Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Profitons de notre liberté avant qu'elle n'expire

Le Gouvernement, qui n’a visiblement rien de mieux à faire de ses journées (Quelle crise ? Quelles affaire ? Où ça, une guerre en Afghanistan ?) a aujourd’hui décidé de rétablir une infraction de blasphème.

Le décret n°2010-835 du 21 juillet 2010 relatif à l’incrimination de l’outrage au drapeau tricolore est publié aujourd’hui au JO, et incrimine d’une contravention de 5e classe (1500 € d’amende max, 3000€ en cas de récidive)

le fait, lorsqu’il est commis dans des conditions de nature à troubler l’ordre public et dans l’intention d’outrager le drapeau tricolore :

1° De détruire celui-ci, le détériorer ou l’utiliser de manière dégradante, dans un lieu public ou ouvert au public ;

2° Pour l’auteur de tels faits, même commis dans un lieu privé, de diffuser ou faire diffuser l’enregistrement d’images relatives à leur commission.

Rappelons que cette loi indispensable est due uniquement à la photo ci-dessus, primée lors d’un concours de photographie de la FNAC de Nice sur le thème du politiquement incorrect. En effet, aucune loi ne permettait de punir cet artiste pour son oeuvre, vous réalisez le scandale : on se serait cru dans, horresco referens, un pays de liberté, du genre de celui qui écrirait ce mot sur le frontispice de ses bâtiments publics.

Déjà, depuis 7 ans, depuis la loi du 18 mars 2003 sur la Sécurité intérieure, un article 433-5-1 du Code pénal réprime le fait, au cours d’une manifestation organisée ou réglementée par les autorités publiques, d’outrager publiquement l’hymne national ou le drapeau tricolore. Cet abominable attentat est puni de 7500 euros d’amende (c’est donc un délit), et même de six mois de prison s’il est commis en réunion, c’est à dire par au moins deux personnes agissant de conserve. Là aussi, c’était une loi de circonstance, destinée à réagir suite à la présence de Jean-marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle aux sifflets ayant résonné lors de la Marseillaise du match “amical” de football France-Algérie du 6 octobre 2001.

Avec l’efficacité que l’on sait.

Et à l’époque, le Conseil constitutionnel avait précisé que les oeuvre de l’esprit devaient être exclues du champ de cet article, et que le terme de manifestation réglementée s’entendait restrictivement aux manifestations publiques à caractère sportif, récréatif ou culturel se déroulant dans des enceintes soumises par les lois et règlements à des règles d’hygiène et de sécurité en raison du nombre de personnes qu’elles accueillent (Décision n° 2003-467 DC du 13 mars 2003, §104)

Alors puisque ce gouvernement aime les lois, dans le sens où un pédophile aime les enfants, je voudrais juste lui en rappeler quelques unes.

Il s’agit de trois articles de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, déclaration qui figure, sans doute à la suite d’un moment d’égarement, dans notre Constitution.

Article 4 - La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi.

Article 5 - La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas.

Article 11 - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

Que faire face à cela ?

Le décret peut être attaqué dans le délai de deux mois devant le Conseil d’Etat. Le recours n’a que peu de chance d’aboutir, car il y a gros à parier que le Gouvernement a suivi les recommandations dudit Conseil consulté sur le projet de décret. Et pour porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme, il faut que cette loi soit appliquée, c’est à dire qu’une personne soit poursuivie. Et je n’imagine pas un procureur en France qui trouvera qu’un tel outrage mérite autre chose qu’un rappel à la loi, et encore s’il est de mauvaise humeur.

En attendant, le décret est paru au JO aujourd’hui. Il entre donc en vigueur ce soir à minuit (art. 1er du Code civil) et ne peut s’appliquer à des faits commis avant son entrée en vigueur (art. 112-1 du Code pénal)

Outrage à une poubelle, anonyme du XXIe siècle

Je vous invite donc tous à profiter de votre liberté avant qu’elle ne disparaisse. Outragez un drapeau et publiez la photo avant minuit. Au douzième coup, une partie de votre liberté d’expression se transformera en citrouille.

Et à tous les patriotes qui viendront me dire que la liberté d’insulter le drapeau ne mérite guère de protection et que la face du monde ne sera pas changée par ce décret, je rétorquerai qu’il n’y a pas de liberté d’insulter le drapeau : il y a la liberté, point. Et que c’est un bout supplémentaire qu’on rabote, sans que rien ne le justifie, si ce n’est la volonté de bomber le torse et de se frapper la poitrine comme un Oran-Outang face… à une exposition de photographes amateur dans un grand magasin de Nice. Est-ce de cela que vous acceptez de laisser dépendre votre liberté ? Trouvez-vous normal que l’Etat, dont le rôle est de défendre votre liberté, vous interdise d’ne faire usage parce que ça colle bien avec sa communication électorale ? La face du monde ne sera pas changée, non, mais la surface de votre liberté, oui. Tout le monde n’est pas obligé d’avoir une mentalité de valet.

Le mot France, étymologiquement, veut dire “le pays des hommes libres”. Je suis pour interdire tout outrage à ce nom par l’Etat.

La discussion continue ailleurs

1. Le vendredi 23 juillet 2010, 21:09 par Fansub Streaming

Profitons de notre liberté avant qu’elle n’expire

Auteur: Maitre Eolas du Journal d’un avocat – billet d’origine Billet sous copyright standard, repris par Fansub Streaming avec l’aimable autorisation de l’auteur. Le Gouvernement, qui n’a visiblement rien de mieux à faire......

2. Le samedi 24 juillet 2010, 04:05 par François Nonnenmacher (FR)

Torchons-nous avec la liberté

Rappelons que l'auteur de cette photo concourrait dans la catégorie « politiquement incorrect ». On peut dire, et c'est encore plus vrai depuis hier, qu'il n'a pas volé son prix !......

3. Le dimanche 25 juillet 2010, 20:45 par Logorrhée rouge et noire

Encore un peu de libertée rognée.

Comme le dit Maitre Eolas, avocat de son état, qui tient un blog très intéressant et instructif sur l'actualité juridique, dans...

4. Le mardi 27 juillet 2010, 16:18 par Mon poing perdu dans ta poche crevée

L’outrage au drapeau

Je cite entre guillemets un extrait du billet de Maître Eolas, tenancier d’un blog fort instructif : “Le Gouvernement, qui n’a visiblement rien de mieux à faire de ses journées (Quelle crise ? Quelles affaire ? Où ça, une guerre en Afghanis......

Commentaires

1. Le vendredi 23 juillet 2010 à 11:59 par Alex

Ce décret me fait penser aux lois de ces petits pays tout juste nés, dressés sur leurs ergots dès qu’il s’agit de leur fierté, de leur jeune drapeau.
Mais on est en France, merde.
Un pays de 1000 ans, ravagé, envahi, occupé, ruiné au fur et à mesure des siècles, et toujours là, toujours prospère, avec sa langue, ses institutions, ses frontières.
Et on a peur d’une photo à la FNAC?

2. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:01 par bernadic

Le drapeau a été une conquête de la Révolution.

Il ferait mal qu’il pût être outragé impunément.

On laisse outrager le drapeau, après on outrage la Nation et après c’est le tour des ci-devant citoyens.

La liberté d’expression de ceux qui souhaitent se torcher le derrière avec le drapeau peut continuer de s’exercer dans des lieux privés.

Qu’ils le fassent mais qu’ils épargnent une telle vision à ceux qui croient encore à autre chose qu’à la sacro-sainte liberté, mise à toutes les sauces avariées.

salutations

3. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:05 par Pastisman

Cela peut-il être considéré comme un outrage au drapeau : http://www.lexpress.fr/medias/397/j… ?

4. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:06 par Emilio

Bonjour,
merci maître de rappeler que notre liberté d’expression est à défendre quotidiennement.
Pour la petite histoire la Fnac a engagé deux procédures de licenciement, une qui vise le chargé de commication de la Fnac Nice et l’autre un cadre du service culturel à Paris
( http://eco.rue89.com/2010/07/01/la-… ).

J’ai décidé d’arrêter d’acheter à la Fnac.

Emilio

PS : j’habite à Nice :-(

5. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:07 par Flexable

Vouah. Remonté notre Eolas !
A raison…
Bravo, “il y a la liberté, point.”
Je plussoie sincèrement. Tiens ça me donne envie de faire une photo…

6. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:09 par Guillaume

Existe-t-il une définition précise du drapeau tricolore dans la loi française ? Peut-on faire outrage à un drapeau fictif, comme celui-ci : france tricolore ou bien marianne ? Peut-on aller jusqu’à l’engrosser ?

7. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:11 par Clems

@emilio,

moi aussi, c’est tout sur amazon, j’achète encore mon matériel informatique (cartouche d’encre, hein, pour le reste, je ne suis pas fou) à la fnac mais pour tout ce qui est oeuvre, c’est non.

8. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:12 par Capello

Il ne faut pas confondre éthylisme et étymologie

9. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:12 par Gwynplaine

Question :

Le décret ne peut s’appliquer à des faits commis avant son entrée en vigueur. Le fait pour vous de laisser ces photos après ce soir minuit est-il constitutif de l’infraction parce que la diffusion continuerait après l’entrée en vigueur du décret ?

10. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:29 par jpp

Remercions le Ciel : il existe encore en France des êtres épris de liberté. Merci cher Maître, merci, merci.
Je ne sais si ces scandales intéressent l’auteur de ce blog mais dans le registre de l’inouï, il faut signaler qu’un préfet a été chassé par le Président de la République sans que personne ne s’en offusque. Quid du Ministre de l’Intérieur, quid du Premier Ministre ? Les choses sont allées si loin que la confusion devient totale. Le plus triste est que le successeur du Président actuel, quelle que soit sa couleur politique, s’accomodera de ces monstruosités, comme François Mitterand s’est accomodé des mauvaises habitudes de la Ve République.

11. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:30 par Enzo90910

Désolé pour tous les lecteurs sérieux de ce blog, je craque au troll.
À bernadic:
Le drapeau a été une conquête de la Révolution.

La liberté aussi. Reste à savoir laquelle nous estimons prioritaire.

Il ferait mal qu’il pût être outragé impunément.

Pour encore quelques heures, j’en souffre pour vous, vraiment. Comme je souffre de certaines formes d’expressions (comme la votre) de mes pénibles (comme vous même) concitoyens que néanmoins la déclaration des droits de l’homme protège.

On laisse outrager le drapeau, après on outrage la Nation et après c’est le tour des ci-devant citoyens.

Ladite déclaration des droits de l’homme, comme la Constitution, ne garantit ni à vous ni à moi le droit de ne pas être outragé, et c’est heureux tant la tâche semble impossible.

Qu’ils le fassent mais qu’ils épargnent une telle vision à ceux qui croient encore à autre chose qu’à la sacro-sainte liberté

Je suis content que vous ayez pu vous exprimer sans risquer une contravention de 5è catégorie.

12. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:33 par Rougé2Lille

Je repenserai, cher Maître, à votre billet la prochaine fois que vous déciderez de supprimer le commentaire d’un de vos lecteurs.
De plus, en vous lisant, j’ai eu l’impression de réentendre le discours de certains fumeurs lorsque la loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics a été votée.
Ceci dit, toute restriction à notre Liberté pose question. Mais je ne pensais pas que celle de nous essuyer le derrière avec le drapeau tricolore engendrerait de votre part un papier enflammé. Vous êtes vigilant, on ne peut que vous féliciter.

13. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:34 par YMB

Reste plus qu’à imprimer les droits de l’Homme sur du PQ et à l’envoyer à l’Élysée.

14. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:37 par Clems

Mini drame, je n’ai aucun maillot de l’EDF et encore moins de drapeau tricolore à la maison. Je fais comment ?

15. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:41 par oO

16. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:46 par dwarfpower

Cher maitre, mais l’acte reproduit séant ne se voit il pas exempt de l’application de ce décret dès lors qu’il est manifeste qu’il n’est pas commis dans des conditions de nature à troubler l’ordre public…

17. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:47 par DJ

@gwynplaine

eolas n’est pas l’auteur de cette photo, donc je dirais qu’il ne risque rien

18. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:50 par Kenshin

Des hommes se sont battus et sont morts en portant ces couleurs, ce drapeau. Pour notre liberté.
Il est donc normal de se préserver.

C’est tout.

19. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:50 par Bleizh

Liberté peut être…
mais tout ce qu’on peut faire librement n’est pas forcément intelligent.
Je ne sais pas si c’est approprié de pénaliser cet outrage au drapeau, mais je trouve idiot d’insulter les symboles de la France.
Il me semble que c’est faire insulte à ceux qui ont construit ce pays, et à ceux qui se sont fait tuer en suivant ce drapeau…

20. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:51 par ggfbgb

  • Allez-vous retirer les 2 photos avant minuit ?
  • éthymologiquement : sans « h »

21. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:51 par miles.v

Il est tout de même très significatif que ce gouvernement fasse des lois pour réprimer les “outrages” à l’hymne et au drapeau français mais rien pour défendre notre devise. C’était d’ailleurs déjà le cas dans les discours de campagne et encore dans le débat sur l’identité nationale où je ne l’ai que peu (pas ?) entendue évoquée par les membres de la majorité . Il semble bien que, pour ces gens là, “liberté, égalité, fraternité” n’ai guère de sens et encore moins de valeur.

22. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:52 par lo`la`snobe

Amen !
Ça fait du bien de lire ce genre d’article !
On se sent moins seul…

Continuez, s’il vous plait, à alerter, veiller, guetter !
Moi, je vous certifie que je râlerai de concert avec vous, et que je relayerai les informations !

23. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:54 par Kharkhov

@DJ 14
Et si je lis et interprète bien le texte, même le photographe ne peut être poursuivi, s’il n’est pas la personne présente sur la photographie…

Bon, peut-on envisager que l’utilisation du drapeau tricolore par des hommes politiques dans une réunion publique du même métal est une utilisation dégradante de ce drapeau ?

24. Le vendredi 23 juillet 2010 à 12:54 par krapo

Mettre en ligne une image d’outrage au drapeau n’est pas interdit jusque minuit. Le fait qu’elle soit encore en ligne demain sera-t-il interdit? Serons-nous obligés de retirer de telles images?

Merci d’avance.

25. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:06 par Dumas

Maitre vous pronez une liberté à tout crin. Ce raisonnement simpliste repose sur une vision pauvre de la liberté. En pur droit la loi a le droit de borner cette liberté. Ici c’est la voie règlementaire qui est choisie pour créer une contravention. Rien à redire.

Après on peut bien sur attaquer ce décret devant le CE et faire un contrôle de nécessité et de proportionnalité en se basant sur les articles de la DDHC.

Il est clair qu’il y a surement un meilleur moyen d’eveiller le sentiment patriotique que de pénaliser les atteintes au drapeau. Mais enfin, il ne s’agit de réprimer que les atteintes publiques au drapeau. Si en privé vous voulez chier sur la France, grand bien vous fasse.

Cette volonté de liberté individuelle au détriment de la Nation m’a toujours paru puéril et égoiste. Le drapeau français comme papier hygénique et c’est chacun de nous qui est insulté.

26. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:11 par JkB

Bleizh : “Il me semble que c’est faire insulte à ceux qui ont construit ce pays, et à ceux qui se sont fait tuer en suivant ce drapeau…”

Lequel ?

Le drapeau français complété par une croix de Lorraine, fut pour certains (et l’est probablement toujours) un cas d’outrage au drapeau tricolore. Certains se sont pourtant fait “tuer pour ce drapeau” et tués par des Français, en Syrie, notamment.

Et les membre de la LVF pour de la division Charlemagne, portaient eux aussi un drapeau français sur leur uniforme allemand….

Donc en suivant un drapeau, on peut faire tout et son contraire (y compris les pires saloperies). Je préfère donc suivre une devise : “Liberté, égalité, fraternité” … et “choucroute” tant que c’est autorisé.

27. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:14 par Masklinn

@10 Rougé2Lille
Je repenserai, cher Maître, à votre billet la prochaine fois que vous déciderez de supprimer le commentaire d’un de vos lecteurs.
Malheureusement pour vous et contrairement aux lieux publics, ce blog est un lieu privé où Eolas règne seul maître, et de même qu’en dehors votre liberté est limité à ne pas enfreindre celle des autres, en théorie tout du moins, ici même votre liberté est limitée à ce que le maître des lieux vous autorise.

@15 Kenshin
{{Des hommes se sont battus et sont morts en portant ces couleurs, ce drapeau. Pour notre liberté.
Il est donc normal de se préserver.}}
De se préserver de quoi? De préserver quoi? Supportez vous le support du droit au mépris du symbole ou le support du symbole au mépris du droit?

@ 16 Bleizh
Liberté peut être… mais tout ce qu’on peut faire librement n’est pas forcément intelligent.
Et vous trouvez convenable de légiférer contre la rebellion? Ou même juste contre la stupidité?

Je ne sais pas si c’est approprié de pénaliser cet outrage au drapeau, mais je trouve idiot d’insulter les symboles de la France.
Et c’est votre droit, tout du moins jusqu’à ce que nous implémentions de nouveaux crimes de pensée.

Il me semble que c’est faire insulte à ceux qui ont construit ce pays, et à ceux qui se sont fait tuer en suivant ce drapeau…
Je ne doute pas une seconde que nombre de lecteurs, ainsi que le maître des lieux, sont en total désaccord avec vous.

Dans tous les cas, je le suis personnellement. Une atteinte au drapeau ne blesse et n’insulte que ceux qui veulent absolument se faire blesser et insulter. Et ces personnes ne sont à mon avis pas digne de la moindre considération.

28. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:25 par Spicer

@16: Oh oui, par pitié, faisons vite une loi contre la connerie. Ca fait tellement longtemps que cela nous manque!

29. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:25 par Valéry

Merci pour ce billet sur un thème essentiel, la défense de nos libertés, outragées régulièrement par nos gouvernements et tout particulièrement par celui-ci.

Il est regrettable que l’opposition ne prenne pas plus au sérieux cet enjeu. J’aimerais entendre un engagement des socialistes d’abroger ces lois débiles et dangereuses dès les premiers mois de l’alternance qui finira bien à arriver.

Je me souviens d’un épisode de West Wing où Bartlett assistait à un débat sur le thème du flag-burning et se moquait du sens des priorités des partisans de son interdiction. Que n’avons-nous pas de Bartlett dans la politique française où le libéralisme politique est si peu représenté ? J’avoue à l’époque avoir prononcés quelques ricanements dans un anti-américanisme passager manifestement sans fondement, la bêtise n’étant manifestement pas le monopole des conservateurs étasuniens.

@1 : la liberté consiste donc à pouvoir faire tout ce qui ne gêne pas bernadic. Je le note.

@5 : j’imagine que la même photo en nuances de gris ne risque rien.

