Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Promotion touristique

Voici le texte d'un courrier envoyé par la directrice départementale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse d'Indre-et-Loire au président du tribunal de grande instance de Tours (j'ai vu le document original, c'est authentique). La police Comic Sans est d'origine, je suis désolé. Les gras sont de moi.


MINISTERE DE LA JUSTICE

Direction Départementale
de la Protection Judiciaire de la Jeunesse
d'Indre-et-Loire
Tours, le 21 janvier 2009

La directrice départementale

à

Tribunal de Grande Instance de Tours
Monsieur le Président


OBJET : Information relative au Quartier des Mineurs de la Maison d'Arrêt de TOURS.

La Maison d'Arrêt de Tours accueille depuis le mois de mai dernier un quartier des mineurs de 11 places entièrement rénové.

Deux éducateurs du Centre d'Action Éducative de TOURS y assurent une intervention continue auprès des jeunes incarcérés et s'attachent à faire bénéficier les détenus d'un programme d'activité scolaire et d'insertion et d'un accompagnement individualisé propre à favoriser pour chacun d'eux l'élaboration d'un projet de sortie.

L'activité moyenne du Quartier Mineurs se situe aujourd'hui à 4 jeunes, aussi j'attire votre attention et celle des magistrats placés sous votre autorité sur la capacité d'accueil de ce service et sur la possibilité qui leur est offerte d'orienter les mineurs prévenus et condamnés vers ce dispositif.

Signé : la Directrice Départementale







Traduction en Français : Notre prison est à moitié vide ; vous pourriez pas nous envoyer un peu des jeunes, qu'on élabore avec chacun d'eux un projet de sortie ? Condamnés ou en détention provisoire, on n'est pas regardant.

La lutte contre la sous-population carcérale est un combat de tous les jours.

Commentaires

1. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:06 par Kiki

Mais d'ailleurs, comment est déterminée la prison ou la maison d'arrêt dans laquelle on est placé ? Sont-ce les magistrats qui décident ou y a-t-il des règles plus impératives, qui feraient que même avec la meilleure bonne volonté du monde, le président du TGI de Tours ne pourrait remplir ce quartier pour mineur ?

Eolas:
En principe, il y a une maison d'arrêt par TGI, qui autrefois en était même toute proche (les choses ont bien changé), et chaque maison d'arrêt gère le stock de prisonnier du TGI. En cas de dépassement de la population maximale, ou de nécessité de séparer des prisonniers, on peut répartir les prisonniers dans les maisons d'arrêt voisines. La localisation géographique exacte dépend en principe de l'administration pénitentiaire, qui est totalement distincte de la justice (les deux sont rattachés au même ministère, c'est tout).
Si un juge des enfants, un juge d'instruction ou tribunal pour enfants place en détention, le mineur doit en principe aller à la maison d'arrêt de l'arrondissement.

2. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:08 par Miaou

Et le pire, c'est que cette directrice se dit certainement que si elle ne démontre pas que ses éducateurs sont occupés à 200 %, on va les lui supprimer. De l'horreur de la vision purement comptable en matière de ressources humaines, et de l'oubli que pour un mineur, l'emprisonnement est dans l'immense majorité des cas un échec.

3. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:08 par Leopold

Comme pour les hôtels, ça doit être un effet de la crise. Mêm plus assez de blé pour aller en prison.

4. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:10 par Leopold

...pardon, je voulais dire bien sur "Même..."

5. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:19 par ML

On ne peut pas considérer que la Directrice indique tout simplement que plutôt qu'orienter les "mineurs prévenus et condamnés" vers d'autres centres, le sien dispose de place et d'un encadrement de qualité et qu'il est plus adapté? Mmmm?

Bon, je suis peut être un peu optimiste dans mon analyse de texte.

Eolas:
Je le crains. Un jugement condamne à X jours / mois / années d'emprisonnement, point. Point à tant d'emprisonnement à tel endroit. Il n'y a pas d'orientation judiciaire. C'est à l'administration pénitentiaire d'accueillir tous ceux que la justice lui envoie.

6. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:20 par Hervé

N'y a-t-il pas un peu de mauvais esprit là? J'avoue ne pas comprendre (je ne suis pas dans le milieu, c'est peut-être pour cela). En quoi vouloir faire profiter le maximum de jeunes d'une possibilité éducative supplémentaire mérite une stigmatisation?

Eolas:
Vous portez vos enfants candidats pour cette possibilité éducative supplémentaire ?

Surtout que Miaou (#2) a on ne peut plus raison...

7. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:20 par Fleuryval

"La police Comic Sans est d'origine." Immense.

8. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:27 par Mia

De l'orientation vers l'incarcération ... Superbe.

9. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:27 par mrique

+1 pour Comic Sans

http://bancomicsans.com/

10. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:28 par débo

"c'est authentique"

Heuresement que vous l'avez précisé car j'aurais sinon cru à une bonne blague du maître des lieux !

11. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:31 par Rhodia

J irai dans le sens de ML et Hervé. La directrice voulait certainement que les mineurs soient orientés vers son centre qui leur offre plus de possibilités plutôt que vers d'autres ou ce n'est pas le cas. J'imagine mal la directrice d'un tel centre vouloir qu'il soit absolument rempli même de mineurs qui n'ont rien à y faire.

12. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:33 par Paul

Vous allez donner des idées aux urgentistes... ils vont se mettre à faire de la pub chaque fois qu'ils ont une place disponible !

13. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:34 par zadvocate

La première lecture de votre post et donc du courrier m'a laissée perplexe.

J'y vois une information à l'attention des juges et si j'ai pensé à çà c'est parce qu'il n'est pas rare que par chez nous, les juges se creusent la tête pour savoir ou incarcérer un mineur lorsqu'ils arrivent à cette extrémité.

Ou l'incarcérer pour qu'il ne soit pas loin de sa famille, pas trop loin de son juge ....

Après on peut aussi y voir un courrier à caractère administratif (au sens péjoratif du terme) voire politique.

14. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:34 par Dubitatif

Est-ce une hôtelière? Une tolière? La maison est-elle close?

Sinon pourquoi les faire entrer, si c'est pour préparer leur sortie ("propre à favoriser pour chacun d'eux l'élaboration d'un projet de sortie").

Un con-tribuable satisfait de voir qu'une directgrice dirige bien, dna sle souci de la meilleure urilisation des fonds publics.

A-t-on la même pour pousser à fournir de l'activité au bourreau de la République, quand sévissait la guillotine?

15. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:35 par zadvocate

car finalement quitte à incarcérer un mineur, autant le faire dans un établissement qui ne soit pas encore en surpopulation non ?

Eolas:
Dans ce cas, elle devrait conclure en disant : « Je vous invite, en cas de mandat de dépôt, à prendre contact avec la maison d'arrêt de Tours pour que le mineur y soit accueilli », ce qui, adressé aux magistrats de Tours, paraît un peu saugrenu, d'auatnt que leur pouvoir d'affectation est plutôt limité. Mais non, elle dit : j'attire votre attention et celle des magistrats placés sous votre autorité sur la capacité d'accueil de ce service et sur la possibilité qui leur est offerte d'orienter les mineurs prévenus et condamnés vers ce dispositif. Ce dispositif, pas cet établissement. Le dispositif n'est pas la maison d'arrêt ; le dispositif, c'est l'incarcération.

16. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:45 par FilouBilou

Comment se passe-ce normalement? Si les mineurs prévenus ou déjà condamnés ne vont pas dans ce type de "CAE", vont-ils en centre de détention / maison d'arrêt pour mineurs? si oui, n'est-ce pas une invitation à choisir des mesures plus favorables/ouvertes?

17. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:48 par malpa

Je résume, parce que c'est peut-être "superbe" pour les connaisseurs, mais pour les mékeskidis, j'ai l'impression que c'est juste trop gros pour passer : il ne s'agit pas d'informer des juridictions voisines dont les capacités d'accueil de mineurs condamnés à de la détention ferme seraient éventuellement dépassées qu'il y a quelques places disponibles à Tours (ce qui, si j'ai bien compris votre commentaire en 1, aurait appelé de la part de la directrice départementale une lettre à son supérieur hiérarchique de l'administration pénitentiaire, pas au président du TGI), mais de suggérer à la justice locale de condamner un peu plus franchement les mineurs qui lui rendent visite à de la prison ferme, parce que les places en taule c'est fait pour être remplies, c'est bien ça ?

Et si c'est bien ça (j'ai du mal à y croire, je cherche une explication plausible), c'est quoi ? De l'incompétence (elle adresse sa lettre à la mauvaise personne parce qu'elle ne connaît même pas l'organigramme de son administration de tutelle) ? Ou c'est en réponse à une consigne quelconque (c'est peut-être le TGI qui lui a demandé quelle était sa situation en termes de places pour mineurs) ? Ou une consigne pas quelconque du tout ? (non, tout de même pas... si ?)

18. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:55 par Passant

Il pourrait peut-être être intéressant de suggérer au DAL d'envoyer quelques-uns de leurs usagers ?.

19. Le lundi 26 janvier 2009 à 18:56 par krysalia

à Eolas, après votre réponse en 15 > J'avais compris personnellement que ce dispositif renvoyait à la fin du paragraphe précedent, soit à "un programme d'activité scolaire et d'insertion et d'un accompagnement individualisé propre à favoriser pour chacun d'eux l'élaboration d'un projet de sortie." Ce dispositif => celui mis en place chez moi.

Je comprends donc son courrier comme insinuant qu'au lieu que les magistrats du TGI de Tours placent des mineurs en incarcération toute bête, ces mineurs se trouveraient mieux de bénéficier chez elle d'un programme particulier de réinsertion, en conséquence de quoi elle se rappellait au bon souvenir du président pour lui signaler ces places libres.

Cela dit je suis d'accord avec vous sur le fond, mais pas pour les mêmes raisons : Si l'on admettait qu'elle avait écrit le courrier dans le sens que j'ai compris, cela reviendrait de toute façon à se demander pourquoi il ne lui vient pas à l'esprit que ces mineurs ne sont peut être pas en incarcération ailleurs, mais font plutôt l'objet d'autres mesures ou ils ne sont pas enfermés... Auquel cas elle n'aurait aucune raison de se réjouir que son programme trouve soudain plus de candidats.

20. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:02 par krysalia

d'accord, je trolle, ne tapez pas trop fort Je me demande aussi pourquoi aucun programmeur n'a inventé depuis le temps LE virus ultime : celui qui s'installe de machines en machines juste pour supprimer la police Comic sans, et qui s'autodétruit ensuite :) /aïe

21. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:12 par Véronique

Je ne saisis pas bien l'ironie, ni la finalité de votre propos.

Pourquoi est-ci si dérangeant qu'il y ait des capacités d'accueil dans des établissements pénitentiaires, des quartiers rénovés, des éducateurs disponibles, susceptibles de prendre en charge des mineurs incarcérés ?

Eolas:
Mais où diable avez-vous vu que cela me dérange ?

Par ailleurs, je voudrais mentionner un documentaire de France 3 diffusé il y a quinzaine jours consacré à un Établissement fermé qui prend en charge des mineurs délinquants, dernière étape avant une condamnation à la prison.

J'ai été particulièrement impressionnée par ce que le film montrait du travail des éducateurs.

D'autant plus que ma vision de leur profession était, avant le film, plutôt négative et assez dans l'idée reçue.

Je voulais dire plus tôt dans votre blog ce changement de perception qui s’est opérée à mesure de la diffusion du documentaire.

J'attendais un billet qui évoquerait l‘enfermement des mineurs. Voilà c’est dit.

22. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:16 par Mathieu

Même réaction que ML en #5 et Hervé en #6. Votre réponse lapidaire, Maître, me laisse sans voix. Qu'il n'y ait "pas d'orientation judiciaire" c'est peut-être un fait - que l'on est en droit, voire en devoir, de considérer comme une injustice. Mais qu'il y ait plusieurs manières, pour l'administration pénitentiaire, "d'accueillir tous ceux que la justice - ou plutôt le système judiciaire - lui envoie", c'est est un autre. On est assez bien placé pour le savoir, en France, vu l'état de notre système pénitentiaire. Comment peut-on balayer tout ça d'un revers de main ?

Eolas:
Alors je reprends plus en détail. La décision d'embastiller, tout particulièrement un mineur, repose sur des critères légaux. Aucun de ces critères n'est : l'existence de places libres en maison d'arrêt ou d'un programme éducatif performant. Pour les mineurs encore plus que pour les majeurs, la détention est l'exception. L'ultime réponse, quand les faits sont d'une gravité telle ou le comportement du mineur à ce point dangereux qu'aucune mesure éducative ou coercitive autre n'y suffit. Que la maison d'arrêt de Tours soit flambant neuve et vide ou pleine et vétuste, le nombre de décision d'incarcération n'est pas censé changé d'une unité. Il est donc saugrenu que la directrice départementale de la protection judiciaire de la jeunesse (avec de tels protecteurs, a-t-on besoin de menaces ?) invite les magistrats "sous l'autorité" (sic) du président du TGI à recourir à l'incarcération avec plus d'enthousiasme.

23. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:22 par tinotino

Ben voyons, il ne faudrait tout de même pas laisser 7 places vacantes, rendez-vous compte...C'est anormal vraiment, ah oui, ne pas utiliser des places disponibles car les juges n'estiment pas l'incarcération nécessaire au vu de la situation pénale du jeune mineur, quelle aberration !!! Non mais franchement, utilisez-les ces places, il faut bien qu'elle serve.

Je vais dire quelque chose de tout à fait aberrant mais qui se développe dans la vision contraire : les maison d'arrêt disposent de tant de places, donc on les remplit et quand il n'y a plus de place disponible, on n'incarcère plus. C'est tout à fait aberrant, mais reflète la vision inverse si l'on ne considère la prison que d'un point de vue comptable.

