte historique est très intéressant.

70. Le mardi 15 juillet 2008 à 10:53 par xtophe

et bien oui les livres d'Hannelore Cayre sont vraiment excellents.
Rivages a aussi sorti la deuxième aventure écrite par G. Carofiglio,
vous avez l'excellent "Juge et partie" de Jacques Vettier et "tueuse sans gages" du même auteur chez Métailié
pour rigoler, les aventures Bob Isom Gibbs, juge "encore vert pour ses soixante ans", surnommé "Maximum Bob" car avec lui, tout le monde prend le maximum… "Je ne participe pas à un concours de popularité", aime-t-il à répéter (Elmore Leonard, Maximum Bob, rivages)
et pour finir, deux références en marge :
- une superbe enquête d'un dessinateur judiciaire (Le rêve des chevaux brisés - W. Bayer, rivages)
- un roman très noir d'un homme victime d'un exequatur (Marc Boulet - l'exequatur - rivages)

71. Le mardi 15 juillet 2008 à 13:15 par David Alexandre

Il ne m'a pas semblé le voir passer dans la liste alors j'ajoute Justice Imminente de Hoffman, l'enquête d'une procureur en Floride douze ans après sa propre agression.

72. Le mardi 15 juillet 2008 à 13:32 par Véronique

" Vous vous trompez de sujet d'agacement : ce qui va tuer la littérature, ce n'est pas la mauvaise littérature ou les romans de plage, c'est qu'une part croissante de nos concitoyens perd insensiblement la maîtrise des mots et de leur sens. " (Dadouche)

Nous perdons le sens et la maîtrise des mots quand nous sommes privés des outils de différenciation, quand tout finit par se valoir.

En roman historique Marguerite Yourcenar n'est pas égale à Max Gallo. En roman tout court, Stefan Zweig n'est pas égal à Daniel Pennac. En roman policier Dashiell Hammett n'est pas égal à Hannelore Cayre.

73. Le mardi 15 juillet 2008 à 15:32 par aliocha

@véronique : tiens, il ne me serait pas venu à l'esprit de classer Yourcenar dans la catégorie des romanciers historiques.....

74. Le mardi 15 juillet 2008 à 15:35 par dany

bon on sort un peu du cadre juriste, sans s'en éloigner trop :
Paul Konig dans necropolis de herbert lieberman : un medecin légiste brillant et tourmenté.

75. Le mardi 15 juillet 2008 à 15:42 par des Réaux

@ Aliocha 73

Et les mémoires d'Hadrien...ça c'est un bon roman !

76. Le mardi 15 juillet 2008 à 15:46 par aliocha

@des réaux :autant que l'oeuvre au noir, ou les nouvelles orientales dont est extrait le magnifique "Kali décapité", mais je provoquais un peu Véronique. Il est vrai que dans mon esprit le roman historique me parait valoir davantage pour l'histoire que pour le roman et il me semblait que classer Yourcenar dans le roman historique était, de fait, un peu réducteur. Mais attendons que notre spécialiste réagisse à la provocation ;)

77. Le mardi 15 juillet 2008 à 15:53 par des Réaux

@ Aliocha # 76

Il y a un excellent roman historique - le premier en France - qui est injustement mis de coté, mais qui est pour moi un chef-d'oeuvre, c'est Cinq-Mars de Vigny.

Si jamais vous tombez sur ce titre aliocha, dans votre librairie en bord de plage, n'hésitez pas, c'est LE roman historique français (enfin pour moi).


78. Le mardi 15 juillet 2008 à 15:59 par des Réaux

@ aliocha # 68

En matière de BD j'en suis resté à Bourgeon, Moebius, Pratt et bilal, qui suffisent à mon bonheur !

79. Le mardi 15 juillet 2008 à 17:11 par Véronique

@ aliocha

Je n'ai pas classé M. Yourcenar dans la catégorie des romanciers historiques.

M. Yourcenar a écrit, en autres, deux monuments littéraires: Mémoires d'Hadrien et L'Oeuvre au Noir. Pour le premier il s'agit des souvenirs d'un personnage historique, l'empereur Hadrien. Le second raconte le destin foudroyé d'un homme de la Renaissance.

" ...il me semblait que classer Yourcenar dans le roman historique était, de fait, un peu réducteur. "

M. Yourcenar n’est qu’un…Ecrivain. Juste cela.

80. Le mardi 15 juillet 2008 à 18:26 par gwynplain

Où point de juriste ne verrez poindre, mais où il est quand même question de plage et de tongs.

Comme la BD a pointé son nez, mon conseil hors-sujet de lecture de plage est : "De Gaulle à la plage" (Dargaud, dans l'excellente collection "poisson piote"), album réjouissant où l'on apprend comment le grand homme passait le temps en attendant que la nation le rappelle à de hautes fonctions. A classer dans la case BD historique.

81. Le mardi 15 juillet 2008 à 19:47 par Mathieu

Je cherchais un bon roman pour cet été. J'ai trouvé !
Merci pour l'info ;)

82. Le mardi 15 juillet 2008 à 20:41 par Fieffégreffier

Les orpailleurs de Thierry Jonquet

PS : Maître vous êtes top moumoute en calfouette à fleurs et strings des pieds !

83. Le mardi 15 juillet 2008 à 20:42 par aliocha

@des réaux : Alors pourquoi chahuter cette petite communauté quand elle avoue ses goûts en matière de romans policiers si vous-même vous adonnez à la BD ? On peut aimer tout à la fois Balzac et Ellroy, Dostoïevski et Larsson, Sophocle et Pouy, Gary et Brussolo, Camus et Grangé, Montherlant et Magnan, non ? Il y a une belle poignée d'auteurs de polars contemporains qui ont du style, de la profondeur et qui écrivent même bien mieux que nombre de romanciers soi-disant inspirés qui publient chez Gallimard. Sinon, je retiens Vigny, j'avais adoré Chatterton.
@véronique : ah, bon ! vous me sembliez pourtant comparer Gallo et Yourcenar, précisément au chapitre "roman historique"

84. Le mardi 15 juillet 2008 à 21:59 par des Réaux

@ aliocha 83

Parce que même en matière de BD tout ne se vaut pas aliocha, et le propos n'était pas bêtement de venir raconter ses goûts classiques ; les auteurs de BD que je cite, et auxquels j'aurais pu rajouter Druiller et Tardi, notamment, sont autre chose que d'habiles conteurs d'histoires, ils commencent avant tout par nous exposer un style, une singularité, un art.

Toute création ne recèle pas la même capacité à dire, à transporter, à affirmer, et à ravir au sens de ce qui nous arrache un peu au commun et donc un peu à nous même.

Tout ne se vaut pas, et comme dit finkie, une paire de bottes ne vaut pas shakespeare ; achille Talon n'est pas corto maltese !

Elroy n'est rien à coté de Balzac, rien pouy à coté de sophocle, rien Grangé à coté de Camus (je prends renaud) ;-), rien Magnan à coté de Montherlant...et pagnol n'est pas giono...etc

Et puis arrêtons de réduire la littérature au roman ; il y a les correspondances, les mémoires, les journaux, le théâtre...le roman n'est vraiment pas ce que je préfère !

Il arrive un moment il faut arrêter de dire que tout le monde il est gentil beau et sympa, tout ne se vaut pas !

Bref, il y a ce qui est écrit et il y a ce qui ne l'est pas ! 100 % des 40 % de ces auteurs de polars cités ici et que je connais ne sont pas identifiables par leur style.

Un dessin de Moebius (ou de Giraud) se reconnît au premier coup d'oeil, dix lignes suffisent à identifier Giono, 2000 pages de Grangé auraient pu être écrites par n'importe quel autre.

Il y a ceux qui ont une phrase, et il y a les autres !

85. Le mardi 15 juillet 2008 à 22:48 par Véronique

@ aliocha

" vous me sembliez pourtant comparer Gallo et Yourcenar, précisément au chapitre "roman historique" "

Non. J'ai seulement réagi à cela:

"Mon bon Tallemant, pour moi tout se vaut en effet tant qu'on y trouve du plaisir. "

Je suis la première à mélanger dans mes lectures TOUS les genres. Et justement, parce que j'ai eu et que j'ai l'opportunité de lire de tout, je suis sûre que tout n'est pas égal à tout.

C'est une vraie chance quand on a appris à savoir et à pouvoir faire des différences et des distinctions. Ce que je conteste c'est l'idée du tout se vaut.

Il y a des livres et il y a des écrivains.