@10 : je confirme que la loi sur l’interdiction de fumer dans les bars est liberticide et doit être également modifiée dans un sens préservant des espaces de libertés pour tous, et pas seulement pour les non-fumeurs.

@15: dans ce cas ne faut-il pas étendre la dite protection au drapeau américain voire au drapeau soviétique ?

@16 “je trouve idiot d’insulter les symboles de la France” : c’est votre droit. Le gouvernement a donc décidé de préserver votre liberté, mais pas la mienne.

@18: bien vu, ne faut-il pas sanctionner le scandaleux “liberté, égalité, choucroute” ?

Bon, j’espère que le gouvernement aura l’occasion d’être humilié devant un tribunal très rapidement sur la base de cette loi stupide.

30. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:29 par jipé

le fait, lorsqu’il est commis dans des conditions de nature à troubler l’ordre public et dans l’intention d’outrager le drapeau tricolore

Tiens, moi qui croyais qu’en matière de contraventions on ne tenait pas compte de l’intention mais seulement du fait que l’action illégale a été réalisée par un agent responsable aux yeux de la loi.

Le recours n’a que peu de chance d’aboutir, caril y a gros à parier que le Gouvernement a suivi les recommandations dudit Conseil consulté sur le projet de décret.

Au moins, le gouvernement aura suivi les conseils du Conseil d’État..

31. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:31 par Lansing Altec

Eolas : “Le Gouvernement, qui n’a visiblement rien de mieux à faire de ses journées (Quelle crise ? Quelles affaire(s) ? Où ça, une guerre en Afghanistan ?) a aujourd’hui décidé de rétablir une infraction de blasphème.”
Dès la première phrase, vous tapez fort. A vous lire, on croirait que la crise économique, les affaires Bettencourt/Woerth et le conflit armé auquel nous participons en Afghanistan empêcheraient les pouvoirs publics de s’occuper des “affaires courantes”. Votre interrogation sur la nécessité de créer une telle incrimination est tout à fait légitime. Mais épargnez à vos lecteurs un préambule d’une telle banalité, d’une telle médiocrité. Cela me rappelle les réflexions intelligentes faites souvent aux policiers ou aux gendarmes par des automobilistes pris en excès de vitesse ou sous l’emprise de l’alcool : “vous n’avez que ça à faire, vous feriez mieux de vous occuper des criminels et des dealers de drogue qui courent les rues”.

32. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:36 par marc

100% d’accord…

33. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:36 par Benoît

@Kenshin Des hommes se sont battus et sont morts en portant ces couleurs, ce drapeau. Pour notre liberté. Il est donc normal de se préserver.

Des hommes se sont battus et sont morts en portant la croix gammée et pour ses valeurs.

Doit-on légiférer pour protéger la croix gammée ?

Merci de bien vouloir nous préserver de raisonnements erronés.

C’est tout.

34. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:37 par glupoourf

La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Et se torcher avec un drapeau c’est violer la liberté des 90% de français qui tiennent au drapeau, et des bons 50% de français dont un membre de la famille est mort dans d’ignobles souffrances, pour le droit d’arborer ce drapeau. 65 ans, ce n’est donc pas si vieux …

35. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:39 par P'tit Lu

@5 : Il ne risque plus d’y avoir de photos d’une Marianne enceinte vu qu’en ce moment, c’est surtout dans le c** qu’elle a droit à sa ration quotidienne … Et nous avec.

36. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:44 par Rougé2Lille

@ Masklinn (24)
Malheureusement pour vous et contrairement aux lieux publics, ce blog est un lieu privé où Eolas règne seul maître, et de même qu’en dehors votre liberté est limité à ne pas enfreindre celle des autres, en théorie tout du moins, ici même votre liberté est limitée à ce que le maître des lieux vous autorise.
Votre commentaire est carrément flippant !
Maître Eolas, ardent défenseur de la Liberté d’expression (notamment), ne peut dans le même temps se permettre (et je suis certain qu’il acquiesce à mon propos) de se comporter en despote (ce qui correspond à votre définition) en considérant que cet espace d’expression est le sien, rien que le sien et qu’il y fait donc ce qu’il veut.
votre liberté est limitée à ce que le maître des lieux vous autorise“… vraiment flippant, petit soldat de l’Empire !

37. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:45 par Tus

@30 Je doute que les soldats morts pour la France soient morts pour faire respecter un drapeau. Mais peut-être plutôt pour conserver leur.. liberté ?

38. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:45 par ratel

@ 24 Masklinn

Cela me blesse, et vous êtes libre de me refuser toute considération. Mais je lutterai néanmoins toujours pour que soit conservé le droit d’outrager le drapeau (et l’hymne, et les autres symboles nationaux).
Que notre pays soit si souvent gouverné avec tant de veulerie que la désaffection à son égard incite à outrager ses symboles, là est le problème, et non dans l’acte lui-même, qui exprime une colère ou un mépris légitime.

Rougé2Lille, Kenshin, Bleizh, où êtes-vous quand le gouvernement galvaude la Légion d’Honneur ?

39. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:48 par Stelteck

Légiférer pour protéger des “symboles”, c’est montrer qu’on leur accorde une grande importance.
Montrer cela, c’est encourager ceux qui détestent ce que le symbole représente à la profanation, justement, avec la certitude de savoir que ce faisant, ils atteignent leur cible. (Et bénéficieront d’une grosse couverture médiatique/judiciaire..).

Il est à prévoir, grâce à cette loi, une forte augmentation du barbecue de drapeau.

Il est dommage que notre gouvernement ne sache pas prendre la hauteur et faire la distinction entre les valeurs, importantes, que le drapeau représente, et le bout de tissus d’origine chinoise peint qu’il est en réalité.

40. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:50 par h

Je n’outragerai pas un drapeau ce soir. Je suis libre de refuser de suivre l’injonction d’un avocat….

41. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:54 par Major Dôme

Il me semble que c’est faire insulte à ceux qui ont construit ce pays, et à ceux qui se sont fait tuer en suivant ce drapeau…

Ca peut même les laisser froids….

Et se torcher avec un drapeau c’est violer la liberté des 90% de français qui tiennent au drapeau, et des bons 50% de français dont un membre de la famille est mort dans d’ignobles souffrances
Je suppose que vous avez une expertise en viols…
Les bons français diffèrent donc des bons indiens..
Mais peut-être faites vous allusion au drapeau israelien , algérien ou sénégalais http://fr.wikipedia.org/wiki/Trag%C…

D’un autre côté, quel est le rapport entre les photos que je vois et une oeuvre de l’esprit? un chef d’oeuvre artistique?

42. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:55 par Greg

Je suis tout à fait d’accord avec vous Maitre.

Oui c’est choquant ce genre d’image, c’est d’ailleurs le but (surtout dans un concours sur le politiquement incorrecte…).
A une autre époque, Gainsbourg a bien chanté la Marseillaise reggae, ce qui a choqué des gens… Aujourd’hui cela fait totalement parti de notre culture.

@30 Parce que plus de 50% des gens pense une chose, il faut faire une loi ? Vous ne trouverez peut être pas l’exemple bien choisi, mais il me touche : on estime à 10% la proportion d’homosexuel dans la population, 90% des gens ne sont donc pas, il faut donc interdire l’homosexualité ?

43. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:56 par lamermichel

en fait tout dépend de qui vient l’outrage un inconnu de dos. bon et alors

Ce qui me semble intéressant dans cette histoire d’offense c’est de savoir qui chacun d’entre
nous met ou imagine de ce personnage.Pour ma part,j’y vois un certain SNdeNB(vu le contexte des affaires politico-financières)et pour le coup je pense que le peuple français est outragé.
Finalement c’est aussi une question de phantasme.Mais en est-ce bien un

44. Le vendredi 23 juillet 2010 à 13:56 par dirimant

Triste jour. Mais je n’ai plus aucune illusion, et depuis bien avant 2007, sur le mépris ostensible de Monsieur Sarkozy et sa triste cour pour les libertés publiques. Quant au principe de hiérarchie des normes, ces gens-là se sentent offusqués par son existence, vécue comme un frein à leur liberté politique.

C’est juste dommage que le PS ne se batte pas davantage sur le sujet des libertés et préfère des combats économiques (retraites, etc).

En revanche, j’ai deux questions plus techniques :

1/ Maître Eolas, vous dites que le Gvt a probablement suivi l’avis du CE avant la publication du décret et que, dès lors, l’annulation du décret par voie d’action n’a que peu de chances de prospérer : mais, dans la mesure où ce décret semble interdire la publication d’une oeuvre de l’esprît qui conchierait les couleurs nationales, cela signifierait que, dans son avis, le CE n’a pas tenu compte de la réserve émise par le Conseil constit ???

2/ si la voie de l’action semble difficile, il doit rester possible de poser une QPC par voie d’exception (pour une personne qui serait poursuivie du chef de ce décret), non ?

45. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:05 par Winael

@Maitre_Eolas

Cher Maitre,

Dans la mesure où nombre de concitoyens français se torchent le cul s’essuient le séant avec notre Constitution (au hasard la citoyenne Michelle Alliot-Marie), mais ce, de manière imagée, peut-on considéré cela comme un outrage à la Constitution et demandée une loi aussi sévère que le décret d’application lié à l’outrage au drapeau.

D’autre part ne peut-on pas considérer l’oeuvre de l’esprit comme une image de l’interprétation littérale du comportement de certains de nos concitoyens sus-mentionnés ?

Cordialement,

46. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:05 par Forza

“Rappelons que cette loi indispensable est due uniquement à la photo ci-dessus, primée lors d’un concours de photographie de la FNAC de Nice sur le thème du politiquement incorrect.”

Je pense que ça fait surtout suite aux débordements de certains supporters algériens qui, au soir de la qualification de leur équipe pour la Coupe du Monde, avaient décroché et brûlé le drapeau français sur le Capitole de Toulouse pour le remplacer par le drapeau algérien. Faits qui s’étaient reproduits à Villeneuve-Saint-Georges pendant la Coupe du Monde. Ces faits ne s’étant pas produits dans le cadre d’une manifestation organisée ou réglementée, leurs auteurs n’encouraient jusque là aucune sanction.

47. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:09 par kpdp

Note pour plus tard :
Quand cette histoire sera un peu tassée, photoshoper la photo et remplacer le drapeau tricolore par un drapeau algérien.
Histoire de voir où se trouve vraiment le politiquement incorrect et si les défenseurs des libertés ne se transforment pas en délateurs de l’incitation à la haine.
Juste pour voir.

48. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:10 par Teejee (mékeskidi de base)

En ce qui me concerne, je n’éprouve ni l’envie ni le besoin d’outrager un drapeau qui ne m’a rien fait, et que j’aime et respecte comme étant celui de mon pays. Le drapeau de la République, à mon sens, mérite moins l’outrage que les gouvernants qui le salissent en prétendant l’aimer.
Je dirai simplement une chose.
Le gouvernement français outrageant le drapeau tricolore, en le détournant de sa valeur symbolique pour en faire un prétexte à répression, chaque ministre, ainsi que le président, devrait payer 1500 euros d’amende !
J’ajouterai volontiers plus de 3000 euros pour un dangereux récidiviste du nom de Nicolas Sarkozy, qui ridiculise la France au yeux du monde, et est donc directement responsable de ce que le drapeau français n’est plus respecté !

49. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:11 par Malavita

On vous voit venir avec vos gros sabots : vous voudriez qu’on prenne exemple sur le Grand Satan.

“Aux États-Unis, dans une importante décision Texas v. Johnson , la Cour Suprême a jugé en 1989 que les réglementations sanctionnant l’outrage au drapeau (flag desecration) étaient inconstitutionnelles, car elles portaient atteinte à la liberté d’expression, reconnue et protégée par le Premier Amendement. Brûler un drapeau a donc été considéré comme une manifestation de la liberté d’expression dont bénéficie tout citoyen du fait du Premier Amendement.”

http://www.justice.gouv.fr/europe-e…

50. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:18 par Outrageant

@Forza: “Ces faits ne s’étant pas produits dans le cadre d’une manifestation organisée ou réglementée, leurs auteurs n’encouraient jusque là aucune sanction.”
S’il s’agissait des drapeaux de la mairie, pour dégradation de biens publics, si, surement.

José Bové lorsqu’il a pété les McDo à été poursuivi pour dégradation aussi. Bien que le but de départ était de s’attaquer au symbole.
Tiens, d’ailleurs, on pourrait faire voter une loi contre l’outrage au symbole McDo ?!!

51. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:19 par Tus

@43 : Si cela est fait par un algérien en Algérie, j’y verrais une critique vis à vis de son pays.
Si cela est fait par un français en France, j’y verrais de la haine envers un peuple.

52. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:19 par Biscotte

Bonjour,
Quelqu’un pourrait-il me prêter un drapeau ?
Merci d’avance
Frède

53. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:20 par zz99

Mais non, c’est de l’humour!

http://www.cadoons-boutique.com/ide…

54. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:21 par Thierry

Cher maître,

n’en déplaise à nos pauvres cousins de la forêt (en biologie et en étymologie), les orang-outan ne se frappent pas la poitrine… Par contre, le gorille, peut-être? Mais devant une insulte au drapeau?

(orang = personne ou peuple, outan (hutan) forêt, en résumé le peuple de la forêt, la même construction donnant parent, étranger, français, etc… en bahasa/ Indonésien).

55. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:22 par Gwynfrid

Gagnons en efficacité, faisons d’une pierre deux coups: habillons-nous en burqa bleu-blanc-rouge !

56. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:22 par Jhon

Je reste partagé (et détaché, car je ne suis pas Français). Autant je trouve sain de rester vigilant et de se dresser face à des lois aux tendances liberticides, qui passent insidieusement et grignotent petit à petit les libertés, autant je ne trouve pas non plus sain d’outrager le drapeau.

Car, quoi qu’en disent certains commentateurs ici, outrager le drapeau, ce n’est pas juste outrager l’objet, mais aussi ce qu’il représente… et ce qu’il a représenté. Je comprends qu’on puisse en vouloir à son gouvernement, et qu’on veuille le montrer en outrageant un de ses symboles, mais ce faisant on outrage en même temps les gouvernements précédents, les faits accomplis pour et au nom de ce symbole, et les idées qu’il porte. Et ça, il me semble que c’est faire des amalgames… On veut protester ? Soit, mais ne le faisons pas à tort et à travers, et ciblons nos reproches. Cela évitera de donner envie au gouvernement d’en faire lui-même, et d’en arriver à pondre des lois hors de propos.

57. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:23 par reg75

et l’avocaillon on peut chier sur ta robe de pourriture tant que c’est encore permis

58. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:24 par xavier

merci je vais en profiter pour chier sur le drapeau algérien, personne ne sera outrager je pense….

59. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:26 par Marie

Le 9 mai 2009, à Orange, le jour de son mariage, lorsqu’un homme et deux ou trois membres de sa famille se sont fait agresser par une trentaine de personnes parce que leur voiture arborait deux fanions tricolores, j’espère, maître Éolas, que vous avez défendu leur liberté avec autant d’ardeur.

J’ajoute, avec consternation, que lorsque j’ai voulu retrouver les détails de ce “fait divers” qui n’a fait aucun bruit, je me suis aperçu que seuls des sites d’extrême droite l’avait reprise. C’est ainsi, il y a certaines libertés qui ne sont pas bonnes à défendre ! D’autres, par contre, ont toute la faveur de ceux qui mettent un enthousiasme touchant à se conchier eux-mêmes.

60. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:27 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Bernadic, 1 :
“Qu’ils le fassent mais qu’ils épargnent une telle vision à ceux qui croient encore à autre chose qu’à la sacro-sainte liberté, mise à toutes les sauces avariées.”
Vous avez raison ! Comme dirait l’autre, “la liberté, ça commence à bien faire !”

61. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:29 par cedric

A la lecture du fil des commentaires, on voit que cette loi va porter ses fruits. En effet, ça n’a pas traîné et même dans les commentaires de ce blog, ça commence à parler « d’outrager » un drapeau algérien pour voir la réaction et de burquas. On part d’un « bon français de souche » qui se torche le derche avec un drapeau (je suis pas fan, je dois bien l’avouer, mais bon, quand on est con, on est con) et hop, la loi passe et derrière, on se remet dans la poche l’électorat qui trouve que vraiment ces arabes nous envahissent sans nous respecter.

62. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:30 par Pothier

Dire “j’ enc… Nicolas Sarkozy” sur France inter c’est déplacé, insultant et vous êtes viré.

Se torcher avec le drapeau c’est juste de la liberté d’expression.

Cherchez l’erreur.

63. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:30 par Pothier

Dire “j’ enc… Nicolas Sarkozy” sur France inter c’est déplacé, insultant et vous êtes viré.

Se torcher avec le drapeau c’est juste de la liberté d’expression.

Cherchez l’erreur.

64. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:35 par Vep

Ah, ce fameux patriotisme, il serait presque aussi dangereux que le fanatisme religieux, n’est ce pas?
Le mec se serait torché avec le Coran, ça aurait fait un scandale encore plus énorme, et tout le monde aurait hurlé à l’intolérance. Ici, c’est à peu près le même topo, sauf que les défenseurs ne se font pas cracher à la figure par une majorité bien pensante, c’est déjà un grand soulagement.
Pour parler de cette loi, je n’ai rien contre. Insulter en public des valeurs qui tiennent à coeur à la majorité des gens doit être réprimé. C’est pour moi une incitation à la haine, à l’instar du racisme ou de la xénophobie.
Pardonnez moi de ne pas avoir le même style que vous, je ne suis qu’un lycéen.
A bon entendeur…

65. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:36 par Emilio

Re-bonjour,
comme a dit Desproges :

« … et ça vole suffisamment bas pour que les grossiers trouvent ça vulgaire » (1)

Je pense que ça s’applique parfaitement bien au cas de cette photo.

Ensuite ne trouvez-vous pas plus outrageant (voir obscène) pour la République le comportement ou les réactions de certains politiques ?

Enfin, et ne m’en veuillez pas si je radote, j’insiste sur le fait que suite à tout ce ramdam orchestré par quelques personnes en mal de visibilité, deux salariés de la Fnac aient été licenciés. N’est-ce pas obscène ?

Emilio

(1) : c’était à propos du message de bonne année de son répondeur : “Bonne année mon cul”

66. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:36 par dirimant

Bizarre, cette présence soudaine et massive de frontistes sur le blog ?!?

Message aà ces aimables personnes qui veulent chier dans une robe (drôle d’idée, mais toutes les perversions sont dans la nature !) : si les propos de Maître Eolas vous déplaisent à ce point, pourquoi venez-vous vous faire du mal en les lisant ? A titre personnel, je ne vais pas sur le site de “Minute” ou autre journal d’extrême droite : je suis sûr d’être blessé par ce que j’y trouverai et ne souhaite donc pas me faire de mal.

Bref, comme on dit : “je ne vous raccompagne pas, vous connaissez le chemin…”.

67. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:39 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Pothier, 58
“Dire “j’ enc… Nicolas Sarkozy” sur France inter c’est déplacé, insultant et vous êtes viré.”
Pas plus que “Casse-toi, pôv’con”, voyons !

68. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:41 par El Re

Une QPC aura-t-elle d’avantage de chance d’aboutir ?
Nous pourrions créer un portail Internet rassemblant ce type d’images, et attendre qu’on veuille bien nous poursuivre. Auriez-vous dans l’adresse d’un ou deux avocats prêt à défendre cette cause.

69. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:43 par Montesquieu

Le drapeau représente la France au niveau mondial, c’est l’un des symboles de notre république, l’un des symboles de notre démocratie. Doit-on considérer qu’il est illogique de protéger ce symbole ? Je pense qu’il y a deux manières de lire ce texte, la première, négative, constate une privation de liberté, une seconde, positive, constate la protection d’un symbole.

Ce qui me dérange le plus n’est pas que soit désormais sanctionné l’outrage au drapeau tricolore mais que ne soit pas sanctionné l’outrage qu’il peut être fait en France des drapeaux et des hymnes des autres pays comme c’est le cas en Allemagne, Cf. cet article.

Peut-être m’objecterez-vous que l’on en fait beaucoup pour un symbole. Certes, c’est probablement vrai.

70. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:44 par kilobug

Moi je trouve que celui qui outrage le drapeau, ce qu’il représente, c’est à dire Liberté-Égalité-Franternité, ce n’est pas celui qui publie ce genre d’images, mais c’est le Président et le Premier Ministre qui conservent dans leur gouvernement une personne condamnée pour injure raciale.

71. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:47 par Vep

@dirimant: Peut-être est-ce que le débat constitue une forme de réflexion, qui sait? Peut-être même qu’en consultant des avis opposés aux leurs, certains entameront une réflexion sur leur propre point de vue!

72. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:50 par Vep

@dirimant: Peut-être est-ce que le débat constitue une forme de réflexion, qui sait? Peut-être même qu’en consultant des avis opposés aux leurs, certains entameront une réflexion sur leur propre point de vue!

73. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:51 par Vep

@dirimant: Peut-être est-ce que le débat constitue une forme de réflexion, qui sait? Peut-être même qu’en consultant des avis opposés aux leurs, certains entameront une réflexion sur leur propre point de vue!

74. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:51 par Vep

@dirimant: Peut-être est-ce que le débat constitue une forme de réflexion, qui sait? Peut-être même qu’en consultant des avis opposés aux leurs, certains entameront une réflexion sur leur propre point de vue!

75. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:51 par Alain38

Cher Maitre, j’ai une question (un peu vicieuse) de Mèkeskidi sur l’article en question. En effet celui-ci commence par “Le fait, lorsqu’il est commis dans des conditions de nature à troubler l’ordre public et … “. En quoi la réalisation de la photo en question a été effectuée dans ces fameuses conditions? Je suis informaticien donc chez moi “A et B” signifie que les deux conditions doivent être réalisées. L’outrage au drapeau (condition B) l’est assurément. Mais la “réalisation dans les conditions …” (condition A) ne l’est point puisqu’aucun témoin de cet outrage ne s’en est offusqué.

Donc n’y a-t-il pas non-lieu pur et simple pour l’auteur (et l’acteur) de la photo (en dehors de la question de la non-rétroactivité)?

76. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:55 par Valérie de Paris

Sauf à croire en la magie, le symbole ne se confond pas avec ce qu’il représente. Un crucifix n’est pas Jésus, mais un morceau de bois. Un drapeau n’est pas la France, mais un morceau de tissu. Les détruire, les détériorer, les utiliser comme torchon, essuie-fessier ou autres âneries de potache, n’outrage que ceux qui leur confèrent une puissance dont ils sont dépourvus. Je suis autrement plus outragée par les atteintes récidivantes à la séparation des pouvoirs.

@ Masklinn (24)

Je suis toujours étonnée de lire, ici ou ailleurs, qu’un blog, à tout le moins ouvert à la lecture et très souvent ouvert aux commentaires, puisse être considéré comme un “espace privé” que son tenancier pourrait conduire au mépris de la liberté d’expression ou de ses nécessaires restrictions. La publicité du mode d’expression exclue, à mon sens, votre raisonnement.

77. Le vendredi 23 juillet 2010 à 14:57 par Alain38

PS à ma remarque précédente. En plus on lit “Pour l’auteur de tels faits, même commis dans un lieu privé, …” Sauf que l’auteur est la personne de la photo. La personne qui l’a fait circuler est le photographe, donc deux personnes différentes. L’auteur de la photo peut donc être poursuivi pour “outrage”, mais le photographe ne peut être poursuivi ni pour la photo (ce n’est pas lui qui outrage la photo), ni pour sa diffusion (pour la même raison). Ai-je tout bon?

78. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:00 par artefact

- Combien de fois la devise de la France a-t-elle salie par ce gouvernement ? Pour ceux qui l’aurait oublie: Liberté, Égalité, Fraternité
- Combien de fois les lois votées au parlement ont-elles étées recalées au Conseil Constitutionnel ?
- Combien de corruption, de conflits d’intérêts, bref de collusion entre les élus du peuple et les puissants du monde de la finance et de l’économie ?

Et ce sont ceux-là même qui pondent des lois pareilles ?

Honte, honte, honte…

79. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:01 par claude

1)Un peu de Droit comparé:
http://www.justice.gouv.fr/europe-e…

2) Il faut qu’il soit venu à l’idée de bafouer le drapeau pour se sentir visé par l’objet de ce texte.
Les tenants du drapeau rouge ou noir, qui veulent remplacer le drapeau tricolore avec fracas, ont effectivement du souci à se faire.
Maintenant est-ce que ce texte pourrait être utile pour combattre les tenants du drapeau à fleurs de lys ?
Ou pour combattre le Hezbollah qui brûle régulièrement le drapeau français ?

Ou autres façons de formuler les 2 questions:

  • est-ce que le drapeau ne doit pas être défendu en tant qu’élément constitutionnel ? Est-ce que le Président de la République qui est chargé de protéger la Constitution est le seul à pouvoir défendre le drapeau
  • est-ce qu’il existe d’autres solutions pour le défendre ?

3)Est-ce que ceux qui portent atteinte au drapeau sont des personnes intéressantes sur le plan des idées qu’elles portent et expriment ? N’a-t-on pas vu dans le passé des atteintes au drapeau de la part de ceux qui voulaient renverser l’ordre juridique et créer un ordre policier ? Que signifiait, de la part des pirates, de descendre le drapeau français et de hisser à la place le drapeau noir ? Que signifiait de la part des Nazis d’abattre les drapeaux français sur les mairies et de hisser le drapeau à croix gammée ?
Ce qui conduit à cette question : est-ce que l’expression de toute idée doit être libre ?

L’article 10 de la Convention européenne admet des restrictions à la liberté d’expression. Est-ce que ses rédacteurs sont suspects de vouloir porter atteinte à nos libertés ?

4) Pour pouvoir le bafouer physiquement, il faut avoir un drapeau sous la main, ce qui implique le plus souvent la démarche de le trouver et de l’acheter. Que l’on s’en prenne à un drapeau qui est agité devant soi et que l’on n’aime pas reste logique. Mais s’obliger à le posséder d’abord, voilà qui est curieux, à moins que l’on vise, derrière le drapeau, des êtres humains attachés à la signification du drapeau.
Que sont ces êtres humains pour ne pas être respectables ? Qu’est-ce qu’il n’y a pas de respectable à respecter le drapeau ? Sous l’occupant nazi, des résistants ont péri en serrant contre eux le drapeau français.
Il y a une dimension de victime de l’outrage et pas seulement de limitation de la liberté d’expression. Il est maintenant courant de penser « cachez cette victime que je ne saurais voir » ; mais est-ce vraiment une manière pénétrante de réfléchir au devenir des libertés et surtout de l’être humain ou est-ce une manière frustre?
N’est-ce pas pour cela que les rédacteurs de la convention européenne qui étaient animés par la volonté de réagir aux atteintes nazies aux libertés ont admis des limites à la liberté d’expression ?

80. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:01 par Artemisia

Cher maître, d’abord bravo et merci.
Mais une question en sus: si je comprends bien l’outrage est possible même en privé, maizalors, comme disait Zazie, M. Hortefeux n’a-t-il pas été en partie dédouané de racisme par le simple fait que ses propos anti auvergnats avaient été tenus en privé (réunion publique mais privée), donc pourquoi, si d’aucuns veulent en privé avec quelques copains s’asseoir sur le drapeau (drôle d’idée mais z’enfin ils sont libres), seront-ils poursuivis et pas le ministre de l’Intérieur?

81. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:03 par claude

Tiens , mon message n’est pas passé tout de suite.

82. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:04 par Jean

J’ai appris que quelques hurons de province forts vexés de l’insulte publique faite à leur totem avaient anticipé l’éventuelle exposition itinérante de cette puante affaire, en planifiant un épandage de lisier de cochon autour et sur la FNAC du chef-lieu.
Les narines bourgeoises doivent savoir qu’un épandange sent à plusieurs kilomêtres à la ronde, l’odeur est remarquablement persistante et revient dès le retour de l’humidité, soit la nuit ou dès qu’il pleut. Accessoirement, l’odeur persite dans les vétements imprégnés.
Ces hurons là auraient fait oeuvre artistique en rajoutant une dimension supplémentaire considérable à l’exposition.
Ils n’en ont pas eu l’occasion, ils le regrettent presque!

83. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:05 par claude

1)Un peu de Droit comparé:
http://www.justice.gouv.fr/europe-e…

2) Il faut qu’il soit venu à l’idée de bafouer le drapeau pour se sentir visé par l’objet de ce texte.
Les tenants du drapeau rouge ou noir, qui veulent remplacer le drapeau tricolore avec fracas, ont effectivement du souci à se faire.
Maintenant est-ce que ce texte pourrait être utile pour combattre les tenants du drapeau à fleurs de lys ?
Ou pour combattre le Hezbollah qui brûle régulièrement le drapeau français ?

Ou autres façons de formuler les 2 questions:

  • est-ce que le drapeau ne doit pas être défendu en tant qu’élément constitutionnel ? Est-ce que le Président de la République qui est chargé de protéger la Constitution est le seul à pouvoir défendre le drapeau
  • est-ce qu’il existe d’autres solutions pour le défendre ?

3)Est-ce que ceux qui portent atteinte au drapeau sont des personnes intéressantes sur le plan des idées qu’elles portent et expriment ? N’a-t-on pas vu dans le passé des atteintes au drapeau de la part de ceux qui voulaient renverser l’ordre juridique et créer un ordre policier ? Que signifiait, de la part des pirates, de descendre le drapeau français et de hisser à la place le drapeau noir ? Que signifiait de la part des Nazis d’abattre les drapeaux français sur les mairies et de hisser le drapeau à croix gammée ?
Ce qui conduit à cette question : est-ce que l’expression de toute idée doit être libre ?

L’article 10 de la Convention européenne admet des restrictions à la liberté d’expression. Est-ce que ses rédacteurs sont suspects de vouloir porter atteinte à nos libertés ?

4) Pour pouvoir le bafouer physiquement, il faut avoir un drapeau sous la main, ce qui implique le plus souvent la démarche de le trouver et de l’acheter. Que l’on s’en prenne à un drapeau qui est agité devant soi et que l’on n’aime pas reste logique. Mais s’obliger à le posséder d’abord, voilà qui est curieux, à moins que l’on vise, derrière le drapeau, des êtres humains attachés à la signification du drapeau.
Que sont ces êtres humains pour ne pas être respectables ? Qu’est-ce qu’il n’y a pas de respectable à respecter le drapeau ? Sous l’occupant nazi, des résistants ont péri en serrant contre eux le drapeau français.
Il y a une dimension de victime de l’outrage et pas seulement de limitation de la liberté d’expression. Il est maintenant courant de penser « cachez cette victime que je ne saurais voir » ; mais est-ce vraiment une manière pénétrante de réfléchir au devenir des libertés et surtout de l’être humain ou est-ce une manière frustre?
N’est-ce pas pour cela que les rédacteurs de la convention européenne qui étaient animés par la volonté de réagir aux atteintes nazies aux libertés ont admis des limites à la liberté d’expression ?

84. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:10 par Major Harald

Qualifier ce cliché pour le moins vulgaire de “politiquement incorrect”, cela tient de la plaisanterie. Il n’y a guère que chez les mutins de panurge où l’on tienne ce genre d’exercice pour une manifestation de la “rebellitude” face au carcan de la société.

Pour le reste, je me fiche du drapeau tricolore, ce n’est pas le mien.

Ceci posé, reste la question de la liberté. A vous lire, j’ai l’impression de retrouver chez vous cette quête adulescente de la liberté sans limites qui fait florès dans les milieux germanopratins qui ne se sont pas encore débarrassés du gauchisme culturel. Je vous accorde volontiers que ces gesticulations gouvernementales sont ridicules, cependant je suis persuadé que la liberté ne peut exister sans limitations, tout comme les droits ne peuvent exister sans devoirs.

85. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:10 par claude

@74

Et vous croyez que de 1981 à 1995 et de 1997 à 2002, il ne s’est rien passé de scandaleux à l’Elysée ou au PS ?
Que pensez de la censure du Au Théâtre ce soir pour rester sur la liberté d’expression ?

Surtout en quoi la personne du législateur a une quelconque importance , ce qui compte c’est ce que défend le texte.

86. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:12 par claude

Erratum

que pensez-vous…

87. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:14 par Peha

Je me souviens d’un sketch des guignols à propos des photos de Jacques Chirac nu au château de Briançon.
On voyait (de mémoire) Chirac posant pour des paparazzis avec un drapeau dans le cul sur les remparts du chateau.
D’après vous, après cette loi, ce genre d’image pourrait elle encore être diffusée ?

88. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:15 par Portes du ciel

Cher Maître,

je vais passer pour une pinailleuse au premier chef mais…
Le texte que vous mentionnez est un décret, donc un acte réglementaire relevant de la seule volonté du pouvoir exécutif, donc du Gouvernement.

Or, je vous cite:
“…Rappelons que cette loi indispensable…”

La loi (et son vote) est (en théorie) du strict ressort du pouvoir législatif, donc des Assemblées parlementaires.

Je sais bien que c’est un point de détail. Je sais bien que Gouvernement et Assemblées ont normalement reçu tous deux délégation d’une partie des “pouvoirs” des citoyens que nous sommes.

Mais, à l’heure où tout est amalgame, mélange et oubli de la séparation des pouvoirs, j’ai souhaité attirer votre attention sur ce point.

89. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:16 par celui

Moi je dis: I plead the First, your Honor.

90. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:16 par Marie

@ dirimant (62)

1 – Comment savez vous que ce sont des frontistes ? Parce qu’ils ne sont pas d’accord avec vous ? Parce qu’ils parlent du drapeau algérien ? Vous avez vu beaucoup d’autres Français d’origine étrangère brûler le drapeau français pour le remplacer par un autre ?

Vous pensez peut-être que ce genre de haut fait n’est pas intentionnellement insultant pour l’ensemble des Français ou que ce n’est pas grave d’insulter les Français. Libre à vous, mais dans ce cas, vous devriez accepter la situation inverse sans taxer les autres de frontisme. Vous êtes bien pour la liberté d’expression ?

91. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:18 par Major Harald

@ Ratel en 34 : A propos de la légion d’honneur, n’oubliez pas qu’il ne s’agit en aucune façon d’un ordre strictement militaire. Napoléon Buonaparte avait en son temps décoré Goethe.

92. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:18 par Pierre

Aujourd’hui, par respect pour ce qu’il représente, je ne me torche pas avec le drapeau , demain, je ne le ferai pas par crainte de représailles. Je me demande si le plus grand outrage qu’on puisse lui faire, ce n’est pas de modifier sa symbolique.

Dans la même veine, un question purement théorique. Il existe un délit d’outrage et d’offense au président de la République. M’est il possible d’insulter la personne qui l’incarne tout en respectant ce qu’il représente? (Ca aussi, c’est illégal, mais j’en prendrai pour moins cher).

93. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:19 par Jalmad

aaaaahhhhh…du eolas en forme qui titille le lecteur nationaliste un peu bas du front…j’aime bien.

ceci étant, Eolas, comme l’ont relevé Gwynplain, DJ et Kahrkov, notez le travail d’artiste des rédacteurs de ce texte qui arrivent à la fois à draguer l’électorat frontiste et/ou nationaliste bien pensant (genre : moi j’aime bien mon drapeau, je trouve stupide qu’on l’outrage (jusque là, je pourrais presque être d’accord) DONC je trouve ça bien qu’on interdise cela” (ouïe, c’est là que le bât blesse…)), et à la fois à nous pondre un texte tellement inapplicable qu’on sait bien qu’il sera en réalité inoffensif. le seul fait qu’il existe est un sacndale, ceci étant, j’en sui bien d’accord.

Pourquoi sera-t-il inapplicable ?

1. il faut démontrer que les faits auront été commis ‘dans des circonstances de nature à troubler l’ordre public” : voyez l’émeute à Nice….qui cela trouble-t-il en réalité ? quelques élus locaux qui feraient mieux, en efet, de relire la Constitution de temps en temps. Et si ces derniers ne s’étaient pas émus, quelques personnes partageant ces idées auraient probablement détourné les yeux rapidement en passant à la Fnac, mais à part ça….

2. le diffuseur des photos n’est punissable que s’il s’agit de l’auteur de l’outrage ou destruction lui-même ; il faudra donc identifier l’auteur. Bonne chance, si l’on prend l’exemple des photos que vous diffusez. Et comme il n’y a pas de complicité en matière contraventionnelle sans texte spécial, sauf à ce que vous n’ayez pas évoqué cette question, le diffuseur qui ne serait pas auteur, n’est pas punissable. Donc la réponse à Gwynplain : allez-y, diffusez, diffusez après minuit, tant qu’il ne s’agit pas de représentation d’images d’outrages de votre fait !

allez, et juste pour le plais’, en réponse à celui qui disait (ahhhh mais, si jamais c’était avec un Coran qu’il se torchait, tout le monde aurait crié au scandale”….tout à fait, un peu comme dans le cas des caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo : vous vous souvenez, quand M. sarkozy préférait l’excès de caricature à l’absence de caricature (enfin, je crois que depuis les poupées vaudou, il a changé d’avis).

94. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:26 par toto

Il est toujours plus facile de s’attaquer aux faux symboles qu’aux vrais problèmes.
En France, on a ce problème : de nombreux français ne respectent pas la France.
Il y a diverses raisons à cela.
Ce désamour se traduit par de nombreux symptômes, par exemple des rappeurs voulant “niker” la France, des mises à feu de notre drapeau, des sifflets pendant l’hymne, …
Le travail des politiques, c’est de résoudre ce problème, ie de faire aimer la France à ceux qui expriment leurs problèmes avec la France en commettent ces actes.

