Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Bravo Jade

Je vous invite à aller voir chez mon confrère Mô combien Jade est une jeune fille digne d’admiration.

N’hésitez pas à lui laisser un petit mot gentil en commentaire, elle les lit.

Au-delà du récit, qui n’appelle qu’un silence respectueux de ma part, deux détails m’ont marqué. Parfois, la profession d’avocat, c’est ça aussi, tout simplement : tenir la main de sa jeune cliente pendant trois heures et demie, ou se positionner l’air de rien à l’audience pour servir de rempart au regard de celui qu’il est si difficile pour son client de croiser à nouveau. Ça ne s’apprend pas dans les livres de droit.

Attention, c’est un billet violent. Car tout ce qu’il raconte est vrai.

Petite fille.

Commentaires

1. Le jeudi 15 octobre 2009 à 13:18 par turquoise

mes pensées vont vers ceux qui comme mon compagnon ont été violés par leur vrai parent (souvent le père) quand ils avaient l’ âge de Jade. ils sont hélas nombreux même si souvent ils attendent la mort du père pour arriver à suffisamment surmonter leur blessure pour se confier à leur entourage - justice ne leur sera jamais rendue.

2. Le jeudi 15 octobre 2009 à 13:23 par rimbus

Merci de relayer ce témoignage. J’en ai eu les larmes aux yeux.
On est loin des vaines polémiques concernant le ministre de la culture… La pédophilie, c’est ça, et c’est à côté de chez nous.

3. Le jeudi 15 octobre 2009 à 13:42 par Gérard

@ 2. Le Jeudi 15 octobre 2009 à 13:23 par rimbus

Exact, car quand c’est chez les thaïpouets que ça se passe, ce n’est pas de la pédophilie, et de toute façon c’est vain. C’est bon parfois de savoir remettre les choses à leur vraie place.

4. Le jeudi 15 octobre 2009 à 13:49 par petit comique

Très beau, mais en effet très dur texte.

Chapeau Jade, superbe leçon de courage, belle et heureuse vie !

5. Le jeudi 15 octobre 2009 à 14:20 par panouf

Le texte est si émouvant que je ne sais meme plus quoi en dire…

6. Le jeudi 15 octobre 2009 à 15:12 par H

C’est pas possible, ça, de faire des billets pareils pendant les heures de travail… J’ai l’air de quoi, moi, à être émotif à tendance humide devant mon écran…

7. Le jeudi 15 octobre 2009 à 15:28 par Ti

Pareil.
les larmes aux yeux.

8. Le jeudi 15 octobre 2009 à 15:28 par Sylvain

Rimbus en 2eme commentaire a tout résumé ma pensée.
Bravo à Maitre Mô pour avoir écrit ce texte

9. Le jeudi 15 octobre 2009 à 15:42 par marco99

ça prend aux tripes.
égoïstement on pense à ses propres enfants en lisant ça… et on espère qu’ils ne vivront jamais ça.
Bravo à Jade

10. Le jeudi 15 octobre 2009 à 16:17 par Quixotte

Magnifique histoire très bien racontée…

Heureuse vie à Jade

11. Le jeudi 15 octobre 2009 à 16:21 par Quems

J’ai pleuré c’est beau, courageux …
Mes collègues me regardent vraiment bizarrement maintenant mais peux m’importe.

12. Le jeudi 15 octobre 2009 à 17:28 par spike

L’horreur du monde a essayé de te piétiner mais n’a pas réussi car ton courage a fait de toi une fleur magnifique, bravo Jade, tu vas resplendir.

13. Le jeudi 15 octobre 2009 à 17:52 par Barth

Bouleversant.
Merci Me Mo

14. Le jeudi 15 octobre 2009 à 19:28 par mytho

En dehors du caractère très très émouvant de cette histoire, et de la manière poignante dont elle est narrée, il s’agit également de ne pas oublier le problème du traitement de ces délinquants sexuels et de leur suivi. La souffrance de la petite Jade n’est pas terminée et le système judiciaire n’a pas encore trouvé les réponses ni les mesures adaptées pour “sanctionner” le comportement de ces “Paul (s)” Ces “Paul (s)”, le plus souvent, nient les faits, ou tout du moins s’ils sont confrontés à la vérité ne mesurent en aucun cas les dégâts qu’ils ont causés.
Je me souviens avoir eu dans mon cabinet le dossier d’un délinquant sexuel qui avait violé sa fille pendant des années. Tout d’abord il niait, ensuite, il affirmait lui avoir rendu “service”. C’était atroce. De sa prison, il lui écrivait, il écrivait à ses avocats, il ne cessait de vouloir se justifier mais en aucun cas, il ne prenait en compte la douleur de son enfant…Je lisais ces lettres et j’étais ahurie. Cet homme, bien que condamné à quelques années de prison, n’avait rien compris, était dans le même état psychologique qu’avant son entrée en prison. Si le procès avait pu servir à sa fille, (le temps qu’il restait en prison, elle se sentait rassurée) mais pour lui, rien, il était une bombe vivante, rempli de rancune, parlant de l’injustice dont il était “victime”, on le punissait pour tout le bien qu’il avait fait à sa fille. Il n’avait rien compris. Maintenant, des années après, il a du sortir. et alors? et après?? voilà le vrai problème. que faire? qu’est ce qu’une société comme la nôtre peut supporter?

15. Le jeudi 15 octobre 2009 à 19:30 par bzh55

Merci de relayer cette histoire Maître Eolas.
Bravo à Maître Mo et toute notre admiration/voeux de guérison pour Jade.

16. Le jeudi 15 octobre 2009 à 20:02 par Ptifiloum

Ton histoire est très émouvante Jade !

J’ai un afflux de deux sentiments opposés en lisant ton récit, admiratif pour ton courage et la force dont tu fais preuve au quotidien, et la répugnance que m’inspire ton bourreau qui par lâcheté persiste contre l’évidence a nier ses fautes !

Je te souhaites tout le bonheur que je désir pour ma fille.

Sois toujours aussi courageuse et sois heureuse dans la vie tu le mérite.

17. Le jeudi 15 octobre 2009 à 20:22 par Lancelot

Bonjour Maître ce sujet de type David contre Goliath pourrait vous intéresser

C’est du droit de tout les jours

http://www.adnpc.net/articles/142-t…

Cordialement

Lancelot

18. Le jeudi 15 octobre 2009 à 20:45 par noël

Bonjour,
c’est triste à pleurer, mais je ne pleure pas, allez savoir pourquoi! Je souhaite à Jade une fantastique reconstruction et un avenir serein. Peut-être, je l’espère de tout coeur, avec un “homme de sa vie” et des enfants qui auront la chance d’avoir une maman forte comme cela! Moi, 40 ans, je n’ai d’homme de ma vie, ni d’enfants (mais sait-on jamais…), tout cela à cause d’un Paul de ma famille.
J’ai raté le coche, trop occupée par ma vie pas si facile à mener, et aujourd’hui il y a prescrpition. De tels crimes ne devraient pas souffrir de prescription.
Cordialement.