Je pense que les juges sont plutôt à féliciter que de ne pas envisager l'incarcération systématique des jeunes mineurs, quand bien même le nombre de places disponibles le permettraient.

24. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:23 par FB

Soit la directrice départementale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse d'Indre et Loire est le mal à l'état pur, soit vous êtes paranoïaque trop suspicieux. Soit les deux, ce qui serait un comble.

Je relève cependant dans un de vos commentaires que les magistrats "ont un pouvoir de placement plutôt limité". C'est donc qu'il existe? En tout cas, j'aimerais fort que cette dame puisse s'expliquer, ça pourrait être intéressant.

25. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:30 par Oliver

Après une journée fastidieuse, un grand sourire sur les lèvres augure d'une excellente soirée... Jubilatoire et tellement réaliste... Je dispose de quelques cas que je pourrais lui soumettre... au cas où... sera-t-elle preneuse ??? là est la question... Merci pour ce moment humoristique... Comme bien souvent, pour nous autres béotiens ???

26. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:35 par Dadouche

Renseignements pris auprès de taupes très fiables, tous les mineurs incarcérés dépendant du TGI de Tours (pas réputé comme particulièrement laxiste) sont actuellement incarcérés au quartier mineurs de la maison d 'arrêt de Tours tant vanté par la directrice départementale. Ce "dispositif" ( = cette taule, pas un lieu de placement) accueille également des mineurs dépendant de Blois voire d'Orléans.

C'est l'endroit où les mineurs de Tours sont automatiquement incarcérés.

Aucun mineur dépendant de Tours n'a jamais été incarcéré dans un EPM (établissement pénitentiaire pour mineurs) et quelques uns ont été ces dernières années exceptionnellement orientés vers Fleury Mérogis ou Orléans quand ils posaient des problèmes disciplinaires à Tours ou quand ils devaient être séparés de complices incarcérés à Tours.

Ca n'a rien à voir avec une question d'orientation entre différents établissements pénitentiaires.

Cette note, adressée au TGI de Tours, semble devoir s'interpréter comme " incitez donc vos juges à incarcérer plus de mineurs, on a plein de moyens dont on ne sait que faire pour bien s'en occuper".

Venant de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, c'est assez atterrant comme projet éducatif.

27. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:36 par Véronique

"Il est donc saugrenu que la directrice départementale de la protection judiciaire de la jeunesse (avec de tels protecteurs, a-t-on besoin de menaces ?) invite les magistrats "sous l'autorité" (sic) du président du TGI à recourir à l'incarcération avec plus d'enthousiasme."

répondez-vous à Mathieu

Et les magistrats ainsi que le président du Tribunal seraient à ce point perméables et influençables que c'est, bien entendu, le courrier de la directrice départementale qui dicterait leurs décisions aux magistrats ?

Faudrait quand même savoir et en avoir enfin l'esprit net.

Les juges du siège sont-ils des magistrats indépendants ? Oui ou non ?

28. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:38 par Candide (ou pas)

C'est presque risible en effet... Un seul bémol : il arrive ponctuellement au tribunal correctionnel -et, je suppose, au juge des enfants- d'orienter le prévenu ou le condamné vers tel établissement (je pense notamment à des cas où le condamné demande, juste après le prononcé de la peine assortie d'un mandat de dépôt, à ne pas être incarcéré dans tel établissement en raison de risques de représailles...)... reste que ça n'est pas systématique et que cette directrice ne parle pas de "la possibilité d'orienter les mineurs incarcérés vers cet établissement" mais de la possibilité d'orienter les mineurs "prévenus ou condamnés vers ce dispositif"... ce qui est effectivement ahurissant... simple maladresse d'une personne qui connaîtrait mal la panoplie des mesures offertes au juge des enfants (bizarre pour une DPJJ)...? Ca me rappelle des présidents de petits TGI qui informent les juges qu'"en ce moment, il n'y a plus de place en SME". A bon entendeur...

29. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:41 par D'Aguesseau

Peut-être que les magistrats, connaissant les conditions antérieures d'incarcération des mineurs, préféraient ne pas les y envoyer...

mais avec ce nouveau dispositif, l'incarcération devient vertueuse ...

30. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:47 par Véronique

@ Dadouche

" Cette note, adressée au TGI de Tours, semble devoir s'interpréter comme " incitez donc vos juges à incarcérer plus de mineurs, on a plein de moyens dont on ne sait que faire pour bien s'en occuper".

Je me permets de vous poser la même question à Eolas.

Et les magistrats ainsi que le président du Tribunal seraient à ce point perméables et influençables que c'est, bien entendu, le courrier de la directrice départementale qui dicterait leurs décisions aux magistrats ?

Faudrait quand même savoir et en avoir enfin l'esprit net.

Les juges du siège sont-ils des magistrats indépendants ? Oui ou non ?

31. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:51 par saperli

elle prend les devants, pour éviter qu'on lui sucre les postes d'éducateurs... J'ai eu vent qu'à d'autres endroits, les éducateurs valsaient. N'empêche ...

32. Le lundi 26 janvier 2009 à 19:53 par Dadouche

@ Véronique

La question n'est pas ce que les magistrats vont faire de cette note ahurissante (je pense pouvoir prédire à cette DD des relations compliquées avec les JE de son département dans un proche avenir). La réponse à cela est claire : rien du tout.

Le seul "intérêt" de cette note est de montrer jusqu'où la logique gestionnaire peut pousser une DD de la protection judiciaire de la jeunesse : suggérer d'incarcérer plus de mineurs pour occuper ses éducateurs, au lieu de s'occuper de "fournir" les places en établissement éducatif qui manquent cruellement ou de faire baisser le nombre de mineurs pris en charge par chaque éducateur de milieu ouvert, pour mieux lutter contre la récidive et ainsi éviter d'arriver à des situations où il n'y a pas d'alternative à l'incarcération.

Cela montre aussi, accessoirement, la considération de certaines administrations pour les décisions de justice et ceux qui les prennent.

33. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:03 par salah

La Direction Départementale de la PJJ ,à un dispositif linguistique près,est en train de traiter les juges ‎de laxistes .‎

Aux jeunes en difficulté ,que doit-elle leur dire dans ce cas pour rester dans la logique de ce courrier : ‎Commettez un délit s’il vous plaît ,je vous aime mais seulement dans mon dispositif ?‎

DATY s’en va et ça se bouscule au portillon .‎

34. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:04 par Mimouyu

Cette femme mérite une promotion: quel zèle ! Pour peu, on dirait presque le mail du CE pour proposer les dernières places de son camp de vacances aux enfants des salariés ! Bon retournons aux révisions de droit pénal où jadis, il y avait les "colonies pénitentiaires" pour mineurs "dont il faut constater l'échec" a dit la prof. Comme quoi, les choses ne changent pas tant que ça ...

35. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:04 par Mathieu

Que la maison d'arrêt de Tours soit flambant neuve et vide ou pleine et vétuste, le nombre de décision d'incarcération n'est pas censé changé d'une unité.

J'entends bien. C'est justement pour cette raison que ce qui me semble curieux c'est d'interpréter la missive d'une directrice départementale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse dans un sens qui s'oppose manifestement à une telle évidence. Elle ne peut avoir voulu influencer une décision (embastiller ou non) qu'elle sait ne pas être influençable. C'est pourquoi je comprends son propos comme une invitation à embastiller ici ou là des jeunes qui vont de toute façon l'être : ce en quoi je ne vois rien de scandaleux, bien au contraire. Et ce qui m'étonne - mais peut-être ai-je mal compris - c'est l'idée selon laquelle l'existence d'un programme éducatif n'entre pas en ligne de compte dans l'orientation judiciaire de tel ou tel condamné.

36. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:04 par Hervé

Cher maître, j'avoue ne pas avoir apprécié votre réponse en 5. Mais en lisant votre réponse en #22, je comprends mieux votre point de vue (et la réponse en 5!) qui ne m'est pas apparu aussi clairement à la première lecture de l'article.

Pour moi, la directrice de cet établissement informe qu'il est possible de _sortir_ des mineurs de l'endroit où ils sont incarcérés pour les intégrer à une structure plus "éducative". Et c'est en ce sens que je ne comprends pas la stigmatisation.

Je n'ai pas imaginé un seul instant une autre lecture.

37. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:07 par Schmorgluck

Marrant, moi je ne la vois pas la police Comic Sans. Faut dire qu'elle n'est pas présente sur mon ordinateur, du coup mon navigateur utilise une police serif par défaut.

38. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:12 par Véronique

@ Dadouche

Je ne suis pas d'accord avec vous.

Dans son courrier la directrice départementale informe le tribunal de Tours de la capacité d'accueil et de l'état d'encadrement du quartier des mineurs de la prison de Tours.

Elle ne fait que son travail.

Elle ne suggère, ni n'incite les juges à prononcer des peines d'emprisonnement.

Son j'attire votre attention et celle des magistrats est une formulation banale et usuelle pour qui apporte une information.

Après libre aux juges de décider de telle ou de telle condamnation et forme des peines.

39. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:16 par Lûciole

C'est à pleurer mais j'avoue : j'ai ri.

40. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:23 par Anabelle

@ 38 Véronique:

{{La Maison d'Arrêt de Tours accueille depuis le mois de mai dernier un quartier des mineurs de 11 places entièrement rénové.

...

L'activité moyenne du Quartier Mineurs se situe aujourd'hui à 4 jeunes, aussi j'attire votre attention et celle des magistrats placés sous votre autorité sur la capacité d'accueil de ce service et sur la possibilité qui leur est offerte d'orienter les mineurs prévenus et condamnés vers ce dispositif.}}

Pour moi, c'est on ne peut plus clair: "J'ai des places vides, je vous enjoins de m'aider à les remplir"...

Vous n'ignorez sans doute pas que lors de courriers un tant soit peu officiels, sous les formules polissées se cachent 9 fois sur 10 une demande...

41. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:41 par Véronique

@ Anabelle

Les sens cachés, les métaphores prudentes, les intentions planquées dans les mots n'impressionnent et ne sont opérants que pour ceux qui sont dans un état d'esprit de soumission et de dépendance.

Quant aux juges de Tours et d'ailleurs, ils sont aujourd'hui vantés et célébrés partout pour être indépendants par leur statut. Et Dieu sait combien depuis l'annonce Sarkozy de la suppression du JI on nous éduque et on nous éduque en long, en large et en travers de cette indépendance d'exception sans laquelle c'est la mort en direct de nos libertés publiques.

Alors, moi, c'est idiot, mais je finissais par le croire. Et on me dit ici que c'est la directrice départementale qui leur dicte leurs décisions par courriers !

42. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:52 par Atv'

Allons, je vous trouve bien ingrat… Cette dame savait que sa missive échouerait sur votre blog, elle a donc veillé à utiliser une police de caractères que la plupart des navigateurs affichent correctement.

Vous pourriez lui en être reconnaissant.

Quant au fond (que l'on touche), il me rappelle ce tome 13 du Génie des alpages de F'murrr, où un guetteur est payé à éviter les incendies alors que sans incendies, il n'aurait pas d'emploi…

43. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:54 par siarres

Je ne suis pas tout a fait de bonne foi j'avertie . Mais n'est ce pas la même démarche que fait le Ministre de l EN quand il mobilise 5000 vigiles ou miliciens ,pour remplir d' office les classes de garçons et de filles qui ont quinze ou seize ans et qui ne veulent plus y aller . Pas toujours pour de mauvaises raisons . Ils faut absolument que les jeunes bénéficient des " services" que les milliers ( les centaines de milliers de fonctionnaires) se tuent à coup de 35 par semaines à mettre à leur disposition . Non mais ! il s'agis pas de gâcher!

44. Le lundi 26 janvier 2009 à 20:54 par Mussipont

J'ai souvent lu sur les sites militants "anti-prison", genre OIP ou ban-public, un argument qui dit qu'il ne sert à rien de construire des prisons pour résoudre le problème de la surpopulation carcérale car "plus on construit de prison, plus on envoie de gens en prison". J'étais très dubitatif, je n'y croyais pas trop.

Plus maintenant.

45. Le lundi 26 janvier 2009 à 21:03 par siarres

@ Eolas sous 22 Maitre je ne crois pas que les mineurs soient " affectés" selon le TGI qui les " tutore" l'affaire récente de suicide de la région de Lyon montre que cet jeune incarcéré ( ce n'est pas le bon mot mais je n'en ai pas d'autre ) prés de Lyon relevait du TGI de Valence . il doit y avoir une gestion centralisée - mais qui en est responsable ?

46. Le lundi 26 janvier 2009 à 21:13 par Kell

Si j'ai bien compris, le problème, c'est que la dame elle écrit au magistrat non pas pour lui dire : "envoyer nous des détenus plutôt que chez d'autres", puisque de toute façon, les détenus mineurs vont chez elle, mais surtout pour lui dire : "Monsieur, je sais que des fois, vous les magistrats vous avez peur de nous envoyer des mineurs, parce que les prisons c'est tout pourri et surchargé, et que ça permet pas aux mineurs de se réinsérer. Mais voyez là m'sieur chez moi, on a de la place et tout est prévu pour eux, donc envoyez les nous, n'hésitez pas, on va vous les faire mariner et après ils seront tout réinsérés pardi."

Et ça, c'est scandaleux.

J'ai bon m'sieurs ?

47. Le lundi 26 janvier 2009 à 21:17 par Frédéric Lamourette

Tiens, ce serait drôle si on présentait les choses comme ça. Maintenant que le procès s'achève, et qu'il est évident que vous soyez coupable, j'attire votre attention sur l'éventail de peines à notre (votre ?) disposition pour vous punir ?