86. Le mercredi 16 juillet 2008 à 09:36 par aliocha

@des Réaux : Je n'ai jamais dit que tout se valait. Comme vous, si j'ai bien compris votre propos, je me suis longtemps tenue à l'écart de tout ce qui ne relevait pas du génie le plus pur, que ce soit en littérature ou ailleurs. Et puis, j'ai découvert que l'on pouvait prendre beaucoup de plaisir à lire des romans policiers même si, une fois refermés, il n'en reste rien. Des auteurs comme Fred Vargas ont un vrai talent, de même que Pierre Magnan, James Ellroy ou Jean-Bernard Pouy, même s'ils ne sont comparables en rien avec Dostoïevski. Quant à réduire la littérature au roman, il ne me semble pas que Sophocle soit le plus grand romancier de l'antiquité ;) Par ailleurs, c'est précisément le théâtre que j'aime chez Montherlant.
Pour résumer, on peut aimer Chopin et Aznavour, sans prétendre pour autant qu'ils sont comparables.
@véronique : je me demande pourquoi la discussion a dévié sur l'idée que tout se vaut, il ne me semble pas que c'était le propos de Dadouche. Sauf à raisonner en terme de plaisir et là je vous dirais que Vargas m'offre autant de plaisir que Balzac, simplement, ce sont des plaisirs différents, provoqués par des causes différentes.

87. Le mercredi 16 juillet 2008 à 11:06 par Véronique

@ aliocha

"...Sauf à raisonner en terme de plaisir et là je vous dirais que Vargas m'offre autant de plaisir que Balzac, simplement, ce sont des plaisirs différents, provoqués par des causes différentes."

Ben justement.

Le plaisir à lire Fred Vargas n'est pas égal à celui de lire Balzac. Fred Vargas enquête, Balzac explique un monde.

" Et que même dans les concours d'entrée dans les grandes écoles, les copies sans faute d'orthographe ou de syntaxe commencent à se faire rares. " (Dadouche)

Si les copies dans les concours d'entrée des grandes écoles deviennent des concours de fautes d'orthographe, de grammaire et de syntaxe approximative, c'est aussi la conséquence d'un imaginaire étriqué, réduit, brouillé, sans héritage et sans mémoire.

Dans mon travail, je suis obligée aujourd'hui de reprendre et de corriger des notices bibliographiques sur lesquelles je tombe au hasard d'une recherche.

Par exemple, hier:

J'ai du mettre la majuscule à guépard, à seigneur et à lumières dans ces titres:

" Le Guépard" (Lampedusa)

" Belle du Seigneur " (Cohen)

" Les demoiselles des Lumières " (exemple de roman historique écrit avec juste les recettes du roman historique)

etc.

Ce tout est égal à tout est un désastre.

Je suis correcteur à un concours d'entrée à une grande école ou de n'importe quel concours qui a à voir avec des métiers de pouvoirs ou d'autorité, y compris pour les concours les plus modestes et les moyens, je jette ces copies.


88. Le mercredi 16 juillet 2008 à 11:41 par aliocha

@véronique : C'est que nous n'avons pas la même conception de l'art et de la culture ma chère, pour moi ce sont des plaisirs équivalents à ceux de la table. Or, à table, je prends un plaisir égal en intensité quoique différent à goûter les recettes sophistiquées d'un étoilé michelin ou les bons vieux classiques d'une trattoria. A quoi bon hiérarchiser le plaisir ? La valeur artistique oui, mais le plaisir, c'est sinistre, vous ne trouvez pas ? Inutile en outre de m'expliquer que Balzac et Vargas ne sont pas comparables en terme littéraire. Balzac est mon père spirituel, mon ami, mon frère, je n'ai lu que lui entre 11 et 16 ans, inlassablement, avec un éblouissement total, une passion qui me laissait tremblante à la fin d'un roman, j'en ai appris des pages et des pages par coeur pour le seul plaisir de me les réciter quand je ne pouvais pas avoir le livre entre les mains. Alors ne venez pas me dire à moi que Vargas n'a rien de commun avec Balzac, je le sais.

89. Le mercredi 16 juillet 2008 à 13:13 par Véronique

@ aliocha

Pour finir. Avant d'essuyer le reprocher de vampiriser ce blog.

" Balzac est mon père spirituel, mon ami, mon frère, je n'ai lu que lui entre 11 et 16 ans, inlassablement,.."

Moi, Balzac, je l'ai lu grâce à un professeur de français qui VOULAIT, qui avait l'ambition que nous lisions Balzac. Je ne suis pas issue d'un milieu familial où la lecture de Balzac allait de soi. J'ai souffert pour lire Eugénie Grandet ( le titre qui était alors au programme). Mais un univers et la compréhension d'un monde se sont ouverts alors pour moi.

Je ne vois pas au nom de quoi ceux qui n'ont pas Balzac à la maison devraient être privés d'Eugénie Grandet, sous prétexte que les Balzac ne sont pas chroniqués dans des sélections de livres de plage ou de Télérama.

C'est tout.

90. Le mercredi 16 juillet 2008 à 14:35 par Sans pseudo

@ des Réaux,
vous avez raison, et Finkie aussi, tout ne se vaut pas… sur la plage.
Aussi Dadouche avait-elle bien précisé ni bottes, ni Shakespeare (attention à la majuscule sinon vous allez fâcher véronique) mais tongs et juristes enquêteurs.

« Les Papous dans la tête » font (tous les dimanches sur France Culture) litière de votre définition de l'écrivain : « Il y a ceux qui ont une phrase, et il y a les autres ! ».

91. Le mercredi 16 juillet 2008 à 16:33 par des Réaux

@ sans pseudo

"Les papoux dans la tête" voilà bien une émission presque aussi ringarde et creuse que Télérama, et ce n'est pas peu dire !

92. Le mercredi 16 juillet 2008 à 17:47 par Fantômette

Vous me peinez Des Réaux - et vous me faites un peu peur.

Vous ressemblez à ces moines tristes et lugubres, qui vous parlaient du paradis, avec l'air de vous vendre l'enfer.

Vous avez tout compris, mais vous n'expliquez rien.

Du coup, même quand vous dites des choses exactes, on n'a pas envie de vous croire.

93. Le mercredi 16 juillet 2008 à 18:04 par mcc

Pour ajouter à la liste des romans, je voudrais parler de mon avocat préféré, Victor Carl.
Cette série de livres de William Lashner décrit le milieu des avocats de seconde zone aux Etats-unis. Pour les anglophones :
Philadelphia attorney and first-time novelist Lashner has written a dark, gut-wrenching thriller about a down-on-his-luck lawyer with a big chip on his shoulder. Victor Carl, who couldn't get into a top law school, couldn't get hired by a top firm, can't pay his bills, and can't get a break, seems destined to be one of life's losers--

94. Le mercredi 16 juillet 2008 à 19:51 par des Réaux


@ Fantômette

Je relis votre post, et je ne comprends toujours pas... pourquoi faut-il toujours mettre en cause les individus eux-mêmes quand ceux-ci développent un propos qui ne va pas exactement dans votre sens.

Vous me faites penser (si moi je ressemble...enfin moi, disons mon pseudo et ce qu'il en transparaîtrait...) à ces animateurs de club de vacances qui partent du principe que si l'on ne saute pas au plafond avec le perpétuel air béat d'un gosse qui vient d'apprendre la fin anticipée de son année scolaire, on sombre alors outrageusement dans le lugubre.

Fantômette, vous m'avez l'air tout à fait sympathique et pertinente (votre article sur la révolution est très intéressant), mais est-ce que vous ne vous seriez pas laissée tenter, par hasard, et dans la présente situation (vous voyez que je n'extrapole pas...) par un propos tout droit sorti d'un magazine de psychologie un tantinet poussif ?

Un peu quand même non ?

95. Le mercredi 16 juillet 2008 à 20:43 par gwynplain

Je souscris tout à fait au point de vue d'aliocha et d'autres : si effectivement tout ne se vaut pas, il peut y avoir autant de plaisir (même si un plaisir différent) à lire Maupassant (mon Balzac à moi) que mettons... eh bien je ne sais pas, tiens, mettez donc qui vous voulez à cette place. D'ailleurs ne faut-il pas avoir lu de mauvais livre pour savoir quels sont les bons ? Connaîtrait-on l'ignominie de l'endive cuite si l'on n'y avait pas goûté ?

Ce débat me rappelle une chronique de Desproges intitulée "Bâfrons" : un funeste sort lui ayant interdit l'accès à son congélateur ainsi qu'à celui de sa cave, il se mit en quête d'un casse-croûte de substitution. Un voisin magnanime l'ayant dépanné d'un litron de Gévéor (ou était-ce du Kiravi ?), ayant perdu le ronron du chat à pile ou face contre ce dernier, il fut obligé de souper au gros rouge avec du corned-beef agrémenté d'une demi baguette de pain mou. A sa grande surprise, il y pris quelque plaisir, jusqu'à "atteindre la torpeur béate des fins de soupers grandioses". Et de conclure ainsi : "Ce qui tendrait à prouver qu’on n’est pas faits pour le raffinement, en tout cas pas tous les jours, et que le cochon qui somnole en nous, tandis que nous bouche-en-cul-de-poulons des mets exquis et des vins nobles en nos tavernes choisies, ne demande qu’a se réveiller pour engloutir dégueulassement des rations militaires qu’un Éthiopien affamé repousserait du pied."