19. Le jeudi 15 octobre 2009 à 20:53 par Von Morthes

Merci à vous, Maître Mô, et bravo à toi, Jade, de nous narrer cette émouvante histoire.Cette étincelle de courage et de vie dispersant les méandres de la folie humaine…

20. Le jeudi 15 octobre 2009 à 20:56 par Régis Hulot

Après cela, il y a des promotions fondées sur l’effort, les études, les résultats, l’expérience, qui sont vitre relativisées…

Le silence, seulement le silence devant la dignité et le courage.

RH

21. Le jeudi 15 octobre 2009 à 21:19 par Guile

Maître Mo, merci pour avoir si bien raconté cette histoire, et pour nous avoir pris aux tripes.
Je lisais ca chez des amis, et j’en ai eu les larmes aux yeux et l’appétit coupé. Mais qu’importe, je suis ému. Longue et heureuse vie à Jade.

22. Le jeudi 15 octobre 2009 à 21:22 par ORIGAMI

C’est triste à pleurer, et je pleure car dépuis 18 ans que je travaille auprès des avocats, ces histoires hantent toujours. Et à chaque fois, on est laminé !

23. Le jeudi 15 octobre 2009 à 21:52 par Jean Philippe

Difficile de ne pas être touché par ce récit. Comment arrivez vous à garder vos distances et à éviter de pleurer ?

24. Le jeudi 15 octobre 2009 à 21:57 par mb

Oui, je me souviens.
Lire le récit de Jade m’a rappelé qu’il y a 10 ans maintenant, je me trouvais moi-aussi sur un banc d’Assises.
A quelques mètres de celui qui m’avait volé mon enfance.

La haine ne sert à rien : Jade, elle, l’a compris, je le sais.
Que ceux qui poussent des cris d’indignation et chantent les louanges de la peine de mort le sachent également. Ils ne nous aident pas. La haine ne nous aide en rien, bien au contraire. La dignité, la justesse, l’amour, nous sauvent. Et il est bien plus difficile d’être digne, d’être juste, d’aimer, que de haïr.

Oui, je me souviens.
A l’issue du procès, après ces deux journées hors du temps, notre avocate a insisté pour nous recevoir chez elle, dans la chaleur de son foyer, au milieu des siens. Pour réchauffer nos cœurs de famille dévastée, pour retrouver l’humanité en nous.

Ce geste, sa dignité, sa justesse, son amour, c’est de cela dont je me souviens 10 ans après.
Qu’elle en soit remerciée une fois encore.

25. Le jeudi 15 octobre 2009 à 22:17 par marsan

@ jade,

vous êtes mademoiselle une jeune fille très courageuse - j’ai croisé beaucoup de Jade dans ma vie professionnelle - j’ai croisé et croise toujours beaucoup de Paul -

Le récit de votre histoire est celle de milliers de jeunes filles et d’enfants maltraités par des abuseurs mais toutes les victimes n’ont pas autant de cran que vous ; Parcequ’il en faut du courage pour faire face, face à ses peurs et à ses fragilités, faire face à l’autre qui a abusé -

J’espère pour vous beaucoup de bonheur avec un gars normal qui vous aimera - la vie est toujours belle à vivre même après un désastre -

26. Le jeudi 15 octobre 2009 à 23:38 par didier specq

Que c’est dure et compliquée, la justice… Jade est extraordinaire… Mais la bombe est amorcée pour qu’un autre Paul, dans une autre affaire apparemment similaire, soit condamné peut-être à tort.

Comme nous sommes sur un blog juridique, et non un blog compassionnel, je signale d’abord que ces fellations imposées, si l’on regarde la loi votée par les députés sous l’impulsion du mouvement des femmes, sont juridiquement des viols. Et même des dizaines de viols.

Or, nous admettons tous, par un coup de baguette magique, que ces viols ne soient pas des crimes mais des agressions sexuelles devenues de “simples” délits.

Bref, nous admettons, en détournant la loi, que les juges professionnels, à huis clos, remplacent les jurés. Parce qu’on craint que les jurés, faute de preuves suffisamment directes, acquittent? Mieux vaut alors une “petite” condamnation sûre qu’une “grosse” condamnation aléatoire…

Pensons à Jade. Mais pensons aussi à ceux qui ont été condamnés à tort parce que certains principes ont été abandonnés… Et là, en défense, un autre Me Mo aurait un tout autre discours.

Eolas:
La correctionnalisation ne peut avoir lieu que si tout le monde est d’accord. Paul était donc d’accord pour aller en correctionnelle (sinon il n’avait qu’à faire appel de l’ORTC). Quel que soit son déni, une part de rationnel en lui lui a soufflé qu’il valait mieux risquer dix ans max, et probablement 3-4 ans fermes, que trente devant un jury populaire.

27. Le jeudi 15 octobre 2009 à 23:56 par Izrathil

Particulièrement émouvant. Merci.

28. Le vendredi 16 octobre 2009 à 05:17 par Arthur R. Morarty

Votre mot et les quelques comentaires deja postes ont piques ma curiosite qui ne pourra pas etre assouvie, en Chine certains blogs sontaccssibles ( comme le votre ), d’autres non, comme pour celui de Maitre Mo …
Censure aveugle, qu’importe ici

Il est simplement toujours rassurant de pouvoir constater ce que l’on sait deja, chez les avocats il y a des gens pour qui la profession n’est pas que le droit …

29. Le vendredi 16 octobre 2009 à 07:42 par Ydhista Lévisoïtin

Bonjour à toutes et à tous,
Loin de la compassion, proche de l’admiration…

Jade,
Si cela est lu, dans mon pays on dit parfois : la brique pour le Jade…
Cela signifie que parfois, du pire et de l’horreur, peut naître des merveilles, le jade est une merveille,
Tu es une merveille.

30. Le vendredi 16 octobre 2009 à 08:33 par Citoyen moyen

Oui, belle et émouvante histoire. Jade a de la chance: Premièrement, c’est une jeune fille fière et forte, deuxièmement, ces qualités ont été sublimées par le soutien dont elle a fait l’objet (avocat, famille, proches).
Cependant, je ne peux m’empêcher de comparer cette affaire à cette autre affaire, plaidée en septembre 2008 , au cours de laquelle 16 des 18 victimes d’un violeur en série ont été “déboutées” , et qui ont vu l’avocat de ce violeur se réjouir publiquement que la responsabilité de son client soit minimisée.