Préférez-vous payer d'un coup, payer un peu tous les jours, rester enfermé avec des petits camarades ? Cette semaine, pour deux années de prison, la troisième offerte !

Ah non... en fait ce ne serait pas drôle du tout...

48. Le lundi 26 janvier 2009 à 21:26 par bertrand

Je relève les bras pour écrire, mais je dois avouer qu'ils sont tombés bien bas en lisant ce courrier. Pour ma part, je continue d'attendre le courrier de l'administration pénitentiaire informant les juges que toutes les places étant actuellement occupé, ils sont priés de ne plus incarcérer.

Je crains d'attendre longtemps :(

Je me suis pourtant souvent interrogé sur la responsabilité d'un directeur d'établissement pénitentiaire acceptant plus de "pensionnaires" que sa capacité officielle "d'accueil". Dans d'autres structures d'hébergement, l'état sanctionne ce genre de pratiques. il est vrai que c'est pour des raisons de sécurité. Et qu'en prison, il n'y a rien à craindre !

49. Le lundi 26 janvier 2009 à 21:35 par Mathieu

@Anabelle #40 Pour moi, c'est on ne peut plus clair: "J'ai des places vides, je vous enjoins de m'aider à les remplir"...

Même en admettant cette interprétation, qu'est-ce qui vous semble le plus juste : que des détenus soient orientés vers une maison d'arrêt disposant de places libres, d'éducateurs, d'un programme d'activité scolaire et d'insertion et d'un accompagnement individualisé propre à favoriser un projet de réinsertion, ou qu'ils restent là où ils sont, c'est-à-dire dans des maisons d'arrêts surpeuplés dans les conditions que l'on connaît ?

Parce que la question me semble être là. Pas de remplir arbitrairement ou artificiellement une maison d'arrêt qui ne devrait pas l'être. Et j'ai un peu de mal à comprendre l'hypocrisie consistant à faire comme si la question n'était pas là où elle est.

Eolas:
Ce qui vous échappe est que, d'une part, ce ne sont pas les juges qui décident de l'affectation. Donc cette lettre ne vise pas à les encourager à envoyer les mineurs détenus chez elle plutôt que chez la concurrence. D'autre part, il n'y a pas un quartier des mineurs à Tours, à St-Pierre des Corps, à Saint-Cyr-Sur-Loire et à Saint-Symphorien : il n'y a qu'une maison d'arrêt pour tout le département (les voisines sont à Blois et Orléans, et encore Blois n'a pas de quartier pour mineur). Le quartier des mineurs a le monopole du marché. La lettre ne vise donc qu'à une chose : augmenter la demande en encourageant les juges à recourir plus volontiers à l'emprisonnement.

50. Le lundi 26 janvier 2009 à 21:52 par babar

Un grand bravo! Seulement en France!

51. Le lundi 26 janvier 2009 à 22:01 par Anabelle

@ Mathieu #49:

il ne s'agit pas que de détenus mais également de prévenus. Or, un prévenu est encore et toujours présumé innocent. N'oublions pas qu'il n'a pas fait l'objet de condamnation, il n'est que poursuivi et peut donc faire l'objet d'une relaxe. Nuance!! Imaginez-vous mineur. Imaginez le jour où l'on vous fera passer dans un tribunal du côté des prévenus alors que vous clamez votre innoncence, et relisez alors cette missive... Seriez-vous alors content, innocent, de remplir une si belle place vide dans cette magnifique maison d'arrêt?

52. Le lundi 26 janvier 2009 à 22:02 par Salvatore

Je ne sais pas comment on doit lire cette lettre. Optimiste, je voulais croire qu'elle proposait une alternative à l'incarcération "plus classique" pour mineur. Je me trompe peut-être.

Pour autant, ça soulève une autre absurdité. Sur mon département, je vois des magistrats s'arracher les cheveux pour trouver des alternatives à l'incarcération de mineurs, toujours plus nombreux. Pas de place pour eux. Et là, j'apprends qu'un centre tourne à 40% de son "rendement".

Du coup, dans mon département, nous avons des mineurs avec 50 antécédents de justice, plus d'une centaine d'antécédents de police donc, sans la moindre réponse crédible (et je ne parle même pas d'incarcération) de la justice et/ou des services sociaux. Et le jour de leurs 18 ans, ils partent direct en case zonzon sans autre explication. Et comme les affaires se suivent, à peine ressortis ils y repartent. Déjà cassés par une jeunesse de délinquants jamais confrontée à une quelconque autorité à part celle des flics, on les envoie se faire casser définitivement dans nos prisons "Crime Academy" où ils apprendront à monter d'un grade dans le crime ou à finir bombe humaine pour un Dieu bien grand sous d'autres cieux... A moins qu'ils finissent prématurément leur vie sous ce ciel grillagé.

Ces gamins multi-récidivistes, en tant que flic, quand je voyais le mal qu'ils étaient capables de faire, je ne rêvais que de prison pour eux, faute de mieux. Le jour où j'ai vu un soit-disant caïd de 18 ans pleurer comme le mioche qu'il était, en apprenant qu'il partait 2 ans à Fleury, après des années de laisser-faire, j'ai compris que je le reverrai pire qu'il n'a jamais été une fois sorti de prison... Et je ne me suis pas trompé. Notre Justice (entre autre) pour ces mineurs est en train de produire une génération de chiens fous. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il n'y a aucune réponse crédible pour les primo-délinquants. Jamais arrêtés dans leur défi à l'autorité, ils ne sont arrêtés que bien trop tard quand ils ont commis l'irréparable.

Et donc, que ce centre soit vide et nos prisons pleines de mineurs, ça me désole plus que cette lettre à l'esprit comptable.

53. Le lundi 26 janvier 2009 à 22:11 par malpa

50 commentaires en 3 heures 45, même en prime time, ce n'est pas encore Wall Street un jour de panique boursière, mais on commence à sentir le vent.

Si j'essaie de résumer les réactions en deux mots, ce serait : incrédulité atterrée : la signataire de la missive NE PEUT PAS avoir voulu dire ce qu'elle dit, pincez-moi, on n'est pas encore tombé si bas...

Moi non plus (qui n'y connais rien, qui n'ai donc aucun avis objectif) j'y crois pas. Je VEUX croire que c'est Véronique qui a raison, ça doit juste être une formulation banale et usuelle, ça ne peut être rien d'autre, nous sommes bien bêtes de nous faire des frayeurs, ah ah ah... Et d'ailleurs, comme le disent Véronique et Dadouche, le destinataire de la lettre ne va pas lui demander par retour de courrier combien de camions lui feraient plaisir ! Pffou, on a eu chaud.

L'intérêt de ce billet, c'est peut-être de nous montrer qu'aujourd'hui, dans une administration qui forme quelque part la corde la plus solide du contrat social qui nous lie ensemble, vous, moi, nos enfants et mêmes ceux qui ne connaissent pas ce blog, on parle, on écrit, dans le même langage qui a cours dans une agence de voyage pour vanter un resort hotel.

C'est un appel au secours pour sauver la langue administrative authentique, celle qui dit ce qu'elle veut dire, et ne demande pas au lecteur de comprendre tout seul ce que l'émetteur a peut-être voulu dire. Problème de recrutement (les cadres administratifs sortent de plus en plus souvent d'écoles de commerce, crois-je savoir) ?

54. Le lundi 26 janvier 2009 à 22:18 par le merle moqueur

une logique implaquable...nul doute que cette directrice départementale fait cela de bonne foi (et avec beaucoup de zèle!!!) afin de défendre la pérénité de ses postes...ahhhh R.G.P.P quand tu nous tiens! Heureusement que la P.J.J n'assure pas le transport des mineurs dans des wagons...ça tournerait au cauchemar. Heureusement que des citoyens et des professionnels se mobilisent contre la folie sécuritaire, rejoignez nous: http://quelfuturpourlesjeunesdelinquants.fr

55. Le lundi 26 janvier 2009 à 22:32 par grace

la directrice ne serait pas en mal d enfants par hasard , elle complexe peut etre sur rachida dati

sinon on peut faire tester la boutique par les propres enfants de ces gens (éducateurs surtout !) mais c est drole de voir que sur papier , ils ne sont pas différents de ce qu' ils sont oralement , ils ne font aucun efforts , je ne donnerais pas mon argent pour eux en tout cas ! pas naif !

56. Le lundi 26 janvier 2009 à 22:42 par Kell

Monsieur Eolas, vu le nombre de personnes n'ayant pas bien compris la note, car ne sachant pas que tout les mineurs incarcérés à Tours vont à cette maison d'arrêt, ne serait-il pas intéressant, pour tous ceux qui ne lisent pas les commentaires de publier dans le billet principal les éclaircissements de Dadouche en 26 ? Ou d'y rajouter vous mêmes des précisions ?

57. Le lundi 26 janvier 2009 à 23:08 par nabilux

bonjour,

je suis educateur dans cette administration et ce genre de courrier ne m'etonne guére. En effet, nous avons à faire dans ce cas à la triste réalité de la culture du resultat tant desiré par Sarko 1er (cf. disposition "prime de fonctions et de résultats des fonctionnaires" PFR) affligeant!!!!!!

58. Le lundi 26 janvier 2009 à 23:11 par Dadouche

Pour tous ceux qui auraient encore des doutes (il y en a quelques uns manifestement), les places libres obligeamment signalées par la DDPJJ sont des places de prison.

Et il y a en principe dans tous les quartiers mineurs des éducateurs qui doivent "faire bénéficier les détenus d'un programme d'activité scolaire et d'insertion et d'un accompagnement individualisé propre à favoriser pour chacun d'eux l'élaboration d'un projet de sortie".

Et les mineurs suivis par le tribunal de Tours sont toujours (sauf très rares exceptions motivées par les nécessités de l'enquête ou des problèmes disciplinaires) incarcérés à Tours.

Et les juges des enfants, particulièrement dans des juridictions de cette taille, n'ont généralement pas besoin d'une note de la DDPJJ pour connaître l'état d' "encombrement" de leur quartier mineur.

Et ils savent très bien que quand on met un mineur en prison on ne l' "oriente" pas "vers un dispositif".

59. Le lundi 26 janvier 2009 à 23:15 par Véronique

@ malpa (post 153)

Votre post est très intéressant.

Je pense que c'est vous qui êtes dans le plus exact.

Nous avons une directrice départementale qui informe un tribunal d'une capacité accueil d'une prison avec une sorte de spontanéité inattendue qui fait frémir Eolas parce que le ton et le vocabulaire de la lettre ne sont pas dans la norme et le conformisme du ton et du vocabulaire judicaires.

Je concède juste à Eolas le saugrenu du verbe offrir.

Mais l'emploi de ce verbe relève plus d'un vocabulaire mécanique du faire savoir préconisé dans n'importe quelle formation - ou stage de formation continue - à la communication proposée par des professionnels de la communication.

Rien de plus.

Je pense que nous sommes plus dans un conflit de vocabulaires: judiciaires / logisticiens - gestionnaires.

Et de là à lire dans la lettre que l'objectif secret et l'intention cachée de la directrice départementale sont d'inciter les juges à prendre leurs décisions dans le sens de l'offre du courrier est une interprétation que je pense erronée.

60. Le lundi 26 janvier 2009 à 23:34 par Petar Nestor

J'ai peur de comprendre....

Y aurait-il, au ministère de la justice comme à celui de "l'immigration et de la cityoenneté "( je ne suis plus sure de l'intitulé exact tout à coup), des ojbectifs chiffrés de resultat?

Dans les tribunaux? ( il m'a semblé que la volonté du gouvernement était claire mais contrariée par les magistrats)

Dans les prisons maintenant??

Cela me parait vraiment trop gros mais, par les tempsqui courent....

61. Le lundi 26 janvier 2009 à 23:43 par yves

A quand un appel d'offre à chaque incarcération décidée? Que les maisons d'arrêts soient mises en concurrence sur la qualité de leur service rééducatif, le confort de leurs cellules, la qualité de la cantine...

Et que le condamné/présumé coupable devant être incarcéré puisse participer au choix, enfin au moins son avocat.

«Maitre Eolas:
- choisissez la maison d'arrêt de tartenpion, La réinsertion y est mieux assurée (et c'est moins loin pour moi pour préparer l'appel).
Condamné (suite à un surmenage du Maitre):
- Mais on y mange mal et il y a des cafards. Non maitre, je veux aller à celle de pétaouchnok.»

62. Le lundi 26 janvier 2009 à 23:49 par XS

@Schmorgluck 37 La police Serif a été élue début novembre, en même temps que Obama?

Sur le fond du sujet, quel est le rôle des TIG dans l'arsenal des peines prononcées contre les adolescents? Cela est-il correctement encadré, et bien accepté des ados? Quel est le bilan tiré par la DAP? Les juges disposent-ils de critères objectifs pour choisir entre TIG et prison ferme?

63. Le lundi 26 janvier 2009 à 23:54 par François-Noël

Voilà une personne de bonne volonté qui connait un lieu d'hébergement de qualté inattendue mais pas assez fréqenté.

Elle pense qu'il mériterait donc une fréquentation plus fournie.

Elle s'adresse à l'office du tourisme pour qu'il y dirige prévenus et condamnés.

C'est difficile à lire, trés difficile.

64. Le lundi 26 janvier 2009 à 23:55 par La grenouille

Juste une ou deux précisions :

Qu'est ce qui fait tenir un môme en prison ? Deux choses : les éducateurs et leur famille. C'est pour cela, que sauf motifs particuliers, ils sont incarcérés au plus près de leurs proches.

Ensuite, pourquoi un quartier des mineurs ? Parce qu'un mineur incarcéré n'a pas le droit d'être mis en contact avec un majeur détenu. Quand un mineur est tout seul pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, il est donc condamné en plus à l'isolement (double peine). Comme d'ailleurs pour les mineures qui n'ont souvent pas de quartier du tout et se retrouvent isolées dans le quartier des femmes.

