Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Prix Busiris pour Rachida Dati

On va encore m'accuser de m'acharner, mais face à un tel talent, je suis impuissant. C'est le troisième trophée que notre Élégantissime Justicière remporte haut la main, par acclamations du jury extatique : une récidive de récidive, c'est bien le moins qu'elle pouvait faire. Rachida Dati, cachant avec difficulté sa fierté pour cette troisième consécration - Photo ministère de la justice

Voici les propos récompensés. Ils ont été tenus, le contexte compte, le 3 décembre dernier lors du discours de réception du rapport Varinard, dont Dadouche et Justice (un et deux) vous ont abondamment entretenu.

Les voici :

Dans l’ordonnance de 1945 [ordonnance du 2 février 1945 relative à l'enfance délinquante] le mot « victime » n’apparaît à aucun moment, pas plus d’ailleurs qu’il n’apparaissait auparavant dans la loi de 1912 [loi du 22 juillet 1912 sur les tribunaux pour enfants et adolescents et sur la liberté surveillée].

Détaillons, voulez-vous ?

L'ordonnance de 1945 ne contiendrait pas le mot « victime ». Affirmation juridiquement aberrante car contraire au texte qu'elle cite : il y figure à sept occurrences (voyez vous-même : articles 5, 7-2, 8-1, 12-1 par deux fois, 14 et 15-1), sa première apparition remontant à la loi du 4 janvier 1993 (c'est l'article 12-1, qui prévoit la possibilité de prononcer une mesure d'aide ou de réparation à l'égard de la victime, seulement si celle-ci est d'accord).

J'ajoute que la victime est implicitement citée à l'article 6, depuis la loi du 24 mai 1951, qui parle de « l'action civile », qui est l'action de la victime demandant réparation devant le tribunal pour enfants (avant 1951, la victime devait saisir la juridiction civile de droit commun, tribunal d'instance ou tribunal de grande instance selon le montant demandé), ce qui caractérise une première fois la mauvaise foi.

Celle-ci est une deuxième fois caractérisée par le fait que cette affirmation n'est exacte que si l'on prend les mots “ ordonnance de 1945 ” au sens de “ telle qu'elle fut promulguée en février 1945, abstraction faite de l'évolution législative des 57 dernières années ”, ce qui ne ressort nullement du discours et est même contradictoire avec le fait de recevoir un rapport visant à une réforme de l'ordonnance telle qu'elle est actuellement en vigueur.

Enfin, l'objet de cette affirmation étant de laisser entendre qu'une fois de plus, le garde des sceaux vole au secours des victimes laissées à l'abandon par tous ceux qui l'ont précédée, cela caractérise l'opportunité politique prenant le pas sur le respect du droit, qui est ici déshonoré sans rémission.

L'Académie présente donc ses compliments au Garde des Sceaux, qui aura sans nul doute réussi à marquer de sa griffe son passage par la Chancellerie.

Commentaires

1. Le lundi 8 décembre 2008 à 15:49 par villiv

"face à un tel talent"

pouah, j'adoooore ;-)

2. Le lundi 8 décembre 2008 à 15:52 par Juk Earthwalker

Je ne sais plus si je dois en rire ou en pleurer.

Tiens, serais-je le prem's sur ce post ?

3. Le lundi 8 décembre 2008 à 15:52 par Kerri

Trois prix busiris gagnés, ça se fête!

Si Mme Dati organise une cérémonie à la Chancellerie pour les recevoir officiellement de votre main, vous demanderez à ce que vos commentateurs préférés puissent venir?

4. Le lundi 8 décembre 2008 à 15:56 par David M.

J'appelle ça soigner sa sortie...

5. Le lundi 8 décembre 2008 à 15:56 par Axonn

Je conteste le prix, maître. D'abord parce que je trouve exagèré de qualifier d'abération judiciaire une erreur de lecture de texte détectable par un non-juriste.

Ensuite parce que la contradiction est située hors des propos. Enfin, la contradiction évoquée est entre le fait de proposer une réforme de l'ordonnance et celui de faire un commentaire sur l'ordonnance originelle. La contradiction est entre deux interprétations possibles des propos de Dati. Et d'ailleurs une des interprétations retire l'erreur.

Chercheriez-vous à infliger à Ms Dati une peine plancher pour double récidive ?

6. Le lundi 8 décembre 2008 à 15:57 par Anonymous

L'Académie a t-elle quelque chose de prévu pour les cas de récidive (un peu comme les peines plancher en somme). Par exemple une nomination à vie ou son buste dans toutes les facs de droit de France?

7. Le lundi 8 décembre 2008 à 16:07 par Sad Panda

Et techniquement, ça existe un grand chelem du prix Busiris?

8. Le lundi 8 décembre 2008 à 16:08 par boratkehul

s'attaquer à une faible femme, enceinte qui plus est, c'est petit, c maln, ça fait son mesquin

Trêve de plaisanterie, qui sème le vent, récolte la tempête...

Je vais rebondir sur un commentateur précédent, ça devait être villiv mais j'ai un gros doute... elle le garde le prix busiris puisqu'elle l'a "gagné" 3 fois ?

surtout, il ressemble à quoi le prix busiris ? j'imagine une sorte de papyrus (rien à voire avec un grand-père qui habite en sibérie...)

9. Le lundi 8 décembre 2008 à 16:54 par Mia

Bravo ... Bravo !!! Elle va décidément nous manquer ...

10. Le lundi 8 décembre 2008 à 16:55 par Alfredo Allegra

C'est pas vraiment mérité car littéralement, comme vous l'indiquez vous-même, l'ordonnance de 1945 ne comportait pas le mot victime et il faudra attendre 1993 pour qu'il apparaisse. L'ordonnance en question ne comporte par ailleurs pas d'article 7-2... !

11. Le lundi 8 décembre 2008 à 17:03 par Alfredo Allegra

J'enlève ce que je viens de dire sur l'article 7-2. J'avais regardé dans un code de 2007 et c'est une loi de mars 2007 qui ajoute un article 7-2.

12. Le lundi 8 décembre 2008 à 17:15 par Barbemolle

Un peu de "bon sens', confrère : pourquoi voudriez-vous que le garde des sceaux lise un texte qu'il envisage de réformer ? J'ajoute qu'elle ne mérite pas cette nouvelle distinction Fréderic LEFEVRE lui a fait l'extérieur et l'a coiffée au poteau de belle manière. Du goudron et des plumes!!!!!!!

13. Le lundi 8 décembre 2008 à 17:23 par Humaniste

Bravo, on sens qu'elle est ministre dans le gouvernement d'un président qui pense que le TGV pour Strabourg (inauguré il y a un ans par son premier ministre) n'existe pas.

Si elle nous quitte durant le remaniement de janvier (Que mille ordonnance de 45 pavent son chemin), se sera peut-être sont dernier.

Sinon le prix en lui même serait habilement matérialisé par une loupe de lecture géante montée sur socle. Ça dissuaderait d'y revenir.

14. Le lundi 8 décembre 2008 à 17:26 par Mandet

C'est ce qui s'appelle un hat-trick !

Chapeau l'artiste !-)

15. Le lundi 8 décembre 2008 à 17:31 par Lindir

@Sad Panda (#7)

Et techniquement, ça existe un grand chelem du prix Busiris?

Dans l'aviation, il faut 5 victoires homologuées pour devenir un As.

16. Le lundi 8 décembre 2008 à 17:41 par didier Schneider

"On va encore m'accuser de m'acharner"

Un peu : il suffit de lire le commentaire de la photo de notre jolie ministre. :)

17. Le lundi 8 décembre 2008 à 17:45 par Spurinna

@ Humaniste, 13.

Le seconde phase du TGV est/européen n'a pas été faite. Elle aurait bien sûr coûtée moins chère si elle avait été faite dans la foulée de la première. Mais comme tel n'a pas été le cas, oui elle reste à faire. D'où l'éventuelle confusion. Mais ne vous inquiétez pas, le gouvernement met assez peu d'argent (comparativement) dans ce TGV. Les collectivités locales ont la joie de cotiser au pot et de constater que les prix y sont plus élevés que dans les autres TGV ...

18. Le lundi 8 décembre 2008 à 17:46 par Anatole Turnaround

En parlant d'aviation, il semblerait que notre prochaine garde des sceaux soit mariée à Royal Air Maroc. Et violoncelliste ... Je sens que si elle interprète bien Borodine, ce blog va perdre un de ses principaux sujets de contestation ...

19. Le lundi 8 décembre 2008 à 17:48 par Charles

Je disconviens, respectueusement. Partiellement comme #5, je note :

-l'aberration juridique, caractérisée,

-mue par l'opportunité politique, comme vous le montrez.

Mais où l'affirmation est-elle contradictoire, en elle-même ? Elle se contente de contredire la lettre de la loi, mais ceci constitue le premier point. Sauf à considérer toute aberration juridique comme "contradictoire", je ne vois pas où est l'élément matériel de la contradiction.

Respectueusement,

Eolas:
L'affirmation juridique aberrante doit être "si possible" contradictoire. C'est un indice faisant présumer le Busiris, mais pas un élément constitutif. Le premier prix Busiris, la référence, celui de François Fillon, avait cette merveilleuse contradiction.

20. Le lundi 8 décembre 2008 à 17:48 par Matthieu

Au bout de combien de prix Busiris gagne-t-on une boite de chocolat ?

21. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:16 par bambino

"Je vous rappelle les critères du Prix Busiris : une affirmation juridiquement aberrante, si possible contradictoire, teintée de mauvaise foi et mue par l'opportunité politique plus que par le respect du droit." extrait du billet dans lequel vous decernez le burisis à alberto gonzales.

Ici, on a bien l'aberration juridique, mais la mauvaise foi se confond avec l'opportunité politique. Comment ça, comme souvent ?

22. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:17 par Nemo

A Anatole Turnaround: A mon sens, j'ai bien peur que quelle que soit la qualité du nouveau Garde des Sceaux, le gouvernement dans lequel celui-ci doit exercer ne lui laissera guère l'occasion de briller. Bien au contraire, la perspective d'un échec est assuré. En effet, en guise de ministres, nous nous retrouvons désormais avec des conseillers petits lieutenants dont la seule motivation semble être la gloriole tirée à occuper (à défaut d'exercer) les hautes fonctions d'Etat...ils deviennent responsables des décisions prises par le Président lui-même (et non plus par le Premier Ministre lui-même, responsable devant le Parlement) que l'on sait champion du populisme et des décisions prises au gré des faits divers. Être ministre sous Sarkozy ressemble plus à un exercice de mauvaise foi: essayer de rationnaliser une décision prise sur le coup de l'émotion.

23. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:21 par Dati's faux lover

Pour plaire en ces lieux je pourrais dire qu'on ne voit pas la griffe du vêtement assez banal qu'elle porte sur cette photo. Des choses de ce genre, quoi.

Mais ce comique de répétition, qu'il vienne d'auxiliaires de justice ou de magistrats finit par lasser, et même choquer. sans qu'on soit pour autant en accord avec cette dame, ni avec sa politique.

Il y a une ambiance de curée peu élégante autour d'une fin qu'on sent prochaine (les veneurs disent trivialement: "ça sent la viande" quand l'ardeur des chiens redouble à proportion de l'épuisement de l'animal chassé), faveur du Leader perdue, alors que pour l'essentiel les critiques devraient valoir tout autant contre celui qui en est le véritable initiateur, mais auquel on n'ose s'en prendre.

Très certainement le fait qu'elle soit femme, beurette, d'une origine sociale d'une modestie inusitée dans ces fonctions, tout cela ne joue bien évidemment aucun rôle>. Du reste les profanateurs d'un cimetière musulman ne s'y sont pas trompé, ils s'en sont aussi pris à elle.

On peut rire de bien des choses, mais pas avec n'importe qui. Là cette compagnie, ce jour, montre sur quels ressorts on arrive aussi à jouer chez certains individus ignobles.

Enfin, qu'un ministre - ou plus - fasse des bourdes, ce n'est pas une nouveauté, hélas. Reste que je doute qu'ils 'agisse d'une bourde:

- ce peut être qu'elle veut dire que dans l'esprit (la lettre, ce peut être autre chose) la victime était malgré tout assez oubliée. Interprétation optimiste, je le sais.

- ce peut être tout simplement de la politique as usual, qui suppose la caricature, et dans ce gouvernement elle est assez volontiers un mode de communication. Il n'est pas nouveau qu'un politicien peigne en noir la situation qu'il veut changer, et en rose la situation nouvelle qu'on lui devra.

Eolas:
Ha, je vous attendais, monsieur le valet. Je me demandais combien de temps mettrait à apparaître miraculeusement un primo-commentateur volant au secours de Mme Dati, sans dire un mot sur le contenu du billet (et pour cause) mais se plaçant uniquement sur le registre ad hominem, sur le ton du "si vous ne l'aimez pas, c'est uniquement parce que c'est une femme et une arabe". Je suppose que ça va devenir désormais assez systématique, M. Raffarin ayant joué les Veneurs ce week end.
Donc, pour mettre les choses au clair : sur ce blog, on a critiqué le garde des sceaux alors même que sa popularité était au zénith ; on l'a critiqué, on la critique et on la critiquera encore si le besoin s'en fait sentir pour ses actes, non pour ce qu'elle est, et relever tant son sexe que ses origines est insultant pour elle et je relève que c'est vous qui la rabaissez ainsi en prétendant voler à son secours.

Enfin, vous parlez de ses origines modestes, qui devraient interdire semble-t-il de la critiquer par une sorte de sidération respectueuse quoique peu républicaine. Sans rien vouloir ôter à son mérite, faire sa scolarité dans une école privée catholique n'est pas ma définition de l'origine modeste par excellence, et sa réussite tant vantée doit plus à son assiduité aux réceptions mondaines qu'aux cours : elle a raté médecine, a en tout et pour tout une maîtrise de sciences éco, n'a pas eu son fameux MBA pour avoir manqué les cours, est entrée chez Elf Aquitaine grâce à Albin chalandon rencontré à une réception à l'ambassade d'Algérie, chez Matra après une rencontre avec Lagardère, à la BERD après une rencontre avec Jacques Attali, avant d'intégrer (sur titres) l'ENM poussée par Simone Veil.
Cela révèle sans nul doute des qualités très recherchées en politiques, mais pas celles qui symbolisent la réussite républicaine par le mérite, qui suppose de réussir des examens et concours difficiles passés sur un pied d'égalité avec d'autres candidats.

Merci donc de nous épargner ce bien vilain et chattemite couplet.

Ici, nous continuerons à critiquer le garde des sceaux, quel qu'il soit, pour les sottises qu'il dit et surtout qu'il fait, sans distinction de sexe, d'origine, de race ou de religion. Et les fâcheux qui viendront feindre de humer un relent déplaisant dans l'atmosphère de ces lieux seront galamment reconduits vers la sortie à grands coups de bottes dans le train.

Serviteur, monsieur.

24. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:26 par ramses

Vous connaissez la dernière raffarinade ?

''Il faut arrêter la chasse à Rachida!", a pour sa part martelé Jean-Pierre Raffarin au micro d'Europe-1. "C'est une fille exceptionnelle, c'est une femme de responsabilités. On lui a confié des réformes très importantes, on l'a envoyée au feu pour mener ces réformes. Alors, naturellement, elle porte aujourd'hui les conséquences de son combat", a-t-il souligné, jugeant "très injuste que l'on attaque l'ensemble de ses prises de position".