Mais avec cette loi d’outrage, on ne leur apprend pas à aimer la France.
On leur interdit d’exprimer leurs opinions.
Mais ces opinions existent toujours!
Attention, ce qui est refoulé finit toujours par ressortir.
Et plus ça aura été refoulé, plus ça fera mal quand ça sortira.

En remarque, je trouve incroyable que certains puissent affirmer qu’outrager le drapeau, c’est manquer de respect à ceux qui se sont battus pour la France.
Ceux qui sont mort pour la France ne se sont pas battus pour un drapeau. Ils se sont battus pour la liberté et pour l’égalité. Il y a un certain paradoxe à respecter le drapeau tout en bafouant la liberté et l’égalité.

95. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:28 par dirimant

@Marie

Je ne le “sais” pas, mais la virulence du ton (chier dans la robe de l’avocat, par exemple), le sens des propos (le respect dû aux couleurs nationales serait de l’ordre du non-négociable… alors même que les USA, pays patriote s’il en est un, ont considéré, via leur Cour suprême, que la liberté d’expression devait pouvoir balancer ce patriotisme), le fait de parler de “racisme inversé” et des “bien-pensants” et autres “naïfs” amateurs aveugles de la liberté… tout ceci est le fait très habituel de l’extrême droite française qui se retrouve, pour une part d’entre elle, sous le drapeau (!) du Front National.

D’où mon expression de “frontiste”.

Vous m’accorderez que ces arguments ne sont pas l’expression d’amalgames faciles mais recouvrent une certaine part de vérité, n’est-ce pas ?

96. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:30 par Gwynplaine

@ DJ (en 14) :

En fait ma question concernait plutôt la seconde photo : on peut penser qu’Eolas en est l’auteur, histoire de faire usage d’une liberté menacée.
La question que je me pose, en tant que mékeskidi, est de savoir si le fait de laisser accessible une photo tombant sous le coup de l’infraction après l’entrée en vigueur du décret était constitutif de cette infraction, ou bien si le fait de l’avoir postée avant l’entrée en vigueur du décret relevait de l’art. 112-1 du Code pénal. En clair commet-on l’infraction en laissant une photo en ligne ?

97. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:33 par Major Harald

En France, on a ce problème : de nombreux français ne respectent pas la France.”

Vous posez une question qui risque de générer un certain nombre de réponses qui ne plairont pas à tout le monde. Suffit-il de naître en France pour être français ? Visiblement, l’actualité des ces 30 dernières années montre que non. Et cela semble s’accélérer ces derniers temps. Certainement à cause de ce vilain Sarko, qui outre le fait qu’il ne brasse que du vent, est responsable de tous les maux qui accablent le bon peuple de France.

98. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:34 par Pram

Je lis l’article 11 de la constitution :
«Article 11 - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi

Et j’avoue que le nord-américain que je suis n’a jamais compris qu’est-ce que cet article, tel que rédigé pouvait bien faire dans une constitution. Par définition la constitution est une loi supérieure. Elle régit toutes les autres. Et dans ce cas-là on nous dit ici en toute lettre que cet article constitutionnel n’est pas assez précieux car il doit toujours céder le pas à n’importe quelle loi ordinaire qui la contradise.

Emmanuel Pierrat dans son « Livre noir de la censure”, Seuil. 2008, avance qu’il y a environ 400 lois de censure en France. Ceci s’explique bien par cela. Car cet article constitutionnel n’a jamais rien pu faire contre ces disposition liberticides.

Dans un autre pays où le culte du drapeau est d’autant plus sacralisé qu’on l’affiche spontanément partout, il n’a jamais pu être protégé des blasphémateurs comme on vient de le faire en France. Simplement parce que le 1er amendement constitutionnel de ce pays est rédigé comme suit :
Congress shall make no law respecting an establishment of religion, or prohibiting the free exercise thereof; or abridging the freedom of speech, or of the press; or the right of the people peaceably to assemble, and to petition the Government for a redress of grievances. (Souligné par nous)

On remarquera que la rédaction de cette disposition constitution américaine ne considère pas ses administrés pour des jobards, au même titre que la disposition “équivalente” française.

Par ailleurs imaginons que l’article premier de la constitution française ait pu être rédigé ainsi :
Art. 1. - La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Sauf à répondre de l’abus de cette égalité dans les cas déterminés par la loi… Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

Cette lecture là explique très bien, qu’en France, l’égalité des citoyens ait droit à plus de considérations formelles que la liberté d’opinion d’y ceusses.

Et puisqu’on en est au respect du à un morceau de tissu hissé au bout d’un mât, que doit-on penser de l’interdiction récente en France d’un autre bout de tissu, cette fois-ci juché sur la tête de certaines femmes? Il en effet paradoxal que le burka puisse y être interdit d’exposition alors que ce même article 1 de la constitution française prévoit expressément qu’ : Elle respecte toutes les croyances.. Que ce tissu coranique soit interdit en certaines circonstances, cela je peux l’accepter. Mais qu’il le soit en toute circonstance, c’est une toute autre affaire…

Et pourtant, malgré cette garantie constitutionnelle de l’article 1, qui n’est pourtant pas suivi de l’émasculante chute de l’article 11, il semble que le législateur rançais n’en ait cure. Car le citoyen français n’a jamais eu droit d’appel - jusqu’à tout récemment - à une véritable cour constitutionnelle.

La différence de rédaction entre l’article 1 et l’article 11 permettra peut-être un jour, à force de recours, aux rigoristes du coran en France d’être paradoxalement mieux protégés au travers un drap noir que les blasphémateurs du tissu bleu-blanc-rouge…

Mais il est vrai que le Conseil constitutionnel français risque éventuellement d’avoir autant d’importance de la Cour suprême de l’Oklahoma (Supreme Court)…

99. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:34 par BertramWooster

Bonjour Maître,

Songiez-vous, en rédigeant ce billet, qu’il donnerait naissance dans les commentaires aux plus fines analyses des meilleurs experts pro ou anti “défécation sur drapeau national”?

Le lecteur de passage ne peut en effet que s’émouvoir des envolées stylistiques développées ici par certains des plus grands esprits du web 2.0. Pour n’en citer qu’un, rendons hommage à reg75 (#53) pour son cri du coeur. Une poésie brute et sans concessions. En un mot, un chef d’oeuvre.

Plus sérieusement, une petite question dépassionnée, ce qui vous changera : savez-vous ce qu’il en est chez nos voisins européens? Si l’envie m’en prenait (je vous rassure, ca n’est pas pour après-demain), pourrais-je me moucher dans l’Union Jack à Covent Garden?

Merci d’avance et bonne journée,

100. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:46 par claude

Intéressante recherche d’indices.
Il reste que le drapeau français apparaît dans le texte de la Constitution, qui est situé au sommet de la hiérarchie des textes internes. Pas loin de l’indication de la forme républicaine de la France, et de l’interdiction d’y toucher par modification de la Constitution . Quand on sait les liens historiques qui ont existé entre la forme républicaine de la France et la couleur du drapeau, penser que toucher au drapeau est interdit est logique. Alors utiliser non négociable ou interdit de modification, c’est du pareil au même.

Sur le plan sémantique, l’expression non négociable peut tout à fait faire penser à une personne qui a baigné dans le syndicalisme.

101. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:47 par Sylvain D

bernadic me fait remarquer une chose bien importante:

Le drapeau a été une conquête de la Révolution.
Il ferait mal qu’il pût être outragé impunément.

Il est donc mal d’outrager impunément un symbole de la révolution, surtout s’il est question de jouir d’un acquis de la révolution? Les symboles comptent-ils plus que les actions? (encore qu’en lisant ce blog régulièrement, je ne découvre pas que “certains” le pensent.)

@Enzo90910> de mon coté, je pense que ceux qui ressentent de l’outrage de façon pathologique trouverons bien une autre raison de s’outrager une fois qu’ils ne le seront plus par la liberté d’expression. (Avez vous noté les séries américaines en lotissement où la directrice du “club des femmes” finit invariablement par s’insurger devant une fleur un peu plus longue/courte que les autres? attendez un peu, on y arrive)

Rougé2Lille> il s’agit d’une censure fort limitée. Rien ne vous empêche de citer l’URL du billet et de faire votre commentaire sur votre propre blog. Mais là, vous serez encore plus facile à tracer si vous faites l’apologie de crimes contre l’humanité ou, dans une moindre mesure, d’insultes, de diffamation, de …
Ajoutons que les passages qui posent problème, s’ils sont peut nombreux peuvent être considérés comme “brèves citations” (en tant qu’informaticien, je préfèrerait des nombres de mots/phrases considérés comme “brefs”, mais bon)

Concernant votre autre commentaire. Je conçoit que cela vous choque, toutefois, constatez que maitre eolas ne fait cela que sur un lieu “privé” bien délimité. Il ne coupe pas votre connection à internet ou fait fermer votre blog perso.

De plus je suis convaincu que lorsqu’un commentaire est censuré, une petite part de notre hôte meurt. Le non respect des lois dans le cadre d’un commentaire met son blog en danger (SA liberté d’expression, qui pourra être forcée par la loi, par l’ordre d’un juge de fermer le blog). Donc, il préfère supprimer un commentaire (que vous pouvez toujours poster ailleurs, où vous engagez VOTRE responsabilité) plutôt que de supprimer un blog.

Kenshin>
“Des hommes se sont battus et sont morts en portant ces couleurs, ce drapeau. Pour notre liberté. Il est donc normal de se préserver.”
Donc ce qu’il faut retenir de leur action n’est pas le fait qu’ils:
ont renversé un roi pour donner le pouvoir au peuple (en le tuant au passage, doit on considérer que le costume royal mérite le même respect? si oui, valait-il le coup de le maculer de sang? (bruler, trainer dans la boue, … je ne sais pas ce qui s’est passé, mais j’imagine qu’il n’a pas été préservé))
Ont combattu l’armée et les services de maintient de l’ordre de leur propre pays (on a le droit de faire ça? ah, bah non.)
Ont mis le feux au symboles du pouvoir en place (à l’époque c’était la bastille, aujourd’hui c’est un bout de tissus. Sinon, la charge symbolique (pas le symbole, attention) est la même.

Bleizh> Merci. La liberté, c’est aussi la liberté d’être idiot. Mais il est important de laisser cette possibilité pour le jour où ce sera pour une raison intelligente.

Dumas> CF mon commentaire sur Bleizh. Je ne conteste pas la légalité de la chose (après tout, il est possible d’amender la constitution par un ensemble d’élus… alors ils font bien ce qu’ils veulent en toute légalité). Non, ce qui est gênant, c’est qu’il semble que l’on protège les symboles de la révolution et non son esprit. (déconnectant de fait ces symboles de ce qu’ils représentent, en faisant des équivalents républicains du veau d’or)

Masklinn> pour ce qui est du coté “blessant”, j’avoue ne pas avoir été blessé par cette photo, mais je l’aurais été il y a quelques années si ça avait été un drapeau européen, où encore plus tôt lorsque mes professeurs d’éducation civique me présentaient la france comme un pays où les pouvoirs étaient bien équilibrés et où le peuple (qui est forcément éclairé ) sait ce qui est bon pour lui et à les moyens de le rendre réalité.

Depuis, je me suis aperçu que tout cela était bien naïf. (je passerait sur la notion européenne, mais vu le méli-mélo administratif que c’est devenu, je ne suis pas certain que ce soit à la hauteur des promesses). Mais rien n’empêche d’aller voter (APRES avoir lus les professions de foi, vérifié le passé des acteurs (par exemple, un ministre de l’intérieur pendant 4 ans qui vous promet de la sécurité me fait douter sur sa crédibilité, fusse t’il un excellent orateur), et dépouiller aussi, j’ose espérer que ça repoussera l’avènement des machines de vote.

Spicer > et quel est le con qui définit ce qu’est la connerie? Ce genre des raisonnement est on ne peut plus dangereux. Je pense que votre commentaire était sarcastique mais je pense que d’autres pensent avoir la science infuse et qu’entre leur main, un tel argumentaire est dangereux. Et entre les miennes aussi.

Valéry> @16, non, pas sa liberté, ses priorités. Nuance.

Benoît> moi qui évitait depuis le début de ce commentaire pour éviter le point godwin (alors que je trouve cet argument fort pertinent)

glupoourf> La liberté des uns s’arrête mà ou commence celle des autres. Pensons donc à tous ces gens qui regardent secret story et à leur liberté de ne pas tomber sur des informations déprimantes alors qu’ils ont allumé la télé pour autre chose. Je penser que la liberté la plus importante pour un peuple est celle de défendre ses libertés. Peu importe que cela se fasse par la profanation de symboles.

Enfin, j’ajouterai que 90% me semble un chiffre bien élevé, je pense que la plupart s’en foutent. (de protéger le symbole comme de le profaner d’ailleurs.) Mis à part peut être le fait qu’il correspond étrangement au drapeau de l’équipe de france de foot.

Stelteck> +1, ajoutons que ce type de raisonnement est souvent symptomatique d’une situation plus grave.
La france de vichy, alors que l’ennemi avait depuis déjà bien longtemps passé les portes, piétiné ces valeurs, oppressé sa population (communistes, homosexuels, juifs, handicapés,… mais aussi les autres qui devaient coopérer à la traque.), avait tout misé sur les valeurs (travail, famille, partrie, j’y retrouve même les “valeurs” les plus agitées ces temps ci) parcequ’ils n’avaient pas grand chose d’autre.

Je ne savais juste pas que la situation était aussi désespérée. (et les étapes à venir ne sont pas vraiment roses, en général, il y a une guerre ou un soulèvement à prévoir)

Winael> Je crois que vous manquez un point important, ce qui véhicule les valeurs de la france, ce n’est pas ce bout de papier ridicule ni cet autre qu’il cite (“déclaration des droits du glandu qui ne sait pas ce qui est bon pour lui” ou un truc du genre), mais l’hymne, le drapeau et Marianne.

Forza > ne s’agit il pas de dégradation d’un bien publique, ainsi, sans doute que d’un vol? après tout, je pense que si je vole des rideaux à l’accueil d’une mairie, couvre de papier toilette un batiment publique ou si je brule un carton de formulaires administratifs je risque d’être poursuivit… d’un point de vue purement chimique, la différence n’est pas bien grande. Et je crois même qu’on risque plus que si on le fait chez un particulier.

Malavita> Il est important que le symbole ne prenne pas plus d’importance que les valeurs qu’il représente. (à savoir, le soulevement du peuple français contre ceux (celui) qui abuse de son pouvoir. (liberté (exercer un pouvoir important sur sa propre vie), égalité (du dit pouvoir, et ce dès que son age le permet), fraternité (euh, là par contre))

Biscotte> pas s’il espère le revoir ;)

Jhon> Doit on vénérer la svatiska sous prétexte qu’elle à représenté le soleil (et c’est vachement bien le soleil, ça fait pousser à manger, ça fait de la vitamine D,…) ?
Ajoutons que si tu veux t’en prendre au gouvernement, de par leur poste tu ne t’en prends aussi à ce qu’ils représentent. De fait, sous prétexte que leur poste à représenté un symbole, ils sont immunisés contre tout, il leur suffit de se dire que ce n’est pas important et de faire ce qu’ils veulent.

reg75> oui, mais tu peux aussi t’attendre à ce qu’un jour tu aie besoin d’un avocat et que celui qui sera, soit assez cupide pour s’intéresser à ce que tu le paie ou celui qui sera commi d’office ne se casse pas la tête à te défendre.

Marie (@55) > Comme ceux qui se sont fait agresser pour leurs convictions, leur couleur de peau, ou même pour rien. Est-ce parcequ’une personne se fait agresser parcequ’il transportait de la sauce tomate qu’il faut sacraliser la sauce tomate?

Vep> Non, ce serait une incitation à la haine du même type si et seulement si c’était commis à l’étranger. Un bon texan bien de chez lui qui brule un drapeau US parcequ’il estime que les valeurs de l’amérique ont été trahies fait-il la même action qu’un afghan qui brule le même drapeau après une bavure de l’armée US ? je ne le pense pas. (dans le second cas, tu as la haine d’un peuple, comme la xenophobie et le racisme. Dans le premier, tu as l’expression d’un citoyen de son sentiment de trahison et de son amour de ce qu’il pense être les valeurs que devraient représenter le drapeau)

claude> le fait que les faits aient été commis par ceux qui les condamnent aujourd’hui ne dit rien sur la gravité des faits. Uniquement sur ceux qui s’en insurgent. Je n’aime ni les écoutes de mitterant, ni les pratiques de nicolas. Cela fait il de moi un apolitique? une abération? je ne le crois pas.
J’ajoute que le texte, à mon sens, ne défend que du tissus fabriqué en chine. par contre, il pietine les valeurs de la révolution.

Major Harald> Tout à fait, mais j’ai quand même quelques doutes sur la comparaison de johnny halliday (qui véhicule d’alleurs plus l’image US que française) et Marie Curie… Cela donne une idée de la qualité du processus de “nomination”. (je n’ai pas le vrai mot)

Major Harald (@90) > Je respecte ce qu’on m’a apris en éducation civique (la France)… pas cet état qui s’écarte chaque jour un peu plus de ces principes fondateurs qui pour une raison étrange semble porter le même nom.

Pram > belle analyse. Autant je trouve que le système américain est obsolète (les grands électeurs par exemple) autant, je trouve que l’esprit de leur constitution est un chef d’oeuvre.

Et pour les autres, je n’aime pas mon pays, juste les valeurs qu’il prétend représenter. Et ça, ça fait mal au jour le jour. Merci à ceux qui ont suivit jusque là, ou ne serait-ce que ceux qui ont pris part de mes remarques sur leur commentaire.

102. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:48 par Hypolite

@72 Valérie de Paris et @32 Rougé2Lille : N’en déplaise aux férus de libertés, un blog est effectivement un espace “privé” qui reste la propriété de son auteur. On ne vous a pas fait accepter des conditions d’utilisation qui seraient trop lourdes et trop complexes pour un commentaire de blog, mais vous n’avez aucun droit réel sur les commentaires que vous soumettez sur un blog. Une fois le bouton “Soumettre” cliqué, les propos ne vous appartiennent (presque) plus, et l’éditeur du blog peut en toute âme et conscience supprimer les commentaires qu’il juge bon de retirer de ses colonnes.

Hé, il pourrait même retirer tous les commentaires avec lesquels il ne serait pas d’accord que rien ni personne ne pourrait légalement l’en empêcher. En pratique, son blog serait beaucoup moins lu, mais ça reste un des privilèges de propriétaire de blog.

103. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:51 par claude

Un de mes messages n’est pas passé parce qu’il est à l’étude, je ne vois pas pourquoi. Il traitait de la considération du drapeau pendant la guerre et de l’origine de la convention européenne qui admet des limites à la liberté d’expression.

104. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:52 par Hypolite

Petite précision : les soldats dont nous honorons la mémoire ne sont pas morts pour un drapeau, pour un pays ou pour un idéal, ils sont morts parce qu’ils se sont pris une balle. Et si certains combattaient effectivement par principe, la plupart ne faisaient que suivre des ordres…

105. Le vendredi 23 juillet 2010 à 15:53 par claude

@95

Sauf à devoir répondre d’une atteinte à la liberté d’expression pour rester sur le thème.

106. Le vendredi 23 juillet 2010 à 16:01 par XavierM

Je ne suis pas juriste, loin de là mais la rédaction du décret me semble un peu biscornue. D’une part il faut, à ce que je comprends, établir qu’il y avait intention d’outrager pour que les faits soient répréhensibles. Ce qui suppose donc qu’on puisse par exemple “utiliser le drapeau de manière dégradante” sans qu’il y ait intention d’outrager, et ainsi échapper à l’amende… ?
Et sur le 2è point de l’art.1 : seul semble être visé l’auteur des faits, qui n’a pas le droit de “diffuser ou faire diffuser l’enregistrement d’images relatives à leur commission”. Mais si je ne suis pas l’auteur des faits ? Si je surprends Maître Eolas devant le palais de justice en train de s’essuyer le derrière avec un drapeau français en criant “mort aux décrets stupides”, que je prends une photo de l’événement et la diffuse, peut-on m’incriminer ?

Merci d’avance pour vos précisions !

107. Le vendredi 23 juillet 2010 à 16:11 par claude

Lorsque des Islamistes ont brûlé le drapeau français parce que certains journalistes avaient publié des caricatures de Mahomet, la prise du texte dont on débat aurait-elle été critiquable ?

108. Le vendredi 23 juillet 2010 à 16:11 par Eorifj

Maître,
je fais parti de ceux qui y on appris la Marseillaise de leur propre chef et qui ont un drapeau tricolore chez eux. De ceux qui goûtent chaque jour la chance qu’ils ont eu de naître en France. En tant que petit-fils de gendarme médaillé pour acte de résistance En tant que fils de pupille de la nation, mon grand père étant mort en service. Je ne m’empécher de vous dire ceci :
Bravo et merci.
J’ai un infini respect pour mon drapeau et ce qu’il représente. Et je pensais que jamais, je ne le souillerai ou ne voudrait le faire. Pas même payé ou forcé pour. Mais ce décret… Il me convaint de le faire, par protestation. Parce que je suis un enfant qui a lu tout les jours sur le fronton de son école le mot liberté. Parce que lorsque l’on essaye de me priver de l’une d’elle, je n’ai qu’une envie : l’utiliser.
Pourtant une atteinte au drapeau me choque. J’estime souvent que ceux (tant que ce droit existe) qui attentent au drapeau autrement que pour des raisons artistiques1 agissent comme de parfaits crétins. Mais je ne vois pas en quoi être un crétin devrait être interdit.
En faisant un tel décret, ces dirigeants souillent mon drapeau. Et si demain je me torche avec, ce sera par respect pour lui, pour la liberté qu’il représente.

Ps : À propos de la question de Pierre (86). Si je dis, de façon purement hypothétique, n’allez pas penser que c’est ce que je pense, et que je prête une quelconque forme de possible véracité à ces hypotétiques phrases, il se trouve simplement que le président actuel est Nicolas Sarkozy : «Nicolas Sarkozy, par son comportement et ses actions souille l’image présidentielle. C’est un menteur, un manipulateur et il n’a aucune notion des principes de la république. Il mériterait d’être condamné pour outrage à la fonction présidentielle.» Je pense qu’il serait difficile de me poursuivre pour offense au président de la République.

1 Et humoristiques dans une certaine mesure. La certaine mesure étant que cela apporte au message et à la drolerie, et que ce soit fait avec intelligence. Autrement dit pas «lol ya l’drapo ki kram».

109. Le vendredi 23 juillet 2010 à 16:14 par Major Harald

@ Sylvain D : dans votre réponse à Malavita, vous évoquez le soulèvement du peuple contre le monarque abusant de son pouvoir. Lorsqu’on y regarde d’un peu plus près, on s’aperçoit non seulement que les présidents détiennent plus de pouvoir que nos bons rois, mais que l’élite dispose de bien plus de privilèges que l’aristocratie n’en a jamais eu. Et je n’aborderais pas le chapitre de l’imposition.

110. Le vendredi 23 juillet 2010 à 16:14 par Major Harald

@ Sylvain D : dans votre réponse à Malavita, vous évoquez le soulèvement du peuple contre le monarque abusant de son pouvoir. Lorsqu’on y regarde d’un peu plus près, on s’aperçoit non seulement que les présidents détiennent plus de pouvoir que nos bons rois, mais que l’élite dispose de bien plus de privilèges que l’aristocratie n’en a jamais eu. Et je n’aborderais pas le chapitre de l’imposition.

111. Le vendredi 23 juillet 2010 à 16:15 par Porfi

On est dans le champ du symbolique. De ce fait, on peut retourner le sens des choses à sa guise: “vous vous essuyez le fondement avec le drapeau, donc vous insultez la République et son cortège de martyrs” contre “vous me réprimez, donc vous n’êtes pas conforme à l’esprit fondateur de ladite république et son cortège de martyrs”.
Notons que le cortège de martyrs est d’une rhétorique facile, après tout, que dire des souffrances atroces résultant de l’abrasion produite quotidiennement par un tissu rêche sur la partie terminale du tube digestif, dont personne ne parle. Et gratuite, puisque chacun des deux camps peut la faire sienne.

Revenons au point de départ de cette affaire: une exposition d’amateurs organisée par la FNAC, sur le thème du politiquement incorrect, dont le jury prime la photo que l’on sait.
Apparemment, ledit jury était composé de personnalités extérieures à l’entreprise- je n’en connais pas la composition exacte - ce qui est généralement destiné à conférer une valeur particulière aux choix effectués puisqu’on choisit à cet effet des personnes plus ou moins qualifiées.
Quoiqu’il en soit, une fois la décision prise de choisir la photographie en question, l’affaire commença à naître, d’abord avec des réactions locales, puis avec celle des ministres de la Justice et de l’intérieur.
Alors, non seulement la décision du jury fut invalidée, l’affiche retirée de l’exposition, mais une procédure de licenciement fut engagée contre deux salariés.
Dans la foulée, un texte répressif des atteintes au drapeau fut proposé. Le résultat étant l’objet de notre discussion.
Il faut d’abord observer que le thème proposé n’est pas anodin. Les tenants de l’invalidation auraient-ils préféré que l’on primât une photo de notre président avec des moustaches rajoutées dans un logiciel de retouche d’image? L’illustration du thème eut sans doute été un peu fade.
Ensuite, on parle de jury. Quels étaient ses pouvoirs, d’après le règlement? J’avoue ne pas savoir mais on conviendra aisément qu’ils devaient être assez étendus, sans quoi la distinction conférée n’aurait guère eu plus de valeur que le choix d’une pastille détergente par un groupe de fabricants de lave-vaisselles.
Finalement, on observe que le fait qu’un jury artistique fasse un tel choix pour illustrer le politiquement incorrect, débouche sur un scandale national.
Un tel résultat est vraiment révélateur de la confusion mentale qui règne dans certains milieux: pour attendre qu’un tel projet débouche sur une production consensuelle, il faut avoir du politiquement incorrect une vision digne de régimes autoritaires, où la plaisanterie et la critique sont admises pour peu qu’elles n’aient strictement aucune portée. Sans aller chercher du côté Goldwin, il y a de très bon exemples aujourd’hui, y compris du côté des amis politiques de notre régime.
Et légiférer (ou règlementer en l’occurrence) dans de telles conditions est un déshonneur, pour la liberté d’expression comme pour la nation elle-même. Car qu’est-ce qu’une nation qui ne sait pas distinguer l’insulte et la critique? Une horde de barbares paranoïaques, brutaux et primaires, qui prend le sens de l’évolution à rebrousse-poil.
Sans compter le ridicule qu’il y a à prôner des attitudes radicalement obsolètes et des mesures inapplicables, comme l’évacuation d’un stade de football au cas où la Marseillaise serait sifflée. Et quand je dis inapplicables, je devrais dire criminelles étant donné la dangerosité du maniement des réactions d’une foule nombreuse et excitable.

Alors oui, mon général, je sais: cet emblème est justement celui que vous utilisez chaque matin pour conditionner les vaillants athlètes qui protègent notre démocratie au péril de leur vie, et au désespoir de leurs proches lorsque c’est le sacrifice suprême que requiert ce jour-là une telle défense. D’ailleurs parfois, c’est une erreur de commandement ou une stratégie foireuse, mais c’est un autre débat et c’est couvert par le secret défense.
Sans compter qu’à Nice, il y en a encore qui voient des fellagas partout.
Alors je sais que ce ne sera pas facile de concilier les impératifs en présence.
C’est pourquoi, justement, je ne vous demanderai pas de mener une guerre avec humour, élégance, ni même avec un projet esthétique particulier.
En retour, veuillez me dispenser de vos impératifs martiaux dans mes activités culturelles et dire à vos sous-officiers, d’active et de réserve, d’aller aboyer ailleurs.
De toute façons, ce décret aura le même destin, un jour ou l’autre que l’emblème de la photo. Mais dans la réalité.
Il suffit d’être patient. Et, à mon avis, plus très longtemps.
En attendant, et nonobstant les traditions, vous devriez peut-être songer à des symboles plus appropriés. Je sais bien qu’il est dangereux de hisser un buste de Marianne à trois mètres de hauteur et que cela entrainera des coûts budgétaires pour adapter le matériel supportant le nouvel emblème. Vous n’aurez qu’à rogner sur le budget de l’éducation et de la justice, de toutes façon, ce sont d’affreux gauchistes.
Mais je sais aussi que notre glorieuse armée, avec la fluidité innovatrice qu’on lui connaît, saura prendre les mesures appropriées pour ne pas donner d’écho aux querelles civiles.

Quant à la FNAC, c’est une autre histoire: on savait déjà à quoi s’en tenir depuis un petit moment. Mais la stratégie tenue à l’égard de ses salariés dans cette affaire ne semble pas très digne. Je pense que je vais finir par résilier ma carte, de toutes façons, je ne m’en sers plus.

112. Le vendredi 23 juillet 2010 à 16:19 par claude

Entre 1981 et 1995, il n’y avait pas de menteur , de manipulateur et d’anti-républicain au pouvoir. La liberté d’expression permet de l’écrire, mais est-ce là la vérité ?

113. Le vendredi 23 juillet 2010 à 16:21 par jeff

Langue Française - Exercice de vacance
Conjuguez le verbe Outrer le drapeau tricolore
au subjonctif plus-que-parfait

Que j’eusse outré le drapeau tricolore
Que tu eusses outré le drapeau tricolore
Qu’il, qu’elle eusse outré le drapeau tricolore
Que nous eussions outré le drapeau tricolore
Que vous eussiez outré le drapeau tricolore
Que nous eussions outré le drapeau tricolore
Qu’ils, qu’elles eussent outré le drapeau tricolore

est-ce que ce texte tombe sous le coup de la loi?

114. Le vendredi 23 juillet 2010 à 16:24 par lapocompris

ça y est, je me suis torché le cul avec un drapeau espagnol

115. Le vendredi 23 juillet 2010 à 16:41 par Un gars en Guadeloupe

Je vous invite donc tous à profiter de votre liberté avant qu’elle ne disparaisse. Outragez un drapeau et publiez la photo avant minuit.

Petite question pratique: la loi sera-t-elle en vigueur à minuit heure de Paris sur tout les terres françaises ou faut-t-il prendre en compte l’heure locale?

En clair, en Guadeloupe, ai-je jusqu’à 18h (heure locale) ou minuit (heure locale) pour suivre vos conseils?

Un grand merci pour la culture juridique que vous m’avez apporté au fils de vos billets.

116. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:12 par Le_Pompiste

Il me semble que personne n’a encore relevé un mot essentiel de la première phrase de ce billet : “Le Gouvernement (…) a aujourd’hui décidé de rétablir une infraction de blasphème.”
La pénalisation de l’outrage à un symbole est à l’évidence une porte ouverte à d’autres pénalisations de la même eau. Il y a outrage au drapeau, et non à la Sainte Croix ? A l’hymne national et non au Cantique ? La Foi n’est elle pas plus fondamentale encore que la Nation ?
Chevaliers de la Barre, inquiétez-vous !

117. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:12 par Le_Pompiste

Il me semble que personne n’a encore relevé un mot essentiel de la première phrase de ce billet : “Le Gouvernement (…) a aujourd’hui décidé de rétablir une infraction de blasphème.”
La pénalisation de l’outrage à un symbole est à l’évidence une porte ouverte à d’autres pénalisations de la même eau. Il y a outrage au drapeau, et non à la Sainte Croix ? A l’hymne national et non au Cantique ? La Foi n’est elle pas plus fondamentale encore que la Nation ?
Chevaliers de la Barre, inquiétez-vous !

118. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:12 par récap59

Bien sûr il y a atteinte à la liberté d’expression.

La liberté d’expression ce n’est pas le droit de dire des choses intelligentes, de bon goût et consensuelles, c’est celui de dire ce qu’on pense comme on le pense.

A chacun ensuite, après avoir écouté les autres s’exprimer librement, de se forger sa propre opinion sur ce qu’il trouve intelligent, de bon goût ou consensuel.

Ce décret crée donc un nouveau précédent fâcheux mais à mon avis il ne s’agit là que d’un objectif subsidiaire pour le gouvernement.

A la limite, même si la grande majorité des électeurs à commencer par ceux de l’U.M.P. étaient scandalisés par ce décret (ou par la loi anti-burqa) cela ne dérangerait toujours pas le gouvernement, du moment que pendant ce temps là on ne parle pas de l’affaire Woerth-Bettancourt, ni surtout des retraites.

119. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:14 par Le_Pompiste

@récap59
Comme disait Bourdieu (Bourdieu ?) : “Un fait divers, c’est pour faire diversion”

120. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:21 par nathdeparis

Ce gouvernement est ridicule et pathétique, je pensais qu’on avait touché le fond depuis un certain temps déjà, mais non… on découvre des abysses supplémentaires tous les jours.

Z’ont rien d’autre à faire ou affaire ?

121. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:24 par Khisanth

Par moment, quand je vois comment certains hommes politiques se torchent avec nos droits et leurs devoirs, j’ai de plus en plus honte d’être français, et je trouve que l’outrage est plus important que celui de cette photo.

De plus, un des principes de l’Art est de secouer et faire que l’on se pose des questions. Après, on peut se contenter de choses aseptisées à la Star Ac’ ou à l’art officiel soviétique de la grande époque…

Là, plutôt que de se dire “Qu’est-ce qui peut pousser cette personne à désacraliser ainsi le drapeau ?” on préfère “taper (la loi) et applaudir (les moutons)”.

Mais ce qui me préocuppe le plus, reste que c’est un mouvement de fond qui s’opère : ce décret, la CNIL qui s’auto-retire du contôle des fichiers administratifs et surtout policiers, l’éviction brutale d’humoristes qui dérangent (le gouvernement et ces petites affaires surtout), HADOPI qui met dans les mains du privé le rôle de traquer les contrevenants…. ACTA ?

Chruchill disait “Celui qui sacrifie la liberté au nom de la sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre”. J’étendrais volontier cette phrase au sacrifices actuels de la liberté au nom du politiquement correct et des bénéfices du privé.

PS : un point Godwin à celui qui a gentiment amené dans le débat la croix gammée, qui mériterait, lui en déplaise qu’on la défende pour ce qu’elle représente à la base : la paix.

122. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:42 par Major harald

@ Khisanth :

” L’art véritable n’a que faire de proclamations et s’accomplit dans le silence. “
Marcel Proust. in ” Le Temps Retrouvé “

123. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:44 par Le_Pompiste

Un commentaire qui fait quelques sains rappels sur la version gainsbourgesque de notre Marseillaise.

124. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:50 par La muse gueule

@Eolas

Alors que vos lecteurs désespèrent de vous lire sur le dossier Bettencourt, vous leur proposez un sujet bien impertinent. Sans doute espérez-vous, au moyen de cette mise en bouche, les faire patienter le temps de peaufiner votre contribution au feuilleton le plus chaud de l’été ? Certes ce sujet est d’une actualité toute aussi brûlante, et mérite sans doute votre sollicitude. Cependant, vous avez réglé le thermostat de votre glose si haut que la chaleur du plat que vous nous servez rend celui-ci particulièrement malodorant. Je crains d’ailleurs qu’il soit immédiatement indigeste ainsi préparé. A moins que vous ne cherchiez volontairement à tous nous faire vomir (trope dont le sens est “polémiquer”) ? Un peu d’assaisonnement ne ferait pas de mal. Ainsi, pour rééquilibrer les niveaux d’acide-base, je vous propose pèle-mêle :

  1. http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-76233QE.htm
  2. http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-65906QE.htm
  3. http://www.slate.fr/lien/25219/outr…
  4. http://observatoiredelacensure.over-blog.com/article-22-avril-2010-il-n-y-a-pas-d-outrage-au-drapeau-national-dans-le-cas-d-une-oeuvre-de-l-esprit-49056920.html
  5. http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2010/05/outrage-au-drapeau-vous-avez-dit-politiquement-incorrect-.html
  6. http://www.justice.gouv.fr/europe-et-international-10045/etudes-de-droit-compare-10285/outrage-au-drapeau-11964.html
  7. http://fr-fr.facebook.com/note.php?note_id=423404925469

La profanation des symboles patriotiques est éminemment constitutive de la liberté d’expression. Tout déni du symbole par le symbole n’est au final que le symbole lui-même lequel affiche son contraire, sa dualité, sa dialectique . En ce sens, l’opposition et la résistance au pouvoir en place ont toujours eu droit de citer en démocratie, quant bien même leur niveau d’expression se situeraient au plan symbolique, qui ne porteraient de fait préjudices qu’aux idées. Car le symbole n’a jamais été qu’une représentation du sens, jamais d’une forme humaine ou morale, n’en déplaise à ceux qui ont tout autant le droit de le déplorer ou de s’en indigner, mais pas de le censurer. Le fait que les hommes meurent en masse sous la bannière patriotique ne fait qu’ajouter du malheur au malheur. Le progrès de l’humanité n’a-t-il pas d’autre sens que de s’affranchir de la souffrance ? Voltaire, Diderot, Beaumarchais, Vian, Coluche, Gainsbourg ! Au secours ! L’ordre moral et rétrograde est de retour !

Bon, et Bettencourt avec sa clique enrubannée d’écharpes tricolores, c’est pour quand ?

125. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:54 par Elisabeth

J’ai un moment eu la tentation d’envoyer l’url de cet aricle à tous mes amis, pour leur dire de profiter de leurs dernières heures de liberté, puisque je suis 100 % d’accord avec l’auteur.

Mais à la lecture des commentaires, je préfère leur laisser un peu de temps de cerveau disponible pour suivre l’affaire Woerth et l’évolution du projet de loi sur les retraites … et plus réalistement sans doute pour suivre NCIS, les experts et Secret Story (bon celui-là j’espère quand même que mes amis ne le suivent pas).

126. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:55 par jo

«De détruire celui-ci, le détériorer ou l’utiliser de manière dégradante, dans un lieu public ou ouvert au public»

La loi semble vouloir un rapport direct et réel avec le drapeau. Les peintures, dessins outrageant celui ci seront donc encore autorisé?
Et pour un photographe, s’il incruste à posteriori le drapeau, mais qu’au moment de prendre la photo il n’a outrager qu’un drap (ou du vide), il risque aussi l’amende ou photoshop n’est pas considéré comme un lieu priver?

127. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:59 par Galuchat

“Le Gouvernement, qui n’a visiblement rien de mieux à faire de ses journées (Quelle crise ? Quelles affaires ? Où ça, une guerre en Afghanistan ?)”

Oui, au fait… Tout va bien ???

Ceci ne le dégage pas des affaires courantes comme le dit en 27. Lansing Altec…

Mais il y a peut-être des priorités !

128. Le vendredi 23 juillet 2010 à 17:59 par Le Temps des Fraises

Concernant les outrages faits au drapeau une décision de la Cour Suprême des Etats-Unis de 1989, Texas v. Johnson, est riche d’enseignements :
http://caselaw.lp.findlaw.com/scrip…

Cette nouvelle contravention permet une fois de plus de constater que nos gouvernants n’ont de cesse de produire des normes pénales qui viennent restreindre nos libertés au fil des gros titres et de l’émotion qu’ils suscitent. On ne peut que se demander ou passe la réflexion et le débat dans ces conditions là.

Quand l’Etat s’occupe de trop près de la “déviance” ne glisse-t-il pas vers un modèle autoritaire ?

Aujourd’hui la liberté d’expression, très prochainement la liberté de se vêtir…

129. Le vendredi 23 juillet 2010 à 18:00 par Nico

Franchement, deux poids deux mesures : qu’on fasse une loi pour punir l’outrage au drapeau, je n’ai rien contre : outrager un drapeau, je ne vois pas en quoi c’est défendable.

Encore faudrait-il définir ledit outrage ? Est-ce qu’un concours sur la provocation est un réel outrage au drapeau ?

PAR CONTRE, faire des lois pour réagir à l’actualité ou pire à un fait divers, je pense effectivement que c’est une vaste fumisterie… surtout que les 3/4 de ces lois “pour réagir à un fait divers” ne sont jamais appliquées. Là, c’est de la législationnite.

130. Le vendredi 23 juillet 2010 à 18:01 par Simon

“Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires” selon Montesquieu, dont paraît-il, l’oeuvre inspira nos premiers constituants. La Révolution est beaucoup citée dans les commentaires. Il semble que ce propos s’applique merveilleusement à ce décret - au passage, j’ignorais qu’un simple décret puisse créer une infration.

Je n’ai pas forcément une envie furieuse de brûler un drapeau français actuellement, encore moins de me filmer en train de le faire ni de mettre à diposition les images ainsi obtenues en ligne … Ceci étant, nous devons être bien peu certains de la force de nos principes, si les symboles que nous leurs choisissons sont si fragiles qu’ils ne sauraient toléré un outrage.

Etonnant de constater qu’une simple oeuvre puisse susciter une telle réaction … Ne fallait-il pas il y a peu “préférer l’excès de caricature à l’excès de censure” ? Il semble que ces mâles déclarations ne soient bonnes que pour des caricatures de Mahomet, jurons que si l’affiche d’Amen était créée aujourd’hui, le gouvernement trouverait à y redire … Mais peut-être est-ce que je fais un mauvais procès d’intention …

Respecter les symboles … Quand on force sur le symbolique, n’est-ce pas parce que ce qui est symbolisé n’est pas en très bon état ? Je lis que la Nation serait en péril par une oeuvre d’art … Etrange pays qui vacillerait à cause d’une photo. Je crains le gouvernement qui commence - même caché derrière les meilleures intentions possibles - à censurer l’art. On sait quand la censure commence, on ne sait jamais où elle s’arrête car le “bon sens” peut vite mener à d’autres applications …

Outrager le drapeau, ce serait méprisé ceux qui sont mort pour la France ? D’une part, peu de ceux qui sont mort en 14-18 savaient exactement le pourquoi du comment de la guerre, savaient-ils seulement où était Sarajevo ? A l’époque, il s’agissait plus de “casser du boche”, si j’en crois mes livres d’histoire, il s’agissait de laver “l’affront” de 1870 et pas de liberté ou de je ne sais quoi d’autre. Mais admettons. Combien de combattant de la première guerre ont eu la légion d’honneur, laquelle est actuellement distribuée à qui mieux mieux ? Donner la légion d’honneur à un sportif, un préfet, un journaliste, n’est-ce pas là une forme de négation du sacrifice d’authentiques héros de l’histoire nationale ?

Alors on dénonce les “atteintes à la Nation” … Nation tellement irréprochable qu’elle a failli essayer par la loi de modifier son histoire pour valoriser les aspects positifs de la colonisation … Nation admirable dans laquelle un ministre condamné pour injure raciale - je sais, il est en appel, mais de fait, il a été condamné - parle de lutte contre la délinquance ….

Finalement, je vais peut-être répondre à “l’appel d’Eolas” de ce jour, si quelqu’un pouvait m’apporter un drapeau, j’ai envie de vomir …

131. Le vendredi 23 juillet 2010 à 18:06 par DMonodBroca

“Alors puisque ce gouvernement aime les lois, dans le sens où un pédophile aime les enfants…”
C’est malheureusement bien vu.

Toutes ces lois d’émotion, de circontance, d’exception… sont des lois scélérates, elles sont autant de viols (dans les formes légales) de l’idée-même de loi

132. Le vendredi 23 juillet 2010 à 18:14 par cedric

je réitère mon propos en disant que cette loi atteint son but à la lecture des commentaires sous les articles de journaux. A ceux qui trouvent cette loi liberticide on propose systématiquement de se torcher avec des corans ou des drapeaux algériens. La re-conquête de l’extrême droite pour 2012 est relancée! Musulmans de France et descendant d’immigrés maghrébins, on va parler souvent de vous à la télé les 2 prochaines années et probablement pas en termes élogieux.

133. Le vendredi 23 juillet 2010 à 18:31 par tyler durden

Heureusement pour le gouvernement, se torcher le cul avec la consitution reste légal! Et ils s’en donnent à coeur joie ces derniéres années!

134. Le vendredi 23 juillet 2010 à 18:42 par ADu

La défense de la Liberté, celle dont le nom orne le fronton de nos mairies, est un combat qui en vaut la peine. Et Dieu sait que les occasions ne manquent pas.
Faut-il se battre pour que les chroniqueurs puissent chroniquer librement ? Oui, assurément. Pour que les artistes puissent oeuvrer librement ? Oui, assurément.
Mais faut-il vraiment que les médiocres et les petits soient les premiers à réclamer aussi bruyamment leur liberté ?

PS @Eolas “deux personnes agissant de conserve” ou “deux personnes agissant de concert” ? Merci d’éclairer aussi ma lanterne lexicale.

135. Le vendredi 23 juillet 2010 à 18:43 par rebelbird

Aux défenseurs du drapeau,
cessez donc de jeter la pierre à l’auteur de cette photo. Il participait à un concours artistique dans la catégorie “politiquement incorrect”. Tout ce buzz, toutes ces critiques et toutes ces conséquences absurdes ont une signification très claire pour moi: la photo était parfaitement dans le thème et tout à fait légitime dans le cadre de ce concours. Elle a été conçue et réalisée dans le but de provoquer ce genre de réaction et elle y parvient très bien, peut-être un peu trop. Le fait que le gars aie réalisé cette photo ne permet en aucune façon de conclure qu’il déteste la patrie ou le drapeau. Il avait une raison totalement apolitique de le faire: gagner le concours; ce qu’il a fait, plus ou moins.

Je ne comprend pas que l’on puisse trouver cette brillante réalisation artistique (la photo n’est pas de très bonne qualité mais l’effet qu’elle produit est impressionnant) choquante et ne rien trouver à redire à la méthode “un fait divers-une loi”.

136. Le vendredi 23 juillet 2010 à 18:45 par Yves

Peut-on appliquer ce décret à certains discours politiques bouffis de cynisme et foulant aux pieds les valeurs de la républiques prononcés devant ce drapeau ?

137. Le vendredi 23 juillet 2010 à 19:29 par Henri

Imaginez —pure spéculation— qu’un politique pour financer sa campagne avec de juteuses rétro-commissions —pots-de-vin, en clair— décide de vendre à perte et avec transfert technologique à une puissance étrangère quelques bijoux de haute technologie, des sous-marins par exemple.

Si en plus, suite à cette affaire, quelques ressortissants français venaient à être tués parce que les accords entre margoulins n’ont pas été respectés.

Ne serait-ce pas de la haute trahison ?

On voit bien qu’il était urgent de réprimer avec dureté l’outrage au drapeau !

138. Le vendredi 23 juillet 2010 à 19:30 par JO

Je n’ai pas grand chose à ajouter excepté ceci: aux défenseurs du délits d’outrage qui sous-entendent que si le drapeau avait été algérien, Eolas (et d’autres, moi-même inclus j’imagine) se serait levé pour crier au scandale et à l’injure, vous seriez-vous indignés, vous-même, de cette insulte à UN drapeau fut-il étranger? Ou la photo vous aurait-elle paru acceptable si en lieu et place du drapeau français on avait mis au choix un drapeau algérien ou un exemplaire du Coran (ceci ayant été évoqué, bien qu’il me semble difficile d’effectuer la même action avec un livre, fut-il en papier-bible)?

139. Le vendredi 23 juillet 2010 à 19:33 par Madeleine

@Eorifj (commentaire n°101)

Tu m’as fais pleurer, ton commentaire est trop beau, le plus beau qu’il m’ait été donné de lire chez Me Eolas.

Merci

140. Le vendredi 23 juillet 2010 à 19:34 par Dam

C’est moi qui suit déréglé ou de tout façon le participant en question au concours de la FNAC n’aurait pas risqué cette infraction si elle existait avant puisqu’il faut que l’acte soit commis dans des conditions de nature à troubler l’ordre public ?
D’ailleurs “des conditions de nature à troubler l’ordre public” c’est un peu flou…

141. Le vendredi 23 juillet 2010 à 19:42 par JkB

http://fr.wikipedia.org/wiki/Conser…)

Chez les marins, on navigue ensemble pour se conserver l’un l’autre en cas de péril. Et donc on navigue “de conserve” dans la même direction et finalement avec le même but.

Par extension, on peut donc “agir de conserve” parce que l’on agit pareillement “ou “agir de concert” parce que l’on s’est auparavant concerté sur ce que l’on veut faire mais sans forcément faire la même chose.

Donc à mon humble avis, il aurait fallu écrire “même de six mois de prison s’il est commis en réunion, c’est à dire par au moins deux personnes agissant de concert.” pour par exemple baisser son pantalon pour l’un et prendre une photo pour l’autre. Mais tout fout le camp et il serait temps de légiférer sur le respect de la langue française et des traditions maritimes …

142. Le vendredi 23 juillet 2010 à 20:02 par Takeo

Après ça, il va être difficile d’expliquer aux musulmans qu’il existe un droit à la caricature, y compris de leur prophète.

Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de se presser d’outrager le drapeau. Autant le faire plus tard, quand la loi sera passée, en prenant toutefois soin d’inscrire Liberté d’expression sur le drapeau avant de me torcher avec. Oserons-ils alors se torcher avec la liberté d’expression comme cela aura été fait symboliquement ? Cela serait un comble.

143. Le vendredi 23 juillet 2010 à 20:03 par Martin

Très bon papier
“Alors puisque ce gouvernement aime les lois, dans le sens où un pédophile aime les enfants, je voudrais juste lui en rappeler quelques unes.”

144. Le vendredi 23 juillet 2010 à 20:04 par DMonodBroca

Naviguer “de conserve”, pour une flotte, j’ai toujours compris que cela signifiait naviguer en conservant une distance constante entre les bateaux de la flotte, ce qui devait avoir un sens très fort, car il était essentiel de ne pas se perdre, et qu’au temps de la marine à voile et avant les appareils modernes de navigation l’exercice n’était pas toujours facile. D’où l’expression “de conserve” signifiant “ensemble” et devenue par ressemblance phonétique “de concert”, parce qu’il est vrai que dans un concert il vaut mieux jouer ensemble et que le langage de la marine à voile aujourd’hui ne sert plus de référence…

145. Le vendredi 23 juillet 2010 à 20:17 par Quentin

A lire les très nombreux commentaires postés sur cet article, je suis surpris de voir à quelle vitesse le débat se déplace de “Doit-on interdire d’outrager les symboles républicains ?” à “Est-ce bien d’outrager les symboles républicains ?”, c’est à dire d’un débat juridique à un débat moral. La loi n’a pas pour rôle de refléter ce qui “bien” ou “mal”, mais d’encadrer nos conduites pour nous protéger de nous et des autres, et permettre ainsi à la société de continuer à exister.

Les arguments du style “Mais outrager le drapeau, c’est mal ! ceux qui font ça salissent la France” n’ont ici pas leur place. On pourrait par contre avancer que la loi fait raccord avec les interdictions d’incitation à la haine par exemple, ou l’interdiction d’apologie de criminels contre l’humanité. Ou alors regretter que la France n’ai jamais tellement tenue à la liberté individuelle de ses citoyens.

146. Le vendredi 23 juillet 2010 à 21:14 par corto74

Cher Maitre,

je me suis permis, pour info, de vous mettre à l’honneur chez moi !

http://corto74.unblog.fr/2010/07/23…

147. Le vendredi 23 juillet 2010 à 21:16 par Herodote

“Rappelons que cette loi indispensable est due uniquement à la photo ci-dessus”

FAUX.

Les drapeaux français brûlés et remplacés par des drapeaux Algériens en particulier, ça ne vous dit rien ?
Les marseillaises sifflées, ça ne vous dit rien non plus ?

C’est marrant ce genre de réactions, on fait mine de croire que notre société va bien, on se soucie des droits de l’homme etc. alors que dans la situation actuelle c’est l’échec total de notre système judiciaire et pénal qui entretient un état d’insécurité toujours croissant et qui, au final, favorise toujours les mêmes : délinquants, criminels, qui, eux, peuvent bénéficier de la protection de notre système juridique, alors que leurs victimes, elles, bénéficient de la loi du plus fort de ceux-là. Elle est là la dure réalité.

Donc, en cette situation de pré-guerre civile on est scandalisé par la sanction de l’outrage aux symboles nationaux ?
Mais n’est-ce pas bien normal qu’on sanctionne ce genre de comportement qui suscitent naturellement la réprobation de l’immense partie de la population, et qui ne fait qu’alimenter les tensions communautaires.
__
Il me semble qu’en France, le racisme est réprimé : pourquoi le racisme le serait et pas l’outrage aux symboles de notre pays ? Qui fait la liste ?__

148. Le vendredi 23 juillet 2010 à 21:33 par Crapaud Rouge

Il est évident que s’il n’y avait pas de crétins pour sacraliser le drapeau et la marseillaise, il n’y aurait personne pour les conchier.

149. Le vendredi 23 juillet 2010 à 21:33 par Eric_E

Et donc on a toujours le droit de me torcher avec le drapeau de l’ONU, celui de l’Union Européenne, ceux de nos voisins et amis membres de l’Union Européenne, ceux de tous les autres pays, le drapeau de toutes les régions de France etc.
Tous ceux-ci ne méritent donc aucun respect alors que la bannière tricolore, porteuse de toutes les valeurs à besoin de cette loi pour se défendre contre l’outrage…

Pffff

150. Le vendredi 23 juillet 2010 à 21:40 par beth

Pef, illustrateur de livres pour enfants, remplaçait le drapeau par … un crapaud, dans “la belle lisse poire du prince de Motordu”.
http://a10.idata.over-blog.com/0/43…

151. Le vendredi 23 juillet 2010 à 21:57 par Emmanuel Deloget

@55 (xavier)
Si tu es Algérien, comment pourrais-je être outragé par cet acte ? Si tu n’es pas Algérien, quelles sont tes motivations ? Si tu n’aimes pas l’Algérie, tu as le droit de le dire. Si ce sont les algériens que tu n’aimes pas, tu as aussi le droit de le dire. Si tu ne les aiment pas parce qu’ils sont plus coloré que ta tante du Larzac (sale gauchiste, celle là) alors tu risque fort d’avoir des petits soucis - qui n’ont rien à voir avec un drapeau, d’ailleurs.

@53 (reg75)
Qu’est ce qui commence par un D, qui finit par “ébilité”, et dont tu viens de faire preuve de manière éclatante ?

@46 (Outrageant)
José Bové lorsqu’il a pété les McDo à été poursuivi pour dégradation aussi. Bien que le but de départ était de s’attaquer au symbole. Tiens, d’ailleurs, on pourrait faire voter une loi contre l’outrage au symbole McDo ?!!

Il s’est attaqué à un symbole en dévastant la propriété d’un autre. Si j’achète le drapeau que je détruit publiquement par la suite, à quel tiers est-ce que je fais du tort ?

@ceux qui ne voient là aucun problème, tellement ils sont fiers de leur Drapeau : les philosophe du siècle des lumières auraient été heureux de vous rencontrer. Si si. Mais je crois qu’ils attachaient plus d’importance à des notions étranges, comme le peuple, la liberté, etc. plutôt qu’à ces notions beaucoup plus à la mode de nation, d’identité et de fierté nationale.

152. Le vendredi 23 juillet 2010 à 21:58 par Térence

Les symboles ne sont donc rien… triste époque… jusqu’où ira le mépris de soi…

153. Le vendredi 23 juillet 2010 à 21:59 par kuk

98 Pram : +1,
Vous avez souligné restriction cruciale de l’article 11 qui permet d’écrire n’importe quel décret entravant la liberté d’expression :

…sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi

On peut donc sanctionner l’incitation à la haine raciale, ce que je trouve heureux, mais on pourrait y re-réfléchir, et le torchage tricolore, acte aussi subversif qu’une question de Michel Drucker à Chirac.

Il me semble que toute loi est par nature liberticide puisqu’elle doit avoir un caractère contraignant.

154. Le vendredi 23 juillet 2010 à 22:27 par yellowrose

Je n’aime pas cet article, et encore moins les photos. Très deçue et amère.