Une dizaine de cellules dont l'une sert de salle de classe ou d'activités, une cour de 8 m sur 4 pour le sport et la promenade, et vous avez votre quartier de mineurs.

Voilà pour le décor. Pour la forme, les Juges des Enfants savent effectivement très bien combien de jeunes ils ont incarcéré. Ce n'est pas une décision qu'on oublie après le week-end.

65. Le lundi 26 janvier 2009 à 23:55 par Anabelle

@ Véronique #59:

Bon, vous vous obstinez :) Comme je suis encore plus butée que vous, je vais essayer de "prêcher pour ma chapelle", en espérant -sans beaucoup de convictions je le reconnais- vous convaincre de mon argumentaire:

Mon argumentaire:

Concernant les mineurs, et comme le rappelait Maître Eolas, le recours à la prison est une extrémité à laquelle il faut penser en dernier recours. Il existe toute une série de mesures plus douces qui n'ont rien à envier au dispositif (deux éducateurs etc...) mis en place dans la maison d'arrêt Quartier Mineur. Ce que je veux souligner est qu'il existe des alternatives à la sanction-prison; le juge peut donc décider de mesures ayant des conséquences moins graves que l'emprisonnement sur le jeune dont il est question (on ne connaît que trop bien la difficile réinsertion sociale des ex-incarcérés...)

Au passage, je vous prie de m'excuser pour ne pas donner de plus amples renseignements sur les alternatives à la peine de prison, je n'ai ni potassé assez, ni avancé suffisamment dans mes études pour vous éclairer sur ce point.

Revenons à nos moutons.

Je doute que l'intention de la DDPJJ soit uniquement d'informer (au sens strict) des magistrats sur les divers lieux où "placer" un condamné. Je doute que notre DDPJJ perde son temps à informer tout le monde sur tout ce qu'il se passe. Par ailleurs, si tel était tout de même le cas, un simple rapport d'activité suffirait. Par conséquent, je suppose que notre DDPJJ souligne à gros traits et de façon claire qu'il y a un cruel manque d'effectif dans la maison d'arrêt de Tours, quartier mineur. (voire mon précédent commentaire #40) et qu'il serait pas mal que le juge condamne un peu plus de mineurs à une peine de prison dans ladite maison, si accueillante soit-elle.

Mais pis, non contente d'évoquer les condamnés, notre directrice départementale de la protection judiciaire de la jeunesse évoque les mineurs prévenus. Or (voire mon commentaire #51), les prévenus sont des personnes qui ne sont pas encore condamnées, et qui sont donc sous le régime de la présomption d'innocence. Si vous suivez mon raisonnement, vous vous rendrez bien compte que la détention provisoire porte évidemment une atteinte non nulle à ce principe fondamental en démocratie (!) de présomption d'innocence.

Je récapitule: on parle ici de mineur. Peine de prison = dernière extrémité (la pire) envisageable pour un mineur. Détention provisoire = dernière extrémité pour un présumé innocent. Donc détention provisoire d'un mineur= dernière des dernières extrémités possibles!!

Je trouve déjà donc -personnellement, ça n'engage que moi mais j'espère que je ne suis pas la seule- choquant, parlant de la dernière des possibilités envisageables, la dernière phrase mise en gras (= j'attire votre attention et celle des magistrats placés sous votre autorité sur la capacité d'accueil de ce service et sur la possibilité qui leur est offerte d'orienter les mineurs prévenus et condamnés vers ce dispositif.). Comme s'il s'agissait d'offrir une sucette à un enfant. Moi, je pense tout de suite à "comme ils ont de la chance ces petits!". Je prends volontairement un exemple grossier pour choquer: imaginez un condamné. Vous lui dites: plutôt qu'une peine de prison, j'ai opté pour la peine de mort, car il y a une surpopulation carcérale mais nos magnifiques nouvelles chaises électriques sont disponibles 6 jours sur 7 (argumentaire bidon car la DDPJJ n'a pas dit pourquoi il vaudrait mieux opter pour la prison qu'autre chose... et pour cause! L'autre possibilité est meilleure). Mais rassurez-vous, les conditions du couloir de la mort sont excellentes; il y a même des psychologues à votre disposition et de bons repas.

Choquée? Bon, heureusement on n'en est pas là, mais à un degré moindre, pour moi, c'est du pareil au même.

MAIS! on ne s'arrête pas là:

Passons à l'argumentaire de Maître Eolas:

explicitée à #26 (Dadouche) et #49 (réponse de Maître Eolas). Il n'y a pas de concurrence! (je ne recopie pas, grosse flemme et puis j'en oublie mon partiel de droit des contrats de demain matin...)

66. Le mardi 27 janvier 2009 à 00:04 par Anabelle

nb: concernant les prévenus, je conseille vivement à tous ceux qui s'emmêlent les pinceaux entre prévenu, condamné etc... de lire (par exemple, mais il y en a évidemment bien d'autres qui insistent sur les mêmes points) la définition de l'encyclopédie universalis: ici.

67. Le mardi 27 janvier 2009 à 00:10 par ferrara

Deuxieme traduction par ferrara:

Direction Départementale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse d'Indre-et-Loire Tours, le 21 janvier 2009

La directrice départementale

à

Tribunal de Grande Instance de Tours Monsieur le Président

OBJET : Information(publicité) relative au Quartier des Mineurs de la Maison d'Arrêt de TOURS.

La Maison d'Arrêt de Tours accueille depuis le mois de mai dernier un quartier des mineurs de 11 places entièrement rénové (Putain ca nous a couté un paquet de fric)

Deux éducateurs du Centre d'Action Éducative de TOURS y assurent une intervention continue( pas la nuit faut pas deconner) auprès des jeunes incarcérés et s'attachent à faire bénéficier les détenus d'un programme d'activité scolaire(ya l'intervention de profs de l'EN en prison) et d'insertion(et les SPIP dans tous ca) et d'un accompagnement individualisé propre à favoriser pour chacun d'eux l'élaboration d'un projet de sortie(pas trop vite non plus faut qu'ils raquent ces sauvageons).

L'activité moyenne du Quartier Mineurs se situe aujourd'hui à 4 jeunes(je sais mon Directeur regional ma casse la tete tous les jours), aussi j'attire votre attention et celle des magistrats placés sous votre autorité sur la capacité d'accueil de ce service(c'est pas un service mais une taule) et sur la possibilité qui leur est offerte d'orienter(orienté en taule...on incarcere non?) les mineurs prévenus et condamnés(tant qu'a faire de l'insertion et formation, ils vont s'en charger eux meme) vers ce dispositif( c'est pas un dispositif mais là encore, une taule).

Signé : la Directrice Départementale (qui va pas tarder à etre deplacée)

68. Le mardi 27 janvier 2009 à 00:12 par RG

L'activité moyenne du Quartier Mineurs .....d'orienter les mineurs prévenus et condamnés

J'aurais plutôt mis orienter les usagers , je trouve que ça sied mieux à activité (économique ?)

69. Le mardi 27 janvier 2009 à 01:10 par Pierma

Je me trompe, ou cette dame est : Directrice Départementale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse ?

La jeunesse départementale est bien protégée !

N'étant pas familier du monde judiciaire, j'ai juste repéré de la retape hôtelière indécente.

Est-il plausible qu'on puisse trouver demain matin, dans les prisons du même département, les 7 mineurs qui assureraient la prospérité de cet établissement ?

70. Le mardi 27 janvier 2009 à 01:16 par shaza

Bonsoir,

je prends mes doigts (point de plume à l'horizon) pour la première fois pour vous écrire, alors que je vous lis depuis un certain temps déjà... et malheureusement c'est pour vous adresser une petite pique...

Si le courrier ne comporte que ces quelques mots, il est un peu hâtif, selon moi, de tirer la conclusion :

{{Traduction en Français : Notre prison est à moitié vide ; vous pourriez pas nous envoyer un peu des jeunes, qu'on élabore avec chacun d'eux un projet de sortie ? Condamnés ou en détention provisoire, on n'est pas regardant.

La lutte contre la sous-population carcérale est un combat de tous les jours.}}

Alors il est vrai que je ne connais pas le rédacteur de ce courrier, ni le contexte spécifique qui vous fait tirer cette conclusion, mais il ne me semble pas que ce soit le message, je le comprendrais plutôt comme ceci :

Bon, michel et michel, au lieu de mettre des mineurs au trou, vous pouvez me les envoyer on va faire autre chose que les parquer en prison

mais je le rappelle, je ne connais pas le contexte, je suis juste un lecteur régulier qui apprécie le ton que vous abordez pour vulgariser le monde judiciaire.

et je vous fais la promesse solennelle d'augmenter le budget de la justice lorsque je serais président de la république '^.^'

71. Le mardi 27 janvier 2009 à 01:39 par Kell

@69 lisez donc tous les commentaires, notamment ceux de Dadouche et d'Anabelle, sans parler des réponses d'Eolas. Vous comprendrez que les mineurs condamnés à Tours à la détention, ne vont pas au trou... il vont déjà dans cette maison d'Arret et presque automatiquement dans CE quartier pour mineur.. donc ce que fait la dame, c'est demander un peu plus de gosse pour son hôtel... et pour ça, faut plus de condamnation à la prison.

72. Le mardi 27 janvier 2009 à 04:32 par Pierma

C'est punissable, l'incitation à l'abus de pouvoir ?

73. Le mardi 27 janvier 2009 à 07:55 par malpa

@ shaza

Bon, michel et michel, au lieu de mettre des mineurs au trou, vous pouvez me les envoyer on va faire autre chose que les parquer en prison.

Le problème, c'est qu'il n'y a pas un "trou" d'une part et "un centre aéré" d'autre part, c'est bien de prison qu'elle parle, celle de Tours qui est la seule pour mineurs pour le TGI à qui elle s'adresse, et c'est bien cette taule qu'elle regrette de ne pas voir remplie ! Relisez les commentaires !

Et si j'ai bien lu les commentaires moi-mêmes, ce courrier est motivé par le fait que, quand elle va adresser son bilan trimestriel ou annuel à son ministère, il y aura une case où elle devra marquer :

places disponibles : 11

condamnés prévenus usagers hébergés : 4

taux d'occupation : 36,37%

et ça, ça va lui faire perdre sa prime ou son avancement.

Quelqu'un pour expliquer concrètement le système d'incitation au chiffre dans cette administration ou une autre ?

74. Le mardi 27 janvier 2009 à 08:00 par mussipont

@ malpa : sans parler de lui faire perdre une prime ou un avancement, c'est plus sûrement un des deux postes d'éducateurs que son service risque de perdre. Ca me rappelle les pratiques des militaires qui en fin d'année faisaient (font?) brûler du carburant non utilisé de peur de voir baisser l'année suivante leur dotation en carburant.

75. Le mardi 27 janvier 2009 à 08:01 par Mathieu

Mea culpa. Merci pour les explications en #49 et en #65. Vous avez raison, maintenant j'ai compris pourquoi.

76. Le mardi 27 janvier 2009 à 08:30 par Véronique

@ Anabelle (post 65)

J'ai lu votre argumentaire.

Pour des raisons d'emploi du temps, je ne pourrai y répondre que plus tard.

Bonne chance pour votre partiel.

77. Le mardi 27 janvier 2009 à 08:33 par malpa

@ mussipont 73

Oui, c'est ça. Vous l'aviez déjà dit, mais on ne relit jamais assez bien les commentaires. Merci.

78. Le mardi 27 janvier 2009 à 08:41 par barbiegirl

un peu comme la protection à l'enfance qui fait tout pour que ses " lits " soient occupés au maximum .........alors que tout le monde sait que 50 % des enfants ne devraient pas s'y trouver ........

79. Le mardi 27 janvier 2009 à 08:42 par villiv

vaut mieux ça que d'aller directement à la "source" pour demander "directement" aux jeunes (voire aux d'jeunes comme on dit ;-) ) s'il y a des "volontaires à la condamnation", limite pionniers, et ce en vue de "bénéficier" des nouveaux moyens mis à la disposition de la justice...

ah, oups, j'ai oublié de dire que mes propos étaient ironiques... mais est-ce réellement nécessaire ?

le courrier lui-même n'était-il pas le plus ironique qui soit

naturellement, je pense que non... mais on dira "non" avec un grand "malheureusement" derrière pour redevenir sérieux !!

Merci, en tout cas, Maître, pour cette info

80. Le mardi 27 janvier 2009 à 08:46 par sunshyne

Bonjour,

Comm qui n'est pas en rapport direct avec le sujet : Ce soir téléfilm en 2 partie sur france 2 à 20h35 "L'Abolition" : ou comment Robert Badinter a reussi à eviter la peine de mort à un de ses clients...

81. Le mardi 27 janvier 2009 à 08:47 par caliope

Cher confrère, comme beaucoup de jeunes avocats, ma clientèle est largement composée de mineurs. Outre la difficulté que nous avons à les rencontrer et à instaurer un véritable dialogue avec eux quand nous les rencontrons, nous nous heurtons souvent à un problème de connaissances... La faculté ne nous a que peu formé au droit pénal des mineurs... Sauriez vous me conseiller un bon ouvrage de référence ? Je vous remercie de votre aide

82. Le mardi 27 janvier 2009 à 08:52 par bleu horizon

Grâce à ces places disponibles, les droits de la défense seront grandement facilités, puisque cela incitera (un peu plus) les avocats à plaider pour leurs clients pour éviter l'incarceration...

oups, je sors..

83. Le mardi 27 janvier 2009 à 09:10 par sunshyne

Bonjour,

Comm qui n'est pas en rapport direct avec le sujet : Ce soir téléfilm en 2 partie sur france 2 à 20h35 "L'Abolition" : ou comment Robert Badinter a reussi à eviter la peine de mort à un de ses clients...