@Véronique : Faut-il vraiment attribuer sans hésiter un défaut de majuscule dans une notice à ce "tout se vaut" que vous fustigez, ou bien ne pourrait-ce être dans certains cas une erreur d'inattention due à un catalogueur fatigué de créer à la chaîne des notices bibliographiques ? Mais dans ce cas, j'en conviens, ce serait sûrement une faute de la part de son encadrement que d'avoir laissé le catalogueur publier cette notice sans plus de vérifications.

96. Le mercredi 16 juillet 2008 à 20:51 par teppic

Bon ben la j'ai un paquet de livre a lire tout d'un coup....

s'il y a un plaisir de lire, le plaisir de partager est plus grand encore.

Merci Dadouche!et tout ceux qui ont contribué dans les coms

97. Le mercredi 16 juillet 2008 à 21:41 par Véronique

@ gwynplain

" Faut-il vraiment attribuer sans hésiter un défaut de majuscule dans une notice à ce "tout se vaut"

Oui. Quand on est à peu près sûr, intuition et crainte mélangées, que pour Le Guépard, bingo, c'est la minuscule qui a été saisie.

1 - La première des règles est d'être attentif et de respecter le choix de d'un auteur.

2 - Quand A. Cohen écrit Belle du Seigneur en place de Belle du seigneur, ce n'est pas pour rien. Il différencie. Et un livre qui s'intitule Belle du seigneur au lieu de Belle du Seigneur ne suggère pas la même chose.

2 - Saisir mécaniquement Belle du seigneur signifie qu'une dimension du livre n'est pas prise en compte. Cela signifie que le livre n'est pas situé dans une histoire littéraire, qu'Albert Cohen n'est pas repéré, qu'il est égal à X ou à Y.

3 - Je vous fais grâce de que nous sommes contraints de reprendre pour les autorités matière (le mot qui synthétisera le sujet d'un livre) en ce qui concerne, par exemple, des périodes historiques: la résistance au lieu de la Résistance, la IIIe république au lieu de la IIIe République.

Pour le vocabulaire juridique ou institutionnel, je me tais. Parce qu'il y en a ici qui vont avoir chaud...

ps: reprise de l'après-midi... bingo... les diaboliques au lieu de Les Diaboliques (Barbey d'Aurevilly). Le titre a été catalogué comme s'il s'agissait d'un titre autonome en relation avec une histoire. Alors que Les Diaboliques est le titre d'un recueil de plusieurs nouvelles, dont aucune ne se nomme Les diaboliques.


98. Le jeudi 17 juillet 2008 à 08:23 par aliocha

@véronique : c'est intéressant cette affaire de majuscules, je n'avais jamais remarqué. Du coup, j'ai passé en revue ma bibliothèque et j'ai découvert que l'usage des capitales dans les titres relevait du plus joyeux bins. Car tout ceci est bien beau mais pas très orthodoxe en terme de règles d'utilisation des capitales. Tenez pas exemple Kawabata, Les Belles Endormies, DostoIevski Crime et Châtiment mais L'idiot, , Thackeray, La Foire aux Vanités, Bounine Le Calice de la Vie...vous êtes sûre que c'est une volonté de l'auteur et pas une fantaisie d'éditeur ? D'ailleurs j'observe s'agissant de Rezvani, les voluptés de la déveine, qu'il n'y a pas de capitale à volupté sur la couverture mais une capitale dans le rappel de titre à l'intérieur.

99. Le jeudi 17 juillet 2008 à 09:52 par gwynplain

@aliocha : il y a plusieurs conventions régissant l'utilisation des majuscules dans les titres. Pour les bibliographies, selon mes souvenirs (lointains) de fac, On met une majuscule au prmeier nom du titre après les articles, exemple :
- Les Raisins de la colère
- La Petite Marchande de prose (petite = adjectif, c'est le premier nom suivant qui prend la majuscule)
- Un Long Dimanche de fiançailles
- Un deux trois soleil (un étant utilisé ici comme un nombre et nom un article indéfini, c'est le seul qui prend une majuscule je crois).
En catalogage bibliographique (souvenirs un peu plus récents), la majuscule ne se met qu'à m'article, sauf exemple contraire comme ceux de Véronique :
- La petite marchande de prose
- Un long dimanche de fiançailles
- Le petit Poucet
- Belle du Seigneur
En catalogage on ne se base pas sur la couverture, mais sur ce que vous appelez le rappel du titre à l'intérieur, que l'on nomme page de titre. Et oui, dans l'édition, l'usage de la majuscule semble relever de la plus pure fantaisie.

100. Le jeudi 17 juillet 2008 à 10:05 par aliocha

@gwynplain : Merci pour ces informations, voilà un sujet tout à fait passionnant et je retiens en outre "page de titre" plutôt que "rappel de titre à l'intérieur". Comme quoi, la presse et l'édition sont des métiers proches mais parfaitement distinct et connaître l'un ne signifie pas maîtriser dans l'autre.
Pour Maupassant, je vous comprends, j'avais aimé ses romans mais sans plus (la faute de Balzac qui éclipse à mes yeux tous ses contemporains et assimilés), mais quand je me suis plongée dans ses nouvelles, alors là, j'ai dit chapeau bas. Poser un décor, nouer une intrigue, peindre des caractères en trois pages pleïade, je me demande qui peut rivaliser avec lui...Mais quelque chose me dit qu'un commentateur va avoir une idée ;)

101. Le jeudi 17 juillet 2008 à 11:30 par Véronique

@ aliocha

Comme l'a confirmé gwynplain, ce qui compte c'est la page de titre.

Concernant le bazar que vous semblez constater pour l'emploi de la majuscule dans les titres par les éditeurs, sachez que pour ce qui est des classiques ( au sens références – les livres de M. Yourcenar, par exemple, sont des classiques - ), un travail éditorial conséquent accompagne une édition ou une nouvelle édition. Ce travail en amont est remarquablement bien fait pour les éditions en collection de poche.

Donc, nous pouvons faire confiance au(x) directeur(s) de publication de tel ou tel ouvrage. Nous pouvons également considérer que leur travail éditorial est plus pertinent que notre lecture spontanée d’un titre.

D'autre part, je redis .

Si A. Cohen écrit Belle du Seigneur, la saisie de son titre de façon exacte est une obligation. Ce qui compte c’est Cohen, pas la façon dont je lis et j’interprète le titre de ses livres.

Le souci pour moi c'est que la saisie Belle du seigneur ou Les diaboliques indique une lecture réduite, sommaire et indifférenciée du titre .

Je ne veux pas faire dire à mes observations des conclusions rapides et générales.

Toujours est-il que dans mes exemples, ce qu'a choisi l'auteur ne fait plus autorité. Quand un historien écrit sur le second Empire, si le sujet du livre est résumé par second empire, nous n’informons pas de la même chose. L’information n’est plus structurée. Cette réduction et ce brouillage faits dans le SPONTANE que j'observe ailleurs, sont à mon avis préoccupants. Et pas seulement pour les questions de littérature ou d’histoire.

Enfin, quand nous ne savons pas, nous avons les outils pour apprendre ou vérifier.

L'ennui, c'est que les choses semblent se passer comme si douter de ses propres compétences pour tel ou tel domaine n' était pas une seconde envisageable et, de toutes façons, pour ainsi dire, totalement incongru.

102. Le jeudi 17 juillet 2008 à 12:00 par aliocha

@véronique : Je peste ma chère, car mon ouvrage de référence en la matière "les règles typographiques de l'imprimerie nationale" est à la maison et moi au bureau. Impossible donc de vérifier. Mais il me semble au final que ce que vous évoquez comme pouvant être des souhaits d'auteur sont en réalité des conventions typographiques d'éditeur. Pour Les Diaboliques, je retiens l'explication de gwynplain sur l'usage d'une cap dans le premier mot suivant l'article. Quant à Belle du Seigneur, c'est une référence à Dieu, ce qui impose l'usage d'une capitale.

103. Le jeudi 17 juillet 2008 à 12:24 par Véronique

@ aliocha

J'ai sous les yeux Les Diabloliques, édition de La Pléiade dirigée par Jacques Petit. A mon avis, le Jacques Petit en question est un bon , et même un plus que très bon, pour ce qui concerne la connaissance et la maîtrise de l'oeuvre de Barbey d'Aurevilly.

Confirmation: quand Jacques Petit présente, établit et annote Les Diaboliques, il écrit Diaboliques et non pas diabloliques.

FAITES-LUI CONFIANCE ! Ce sont des années et des années de recherche de et de travail de Jacques Petit qui sont présentes dans cette édition.

" Quant à Belle du Seigneur, c'est une référence à Dieu, ce qui impose l'usage d'une capitale. "

Cela, c'est vous que le dites et le lisez ainsi . Euh... on s'en tape... Ce qui compte c'est ce que A. Cohen a voulu et choisi pour son titre.