31. Le vendredi 16 octobre 2009 à 09:39 par Asheka

Quelle chance que la petite Lydie ait compris qu’elle devait passer outre la promesse de ne rien dire, et en ait parlé à sa mère… Quelle chance que celle-ci ne se soit pas voilé la face, qu’elle ait su que cette petite fille ne pouvait pas avoir inventé ça… Sinon, combien de temps cela aurait-il encore duré ?
Je suis contente pour Jade qu’elle ait eu une Lydie dans sa vie, et je leur souhaite à toutes deux beaucoup de bonheur.

32. Le vendredi 16 octobre 2009 à 09:55 par H.

@ didier specq

Attention dans vos propos qui pourraient laisser croire que le “n’importe quoi” gouverne la Justice. Je crois que le problème que vous soulevez est lié pour beaucoup au nombre de sessions d’assises organisables au sein d’une juridiction. Une session d’assise, c’est lourd et c’est autant de magistrats et de greffiers qui sont pris à autres choses que leur fonction habituelle. La correctionnelle permet un éclusage régulier de ces dossiers hélas trop fréquents et je crois savoir que le glaive de la justice sait sanctionner à sa juste valeur les comportements délictueux. Je crois aussi savoir que cette correctionnalisation dépend en partie du Parquet (j’accepte très volontiers les remarques sur ce sujet) et des conclusions de l’instruction. Quant aux droits des mis en cause, je ne vois en quoi ils seraient bafoués surtout que les jugements doivent alors être motivés et ne dépendent pas de l’intime conviction des jurés (voir le débat naissant sur ce sujet, http://www.parolesdejuges.fr/).
J’ai personnellement beaucoup de respect pour tous ceux qui traitent ce genre d’affaire au quotidien (du gendarme ou policier jusqu’au magistrat en passant par les greffiers et les assistants sociaux. Pardon si j’en oublie), un peu moins pour ceux qui soufflent sur les braises dans l’espoir de voir un bel incendie se déclarer (cf Outreau). Vu la teneur de vos billets, vous n’appartenez pas à cette catégorie et redonnez un peu d’honneur à votre profession.

33. Le vendredi 16 octobre 2009 à 10:52 par didier specq

@Eolas

Bien sûr, la correctionnalisation ne peut se dérouler qu’avec l’accord de toutes les parties en cause. Mais…

Mais je trouve très curieux cette façon de choisir son juge alors que la loi est claire: le viol est un crime, c’est la cour d’assises.

D’abord, l’accord de la victime pour la correctionalisation. OK. Mais je trouve ça curieux. Vous êtes sûre qu’une femme violée (un viol “simple” sans actes de barbarie ou sans violence extrème) est libre quand on lui dit que son viol n’est pas si grave, qu’on peut le faire passer rapidement devant une chambre correctionnelle, qu’elle aura la même indemnisation… Ce n’est pas une forme de pression?

Ensuite, les victimes mineures. Ne me parlez pas de leur accord. C’est un accord d’abord entre l’avocat, l’association de défense des victimes, les parents, etc.

Le procureur? Son accord dépend en grande partie de la charge de la cour d’assises concernée. A Douai, cour d’assises surchargée, on va correctionnaliser au maximum. A Riom, beaucoup moins. Vous trouvez ça normal?

Quant à l’accord de l’accusé, bonjour le chantage implicite. Cour d’assises: vous risquez 15 ans concrètement. Correctionnelle: vous prendrez 3 ou 4 ans éventuellement pour les mêmes faits.

Alors que faire? L’union syndicale des magistrats avait une proposition pas trop mal. Les viols (si nombreux qu’on ne peut les examiner tous aux assises) sont tous poursuivis en correctionnelle et, en cas d’appel, c’est une cour d’assises qui juge.

Que voulez vous? La correctionnalisation me pose problème car je suis attaché à l’égalité des citoyens (victimes ou accusés) devant la loi.

34. Le vendredi 16 octobre 2009 à 10:57 par didier specq

@H

J’espère que vous n’avez jamais dit à une victime violée que son dossier allait être <éclusé> (pour reprendre votre expression) en correctionnelle.

35. Le vendredi 16 octobre 2009 à 11:05 par kurvik

Je suis ému, boulversé par cette histoire narrée avec talent et réprime avec difficulté mes larmes, devant mon écran, au bureau.

Puisse cette jeune fille s’épanouir et vivre heureuse les longues années qu’elle a devant elle.

36. Le vendredi 16 octobre 2009 à 11:20 par maman

Je vais choquer peut-être, mais ce récit fait absence du rôle de la mère, ok elle travaille de nuit, mais ne pas se rendre compte des draps souillés de sang, ne pas remarquer une culotte trempée de pipi, ne pas parler avec son enfant pour l’amener à raconter sa journée est assez effrayant. On ne laisse pas ses enfants à un amant qu’on connait depuis à peine deux mois. Derrière la douleur de cet enfant il y a l’absence de la mère, même débordée, une mère peut s’intéresser à son enfant, passer dans sa chambre et fouiller, oui fouiller pour lire sa détresse dans son journal intime. Tout était écrit dans le journal intime d’une gamine de sept ans, ce n’était pas une chambre bunkurisée d’adolescente. Les prédateurs sexuels ciblent prioritairement les mères désabusées qui font confiance avec beaucoup de légèreté à des hommes charmeurs qui tapent l’incruste dans l’appart’ au bout d’une nuit romantique qui n’a pas été consommée.

37. Le vendredi 16 octobre 2009 à 11:56 par Jerome

maman@36

“oui fouiller pour lire sa détresse dans son journal intime”

Vous devez avoir un problème de vocabulaire, vous devriez ouvrir un dictionnaire pour la définition de “intime”.

Et belle leçon de morale : en plus de “descendre” la mère (super facile les “il n’y avait qu’à”), pour éviter un viol sur un “petit” (mais trop grand) nombre de viols physiques, vous incitez au viol moral de l’intimité, de la confiance que les enfants accorderaient à leur parents. Ou le meilleur moyen d’avoir des enfants qui ne vous diront jamais rien en plus de ne rien écrire que vous puissiez lire, vous la violeuse d’intimité, et donc seront encore plus mal.

Je ne voudrais pas vous avoir eu comme mère.