84. Le mardi 27 janvier 2009 à 09:16 par Nicolas L

Et si on demandait à la principale intéressée ce qu'elle entendait vraiment par cette recommandation assez déroutante ?

85. Le mardi 27 janvier 2009 à 09:20 par Fleuryval

Si, comme semblent l'envisager plusieurs commentateurs, la missive présente les caractéristiques d'une maîtrise approximative de notre belle langue française, cela va au moins réhabiliter "La princesse de Clèves" dans les fondements administratifs. Qui s'en plaindra ?

86. Le mardi 27 janvier 2009 à 09:29 par DMonodBroca

Au fond le sens de la lettre est : "messieurs les juges, n'hésitez pas à incarcérer puisque les conditions d'incarcération dans notre département sont particulièrement bonnes". Et ce que vous critiquez, maître, c'est le "n'hésitez pas à incarcérer". Oui, vous avez raison, c'est critiquable.

87. Le mardi 27 janvier 2009 à 09:32 par undoc

Ce courrier est affligeant et me semble symptomatique de l'ambiance générale. Que certains s'entêtent à n'y voir qu'une simple note d'information malgré les mises au point de Dadouche et d'Eolas relève du trollage ou de la Mission (auto)commandée.

88. Le mardi 27 janvier 2009 à 09:36 par Tinkerbell

Je suis navrée mais je n'ai pas la même interprétation que vous. Les termes employés me semblent suffisamment neutres pour permettre toute sorte d'interprétation.

Ainsi, il y a 11 places dont 4 déjà occupées. On pourrait penser qu'elle souhaitait dire :

j'attire votre attention et celle des magistrats placés sous votre autorité sur la capacité d'accueil de ce service

sous entendu qui est plutôt faible par rapport à la capacité totale de la maison d'arrêt.

Il est néanmoins vrai que j'ignore la capacité totale de la maison d'arrêt...

et sur la possibilité qui leur est offerte d'orienter les mineurs prévenus et condamnés vers ce dispositif

sous entendu qui n'est pas aussi élargie que l'on pourrait donc croire donc inutile de trop embastiller de mineurs faute de pouvoir tous leur faire bénéficier de ce dispositif.

Pensez-vous que cela pourrait être une interprétation possible ?

Eolas:
Il y a des limites aux outrages qu'on peut faire subir au sens d'un texte.

89. Le mardi 27 janvier 2009 à 09:57 par Dadouche

@ Tinkerbell

Non.

Sous entendu " moins de la moitié des places sont occupées, ce serait bien que le taux de remplissage soit plus important pour qu'on ne me sucre pas un de mes deux éducateurs".

90. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:00 par Lalael

Il me sembleraient plutôt que le but des prisons soient de se vider non? on nous parle sans arrêt de construction ou de rénovation de prison pour palier à la surpopulation carcérale... mais ça ne servira à rien si on pousse au remplissage dès que des places sont disponibles... c'est pas un peu comme un serpent qui se mordrait la queue dans ce cas là.

91. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:02 par Soe

Personne n'a pris contact avec la personne mise en cause pour lui octroyer son droit d'être entendu ?

http://lannuaire.service-public.fr/services_locaux/centre/indre-et-loire/ddpjj-37261-01.html

Ne me regarder pas, je ne suis même pas français ;)

Eolas:
Elle est lue, pourquoi faudrait-il en plus qu'elle soit entendue ?

92. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:06 par Mussipont

@ Soe : les présent blogue est assez suivi par la place Vendôme, nul doute que cette dame est au courant ce matin!

93. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:07 par NIAM

BAN COMIC SANS MS
(désolé pour le post trollesque, mais c'est pour la bonne cause)

94. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:09 par Gabalioutchou

Evidemment, le boulot d'un avocat c'est de tout faire pour éviter que son client entre dans ce type d'endroit. On comprend la réaction de Maître Eolas d'autant que la lettre de la directrice est d'une froideur toute administrative. Mais d'un autre côté, il y a un dispositif qui n'est visiblement pas le bagne de Cayenne et des magistrats qui peuvent renoncer à condamner parce qu'ils craignent que la prison soit l'apprentissage du crime. Vaut-il mieux renvoyer ces mineurs, qui ne sont probablement pas des candidats enfants de cœur, à leur commerce d'herbes exotiques en banlieue ou les mettre dans ce genre d'endroit ?

Eolas:
Mineur de banlieue = producteur de cannabis qui échappe à la prison à cause du laxisme de la justice. Tant de clichés en si peu de mots. Je suis admiratif.
PS : Non, la place d'un mineur qui cultive du cannabis sativa, en banlieue ou en centre-ville, n'est pas en prison.

95. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:17 par Justed

Cette circulaire semble une anticipation de ce qui se produira lors de la généralisation des prisons entièrement gérées par des sociétés privées qui, en toute logique "hôtelière" auront tout intérêt à ce que leurs établissements tournent au maximum de leur capacité.

Quant à la "sous-utilisation" du quartier des mineurs, c'était aussi le cas à la MA de Rennes à la fin du mois de novembre, mais là il n'y a pas eu -à ma connaissance- de circulaire. Qu'en est-il dans les autres prisons ?

Finalement si on déplace le problème à l'échelle générale de l'incarcération des mineurs (le mot jeune étant désormais banni), les statistiques de l'A. pénitentiaire

(http://www.justice.gouv.fr/art_pix/mensuelle_inTERnet_dec08%20_(2_).pdf)

(p. 16) on n'y retrouve pas la même tendance à l'inflation carcérale que pour les adultes.

Encore un signe d'une certaine résistance de la part des magistrats, malgré le forcing du pouvoir ?

Eolas:
D'une part, je ne sais pas si la rémunération des établissements gestionnaires dépend du taux de remplissage. D'autre part, le risque d'un taux insuffisant me paraît pour le moment chimérique.

96. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:19 par trojan

Maître, vos billets sont souvent pertinents, mais quelle mauvaise foi (ou quelle erreur d'interprétation) avec celui-ci! Orienter les jeunes condamnés vers ce programme devrait s'entendre comme "plutôt que de les orienter vers une autre prison qui ne leur offrirait aucun moyen de réinsertion". En aucun cas cette note n'a pour but de pousser à l'incarcération des jeunes!

Eolas:
Quitte à me répéter, les juges n'ont pas de pouvoir d'orientation vers telle ou telle prison. La prison de Tours est la seule du ressort du tribunal de Tours, les prisons ne sont pas en concurrence les unes avec les autres, et la répartition des détenus relève de la seule administration pénitentiaire. Merci de vous renseigner un minimum ou de lire mes réponses aux autres commentaires avant de m'accuser de mauvaise foi. Ça vous évitera de passer pour un imbécile.

97. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:28 par Dadouche

@ Gabalioutchou

En 2005 (je n'ai pas de chiffre plus récent sous la main), sur 51708 condamnations prononcées contre des mineurs pour des délits, 3249 concernaient des infractions à la législation sur les stupéfiants (dont, gageons le, une bonne part pour usage). Votre supposition sur le "commerce d'herbes exotiques en banlieue" auxquels les mineurs privés de ce merveilleux "dispositif" seraient donc impitoyablement renvoyés me paraît donc quelque peu hasardeuse.

Rappelons que le "dispositif qui n'est visiblement pas le bagne de Cayenne", ou encore "ce genre d'endroit", c'est une maison d'arrêt. Pas plus, mais pas moins.

Je condamne régulièrement des mineurs à des peines d'emprisonnement ferme. Je le fais quand je l'estime nécessaire. Pas parce qu'il y a des places libres en prison. Et je n'ai jamais renoncé à condamner un mineur à une peine d'emprisonnement quand je l'estimais nécessaire. Même quand il n'y a pas de place dans la prison qui dépend de mon tribunal.

98. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:35 par Francfort1

Vraiment les bras m'en tombent! C'est une lecture biaisée. Je lis: cet établissement nouveau a de la place et la capacité d'accueillir et d'accompagner des jeunes supplémentaires (pour l'instant)! Où est le problème S'il y a un scandale dans cette lettre, votre billet l'occulte complètement.

Quant à la réponse que vous offrez au commentaire #6, il est de pure mauvaise foi et ne fais pas honneur à la qualité (ô combien excellente) de ce site et de ses billets.

Eolas:
Quitte à salir un peu l'excellent et relevé niveau de ce blog, monsieur, voulez-vous savoir ce que je vous invite à faire de vos accusations de pure mauvaise foi ?

99. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:44 par fanch de bretagne

Pour mettre une modeste pierre à l'édifice, il me semble intéressant d'apporter l'information suivante. Depuis l'ouverture des EPM (établissements pour mineurs), la carte pénitentiaire a changé grandement pour les quartiers mineurs des établissements ordinaires. En effet, pas effet d'aspiration (si j'ose dire) les magistrats se sont volontairement tournés vers ces structures pour écrouer les mineurs afin d'éviter à ces derniers un choc carcéral massif et profiter de nouvelles structures plus adaptées. Ainsi, en quelques semaines, des quartiers mineurs ont été purement et simplement vidés de leurs résidents. Tours ne fait pas exception. Les juges du grand Ouest préfèrent l'EPM d'Orvault (à Nantes) et ne laissent dans les quartiers mineurs que les détenus dont ils estiment que le lien familial prime sur la qualité d'une prise en charge éloignée. Bilan, 4 détenus là où il peut y en avoir 11. Rien de plus banal. De mon point de vue, je trouve que c'est un bon signe pour la justice des mineurs qui ne book pas les places au motif qu'il faut faire du chiffre à tout prix.

100. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:44 par salah

1. Une directrice de la PJJ n’est pas dans son rôle d’informer spontanément un tribunal sur le ‎nombre de places disponible dans une Maison d’Arrêt. C’est l’administration pénitentiaire qui ‎est en premier concernée par le nombre de places. ‎

2. Le choix du terme « dispositif », terme euphémique qui évite d’employer le mot « cellule » ‎par exemple n’est pas employé au hasard . Il permet à l’auteur de la lettre de revendiquer et ‎de s’approprier les activités et services liés à la présence du jeune en cellule (santé ,hygiène et ‎éducation…). Une sorte de coup d’Etat de la PJJ fait à l’administration pénitentiaire.
‎ 3.S’agissant d’une Maison d’Arrêt et non d’un Centre de détention ,ce qui veut dire qu’en ‎principe ,il s’agit d’un lieu destiné à des jeunes en attente d’un jugement et non qui ‎accomplissent une peine ,la Directrice de la PJJ par cette communication s’immisce dans la ‎relation entre le jeune et les magistrats avant même que la décision de prise en charge par la ‎PJJ ne lui soit transmise .Ce courrier est une sorte de : « On est là Magistrats ,ayez la main franche ‎lorsque vous signez des mises en détention ».‎

4.Le contexte : Par ce courrier et après le suicide du jeune en cellule il y a quelques mois et la juge ‎convoqué dans la nuit , la DD de la PJJ lance un signe d’encouragement par écrit en ‎s’autoproclamant co-décisionnaire dans les mises en détention . Autrement dit : « Vous avez peur, ‎on vous couvre ».‎

5. La PJJ n'est pas une société de plomberie qui dépose des prospectus dans les boites aux lettres et qui se vante spontanément des mérites de ses services.

101. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:46 par Mickel

J'ai en mémoire un courrier dans le même esprit (quoi que posant le problème exactement inverse). Je n'ai plus exactement les termes précis en tête mais, en gros, Le Directeur de la Maison d'Arrêt de Saint-Denis de La Réunion (surnommée la "honte de la République" avant qu'elle ne ferme il y a quelques semaines) écrivait au président du TGI pour lui dire que la surpopulation avait atteint un niveau plus que préoccupant (pour l'avoir visitée, je peux assurer que ce n'était pas exagéré) et qu'il fallait que les magistrats en tiennent compte. Ce à quoi le président du TGI, un peu gêné, avait répondu qu'il comprenait la situation mais que les magistrats ne pouvaient pas baser leurs décisions sur le taux de remplissage de la maison d'arrêt.

(Ces deux courriers étaient parus dans la presse)

102. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:52 par Tinkerbell

@Eolas

Il y a des limites aux outrages qu'on peut faire subir au sens d'un texte.

Et je ne suis pas certaine de les avoir dépassées davantage que vous ne l'avez fait

@Dadouche

{{__Non.

Sous entendu " moins de la moitié des places sont occupées, ce serait bien que le taux de remplissage soit plus important pour qu'on ne me sucre pas un de mes deux éducateurs__ }}

J'avais bien compris que l'interprétation que vous en aviez fait était différente de celle que j'expose. Mais ce qui m'intéresse c'est de savoir "pourquoi" la votre serait plus valable que la mienne.

A nouveau, mon propos n'est pas forcément de dire que vous vous trompez sur les réelles intentions de l'auteur, mon propos est de dire que ce courrier, en particulier, est rédigé en des termes suffisamment neutres (permettant tous les sous entendus dans un sens ou l'autre) pour permettre, à défaut d'autres éléments venant corroborer ce courrier, d'en faire une interprétation aussi absolue.

103. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:55 par Patrick Chevallier

Par curiosité, j'ai essayé de trouver si la police Comic Sans était d'utilisation fréquente à la DDPJJ de Tours. Je l'ai trouvée (en page de titre seulement) dans le document concernant les violences faites aux femmes téléchargeable sur cette page.

La Touraine serait-elle un fief de la police Comic Sans pour les dossiers sans comique ?

104. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:58 par fanch de bretagne

@ Salah

S'agissant de votre point n° 3, il convient de corriger une inexactitude.

En effet, il n'existe pas en France de centre de détention pour mineurs. Seul les maisons d'arrêts et les établissements pour mineurs ont juridiquement la faculté d'accueillir des détenus dont l'âge est inférieur à 18 ans.