Dadouche :
En l'occurrence, la graphie Les Diaboliques me paraît surtout conforme aux conventions typographiques qui sont rappelées ici, puisque l'adjectif y est utilisé comme substantif
Merci en tout cas de cette occasion de se replonger dans des règles qu'on se souvient parfois à peine avoir apprises à l'école.
Plus généralement, je ne perçois toujours pas bien le rapport avec mon (plutôt inoffensif) "pour moi tout se vaut en matière de livre du moment qu'on y trouve du plaisir".
Peut-être aurais-je du plutôt le formuler ainsi : "je trouve, enfin si j'ai le droit d'avoir une opinion sur la question, sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde peut-être pas, que l'important, aussi, dans les livres c'est le plaisir qu'ils apportent, ce qui n'est pas seulement lié au style, et qu'il n'y a pas d'échelle absolue en la matière, bref, que du moment qu'on y trouve du plaisir c'est bien".

Je vous rejoins tout à fait sur la nécessité, pour une bonne compréhension du monde, de pouvoir avoir accès à des oeuvres exigeantes, qui s'inscrivent dans un contexte, sur l'accès à quelque chose de plus grand grâce à une lecture analytique de ce qu'on appelle parfois la littérature patrimoniale. C'est la responsabilité notamment de l'école d'accompagner nos enfants dans ce qui peut, comme vous l'avez rappelé, être une souffrance, ou à tout le moins un effort (je ne me suis jamais remise de la lecture imposée de Moderato Cantabile, jamais un livre si court ne m'ayant paru aussi long).Cela permet d'acquérir une culture, des références qui aident à la réflexion, à la mise en perspective. Cela donne aussi l'habitude de se poser des questions et de faire de soi même ces efforts bien après avoir quitté l'école.
Mais je suis tout aussi persuadée que la fréquentation assidue de l'écrit, sous toutes ses formes, est un facteur majeur de maîtrise de la langue.
La maîtrise des mots, y compris les plus simples, est un outil, voire une arme, dont sont bien souvent démunis les justiciables (grands et petits) que je fréquente au quotidien, qui passent parfois à l'acte parce qu'ils ne trouvent pas les mots. C'est l'accès à l'information, à la communication avec les autres.
Et comment espérer aider à acquérir le goût de la lecture (qui je le répète est à mon sens indispensable à l'acquisition de la langue) s'il n'est question que d'effort ou d'utilité, ou si l'objet lui même devient intimidant à force de rappeler des souvenirs scolaires ? Si seules les lectures exigeantes sont décrétées correctes ? Si on boude son plaisir (y compris le littérairement inavouable) ?
Il me semble que le parallèle peut être fait avec l'apprentissage d'une langue étrangère, où l'immersion régulière est un complément irremplaçable des bases apprises plus scolairement. Si je peux aujourd'hui avoir une conversation fluide avec un anglophone ou lire des oeuvres dans le texte original, c'est non seulement parce que j'ai bien appris mes listes de verbes irréguliers ou fait l'effort d'apprendre les règles de grammaire anglaise pendant mes années de collège et de lycée, mais aussi parce que j'ai été gavée des films en VO de la Dernière Séance ou de variétoche anglo-saxonne à l'époque du Top 50.

104. Le jeudi 17 juillet 2008 à 12:36 par Véronique

@ aliocha

Suite et fin de l'affaire.

Et même en édition poche, c'est Jacques Petit qui dirige l'affaire...

www.amazon.fr/Diaboliques...

M'enfin !

105. Le jeudi 17 juillet 2008 à 13:08 par aliocha

@véronique : Mais justement pas, on ne s'en tape pas comme vous dites, car la question est : est-ce une convention d'édition ou un choix d'auteur ? Et moi je penche pour une convention d'édition. Réponse ce soir de l'Imprimerie nationale elle-même, enfin j'espère. Sinon, vous avez accès au billet de Gascogne vous ? Parce que pour moi, il est bloqué au commentaire 69 je crois de Savon fou ou Savon Fou, je ne sais plus ;)

106. Le jeudi 17 juillet 2008 à 13:24 par Billevesée

Chez moi aussi, tout est bloqué au "Savon fou"; sabotage ??? ;-)

107. Le jeudi 17 juillet 2008 à 14:04 par aliocha

@billevesée : Bah, je crois surtout que Gascogne a dû tenter de ferrailler avec Savon fou et qu'il a glissé.....quelle idée aussi de se battre avec un savon dérangé du ciboulot !

108. Le jeudi 17 juillet 2008 à 14:08 par ramses

Je confirme, les médailles en savon sont devenues incontrôlables :)

109. Le jeudi 17 juillet 2008 à 14:12 par aliocha

@Ramses : Flute ! Et le Maître qui est à l'audience ou presque, ou bientôt, enfin bref qui n'est pas là pour assurer la maintenance. Misèèère !

110. Le jeudi 17 juillet 2008 à 14:28 par ramses

@ Gwynplain 99

"Et oui, dans l'édition, l'usage de la majuscule semble relever de la plus pure fantaisie."

Je confirme également, après un petit tour d'horizon de ma bibliothèque personnelle...

Parfois, le titre est entièrement en majuscules, ou bien entièrement en minuscules. Dans d'autres cas, chaque mot (y compris les adjectifs) comportent une majuscule à la première lettre, parfois ce ne sont que les noms...

Aucune règle typographique ne semble prévaloir, chaque éditeur ayant semble t'il ses habitudes.

Toutefois, dans un fichier informatique (par exemple Word), les titres sont reconnus, quelle que soit la "casse", ce qui ne semble pas le cas du programme de recherche bibliothécaire de Véronique.

Google va plus loin, en reconnaissant les erreurs orthographiques et en proposant de les rectifier.

111. Le jeudi 17 juillet 2008 à 14:30 par Fantômette

@ Des Réaux

- "sombrer dans ce genre de littérature" (#38)
- "n'appelez pas ça littérature" (#47)
- "Le spectacle exposé des goûts simples et des goûts populaires, tenus par des muscadins pourdrés au plomb" (#55)
- "une émission presque aussi ringarde et creuse ..." (#98)

Je lis dans vos propos ce qui m'évoque une hauteur hautaine, qui me navre.

Tout ne se vaut pas, d'accord.

Je pardonne volontiers, mieux que cela, j'ai le plus grand respect, pour ceux qui, parmi mes professeurs, m'ont métaphoriquement pris par le col, et secoué vigoureusement en me promettant "je vais te faire aimer, moi, la belle littérature, la belle musique, l'Histoire, la philosophie".

Ceux qui y sont parvenus, ces despotes - et grâce leur soit rendue - ne l'ont pas fait en méprisant mes autres lectures, ou en me donnant l'impression de devoir m'extraire des abymes où mes goûts immatures m'avaient plongée.

Ils savaient ouvrir des portes sans en refermer d'autres.

Ne sous-estimez pas ceux que vous ne comprenez pas. Il faut savoir concilier les droits de l'intelligence et les exigences du sentiment.

Je trouve partout des raisons d'apprendre, même dans harry potter, figurez-vous, et je respecte tous mes professeurs, même ceux qui ne m'ont jamais parlé du haut d'une chaire.

L'eclectisme n'est ni de la dispersion, ni de la confusion.

C'est du moins ce que je crois.


Dadouche :
Ca ne va pas du tout, tu as oublié les majuscules d'Harry Potter, alors que son auteur a bel et bien décidé d'en faire une personne. (pas pu m'empêcher, la faute aux tongs)

112. Le jeudi 17 juillet 2008 à 14:41 par chantal

@Véronique: Vous avez raison. J'ai aussi constaté que certains éditeurs publient des livres où même moi je constate des fautes, il doit en avoit beaucoup. C'est devenu à tel point que de cette marque / édition, je n'en achète presque plus de livres.

Il existe aussi un phénomène de mode où on écrit un peu à sa fantaisie, pour faire plus beau, et dans le domaine des éditions, accroché l'oeil du client potentiel. Ainsi l'intérêt commercial devient primordial par rapport à l'intérêt grammatical et Co.

Je vois la différence entre second empire (thème secondaire, qui se trame à cette époque ou influencé par ) et second Empire (theme principal, un livre qui parle du).

Merci qu'il y a des personnes comme vous qui vérifient les us et coutumes du francais. Je m'imagine avec horreur à quoi ressemblerait, par exemple, un dictionnaire sans correcteurs.

Bonne journée

113. Le jeudi 17 juillet 2008 à 14:45 par ramses

@ aliocha 108

Il y a quelques jours déjà que "l'audience est dans quelques heures" :)

J'interprête plutôt ça comme "ne pas déranger" (c'est les vacances, après tout).

@ Fantômette 110

"L'eclectisme n'est ni de la dispersion, ni de la confusion."

Personnellement, j'attache peu de cas à ce qu'il faut faire ou ne pas faire et suis assez imperméable aux conseils en tous genres, y compris dans le domaine littéraire (les prix, les classements, me laissent assez indifférent). Par contre, une interview d'un auteur me donne souvent envie de le lire, si sa personnalité me touche. J'ai toujours envie de découvrir ceux que je ne connais pas.

Serait-ce de la dispersion ?

114. Le jeudi 17 juillet 2008 à 14:45 par Véronique

@ aliocha

POUR FINIR.

" est-ce une convention d'édition ou un choix d'auteur ? Et moi je penche pour une convention d'édition. "

Projet de préface des Diaboliques :.