L'ex-Premier ministre a également regretté que son successeur à Matignon ne se montre pas plus solidaire avec ses ministres. A ses yeux, "le chef d'une équipe doit se trouver aux côtés de ceux qui sont exposés au front".

"Quand j'étais Premier ministre, moi je faisais toujours attention à être à côté de celui qui, à un moment ou à un autre, faisait l'objet des attaques les plus virulentes", a-t-il ajouté dans une critique implicite de l'action de François Fillon.

Pour Jean-Pierre Raffarin, "nous sommes tous concernés par la réussite de Rachida Dati", présentée comme le symbole de la diversité au sein du gouvernement.''

La parole est d'argent, mais le silence est Dior.

25. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:30 par Mazarinet

Si les jours du mandat de Mme Dati sont comptés, que pouvons-nous attendre de la politique de sa/son remplaçant ?

Bien respectueusement.

26. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:34 par Cinsault

La mauvaise foi n'est pas caractérisée : cela peut être tout simplement l'incompétence et la négligence à laquelle elle nous a habitués. Elle a pu lire par exemple cette information sur un forum de l'UMP et donc la tenir pour vraie, sans prendre la peine de vérifier. De plus, elle a déjà fait une déclaration similaire au mois de juin dernier sans obtenir de prix Busiris : elle pouvait donc parfaitement croire à ce qu'elle raconte. Sinon , c'est combien de carats le prix Busiris?

27. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:39 par Ferragas

D'accord avec vous, mais la ministre joue l'ambiguïté en feignant d'ignorer les réformes successives de l'ordonnance de 1945. Elle attaque de nouveau cette dernière pour justifier sa dureté réactionnaire. Elle est résolue enfin de présenter comme laxiste une justice des mineurs qu'elle veut plus répressive.

28. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:42 par Kemmei

Petit sprint final, pour terminer au meilleur de son talent. ^^

29. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:42 par indi

Clap Clap Clap pour le prix Busiris.

Ceci étant je m'étonne d'une telle bourde dans un discours. Malgré les nombreuses démissions de ses collaborateurs (20) il doit bien en rester un ou deux qui écrivent ou relisent les discours non.

30. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:49 par Philonous

Elle se base sur la méconnaissance du droit de son auditoire, sinon elle ne tiendrait pas de tels propos en public, ce serait se tirer une balle dans le pied...

31. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:51 par Mathaf Hacker

A-t-on pensé à murer la porte de son bureau, pendant qu'elle sera à la maternité ?

32. Le lundi 8 décembre 2008 à 18:57 par Etzel

euh... si elle arrête la politique, elle redevient magistrat ?

33. Le lundi 8 décembre 2008 à 19:04 par Chasse au Dati

Maitre Eolas cachant une batte de baseball derrière son dos se trouve a coté d'un troll assommé, portant une longue bosse sur le sommet du cuir chevelu. Un texte “Commentaire modéré par troll détector™” surplombe l'image.

34. Le lundi 8 décembre 2008 à 19:08 par Légisphère

@ 23, désolé, le moins que l'on puisse attendre d'un ministre de la justice, sans distinction de sexe, de race ou de religion, c'est, en matière de droit et parlant d'un texte dont il ou elle se propose de piloter la réforme, de

- savoir de quoi il ou elle parle - ne pas mentir

Force est de constater qu'en l'occurence, soit madame Dati ne sait pas de quoi elle parle, soit elle ment. Compte tenu de sa formation de magistrat, et d'une certaine tendance à la démagogie, je pencherais plutôt pour la seconde hypothèse.

Elle s'appellerait Françoise de Panafieu, apparentée je crois aux Wendell, n'y changerait pas grand chose. :)

35. Le lundi 8 décembre 2008 à 19:08 par vavavoom

@32

je pense qu'elle n'à jamais cesser de l'être , elle doit être en disponibilité ou un truc du genre prévu pour les fonctionnaires. ceci dit revenir en poste apres, c'est un coup à ne jamais trouver d'eau à la machine à café

36. Le lundi 8 décembre 2008 à 19:16 par villiv

Dans le règlement, il faudrait interdire le cumul des prix, non pas que cela soit impossible de reproduire plusieurs de tels exploits,

mais juste pour que cela n'incite pas à commettre de telles prestations

bah oui, je soupçonne qu'il y ait des amateurs de ce genre de prix ;-)

Je me pose la question car, dire que le mot "victime" n'apparait à aucun moment, c'est tellement énorme que c'est forcément "fait exprès" ?!

voila ;-)

37. Le lundi 8 décembre 2008 à 19:18 par Citoyen mitoyen

Et de trois... c'est pas ce qu'on appelle une "triple buse" ?

38. Le lundi 8 décembre 2008 à 19:28 par Dati's faux lover

J'ai dit: faux lover, car je déteste en elle tout ce que vous relevez à assez juste titre.

Mais si vous faites de beaux effets de manche, cela ne répond pas sur le fond, et vous détournez la question. Pourquoi, alors qu'il y a eu tant de Gardes des Sceaux forts critiquables, n'a-t-on jamais vu de révolte comparable contre eux? Avec elle, pour toutes les raisons indiquées, on joue sur le velours, même non griffé.

Eolas:
Bon, alors, mettons les choses au point : si vous m'accusez encore une fois de faire un effet de manche, je vous fais un effet de Troll Detector et nous en resterons là. Je ne tape pas au clavier en robe, et m'accuser d'un tel ridicule m'irrite. À bon entendeur. Surtout si c'est pour lire ensuite les sottises que vous dites. Pourquoi n'y a-t-il jamais eu de révolte comparable ? Dont vous vous souvenez, voulez-vous dire ? Demandez à Jacques Toubon de vous parler de ses années de garde des sceaux, à la belle époque des hélicoptères dans l'Himalaya.

Le piston me révulse, mais :

- il est un fléau général de notre société bloquée, qu'elle en ait recherché le bénéfice c'est simplement fait, dans son cas, de façon plus voyante car elle partait d'un milieu où la méritocratie républicaine ne garantit pas grand chose pour faire une ascension sociale. Le piston vous choque-t-il moins quand il se fait dans un club par échanges feutrés?

Eolas:
Non, mais tous les pistonnés que j'ai pu rencontrer, et ils sont hélas nombreux, avaient la pudeur de ne pas me parler de leurs origines modestes pour mettre leur réussite en valeur.

- que S Veil l'ait effectivement poussée montre qu'elle a pu en pousser d 'autres, dont on parle moins cependant. Dans ce cas, je pense qu'elle a pu être séduite par des qualités personnelles chez Dati plus que par un renvoi d'ascenseur au bénéfice de relations.

- alors oui, ses qualités. En a-t-elle comme juriste? Sans doute assez peu. Je le concède volontiers. Mais si un ministre était un pro du secteur dont il a la charge, ça se saurait, même si elle a, elle, moins d'excuses, du fait de son cursus. Que des magistrats puissent se planter, toutefois, les arrêts de cassation le montrent jusque chez des conseillers de Cour d'appel plus 'titrés' qu'elle. Mais son ascension s'est faite, précisément, sur le type de qualités que réclame notre vie politique, malheureusement.

Eolas:
Je relève juste que celle que vous admettez avoir assez peu de qualités comme juriste a été nommée magistrat sans avoir passé le concours et a exercé des fonctions au parquet. De fait, je me sens plus à l'abri maintenant qu'elle est à la Chancellerie.

Je ne crois pas que J Chirac ou N Sarkozy soient les premiers des Français comme intellectuels, humanistes etc, en revanche comme tueurs (raison pour laquelle l'affaire Clearstream...), et machines à se faire élire, il n'y a guère mieux. Vous citiez Raffarin? Dati n'est jamais allé dans l'absurde jusqu'au niveau de génie des "raffarinades", désolé. Il est vrai que là c'était de la poésie, presque, cherchez sur le net, la liste en est tenue. Et lui était quand même le premier des ministres.

Eolas:
Il y a donc pire que Dati, telle est votre défense ?

N'ayant pas vocation à me faire insulter, le valet de Dati rentre à l'office. En vous demandant toutefois de quand datent bien des mentions de la victime (thème sarkozyste s'il en est, non?) dans le texte actuel: ne serait-ce pas l'oeuvre de la majorité actuelle, en 2007 et avant?

Eolas:
Puisque vous nous quittez (pardonnez moi de ne pas vous retenir), ouvrez un livre d'histoire et voyez qui était premier ministre le 3 janvier 1993.

39. Le lundi 8 décembre 2008 à 19:45 par Lagos

Tirer sur une ambulance, est-ce bien raisonnable ? Et il y a plein d'autres sujets dans l'actualité qui mériteraient votre talent de commentateur et de polémiste.

Quand à votre critique du parcours de Mme Dati dans votre note du @23, je la trouve bien excessive. Manifestement elle n'est pas née avec une cuillère en argent dans la bouche. Que sa réussite ne soit pas due à son excellence scolaire où est le problème ? Toutes les places doivent être exclusivement réservées aux premiers de la classe ? Le problème c'est qu'elle a atteint son seuil d'incompétence. Ce qui peut aussi arriver aux majors de nos plus Grandes Écoles.

Eolas:
« Que sa réussite ne soit pas due à son excellence scolaire où est le problème ? »

Le problème est là.

40. Le lundi 8 décembre 2008 à 19:52 par tinotino

Bonsoir,

Je me permets d'intervenir ici pour la première fois. Je ne suis ni avocat, ni magistrat mais mon travail est lié au monde judiciaire. Pour moi, la réaction de Mme DATI n'est que la suite logique de cette grande tendance actuelle qui est de faire du victimisme exacerbé, de la sensationnalisation de faits divers pour mieux faire réagir le sentimentalisme de l'opinion publique. Je ne dénigre pas les victimes, loin de là. Elles doivent être prise en considération mais je ne pense pas qu'en faire trop, et décider de textes de lois plus qu'importants en réaction quasi-immédiate aux faits divers qui marquent le plus, soit bénéfique sur le long terme. M'enfin, peut-être n'ai-je pas tout mon bon sens ???

41. Le lundi 8 décembre 2008 à 19:57 par Véronique

" Dans l’ordonnance de 1945 le mot « victime » n’apparaît à aucun moment, pas plus d’ailleurs qu’il n’apparaissait auparavant dans la loi de 1912 " (Rachida Dati)

" ...sa première apparition (le mot victime) remontant à la loi du 4 janvier 1993 (c'est l'article 12-1, qui prévoit la possibilité de prononcer une mesure d'aide ou de réparation à l'égard de la victime, seulement si celle-ci est d'accord). " (le billet)

" En France, la victimologie actuelle est héritée de la victimologie humaniste, dont les grands noms sont : Hans von Hentig (1948), Ezzat Faltah (1971), Micheline Baril (1984), qui a réalisé une thèse intitulée « l’envers du crime » (Montréal), et qui fonda la 1re association de victimes du Canada. Gérard Lopez, fondateur du premier diplôme universitaire français de victimologie en 1993 (université Paris 5) a publié l'ouvrage de référence, actuellement épuisé (Lopez G. Victimologie. Paris, Dalloz, 1997). Robert Cario, professeur de sciences criminelles, a créé un DESS de victimologie à la faculté de droit de Pau et publié un ouvrage de référence constamment mis à jour (Cario R. Victimologie. De l'effraction du lien intersubjectif à la restauration. Paris, L'Harmattan, 2006). Enfin, Jo-Anne Wemmers, professeure à l'École de criminologie de Montréal, a publié un ouvrage de référence (Wemmers JA. Introduction à la victimologie. Montréal, PUM, 2003). (Wikipédia)

Pouvons-nous considérer que la phrase de Rachida Dati exprime en fait une sorte d'évidence, genre vérité de la Palisse au regard de l'évolution de la criminologie, avec l'apparition somme toute récente de la notion de victimologie.

En faisant apparaître le mot victime en 1993, l'ordonnance de 1945 intégrait-elle cette nouvelle branche de la criminologie ?

Eolas:
Pas du tout. La victimologie est une branche de la science juridique, mais assez transversale disciplinairement (la psychologie joue aussi son rôle, comme en criminologie). L'apparition du mot victime dans l'ordonnance n'a rien à voir avec une reconnaissance de cette science. C'est un glissement sémantique.

42. Le lundi 8 décembre 2008 à 20:06 par Charles - toutes mes excuses

En effet. Beau troisième Busiris alors, je m'incline.

[je découvre, par ce prix, avec quel aplomb les politiques peuvent mentir, devant un public averti. À la télé, où 99% des spectateurs n'y verront que du feu, c'est du mépris pour le citoyen, mais c'est hélas de bonne guerre (médiatico)politique. Cependant, je croyais naîvement qu'un auditoire au fait du domaine en question inciterait à l'exactitude. Que nenni. Je le saurai. Merci.]

43. Le lundi 8 décembre 2008 à 20:13 par Herbie

Difficile de dire depuis quand le mot victime a été introduit dans l'ordonnance, les textes d'origine sont indisponibles sur légifrance lorsqu'ils ont été publiés avant 1947, mais comme le dit le maître, il apparaît au moins depuis une modification de 1993.

Ceci dit, pire que l'aberration juridique, qui m'indiffère un peu, c'est la volonté (oserai-je parler d'obsession) de chercher le mot "victime" dans la lettre de la loi qui me laisse légèrement dubitatif.

D'une part, je ne vois pas en quoi c'est un argument : 1382 pose un principe de responsabilité délictuelle sans qu'on ne voit jamais l'expression apparaître, et que je sache, ça ne lui enlève rien. D'autre part, à la lecture de certains textes produits par ce gouvernement, je pense qu'on a tort de critiquer la qualité de rédaction d'autrefois.

Enfin, à la lecture du discours, la contradiction qui me fait peur ressort plus du risque de confusion entre l'automaticité de la réponse pénale et l'aggravation des peines. J'imagine que ça pourra faire l'objet d'une éventuelle quatrième récompense lorsque les pénalistes auront un nouveau code à bouquiner à leur chevet.

44. Le lundi 8 décembre 2008 à 20:24 par Lagos

Vous me faites rire. Je ne suis pas d'accord avec vous bien sûr et je trouve satisfaisant qu'il y ait de la place pour d'anciens cancres. Encore faut-il qu'ils soient à la hauteur des postes qu'ils occupent, le problème est là.

45. Le lundi 8 décembre 2008 à 20:52 par Cooljury

Pistonnée ou pas, la personne doit, en plus d'être compétente, avoir une certaine experience du travail pour lequel on l'a destine, et dans tous les cas resté modeste et discrète sur son passé, justement en raison du piston.

Je pense que c'est à peu près ce que veut dire Eolas.

46. Le lundi 8 décembre 2008 à 21:10 par didier Schneider

"chalandon"...

Avez vous autant de mépris pour cet ancien ministre de la justice ( aussi... ) pour lui dénier le droit à la majuscule ?

Eolas:
Non, une faiblesse au petit doigt gauche dont le rôle était d'enfoncer la touche majuscule au moment où l'index gauche appuyait sur le C. Un peu comme avec la majuscule du prénom de votre pseudonyme. La vieillesse est un naufrage.