38. Le vendredi 16 octobre 2009 à 11:58 par Naja

@ Didier Specq,
Entièrement d’accord avec vous !
Je me permets de compléter votre propos avec la liste des arguments classiquement donnés à la partie civile pour faire accepter la correctionnalisation (lu des dizaines de fois sur des forum d’échange entre victimes de viols):
- Vous avez plus de chance qu’il/elle soit condamné en correctionnelle. Et plus lourdement. (Si c’est pour dire l’inverse à l’accusé…). Vous savez, les jurés, ils ne savent pas ce que c’est!
- Ce sera moins long. L’attente pour une audience aux assises peut durer plusieurs années. Tandis que là, dans quelques mois, ce sera fini.
- Un procès en correctionnelle est moins traumatisant pour les victimes.
Accessoirement, j’ai aussi entendu rapporter des propos aussi subtils que: “Mais il ne vous a pas frappé. C’est pas un vrai viol, rendez-vous compte mademoiselle!”

J’appelle ça de la manipulation. Il est pourtant clair que c’est ce que l’on peut appeler “l’encombrement des assises” qui motive cette pratique. Comme H. l’explique dans son commentaire.

M. Raimbourg, député PS (et avocat), a fait une remarque intéressante à ce sujet, à l’occasion des débats parlementaires portant sur la proposition de loi de Mme Fort sur l’inceste:
“J’en viens à l’alinéa 11 de l’article 1er : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, est un viol ». Votre intention est certainement de faire systématiquement juger les cas d’inceste par une cour d’assises. Cet alinéa se justifie sans doute si l’on se place d’un point de vue politique et juridique, mais il est techniquement impossible : il n’y a que 3 000 décisions rendues chaque année par les cours d’assises, contre 10 000 affaires de viols recensées par la police.”

Voilà qui est clair !

Pour plus de précisions juridiques sur la correctionnalisation, voir cet détaillé écrit par un juriste.

39. Le vendredi 16 octobre 2009 à 12:17 par maman

J’ai bien écrit fouiller dans la chambre de sa gamine de sept ans, déjà y entrer pour faire un peu de rangement, la mère aurait remarqué les draps souillés, le linge trempé, ne faisait-elle donc jamais de machine à laver ? La gosse ne prenait-elle pas des bains ou une douche ? Et cette facilité à accorder sa confiance à un amant de passage est commun à beaucoup de femmes qui vous soutiendront qu’elles sont à bout, mais qui trouveront du temps pour flirter avec un homme. Cette femme avait une priorité, celle de prendre soin de ses enfants en bas âge. Elle est déresponsabilisée au motif qu’elle est travaille de nuit, elle a encouragé le martyre de son enfant en facilitant le contact d’un prédateur laissé seul avec une fillette. On nage en plein délire, les faits sont pourtant simples: une mère travaille de nuit, elle rencontre un homme, au bout de deux mois ce dernier s’installe dans l’appartement, un amant baby-sitter une aubaine, mais c’est un prédateur sexuel. Mais finalement il s’agira d’établir qu’il y avait deux victimes: la mère et l’enfant. Non, je n’en vois qu’une: la gamine qui a servi de jouet à l’amant de la mère. Mettre en balance le viol moral de l’intimité ( fouiller une chambre d’un enfant ) et le viol physique ( attouchements et pénétrations ) laisse pantois. La vigilance de la mère a fait défaut, mais dans notre société judéochrétienne la mère est sacralisée.

40. Le vendredi 16 octobre 2009 à 12:44 par EGM

J’espère me tromper mais en lisant l’article, j’ai eu l’impression de voir à l’avance une récidive. Tout y est. Le mec m’a l’air d’être un vrai antisocial (au sens pathologique): trompeur, manipulateur, n’éprouvant aucun remord, indigne de confiance même pour ses proches. Il n’a pas hésité à s’exiler à l’étranger au premier signe de danger…

Faudra le surveiller de très près à sa sortie celui-là…

41. Le vendredi 16 octobre 2009 à 13:13 par cojoc

Ce cas ressemble beaucoup à un que je connais pour les faits graves et le trauma causés pour la victime mais aussi par les comportements dévoilés, comme le refus de la mère de poursuivre dans un premier temps, la responsabilisation accablante de la victime à qui l’on demande (décision que le parent lui-même est incapable de prendre!) si elle veut aller devant les juges.
Pour ce genre des faits l’ imprescribilité ne serait pas souhaitable, car si la victime après une période de dérive, qui peut durer dix ans et plus après sa majorité, veut obtenir réparation elle doit pouvoir le faire?

42. Le vendredi 16 octobre 2009 à 13:14 par tinotino

@ EGM en 40

Vous êtes très fort, peut être devin qui sait….Vous arrivez à déterminer à partir de la lecture d’un billet ce que des experts psychiatres oint déjà bien du mal à évaluer en recontrant la personne, en ayant connaissance des dossiers…. Les jugements à l’emporte-pièces sont une grande source d’erreurs…

43. Le vendredi 16 octobre 2009 à 13:22 par Wood

Passée, l’émotion, en y repensant le lendemain, je me dis que je voudrais bien entendre l’histoire racontée par l’avocat de l’accusé.

Comment défendre un tel homme ? Est-ce son avocat qui lui conseille de plaider l’innocence ? Auriez-vous accepté, vous Maître Eolas, d’assurer sa défense ?

44. Le vendredi 16 octobre 2009 à 13:56 par Sofienne

@Wood, 43

Bonjour Wood.
Vous dites “je voudrais bien entendre l’histoire racontée par l’avocat de l’accusé”.

Moi aussi.

Et j’espère sincèrement que Me Eolas, ou Me Mô, ou tout autre avocat brillant et humain aurait accepté de prendre la défense de “Paul”. Mais j’admets volontiers ne pas avoir toujours pensé comme ça.

Mais quel crédit donner à une justice qui n’admettrait pas que l’accusé soit défendu et bien défendu, si horrible soit le crime? (et peut-être même parce que le crime est horrible, justement. C’est là que le risque de dérive est le plus élevé).

D’une part ce serait aller à l’encontre de la présomption d’innocence. Et d’autre part, ce serait laisser la subjectivité de la morale l’emporter sur le droit. Or c’est justement le droit qui garantit l’équité de cette justice et qui lui donne du crédit.

Une justice dont les auxiliaires ne défendraient pas les “Paul” mènerait droit au lynchage.

45. Le vendredi 16 octobre 2009 à 14:13 par EGM

@ tinotino

Je ne suis pas devin mais l’article est assez clair, notamment dans la partie qui traite des proches de l’accusé. Et les experts le confirment, ce type n’est en l’état pas digne de confiance. Si son attitude ne change pas pendant son incarcération (la thérapie est là pour ça, mais on connaît le problème des manques de moyens et de suivis), à la sortie c’est un récidiviste en puissance.

46. Le vendredi 16 octobre 2009 à 14:27 par FabienM

@39. Le Vendredi 16 octobre 2009 à 12:17 par maman

Sacraliser la mère est différent de dire que l’être humain a des faiblesses. Faire confiance trop vite à quelqu’un qui semble néanmoins présenter toutes les qualités requises et pouvoir enfin s’appuyer sur une deuxième personne pour tout plein de petites choses, qui c’est sûr sont dérisoires si finalement la personne de confiance ne s’avère pas être celle qu’on croit.