« Paris, 1er mai 1874

Pourquoi les Diaboliques ?
Est-ce pour les femmes qui sont ici ?
Ou pour les femmes de ces histoires ?
Qui sait ?
Les Histoires sont vraies. Rien d’inventé. Tout vu. Tout touché du coude et du doigt. Il y aura certainement des têtes vives, montées par ce titre de Diaboliques, qui ne les trouveront pas aussi diaboliques qu’elles ont l’air de s’en vanter. (…) Mais les Diaboliques ne sont point des diableries , ce sont des diaboliques : des histoires réelles de ce temps civilisé et si divin que, quand on s’avise à les écrire, il semble que ce soit le Diable qui ait dicté… »

Cité par Jacques Petit dans sa notice consacrée aux Diaboliques (édition de La Pléiade).

Quant à votre éventuelle idée Seigneur avec S au lieu de s, par convention d’édition. (Belle du Seigneur).

Pfffttttttttttttttttt !

Quand j'ai écrit " on s'en tape " c'est simplement pour vous dire que dans le cadre de mon travail, ce que m'inspire un titre n'intervient pas. Seul compte le choix de l'auteur.

Pour la note de Gascogne, je l’ai lue.

Je suis d’accord avec les commentaires d’Augustissime et de Fantômette. Et je suis d’accord avec vous : ça m’a un peu l’air d’une note façon légèrement mémé à moustache.

115. Le jeudi 17 juillet 2008 à 15:00 par aliocha

@véronique : Voudriez-vous vous concentrer un peu. Nous sommes d'accord sur le D cap' des Diaboliques, d'ailleurs j'en ai une version de l'Imprimerie nationale avec un D cap'. OK. Mais moi voyez-vous je ne me contente pas d'être exacte, j'aime aussi comprendre d'où vient la règle que j'applique avec soin. Et gwynplain a parfaitement re-cadré le sujet en rappelant qu'il existait des conventions typographiques pour les éditeurs s'agissant des titres des ouvrages. Vous ne croyez pas que c'est intéressant ? Par ailleurs, vérification faite auprès d'un secrétaire de rédaction (c'est l'homme qui dans un journal détient les tables de la loi en matière d'orthographe, de grammaire, de syntaxe, de typo et le reste...), Seigneur s'écrit avec une cap', ce n'est donc pas une fantaisie de Cohen, un caprice d'écrivain mais une règle typographique, ça fait une différence, non ?
@fantômette : Bien dit !


Dadouche :
Je remets ici le lien vers le petit vade-mecum trouvé sur Wikipedia sur l'usage des majuscules, perdu plus haut au milieu d'un de mes longs monologues.
Finalement, le contexte à resituer n'est pas toujours celui qu'on croit...

116. Le jeudi 17 juillet 2008 à 15:02 par ramses

@ Dadouche 103

Vous résumez parfaitement l'idée que la maîtrise des mots ne peut s'acquérir que par la lecture. Il est de ce point de vue très inquiétant, à mon avis, de constater que les jeunes, non seulement ne lisent pratiquement plus, mais s'adonnent à une pratique de déformation systématique de la langue française (SMS). Je crains que celà ne conduise à une profonde "fracture sociale".

117. Le jeudi 17 juillet 2008 à 15:51 par des Réaux

@ Fantômette,

S'agissant de "Hauteur hautaine" faites donc part de vos réserves en la matière au Maître des lieux.

Je me fais aux us et coutumes de celui qui reçoit, c'est la moindre des choses, politesse oblige !

Mais mon propos était avant tout politique et se trouve résumé pour l'essentiel au post #55.

Il y a quelque chose de faux dans cette manière d'appartenir à certains milieux que l'on pourrait qualifier sociologiquement de supérieur (cadres, professions libérales...) - et ou à l'évidence la maîtrise de références classiques ou culturelles établies est absolument requises - et de promouvoir par ailleurs, tout en s'en félicitant, des références bien plus faciles.

En fait, vous refusez d'hériter, ou plus précisément vous refusez de reconnaître qu'il existe une hiérarchie des valeurs alors que par ailleurs vous avez parfaitement intégré cette hiérarchie - et c'est d'ailleurs pour la raison que vous les avez bien intégrées que vous êtes à la place qui est la vôtre.

Vous êtes typique de cette génération 68 - et de ses enfants - qui veut le pouvoir mais refuse d'assumer une part d'autorité et en ce que celle-ci réside dans un certain devoir de transmission et de prescription.

Tout se vaut, c'est le cri de ralliement du libéral libertaire, qui veut le pouvoir mais refuse d'assumer sa part d'héritage et surtout de transmission.

Rien là de très original Fantômette, c'est un comportement relevé 1000 fois dans 1000 thèses de socio !

Avocat la semaine, fan de l'île aux enfants et de Stephen King le week-end !

Amicalement,

Térence.

118. Le jeudi 17 juillet 2008 à 16:23 par Véronique

@ aliocha

" Par ailleurs, vérification faite auprès d'un secrétaire de rédaction (c'est l'homme qui dans un journal détient les tables de la loi en matière d'orthographe, de grammaire, de syntaxe, de typo et le reste...), Seigneur s'écrit avec une cap', ce n'est donc pas une fantaisie de Cohen, un caprice d'écrivain mais une règle typographique, ça fait une différence, non ? "

La différence c’est que Solal, l’amant ++++++++++++++ d’Ariane et la passion à l’extrême, sa beauté, son incandescence mais aussi sa cruauté asphyxiante ne sont simplement pas imaginables avec des minuscules.

@ Dadouche

Je suis d’accord avec vous.

" Et comment espérer aider à acquérir le goût de la lecture… "

C’est le fond de la question . Dans mon travail : chercher toujours l’équilibre, le compromis.

Pour retrouver le propos de votre note: le notaire Louis Fronsac enquêteur dans les romans policiers historiques de Jean d’Aillon ( Editions du Masque – collection Labyrinthes).

ps: je vais utiliser votre note ainsi que les commentaires pour élargir notre fonds de policiers historiques.


119. Le jeudi 17 juillet 2008 à 16:34 par aliocha

@dadouche : Merci Dadouche, j'avais vu votre commentaire après avoir écrit le mien, nous avons donc grâce à vous la solution de ce problème tout à fait passionnant ;)
@des réaux : Vous ne croyez pas que vous fabriquez des problèmes où il n'y en a pas ? Franchement. Que reprochez-vous finalement à cette communauté et à Dadouche, de ne pas avoir fait un billet littéraire évoquant l'impérieuse nécessité pour les juristes de relire cet été : Les Plaideurs (le juge fou), Crime et châtiment (criminologie), Souvenirs de la maison des morts et Ma fuite des prisons de Venise (science pénitentiaire), César Birotteau (droit commercial et notariat), Antigone (droit naturel), toute l'oeuvre de Sade (ou une vie consacrée à la transgression des lois) et puis le Procès bien sûr. Allons, allons, nous les connaissons ces livres, à quoi bon les recommander et puis la plage n'est peut-être pas le meilleur endroit pour écouter Dostoïveski raconter son expérience du bagne. En revanche, des policiers intelligents, qui permettent de découvrir une civilisation, une culture ou une époque, c'est pas idiot, c'est même fort bienvenu, ne vous en déplaise.

120. Le jeudi 17 juillet 2008 à 17:12 par Véronique

@ aliocha

Parce que vous pensez sérieusement que les préoccupations des Barbey d'Aurevilly ou des Albert Cohen sont de suivre scrupuleusement des règles typographiques et de se plier à des conventions tout court ?

" Allons, allons, nous les connaissons ces livres, à quoi bon les recommander ..." (à Terence)

Voilà exactement le genre de propos qui est (très)irritant.

C'est quand nous savons la valeur de quelque chose que nous avons à cœur, précisément, de le transmettre à d'autres comme un trésor.

121. Le jeudi 17 juillet 2008 à 17:30 par aliocha

@véronique : Fichtre, vous appuyez sur tous les mauvais boutons en même temps ce soir. Procédons par ordre :
1) La typographie n'est peut-être pas le souci de Barbey ou de Cohen mais c'est un impératif pour ceux qui les éditent. Je m'étonne que vous vous braquiez contre ces règles, il pourrait vous être très utile de les connaître, Madame la bibilothécaire et correctrice de copies.
2) J'ai horreur, mais alors vraiment horreur de solal, alors inutile de pratiquer l'hyperbole avec ce triste sire, ça ne me touche pas. Les bas-de-casse lui vont comme un gant, bel accord de la forme et du fond.
3) Quant à recommander des livres, c'est ma passion, mais j'essaie de ne pas perdre mon à dire des évidences qui pourraient au passage, être jugées insultantes pour l'intelligence de mes interlocuteurs. Au demeurant, il me semble avoir sous ce billet et ailleurs recommandé énormément de livres déjà. Rien que mon pseudo est une recommandation ;)

122. Le jeudi 17 juillet 2008 à 18:04 par ramses

Eh eh ! Le ton monte entre Véronique et Aliocha ! (ça me rappelle "Gym tonique !)