47. Le lundi 8 décembre 2008 à 21:21 par YR

Clic droit sur l'image - Propriétés - Texte alternatif...

Eolas, vous êtes sans pitié !

48. Le lundi 8 décembre 2008 à 21:27 par Pepèresiffleur

"chalandon"...

Avez vous autant de mépris pour cet ancien ministre de la justice ( aussi... ) pour lui dénier le droit à la majuscule ?

Voilà effectivement un ministre vraiment respectable qui lui aussi aura abattu un travail considérable et mérite sa majuscule!

Mais dites moi, n'était-il pas lui aussi client d'une bijouterie?

49. Le lundi 8 décembre 2008 à 21:28 par DMonodBroca

Comme tinotino, #40, je pense que le plus attristant en l'affaire est que Mme Dati trouve judicieux de voler au secours des victimes alors que, si nous souffrons d'un mal en la matière, ce mal n'est pas une absence de considération à leur égard mais bien au contraire un excès de sacralisation des victimes. Quand tout est permis aux victimes et, plus encore, à ceux qui se réclament d'elles, le pire devient possible, à commencer par les erreurs judiciaires, et c'est bien ce qui arrive aujourd'hui. Voir l'affaire d'Outreau. Les déclarations de Mme Dati montre que, comme Sarkozy, elle n'a pas pris conscience de cela. On ne peut que le regretter amèrement.

50. Le lundi 8 décembre 2008 à 21:36 par harry

L'art politique suppose bien souvent des approximations, des simplifications pour mieux convaincre. Mais, pas à ce point. Il s'agit réellement d'une mauvaise foi éhontée. Comme peut-on jouer à ce point la confusion en pensant au texte initial tout en faisant croire que l'on parle du texte actuel. Bien entendu, des serviteurs viendront à sa rescousse pour dire qu'elle n'a jamais dit que ... Eh non, mais c'est bien pire de manier l'opinion publique de cette façon. Au surplus, quel intérêt de parler du texte de 1945 alors que l'on est en 2008 et qu'une commission se penche sur la réforme du texte actuel ? Politiquement c'est surement habile ; juridiquement cela vaut le lauréat !

51. Le lundi 8 décembre 2008 à 21:37 par Bôôh

Quelle est la corrélation entre éligibilité au prix Busiris et incompétence crasse ?

52. Le lundi 8 décembre 2008 à 21:53 par Terence

Eolas, prix Busiris de la philosophie politique et de la politique en générale.

Demande t-on à un pilote de ligne de réparer un compresseur de turbine ?

Non !

Vous avez une drôle de conception de la fonction politique, une conception qui explique très clairement votre positionnement européen : pour vous un politique est un technicien, un expert.

Vous confondez la fonction de ministre avec celle de directeur de cabinet, cela n'a rien à voir !

Arrêtez de réduire la compétence et notamment politique à la capacité technicienne ... faut-il vous renvoyer, puisqu'il s'agit de politique à ce truisme de la philosophie qu'est l'avènement de la technique dans le champ social décrit par Arendt ;

Arendt s'oppose à la réduction du politique à la rationalité technique et scientifique parce qu'elle consacre le triomphe du gouvernementalisme, de l'économisme et de la bureaucratie, autant de figures de domination de l'homme sur l'homme.

La politique ? Fortuna et virtù comme disait l'autre ...

Eolas:
Ce n'est pas parce que vous semblez estimer mériter la médiocrité au pouvoir que tout le monde doit partager votre goût.

53. Le lundi 8 décembre 2008 à 22:05 par Nicolas

http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=aYsv1g09ZL.Y&refer=home

quelle drôle d'histoire, comment un avocat à qui tout a réussi matériellement peut aller espérer gagner encore quelques millions par une grosse arnaque de ce genre, qui plus est loin d'être fine. c'est complètement absurde!

Eolas:
Et hors sujet !

54. Le lundi 8 décembre 2008 à 22:29 par Terence

Je trouve un peu fort de café que vous mettiez en cause son excellence scolaire (commentaire sous 39).

Que devrait-on dire des magistrats classés après madame Dati dans le classement de sortie ENM ?

On peut avoir les noms des magistrats qui ont fini de la 153 ème à la 170 ème place (Dati finit 152 ème de sa promo il me semble), histoire d'éviter les mauvaises juridictions ?

Apprendre par coeur le plan du Code de procédure pénale cela sert à quoi ? quel intérêt ?

Aucun !

Votre mépris à l'endroit de cette femme est assez incompréhensible et cadre mal avec votre bonne éducation.

Tout ça ne vous ressemble pas Eolas !

Que se passe t-il ?

Eolas:
Il se passe que je n'ai jamais reproché à Mme Dati son classement de sortie à l'ENM et que vous vous offusquez de ce que je n'ai pas dit. Vous comprendrez donc que je ne vous réponde que d'un soupir.

55. Le lundi 8 décembre 2008 à 22:47 par GRANTUMU

@EOLAS sur 23 Merci pour les éléments biographiques sur Mme RACHIDA.

C'est terrible ce recrutement sur dossier. Ca devrait aérer par du "monde civil" un univers un tantinet congénital, et c'est une remorque balais pour neveux débiles et dames (ou mignons)très aimables ...

Eolas:
Je vous trouve très désobligeant à l'égard des recrutés sur titre. Je connais d'excellents magistrats ainsi entrés dans le corps, qui ont apporté avec leur expérience une vision nouvelle dont leurs collègues n'ont pu que se réjouir (bon nombre d'entre eux sont d'ailleurs d'anciens avocats). C'est un système qui hélas ouvre la voie à des abus, mais jeter ainsi la suspicion sur tous les magistrats recrutés ainsi est injuste.

56. Le lundi 8 décembre 2008 à 22:47 par Lagos

Pour compléter Terence, l'Histoire de France est pleine de ministres qui devaient tout à la faveur du Prince et rien à leur CV et qui ont été de grands serviteurs de l'Etat.

Eolas:
Et comme ils étaient l'exception et que les favoris étaient la règle, on a fait la Révolution. L'Histoire de France est comme un roman : il faut la lire jusqu'au bout.

57. Le lundi 8 décembre 2008 à 23:02 par Artemisia

Comme Tinotino (40) et DMonodBroca (49) je suis surtout effarée de voir la justice de plus en plus confondue avec le processus compassionnel si apprécié du Président, lequel a d'ailleurs la victime sélective....

58. Le lundi 8 décembre 2008 à 23:06 par megastef

@24: "La parole est d'argent, mais le silence est Dior."

Mais que j'ai ri !!!!!!!

59. Le lundi 8 décembre 2008 à 23:13 par jacques

Jusqu’à la dernière campagne présidentielle, la poupée Barbie était obligatoirement blonde et blanche. Le « génie » du candidat a été de mettre en avant une Barbie « Beur », belle, disons-le, et éloquente, passant bien à la télé. Cette seule image a, sans doute, été plus efficace que beaucoup de discours en faveur de l’intégration. Le fauteuil de ministre de la justice a été une récompense, mais aujourd’hui, avec le rejet de la personne, est posé le problème des limites de la politique de l’image et des apparences.

60. Le lundi 8 décembre 2008 à 23:29 par megastef

@59: Pour le coup, la manœuvre politique qui consistait à nommer à un tel poste une personne issue de l'immigration aurait été une grande réussite si la la personne en question eût été un peu plus compétente.

Pour prendre à contrecœur la défense de Mme Dati, je pense sérieusement qu'une des clauses principales de son contrat consiste à servir de support à une communication basée sur les réactions émotionnelles servant de terreau à la politique électorale du PDR.

Pour que le modèle fonctionne, il fallait que le ou la candidate reçoive un portefeuille de premier ordre: justice, intérieur, défense, éducation, finances...

Il est bien évidemment très regrettable que la justice fût choisie, mais avec le recul, cela peut parfois (hélas) paraitre un moindre mal...

En me relisant, finalement, les finances, ça aurait fait chic aussi, non ? (Et Christine Lagarde en GDS, c'eût été un brin plus crédible, non ?)

61. Le lundi 8 décembre 2008 à 23:37 par Diego

@52 Terence : A t on jamais entendu un pilote s'exprimer sur une turbine ? Non. En revanche, on peut légitimement attendre de lui qu'il connaisse son plan de vol.

Tout le problème est là : on sait très bien ce qu'est un dir cab, mais un ministre on ne sait plus.

62. Le lundi 8 décembre 2008 à 23:42 par artemis

bonsoir à tous

de relever toutes les bourdes de DATI une bibliothèque n'y suffirait pas mais je commence à en être lassée car j'aurais souhaité que le Maître des lieux aborde d'autre sujets plus intéressants d'autant qu'elle n'est pas la seule dans ce gouvernement qui n'est pas à une contradiction près de mois en mois voir de jour en jour.

__tous ces billets sentent la curée et je n'apprécie pas alors me dira t-on ne venez pas sur ce blog!!!!

et bien si c'est cela la liberté d'expression__

Eolas:
Oui, terminez votre phrase ? Si c'est cela la liberté d'expression, critiquer librement les gouvernants, et écrire sur ce qu'on veut pas sur ce que vous voulez, autant la supprimer, c'est cela ?

63. Le lundi 8 décembre 2008 à 23:48 par artemis

enfin je voudrais faire une petite remarque

Maitre Eolas vous dites Maitre des lieux je souhaite que vous n'en soyez pas persuadé car à mon sens ce serait une manifestation d'une perturbation de votre ego

vous n'etes que le locataire d'un espace d'expression qui ne vit que par ses lecteurs et ses commentateurs

bien respectueusement cher Maitre j'attends votre fessée mais attention je pourrais vous la retourner avant d'aller me coucher

Eolas:
Le fait que vous demandiez votre fessée comme une friandise me rassure : vous savez parfaitement que vous proférez des âneries. Pour dormir, je vous recommande plutôt la camomille. En infusion, pas à pétuner.

64. Le mardi 9 décembre 2008 à 00:02 par malice

Très à propos pour moi, ex-étudiante en droit, confrontée à un cas pratique réel de procédure pénale des mineurs, je sais que ce blog n'est pas destiné à donner des conseils pratiques, mais si jamais des juristes trainent dans le coin et n'ont rien à faire, vous pouvez voir ça sur mon site. ( je rêve complètement là.)

65. Le mardi 9 décembre 2008 à 00:25 par Terence

Maitre Eolas cachant une batte de baseball derrière son dos se trouve a coté d'un troll assommé, portant une longue bosse sur le sommet du cuir chevelu. Un texte “Commentaire modéré par troll détector™” surplombe l'image.

66. Le mardi 9 décembre 2008 à 01:20 par ramses

@ Terence 65

Vous voulez dire que l'incompétence est la norme attendue d'un Ministre, qu'elle ne fait donc pas exception à la règle ?

Ce n'est pas aimable pour ses collègues et ne reflète d'ailleurs pas la réalité.

Quant aux magistrats qui lui volent dans les plumes, c'est la même histoire, celle d'une petite bourgeoisie qui pensait atteindre les sommets et grimper haut en passant un concours, et qui s'aperçoit un beau matin que c'est la fille du maçon arabe qui tient la boutique.

Vos propos me rappellent "Le charme discret de la bourgeoisie" version FN.

Eolas:
Panneau : Don't Feed The Troll

67. Le mardi 9 décembre 2008 à 07:08 par Véronique

@ Terence

Je pense que votre intervention est plutôt bienvenue et saine.

Eolas:
S'agissant d'une intervention m'accusant à mots à peine couverts de ne point aimer le garde des sceaux parce qu'elle est arabe (je suppose que Pascal Clément doit son Busiris à ma haine des Foréziens), je vous remercie de rappeler ainsi que le bon sens n'est pas forcément la chose la mieux partagée au monde.

" Cela révèle sans nul doute des qualités très recherchées en politiques, mais pas celles qui symbolisent la réussite républicaine par le mérite, qui suppose de réussir des examens et concours difficiles passés sur un pied d'égalité avec d'autres candidats. " (Eolas en réponse à Dati's faux lover - post 23)

La réussite républicaine par le mérite est bien en panne, et depuis très longtemps.

Nous pouvons bien entendu regretter comme Eolas que Rachida Dati ne soit pas ce fameux symbole de la réussite républicaine.

J'ai lu il y a quelques mois le livre d'entretiens de Rachida Dati avec Claude Askolovitch (Je vous fais juge - Grasset, 2007)

Ce qui au fond m'a frappée à la lecture de ce livre c'est le fait que l'itinéraire de Rachida Dati doit aussi beaucoup à un aplomb et à une détermination qui ont fait que non seulement, cette jeune femme a eu le talent de rencontrer les bonnes personnes au bon moment, mais qu'elle a su aussi et surtout trouver l'énergie en elle pour surmonter ses propres fragilités sociales et les manques dans son cursus universitaire.

Cela démontre pour moi une forme de courage et de volonté hors du commun à savoir braver et transgresser les codes en vigueur, lesquels, qu‘on le veuille ou non, participent de la reproduction entre soi de ce qu’il est convenu d’appeler les élites.

Cette énergie n'est pas à la portée de tout le monde.

Bernard Tapie il y a longtemps a, je pense, assez bien défini ces carcans qui plombent la diversité sociale aux postes de commande. Il avait dit à peu près ceci:

moi, quand j’aime un tableau, dans l’esprit des élites, je ne suis qu’un parvenu, eux, ils ont du goût.

Quant au mérite républicain, dans mon entourage privé et professionnel, je ne connais pas une seule personne dont le métier se situe en gros dans la catégorie intellectuelle supérieure, en rapide, professeurs, professions judiciaires, médecins, ingénieurs, qui au moment de la fronde anti CIP n'avaient de cesse d'encourager et d'approuver les étudiants, tout en se félicitant dans le for intérieur que leurs enfants -, lesquels, naturellement, ne visent jamais rien de moins que les prépas aux grandes écoles, parce que cela, évidemment va de soi -, ne participaient pas à ces manifestations.

Le mérite républicain se résume souvent pour eux ainsi: mes enfants d’abord. Quitte à décréter que ce qu’ils jugent essentiel et nécessaire pour leurs enfants, par exemple, l’enseignement du grec et du latin, doit être facultatif , sans intérêt pédagogique et totalement superflu pour les enfants des autres.

Quant au prix Busiris.

Ben, je pense que François Fillon pouvait grandement y prétendre.

" Il y a un débat qui a été ouvert à la demande du gouvernement et à la demande du président de la République sur la rénovation des textes qui concernent la majorité pénale. Il n'est pas question que les conséquences de ce débat aboutissent à la mise en prison d'enfants de 12 ans " (commentaire de François Fillon à propos du rapport Varinard reproduit dans les medias)

Quand dans l’esprit d’un Premier ministre, majorité (responsabilité) pénale est formulée de telle façon que cette notion juridique devient l'équivalent de celle d’incarcération, je pense qu’il y a là matière à réflexion et du grain à moudre pour le jury Busiris.

Vous ne croyez pas ?

Eolas:
Non. La majorité pénale, terme non juridique, s'entend semble-t-il de l'âge à partir duquel on peut prononcer une peine. Qui peut être une peine de prison. Ou alors il entend par ce mot responsabilité pénale. Auquel cas la loi prévoit de passer d'un critère mobile (le discernement) à un critère objectif (l'âge). Mais on peut être pénalement responsable sans encourir l'incarcération. Pas de propos juridiquement aberrant. Mais je suppose que si je dis cela, c'est à cause de mon amour des blancs, des hommes, ou des sarthois.