Si elle a fait une erreur condamnable (en tout cas de mon jugement personnel), c’est sans doute celle de croire que chasser l’homme suffirait à guérir les blessures, mais lorsqu’elle s’est reprise enfin sa réaction ainsi que celle du père de Jade et de leur entourage ont semblées à la hauteur.

Ne jugez pas si vite : être une maman d’exception et à l’écoute de ses enfants, comme vous l’êtes certainement, ne suffit pas à faire que cela n’arrive qu’aux autres.

47. Le vendredi 16 octobre 2009 à 14:50 par maman

S’occuper d’un enfant c’est dérisoire et à la portée du premier venu ? Un peu de sérieux, qui laisserait ses clefs et ses enfants à un mec de passage ? Il ne s’agit pas d’être une maman exceptionnelle pour prendre son temps avec un homme. Bon sang, on marche sur la tête avec ce genre d’affaire sordide où la mère se défausse sur son amant. On ne délègue pas la garde de ses enfants à un mec de passage, deux mois c’est quoi ? Qui connait une personne au bout de deux mois ? De surcroit pour lui confier ses deux enfants dont un bébé ! Cette femme était inconsciente mais symptomatique de ces bonnes femmes qui veulent garder un mec, elles sont prêtes à tout. Le père biologique n’avait pas la garde des enfants, mais elle a confié ses enfants à un inconnu après quelques nuits. Les enfants sont bien des marchandises monnayables: soustraits au père biologique mais donnés à l’amant de passage pour satisfaire une femme dans l’illusion perfide d’un couple uni.

48. Le vendredi 16 octobre 2009 à 15:09 par Maître Mô

Moi, ce que je viens modestement dire ici, hors de toute polémique sur la maman et le carnet ou correctionnalisation ou pas (confrère Eolas, très bien vu pour la peine en tout cas), c’est :

- merci Eolas, car elle lit tout, et que le score d’audience de des deux jours est une source, pour elle, réellement, bien au-delà de ce que j’avais pu lui en dire;

- raté, en revanche, cette fois : par un de ces mystères que la Loi ne saura jamais contenir, le serveur a tenu, bien mieux, n’a pas même fléchi, malgré l’affluence, et sans intervention de ma part… Il est dit que certaines grâces de l’écriture, de temps en temps, sont hors contingences…

Merci encore -j’aimerais de temps à autres vous rendre la pareille, mais l’ancienneté commandant, au Barreau du Ouaibe comme ailleurs, je n’en ai pas trouvé le moyen -pas encore…

49. Le vendredi 16 octobre 2009 à 15:40 par PiTRe

@maman : relisez un peu le texte de Mô avant de partir en live.

Il n’est écrit nulle part que cela fait 2 mois que la mère de Jade connait Paul. Il est écrit : au début, travail de jour, puis changement de poste. Surement pas demandé par leur mère. Ensuite, même après ce changement de poste, c’est leur mère qui fait prendre le bain et couche Jade et son frère. Et c’est seulement deux mois après le changement de poste qu’elle laisse Paul coucher les enfants. Croyez vous vraiment qu’elle les ai abandonnés ? Croyez vous vraiment qu’elle ai besoin de votre commentaire désobligeant ? Ne croyez vous pas qu’elle s’en veuille déjà suffisament ?
C’est comme les draps. Il a essayé une fois de violer Jade mais elle a dormi “avec la main sur sa pépette, pour ne pas tâcher les draps”. Alors, oui, leur mère, épuisée par une semaine de travail en horaires décalés a surement ramassé les draps pour les mettre tels quels à la machine, sans inspecter chaque centimètre carré. Parce que vous, avant de faire votre lessive, vous inspectiez les draps de vos enfants ?

Je m’étais refusé à commenter chez Mô par pudeur, parce que même si je trouve Jade et son texte magnifiques, je n’ai jamais réussi à comprendre comment on pouvait exprimer un véritable sentiment de soutien par des mots. Mais là, vous mettez en cause la mère de Jade, vous arrivez avec vos gros sabots sans vous soucier d’ébranler un peu plus une jeune femme fragilisée. Ce n’est pas du tout à votre avantage.

50. Le vendredi 16 octobre 2009 à 16:10 par Jerome

Je crois qu’il faut laisser “maman” à son petit délire de mère parfaite et omnisciente qui ne fera au grand dieux jamais de bêtises dans son éducation et verra tous les dangers du monde extérieur tellement elle est parfaite et omnisciente.
C’est un cas typique de mère qui voit encore moins ce que ses enfants font (parce qu’ils auront appris dès leur plus jeune age que la confiance des parents, le jardin privé, n’existent pas).

Sinon, Maître Mô, félicitations pour avoir sû mettre autant d’émotion dans vos mots alors que le sujet était dur.

51. Le vendredi 16 octobre 2009 à 16:49 par Dadouche

@ maman

Quand je pense à toutes ces mères qui m’ont confié leurs enfants pendant des sorties nocturnes (peut-être même pour retrouver des mecs de passage) ou parce qu’elles allaient rentrer tard du boulot, et qui m’ont même payée pour ça, alors que je n’avais même pas vécu avec elles le minimum réglementaire de 6 mois !
Brrrr…. J’en tremble rétrospectivement d’horreur.

52. Le vendredi 16 octobre 2009 à 17:09 par v_atekor

@39
S’occuper d’un enfant c’est dérisoire et à la portée du premier venu ?
J’espère bien que oui, et même si ce n’est pas le cas vu la proportion de parents ou de futurs parents parmi les premiers venus il faudra s’en accommoder…

53. Le vendredi 16 octobre 2009 à 17:44 par Zick

Le billet de maître Mô est à la fois éprouvant et émouvant. Un grand bravo à Jade, passer cette épreuve comme elle l’a fait est admirable.

Mais je me pose tout de même la question (stupide ?) de la défense de Paul, et d’une manière générale de ce genre d’affaire. Le fait de nier les actes est une stratégie de défense conseillé par son avocat ? Ou bien l’agresseur nie par “honte” ou par une quelconque volonté qui m’échappe par manque de recul ? En lisant le billet de maître Mô j’avoue ne plus savoir quoi penser.

54. Le vendredi 16 octobre 2009 à 19:18 par spe

quelle histoire épouvantable .

ce serait intéressant de connaitre les arguments de la défense ,

pour le praticien que je suis: deux conclusions:

le dépôt de plainte devrait être obligatoire, et imposé aux “soignants “qui rencontrent souvent des parents demandeurs de psychothérapie en ayant évité la gendarmerie ou le commissariat, ce qui revient à dire à l’enfant que son histoire est surtout une “souffrance”, allez envisager un processus de résilience dans ce contexte.