155. Le vendredi 23 juillet 2010 à 22:29 par Aeriscor

Franchement, deux poids deux mesures : qu’on fasse une loi pour punir l’outrage au drapeau, je n’ai rien contre : outrager un drapeau, je ne vois pas en quoi c’est défendable.
J’admets que, d’un point de vue tout à fait personnel, le fait de publier une photo d’un “politiquement incorrect” aussi “mainstream” qu’il en devient presque “de bon ton” ne me fait pas crier au génie. Ceci étant dit, j’ai la sale manie de ne pas apprécier que les autres m’imposent leur morale, quelque évidente et naturelle qu’elle soit à leurs yeux, qu’il s’agisse de tiers-mondisme benêt de gauche ou de gallomanie hystérique de droite, de burqas ou de minijupes, etc. En conséquence de quoi il me parait assez correct de tolérer le mauvais goût de ceux qui tolèrent le mien.
Si on canonise tout ce qui pousse les gens à mourir, on finira par vénérer Philip Morris, l’or et la syphilis.

156. Le vendredi 23 juillet 2010 à 22:42 par Bobby Smith

Moi j’aime bien cette loi qui, qui sait?, nous éviterait de voir le drapeau mêlé à ça.

157. Le vendredi 23 juillet 2010 à 22:49 par Novlangue

C’est étonnant l’usage qui est fait du mot “liberté” actuellement. D’absolument vouloir lui coller quelque chose avec.

Il n’y a pas très longtemps, c’était Steve Jobs avec “libre de toute pornographie” (“freedom from porn”).

Libre de ceci, libre de cela… en fait, ne pas utiliser le mot “liberté” tout seul, c’est interdire : “vous êtes libre de faire ça”, ça veut bien (implicitement) dire que la règle c’est l’interdiction, et que la liberté c’est l’exception ! Et utiliser le mot “liberté”, c’est comme dorer à l’or fin une cage… une cage dorée, ça reste une cage.

Oui. Il n’y a pas de liberté de “quelque chose”, il y a la liberté… un point, c’est tout.

158. Le vendredi 23 juillet 2010 à 23:14 par Yann

Pour ma part, je trouve le drapeau bien plus outragé lorsqu’il est brandi par les individus au front aussi bas que national qui sont venus éructer plus haut. Voir les trois couleurs agitées par un militant frontiste me fait le même effet que de voir le drapeau planté sur un tas de fumier. Une sorte d’oxymore visuel.

A part ce, Maître, j’ai bien peur que, de nos jours, ce soit par antiphrase que notre pays soit celui des hommes libres. La preuve ? Par analogie : pour les Chinois, la France, c’est Fa Guo, le Pays de la Loi, et nous sommes, évidemment, les hommes du Pays de la Loi. Et pourtout, quant on voit ce qui en est fait, de la Loi…

159. Le vendredi 23 juillet 2010 à 23:21 par L

Les sans-papiers se planquent , ils seront expulsés.

Les manouches tremblent, ils seront examinés.

Les drapeaux respirent , ils ne seront plus outragés.

160. Le vendredi 23 juillet 2010 à 23:27 par Novlangue

Pour être plus clair… que vient faire le mot “liberté”, si on dit : “les femmes sont libres d’aller et venir sur la voie publique en burqa”, ou “un pays libre de toutes personnes d’une certaine race” ? Si ce n’est l’intention de faire croire qu’il y a encore une liberté, qu’il n’y a pas de discrimination, qu’il n’y a pas d’exclusion, etc. ?

161. Le vendredi 23 juillet 2010 à 23:58 par Pram

@Kuk #152
Il me semble que toute loi est par nature liberticide puisqu’elle doit avoir un caractère contraignant.

Très juste! Mais justement la constitution est par définition la seule loi qui soit contraignante pour les législateurs.

Et cet article 11 est soit un oxymore de belle venue soit seulement un effet d’annonce..

Et surtout qu’on me dise pas qu’il faille nécessairement brider la liberté d’expression pour protéger la démocratie. Si c’était vrai les USA serait “nolens volens” un territoire voué à l’anarchie depuis deux siècles.

Je n’ai jamais compris pourquoi les juristes, les intellectuels ou les journalistes français se soient contentés pendant si longtemps d’un article constitutionnel aussi bidon sur un sujet aussi important en démocratie.

Il est vrai qu’un certain élitisme républicain s’est souvent contenté de la liberté de presse et a fait peu de cas de la pauvre liberté d’expression individuelle. La première, à peine mieux protégée, en jette. Tandis que la seconde les obligerait à défendre des gens si peu recommandables.

Les poules auront des dents lorsqu’il y aura des groupes de pression hexagonaux équivalents aux associations américaines suivantes :

- American Civil Liberties Union (ACLU) ;
- American Booksellers Foundation for Free Expression (ABFFE) ;
- Foundation for Infividual Rights in Education (FIRE) .

162. Le samedi 24 juillet 2010 à 00:06 par Gilbert Duroux

ÉOLAS : “Et je n’imagine pas un procureur en France qui trouvera qu’un tel outrage mérite autre chose qu’un rappel à la loi, et encore s’il est de mauvaise humeur”.

Allons, allons, maître ! Courroye serait donc un exemplaire unique ?

163. Le samedi 24 juillet 2010 à 00:20 par byte_order

“Vous pensez peut-être que ce genre de haut fait n’est pas intentionnellement insultant pour l’ensemble des Français ou que ce n’est pas grave d’insulter les Français. Libre à vous,”

Ben nan, justement, cette liberté là semble en passe d’être supprimée dès lors qu’elle voudrait s’exprimer publiquement.

Entre réduire la liberté d’expression et protéger un symbole, le choix semble rapide dans chaque camp. Pour paraphraser un illustre, celui qui sacrifie la liberté pour la sécurité le respect n’aura ni l’un ni l’autre.
Comme a son habitude, ce gouvernement nous pond *encore* une loi, un reglement pardon, et pour limiter *encore* les effets et non les causes. Avec un long bilan déjà que chacun peut consulter pour vérifier l’efficacité de cette méthode…

Une question bonus : meurt-on au combat pour défendre le symbole de son pays ou la liberté de son peuple ?
Aucun symbole ne vaut plus que les valeurs qu’il est censé représenter. On sait désormais que celui du drapeau vaut plus pour certains que la liberté de préférer les valeurs aux symboles, dont les valeurs d’opinion libre.

Est-ce qu’une grenouille, autre symbole typiquement français, adepte de ce blog pourrait vérifier si la température de l’eau ne monterait pas tranquillement mais sûrement ? Une vérification purement… symbolique, hein, pour la forme quoi, la valeur de la température en soit n’a pas d’importance.
Non ?
Vous avez préféré casser le thermomètre parce que c’est un instrument de mesure d’une valeur, pas un instrument symbolique ?!

C’est logique. Le problème c’est le thermomètre, pas la température. Le problème c’est l’outrage, pas le pourquoi de l’outrage. Les violences, pas le pourquoi. Les insultes, pas le pourquoi. Le mépris, pas le pourquoi. Comme la vie doit être plus simple quand on ne s’intéresse qu’aux effets.

Simple, comme un symbole.

164. Le samedi 24 juillet 2010 à 00:32 par byte_order

“Il me semble qu’en France, le racisme est réprimé : pourquoi le racisme le serait et pas l’outrage aux symboles de notre pays ?”

Oh le bel argument que voilà.
La répression légitime plus de répression, c’est ça ?

C’est vrai, les victimes du racisme ordinaire et un drapeau servant de PQ, cela mérite la même répression.
Qui dans les faits, n’est guère appliqué pour la première, un certain ministre (fonction porteuse de symbole vous en conviendrez !) condamné pour racisme étant toujours en fonction comme si de rien n’était.

C’est ce qui arrive quand on confond le symbole et la valeur.

165. Le samedi 24 juillet 2010 à 00:32 par Pierre_mp

J’ai une question :

le décret mentionne :
l’intention d’outrager le drapeau tricolore

il n’est pas précisé que le drapeau tricolore doit être celui de la france.
a-t-on donc le droit d’outrager un drapeau tricolore vert-jaune-orange ? blanc-rouge-bleu ?

évidemment, il est clair qu’il y a un sous entendu, et que la volonté est de punir l’outrage au drapeau tricolore français. Mais la loi a t elle le droit de faire des sous entendus ? N’est-elle pas censée être claire, précise ? Ainsi donc, n’est-on pas censés pouvoir se dire que si la loi dit quelque chose, alors, elle ne veut dire ni moins, ni plus ?

Bref, tout ça pour demander à ces éminents juristes qui parcourent ce blog si de manière générale, il faut prendre la loi au mot, même lorsqu’il est clair que ce qui veut être dit n’est pas exactement ce qui est dit ?

166. Le samedi 24 juillet 2010 à 00:36 par Schmorgluck

Valérie de Paris :
Sauf à croire en la magie, le symbole ne se confond pas avec ce qu’il représente. Un crucifix n’est pas Jésus, mais un morceau de bois. Un drapeau n’est pas la France, mais un morceau de tissu. Les détruire, les détériorer, les utiliser comme torchon, essuie-fessier ou autres âneries de potache, n’outrage que ceux qui leur confèrent une puissance dont ils sont dépourvus. Je suis autrement plus outragée par les atteintes récidivantes à la séparation des pouvoirs.
Oui, merci de rappeler que cela relève de la magie. Faute d’être capable de fournir des appuis rationnels à la légitimité de son action, ce gouvernement semble se rabattre sur les appuis magiques.

Khisanth :
Chruchill disait “Celui qui sacrifie la liberté au nom de la sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre”.
Ça n’est pas de Winston Churchill, mais de Thomas Jefferson. Vous devez confondre avec la remarque de Churchill au lendemain de Munich, à la structure certes similaire : “Vous aviez à choisir entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre” (de mémoire).

167. Le samedi 24 juillet 2010 à 00:39 par byte_order

“D’ailleurs “des conditions de nature à troubler l’ordre public” c’est un peu flou…”

Pas du tout !
L’ordre public est définit par celui qui en a la responsabilité, à savoir l’exécutif.
Vous trouvez cela un peu flou, mais l’exécutif lui trouve cela bien plus pratique ainsi.
En particulier maintenant que la séparation des pouvoirs semble largement… moindre, on va dire.

168. Le samedi 24 juillet 2010 à 00:39 par unread

Attention. Désormais, en utilisant le drapeau néerlandais pour vous nettoyer en offensant l’ordre public, à effectuer cette opération avec le bon angle. N’utilisez en aucun cas de drapeau russe cousu en cylindre par son bord le plus long puis découpé au mauvais endroit.

Ça devient dangereux de faire ses besoins naturels aujourd’hui, juridiquement.

169. Le samedi 24 juillet 2010 à 00:47 par T.

Quel juriste de grande qualité !

;-)

170. Le samedi 24 juillet 2010 à 01:09 par Rive Gauche

Est ce que je trouve que la photo qui a provoqué ce décret est intéressante et talentueuse ? Non.

Est ce que je trouve qu‘“outrager le drapeau tricolore”, comme écrit dans le décret, est intelligent ? Non plus.

Ceci étant dit…

- D’abord, si le drapeau français a besoin d’un décret pour être respecté, il me semble que le problème (réel) que cela soulève n’a que peu de chances d’être résolu par un décret.

- Ensuite, lorsqu’une exposition est mise en place sur le thème du “politiquement incorrect”, s’offusquer de ce que les photos ne soient pas politiquement correctes ne me semble pas être le signe d’un esprit particulièrement acéré.

- De plus, si la stupidité devait être sanctionnée pénalement, l’engorgement des tribunaux risquerait d’atteindre des niveaux himalayesques. Et je ne suis pas certain que les cas d’outrage au drapeau seraient majoritaires. (même en incluant ceux qui s’en offusquent)

- Enfin, même si je ne trouve pas cette photo très intéressante, sur le fond comme sur la forme, elle ne me parait mériter, comme chantait Jean Ferrat “Ni cet excès d’honneur, ni cette indignité”

- Et surtout, surtout, qu’on l’approuve ou qu’on la déteste (ou qu’on la trouve tout simplement sans intérêt), cette photo doit pouvoir être exposée, doit pouvoir être publiée, doit pouvoir être affichée.
Parce qu’il s’agit tout simplement de liberté d’expression.

Et que la liberté d’expression a cette très curieuse caractéristique de ne s’user que lorsqu’on ne s’en sert pas.

171. Le samedi 24 juillet 2010 à 01:11 par kropotesta

Votre meilleur billet depuis longtemps… Enfin un sursaut libertaire.

Sinon que de vains commentaire sur un sujet, la liberté d’expression, qui ne devrait même pas être discutable. Triste constat que cette mièvre bataille pour ou contre le droit à l’outrance. Comme si la tête du coq dépassait encore du tas de compost. Comme si la France était un phare pour le monde. Mais que reste-t-il donc à profaner des idéaux de la révolution, liberté, égalité, fraternité, que les politiques n’aient déjà foulés du pied, trahis ou pervertis ? La France se ridiculise fréquemment et sans sourciller sur le plan politique, économique, social et sportif et ça, ça ne date pas de la photo d’un type qui s’essuie les fesses avec un bout de tissu tricolore. À quand une loi contre le foutage de gueule électoral ? À quand une loi qui permette de virer le patron, politique ou industriel, quand les objectifs ne sont pas atteints ? Ah oui, ni obligation de résultats, ni obligation de tenir une promesse, j’oubliais…

À nouveau, la vulgarité n’est pas forcément là ou elle semble être a priori. Cette loi et la motivation qui se cache derrière l’est bien plus que l’acte - en lui-même pas très fin, certes, surtout lorsqu’il est sorti de son contexte - qui est à son origine. De là à légiférer pour ça… Mais la classe politique n’a effectivement pas de choses plus urgentes à faire et, en attendant un bon sujet, ça les occupe. C’est les vacances et ils ont besoins de se détendre un peu. Une loi comme celle-là, pour tout législateur, devrait se déguster comme un Pétrus 91.

“il n’y a pas de liberté d’insulter le drapeau : il y a la liberté, point.”

Tout est dit.

172. Le samedi 24 juillet 2010 à 01:25 par Pan Paniscus

Comme il est étrange de voir tant de personnes accorder à un symbole plus d’importance qu’à l’un des droits qu’il représente.
Il me semble que ce drapeau est symbole de liberté et donc de liberté d’expression. Restreindre cette liberté d’expression au nom de ce drapeau m’apparait comme bien plus choquant que ces actes condamnés par ce décret.

J’ajouterai que s’attaquer à un symbole est en soit un symbole qui le rend tout autant significatif. C’est l’expression d’un rejet, d’un mécontentement, d’un désaccord ou que sais-je encore. Interdire l’expression de ce mécontentement, c’est se fermer les yeux, c’est éluder un mal-être sans le traiter. Cela ne fera qu’envenimer les choses.

En clair, je suis en accord total avec Eolas, car moi aussi j’accorde plus d’importance aux droits fondamentaux censés être les piliers de notre république qu’aux symboles de cette dernière.

173. Le samedi 24 juillet 2010 à 01:26 par Eric d

Je suis Belge. Si quelqu’un veut m’envoyer un drapeau français, je peux l’outrager en son nom sans risquer les geôles de la république. Ni celles de notre Royaume d’ailleurs :P

174. Le samedi 24 juillet 2010 à 01:30 par Chris

Je rappelle aussi à certains bloggeurs que ce drapeau fut au delà des armées de Valmy et des Résistants de l’ Ombre pendant la seconde guerre mondiale aussi … et oui ! ….. l’emblème de Pétain et des nazis français. Il fut aussi celui des nationalistes obtus , des tortionnaires et des esclavagistes coloniaux, comme quoi ce drapeau ce n’est qu’un signe plus ou moins vide dans lequel on met à peu prêt tout ce que l’on veut. Un contenant évident avant d’y voir d’évidents contenus.

Sa seule originalité à ce drapeau fut d’être le fruit particulier d’une certaine histoire dont les trois couleurs forment autant de moments clefs et antinomiques rassemblés en un seul morceau d’étoffe. Il est clair que ce signe fut le jeu de bien des brouillages et de pas mal d’ infamies. De joies aussi. Il est le signe du pire comme du meilleur. Un signe donc. Rien qu’un signe. En art contemporain, les œuvres sont devenues des signes. Rien que des signes. Comme les marques commerciales. Signe de ralliement ou signe de dénégation, l’œuvre d’art vaut la critique du signe dans le signe. La critique d’art dans l’art.

Nous savons ainsi depuis Minuit, ce jour de Juillet de l’an 2010, que le gouvernement de monsieur Sarkozy est devenu un gouvernement
” esthétique “. Qu ‘on se le dise si on a pas encore compris.

Pendant que les ministres glosent ” art contemporain ” , ils achèvent de construire des camps de rétention pour enfants et les populations étrangères ” sans papier ” - ces personnes sans signe légal d’identité. Pendant qu’ils font voter leur vision de l’ œuvre d’art en climat tempéré on les voit poursuivre la construction à Rivesaltes d’un nouveau camp de rétention juste en face de l’ancien camp d’internement des Étrangers et des populations Juives sous Vichy. Pendant qu’ils disent le ” la ” en “art plastique ” toutes ces ” bonnes personnes ” votent des lois en un réseau consistant qui se resserrent pour mieux nous étrangler.

Nous, les Français - et bien après les Étrangers jugés ” insignifiants ” et
” indésirables ” - nous assistons à l’accouchement de nouvelles lois qui vont tenter de nous reformater dans le sens qui est désiré par le pouvoir actuel. En CDD, il ne faut pas l’oublier.

Ne salissent-ils pas pourtant eux aussi - en notre nom - le signe
” drapeau - français ” en participant à une boucherie de civils Afghans
là - bas et en paupérisant le peuple ici ?

Qu’ils ne s’imaginent pas cependant que nous sommes dupes de leur petit manège à trois bandes. Leur règne n’est venu que de la torpeur d’un peuple trop longtemps domestiqué par la télé-cécité. Espérons que ce même peuple se réveille encore un peu plus d’ici deux ans pour jeter comme un kleenex jauni ce gouvernement félon. Oui, qu’il saura faire les bons gestes plutôt que de croire un peu trop aux signes même si ceux -ci ne sont pas négligeables puisqu’ils influencent bien souvent nos comportements et flattent nos empressements instinctifs au détriment de notre réflexion. Il s’agit dès lors de bien savoir lire au delà des signes pour agir en conséquence. Voter par exemple, plutôt que d’agiter après- coup les bras en signe d’impuissance.