68. Le mardi 9 décembre 2008 à 07:27 par Sayan

Devant cette profusion de récompenses, je demande la révision du mode d'attribution du prix Busiris. Sinon je crains que ce prix ne connaisse le triste sort du baccalauréat et de la Légion d'honneur.

69. Le mardi 9 décembre 2008 à 07:39 par QDI

C'est beau... que dis-je, c'est superbe !

QDI

70. Le mardi 9 décembre 2008 à 08:23 par Terence

@ Ramses

FN, ben tiens.

MRC.

Mes références politiques sont principalement du côtés du républicanisme civique, allez, tant pis : renouvier, bourgeois, arendt, debray, kriegel, spitz, pettit, pocock.

J'me fais cuistre et je vous rajoute les auteurs antiques ? (polybe ...)

;-)

Maintenant, si vous voulez que l'on parle principes républicains, universalisme et mobilité sociale, de la politique au fond quoi, je suis à votre disposition.

71. Le mardi 9 décembre 2008 à 08:23 par Le_Pompiste

"Des ministres incompétents, il y en a eu, et à la pelle, à ne plus savoir qu'en faire" (Terence en 65).

Ce qui est ennuyeux dans la sélection des incompétents, c'est surtout ce qu'elle nous dit des sélectionneurs : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/homme_et_societe/20071105.OBS3125/de_lart_de_lincompetence.html

(en gros, les incapables conscients de leur propre nullité s'entourent d'encore plus nuls pour se dissimuler).

72. Le mardi 9 décembre 2008 à 08:24 par Terence

@ Véronique,

Rien à ajouter à votre commentaire Véro !

Eolas:
C'est ce que vous avez dit de plus intelligent sous ce billet.

73. Le mardi 9 décembre 2008 à 08:46 par Le_Pompiste

Bon, ça n'a rien à voir, mais j'espère que le Maître des Lieux a pensé à aller voter aujourdhui.
http://www.bakchich.info/article6118.html (si vous n'aimez pas certains journalistes, ceux-là n'aiment pas certains avocats...).

Eolas:
Il faudrait que Bakchich cesse de se contenter du COSAL comme seule source d'information, sauf s'il veut devenir un site poubelle, bien sûr, ce qui peut être un choix. Il pourrait ainsi découvrir que le code électoral prévoit que les listes d'émargement peuvent être consultées en mairie, c'est même ainsi qu'on a su que Cécilia Sarkozy n'avait pas voté à la présidentielle. C'est une garantie contre la fraude.

74. Le mardi 9 décembre 2008 à 09:08 par Grum Lee

Comme pour le Brésil, et la coupe Jules Rimet, Il faudrait que le prix Burisis soit décerné de manière définitive à Madame Dati après cette 3e récompense !

75. Le mardi 9 décembre 2008 à 09:08 par Dati's faux lover

Je reviens quand même car si vous mettez en cause l'emploi d'effet de manche, je dois dire que vous m'aviez traité de valet, ce qui ne me choque pas, n'ayant pas vos préventions, mais cet écart de langage mérite néanmoins d'être souligné, il participe du même tableau d'ensemble que votre curé contre Dati.

Eolas:
Vous êtes amusant, mais je crains que ce soit involontaire. Vous m'accusez volontiers de faire des effets de manche et quand j'en fais un sous votre nez, vous ne le voyez pas. Vous avez lancé la métaphore sur la chasse à coure dont serait l'objet Mme Dati. Je la file en appelant Raffarin le veneur qui court après la biche qui est bien évidemment le Garde des Sceaux, et vous appelle valet, qui est un terme de chasse à coure : celui qui tient les chiens et le cas échéant les retient. Ce n'était certes pas précisément un compliment, mais de là à jouer les pucelles effarouchées et appeler cela un "écart de langage", je vous trouve bien précieux, et curieusement allergique à la critique que vous dispensez pourtant avec générosité quand il s'agit d'autrui.

Vous citiez S Veil: avez-vous jamais fait un billet analysant les griffes qu'elle portait, car elle en porte? Pourquoi n'avez-vous pas décrit ici les mérites littéraires éclatants lui ayant valu l'élection à l'Académie française, sur laquelle on peut s'interroger (il en est d 'autre, VGE par exemple).

Eolas:
Simone Veil ne se pavane pas en robe du soir échancrée à la Une de Gala, et je lui en sais profondément gré.

Le texte de 1945, oui, lapsus pour 1993, mais 2007, ne serait-ce pas alors que l'essentiel a été fait?

Eolas:
Pas compris.

Sur le fond toujours:

-la politique pénale vient-elle de Dati ou de Sarkozy? Qui a dit vouloir faire payer un juge, parlé de petits-pois (a-t-il eu droit à des pancartes de ce fait?)? Qui envisage de mettre un rival à un croc de boucher, vocabulaire éminemment démocratique?

Eolas:
Je rêve ou vous m'accusez de complaisance à l'égard du président de la République ?

- la vraie question actuellement n'est-elle pas: y a-t-il conflit ou pas sur cette politique entre Fillon (cf: le journaliste -Dati, là, couvrait 'sa' juge, comme tout 'bon' ministre de l'intérieur sa police -et les mineurs en prison dès 12 ans) et Sarkozy, Dati servant de leurre commode, de fusible qui va sauter?

Enfin je ne trouve pas très élégant cet acharnement général contre une ambulance, qui peut avoir quelques conséquences sur une grossesse à risques.

Eolas:
En parlant d'élégance, vous aurez remarqué que je m'abstiens de tout commentaire sur son état, qui relève de sa vie privée et non de son activité de ministre. Quant à sa grossesse que vous qualifiez d'à risque, sans doute pour me donner une leçon d'absence totale d'élégance, si être exposée à la critique pose un problème médical, rien ne lui interdit de se mettre en congé de la République le temps nécessaire pour que tout se passe bien. Mais, après avoir brandi son sexe, ses origine, agiter ainsi sa grossesse comme argument pour interdire toute critique, y compris sur un ton léger comme l'est un prix Busiris, je trouve votre méthode ignoble. Je retire donc le mot valet. Assurément, votre place est parmi la meute.

76. Le mardi 9 décembre 2008 à 09:32 par Péhène

Mme DATI fait de la politique, pas du droit. Mais que cela n'empêche pas les professionnels du secteur de la confronter à ses "petits mensonges".

77. Le mardi 9 décembre 2008 à 09:34 par Youkoulélé

A la lecture de certaines réactions, je n'ai pu moi-même m'empêcher de réagir..le classement de sortie de RD, on s'en f.... un classement ne signifie rien, si ce n'est une bonne maîtrise de la technique souhaitée. Cela n'a jamais été le signe d'une intelligence ou d'une clairvoyance supérieures. Ni la garantie de qualités professionnelles futures. Qui ne connaît des "premiers de la classe" qui ont fait des cartons à des concours et à qui on donnerait bien quelques claques histoire de booster leurs neurones. Donc, les arguments de ce point de vue sont assez nuls. De la même façon que l'allusion au fait qu'elle soit entrée à l'ENM sans concours... les concours... la fameuse égalité républicaine, vraie il y a 30 ans, beaucoup moins vraie aujourd'hui. Ce n'est pas un argument recevable (voire plus haut). D'autres ont fait valoir, si je résume correctement, que bon, elle est pas pire que d'autres,mais qu'on ne lui pardonne pas son origine sociale (voire son origine ethique, comme on dit, ou son "genre"). Il est clair que cela attise les réactions. Mais, même ceux qui avaient une certaine sympathie pour RD justement parce qu'elle n'était pas du "sérail", ont assez rapidement "déchanté". Qu'elle ne sache pas tout, soit, personne ne peut tout savoir. Reste qu'elle est magistrat et qu'un minimum est requis. Reste aussi qu'elle est ministre et que là aussi un minimum est requis : avoir du sens politique, savoir s'entourer, savoir écouter...sans parler du fait qu'être garde des sceaux exige à mon sens davantage que le minimum. Qu'elle en "veuille" certes. Mais est-ce suffisant ? Et casser les codes, ok, très bien, j'applaudis et soutiens des deux mains. Seulement, il faut que cela ait un sens. Pour l'heure, je ne l'ai pas vu.

78. Le mardi 9 décembre 2008 à 09:45 par Mia

@ Terence 65 :

Quant aux magistrats qui lui volent dans les plumes, c'est la même histoire, celle d'une petite bourgeoisie qui pensait atteindre les sommets et grimper haut en passant un concours, et qui s'aperçoit un beau matin que c'est la fille du maçon arabe qui tient la boutique.

Cher Terence, en tant que magistrat, je me fiche de savoir qui tient la boutique, fille de maçon arabe ou autre, tant que la boutique est bien tenue. Quant aux origines petit-bourgeoises, les miennes n'ont pas grand-chose à envier à celles de la Dame de Vendôme. Et peu importe, heureusement : je n'ai pas choisi ce métier afin de prendre une revanche sociale. Pire encore : je n'étais pas la seule de ma promo à être issue d'un milieu entièrement non-judiciaire, et à avoir réussi au fameux concours sans même avoir suivi une prépa coûteuse. Certains de mes camarades étaient issus de familles immigrées, mais n'en on pas pour autant fait un blason. Peut-être devriez-vous donc vous renseigner un peu mieux, la prochaine fois que l'envie vous viendra d'asséner vos convictions comme des faits établis. Un peu comme la Dame sus-citée, en somme.

79. Le mardi 9 décembre 2008 à 09:46 par Guile

@ Dati's VRAI lover: EN réalité vos propos sont ridicules. A mes yeux deux ministres de la Justice ont ét éparticulièrement médiocre. EN 1, R. Dati, et en deux, E. Guigou. Chacune à leur façon ont raconté quelques inepties juridique, en se méprenant sur des termes juridiques simples. AUjourd'hui, le monde des juristes ne porte un jugement que sur cela, et sur rien d'autres. Vous essayez encore ne nous rejouer le stéréotype de la reproduction sociale, et de reprocher à ceux qui critiquent d'être finalement bine pire que R. Dati. Pourtant j'ai un raisonnement très simple, comme d'autres d'ailleurs. Elle a été nommée, elle prend des décisions en rapport avec la politique voulu par le Président de la République. Ses décisions sont ou mauvaises, ou mal expliquées, et notamment par des formules ridicules et souvent fausses. C'est tout ce qui compte, et ce sera à jamais, la seule chose qui compte. Je me moque de savoir d'où elle vient ni comment elle est arrivée là où elle est. Elle y est, et elle raconte des sornettes. C'est objectif, simple, et non équivoque politiquement. La même, qui se resaisie, et qui ne fait pas QUE servir des idées reçues, et je serai heureux. Après que vous vouliez me sortir un numéro de racisme latent, bien à vous, mais je ne mange pas de pain là, comme d'autres qui la critique.

80. Le mardi 9 décembre 2008 à 09:52 par Justin B

Je vois plusieurs références humanistes: ne pas tirer sur une ambulance pour un ministre débarqué? Vous rigolez j'espère. Car une ambulance percevant sa retraite de ministre en étant maire du 7°ar de Paris... Ca sent l'ambulance dessinée par Ferrari et plaquée diamants. Ne soyez pas indécents de parler d'ambulance pour RD alors que des millions de personnes sont dans la galère. Elle ment, elle ment, point. Et pourquoi ne pas le dire en plus ! Fraichement nommée ou bientôt virée, cela ne change pas grand chose, cela peut pas être une absolution en tout cas.

81. Le mardi 9 décembre 2008 à 09:52 par Gascogne

@ Terence : si Rachida DATI a fini 152ème d'une promotion de 140 personnes, c'est qu'elle est encore plus forte que ce que je pensais. C'est bien de raconter n'importe quoi pour défendre une pauvre femme enceinte, mais essayez de rester de bonne foi. Et parler de lutte des classes pour expliquer un éventuel acharnement contre la ministre, c'est vraiment faire fi de tout son "travail" depuis qu'elle est au gouvernement, ainsi d'ailleurs que de toutes connaissances sociologiques de la magistrature d'aujourd'hui. Les magistrats fils de magistrats, il y en a beaucoup moins qu'il y a cinquante ans. Sortez un peu la tête de vos livres, ça vous fera le plus grand bien...

82. Le mardi 9 décembre 2008 à 09:52 par FD

@ Dati's faux lover "Pourquoi n'avez-vous pas décrit ici les mérites littéraires éclatants lui ayant valu l'élection à l'Académie française, sur laquelle on peut s'interroger (il en est d 'autre, VGE par exemple)." Ce blog me semblait jusqu'ici porter sur le droit plus que sur la litterature... Ne vous trompez-vous pas de porte ? Meme commentaire pour la suite de votre post, Mme Dati ayant accepte la fonction de Garde des Sceaux, pourquoi serait-elle exoneree des responsabilites (et donc, eventuellement, des critiques) s'y rapportant ? Je pense comprendre le sens profond de vos remarques (on tire sur l'ambulance), mais en l'espece, si un espace mediatique est actuellement fonde a abriter ces critiques, il s'agit bien de ce blog : relisez le billet, vous n'y trouverez que faits et commentaires de faits... Vos remarques, pour justes qu'elles soient, seraient plutot a adresser a tous ceux qui, ayant a un moment beatement applaudi au moindre geste de Mme Dati, forment aujourd'hui la meute qui hurle au moindre de ces memes gestes... Vous diagnostiquez un retournement de veste mediatique generalise au sujet de Mme Dati, prenez soin avant d'y associer Eolas de verifier sa propre constance... Lui est coherent !

83. Le mardi 9 décembre 2008 à 09:57 par Le Lapin

Euhhh @ Terence:

Je ne me rappelle pas que la théorie émise par BOURDIEU permettait de justifier l'incompétence d'une personne. Ce qui est sûr, c'est qu'elle ne doit pas servir à protéger les gens issus d'un milieu modeste, lorsqu'arrivés dans les hautes sphères, ils commettent des boulettes.

Si votre pilote de ligne, malgrés son ignorance en matière de turbine, se met à en bricoler une, sa responsabilité sera bien engagée. Peu importe qu'il ait obtenu son brevet par une école supérieur ou par des cours individuels ou dans une pochette surprise, ne vous en faites pas.

En quoi ca doit être différent pour la garde des Sceau (que mille parfums encensent son chemin), qui se répand en inepties sur un domaine technique qu'est l'ordonnance de 45? Si elle ne sait pas, elle ne dit pas, ou au moins elle se renseigne (B.A.BA du juriste: Rechercher ce que dit un texte. Niveau Licence 2). En s'exprimant publiquement là dessus, et sans connaissances préalables, la Garde des Sceaux s'expose logiquement aux critiques des professionnels du Droit.

Et là, je vois pas en quoi je critique ses origines, son sexe, ou sa garde robe.

PS: Aprés, moi je parle de compétence juridique, pour la politique, je nage pas en eaux troubles...

84. Le mardi 9 décembre 2008 à 10:21 par Terence

@ Mia, gascogne et le lapin

Quitte à me répéter 152 fois, elle ne revendique pas être une pure technicienne du droit, mais d'être une politique, de prendre des décisions et des orientations.