Mes trois dernières acquisitions pour la plage :

"Oncle Dan" de Jean-Marie Périer (dédié à Daniel Filipacchi)
"Doggy Bag Saison 6" de Philippe Djian
"Petit Prince du Désert" de PPDA

Est-ce trop iconoclaste pour les lettrés de ce blog ?

123. Le jeudi 17 juillet 2008 à 18:30 par gwynplain

@des Réaux : comme vous le dites à aliocha, tout ne se vaut pas en matière de BD. Mais au fait, les auteurs que vous lui citez (Druillet, Bilal, Tardi...), à quelles sources s'abreuvent-ils pour exercer la singularité de leur art, si ce n'est à ce que vous considérez comme de la sous-littérature (si le mot littérature ne vous choque pas en la matière) tel que le polar et la SF ?

@Véronique : vous avez découvert Balzac par un professeur qui avait l'ambition que vous le lisiez, soit, c'est parfait. En contre-exemple, je connais quelqu'un dont le prof avait l'ambition de lui faire découvrir Duras, et l'a obligé à lire Duras : ça l'a dégoûté durablement de la littérature. Il y est revenu par la bande, avec des auteurs (dits) mineurs, et ce n'est qu'après l'âge de trente ans qu'il a découvert le plaisir des classiques.

124. Le jeudi 17 juillet 2008 à 18:38 par Véronique

@ aliocha

Non, Madame la journaliste, mon travail n'est pas la typographie.

La première obligation de mon travail est de tout faire pour que tous accèdent à ce que les autres ont à la maison, et qui leur est tellement familier et habituel qu'ils peuvent se piquer de présenter leurs trésors comme relevant que d'un très commun négligeable.

Pour le respect des majuscules, mon souci est de garantir que ce qui a été écrit et décidé par un auteur ne soit pas dénaturé, au prétexte qu'on peut tout mélanger et au prétexte que rien n'a vraiment d'importance, ni de relief.

Si je tiens à ce que Cour de cassation soit écrite avec C, ce n'est pas pour me conformer à des normes, des règlements et à des conventions, c'est parce cour de cassation avec c ressemble à tout et ne ressemble à rien. A rien du tout.

125. Le jeudi 17 juillet 2008 à 18:51 par parquetier

Ce qui me dépasse, des Réaux, c'est l'agressivité de votre mépris. Pourquoi, et surtout au nom de quelle supériorité d'âme, traiter ainsi ceux qui aiment ce que vous n'aimez pas ?
Personnellement, je suis en train de dévorer un petit truc hilarant de Candace Brushnell sur le sexe et la vie amoureuse des new-yorkais friqués et branchés: "sex and the city" -majuscules où bon vous semble- (il vaut mieux le lire dans la langue si on peut), et ensuite, pour me reposer, je vais me relire la trilogie de Jean-Claude Izzo. Mmmmiam !
Vous n'en voulez pas des Réaux ? (d'où vient d'ailleurs que vous conserviez la particule le patronyme étant utilisé isolément ?) N'en dégoûtez pas les autres.

Merci Fantômette. A propos, avez vous brodé sur votre robe votre pseudo pour la rentrée ? cela m'intéresse.

126. Le jeudi 17 juillet 2008 à 19:02 par parquetier

oups, heu, merci Dadouche, très sincèrement, il y a là quelques petites friandises que je n'ai point encore goûtées. Fantômette c'est pour le billet révolutionnaire. Mais avez vous brodé, Fantômette, etc ?

127. Le jeudi 17 juillet 2008 à 19:31 par des Réaux

@ parquetier 125

Dans le même genre (NY branchouille) vous avez "la belle vie" de McInerney (cela étant, pour moi l'Amérique c'est Fante), c'est un bon roman, et qui doit désormais être en poche vu sa date de sortie.

128. Le jeudi 17 juillet 2008 à 19:55 par Véronique

@ gwynplain

Nous avons tous des exemples comme le vôtre. Mais je pense malgré tout que le professeur de votre ami était dans son rôle d'enseignant.

L'important pour moi, c'est que les ratages , jamais, ne sont définitifs. Votre ami a trouvé un jour le passage. C'est ce qui compte.

129. Le jeudi 17 juillet 2008 à 20:03 par aliocha

@véronique : Extrait du lexique des règles typographiques en usage à l'imprimerie nationale (et déjà cité par Dadouche notamment en 115)
- on mettra une majuscule à l'article initial mais aussi au premier substantif dans les titres d'ouvrages ne formant pas phrase. Exemple : Les Liaisons dangereuses. Donc Barbey d'Aurevilly a eu l'idée géniale de mettre un D majuscule à ses Diaboliques, ce qui correspond très exactement à la règle typographique, c'est fou non ? Mais peut-être est-ce son éditeur qui a pris cette liberté, ce qui expliquerait beaucoup de choses....
- en revanche dans les titres formant phrase, on ne met une majuscule qu'à l'article. Exemple : Le soleil se lève aussi.
Finassons :
- quand le titre contient une comparaison ou une symétrie on met une majuscule à chaque terme en opposition ou en symétrie. Exemple : La Belle et la Bête.
Donc quand vous corrigez les erreurs de quelque écervelé ayant mal placé une majuscule, vous ne respectez pas la volonté de l'auteur mais les règles de typographie applicables à l'édition.

130. Le jeudi 17 juillet 2008 à 21:06 par Fantômette

@ Parquetier

Non, je n'ai rien brodé sur ma robe, car je crains que cela ne soit disciplinairement répréhensible.

Mais si tel avait été le cas, à la rentrée, auriez-vous eu l'occasion de vous en apercevoir ?

131. Le jeudi 17 juillet 2008 à 21:08 par Fantômette

@ Aliocha, Véronique, Dadouche, Gwynplain

ET MOI J'AIME LES MINUSCULES !

132. Le jeudi 17 juillet 2008 à 22:18 par Véronique

@ aliocha

" on mettra une majuscule à l'article initial mais aussi au premier substantif dans les titres d'ouvrages ne formant pas phrase. Exemple : Les Liaisons dangereuses. Donc Barbey d'Aurevilly a eu l'idée géniale de mettre un D majuscule à ses Diaboliques, ce qui correspond très exactement à la règle typographique, c'est fou non ? "

Ah !

Mais alors pourquoi le Barbey là:

www.amazon.fr/histoire-su...

il écrit Une histoire sans nom avec h à histoire au lieu Une Histoire sans nom avec H ? Pourquoi là, il s’en tape de contrarier la règle typographique ?

Dadouche :
Peut-être (mais juste peut-être, hein, je ne voudrais pas m'immiscer indûment dans un domaine qui est manifestement réservé à ceux dont le livre est le métier), parce que selon les conventions typographiques seul le premier mot d'un titre prend en principe une majuscule (A la recherche du temps perdu), ce principe souffrant notamment une exception quand ledit titre commence par un article défini tout en n'étant pas une phrase verbale (exemple de titre phrase verbale : La guerre de Troie n'aura pas lieu), auquel cas le premier substantif prend aussi une majuscule (Les Liaisons dangereuses). La dernière fois que j'ai vérifié, "un" n'était pas un article défini.
Ca sert à quoi que Dadouche elle se décarcasse à mettre des liens ????? M'enfin.


" Mais peut-être est-ce son éditeur qui a pris cette liberté, ce qui expliquerait beaucoup de choses...."

Ah !

Mais alors, quand le Barbey écrit le PROJET de sa préface à ses Diaboliques ( mon post 114), il faut alors comprendre que c'est son éditeur en réalité, qui écrit pour lui, en catimini, derrière son dos son projet de préface !

Pour moi la motivation au D est dans cette phrase: "des histoires réelles de ce temps civilisé et si divin que, quand on s’avise à les écrire, il semble que ce soit le Diable qui ait dicté…" (projet de préface)


Dadouche :
Voilà exactement ce qui m'a longtemps insupportée dans la lecture analytique obsessionnelle qu'on tentait de nous faire pratiquer au lycée (ah ! les joies du commentaire composé...) : on finit par voir des symboles et des intentions partout. Je ne dis pas qu'ils n'y sont pas, mais juste qu'on peut aussi être parfois ouvert à des explications moins éthérées. Les plus grands génies sont parfois, eux aussi, bêtement prosaïques et soumis aux conventions.

133. Le jeudi 17 juillet 2008 à 23:20 par gwynplain

@Fantômette : distinguerais-je une pointe d'agacement de votre part pour notre Débat avec un grand D concernant l'usage de la majuscule ? Mais alors si vous aimez les minuscules, pourquoi nous nommer Aliocha et Gwynplain quand, à l'encontre de toutes les règles typographiques, nous avons fait le choix d'auteur de nous appeler aliocha et gwynplain ? :D

Pour revenir au coeur du billet de Dadouche, j'ai lu aussi un ouvrage de littérature narrativo-séquentielle (de BD quoi) où il est question de juriste. Il s'agit de RG, un polar qui, comme son nom l'indique, raconte l'histoire d'une brigade des renseignements généraux. Scénarisée par un vrai agent des RG, ces albums dégagent le même genre d'ambiance que L627, le film de Bertrand Tavernier. Dans le tome II (tome I : Riyad-sur-Seine, Tome II : Bangkok-Belleville), on découvre le conflit d'intérêt qui peut surgir lorsqu'une histoire d'amour unit un RG à une juge d'instruction alors qu'ils travaillent sur la même affaire (affaire qui les a d'ailleurs fait se rencontrer).