Mr Paul s’en tire vraiment bien, dix ans maxi sans sureté, s’il est primaire et malin, dans quatre ans il demande des perms et sort au bout de cinq ou six en conditionnelle puis ira harceler des “psy” pour faire viser un certificat de présence dans un bureau de soins…
devant une cour d’assises, il prend quinze à vingt avec dix ou douze de sureté, plus la rétention éventuelle,si les experts sont prêts à le considérer comme dangereux

son déni, du même ordre que ses actes : de la lâcheté et le choix de la facilité : s’assumer comme un salopard , c’est plus difficile que de se considérer comme une victime

je sais , c’est pas bien , mais le savoir entre quatre murs, ça me convient et sans aucun esprit de vengeance, juste un vague besoin de sécurité.

le risque d’un acquittement, dans mon département : autant que de gagner au loto.

55. Le vendredi 16 octobre 2009 à 21:59 par junot21

Très, très émouvant. Et relaté avec beaucoup de tact.

Jade, j’admire votre détermination, et je vous souhaite beaucoup de bonheur.

56. Le vendredi 16 octobre 2009 à 22:49 par Maitre Yogi

Merci pour le lien vers le blog de votre confrère. Ce récit m’a arraché quelques larmes. J’espère que cette jeune fille pourra oublier, tant que possible, cette affreuse histoire et aura une vie normale. J’espère également que l’auteur de ces atrocités comprendra l’ampleur des dégâts et que la peine lui sera bénéfique.

57. Le samedi 17 octobre 2009 à 13:04 par oneo

j’ai pas pu lire jusqu’au bout. trop dur.

58. Le samedi 17 octobre 2009 à 15:47 par chris

Pour certains :

On peut vivre 30 ans avec quelqu’un que l’on ne connaît pas réellement… Bien sûr il y a des regards fuyants qui sont des indices.

59. Le samedi 17 octobre 2009 à 15:47 par chris

Pour certains :

On peut vivre 30 ans avec quelqu’un que l’on ne connaît pas réellement… Bien sûr il y a des regards fuyants qui sont des indices.

60. Le samedi 17 octobre 2009 à 18:21 par Miniature Killer

Pour soutenir maman un peu seule, j’avoue que je suis mal à l’aise avec l’idée que l’ensemble des personnes qui avaient de sérieux doutes (la maîtresse d’école) ou qui savaient tout court (“le conseil de famille” qui a décidé dans un premier temps de faire comme si de rien n’était) ne soient pas poursuivis. Il y a peu, je lisais ici un billet qui vantait les mérites de la dénonciation, présentée comme salvatrice. Je pense que l’ensemble des acteurs qui ont choisi de se taire ont une responsabilité dans la souffrance psychologique qu’a endurer Jade, quand la souffrance physique c’était arrêtée avec le départ du violeur. Ils seront aussi de mon avis j’imagine puisqu’il est question à plusieurs reprises dans le billet de Mô de sentiment de culpabilité tacite. Outre le mal que ce silence a fait à Jade, je trouve très immoral qu’on ne souhaite pas empêcher de nuire quelqu’un qu’on sait être un prédateur sexuel. Si le violeur s’en prend à une autre petite fille, les personnes qui n’ont pas tenté de le faire priver de liberté ne sont pas responsables ?
Enfin, il me semble que selon les pénalistes, lorsque quelqu’un commet un crime, il s’en prend à l’ordre social dans son entier et ne pas le dénoncer, c’est pour l’Etat une trahison aussi de ceux qui se taisent.
Hormis pour les psychotiques (genre Paul qui continue à nier jusqu’au bout, incapable de reconnaître sa responsabilité), la reconnaissance de la culpabilité à l’issue de poursuites peut aider les parents à se réparer à leur tour, se délivrant du sentiment de culpabilité, par la punition. Même une amende d’un euro.
Est-ce qu’il arrive que dans des cas similaires à celui de Jade, les responsables des enfants au courant d’un crime qu’ils ont subi soient poursuivis pour avoir gardé le silence ?

61. Le samedi 17 octobre 2009 à 22:50 par cha

@maman

je conçois votre point de vue, mais pensez vous que de tels commentaires puissent aider jade (qui, je le rappelle lit ces coms, et s’appuie dessus)
à se reconstruire ? Le meilleur appui qu’elle puisse avoir est sa famille, sa mère et évoquer la culpabilité de cette dernière est assez bas.
Ne pensez vous pas que ne serait-ce que se demander si sa mère est fautive ne fasse que la détruire encore plus ?
L’important maintenant, est l’avenir me semble-t’il, sans bien, sur faire fi du passé, qui, nié ne ferais que plus de mal.
Il faut peu etre se modérer un peu non ?

@Eolas
Merci pour ce post, cela encourage a persevérer dans la profession qui, il faut bien le dire a des cotés décourageants parfois.

@jade
Courage, et chapeau bas.Gardez la foi.

62. Le dimanche 18 octobre 2009 à 12:40 par pokeruffo

Je ne peut que saluer le courage de cette jeune femme qui a certainement supporté tout le quota de malheur d’une vie bien remplie avant même d’avoir fêté ses 18 ans. Bien sûr, il ne lui reste maintenant plus que du bonheur à accumuler et c’est tout ce que je peux lui souhaiter.

Incroyable, je n’avais plus pleurer comme ça depuis bien longtemps. Mes tripes sont encore nouées.

Je reste dans l’incompréhension de notre race et vous souhaite tout le bonheur du monde après avoir connu ce qui existe de pire au monde.

Recevez tout mon respect.

63. Le dimanche 18 octobre 2009 à 17:35 par Valérie de Haute Savoie

Bon juste dire que lorsque j’ai lu le billet chez Maître Mô, je me disais que jamais je n’ai eu la moindre impression d’empathie de la part de mon avocat, très froid, très professionnel, excellent dans son registre, mais me laissant très seule avec ma douleur.

Et je découvre qu’un avocat peut être autre chose qu’un professionnel très reconnu, mais sans aucune chaleur humaine.

Rien que cela fait du bien à lire.

64. Le lundi 19 octobre 2009 à 13:24 par Expat

@28. Arthur R. Morarty

Le censure internet n’est pas bien méchante en chine il faut moins de 5mn pour installer les logiciels permettant de passer outre.

Je vous conseille d’installer TOR-vidalia (solution gratuite) et suffisante pour la chine ou de vous abonner a une service de VPN comme linkideo (2 EUR/mois) et vous pourrez sufer ou bon vous semble … et lire Maitre Mô.