Que l'on discute de la pertinence politique de ses choix, très bien, mais que l'on vienne nous expliquer qu'elle est inapte à la décision politique parce qu'elle ne maîtrise pas aussi bien qu'un professeur d'université la procédure pénale, c'est ce que j'appelle mettre à côté de la cible.

Bérégovoy avait la compétence économique de Barre ? il ne me semble pas ! Le modèle de Hicks, le servage de la dette et la courbe de Laffer tels qu'enseignés en fac, il s'en cognait le béré, il reste qu'il fut un grand serviteur de l'Etat et un homme connu pour n'être le titulaire que d'un simple CAP.

Je vous renvoie à mon commentaire (des renvois à moi-même, mais ou va t-on, j'vous jure ...) en 52.

Gascogne, parlez moi des individus qui ont fini derrière elle au classement de sortie ENM, pour ma part, je n'ai aucun mal à considérer qu'il s'agit là de Magistrats de qualité, compétents, et ce au même titre que les autres ; je suis, sur ce dernier point, en accord avec Mia.

Les premiers sont parfois les derniers, après avoir intégré la difficile réalité judiciaire.

85. Le mardi 9 décembre 2008 à 10:22 par Mia

Heu, Gascogne (en 81), avec tout le respect que je vous dois, Legifrance semble indiquer que Mme D. s'est classée 116e sur 154 à la sortie de l'ENM.

86. Le mardi 9 décembre 2008 à 10:44 par Terence

@ Eolas sous 52,

Médiocrité dérive de mediocritas qui signifie moyen (et médiocrité signifie encore moyen juqu'au XVIII ème), je suis dès lors d'accord avec vous, Dati est un politique moyen, une technicienne moyenne (cela est d'ailleurs secondaire), et elle ne mérite donc pas tant d'indignité.

Eolas:
Comment osez-vous qualifier un prix Busiris d'indignité ?

87. Le mardi 9 décembre 2008 à 10:51 par Youkoulélé

à Terence : technicienne du droit, c'est moche. Et j'ose espérer que les profs d'université (enfin, certains) ne se présentent pas (uniquement) comme des techniciens du droit mais comme des juristes. Pour moi, ce n'est pas la même chose. Que RD se revendique d'abord comme une politique, pas de problème. Cependant, être un politique comme je l'ai déjà dit, c'est savoir, entre autres, se faire entourer. Et il n'est pas forcément besoin d'être un économiste pour faire un bon ministre de l'économie, j'en conviens, ni d'être agriculteur pour être un bon ministre de l'agriculture, ni d'avoir fait l'ENA, ou posséder un doctorat, ou être issu d'un milieu aisé/intellectuel etc. Mais vous conviendrez que les approximations passent moins bien -ou plus mal- lorsque celui ou celle qui les énonce a le bagage nécessaire pour les éviter. Non pas qu'il ou elle soit forcément spécialiste de la question - on ne peut tout savoir- mais il ou elle a la capacité de savoir que la question mérite de s'adresser à celui ou celle qui a la compétence. Etre un (bon) politique c'est aussi ça. Cela permet de mieux expliquer ses choix et orientations, ce qui n'empêchera nullement qu'ils soient discutés.

88. Le mardi 9 décembre 2008 à 10:59 par tschok

Indignité?

Personne ne lui a cassé son sabre ni arraché ses galons en cours d'honneur, non plus.

C'est juste un prix Busiris, mérité comme d'habitude, avec constance dans l'effort et économie de moyens.

89. Le mardi 9 décembre 2008 à 11:02 par Ben

@ Terence & al Selon vous, l'origine sociale ou ethnique de RD serait la cause des reproches qu'on lui adresse ? On pourrait appeler cela du racisme, pour faire court. Mais renoncer à lui adresser des reproches pour la même cause, n'en est-ce pas tout autant ?

90. Le mardi 9 décembre 2008 à 11:17 par Gascogne

@ Mia : merci de la précision, je ne suis pas allé vérifier sur légifrance le classement de la Dame, dont personnellement je me f... éperdument. Il y a des "reports" d'auditeur d'une année sur l'autre, ce qui explique sans doute la différence (il y avait bien 140 auditeurs de justice dans la promo de RD, plus si je ne m'abuse quelques magistrats étrangers en formation). En tout état de cause, vous me confirmez que les chiffres avancés par Terence sont tout autant fantaisistes que son analyse sociologique du corps des magistrats, et de leur psychologie carriériste. Je vous en remercie.

91. Le mardi 9 décembre 2008 à 11:20 par Le Lapin

@ Terence:

Quitte à me répéter 152 fois, elle ne revendique pas être une pure technicienne du droit, mais d'être une politique, de prendre des décisions et des orientations. Elle a revendiqué son statut de magistrat elle même à plusieurs reprises et dans différents entretiens. J'attend donc de sa part un minimum de compétence sur ce domaine.

D'autre part, s'agissant de ses compétences politiques, je ne sais pas lesquelles conviennent le mieux.

Enfin, pour les autres ministères je sais pas, mais je trouve grave de mettre à la tète du ministère de la Justice une personne qui ne revendiquerait pas de compétences juridiques ou qui ne les exploiteraient pas. ( C'est un peu comme mettre à la tète du ministère de l'économie et des finance un ignare dans ces domaines).

Ce qui me gène dans l'ensemble de votre discours, c'est que vous excusez les erreurs, maladresses et absurdités de notre gardes des sceaux, d'abord en parlant de plus incompétents qu'elles ( ce qui n'excuse pas sa propre bétise), et ensuite en mettant en avant le fait que son parcours est déjà en soi un exploit (commentaire en 65).

Personnellement je ne suis pas compétent en relations internationales, en agriculture, en science, en éducation, ou en défonce nationale (je sais). Par contre, j'ai quelques notions de droits, et j'attend que la personne qui décide et oriente dans ce domaine sache vraiment de quoi elle parle.

Enfin, une personne publique qui tient des propos sur un sujet technique devant un public averti, s'expose aux critiques de ce public. Je vois pas ce qu'il y a de dramatique à cela. Non parce que faut pas oublier qu'on lui doit: "La loi rétroactive d'application immédiate". :D

92. Le mardi 9 décembre 2008 à 11:22 par Switz

à M. Terence (#52 et autres)

Le problème essentiel ne concerne même pas l'étendue des connaissances juridiques de Mme Dati. Dans ce discours, pointe une nouvelle fois sa manière de s'affirmer comme la mère consolatrice des souffrances pour mieux traîner à soi l'opinion publique. Et pour effet de cette attitude, intervient une déformation visiblement délibérée de la vérité afin d'enfumer les gens et de faire accroire qu'en matière judiciaire ne sont pas pris en compte les torts et les dommages causés par les jeunes délinquants.

Et arrêtons de dire que l'animosité à son égard découle de son statut et de ses origines, son fameux "parcours", ce mot inévitable, toujours attendu, et gardé précieusement pour mieux armer la défense de Mme Dati afin d'intimider le contradicteur, lui faire perdre pied et instiller la suspicion que ceux qui n'agréent pas sa politique seraient - juste ciel! - un peu raciste.

Arrêtons aussi de parler d'acharnement vindicatif, de lâchetés et couardises collectives attestés par la fureur des lazzi qui s'abattent sur un corps tombé à terre, seul, immobile et impuissant après la déchéance. A l'endroit de la Garde d.S., La versatilité de la presse et de ceux qui prétendent construire l'opinion est effectivement un peu étrange. La chronologie des couvertures d'hebdomadaires indique une transition brutale: d'une figure de dévotion, l'icône de l'ouverture tant attendue est devenue objet de détestation, avec un amoncellement de gros titres pointant dans le même sens ("Dati, la chute" "est-elle à la hauteur" etc. etc.). Ce ne sera pas la première fois que se vérifie l'adage de JF Kahn - "la presse française lèche, lâche, lynche" - mais c'est une question qui engage la responsabilité des directeurs de rédaction, et qui ne concerne pas ceux rendus circonspects et critiques par le fond et les méthodes de la politique de Mme Dati (et ils n'appartiennent pas tous à la magistrature, loin de là).

Quant aux robes Dior et aux parures Chaumet, tout le monde reste capable de comprendre qu'un ministre peut prétendre à de bonnes rémunérations et vivre correctement sur le plan matériel jusqu'à un certain point. Ce n'est même pas cette vulgarité de parvenu qui est détestable, mais bien plutôt l'ostentation de fanfreluches qui coûteraient plusieurs années d'épargne à une surveillante de prison (ce corps s'est beaucoup féminisé paraît-il). Une question de décence et pas de bon goût.

93. Le mardi 9 décembre 2008 à 12:04 par Dieulepere

Mes félicitations ;).

94. Le mardi 9 décembre 2008 à 12:07 par Dati's faux lover

A Eolas sous 75:

- seriez-vous plus digne d'entrer à l'Académie française ;-) que vous sauriez qu'existe d’une part le « valet de limier », fonction plus complexe ; d’autre part le "valet de chiens", notion qui fit dire autrefois à mon épouse: le valet de chiens, est-ce au-dessous du chien? Je revendique donc ce dernier statut. Vous sauriez aussi qu’on écrit « courre », et qu’on ne laisse plus courre de biches depuis une éternité. Apparemment sur les blogs, si. - « Ce n'était certes pas précisément un compliment, mais de là à jouer les pucelles effarouchées et appeler cela un "écart de langage", je vous trouve bien précieux, et curieusement allergique à la critique que vous dispensez pourtant avec générosité quand il s'agit d'autrui. » C’est vrai, ici on ne critique personne, et surtout pas la biche aux abois. C’est aussi l’usage du mot valet, liant une condition sociale, et une valeur personnelle qui peut choquer, 200 ans après Beaumarchais. Enfin quand on arrive à sortir le mot « pucelle », là c’est que l’argumentation s’approfondit. - « Simone Veil ne se pavane pas en robe du soir échancrée à la Une de Gala, et je lui en sais profondément gré. » Elle n‘a cependant jamais fuit la presse, et a montré lors de la campagne présidentielle qu’elle savait ‘tuer’ . - « Pas compris. » J’ai évidemment dit de façon abrégée que si la gauche (mon lapsus) a tricoté un peu un texte assez ancien, la droite a fait plus, et récemment. Le rapporteur a-t-il écrit sous la dictée de Dati ? - « Quant à sa grossesse que vous qualifiez d'à risque, sans doute pour me donner une leçon d'absence totale d'élégance » non, cela est lié à une information publique, à chaque déplacement on doit lui réserver un lit d’hopital. Mais je ne vous demande pas de tenir compte de ce fait. - « Je rêve ou vous m'accusez de complaisance à l'égard du président de la République ? » Idéologiquement sans doute pas, mais vos critiques contre lui ont-elles la virulence de celles contre Dati, plus faciles à porter avec succès (à tous points de vue, je suis un ‘faux lover’). Les quotas d’expulsion fixés pour l’appréciation d’un ministre viennet de lui, pas de Dati. A FD sous 82: Il était, ce me semble, assez logique d’évoquer l’élection de S. Veil à l’Académie française, où elle n’a rien à faire (elle n’est pas la seule dans ce cas, c’est vrai), quels que soient ses mérites par ailleurs, puisqu’on en veut à Dati de ne pas être à sa place, sinon par faveur. Il est vrai, n’est-ce pas, que la société française en laisse place qu’au mérite dans les promotions.

95. Le mardi 9 décembre 2008 à 12:14 par Dieulepere

@94: Vous êtes un fieffé coquin enamouré de cette jeune hamadryade. L'amour rend aveugle.

96. Le mardi 9 décembre 2008 à 12:21 par Mia

@ Gascogne 90 :

Serviteur !

Et quant au fond, je souscris pleinement à votre propos.

97. Le mardi 9 décembre 2008 à 12:21 par Fred

c'est quoi le... "machin" noir sur votre logo "don't feed the troll" j'arrive pas à reconnaître quelque chose!

98. Le mardi 9 décembre 2008 à 12:24 par Dieulepere

@fred: un tete de troll avec un chapeau qui mange (ou mastique) quelque chose?

99. Le mardi 9 décembre 2008 à 12:26 par Le Lapin

@ Fred en 97: C'est un troll qui est en train de recevoir à manger avec un panneau interdit.

En gros, Eolas demande de ne pas envenimer la polémique en tenant des propos extrèmes (la relation avec le FN).

100. Le mardi 9 décembre 2008 à 12:33 par artemis

Cher Locataire des lieux

par mes deux posts je voulais vous faire réagir et j'y suis arrivée cela me rassure également en tout cas j'ai raison sur une chose votre ego car il y a des billets tres intéressants ( non de ma part puisque comme vous dites je dis des aneries ) mais par d'autres lecteurs et vous n'avez ce qui est fort étonnant aucune réaction mais lorsqu'on titille votre ego là vous bondissez comme un bouc en furie vous ne savez plus faire la différence avec l'humour . et mes deux billets etaient de l'humour potache

Eolas:
L'humour potache, c'est pas censé être drôle à un moment ?

en tout cas pour la fessée je ne vous attends pas dieu merci!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

101. Le mardi 9 décembre 2008 à 13:18 par Bardamu

Le champagne pour la Dati ! Il faut fêter ça surtout que ça risque d'être son dernier Noël... place Vendôme !

Vous n'êtes tout de même guère galant Eolas : vous acharnez comme vous le faites si un animal politiquement mort, on pourrait en déduire que vous y prenez un certain plaisir. Ah, les petites joies de l'hallali...

102. Le mardi 9 décembre 2008 à 13:33 par Véronique

A Eolas

''@ Terence: Je pense que votre intervention est plutôt bienvenue et saine. (moi à Terence)

Eolas: (à moi) S'agissant d'une intervention m'accusant à mots à peine couverts de ne point aimer le garde des sceaux parce qu'elle est arabe (je suppose que Pascal Clément doit son Busiris à ma haine des Foréziens), je vous remercie de rappeler ainsi que le bon sens n'est pas forcément la chose la mieux partagée au monde.''

Si j'ai approuvé l'intervention de Terence c'est seulement en raison des réponses que vous aviez faites aux commentaires de Dati's faux lover (post 23 et post 38) et à celui de Lagos (post 39) et qui avaient trait à la scolarité et aux diplômes de Rachida Dati. .

Un diplôme, une réussite à un concours ou un classement de sortie de formation valident un niveau de connaissances et de maîtrise théoriques indiscutables.

Mais en aucun cas ils ne valident des compétences et une intelligence professionnelles, qui plus est, à vie.

Par ailleurs je vois trop et trop souvent des surdipômés de l'Enseignement supérieur rendre des rapports de stages ou des mémoire de fin d'étude bourrés de fautes d'orthographe, à l'argumentation plus que faible, et d'un de niveau de culture générale ahurissant.

Les super techniciens, c'est bien. Mais quand ils ne savent pas formuler avec clarté leur super technicité, et quand leurs exposés traduisent une culture générale défaillante et trouée de partout, ils peuvent avoir quelque chose d'effrayant.

Eolas:
Ça doit donc vous rassurer d'entendre le garde des sceaux dire que le mot victime n'apparaît pas dans l'ordonnance de 1945. C'est faux, mais c'est formulé avec clarté.

103. Le mardi 9 décembre 2008 à 14:13 par Thau

@YR 47 Merci, je me demandais où se trouvait cette légende.