134. Le vendredi 18 juillet 2008 à 01:24 par Le Chevalier Bayard

@ 132 Véronique

S'il y a bien du Satan dans les personnages possédés par leur désir, le Diable n'apparaît pas, pour autant, dans Les Diaboliques.

Barbey souligne, dans sa Préface, que ses nouvelles "ne sont pas des diableries": qu'on y attende pas de surnaturel, Les Diaboliques sont des histoires réelles, dans lesquelles rien n'est vraiment inexplicable.

On a beaucoup discuté de l'authenticité du "satanisme" de Barbey, on lui a reproché d'avoir donné Satan pour prétexte à la peinture de scènes simplement obscènes.

Mais pour Barbey, le monde est marqué par la Chute, et la présence proliférante du Mal figure comme le signe inversé de l'existence du Ciel : "L'enfer, c'est le ciel en creux", écrit-il.

En réalité qui sont les Diaboliques ? "Pourquoi l'auteur a-t-il donné à ces petites tragédies de plain-pied ce nom bien sonore - peut-être trop - de Diaboliques ?" écrit Barbey lui-même dans sa préface, avant d'ajouter : "Est-ce pour les histoires elles-mêmes qui sont ici ? ou pour les femmes de ces histoires"

On peut de fait, lire chacune de ces nouvelles comme des portraits de femmes : "Diaboliques ! il n'y en a pas une seule ici qui ne le soit à quelque degré". (Le procès des Diaboliques. Documents, Revue des Lettres Modernes 1974).

"Les Diablesses" ! ça aurait eu plus de "geule"...!!!

Euh j'oubliai ! ça n'enlève rien à votre analyse !

135. Le vendredi 18 juillet 2008 à 01:27 par Véronique

@ Dadouche

"...auquel cas le premier substantif prend aussi une majuscule (Les Liaisons dangereuses)."

Mais... le mot diabolique est-il un substantif ? En 1874, est-il employé et reconnu substantivement comme, par exemple, pouvait l’être l’adjectif précieux ?

francois.gannaz.free.fr/L...

Dans l'hypothèse où diabolique n'est pas un substantif, rien ne contraint Barbey à inscrire l'orthographe de diabolique dans la convention typographique. Il a la liberté et la maîtrise de la situation. Il peut écrire Les diaboliques comme il peut choisir Les Diaboliques. Non ?

Dans mon hypothèse où diabolique n'est pas un substantif soumis à une convention, ben, le Barbey a, lui seul, la liberté et la décision de la majuscule ou de la minuscule. Il choisit et il décide.

La dernière fois que j'ai vérifié, "un" n'était pas un article défini.

Oui. c'est vrai.

" on finit par voir des symboles et des intentions partout."

"des histoires réelles de ce temps civilisé et si divin que, quand on s’avise à les écrire, il semble que ce soit le Diable qui ait dicté…"

Ce n'est pas de la voyance de ma part. Je me suis seulement contentée de ne reproduire que ce qu'écrit Barbey d'Aurevilly, lui-même pour expliquer le choix de son titre.

Allez, promis, j'arrête et je disparais.




136. Le vendredi 18 juillet 2008 à 10:31 par Véronique

@ Le Chevalier Bayard

" "Les Diablesses" ! ça aurait eu plus de "geule"...!!! "

Je ne pense pas.

Projet de préface

" Mais les Diaboliques ne sont point des diableries , ce sont des diaboliques : des histoires réelles de ce temps civilisé et si divin que, quand on s’avise à les écrire, il semble que ce soit le Diable qui ait dicté..."

Préface définitive

" ...Les Diaboliques ne sont des diableries , ce sont des Diaboliques : des histoires réelles de ce temps de progrès et d'une civilisation si délicieuse et si divine que, quand on s'avise de les écrire, il semble que ce soit le Diable qui ait dicté ! ...Le Diable est comme Dieu. "

137. Le vendredi 18 juillet 2008 à 10:56 par parquetier

à Fantômette
l'occasion oui, mais à l'occasion. Et seulement au moment où vous vous hausseriez sur la pointe des pieds, avec un sourire d'excuse fallacieux mais désarmant, jusqu'à mon bureau judicieusement placé en hauteur, pour y déposer une épaisse liasse de conclusions et pièces. Car je n'y vois pas bien de loin, et au moment où vous plaidez, vous êtes déjà si loin... (bonhomme jaune qui rigole).
s'cuse, Dadouche, je m'éclipse

138. Le vendredi 18 juillet 2008 à 11:14 par Pax Romana

@ parquetier (125)
« Vous n'en voulez pas des Réaux ? (d'où vient d'ailleurs que vous conserviez la particule le patronyme étant utilisé isolément ?) »

Ne croyez pas que je soutienne Des Réaux, mais en ce qui concerne la particule, elle est toujours maintenue lorsqu'elle est contractée avec l'article (et d'ailleurs, elle s'écrit alors avec... une majuscule !). On dit et écrit donc Du Camp, Du Paty de Clam, Des Touches, etc.
Ah là là, ces magistrats qui n'ont plus les usages du monde... ;)

139. Le vendredi 18 juillet 2008 à 11:17 par Fantômette

@ gwynplain

Détrompez-vous. Je suis d'un naturel flegmatique, quoiqu'à tendance contrariant.

Vous auriez pu également noter que mon entier commentaire est en majuscules. En fait.

140. Le vendredi 18 juillet 2008 à 11:27 par aliocha

@véronique : "Errare humanum est, perseverare Diabolicum" (vous noterez la capitale sur Diabolicum, incorrecte d'un point de vue typographique, mais choisie pour vous faire plaisir)

141. Le vendredi 18 juillet 2008 à 11:48 par parquetier

à 138 Pax Romana, vous m'obligez à faire des recherches...

"A. UTILISATION DE LA PARTICULE ONOMASTIQUE DANS LE DISCOURS ORAL ET LE DISCOURS ÉCRIT

1. « De, particule nobiliaire, ne se met pas devant le nom de famille quand il est seul : Alfred de Musset, Musset ».

Sources et commentaires

Cet énoncé bref et concis est la principale règle en ce qui concerne la particule de. Il est tiré du Dictionnaire des particularités de l'usage de Jean Darbelnet. Cet énoncé d'un éminent linguiste, qui fut longtemps professeur à l'université Laval, à Québec, est corroboré par les propos de deux autres linguistes dont les extraits suivent. Voir, en page 58 de l'ouvrage cité plus haut, l'article intitulé de.

2. « La particule de ne s'exprime pas, en général, si le nom est polysyllabique (à moins qu'il ne commence par une voyelle ou un h muet): relire Montalembert».

Sources et commentaires

Cet énoncé est tiré d'un ouvrage intitulé Dictionnaire des difficultés de la langue française dont l'auteur est Adolphe-Victor Thomas, chef correcteur des dictionnaires Larousse. Voir, en page 308 de l'ouvrage cité plus haut, l'article Particule.

3. « Comme particule nobiliaire, de se trouve entre le prénom ou le titre et le nom patronymique, mais s'omet le plus souvent quand ce dernier est seul : Chateaubriand, Retz, La Rochefoucaud, et non : de Retz, etc. ».

Sources et commentaires

Cet énoncé est tiré du Dictionnaire des difficultés du français de Jean-Paul Colin, publié dans la collection Les usuels du Robert. Voir, dans l'ouvrage cité plus haut, l'article intitulé De, particule nobiliaire: le vicomte de Chateaubriand, page 141.

4. Exceptions à la règle énoncée plus haut et particularités

a. « Si le nom est monosyllabique (ou si la seconde syllabe est muette), la particule doit s'exprimer ». Exemple d'un patronyme monosyllabique proposé par Thomas : de Mun; exemple d'un patronyme dissyllabique à seconde syllabe muette proposé par Thomas : de Sèze. Voir, en page 308 de l'ouvrage déjà cité de Thomas, l'article intitulé Particule.



b. En dépit de la règle générale, si la voyelle initiale du patronyme est une voyelle (il y a en français six voyelles que voici: a, e, i, o, u, y), la particule de (ou d’) doit s'exprimer : exemples: d'Auteuil, d'Urfé. Voir, en page 58 de l'ouvrage déjà cité de Jean Darbelnet, l'article intitulé de. "

bé oui, on ne dit pas "en voiture les enfants, on va chez les Des Réaux", mais "en voiture les enfants, on va chez les Réaux",
et on ne dit pas "Des Réaux, demain sur le pré à six heures", on dit "Réaux, voici mes témoins, demain sur le pré à six heures"

et pour faire plaisir aux filles qui se chipotent ci-dessus:

"B. RÈGLES D'EMPLOI DE LA MINUSCULE

1. « La particule nobiliaire de ou d' ne prend pas la majuscule: Henri de Régnier, Charles d'Orléans, Jean de La Fontaine... ».