Pour être complet, il faut ajouter que les jeunes majeurs (entre 18 et 21 ans) sont affectés, quand ils sont condamnés définitivement, à doses homéopathiques en centre de détention afin de les protéger du reste de la population pénale et particulièrement de certains détenus amateurs de jeunes garçons et très souvent condamnés pour des faits en rapport avec cela.

105. Le mardi 27 janvier 2009 à 10:58 par Francfort1

Ce n'était pas une accusation mais une constatation. Le procédé rhétorique était vil. Pour ce qui est de votre invitation, allez, osez! grand fou!

106. Le mardi 27 janvier 2009 à 11:04 par salah

@ fanch de bretagne 104‎ merci pour la rectification . J’avais un doute en effet sur ce point ..‎

107. Le mardi 27 janvier 2009 à 11:11 par hatonjan

@103 Patrick Chevallier : Dans toutes ou quasi toutes les administrations que j'ai croisé il est d'usage d'utiliser le Times new roman. Après, certains doivent avoir la fonction "police aléatoire". à quand le windings?

108. Le mardi 27 janvier 2009 à 11:11 par Bernard

Cher Maître, qu'en auriez vous dit lorsque la directrice se serait adressé au Procureur de la République pour qu'il tienne compte des disponibilités en formulant son réquisitoire??

109. Le mardi 27 janvier 2009 à 11:17 par Shad

Peut-être un peu hors sujet, mais toujours sur la considération de certaines administrations pour la justice et notamment celle des mineurs, je me permets de vous conter une petite anecdote complètement réel: un mineur en danger (donc pas délinquant mais victime) avait été placé par un juge des enfants dans un foyer sous la direction du Conseil général (ASE et non PJJ). Au bout d'un mois le mineur a fugué et une semaine plus tard a été arrêté en flagrant délit de vol. Les policiers apprennent du mineur qu'il était placé dans un foyer et informent à la fois le JE et les responsables du foyer. Le JE halluciné découvre que le mineur avait fugué depuis une semaine et que personne n'a pris soin de l'avertir ni d'avertir la police ou la gendarmerie. Une heure après ce coup de téléphone du commissariat, la greffière reçoit par fax une demande de main-levée de la mesure de placement émanant du Conseil g et demandant que la main-levée prenne effet rétroactivement au jour de la fugue... (traduction: on veut pas être tenu pour responsable)...

Des histoires comme ça, les JE pourraient en raconter beaucoup. Ah oui, et pour rendre le truc vivant, ce genre de courrier commence toujours par la phrase suivante: de l'autorité administrative à l'autorité judiciaire...

110. Le mardi 27 janvier 2009 à 11:35 par Nicolas L

@ Eolas (sous le commentaire 91)

Vous écrivez au sujet de la Directrice Départementale de la PJJ : "Elle est lue, pourquoi faudrait-il en plus qu'elle soit entendue ?"

Étonnant de la part de quelqu'un qui en appelle au plus vite à l'audition de Monsieur DRAY, pour que ce dernier puisse donner des explications sur les flux financiers retranscrits sur ses relevés bancaires ! ;-)

111. Le mardi 27 janvier 2009 à 11:43 par Sub lege libertas

Mon cher Maître, et chers lecteurs,

Ce courrier administratif ne manque pas de sel et tous vous y avez mis votre grain de commentaire en folie...

Pourtant, il traduit une évolution très spécifique des missions de la protection judiciaire de la jeunesse qui devrait vous interloquer, et qui ne manque pas de susciter des réactions chez les fonctionnaires de ce service extérieur du ministère de la justice. Dans les grandes orientations fixées par le Garde des Sceaux pour la P.J.J., il y a l’abandon de toutes les missions en assistance éducative pour se “recentrer sur le pénal”, et là où historiquement, la P.J.J. avait pour mission d’évaluer les alternatives à l’incarcération, il lui est de plus en plus demandé d’assurer le suivi de la détention des mineurs. Symptomatiquement le nombre de postes en milieu fermé (EPM ou quartier mineur de maison d’arrêt) proposé à ces fonctionnaires est en hausse et le nombre de postes en milieu ouvert (suivi du mineur délinquant dans sa famille) est en baisse, alors que les professionnels de la délinquance de mineurs savent que la meilleure prévention de la récidive ou réitération de la délinquance des mineurs passe par l’effectivité de la mise en oeuvre de mesure éducative. Evidemment, avec moins d’éducateurs en milieu ouvert, toujours plus chargés de mesures, c’est à dire ne pouvant effectivement pas voir régulièrement le mineur et sa famille, l’assurance est prise que bientôt les éducateurs en milieu fermé pourront les suivre... La DDPJJ de Tours n’a pas de souci a se faire.

Bien sûr, les belles âmes viendront me chanter que la République a mis la répression à l’ordre du jour et qu’il faut sortir du laxisme de la justice des mineurs. Foutaise ! Ayant comme office quotidien d’accuser les mineurs délinquants dans un ressort conséquent, je sais que la justice des mineurs est répressive et incarcère ! Et si je ne redoute pas de demander l’emprisonnement d’un mineur, je m’interroge sur son opportunité lorsque je m’en vais requérir que le mineur a mis en échec toute les alternatives éducatives alors que je sais que les mesures ordonnées auparavant n’ont peu ou prou pas été suivies REELLEMENT, faute de disponibilité des services. Pire, l’Ordonnance numéro 45-174 du 2 février 1945 modifiée (37 fois depuis 1945) relative à l’enfance délinquante impose qu’avant toute incarcération d’un mineur, un service éducatif propose une solution alternative à l’emprisonnement : or, souvent (trop?), les services requis de la PJJ sont obligés de constater malgré des heures de recherches téléphoniques qu’ils n’ont aucune proposition concrète à faire car les foyers débordent, les CER sont profilés en session pour un public déterminés (si, si je vous jure, il y a même des lieu ou on réserve en off sa place pour une future admission...), les CEF sont pleins ou distants de 800 kilomètres sans qu’on puisse me dire qui conduira le mineur de mon TGI à ce lieu lointain à partir de 20 heures... Bref, les juges avec la complicité des procureurs en sont parfois réduit à incarcérer des mineurs pour pourvoir concrétiser dans le cadre d’un projet de sortie un suivi adapté. Car figurez-vous, pour ne pas désespérer Billancourt et nos mineurs détenus qui auraient tendance à se suicider (cf. Les aventures messines de Rachida D.), les moyens de prise en charge sont VRAIMENT mobilisés quand il s’agit de sortir un mineur de détention, ce d’autant que la Vulgate impose que la prison soit désormais un lieu apocalyptique (les hellénistes comprendront, lieu de la révélation !) qui conduise le mineur à sa sortie à la rédemption, pour démontrer par l’absurde que c’était le moyen efficace !

Mais comme dirait la championne du prix Busiris, c’est “le bon sens” !

112. Le mardi 27 janvier 2009 à 11:49 par Shad

Juste une petite précision pour tempérer mon commentaire précédent @109, notamment après la lecture du commentaire @111. Il faut en effet reconnaître que les fonctionnaires intervenant dans le champ de la justice des mineurs (ASE et PJJ) subissent aussi les orientations radicales de la politique de prise en charge des mineurs tant en danger que délinquants (qui ne sont d'ailleurs presque plus distingués selon une logique inversée: avant on considérait que tout mineur délinquant était aussi un mineur en danger, désormais les mineurs en danger sont potentiellement des mineurs délinquants...). Il faut donc reconnaître à leur décharge qu'ils subissent ces nouvelles directives avec des contraintes budgétaires de plus en plus grande.

113. Le mardi 27 janvier 2009 à 11:51 par say

Car bien entendu c'est l'offre qui détermine la demande!!!

114. Le mardi 27 janvier 2009 à 11:59 par Dadouche

@ fanch de bretagne

En l'occurrence, Tours fait exception à l'effet d'aspiration des EPM (qui ne me paraît pas si important que ça d'ailleurs). D'après mes informations, aucun mineur de Tours n'a jamais été incarcéré en EPM.

115. Le mardi 27 janvier 2009 à 12:13 par Sub lege libertas

@ Bernard #108

mais ne rêvez pas, les Parquets recoivent des sollicitations de ce genre : en fait, cela s'appelle le dialogue partenarial ! Et ça marche dans tous les sens :

- Attention, monsieur le procureur, vous faîtes trop de convocations par OPJ et je n'ai pas assez d'éducateurs pour faire les rapports de renseignements socio-éducatifs - et si je défère un peu plus ? - oui c'est possible, les statistiques mensuelles montrent que notre éducateur de permanence pour les déférés peut optimiser son rendement ! - ah très bien ! mais j'ai l'association Biiiiiiiip habilitée qui me fait observer que son flux de mesures alternatives aux poursuites est en baisse et qu'elle risque de devoir licencier un membre du personnel. - oui monsieur le procureur, mais mon service souhaite prioiriser le suivi des mineurs incarcérés, ce qui pourrait nous conduire à ne plus faire autant de mesures de réparation - Bien, donc nous ferons plus de mesure de réparation avec l'association Biiiiip !

Voilà comment on construit une politique pénale au quotidien.

116. Le mardi 27 janvier 2009 à 15:00 par Leo

@Dadouche : "La question n'est pas ce que les magistrats vont faire de cette note ahurissante ... La réponse à cela est claire : rien du tout."

Dans l'état de dénuement où se trouvent les TI, ce serait dommage. Je suggère, au choix, selon la qualité du papier employé : - PQ - Post-it ou petit carnet de notes

117. Le mardi 27 janvier 2009 à 15:07 par Della

A la décharge de cette Directrice (qui devrait vraiment changer de police, elle n'adresse pas des invit' à une boum mais une invitation à "diriger" des enfants vers la prison....) il me semble que son courrier s'adresse plus à une catégorie particulière de magistrat, ou plutôt à une fonction particulière du juge des enfants. En lisant l'expression "possibilité qui leur est offerte d'orienter les mineurs prévenus et condamnés vers ce dispositif." j'ai eu l'impression que cette dame s'adressait avec énormément de maladresse aux juges des enfants chargé de l'application de leurs peines.

Notre hôte a certainement expliqué longuement et savamment cette fonction, mieux que je saurais jamais le faire, l'application de la peine est la faculté d'aménager, de convertir ou de faire exécuter une peine de prison ferme non assortie d'un mandat de dépôt.

A ce moment là, l'exécution de la peine (à laquelle le mineur est dores et déjà condamné définitivement) qui semble être l'ultime recours, devrait être regardée, selon la directrice, comme une alternative moins dévastatrice que d'habitude....

Bof, même vu comme ça, ce courrier n'est pas terrible....

118. Le mardi 27 janvier 2009 à 15:15 par X.

Cela me fait penser au dessin de Jean Effel sur le "michelin des prisons"... qui a lui valu moult ennuis !

119. Le mardi 27 janvier 2009 à 15:19 par Karc'Hariad

Bonjour,

Que de commentaires sur une simple lettre d’information administrative ! Notre DDPJJ ne se doutait certainement pas de l'effet qu'elle ferait. Ce doit être son "instant de gloire" à elle.

Pour ma part, je pense (si, si !!!) que ce n'est que le résultat d'un simple oubli de cette personne : elle ne gère pas un stock de produits inertes, ou encore de denrées périssables, mais elle gère des être humains dont la vie va radicalement être impactée par cette (ré-)entrée dans l'univers carcéral, ainsi au passage que celle des proches de ces mineurs.

Il ne s'agit pas tant de gérer au mieux des flux et des capacités de stockage, bien que dans de nombreuses circonstances la gestion d'un établissement pénitentiaire ne semble se résumer qu'à ça, mais il s'agit bel et bien d'individus. Il est toutefois certain que son effectif d'éducateurs risque de fondre comme neige au soleil si la rentabilité du CAE n’est pas prouvée.

Conséquence logique de la politique générale actuelle voulant à tout prix "faire du chiffre", rentabiliser des investissements et remplir des tableaux de statistiques avec de l'humain ?

Allez savoir …

120. Le mardi 27 janvier 2009 à 15:39 par cyber-cola

Je me demande si la situation n'est pas pire que ce que les commentaires le laissent entendre. Della (#117) dit "Cette dame s'adressait avec énormément de maladresse aux juges...". Et si c'était le contraire ? Si cette fonctionnaire qui ne serait à ce rang sans une certaine compétence n'était, au contraire, fort habile.

Sa lettre n'est rien d'autre qu'une "publicité" pour encourager à l'usage d'une prison. Or la DDPJJ n'est pas l'administration pénitentiaire. Elle ne gère pas le budget de la prison. Elle est le relais du ministère de la justice dans le département. Elle a pour rôle d'encourager les mesures qui vont dans le sens de la politique du ministère. C'est-à-dire le tout répressif pour les mineurs.

Bien sûr, il faut le faire avec prudence. Les magistrats sont jaloux de leur indépendance. Elle ne peut émettre une recommandation du genre "Je vous rappelle que le choix du gouvernement est celui de la sévérité". Ce serait comme un responsable des pompes funèbres disant "et quand vous serez mort venez donc chez moi, je vous ferais un prix". Ce sont des choses qui ne se disent pas. Il dira plutôt : "Nous sommes toujours à votre disposition". C'est plus poli. Chacun comprend le sous-entendu. Cette dame a fait de même. Elle se limite à dire : "le dispositif est à votre disposition. C'est quand vous voudrez". Elle sous-entend peut-être : "Les gens qui hésiteraient à condamner parce qu'il sont sensible à la presse progressiste qui parle du surpeuplement des prisons sont de dangereux laxistes se trompent. Pour les mineurs du moins, le taux de remplissage n'est qu'à 36%"

Ce ne serait donc pas une personne dont la modeste pensée aurait été dépassée par de terribles propos mais de modestes propos qui trahiraient une terrible pensée.