@Eolas Il faudrait peut-être songer à renommer le Prix et rendre ainsi un hommage éternel à celle qui lui donne ses lettres de noblesse (que mille etc...)

104. Le mardi 9 décembre 2008 à 14:27 par GRANTUMU

@EOLAS sur 55 Je ne généralisais pas plus que ça. Vous me rassurez en me disant que vous en avez vu de très bons. J'en ai vu une demi douzaine, du tonneau de Mme le Garde des Sceaux (encartés), ou assistants judiciaires très très aux petits soins de Mme le Premier (limaces obséquieuses): bons en cour (tisannerie) et pas bons magistrats. Tous les confrères que je connais passés dans la magistrature sont des "deuxième concours".

105. Le mardi 9 décembre 2008 à 14:30 par Terence

@ Ben, # 89

Ethnique non, en tout cas dans les réponses argumentées sur ce forum il ne s'agit évidemment pas de cela, mais sociale, oui : c'est un principe vieux comme le monde selon lequel le déclassement vers le haut n'est tolérable que sous le prétexte de l'absolue excellence.

En même temps, c'est de bonne guerre, et l'injonction de la réalisation sociale est une donnée fondamentale pour l'animal politique : que trouve t-on d'autre chez nos grands écrivains et au titre du roman descriptif de nos sociétés, des scènes de la vie parisiennes à Mathilde de la Mole (Mathilde ou rien ...) ou lucien Leuwen.

Rachida vaut Julien, en même temps, Julien, il est vrai, est un brillant sujet (une sorte de Terence mais en moins doué).

:-)

106. Le mardi 9 décembre 2008 à 14:33 par Shad

Sur l'identité sociologique de la magistrature, plutôt que de participer aux fantasmes collectifs sur le sujet, mieux vaudrait se reporter aux quelques travaux qui ont été menés sur la question (par exemple, Anne Boigeol, "Les transformations des modalités d'entrée dans la magistrature: de la nécessité sociale aux vertus professionnelles", revue Pouvoir n°74, septembre 1995, p.28-41), dont il résulte que la création de l'ENM en 1958 a entraîné une très large ouverture du recrutement en direction de la classe moyenne issue des facs de droit. Ce qui a pu valoir aux magistrats un certain mépris de la part de la haute fonction publique issue de l'ENA (et qui explique également l'éloignement du barreau, dont on subit bien souvent aujourd'hui les conséquences).

Pour ce qui est du carriérisme, il suffit de comparer le traitement des magistrats et leurs conditions de travail avec ceux de cette même haute fonction publique pour comprendre qu'on entre pas dans la magistrature pour l'argent ou le statut social...

Ce qui a pu également être constaté c'est le grand découragement qu'éprouve actuellement ce corps et qui entraîne une fuite dans le privé de ses meilleurs éléments et une crise des vocations. On ne tappe pas impunément sur ses Services publics sans en subir un jour les conséquences...

107. Le mardi 9 décembre 2008 à 14:38 par Damien

Bonjour,

j'avoue etre impressionne !!! Je ne m'explique pas qu'un billet "critico-potache" provoque de tels debats ... ou alors je n'ai pas saisi la porte et le sens reels du pric Busiris ... qui semble (aux dires de certains) a meme de briser des carrieres et provoquer des fausses couches (rien que ca).

par ailleurs, a propos d'un theme un peu hors-sujet evoque dans un des commentaires : Veronique #67 ecrit, a propos des enseignants (et autres professions qu'elle qualifie d'intellectuelles) :

Le mérite républicain se résume souvent pour eux ainsi: mes enfants d’abord. Quitte à décréter que ce qu’ils jugent essentiel et nécessaire pour leurs enfants, par exemple, l’enseignement du grec et du latin, doit être facultatif , sans intérêt pédagogique et totalement superflu pour les enfants des autres.

Dans mon souvenir les profs defendaient justement le maintient de l'enseignement, pour tous, de ce genre de matieres ... afin qu'elles ne soient precisement pas reservees a leurs enfants. Mais peut-etre ai-je mal compris quelquechose ...

Damien

108. Le mardi 9 décembre 2008 à 14:45 par Damien

Par ailleurs je vois trop et trop souvent des surdipômés de l'Enseignement supérieur rendre des rapports de stages ou des mémoires de fin d'études bourrés de fautes d'orthographe, à l'argumentation plus que faible, et d'un de niveau de culture générale ahurissant.

Ca n'est tres probablement pas le cas des eleves de l'ENM recrutes sur concours ... celui-ci comprend en effet, outre des epreuves juridiques, une dissertation de culture generale et une note de synthese.

Source : http://www.enm.justice.fr/_uses/lib/5734/Fiches_recrutement_1er_concours.pdf

Bien a vous.

109. Le mardi 9 décembre 2008 à 15:12 par Vox Populi

Mes respects, d'admire, j'applaudis, me m'extasie devant tant de... Comment dire... de... Sarkozysme ?

110. Le mardi 9 décembre 2008 à 15:48 par Humaniste

Je ne vois pas pourquoi les gens s'agacent autour de se prix. Nous avons tous les competences pour l'obtenir.

111. Le mardi 9 décembre 2008 à 16:05 par Ancel et au galop

Certainement consciente de son incapacité manifeste à endosser la fonction qu'on lui a attribué, Rachida Dati a incontestablement trouvé son rôle (dans le registre burlesque) à la grande comédie gouvernementale; le rôle qui est sans doute le plus facile à exécuter lorsqu'on est Garde des Sceaux, car c'est celui qui fait le plus appel aux raisonnements primaires, au bon sens, et qui en conséquence est souvent joué au théatre de la démagogie: il s'agit évidemment de la défense des victimes.

Un but louable a priori. Les victimes méritent tout les soins nécessaires pour que les préjudices qu'elles ont subis soient atténués. Il faut leur tendre la main pour éviter à tout prix qu'elles se retrouvent seules devant leur traumstisme, désarmées et paralysées.

Souvent peu prise en compte il est vrai, la victime s'est peu a peu vu reconnaitre des droits, un statut, et une place au coeur de la procédure pénale. Cela est en grande partié dû à la Droite (exemple: la loi Guigou du 15 juin 2000), mais si la Gauche conserve une certaine part de mérite dans ce progrès.

Rachida Dati veut apparaître dans la continuité de ce mouvement vers la protection et la prise en charge des victimes. Elle veut incarner ce mouvement, protèger de son sceau les colombes bléssées.

But louable disions-nous... mais tout dépend des moyens employés. Or, quel est donc la tactique Dati pour mettre les (potentielles) victimes dans sa poche? Ce n'est pas seulement de dépenser des mille et des cents pour des poches confortables. C'est aussi le durcissement de la répression. Deux exemples que chacun connaît: -la rétention de sûreté, qui au final de vise rien d'autre qu'à "neutraliser" une personne qu'on estime "dangereuse", alors même que personne ne peut réellement et entièrement définir ce qu'est la dangerosité (Garofalo revient au galop!).

-l'approbation de la réduction de l'âge de la responsabilité pénale à 12ans, alors même qu'il apparaît aujourd'hui de façon flagrante que la prison n'est pas une solution au problème de la délinquance - encore moins pour les mineurs.

Au bout du compte, la peine trouve son fondement dans une opposition: victime vs. délinquant, Le combat final. On reste dans une logique binaire, une logique primaire, une logique de vengence. Le fondement de la peine n'est plus le Contrat social mais la vengence; son utilité n'est plus la réinsertion mais la réparation; son caractère n'est plus la modération mais la rigidité (pauvre Beccaria...).

Au final, faute de pouvoir assurer un véritable suivi aux victimes, on leur offre la réparation la plus facile à obtenir - parce qu'elle se fonde sur un texte un non sur un sentiment - : une peine rigide.

En gonflant le droit à la sécurité, on stimule le désir de sécurité: c'est ainsi que les citoyens aspiront à moins en moins de clémence envers les coupables; et c'est ainsi que la question de la réinsertion sera peu à peu etouffée.

Maître, par pitié, donnez moi tort...

112. Le mardi 9 décembre 2008 à 16:09 par Jean-François Daigneron

Il est toujours malvenu de s'attaquer à une institution trop rigide, bureaucratique et inefficiente. Pour ma part je salue le courage de notre ministre, qui affirme -peut être de façon contestable sur un strict plan juridique, mais à quoi bon?- des vérités éternelles, d'une limpidité si éblouissante qu'elle brûle les yeux. Sachons modérer nos attaques et soyons pragmatiques, palsambleu!

Bien à vous

Jean-François Daigneron

Eolas:
Vous postulez pour un prix du Lèche-botte ?

113. Le mardi 9 décembre 2008 à 16:45 par Tite-Live

"Errare humanum est"!

Cependant, le très honorifique prix Busiris était déjà acquis par les erreurs successives de Madame Dati.

Toutefois, au vu des contradictions sur le choix du Maître de ces lieux, pourquoi ne pas laisser à la discrétion des membres de ces pages l'agrément d'une telle disctinction.

114. Le mardi 9 décembre 2008 à 16:45 par Jean-François Daigneron

@Maître Eolas

Modérez vos sarcasmes, je suis convaincu du bien-fondé de ce que j'affirme!

Un exemple de ma force de conviction: http://www.dailymotion.com/visited/search/daigneron/video/x7cirl_daigneron-sen-prend-mailly_news

Il m'indiffère que les salariés m'aient tendu leur piège, je maintiens courageusement tout ce que j'ai dit et répété.

Bien à vous

Jean-François Daigneron

Eolas:
Les élections prud'hommales sont passées, vous pouvez cesser votre canular. On ne peut pas dire que vos piètres talents d'acteur aient servi à FO.

115. Le mardi 9 décembre 2008 à 16:48 par Mussipont

@ Ancel et au galop 110 : j'aime bien votre point de vue auquel je souscris mais "Cela est en grande partié dû à la Droite (exemple: la loi Guigou du 15 juin 2000)" c'est de l'humour ?

116. Le mardi 9 décembre 2008 à 16:53 par ramses

@ Ancel et au galop 110

Au bout du compte, la peine trouve son fondement dans une opposition: victime vs. délinquant

Mais quand le "délinquant" est lui-même une victime, on touche le fond...

117. Le mardi 9 décembre 2008 à 17:09 par Jean-François Daigneron

Morbleu il vous fallut tant de temps pour comprendre... Cela m'étonne de vous Maître!

Perfidement

Pseudo-JF-Daigneron

118. Le mardi 9 décembre 2008 à 17:11 par Sartorius

@Eolas (114):

Bah... il a dit qu'il avait de la force de conviction, pas de la force de persuasion ^^

119. Le mardi 9 décembre 2008 à 18:50 par DUVAL UZAN

Bonjour Le Code pénal de 1810 énonçait en son article premier : « L’infraction que les lois punissent des peines de police est une contravention. L’infraction que les lois punissent des peines correctionnelles est un délit. L’infraction que les lois punissent d’une peine afflictive ou infamante est un crime. » Paradoxalement, il faisait dériver le nom qu’il donne à l’acte (au fait ainsi qualifié) de la gravité de la peine, au lieu de faire dériver la gravité du nom et de la peine, de la gravité du fait. C’est que, écrivait Boitard, le législateur ne considère pas la moralité du fait pour savoir s’il s’agit d’un crime, d’un délit ou d’une contravention. Il regarde dans le Code de quelle nature de peine il est puni. La division est pratique, car elle correspond aux trois ordres de tribunaux (police, correctionnel, assises). Un second intérêt pratique réside en ce que deux faits, apparemment semblables au regard de la morale mais distincts en termes de péril social, ne se trouveront pas dans la même catégorie. Ainsi l’abus de blanc-seing est un délit dans le Code de 1810, tandis que le faux est un crime, car on ne peut empêcher un faussaire de contrefaire, alors qu’on peut refuser de donner une signature en blanc. ( encyclopédia universalis)

Questions ? - Le problème des mineurs n’est-il pas lié au fait que toute infraction est définie par la peine ? - Tant que les mineurs ne commettaient pas de crimes, le problème ne se posaient pas. - Je pense qu’il y a tout de même un peu , beaucoup , de la chasse à Rachida, et cela me gêne. - On se conduit de façon scandaleuse vis à vis d’un enfant qui n’est pas encore né, le qualifiant de père inconnu. - N’est-ce pas le jour de la naissance que le père reconnaît l’enfant ? J’espère qu’il va donner une bonne leçon quand il naîtra et sera majeur,mais ce sera prescrit je suppose ? je vous signale un billet sur le blog de Philipe Bilger'justice mineur ..." Bonne soirée

120. Le mardi 9 décembre 2008 à 19:05 par Lagos

@Eolas votre remarque sous mon commentaire 56, vous êtes chez vous et vous pouvez légitimement avoir le dernier mot.

Toutefois il me semble que de nos jours les favoris sont très minoritaires en politique par rapport aux premiers de la classe, et pour sanctionner l'échec dans un système représentatif comme le notre il y a les urnes ou le prochain remaniement ministériel (voire des manifestations), point n'est besoin de faire la révolution. Encore une fois vous ne reprochez à Mme Dati son parcours que parce qu'elle a échoué dans ses fonctions, elle aurait pu réussir après tout.

121. Le mardi 9 décembre 2008 à 19:41 par Jean-François Daigneron

Allons bon vous êtes mauvais joueur de ne plus me publier...

Mes commentaires par leur caractère outrancier déservaient la cause qu'ils prétendaient défendre au premier degré, je m'étonne que ça ne vous ait pas frappé.

Et je suis pas un sbire de FO, je suis un simple passant qui a trouvé le concept Daigneron marrant voilà tout...

Bien à vous

JF Daigneron

Eolas:
D'une, je publie vos commentaires, la preuve. De deux, je trouve au contraire ce concept désespérant. Un syndicat, à des fins électorales, est obligé de se fabriquer de toutes pièces un faux patron méchant pour tenter de convaincre ses électeurs de son utilité. Comme quoi l'homme au couteau entre les dents n'était pas une si mauvaise idée, la gauche regrette juste de ne pas l'avoir eu avant.

122. Le mardi 9 décembre 2008 à 19:41 par tinotino

Je rejoins Ancel et au galop en 111.

L'amalgame entre justice et vengeance se fait bien trop souvent dans la pensée des justiciables. La justice n'a pas vocation à assouvir le désir de vengeance d'une personne. Tout acte de vengeance est réprimé par la loi. Le fondement de la justice est de préserver la société et de rétablir l'équilibre entre une personne lésée et la personne qui l'a lésée, pas de lui faire payer ce qu'elle lui a fait subir. On ne reconnaît plus le droit à l'erreur, on cherche toujours des responsables même si ceux désignés ne le sont pas forcément, on veut une société parfaite, normée, sans risques ni pour soi, ni pour les autres. On veut tout prévoir même l'imprévisible quitte à stigmatiser la population. Le risque zéro n'a jamais existé, et n'existera jamais mais cela rassure les gens d'y penser. Quand on ne fait que du sensationnel et du sentimentalisme, cela ne conduit à rien de productif sur le long terme. Penser aux victimes est une excellente chose, leur donner des droits aussi, les reconnaître également mais la justice ne doit pas pencher plus en leur faveur qu'aux autres. Le symbole même de la justice est une balance, signe d'équité, de contrepoids entre deux parties. Si cette balance penche plus d'un côté que de l'autre, cela laisse la porte ouverte à l'inégalité et l'injustice.