Sources et commentaires

Ce passage est tiré du Dictionnaire des difficultés du français de Jean-Paul Colin et plus précisément du chapitre terminal intitulé Guide typographique. Voir, en page 616 de l'ouvrage cité plus haut, l'article 4-122. Particule."

ah là là ... comme vous dîtes.

142. Le vendredi 18 juillet 2008 à 11:49 par Le Chevalier Bayard

@ 136 Véronique

"Barbey d'or vieilli" (Victor Hugo) ou le dandysme romanesque absolu !

Pour ma part, si certes Barbey souligne que le Diable comme Dieu se reconnaît "à l'emploi des moyens les plus simples", c'est dans la réalité que l'infernal se lit.

Dans l'animalité de ces femmes tentatrices et égarées, dans la jouissance des crimes impunis : Barbey peint une humanité vouée au péché, des individus brûlant de désir inextinguible qui flirte toujours avec la Mort. Ce qui est particulièrement saisissant dans : "Le Plus Bel Amour de Don Juan" qui est "l' exception littéraire" de Barbey qui a les plus ridicules débuts de la littérature françaises. C'est Balzac sans le vaste génie (Charles Dantzig) !

Barbey dit aussi, dans l'éparpillement de ces histoires aux finitions imparfaites, les incertitudes, les failles, les possibles non réalisés, les questions sans réponse qui marquent toute destinée humaine.

Et là, je vous rejoins bien sûr, pour lui, ces failles ouvrent le monde des ténèbres, elles font voir "le dessous des cartes" d'un monde qui se veut positif et moral : voilà pourquoi ces Diaboliques sont bien "des histoires réelles de ce temps de progrès et d'une civilisation si délicieuse et si divine, que, quand on s'avise de les écrire, il semble toujours que ce soit le Diable qui ait dicté".

143. Le vendredi 18 juillet 2008 à 11:53 par parquetier

euh, oups "contractée avec l'article" ... Mmmm, mais quand même, vous diriez "on va chez les Des Réaux" ? cépabô du tout.

144. Le vendredi 18 juillet 2008 à 12:00 par Terence

@ Pax Romana

Eh oui Pax, parquetier a raison !

145. Le vendredi 18 juillet 2008 à 12:07 par Fantômette

@ parquetier

Bienvenue...

Je trinquerai ce soir aux magnifiques débats qui nous opposerons sans que nous le sachions.

Et, by the way, dans le seul et unique but de m'éviter la fatigante gymnastique que vous décrivez et que dicte le respect du contradictoire, le parquet reçoit mes conclusions avant l'audience.

(Notez cependant que si j'ai réussi cet exploit jusqu'à présent, je ne saurai m'engager pour l'avenir, vous fréquentez ce blog depuis suffisamment longtemps pour vous faire une idée des contraintes qui peuvent être les miennes).

146. Le vendredi 18 juillet 2008 à 12:26 par Véronique

@ aliocha

Merci pour le cadeau.

Et merci à tous pour le plaisir de la conversation et pour les références d'enquêteurs.

Pour ceux qui s'interrogent sur le sens de votre pseudo, je propose comme piste littéraire le roman d'Henri Troyat: Aliocha

ps: pour essayer d'éclaircir des énigmes, je ne suis compétente qu'en littérature. Et en très peu.

Mon cadeau pour vous, une phrase d'Alain Finkielkraut qui présente ainsi un ouvrage qu'il a dirigé:

" Il n'y a pas d'accès au réel direct, pur, nu, dépouillé de toute mise en forme préalable. Il n'y a pas d'expérience sans référence : les mots sont logés dans les choses, une instance tierce se glisse entre nous et les autres, nous et le monde, nous et nous-mêmes. Et puisqu'on n'échappe pas à la médiation, puisque la littérature est décidément toute-puissante, la question est de savoir à quelle bibliothèque on confie son destin. " - " Ce que peut la littérature " ( Folio - Gallimard )

147. Le vendredi 18 juillet 2008 à 13:37 par Terence

@ Véronique

Eh oui Véronique, Finkie a raison !

;-)

148. Le vendredi 18 juillet 2008 à 13:54 par gwynplain

@Fantômette : oui, j'avais noté la subtilité. Je ne cherchais qu'à vous taquiner, mais ce n'est pas mon fort à moi, la subtilité. Du coup, maintenant, je me sens tout minuscule.

Je reviens sur RG (tome II notammen) pour une petite précision. Outre qu'il s'agit d'un très bon polar, l'affaire dont il est question dans ce tome II intéressera plus d'un lecteur de ce blog, voire même le maître de ces lieux : on y plonge au coeur d'un réseau asiatique de contrefaçon vestimentaire, d'ateliers clandestins et d'exploitation de la misère des immigrés. Un arrière-goût amer s'en dégage, arrière-goût d'un vécu raconté avec maestria. On y voit le travail de Sisyphe que constitue la lutte contre ces ateliers clandestins. Coll. Bayou, chez Gallimard.

149. Le vendredi 18 juillet 2008 à 17:20 par aliocha

@véronique : Loupé ! Je vous aide, à la manière de Question pour un champion : je suis un personnage de la littérature russe du 19ème siècle. On dit que j'ai deux frères mais en réalité je crois que j'en ai trois. L'un d'entre eux est surnommé le puant. Le plus célèbre d'entre nous est matérialiste et profondément athée. Notre famille a été marquée par le plus terrible des crimes. Je suis, je suis........?

150. Le vendredi 18 juillet 2008 à 17:30 par mcc

@149: coucou Alexeï :-)

151. Le vendredi 18 juillet 2008 à 18:08 par Dmitri

Aliocha, mon frère !

152. Le vendredi 18 juillet 2008 à 18:39 par Le Chevalier Bayard

@ 146 Véronique

La piste littéraire peut aussi se revendiquer de Dostoïevski : Alexei Fiodorovitch Karamazov ça vous dit quelque chose ?

153. Le vendredi 18 juillet 2008 à 19:32 par alphonse

c'est ancien, mais les enquêtes de Monsieur Allou , juge d'instruction, de Noel Vindry...
Alphonse va lentement...



154. Le vendredi 18 juillet 2008 à 20:35 par Véronique

@ aliocha

Confier son destin virtuel aux Kamarasov...

...Evidemment, là, ça classe tout de suite !

@ Le Chevalier Bayard

Allez, une petite énigme littéraire:

Mon mari connut le désarroi le jour où il fut le nouveau de son école. Mes amants furent des minuscules. Mon mari sut malgré eux rester grand. Il n'aimait que ses campagnes. J'étais folle des lumières de la grande ville. Ma gloire fut le deuil éclatant de mon bonheur. Je suis, je suis..…..?

155. Le vendredi 18 juillet 2008 à 21:11 par Fantômette

dépressive ?

156. Le vendredi 18 juillet 2008 à 21:21 par Le Chevalier Bayard

@ Véronique

Je vous ai démasqué : la vison négative du destin de Madame de Stael se trouve dans "Corinne" elle dit aussi : "En cherchant la gloire, j'ai toujours espéré qu'elle me ferait aimer"

Phrase que l'on peut rapprocher de celle de Madame de Genlis : "La gloire, pour nous c'est le bonheur".

La gloire, Corinne la paie au prix du bonheur !

Cadeau :

"Il dépend de celui qui passe
Que je sois tombe ou trésor
Que je parle ou me taise
Cela ne tient qu'à toi
Ami (e), n'entre pas sans désir"

Je suis, je suis...

157. Le vendredi 18 juillet 2008 à 21:37 par Véronique

Non, Fantômette, il ne s'agit pas de Dépressive.

Quoique...

Pour les mélancolies et mal de vivre, mon héroïne suicidée n'était pas dans les plus mauvaises.

158. Le vendredi 18 juillet 2008 à 21:58 par Véronique

@ Le Chevalier Bayard

Oui, pour décrire mon héroïne j'ai très évidemment et honteusement emprunté à Mme de Staël.

Mais c'est un contemporain de Barbey d'Aurevilly qui apportera à mon personnage une gloire éclatante , dont le noir destin lui a été inspiré par un fait divers anodin .

159. Le vendredi 18 juillet 2008 à 22:15 par Terence

@ Chevalier Bayard

C'est donc vous la personne qui a réussi à finir Corinne ou l'Italie, drôle de livre, au style admirable mais ou l'on croule sous le marbre au-delà de la 200 ème page.

Je préfère l'unique roman du Monsieur de Madame, qui est...

160. Le vendredi 18 juillet 2008 à 22:27 par Dadouche


Bien, je sens qu'entre cette cruche d'Emma et le fronton du Palais de Chaillot, ça va tourner au supplément d'été spécial jeux de plage de Lire. On va donc s'arrêter là pour l'instant.

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