121. Le mardi 27 janvier 2009 à 17:07 par Jt

On congratule et on s'auto-congratule sur ce blog, charmant =)

122. Le mardi 27 janvier 2009 à 18:03 par Switz

A l'évidence, cette lettre nécessite une analyse patiente, Comme je suis un optimiste naîf et béat, j'ai pensé dans un premier temps à la suite d'autres commentaires plus haut que ce courrier ne méritait qu'une moitié d'indignation, la présomption de l'éventuelle bonne foi de son rédacteur amenant un peu d'indulgence (et oui, la surpopulation carcérale et tout et tout, l'optimisation des dépenses publiques en situation de contraintes budgétaires, d'ailleurs pas forcément universelles suivant les postes de dépenses...).

Rien qu'une indulgence très minimale, disons, car la formulation maladroite, sinon malhonnête laisse effectivement transparaître des intentions malencontreuses (et peut-être coupables), comme d'inviter à plus de détermination à incarcérer. Et quand après lecture des commentaires, vient la découverte qu'un quartier pour mineurs, fût-il rénové et repeint, n'est toujours qu'une annexe dans une prison, arrive la stupeur, éprouvée au constat que pour certains la justice peut être administrée suivant une nouvelle loi des débouchés, l'offre pénitentiaire devant créer la demande. Ce n'est quand même pas le nombre de places vacantes qui doit régler la sévérité des sanctions.

Il reste un questionnement étrange, et peut-être une sorte de goût de rance. Lorsque M. Perben en un temps désormais lointain réinventait les maisons de redressement, pas mal d'éducateurs se risquaient à pointer l'impasse d'une politique déjà expérimentée, ou plus exactement craignaient que l'énergie déployée pour enfermer les jeunes en trouble avec les autres et avec eux-mêmes pût conduire à ne plus se donner les moyens d'une réelle politique éducative, patiente, constante et réfléchie (et anticipant les problèmes plutôt qu'en tentant de les corriger a posteriori). ils n'ont pas su se rendre audibles.

Par ailleurs, la politique actuelle semble instituer un étrange système qui vise à réformer la marginalité par la coercition (envoyez-nous des jeunes pour qu'on les instruise!). Avec quelques excès interprétatifs, on peut entrevoir quelques similarités avec les maisons de force du grand siècle, où les sergents de ville envoyaient mendiants et filles de joie, pour leur inculquer les valeurs de la droiture et de l'ardeur au travail. Bref, un système de contrôle social, plutôt qu'une volonté d'équilibrer prévention/sanction/insertion

PS: l'usage de la police Comic sans se répand de plus en plus dans l'administration, je ne sais pas pourquoi, effet de mimétisme peut-être

123. Le mardi 27 janvier 2009 à 18:07 par Fantômette

Bonsoir Véronique,

Je ne suis pas d'accord avec l'analyse que vous faites de ce courrier.

Vous écrivez (#41) "Les sens cachés, les métaphores prudentes, les intentions planquées dans les mots n'impressionnent et ne sont opérants que pour ceux qui sont dans un état d'esprit de soumission et de dépendance".

Ce courrier n'est pas directement destiné à influencer les magistrats du siège - qui de toute façon, comme vous le rappelez, ne sont pas tenus d'y déférer.

Il n'en reste pas moins, et c'est là ce qu'il faut relever, que ce courrier relève de "l'invitation" à incarcérer. "Je vous rappelle que nos quartiers mineurs ne tournent pas à plein régime".

C'est tout.

Vous, et malpa, venez nous dire : il s'agit d'un courrier typiquement adminstratif. Sans aucun doute. Ce n'est pas non plus l'objet du débat. Le style est administratif, les mots sont administratifs, l'objectif est administratif.

Mais ce courrier - et loin de moi l'idée de mettre en doute la bonne foi et les bonnes intentions de la personne qui l'a rédigé - a une signification.

Vous, parlez de sa justification.

Vous êtes dans le juste lorsque vous évoquez un "conflit" (votre com 59), mais vous vous trompez sur sa nature.

Il ne s'agit pas d'un conflit de vocabulaire, novlangue administrative contre novlangue judiciaire.

Le conflit - en fait, j'utiliserai le terme de conflagration qui me semble plus juste - la conflagration, donc, est celle qui se produit entre la réalité (celle que Dadouche, Eolas, Salvatore, et beaucoup d'autres ici connaissent pour la côtoyer quotidiennement) et sa description administrative - on a presque envie de parler de traduction.

Or, "traduttore, tradittore" - traduire, c'est trahir.

Et c'est précisément ce qui se passe.

124. Le mardi 27 janvier 2009 à 18:53 par MONSIEUR CAPS LOCK

C'EST LE PENDANT DE L'INUSABLE "IL FAUT PLUS D'AMÉNAGEMENTS DE PEINES PARCE QUE LES PRISONS SONT PLEINES"...

125. Le mardi 27 janvier 2009 à 19:42 par Véronique

@ Anabelle et Fantômette

Anabelle, Je suis pas vraiment convaincue par votre argumentaire.

Votre démonstration qui n'est que la répétition des interprétations d'Eolas et de Dadouche ne m'apporte pas d'élément décisifs qui pourraient inverser la lecture que je fais au courrier de la directrice.

Et pour le moment, qu'il s'agisse d'Eoals, de Dadouche et vous-même, nous n'en sommes toujours qu'aux procès d'intention et à l'interprétation concernant le propos de cette directrice.

Cette directrice se substitue-t-elle aux juges, seuls à pouvoir prononcer une mesure ou une peine d’incarcération ?

Est-elle en mesure et a-t-elle la latitude d'influencer leurs décisions par son courrier ? C'est pour moi la question déterminante de ce débat ?

Fantômette, la directrice informe et utilise pour cela un vocabulaire clair qui, contrairement à ce que vous écrivez n'est pas un courrier écrit dans une forme administrative. Du moins dans l'idée que je me fais d'un courrier administratif, genre qui jamais ne dit ce qu'il à dire. Toujours compliqué, mal écrit, obscur, lourd, plombé, confus...qui ne n'informe de rien de tangible.

Et je pense que c'est cette formulation inattendue de la lettre, qui est directe et claire quant à l'information qu'elle donne - capacité d'accueil du quartier des mineurs de Tours - qui vous perturbe ainsi qu'Eolas, Dadouche et Anabelle

126. Le mardi 27 janvier 2009 à 20:39 par hatonjan

Un courrier administratif... je ne savais pas qu'administratif concernait le contenu. Je pensais que c'était un courrier d'administration, avec ses formes (mise en page). Mince, quand j'écrirai un courrier désormais il ne faudra pas que j'écrive ce que j'ai à dire selon Véronique. Bref, la marianne en haut d'un document n'empêche pas de parler et de dire ce qu'on a à dire, cela signifie juste que c'est un serviteur de l'état et pas d'une entreprise. Donc à al limite, avec sa police "comique", à ne pas savoir qu'on met un titre avant un lieu (monsieur le président du TGI de Tours, et non TGI de Tours, monsieur le président). Et habituellement un courrier administratif a un timbre. Ah si pitié, il faudra apprendre à cette dame que les majuscules en français c'est sur les noms propres, car là c'est limite sur tout les mots "techniques".

127. Le mardi 27 janvier 2009 à 20:40 par Fantômette

@ véronique

Alors, pour moi, administratif n'était pas équivalent à "ne parvenant pas à dire ce qu'il veut dire", lourd, compliqué, et confus.

Le sens que je donne à ce mot est plus prosaïque. Je le définirais (à grands coups de hache) comme "ce qui a trait à l'administration".

Bon, d'accord, c'est rarement du stendhal, mais en général, les mots ont un sens, et les personnes qui les écrivent le connaissent et l'assument. En fait, dans l'administration, où presque tout se passe par écrit, les mots (et donc par dessus tout les mots écrits) non seulement ont un sens, mais il sont même souvent destinés à produire des effets.

Le langage administratif relève peut-être moins systématiquement du langage performatif que le langage judiciaire, mais tout de même suffisamment souvent pour que les cadres de l'administration en soient normalement conscients.

En d'autres termes, ces mêmes cadres savent ce qu'ils disent au moment où ils le disent, et (mieux encore) veulent dire ce qu'ils disent (et qu'ils savent dire) au moment où ils le disent.

A fortiori quand ils l'écrivent.

Ce qui me frappe, c'est vrai en un sens, c'est une formulation, non pas parce qu'elle est directe et claire, mais pour ce qu'elle traduit de la représentation que se fait la personne qui l'utilise de la réalité concernée, qu'elle administre - et qu'elle trahit.

128. Le mardi 27 janvier 2009 à 20:41 par tschok

@ Fantômette,

Vous prendrez bien un jus de goyave?

129. Le mardi 27 janvier 2009 à 20:49 par christine

Je ris ....jaune. J'ai de plus en plus de difficultés à comprendre MON administration...

Une éduc PJJ

130. Le mardi 27 janvier 2009 à 21:23 par Dadouche

@ Véronique

Le fait qu'elle influence ou pas les magistrats avec ce courrier (et je vous garantis que ce n'est pas le cas) n'a au final rien à voir avec la choucroute.

L'information donnée dans la note n'est pas le nombre de places au quartier mineurs, mais le fait qu'il est sous occupé par rapport aux moyens déployés.

C'est le fait de croire devoir, pour des raisons de pure gestion financière de son service, donner aux magistrats une information totalement indifférente à ce qu'ils prennent en considération dans leurs décisions qui est la question déterminante dans ce débat. De même que le fait, pour la dirigeante départementale du service dont l'objectif principal est d'assurer, par un travail éducatif, qu'il y aura moins de mineurs délinquants et donc moins de mineurs qui doivent être incarcérés, de laisser entendre que ce serait bien si on pouvait lui remplir son quartier mineur qui consomme tant de moyens et donc incarcérer plus de mineurs.

131. Le mardi 27 janvier 2009 à 21:52 par Fantômette

@ tschok, cher confrère,

Vous avez accumulé du retard au top commentators, certes, mais ce n'est pas une excuse.

Donnez-nous donc plutôt votre avis sur la question.

(C'est ma tournée de jus de goyave).

132. Le mardi 27 janvier 2009 à 22:57 par Emilie, CIP

@Veronique, sans vouloir vous stigmatiser, quels arguments vous convaincraient que vous avez tort ? A priori, vous n'avez aucun rapport avec notre doux monde de la Justice et pourtant, vous n'acceptez pas l'analyse de texte qu'en donnent les quelques représentants qui viennent sur ce blog. J'avoue que votre assurance me sidère parfois. Je n'essaierai donc pas de vous convaincre. Sachez pourtant qu'au mieux ce courrier montre une ignorance crasse des arcanes du monde judiciaire (ce qui est loin d'être si étonnant que cela, malheureusement) et au pire un cynisme rarement étalé ainsi au grand jour par un cadre d'une administration. Cette lettre fait peur par sa franchise et son absence de vergogne. Bien à vous,

Emilie

133. Le mardi 27 janvier 2009 à 23:18 par Véronique

@ Fantômette et Dadouche

La directrice aurait écrit:

Monsieur le Président,

J'ai le plaisir de vous annoncer que " la Maison d'Arrêt de Tours accueille depuis le mois de mai dernier..."

PJ: plaquette du quartier rénové des mineurs avec photos des éducateurs en situation éducative.

je comprendrais le reproche que vous adressez à la directrice.

Mais cela, ce n'est pas le contenu de son courrier.

Par ailleurs, je pense que la mission professionnelle de cette directrice et de son administration n'est pas que d'assurer, par un travail éducatif, qu'il y aura moins de mineurs délinquants et donc moins de mineurs qui doivent être incarcérés (Dadouche), mais d'être d'abord le service administratif chargé de mettre en oeuvre les décisions des juges.

Parmi ces décisions interviennent parfois des mesures d'incarcération. Ces mesures d'incarcération ont une finalité à la fois éducative et répressive. La mission dela PJJ est donc d d'intervenir et dans les prisons, et dans les milieux ouverts.

134. Le mercredi 28 janvier 2009 à 00:26 par Passante

Puisqu'on a beaucoup parlé du caractère administratif ou pas, clair ou pas, de ce courrier... quelques remarques d'une "cadre administratif" qui passe souvent par là mais qui écrit pour la première fois.

La langue des "serviteurs de l'Etat" n'est pas forcément obscure ; théoriquement, la tribu des haut fonctionnaire de valeur se caractérise par la clarté de son style (de très belles envolées lyriques là dessus dans "Correspondance et rédaction administrative" du préfet Gandouin, ouvrage précieux pour la tribu en question, quoi que d'un comique involontaire). En revanche, elle abonde de formule un peu codées, qui traduisent subtilement les relations de pouvoir entre les uns et les autres, et permettent de faire passer des tonalités de propos qu'il ne serait pas possible d'exprimer plus clairement.

Et je n'imagine pas que la DDPJJ d'Indre-et-Loire, chef de service extérieur de la Justice, ne sache pas manier ce style administratif. Vu la manière dont les mineurs se transforment en "jeunes" (de banlieue?) sous sa plume, cette dame sait manier les mots.

C'est pour cela que ce qui m'a choqué, ce n'est pas "offerte" - oui, ça fait "office de tourisme", mais c'est un cliché administratif : une possibilité est offerte, de même que des salutations sont distinguées.