Punir les actes est une chose, protéger la société en est une autre, car punir sans penser à l'après, sans penser à l'avenir, est un non-sens.

123. Le mardi 9 décembre 2008 à 22:05 par villiv

@Eolas

AHH, me voici enfin libre ... après une journée de réunion ... et je fonce donc sur votre blog ...

mais que vois-je?? quelque débat passionné... normal... normal ?!

mais que vis-je/vois-je ??

Des fautes de la sorte : chasse à coure au lieu de chasse à courre ; élection prud'hommales au lieu de élection prud'homales ?

je crois que je comprends mieux votre réponse à Didier Schneider sous #46 : "La vieillesse est un naufrage."

en tout cas, si faire des fautes est synonyme de vieillesse, moi, j'ai environ 2 à 3 millions d'années ... de plus que vous ;-)

plus sérieusement, je n'ai pas trouvé d'autre commentaire à faire sur ce prix Busiris,

donc j'ai pris ce qui m'est passé par l'esprit... tordu mon esprit, mais esprit quand même ;-)

124. Le mardi 9 décembre 2008 à 22:18 par Schnorchel

@Eolas sous 23

Maître, ne craignez vous pas une réponse de la GDS (qu'un million de sapins ornés de toutes les boules qu'elle a mises aux magistrats lui dresse une haie d'honneur) identique à celle reçue par votre confrère Hoareau, qui lui s'exprimait en audience ?

125. Le mardi 9 décembre 2008 à 22:28 par Bruno Kant

@Schnorchel en 124

Mais voyons, nous sommes sur Internet où l'on peut tout exprimer sans que cela n'émeuve jamais personne.

126. Le mardi 9 décembre 2008 à 23:26 par aux magistrats irresponsables !!!!!!

Maitre Eolas cachant une batte de baseball derrière son dos se trouve a coté d'un troll assommé, portant une longue bosse sur le sommet du cuir chevelu. Un texte “Commentaire modéré par troll détector™” surplombe l'image.

127. Le mercredi 10 décembre 2008 à 00:09 par Bardamu

Il serait temps d'arrêter les commentaires, quand ce n'est pas les défenseurs attitrés qui s'émeuvent de la - ni veuve ni orpheline - Dati, ce sont des chiens de garde de droite qui attaquant à grands crocs de majuscules et de points d'exclamation.

A moins que le maître des lieux prenne un malin plaisir à voir s'épancher la bêtise (but premier de cette provocation ?)...

128. Le mercredi 10 décembre 2008 à 00:10 par LilyDale

Bonsoir,

Je suis déjà intervenue plusieurs fois en ces lieux pour dire la chose suivante : merci de cesser de parler à la place des victimes!

Cette remarque s'adresse aux éternels commentaires sur l'amalgame que nous, justiciables, ferions presque toujours, trop souvent ou la plupart du temps entre justice et vengeance. S'en suit en général la sempiternelle mise au point sur le véritable sens de la justice. Je n'aurais rien contre ce genre de rappels s'ils ne sous entendaient pas que nous n'avons aucune idée du sens de la justice, intellectuellement amoindries que nous serions par la douleur. Encore une forme de condescendance qui s'ignore en toute bonne foi. C'est fatiguant à la longue...

Non, les victimes ne sont pas rendues stupides par ce qu'elles ont vécu. Non, nous ne sommes pour la plupart pas animées de la haine vengeresse que l'on nous prête de plus en plus fréquemment. Non, subir des crimes ne conduit pas nécessairement à laisser sur le bord de la route son esprit citoyen. Oui, nous sommes nombreuses à ne pas concevoir ou envisager le moindre apaisement de nos souffrances dans la dureté d'une peine.

Plus pernicieuse est la certitude supposition selon laquelle ce serait une trop grande considération pour les victimes qui entrainerait notre société vers une justice du sensationnel et de l'émotion qui nuit au respect de l'équité. En effet, c'est bien ce que les discours teintés de feinte compassion que Miss Busiris donnent à penser. Mais c'est un leurre. Les diverses mesures proposées par R. Dati supposées servir le droit des victimes ne jouent pas en notre faveur. Cette politique sert des intérêts tout autre. Non, s'exciter sur certains criminels ou délinquants n'est pas s'occuper des victimes, ni les prendre en considération. Bien au contraire!

Je trouve assez fantastique qu'une partie substantielle de l'opinion publique avale sans ciller la couleuvre revenant à dire que le gouvernement de Sarkozy serait celui des victimes. Allons, soyons sérieux! Des politiques arrogants et cyniques rappelant à chaque instant que la loi du plus fort est le seul mode de fonctionnement valable et digne de respect dans le monde moderne... qui aurait fait de la défense des faibles leur cheval de bataille?

En ce qui me concerne, R. Dati ne m'a pas mise dans sa poche du tout. Elle me donne la nausée plus qu'autre chose.

Lily,

Victime d'un criminel de 12 ans quand elle en avait dix... mais qui trouve absurde d'incarcérer des enfants ou jeunes ados à cet âge là.

Victime de crimes pédophiles pendant toute son enfance... mais qui trouve dangereuse la rétention de sûreté, aussi liberticide que hors sujet.

Eolas:
Merci de cesser de parler à la place des victimes. Le fait d'en avoir été une ne vous donne pas qualité à parler au nom de toutes.

129. Le mercredi 10 décembre 2008 à 03:58 par velourine

des noms sont déjà avancés pour la remplacer elle va nous manquer !

130. Le mercredi 10 décembre 2008 à 04:54 par velourine

f

concernant le prix busiris je soumets à votre appréciation le nom de notre premier ministre qui en aout 2008 affirmait

que la France n'a "pas besoin d'un plan de relance, qui serait un plan de relance artificiel", et a dit miser plus que jamais sur les "réformes de structure". et 3 mois plus tard dans lun congré affirme tout son contraire

"face à la crise, il y a deux attitudes possibles.

Ou bien on dépense l'argent du contribuable, on endette notre pays simplement pour atténuer un peu les effets de la crise et on sortira de cette crise avec plus de dettes, plus de déficit, et sans avoir rien changé aux difficultés que connaît notre pays sur le plan économique.

Il y a une autre solution, c'est celle que nous avons choisie. Elle va consister à investir, à soutenir les investissements productifs, à soutenir les investissements qui permettent d'améliorer la compétitivité de l'économie française, les infrastructures en matière de transport, d'énergie, de télécommunications. "

ans la presse (Le monde) Confronté à la dégradation de la situation économique, le premier ministre, François Fillon, a affirmé, lundi 18 août, que la France n'a "pas besoin d'un plan de relance, qui serait un plan de relance artificiel", et a dit miser plus que jamais sur les "réformes de structure". Il s'est par ailleurs refusé à parler de , préférant évoquer un "ralentissement de l'économie". (...)

131. Le mercredi 10 décembre 2008 à 07:35 par Citoyen mitoyen

20 minutes. fr : Vice de procédure à la Chancellerie

132. Le mercredi 10 décembre 2008 à 08:02 par Véronique

@ Damien (post 107)

"Dans mon souvenir les profs défendaient justement le maintien(t) de l'enseignement, pour tous, de ce genre de matières ... afin qu'elles ne soient précisément pas réservées a leurs enfants. Mais peut-être ai-je mal compris quelque chose ..." écrivez-vous.

Je pense, peut-être à tort, que la disparition de l'enseignement obligatoire du latin a été une traduction du dogme d'un égalitarisme forcené qui, dans l'Enseignement, s'est substitué à la notion de mérite républicain évoquée par Eolas.

Et je n'ai pas le souvenir que dans la succession impressionnante de grèves et de mouvements de protestation des 30 années dernières années dans l'Enseignement, il y ait eu une revendication farouche et déterminée pour le maintien et la restauration de l'enseignement du grec et du latin.

Comment, par exemple, peut-on prétendre former des juristes complets, dont la technique et la pratique professionnelle s’inscriront et prendront appui dans un héritage comme celui apporté par l’apprentissage des humanités, si ces juristes ont été privés dans leur cursus scolaire et universitaire d’un enseignement du latin.

ps: ...mon dico Larousse me confirme que l'action de faire durer, de conserver est orthographiée maintien. Ce n'est pas pour faire des mines, mais comme vous avez corrigé mes absences de s dans votre post 108...

133. Le mercredi 10 décembre 2008 à 09:33 par Le Lapin

Juste quelques détails:

@ Bardamu: ce sont des chiens de garde de droite Seul la bétise est en cause ici, les convictions ou bord politiques n'ont rien à voir.

Il serait tout aussi idiot de penser que toute personne votant à gauche relève forcement de la mouvance communist'anarch'autonome du poitou... Je m'égard. Ne soyez pas entier, surtout en politique, ou alors, merci d'être plus précis dans votre qualification de la droite (il y a presqu'autant de point de vue différents à droite qu'à gauche) ;)

@ Véronique en 132: Votre §4 n'est pas un bon exemple.

Certe, l'apprentissage du latin est un petit "plus" pour le juriste car cela agrémente sa culture générale. Mais c'est valable pour toute personne s'exprimant régulièrement ou travaillant la langue francaise. En revanche, d'un point de vue technique, il me semble que les maximes citations expressions et prescriptions latines qui ont un effet en droit francais ont toutes été traduites et codifiées. Alors, à moins de déterrer un texte ancien et de le rendre applicable rapidement(c'est déjà arrivé alors ne désespérons pas), je vois pas l'intérêt professionnel (mis à part ce petit plus). Un détail: si notre héritage prend appuis sur les humanités, alors je crains que l'apprentissage du latin ne suffise pas.

134. Le mercredi 10 décembre 2008 à 10:25 par nicolas

Bonjour, Je lis votre blog depuis quelques mois maintenant, et disons qu'il s'agit de mon petit cours de droit hebdomadaire. Totalement ignorant en la matière, j'ai dévoré vos archives, appris beaucoup de choses et peu à peu compris - pafois - le fonctionnement d'un décision de justice. En ce sens, votre blog est d'un intérêt remarquable pour tout citoyen essayant de comprendre un peu sa propre société. Je n'avais pas réalisé à quel point les réflexions faites en lisant la page judiciaire de la presse étaient parfois erronées, mes indignations peu à propos et ma pensée incomplète.

Je vous remercie donc, même si mieux comprendre n'est pas souvent gage de satisfaction !

Je suis heureux de votre succès, et compatis à la lourde tâche de la modération des commentaires... l'affluence charrie sa masse de demeurés ! Courage, ne vous faîtes pas de coups de sang. C'est un régal parfois de vous lire broyer vos contradicteurs, mais j'espère sincèrement que c'est pour vous un divertissement, et qu'il est à la mesure du temps que vous y passez! Sinon, comme dit Audiard "On ne peut pas éduquer les cons!"

Nicolas Leduc

135. Le mercredi 10 décembre 2008 à 10:51 par Terence

@ le lapin # 133

Latin et Grec dès 6 ans, cours de philo dès le collège, cours de Culture G même en CAP : l'école forme des citoyens, pas des machines outil !

http://www.amazon.fr/Petites-lecons-sur-grec-ancien/dp/2234061814/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=books&qid=1228902001&sr=8-2

Et au trot nom de dieu !

136. Le mercredi 10 décembre 2008 à 11:06 par Seyle

@ Lily en 128

J'adhère totalement à votre point de vue: il faut cesser de parler à la place des victimes. Elles ne constituent pas une catégorie de personne qui aurait invariablement perdu toutes idées de justice pour se consacrer à la vengeance; ce genre de préjugé est abominable.

Mais la question, c'est pourquoi ne pas adresser cette judicieuse remarque à R. Dati elle-même? Car enfin, s'il y a une idée qui transpire de ses discours autant que de ses réformes, n'est-ce pas précisement la défense des victimes (ou potentielles victimes) à travers un durcissement des sanctions?

Je ne crois pas que ce soit ceux qui dénonce ces réformes qui fassent l'amalgame. Au contraire, c'est exactement cet amalgame qu'ils dénoncent.

137. Le mercredi 10 décembre 2008 à 11:08 par Gavot

{{Eolas: Les élections prud'hommales sont passées,}}

Argl ! Quand on m on ne compte pas ?

138. Le mercredi 10 décembre 2008 à 11:35 par IceCream

Je trouve assez marrant que le prix Busiris, auquel je ne vois comme unique vertu celle de vouloir expliquer un point de droit (comme c'est toujours le cas ici!), en le présentant certes sous couvert d'une facétieuse farce à l'encontre d'une personnalité, puisse être le théâtre de tant de suceptibilités froissées.

Prenons du recul, éludons le premier degré de la farce, pour s'instruire voulez-vous bien...

L'important n'est pas de savoir si le lauréat est un incompétent, ou un vulgarisateur de la chose à laquelle le billet apporte un éclaircissement. Au demeurant entrer dans ce débat ne sert pas la personne lauréate que certains chercherait à défendre, bien au contraire!

Le plus important c'est le point de droit étudié!

139. Le mercredi 10 décembre 2008 à 12:06 par Bruno Kant

@IceCream en 138... Le plus important c'est le point de droit étudié!

C'est sûr. J'ai appris pas mal de choses rien qu'en feuilletant Les N.N., le décret et la procédure, par Joseph de la Martinière.

@Seyle en 136 qui répondait à Lily en 128

L'actuel garde des sceaux et ceux qui sont à ses côtés semblent plus à l'écoute de discours d'autres victimes, plus en demande de répression, d'enfermement et même d'exclusion.

@Lily en 128... merci de cesser de parler à la place des victimes!

DES victimes ont bien la parole, en octobre dernier le garde des sceaux les recevait à l'occasion du colloque Neutraliser les Grands Criminels.

140. Le mercredi 10 décembre 2008 à 13:23 par LilyDale

@ Eolas,

" Le fait d'en avoir été une ne vous donne pas qualité à parler au nom de toutes." Le fait d'être l'auteur de ce blog ne vous donne pas le droit de déformer mes propos.

Je n'ai pas prétendu parler au nom de toutes les victimes. Mais il se trouve que depuis maintenant deux ans, j'échange régulièrement sur divers forums de discussions et de soutien entre victimes de violences. Je peux parler au nom de celles qui partagent ma position, et elles sont nombreuses. C'est pourquoi je suis légitime à détecter certains préjugés sur les victimes et à les dénoncer quand j'en lis. Or j'en lis souvent ici, comme ailleurs. Ne vous en déplaise.

@ Steyle,

Il est difficile de se faire entendre. J'écris et je témoigne comme je peux et où je le peux. Il se trouve que ce dont je parle touche un vilain tabou qui voudrait s'ignorer. Depuis le temps, je remarque que d'un côté comme de l'autre ma parole suscite des réactions surprenantes qui reviennent à m'envoyer sur les roses sans me lire. Les fanatiques de la répression ignorent mes propos et m'insultent en me disant que j'ai du aimer ça si je ne veux pas tuer tous les pédohiles (véridique!). Les défenseurs de l'équité ne me lisent pas non plus, présupposant que je suis dangereuse et haineuse, "parce que j'aurais perdu en partie mon humanité et ma raison" (re-sic). La récurrence du mépris est assez stupéfiante.