Je reviens des EAU, Dubaï et la, la bataille contre la censure est un poil plus technique et difficile (il faut passer par OpenVPN sur port 443 avec des serveurs VPN peu connus ou mieux un PC de la famille resté en France avec serveur VPN installé dessus)

La liberté vaincra !

65. Le lundi 19 octobre 2009 à 13:37 par Inès

Histoire éprouvante et très bouleversante, j’en avais les larmes aux yeux à la fin.

Jade, J’admire ton courage et te souhaite de trouver la paix et la sérénité après ce que tu as vécu… Tu as fais face à tes démons et tu as prouvé que tu était assez forte pour engager cette procédure certes pas facile.
Garde espoir car après la pluie vient le beau temps, et tu trouveras certainement ton bonheur.

66. Le lundi 19 octobre 2009 à 21:42 par apbt

C’est difficile à soutenir, un récit pareil.
J’ai tellement de peine et de compassion pour la petite fille qui a dû subir tout ça, et tellement d’admiration pour la jeune fille courageuse qu’elle est devenue ! Non seulement pour avoir vécu tout ce procès, mais surtout pour avoir accepté que son histoire soit racontée en ligne. On a besoin de ces choses soient racontées pour que ce ne soit plus jamais un tabou, mais ça ne doit pas être simple à partager.
Et chapeau à vous Me Mô pour l’avoir si bien accompagnée et pour le récit digne malgré l’ignominie de l’histoire.

J’ai été choquée par certains commentaires, et je trouve injuste de condamner la maman comme ça : même en admettant qu’il y avait des signes qu’elle aurait dû voir, c’est une chose trop horrible pour qu’on puisse l’imaginer, surtout de la part de l’homme qu’on aime. Elle a eu tort de ne pas porter plainte tout de suite, je suis tout à fait d’accord, mais elle a cru sa fille, et réagit immédiatement quand elle l’a appris, et c’est déjà énorme. C’est lourd une plainte et un procès : elle a pu imaginer que le mieux, pour sa petite fille aussi, c’était d’oublier et de continuer à vivre. On n’a pas le droit de lui jeter la pierre pour ça.

Quant à la correctionnalisation, moi je trouve ça limite, mais j’aimerais savoir comment ça se passe vraiment à l’audience : on fait semblant tout du long qu’il ne s’agit pas d’un crime, ou bien on le reconnaît en qq sorte oralement, et c’est seulement la décision qui retient la qualification de délit et la peine qui va avec ?
En tous cas, je sais qu’un procès aux Assises, c’est long et difficile : moi, ça fait trois ans et demi que j’attends l’audience, et j’ai toujours pas de date. Alors je comprends très bien qu’on ne veuille pas de ça. Tant que c’était aussi le choix de Jade, ce qui a l’air d’être le cas, je ne vois pas trop ce qu’on peut y redire.

Je te souhaite tout le bonheur du monde, Jade ! et surtout avec l’amoureux que tu ne manqueras pas de trouver.

67. Le lundi 19 octobre 2009 à 23:13 par Delgabion

Je voudrais juste dire à Jade que j’ai été très ému par ce qu’elle a vécu, et admiratif de son courage. Je lui souhaite la plus belle des vies, elle la mérite et l’aura.
Un papa d’une jeune fille de 18 ans.

68. Le mardi 20 octobre 2009 à 14:44 par Patos

@Miniature Killer,

ne pensez-vous pas que cette vie brisée puis recollée à la superglu, là où tant d’autres n’ont fait que se briser, vaille le coup d’en briser d’autres? (car le remord brise déjà assez comme ça)
Entre un doute, un soupçon et une certitude, il y a des fossés. Qui sait, peut être que ces mêmes personnes auront empéché un crime similaire depuis.

69. Le mardi 20 octobre 2009 à 15:24 par lambertine

Je ne suis pas psy et je ne prétends pas l’être. Quant à mon expérience d’avocate stagiaire, elle est bien lointaine. Je ne parlerai donc qu’avec mes tripes et mon coeur.

A ceux qui condamnent la maman de Jade : rassurez-vous, elle se juge certainement plus sévèrement que vous le faites. Ne serait-ce que parce qu’elle a aimé Paul, et a introduit “le loup dans la bergerie”. Parce qu’elle lui a fait confiance (vous ne faites jamais confiance, vous ? A votre conjoint ? A une nounou ? Au voisin qui dépose les gosses à l’école ?). Parce qu’elle a été aveugle ( “On lui a fait tant de mal. Et je n’ai rien vu. Rien.”) Pour mille et une autres raisons, sans doute, parce que c’est terrible pour un parent normalement constitué de voir son enfant souffrir. Et elle a souffert, la maman de Jade, je vous en fiche mon billet. Parce que sa fille a souffert, mais aussi parce que l’homme qu’elle aimait a trahi sa confiance, ce qui n’est pas rien.

Elle a fait ce qu’elle a cru le meilleur pour sa fille, la maman de Jade. Parce que ce n’est pas facile de réagir à une situation pareille. Que l’on craint toujours qu’une dénonciation fasse plus de tort que de bien (et, ne nous leurrons pas, certaines font plus de tort que de bien). Que l’on craint d’ailleurs toujours de gaffer avec un enfant-martyre. Et que d’ailleurs on gaffe toujours, parce qu’on est humains.

Quant à la correctionnalisation, me plaçant du point de vue de la victime “d’une affaire de moeurs” (comme on dit) : j’y suis totalement favorable (en tant que victime d’une affaire de moeurs). Pourquoi “en rajouter” avec le cérémonial de la Cour d’Assises ?

70. Le jeudi 22 octobre 2009 à 04:10 par Jean

Bonne maman, vous racontez n’importe quoi, n’importe comment et à n’importe quelle ligne. Je le prouve.

Je vais choquer peut-être, mais ce récit fait absence du rôle de la mère,

Etrangement formulé : doit-on comprendre que le récit ne la mentionne pas ? La réponse est non. Ou qu’elle était absente lors des faits ? La réponse est oui, évidemment, mais c’est une platitude.

ok elle travaille de nuit,

Oui, et certaines mauvaises mères le dimanche aussi.

mais ne pas se rendre compte des draps souillés de sang,

Le sang ne souille pas. Il tache. Des traces de sang sur un drap, si tant est qu’on les remarque, ne font pas nécessairement penser à un viol (sauf si on pense déjà avant, je l’accorde)

ne pas remarquer une culotte trempée de pipi,

Une culotte tachée, si tant est qu’on se rend compte qu’elle fut trempée, ne fait pas nécessairement penser à un viol (sauf si on y pense déjà avant, je l’accorde.)

ne pas parler avec son enfant pour l’amener à raconter sa journée est assez effrayant.