En revanche, ce qui fait dresser l'oreille des familiers du parler administratif, c'est "j'attire votre attention". La formule neutre pour transmettre une information, c'est "je vous informe que", "j'ai le plaisir (ou l'honneur) de vous informer que", ou bien "je porte à votre connaissance le fait que". "J'attire votre attention", ce n'est pas un formule neutre, c'est une formule d'insistance. Décodée, elle signifie : 1/ "j'ai un problème, coco" 2/ "mon problème de concerne aussi", voire, selon le contexte, "mon problème pourrait bien te péter à la figure" (si relations vraiment tendues entre l'auteur et le destinataire : "et je vais tout faire pour que mon problème te pète à la figure") 3/ "et si ça tourne mal, tu pourras pas dire que je t'avais pas prévenu."

Selon le contexte des relations entre la DDPJJ et le président du TGI, on est entre la demande un peu musclée ("P'tain, tu vas me la remplir, ma super taule à loupiot, 'spèce de mou du g'nou") et la menace ("si je perds mes éducs à cause de toi, attends voir le premier sac à main piqué par un ado, et t'as pas fini d'entendre causer du laxisme des juges tourangeaux").

Avec les explications données par Eolas, Dadouche et Fantômette, qui concordent sur le fait que le juge ne choisit pas la prison dans laquelle seront détenus les personnes qu'il condamne, donc qu'il n'y a pas moyen d'augmenter le nombre d'enfants incarcérés à la maison d'arrêt de Tours sans augmenter les condamnations d'enfants à l'incarcération (ou les incarcérations d'enfants prévenus)... la lecture de cet impeccable courrier administratif me donne envie de vomir.

135. Le mercredi 28 janvier 2009 à 07:48 par Véronique

@ Emilie

Ce qui aurait pu me convaincre comme argument de la part d'Eolas, de Dadouche, de Fantômette et d'Anabelle c'est l'information selon laquelle, de mémoire de Justice et de PJJ, jamais il n'y a eu dans les DDPJJ un seul écrit adressé à des magistrats pour les informer d'un état des lieux des possibilités d'accueil et d'encadrement des mineurs délinquants en milieu... ouvert.

Car nous pouvons parfaitement imaginer que si une DDPJJ informe les juges de l'état des lieux des quartiers de détention de mineurs, elle peut aussi informer des dispositifs d'accueil et des possibilités en milieu ouvert. Et sans juger cette démarche ni scandaleuse, ni critiquable.

Il s'agirait ici, selon moi, de la même logique que celle de la démarche de la directrice dont il est question dans le billet: informer les donneurs d'ordre (les juges) de ce dont dispose une administration pour mettre en oeuvre une décision judiciaire en fonction de la nature de la mesure - incarcération ou milieu ouvert - décidée par le magistrat.

Si Eolas, Fantômette, Dadouche, Anabelle et vous-même me juraient - croix de fer, crois de bois - que ce type de démarche d'information est totalement inexistante et inimaginable dans les relations de travail entre les juges et la PJJ, alors je pourrais considérer que l’initiative de la directrice est hors propos et qu'elle transgresse le cadre de sa mission.

@ Passante

Si le courrier de la directrice contient un mécanisme de langage d'une banalité majuscule et consacrant l'indifférencié comme ce n'est pas possible, c'est bien l'emploi du terme de " jeunes ", Hélas !

Qui est en relation professionnellement avec des mineurs (Justice), des élèves (Enseignement), des enfants et des adolescents en grande difficulté (Services sociaux) ou branchés sur le loisir (animateurs culturels) emploient systématiquement le terme on ne plus général et creux de " jeunes ".

De ce point de vue l'utilisation de " jeunes " par la directrice est d'une banalité affligeante.

136. Le mercredi 28 janvier 2009 à 08:29 par hatonjan

@ Véronique : Vous avez raison, jeune, c'est simple efficace, mais trop simple et trop efficace, faisons allez, des périphrases à rallonge, ça fera moins administratif, et ça voudra enfin dire quelquechose, vu l'incompatibilité épistolaire établie par votre conviction entre administratif et efficacité. Néanmoins, je trouve quand même cette lettre dans une philosophie de "remplissage". Alors je ne vais pas en avoir contre cette directrice de la PJJ, qui a probablement des consignes et pressions qui ont pu l'amener dans cette situation. Mais quel dommage tout de même.

137. Le mercredi 28 janvier 2009 à 12:16 par tschok

Ma chère Fantômette,

Mon avis est que tout est dans le non dit.

Vous aurez d'ailleurs remarqué que la dirlo indique avoir 11 places dont 4 prises, mais s'abstient de donner le résultat de la soustraction, laissant au président le soin de la faire. Et ce n'est certainement pas pour épargner ces facultés mentales.

Ce n'est donc pas le texte qui en lui-même peut vous éclairer, mais plutôt le contexte, qui permet de donner à cette missive administrative un sens absolument certain et tout à fait précis.

Il s'agit bien d'un appel du pied.

Mon opinion est aussi que c'est bien Véronique qui est perturbée par ce courrier, et non Eolas, Dadouche, Annabelle ou vous.

Je pense que ce qui la perturbe profondément est la nature de l'intention de la dirlo de la PJJ. Et surtout ses conséquences.

Au vrai les choses sont assez simples: il s'agit d'une banale inversion - donc une perversion - entre ce qui relève du moyen et de la fin poursuivie. Ici le moyen (l'emprisonnement, pudiquement qualifié de "dispositif") devient un fin en soi.

De même, en matière de politique de l'immigration, un moyen (l'expulsion) devient une fin en soi, alors que la fin poursuivie est la maîtrise des flux migratoires.

L'administration française est devenue coutumière de ce genre de perversion.

Il est perturbant pour un citoyen de s'en rendre compte.

Je pense que si Véronique attache une telle importance à la surface des choses- au sens littéral de cette lettre - et pas à sa substance, c'est parce qu'elle est dans une phase où la découverte de cette réalité la perturbe profondément en tant que citoyenne.

Je prendrais volontiers du jus de goyave.

D'un point de vue plus scientifique cette lettre illustre ce quon appelle je crois la loi de parkinson (rien à voir avec la maladie) qui décrit l'aptitude d'un service administratif à se créer du travail alors même que l'objet pour lequel ce service a été établi est en déclin.

Il est extrêmement dangereux que cette loi trouve à s'appliquer dans des services administratifs qui sont chargés de la répression.

Cette lettre valait donc bien un post.

Merci Eolas et Dadouche.

138. Le mercredi 28 janvier 2009 à 12:26 par Véronique

@ hatonjan

" ...ça fera moins administratif, et ça voudra enfin dire quelque chose, vu l'incompatibilité épistolaire établie par votre conviction entre administratif et efficacité... " (votre post)

???

Ben...c'est à dire que... je ne comprends pas le sens de votre phrase...

139. Le mercredi 28 janvier 2009 à 13:26 par Véronique

@ tschok

Ouais, ouais.

Mais en attendant, il n'y en pas un et pas une qui jure que le fait d'informer les juges de l'état de lieux et de l'offre des dispositifs'' existant en milieu ouvert, est une pratique inexistante et jamais vue au sein des DDPJJ dans leurs relations de travail avec les magistrats. .

ps: le mot dispositif: encore du mécanique, qui vient tout seul, en veux-tu, en voilà ! dans les langages justice, enseignement, social et culturel. Même pauvreté et plus que couru dans le vocabulaire que lorsque les professionnels de la justice, de l'enseignement, du social et de la culture utilisent jeunes.

140. Le mercredi 28 janvier 2009 à 14:00 par Dadouche

@ Véronique

On ne risque pas de jurer grand chose, votre injonction étant complètement à côté de la plaque (si j'étais grognon je rajouterais "comme d'habitude").

Il y a un gouffre entre :

- "vous qui êtes magistrat à Tours et qui cherchez tout le temps désespérément des places en centre éducatif fermé ou en foyer de la PJJ, je vous informe qu'il y a actuellement 2 places au CEF de Bayonne/qu'une session du CER de Plougastel commencera dans 15 jours"

et

- "j'attire votre attention sur le fait que la prison de votre ressort (mais je préfère ne pas appeler ça la prison, dès fois que j'arrive à vous faire gober que c'est un lieu éducatif), où sont incarcérés tous vos mineurs, a un taux d'occupation inférieur à 50% alors que j'y ai deux éducateurs à plein temps, c'est quand même dommage toute cette place gâchée".

Je ne cherche même pas à vous convaincre, je souhaite simplement éviter que votre ton péremptoire ne puisse laisser croire à nos lecteurs que vous utilisez des arguments.

141. Le mercredi 28 janvier 2009 à 14:06 par Le_Pompiste

Il faut quand même bien des prisons pour les mineurs dangereux : dès cinq ans, il peut y avoir trouble manifeste de l'Ordre Nouveau Public. http://sanspapiers.blogs.liberation.fr/sans_papiers/2009/01/sans-papiers--1.html

142. Le mercredi 28 janvier 2009 à 14:19 par Guile

Cette dame fait son travail: militer pour que la prison soit perçue comme une solution pour les mineurs. Elle est dans son rôle. Ca choque, mais c'est le pur jus administratif qui cache l'objectif...

143. Le mercredi 28 janvier 2009 à 15:04 par hatonjan

@Véronique 138 : C'est magnifique, vous venez de voir que el style ampoulé n'est pas efficace. Je vous retraduit donc ma phrase : vous affirmez qu'un courrier administratif est tout sauf efficace, et moi j'en avait conclu qu'il valait mieux faire des lettre stylées bien ampoulée. Et le comble est que, vous venez donc par votre incopréhension de ma phrase, de démontrer que parfois le "simple et neutre" assez typique de l'administratif est bien mieux.

144. Le mercredi 28 janvier 2009 à 16:58 par tschok

@ Véronique,

Comment ça "ouais, ouais"?

Vous m'approuvez doublement? J'en reviens pas!

Ou bien le fait de dire deux fois "oui" sur le ton du "ouais" signifierait en réalité deux fois non?

Ce qui permettrait alors de penser qu'en fonction du contexte un mot n'a pas nécessairement le sens qu'on lui attribue habituellement hors de tout contexte, et qu'il peut même avoir un sens contraire.

Si c'est cela, alors c'est vous qui m'avez convaincu.

145. Le mercredi 28 janvier 2009 à 19:19 par Véronique

@ Dadouche

" Je ne cherche même pas à vous convaincre "

Je ne vous l'ai pas demadé et je ne vous le demande pas.

J'ai répondu à Emily (post 132) qui me demandait ceci:

@Veronique, sans vouloir vous stigmatiser, quels arguments vous convaincraient que vous avez tort ? A priori, vous n'avez aucun rapport avec notre doux monde de la Justice et pourtant, vous n'acceptez pas l'analyse de texte qu'en donnent les quelques représentants qui viennent sur ce blog.

Par ailleurs, vous me dites:

"Il y a un gouffre entre :..."

Non.

Vos deux hypothèses formulées telles que vous les écrivez sont l'une et l'autre hors de propos et extravagantes.

En revanche, qu'une DDJJJ informe un tribunal avec clarté de l'existant X à un moment T- arrêt sur images - de ce dont elle dispose -: quartiers de mineurs dans les prisons, centres éducatifs fermés, structures en milieu ouvert, pour pouvoir mettre en oeuvre les décisions diverses prononcées par les juges juges en direction des mineurs, ne me choque pas et ne dérange pas. Dans un cas comme dans l'autre , la DDPJJ fait son travail.

146. Le mercredi 28 janvier 2009 à 19:41 par Véronique

@ tschok

A dire vrai, mon ouais, ouais, c'était ma façon - nettement moins talentueuse, je vous l'accorde très volontiers - d'exprimer quelque chose d'assez proche de ceci:

vous savez, lorsque Eolas met l'image de la petite fille qui tombe de sommeil ou qui dort, écroulée d'ennui de fatigue sur une étagère...

Euh, j'adore trop le message de l'image.

147. Le mercredi 28 janvier 2009 à 19:52 par Véronique

@ hatonjan

...hum... ouais, ouais...

148. Le jeudi 29 janvier 2009 à 13:25 par fred

Vous dites en 16 : "Ce dispositif, pas cet établissement. Le dispositif n'est pas la maison d'arrêt ; le dispositif, c'est l'incarcération. "

aaaaaaaah !N'étant pas juriste, il m'a fallu attendre le 16eme commentaire pour comprendre la teneur de votre billet.

Bon à force de vous lire, ce jargon va finir par rentrer !

149. Le jeudi 29 janvier 2009 à 20:05 par DM

C'est tellement administratif, c'en est beau.

150. Le vendredi 30 janvier 2009 à 11:53 par tschok

@ Véronique,

Ce à quoi je vous répondrais, car je me sens l'humeur d'une Brice, qui, à l'occasion des grèves, voit des crocodiles dans toutes les rivières:

"ce n'est pas parce que le chameau pisse dans le Sahara qu'il en fera un océan".

Tels le bédouin et sa monture, je me sens donc humble face à l'infini.

PS: tombez pas de l'étagère quand même.

151. Le dimanche 1 février 2009 à 01:35 par Lee

Merci pour ce moment de détente. A-t-elle joint des photos à sa brochure ? Dans tous les cas, s'ils prennent aussi les jeunes voisins trop bruyants, je peux toujours donner quelques pistes.

152. Le lundi 2 février 2009 à 15:40 par folbec

Vu ce jour sur Boing-Boing, la version américaine (privatisée) de la même histoire : Judges jailed for taking bribes from private juvie prisons to send kids to jail

Two senior Pennsylvania judges have been sentenced to seven years in prison for taking bribes from juvenile detention centers -- in exchange for the bribes, the judges turned in guilty verdicts for the teens who appeared before them and sent them to juvie, thus enriching the operators of the kiddy gulag. For this, the judges received $2.6 million in kickbacks.

Article d'origine :

http://www.philly.com/philly/opinion/inquirer/20090128_Editorial__Judges_Sentenced.html

153. Le mardi 10 février 2009 à 02:51 par romeo

très joli site :) si seulement vous etiez un peu plus clair

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