Quant à toucher M. Dati... on fait comment? Vous pensez qu'elle lit les courriers personnels des victimes? Il se trouve que j'ai la preuve que non...

Au sujet de la rétention de sûreté, j'ai là un article écrit par une personne de ma connaissance. Je le mets ici en lien. Si quelqu'un voit M Dati prochainement... il pourra tenter de l'enchainer à son ordi pour le lui faire lire, lol.

http://www.enfancedanger.com/index.php?type=special&area=1&p=articles&id=19

@ Bruno Kant,

J'ai assisté au colloque dont vous parlez. Les victimes qui avez la parole étaient seulement les parents des victimes de criminels médiatisés. Les autres ont été priées de se taire (la représentante de l'association internationale des victimes de l'inceste, par exemple, a été vertement rabrouée). Le grand criminel se définit comme suit : c'est celui dont les méfaits pourraient donner lieu à une médiatisation qui susciterait l'émoi collectif voire le scandale. Soit une infinitésimale proportion des pédocriminels, contrairement à ce que la comm' publique de R. Dati laisse penser. L'immense majorité de ces criminels ne méritent pas que l'on en parle, car ils ne seraient pas assez "grandement" dangereux. Cela a été clairement répété lors de ce colloque.

A son discours d'ouverture du colloque, Mme Dati a été très claire sur le fait qu'elle ne s'intéressait qu'à quelques rares faits divers : "On m'a reproché, avec la rétention de sûreté de faire une loi de circonstance. Les victimes ne sont pas des circonstance. .... J'ai reçu dans mon bureau les parents d'une jeune fille qui avait été abusée et séquestrée. Si cette loi permet de sauver une personne, elle en vaut la peine. Les victimes ne sont pas des statistiques". Je constate ébahie que cette seconde petite phrase émotionnelle ne figure pas dans la version officielle du discours mise en ligne. (http://www.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10016&article=16115) En effet, il vaut mieux qu'elle ne s'intéresse pas aux chiffres, sans quoi elle risquerait de devoir admettre qu'elle ne fait que détourner l'attention... (voir l'article mis en lien ci-dessus). Je suis en train d'écrire un article au sujet de ce colloque, précisément.

Cordialement, Lily.

141. Le mercredi 10 décembre 2008 à 15:55 par Humaniste

Ce qui est aberrant ce n'est pas qu'elle pense quelque chose de faux, on a pas forcement à etre specialiste technique du domaine dont on est ministe. Ce qui est aberrant c'est qu'il n'y est pas eu dans la relecture du discours par son cabinet un seul technicien pour dire "C'est faux, il faut l'enlever". Cela semblerai indiqué qu'il n'y a plus, dans son entourage, de specialiste du droit. C'est réellement inquiétant pour une GDS.

142. Le mercredi 10 décembre 2008 à 20:22 par IV

Grâce à anthropopotame, je découvre avec bonheur le concept du prix busiris. Etant en train de créer le "prix carotte", je vais étudier le concept développé ici.

143. Le mercredi 10 décembre 2008 à 22:05 par Bruno Kant

@Lili en 140, "Si cette loi permet de sauver une personne, elle en vaut la peine..."

J'avais entendu et bien noté cela: «même si la loi évite le passage à l'acte d'une personne, cette loi en vaut la peine». Le site du ministère me surprend, sur les portails officiels il est souvent mentionné que seul le prononcé fait foi. En cela, je me demande si Me Eolas n'est est pas allé un peu vite et fort en décernant son prix.

> Les autres ont été priées de se taire

> Le grand criminel se définit comme suit : c'est celui dont les méfaits > pourraient donner lieu à une médiatisation qui susciterait l'émoi > collectif voire le scandale.

C'est ce que j'ai moi même perçu dans le cadre d'autres débats, ces réformettes et les grands travaux visent avant tout à faire taire les critiques ou à prévenir de nouveaux scandales.

> En effet, il vaut mieux qu'elle ne s'intéresse pas aux chiffres

Je le pense aussi. Dès qu'on commence à gratter le vernis, on découvre tout autre chose. Je l'ai relevé en matière de protection de l'enfance, comme dans d'autres domaines.

144. Le jeudi 11 décembre 2008 à 10:55 par LilyDale

@ Bruno Kant

"J'avais entendu et bien noté cela: «même si la loi évite le passage à l'acte d'une personne, cette loi en vaut la peine»."

YES! Je suis pas folle (en relisant le discours j'avais comme un doute) :-)

Je ne savais pas que c'était le prononcé qui faisait foi. Je suis d'autant plus attérée alors. J'imagine que ses collaborateurs auront voulu effacer la bourde. Vrai qu'afficher son mépris pour les chiffres, c'est à dire les milliers de victimes que sa loi permet de mieux ignorer, c'était pas mal!
Soit dit en passant, les organisateurs avaient aussi affirmé qu'ils mettraient en lignes des vidéos des interventions. Je n'ai rien vu. Vous si? Dommage...

" Dès qu'on commence à gratter le vernis, on découvre tout autre chose. Je l'ai relevé en matière de protection de l'enfance, comme dans d'autres domaines. "

C'est ce que je tentais maladroitement de dire.

145. Le jeudi 11 décembre 2008 à 12:15 par Terence

@ LilyDale

1. Parler de victime à tout bout d'champ est pénible, le seul qui soit apte à dire qui est victime, et dans la situation bien circonscrite d'un acte pénale reconnu selon les critères légaux contre un prévenu ou un accusé, c'est le Juge.

2. Les associations sont souvent utiles au chemin difficile qui est celui des parties civiles, mais je ne suis pas persuadé qu'elles soient toujours indispensables (voire bénéfiques) à la marche du service public de la justice et à l'acte de justice.

3. En dernier lieu, et il y a là un lien avec le billet en cause, il serait utile que les présidents de ces associations ainsi que les permanents, soient bien au clair sur ce qui motive leur engagement ; car l'on assiste parfois à un aveuglement préjudiciable au système de ces mêmes responsables qui réclament le verbe haut la rigueur de la justice, alors qu'ils ne nous parlent souvent jamais que d'eux-mêmes et de leur propre douleur.

4. Victime, ce n'est pas un statut social, et on voit bien l'effet pervers du lobbying de certaines de ces associations tentées de rendre la justice avant la justice elle-même.

5. le Judevi est une ânerie, on manque de poste et d'argent !

146. Le jeudi 11 décembre 2008 à 15:59 par LilyDale

@ Terence,

Vous illustrez admirablement les effets pervers de la politique de Mme Dati parlant victime à tout bout de champ comme prétexte de ses réformes. Merci!

La simple mention du mot "victime" vous exaspère. Et l'on voit qu'il se dégage de vos propos un mépris à peine dissimulé pour les victimes qui ont l'indécence de parler en tant que telles...

Deux remarques :

Premièrement, j'attire votre attention sur le fait que je ne me suis pas répandue ici sur les souffrances relatives aux préjudices que j'ai subis. J'ai juste cru bon de rappeler ma position, qui se trouve être celle de nombreuses victimes, car elle est à peu près opposée à celle que Mme Dati nous prête implicitement en guise d'argument pour ses réformes.
Cela vous énerve. Soit. Je vous invite toutefois à vous interroger plus précisément sur les raisons de ce rejet, autrement que par la phrase vide de sens que vous assénez : "être victime ce n'est pas un statut social". Avoir été victime et en subir les conséquences, c'est une réalité pourtant. Est-ce l'existence de cette réalité qui vous exaspère ?

Secondo, j'aurais une question très brève : Quel sens donnez-vous à l'équité?

147. Le jeudi 11 décembre 2008 à 17:53 par Beccaria

Au début elle me faisait rire mais maintenant je pleure... On a jamais eu un garde des sceaux aussi nul...

148. Le jeudi 11 décembre 2008 à 19:01 par Alain

2008 - 1945 = 57 ans ??

Eolas:
Non, la victime est entrée dans l'ordonnance de 1945 par la loi du 4 mai 1951, soit il y a 57 ans.

149. Le jeudi 11 décembre 2008 à 23:06 par Bruno Kant

@LilyDale en 144... "les organisateurs avaient aussi affirmé qu'ils mettraient en lignes des vidéos des interventions"

Ils parlaient surtout de la publication des actes jusqu'à quelques interventions particulièrement engagées. Ils paraitront peut être en 2009?

... "J'imagine que ses collaborateurs auront voulu effacer la bourde."

Je pense qu'il s'agit plutôt du projet de discours préparé par ses collaborateurs.

@Terrence en 145... "le seul qui soit apte à dire qui est victime" ... "tentées de rendre la justice avant la justice elle-même." ... "on manque de poste et d'argent !"

Certains de vos propos sont choquants lorsqu'on pense aux nombreux crimes et délits non élucidés. Avez vous pensé à ces familles qui ont un cadavre sur les bras pendant des années?

Par la force des lois, des moyens, des directives et de l'intervention du procureur qui peut toujours choisir quelles affaires traiter ou non, le juge tranchera aussi beaucoup en fonction des volontés politiques, en amont des jugements. Ce n'est donc pas vraiment que le juge qui nous dira qui est ou non une victime.

150. Le vendredi 12 décembre 2008 à 01:19 par ramses

Cessez la chasse à Rachida (à dire 50 fois très vite, comme "Les chaussettes de l'Archiduchesse".

Celle de la perdrix grise est close depuis le 7 décembre.

Par contre, pour la perdrix rouge, vous pouvez encore vous défouler jusqu'au 31 janvier.

Attention, les daltoniens :)

151. Le vendredi 12 décembre 2008 à 12:41 par ramses

Ca sent l'halali...

152. Le vendredi 12 décembre 2008 à 23:10 par Terence

@ Ramses 151

Il est écrit dans le volume Martine va déménager (1993) :

Ne juge pas comme juge l'homme qui t'insulte et comme il voudrais que tu juges : vois les choses comme elles sont en réalité (IV.11).

Le meilleur moyen de se défendre c'est de ne pas leur ressembler (VI.6).

Elle bosse quand même la Martine ...

153. Le samedi 13 décembre 2008 à 04:45 par ramses

@ Terence 152

Martine va déménager

Elle va vendre Solférino ? Comme le Colonel Fabien ? Comme le Paquebot ?

Tout fout le camp :)

154. Le samedi 13 décembre 2008 à 08:09 par Terence

@ Ramses

Le matin, dès qu'on s'éveille, il faut se prémunir pour la journée en se disant : «Je pourrai bien rencontrer aujourd'hui un fâcheux, un ingrat, un insolent, un fripon, un traître, qui nuit à l'intérêt commun ; mais si tous ces gens-là sont affligés de tant de vices, c'est par simple ignorance de ce que c'est que le bien et le mal». Quant à moi, considérant la nature du bien qui se confond avec le beau et celle du mal qui se confond avec le laid ; considérant en même temps que celui qui se met en faute à mon égard se trouve, par le décret de la nature, être de ma famille, non pas qu'il vienne d'un même sang et d'une même souche, mais parce qu'il participe aussi bien que moi à l'intelligence et à l'héritage divin, je me dis deux choses : d'abord que nul d'entre ces gens ne peut me faire le moindre tort, puisque aucun ne peut me faire tomber dans le mal et le laid ; et en second lieu, que je ne puis éprouver ni de la colère ni de la haine contre un membre de la famille à laquelle j'appartiens moi-même. Nous sommes tous faits pour concourir à une oeuvre commune, comme dans notre corps y concourent les pieds, les mains, les yeux, les rangées de nos dents en haut et en bas de la mâchoire. Agir les uns contre les autres est donc certainement manquer à l'ordre naturel. Or, c'est agir en ennemi que de se laisser aller à son dépit et à son aversion contre un de ses semblables.(II.1)

155. Le samedi 13 décembre 2008 à 14:01 par Bruno Kant

@Ramses en 154

Une autre opinion: "Donnons licence au juste et à l'injuste de faire ce qu'ils veulent ; suivons-les et regardons où, l'un et l'autre, les mène le désir. Nous prendrons le juste en flagrant délit de poursuivre le même but que l'injuste, poussé par le besoin de l'emporter sur les autres : c'est ce que recherche toute nature comme un bien, mais que, par loi et par force, on ramène au respect de l'égalité."

156. Le samedi 13 décembre 2008 à 16:11 par Terence

@ Bruno Kant 155

1. Quand la raison dort, la Justice est mal gardée.

2. Cf. 154.

157. Le lundi 15 décembre 2008 à 10:49 par Bruno Kant

@Terence en 156

Vous semblez insister sur ce que pourait être un idéal, une utopie. D'autres penseurs sont plus nuancés sur ce même thème et nous rappellent que l'humain est toujours animé par ses passions.

L'affaire Agnelet m'a impressionné. Si j'ai bien compris les récentes décisions, après 30 ans, il a été condamné parce qu'il pouvait l'avoir fait.

158. Le lundi 15 décembre 2008 à 21:27 par Terence

@ Bruno Kant # 157

Si ce n'est pas le juge et lui seul qui dit qui est la victime, alors qui pourra le dire et selon quelle légitimité Bruno Kant ?

J'attends votre réponse ...

Il n'y a que l'Etat, par la voix de la Justice, qui puisse dire qui est victime : seule une définition légale est possible et ce, selon les critères de la loi.

Vous confondez la notion juridique et légale de "victime" (la personne, physique ou morale, qui subit les conséquences d'une infraction), avec la douleur subjective d'un individu donné.

Vous confondez notamment le plaignant et la victime.

L'Etat n'a pas à sonder les coeurs et les âmes, l'Etat réprime et ordonne la réparation selon les procédures de droit en vigueur et après avoir examiné les faits susceptibles d'une qualification pénale.

Le jour ou l'Etat statuera sur le ressenti de chacun et se fera juge de ce ressenti, je ne suis pas persuadé alors, que cet Etat là sera pleinement démocratique.

Bref, vous demandez à la loi, à l'Etat, ce qui n'est pas de son ressort, et lui reprochez que cela ne soit pas de son ressort.

Ce n'est pas le rôle de l'Etat de dire qui souffre et qui ne souffre pas ! La demande que vous formulez (semblez formuler) est inadéquate.

Vous semblez vouloir institutionnaliser la notion de victime, cela me paraît être une erreur fondamentale.

159. Le mardi 16 décembre 2008 à 01:52 par Bruno Kant

@Terence en 158 "Vous semblez vouloir institutionnaliser la notion de victime, cela me paraît être une erreur fondamentale."

Non, je soutenais simplement, comme d'autres, que même le juge et des jurés sont perméables à leur époque et que certains choix, notamment de (dé)pénaliser certaines affaires plutôt que d'autres, relèvent d'une époque aussi. J'ai bien compris tout ce que vous me répondiez.

"L'Etat n'a pas à sonder les coeurs et les âmes, l'Etat réprime et ordonne la réparation selon les procédures de droit en vigueur et après avoir examiné les faits susceptibles d'une qualification pénale."

160. Le mardi 16 décembre 2008 à 01:55 par Bruno Kant

En 159 j'avais mis des crochets, je voulais le présenter sous cette forme et non avec ces liens:

"(L'Etat n'a pas à sonder les coeurs et les âmes), l'Etat réprime (et ordonne la réparation) selon les procédures de droit en vigueur et après avoir examiné les faits susceptibles d'une qualification pénale."

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