Ne pas parler du tout avec son enfant pour l’amener à raconter sa journée n’est pas assez effrayant, c’est effrayant tout court. Mais ils n’ont pas toujours envie de tout raconter de leur journée, sans d’ailleurs dissimuler quelque viol vespéral pour autant.

On ne laisse pas ses enfants à un amant qu’on connait depuis à peine deux mois.

Depuis plus de deux mois ? Trois mois ? Quatre mois ? A un(e) baby-sitter ? A un chef scout ? A un mari ? Faut-il un mariage religieux ? Et qu’il soit le père de l’enfant ? Et que l’enfant ne soit pas adopté ?

Derrière la douleur de cet enfant il y a l’absence de la mère,

Derrière quelque chose, il y a autre chose. Devant aussi, d’ailleurs. Le tout est d”être celle qui voit derrière sans avoir vu ce qu’il y a devant. Vous y parvenez, bravo.

même débordée, une mère peut s’intéresser à son enfant,

Certes.

passer dans sa chambre et fouiller, oui fouiller pour lire sa détresse dans son journal intime.

Lire le journal intime d’un enfant, c’est en effet la meilleure façon de conquérir sa confiance afin qu’il ou elle vous raconte tout.

Tout était écrit dans le journal intime d’une gamine de sept ans, ce n’était pas une chambre bunkurisée d’adolescente.

Là, je ne saisis pas. Une maman sans absence pense au viol, une maman qui pense au viol fouille, une maman qui veut fouiller devrait être capable de pénétrer quelque bunker que ce soit et sans laisser de traces en ressortant.

Les prédateurs sexuels ciblent prioritairement les mères désabusées

Désabusée ? Vous êtes sûre qu’elle n’était pas abusée plutôt ? Sinon, elle savait tout.

qui font confiance avec beaucoup de légèreté

Oui. La légèreté des femmes fait les hommes violeurs d’enfant.

à des hommes charmeurs

Ah, si seulement les femmes n’aimaient que des hommes sans charme.

qui tapent l’incruste dans l’appart’ au bout d’une nuit romantique qui n’a pas été consommée.

Chez vous, on tape l’incrust. Chez d’autres, on emménage. Chez l’un ou l’autre ou ailleurs. Ce qui n’évite rien quant au viol des enfants, mais qui favorise, sans doute. Le mieux serait de rester chacun chez soi et de se décider après un délai raisonnable. Après une nuit ? Deux ? Un mois ? Deux mois ? Il faut voir. A condition que chaque nuit aussi peu romantique que possible, mais consommée (entre un homme sans charme et une femme qui toujours pense au viol des enfants, nés ou à venir).

Je laisse vos réponses suivantes qui se commentent elles-même.

71. Le jeudi 22 octobre 2009 à 09:12 par Sucrette

A ceux qui se moque de moi parce que je pleure au cinéma ou devant la télé (oui bon d’accord je suis capable de pleurer devant la Petite Maison dans la Prairie), je réponds que je ne peux pas pleurer derrière mon ordinateur (je suis greffier d’instruction) alors je m’octroie le droit de le faire quand bon me semble. Dans la vraie vie, les choses dépassent parfois l’imagination.
Chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a et la maman de Jade aura eu au moins le mérite de soutenir sa fille et de l’accompagner, juste pour ça, on ne peut se permette de la juger.

Jade, enfant vous avez réussi à transformer votre douleur en courage, transformez ce dernier en force et vous ferez une adulte formidable.

à tous ceux qui auraient juste besoin d’un petit coup de pouce pour s’en sortir …

72. Le mercredi 28 octobre 2009 à 22:07 par Ann

Oh mon dieu, quelle horreur que ces commentaires de “maman”! Une femme seule qui élève ses enfants comme elle peut (et oui travailler de nuit pour nourrir ses enfants c’est aussi les élever) et qui cherche a reconstruire un couple avec un peu d’amour c’est forcément nul et criminel.

A travers vos mots elle devient presque une pute qui se vend ou vend sa fille à son amant (bien sur on parle même pas de “compagnon” ce que Paul semblait pourtant être).

Assez! Elle a accordé sa confiance à la mauvaise personne et ça c’est souvent impossible à prévoir à moins d’être devin.

Ensuite selon vous elle n’a pas vu certain signes. Mais savez-vous de quoi est capable quelqu’un qui veut absolument cacher quelque chose? Que savez-vous des gestes que Jade, dans sa détresse, a effectué pour cacher la vérité a sa mère? Croyez-vous que quand on garde ses mains sur son sexe pendant une nuit pour arrêter le sang, on ne met pas TOUT en œuvre pour cacher une culotte sale ou enlever une tache sur des draps?

Qu’on aurait-on du faire? Retourner les meubles? Éventrer les peluches? Traquer le moindre secret? Sur quel soupçon, puisque la mère n’en avait aucun? Pour le plaisir de traquer les secrets?

Finalement elle n’a pas porté plainte. Mais comment savoir quand on ne l’a pas vécu que revivre et raconter une telle expérience peut aider à s’en libérer? Elle était si petite, comment l’imaginer raconter “ça” à un policier dans le premier commissariat venu? Elle a voulu que sa fille passe à autre chose et elle s’y est mal prise (erreur qu’elle a finalement pas si mal réparé en soutenant sa fille du mieux qu’elle a pu).

Vous voulez ce savoir ce qui me semble criminel? Votre manière extrêmement violente de juger une femme qui s’en voudra toute sa vie, alors qu’elle n’a finalement commis que bien peu d’erreurs et que le seul et unique coupable est Paul, tandis que les victimes sont multiples.

A Jade, je voudrais dire que j’ai connu le sexe et l’amour dans des circonstance à l’extrême opposé, avec un homme extraordinairement attentionné et doux. De cette rencontre j’ai gardé un certain respect pour le sexe et l’amour et aujourd’hui je voudrais vous en transmettre un peu si c’est possible. Je voudrais vous dire qu’il y a des hommes merveilleux qui transforment le sexe en échange, en dialogue où nous les femmes avons plus que notre mot à dire et ne sommes pas des victimes.

J’espère de tout cœur que vous connaîtrez le plaisir de ce dialogue là avec quelqu’un qui en vaudra la peine.

73. Le mercredi 28 octobre 2009 à 22:37 par Ann

Ah si j’oubliais :
@”maman” c’est parceq’il y a des personnes, comme la maman de Jade, qui acceptent de renoncer à des soirées avec leurs enfants pour faire leur travail que vos enfants peuvent être soignés à l’hôpital.

Un peu de respect pour leur sacrifice plutôt que de leur cracher dessus en les traitant de parents indignes, SVP.

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