Ces gens qui gouvernent au fond ne nous méritent pas. Ils insultent chaque jour l’intelligence des Françaises et des Français en agitant des signes et des slogans comme des chiffons en espérant une fois de plus agiter le peuple avant de s’en servir… pour mieux ensuite se torcher avec une fois le vote tant désiré enfin advenu -

175. Le samedi 24 juillet 2010 à 02:05 par Alex

Je n’ai pas eu le temps de passer en revue les 150+ commentaires, et etant donne le sujet je ne doute pas qu’il puisse y en avoir des malsains, mais d’aucuns diraient que la societe, fut-elle francaise, pourrait arguer que ce fameux Article 5 (La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société.) pourrait justifier ce decret. Et meme, en temps de paix (juridique et belliqueuse), je la trouverai presque a propos.

Mais la, honnetement, ils ont pas mieux / autre chose a foutre ? Par exemple, envoyer Eric Woerth en Colombie pour sauver Ingrid Bettencourt des FARC ? Installer Roselyne Bachelot a la tete (sic!) de la Federation Francaise de Football ?

176. Le samedi 24 juillet 2010 à 02:55 par André Lavigne

Merci monsieur Eloas pour ce billet empli d’une ironie acide qui nous rappelle nos droits mais aussi nos devoirs. Non, on n’a pas le droit d’insulter le drapeau Français qui est une métaphore de la France sans se voir poursuivi, car c’est bien normal, il en va du devoir de tout citoyen de respecter son pays, et la liberté des uns commence là où s’arrête celle des autres.

177. Le samedi 24 juillet 2010 à 03:11 par Xavier L.

A défaut d’outrager le drapeau… on a le droit de se torcher avec une copie de l’article 2010-835? Ou avec une photo de l’homme qui monopolise le costume de président? (sans l’habit, bien entendu!)

@ Bernadic : les libertés, notamment la liberté d’expression, ont un périmètre. A vous lire, il est insupportable qu’on fasse usage des limites de ce périmètre et vous acquiescez quand on propose de le réduire… Et quand le nouveau périmètre aura été établi, il se trouvera bien un autre Bernadic insupporté qu’on fasse usage de toutes les libertés telles que nouvellement délimitées. Il faudra réduire à nouveau.

178. Le samedi 24 juillet 2010 à 03:30 par Ferraille

LA NOUVELLE MARSEILLAISE

Allons ! Bourgeons de l’incurie
Le jour sublime s’est levé !
Dans notre cul de la Tyrannie
Le symbole s’est dépravé ! (bis)
Dans les chaumières des campagnes
Mugissent les terribles loups
Féroces comme des zoulous
Semant le vice en nos compagnes !

(Refrain)

Aux litrons les bourrins !
Formez vos bétaillères
Grognons, grognons !
Que le vomi
Abreuve les soupières !

Veulent-ils nous couper les couilles ?
Nous faire paître avec les bœufs !
Pour qui ces grosses carambouilles,
Ces mécanismes monstrueux ? (bis)
Comment ! Pour nous, ah ! Quelle trouille !
Quel déboire elle a provoqué ;
On leur rabattra leur caquet
À ces vilaines fripouilles !

(Refrain)

Aux litrons les bourrins !
Formez vos bétaillères
Grognons, grognons !
Que le vomi
Abreuve les soupières !

Quoi ! Des meutes de chiens lubriques
Forniqueraient dans nos terriers !
Quoi ! Des ramassis de bourriques
Surpasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Dieu ! nos bouches seraient serrées
Sans filtrer tout notre vomi !
Un vil vécé mal affermi
Boirait le flux de nos diarrhées !

(Refrain)

Aux litrons les bourrins !
Formez vos bétaillères
Grognons, grognons !
Que le vomi
Abreuve les soupières !

Grognez cochons et vous canailles,
Le ruisseau de tous les anus !
Grognez ! ce sont vos funérailles
Vous arrivez au terminus ! (bis)
Nous ne voulons que vous déplaire !
S’il choit notre poil dans la main
Il nous repoussera demain,
Contre vous, un poil exemplaire !

(Refrain)

Aux litrons les bourrins !
Formez vos bétaillères
Grognons, grognons !
Que le vomi
Abreuve les soupières !

Allons, ne soyons pas sauvages
Partageons avec nos voisins
Notre piquette et nos fromages !
Ouvrons tout grand nos magasins ! (bis)
Mais cet affamé sanguinaire
Mais ces affreux Pantagruels
Tous ces vicieux, tous ces cruels
Qui mangeraient même leur mère !

(Refrain)

Aux litrons les bourrins !
Formez vos bétaillères
Grognons, grognons !
Que le vomi
Abreuve les soupières !

Amour profane de l’orgie
Conduis, soutiens les hébétés !
Piquette, piquette chérie
Augmente les ébriétés ! (bis)
Sous nos tonneaux que nos ivresses
Coulent de tes litrons épais !
Que tes ennemis sourds-muets
Reçoivent une claque aux fesses !

(Refrain)

Aux litrons les bourrins !
Formez vos bétaillères
Grognons, grognons !
Que le vomi
Abreuve les soupières !

179. Le samedi 24 juillet 2010 à 04:10 par kh

@ Teejee (mékeskidi de base) 60

” Comme dirait l’autre, “la liberté, ça commence à bien faire !” “

Fou rire…

C’est de qui ça, encore ? Très drôle. À retenir.

180. Le samedi 24 juillet 2010 à 04:54 par Bert

Le Sarkozysme a eu un début et (heureusement) il aura une fin et ce qu’on retiendra dans les livres d’histoire c’est que cette courte période, aussi courte que son instigateur, sera connue comme le trou du cul de l’histoire de France.

181. Le samedi 24 juillet 2010 à 05:46 par kh

@ Pierre 92

“Il existe un délit d’outrage et d’offense au président de la République. M’est-il possible d’insulter la personne qui l’incarne tout en respectant ce qu’il représente ?”

Intéressant comme question. Me suis posé à peu près la même.

On peut sans doute ne plus considérer ni estimer la personne qui incarne la présidence de la République, mais continuer à considérer bien évidemment la fonction.

Nous ne sommes jamais qu’en présence d’un individu, qui a reçu un mandat du peuple, sur une période limitée, afin de représenter au mieux cette fonction et afin de représenter au mieux le peuple dont il a reçu son mandat.

On doit pouvoir défendre ce point de vue.

Pour ce qui est du drapeau c’est la même chose.

Je respecte la liberté d’expression.

Je comprends qu’on insulte l’incarnation conjoncturelle du drapeau, c’est-à-dire les gens actuellement au gouvernement, sans compter que ce sont eux qui donnent l’exemple et qui les premiers l’insultent.

Je continue à respecter le symbole non conjoncturel cette fois que représente le drapeau, comme symbole d’un pays, d’une nation, ici d’une république, comme symbole de l’Histoire aussi de ce pays.

Il n’y a pas confusion entre les trois.

@ récap59 118

“Du moment que pendant ce temps là on ne parle pas de l’affaire Woerth-Bettencourt, ni surtout des retraites.”

Qu’est-ce que c’est vrai… Toujours ce story telling.

182. Le samedi 24 juillet 2010 à 06:15 par Anna-Lisa Desanti-Medeiros

Le fait de déclarer publiquement Je me torche avec le drapeau tricolore ne serait-il pas déjà punissable, puisque l’intention d’outrager le symbole serait manifeste?

183. Le samedi 24 juillet 2010 à 07:33 par noisette

Cette gouvernance est totalement pyromane. Ces gens-là sont dangereux.

184. Le samedi 24 juillet 2010 à 08:11 par eh m'dam

faute de frappe:
2008, je pense, le match France Algérie avec la Marseillaise sifflée, et pas 2001.

185. Le samedi 24 juillet 2010 à 08:21 par eh m'dam

ah non, pardon, j’ai rien dit… (et j’arrive pas à supprimer mon commentaire…)

186. Le samedi 24 juillet 2010 à 08:24 par cyclomal

@noisette

La clique au pouvoir n’a pas supporté la photo primée à Nice, dans laquelle elle se reconnaissait comme dans un miroir. Le bilan de cette droite là est déjà un désastre, mais ça ne lui suffit pas, elle brûle la maison derrière elle avant de prendre la fuite.

Alors danger, oui.

187. Le samedi 24 juillet 2010 à 08:52 par charlottto

Ne faut-il pas développer la loi ou en faire une autre tout aussi digne (à l’image de ses auteurs) pour interdire l’intention même de commettre ce crime monstrueux ou, pis, de le commettre en privé (envisager une loi obligeant chaque citoyen à installer des caméras chez soi pour preuves à l’appui)-la dure tâche de contrôler l’instalaltion des videos et de les suivre permettrait de créer des emplois et donc de lutter contre la crise (économique bien sûr) Enfin réjouissons-nous car ainsi les contrevenants contribueront à renflouer les caisses désépérement vides (à cause de la crise économique et des fonctionnaires) comme chacun sait

188. Le samedi 24 juillet 2010 à 09:16 par Cinsault

Est-ce fréquent en droit Français de sanctionner quelqu’un pour un acte de “nature à trouble l’ordre public” ?
J’ai l’impression que d’habitude il appartient aux autorités (maires, préfets, juges,…) d’apprécier si une activité est de nature à troubler l’ordre public et de prendre, même si c’est discutable, les mesures nécessaires : encadrement , interdiction …
Là, il appartiendrait à l’auteur de l’acte, d’apprécier lui-même au préalable s’il risque de provoquer une manifestation d’extrême droite, une émeute religieuse, des aigreurs dans l’œsophage présidentiel …

Je ne sais pas si c’est une nouveauté dans notre droit, mais cela existe déjà dans certains pays amis :
Le 6 juillet: “Le journaliste tunisien Fahem Boukadous, condamné à quatre ans de prison ferme notamment pour “diffusion d’information de nature à troubler l’ordre public”“
On a désormais une infraction similaire : pour diffusion d’une image de nature à troubler l’ordre public.
A noter aussi l’importance de l’image dans l’inconscient gouvernemental. On peut donc, dans le style litteraire de son choix, raconter par le menu les pires “outrages” imaginables aux symboles de la république : c’est légal du moment qu’il n’y a pas d’image ni de croquis.

189. Le samedi 24 juillet 2010 à 09:41 par Samuel

À tous ceux qui trouvent que l’image est de mauvais goût, qu’elle n’aurait jamais dû gagner un tel concours :
Regardez-là de plus près. Observez bien cette image. Et reconnaissez qu’elle a toutes les qualités requises pour remporter le prix de la catégorie “politiquement incorrect” : suite à cette photographie, deux personnes ont été remerciées, et un décret a été publié pour que cela ne se reproduise plus.
C’est bien là la plus belle reconnaissance qu’on puisse offrir à un photographie “politiquement incorrecte” !

À Cinsault (185) : Il me semble que la notion “d’ordre public” est une constante du droit en France.
La notion est assez floue pour devenir dangereuse: Marx décrit, dans le 18 brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte, la façon dont “les bourgeois” ont voulu s’opposer au “désordre” lié au parlement (expression d’opinions variées, …) en appellant à “l’ordre public”. Napoléon III s’est imposé sur la promesse de réaliser cet ordre public (ce qu’il a fait en fermant le parlement). Le livre est intéressant (et pas très long). Pas besoin d’être marxiste pour le lire (à titre personnel, je ne l’aurai sans doute jamais lu si ça n’avait été une obligation scolaire).

190. Le samedi 24 juillet 2010 à 09:42 par Aeriscor

Le drapeau du canton (Vaud) où j’habite porte en lettres d’or “Liberté et Patrie”. L’ordre des mots a un sens et représente un ordre des valeurs que je partage. C’est infiniment plus positif à mon goût que la version française.

191. Le samedi 24 juillet 2010 à 10:01 par eurêka

Il faudrait une loi interdisant l’emploi de mots et expressions obscènes comme culture, princesse de cleves, litterature, philo, latin , grec, sciences humaines , entre autres

192. Le samedi 24 juillet 2010 à 10:02 par Cinsault

A Samuel (185) .
je ne me suis pas bien fait comprendre. L’ordre public, il appartient aux citoyens de ne pas le troubler (notion floue effectivement mais en gros : tapage, occupation de l’espace public, émeute, …) . Et il appartient à l’exécutif de veiller à son maintien (en principe dans le respect des libertés).
Ce qui me semble nouveau (mais je ne suis pas expert) c’est qu’on demande désormais à un citoyen qui veut publier une image de s’assurer au préalable que d’autres citoyens ne pourraient pas vouloir troubler l’ordre public de ce fait.
Il me semblait jusqu’ici que c’était le boulot des autorités d’apprécier ça et d’interdire au besoin la publication, dans le respect du droit.
Désormais et dans ce cas, c’est la condamnation directe.

193. Le samedi 24 juillet 2010 à 10:08 par bartabas

Il me semble que votre analyse, reprise par bon nombre de commentateurs de ce billet, omet (et, connaissant votre rigueur habituelle, ce ne peut pas résulter d’un oubli) d’examiner la portée du membre de phrase “lorsqu’il est commis dans des conditions de nature à troubler l’ordre public”.

Je ne sais pas trop à quelles circonstances précises pourrait s’appliquer cette condition; peut-être, dans un attroupement, si l’outrage sert à haranguer ou exciter les personnes présentes (et encore…). Sans doute cette condition ne sera en réalité jamais remplie. En tout cas, la photographie que vous présentez en début de billet et sur laquelle vous vous fondez pour justifier votre position ne peut évidemment pas tomber sous le coup de cette nouvelle incrimination puisqu’il n’y a aucun trouble à l’ordre public (rappelons que “l’émotion” suscitée par cette affaire est venue bien davantage de la sanction prononcée par la Fnac que de l’exposition de cette photo). Du coup, il me semble plutôt incorrect de brandir ce cliché comme “étendard” (!) de votre révolte.

Par ailleurs, s’il convient effectivement de soigneusement distinguer le droit de la morale, il ne paraît pas nécessairement illégitime de sanctionner pénalement des actes qui causent un trouble à l’ordre public (c’est d’ailleurs probablement le motif de l’ajout de cette condition au texte incriminant). Mais encore une fois, et cela prouve bien qu’il ne s’agit que d’une opération de communication politique, ce texte n’est en réalité qu’une coquille vide.

194. Le samedi 24 juillet 2010 à 10:14 par agnostique

Montesquieu : Le drapeau représente la France au niveau mondial, c’est l’un des symboles de notre république, l’un des symboles de notre démocratie. Doit-on considérer qu’il est illogique de protéger ce symbole ?

Je suis d’accord, le drapeau est un symbole de la république et du coup cette photo démontre clairement un manque de respect pour elle.
Encore me paraît il nécessaire de rappeler que pour être respecté il faut tout d’abord se montrer respectable et respectueux soi même.
Et il y bien des cas où, me semble-t-il, la république a “oublié” ce qu’était la notion de respect.
De tous les exemples qui me viennent à l’esprit je voudrai n’en rappeler qu’un à ceux qui se gargarisent du nom de “ceux qui se sont battus et sont morts pour le drapeau”.
Cela concerne un homme qui a choisi de servir cette république et de se battre et de risquer sa vie pour ce drapeau.
Le Brigadier Guisse, ça vous rappelle quelque chose?
Quel respect a montré la république envers cet homme qui a choisi de servir son drapeau?
Et que l’on ne me dise pas que la république, au travers de sa justice lui a finalement rendu le respect qui lui était du.
Parce que la justice n’a pas remis en cause l’argumentation de la république française au travers de son gouvernement comme quoi la nationalité française lui aurait été attribuée “par erreur”.
Elle a juste dit au gouvernement que “ben désolé, p’tet que vous avez pas tort mais vous avez trop tardé, alors là on peut vraiment rien pour vous”.
Qu’aurait été la décision de la justice s’il n’y avait pas eue prescription?
Alors que cette question n’aurait même pas du pouvoir se poser.
La république, notre république, reconnait la nationalité française d’un individu pour lui permettre d’aller s’exposer au feu pour elle, et après, comme ce sinistre clandestin a eu le culot de ne pas se faire tuer on lui conteste illico cette même nationalité.
Ben oui, un clandestin, parce que un type qui réside et travaille en France, sans titre de séjour quand il n’est pas français, c’est bien un clandestin non?
C’est de ce genre de respect dont est capable notre république.
Et après ça elle voudrait être respectée. Et après ça on vient nous parler de ceux qui se sont battus pour le drapeau.
Que la république commence elle même par lui rendre son honneur à ce drapeau.
Et peut être qu’après, ils seront moins nombreux ceux qui ont envie de l’outrager.

195. Le samedi 24 juillet 2010 à 10:30 par César Brutus

pour réfléchir, quelques articles pertinents de la DUDH

Article 2

1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

2.De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.

Article 18

Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.

Article 19

Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.

Article 29

1. L’individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et plein développement de sa personnalité est possible.

2. Dans l’exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n’est soumis qu’aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d’assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d’autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique.

3. Ces droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s’exercer contrairement aux buts et aux principes des Nations Unies.

196. Le samedi 24 juillet 2010 à 10:42 par Major Harald

DUDH, rien que ça ! Je pense que la prétention de la chose doit échapper à beaucoup.

197. Le samedi 24 juillet 2010 à 10:50 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Pierre, 92, et Kh, 178 : je crois que si on dit : “Nicolas Sarkozy rabaisse/bafoue/ridiculise/dévoie/est indigne de/croit remplir* ** la fonction présidentielle”, on résout ce déchirant problème d’outrage.

@ Kh, 176 : ” C’est de qui, déjà ?” Euh, je sais plus (ah ! ah!).

@ Cyclomal, 183 : je crois que vous avez raison. Sans vouloir verser dans la psychanalyse de supermarché (mais en le faisant quand-même), il est plausible que nos gouvernants réagissent (mal) à la concrétisation d’un phantasme, le leur, qu’ils assouvissent quotidiennement. Ce qu’en psychanalyse on appelle une projection : accuser les autres de ce qu’on n’ose pas se reprocher soi-même.
Exemples de projections : traiter l’ensemble de ses contradicteurs d‘“irresponsables” quand on ne pense qu’à son intérêt, virer un préfet pour “racisme” quand on tient des propos douteux sur les Auvergnats… ou se scandaliser des propos d’Anelka en oubliant sa propre conduite à certain salon de l’Agriculture.**

  • Rayer les mentions inutiles (s’il y en a)
    • Liste non exhaustive (hélas !)

198. Le samedi 24 juillet 2010 à 10:56 par Teejee (mékeskidi de base)

Précision sur 194 : le ° veut dire “*”, et le carré signifie “**”. Sais pas ce qui s’est passé à l’envoi du message !

199. Le samedi 24 juillet 2010 à 11:09 par Richelieu

N’ayant jamais outragé de drapeau quel qu’il soit, je suis bien en peine de me représenter les motivations des auteurs de ces actes, mais sont-ils réellement mus par l’intention d’outrager le drapeau ? Il me semble que généralement, les incendies de drapeau se passent dans un contexte où ils ont plutôt l’intention de manifester leur désapprobation de la France…

200. Le samedi 24 juillet 2010 à 11:35 par Libertaires Frigides

Au moment du vote de la loi Gayssot, aviez-vous organisé le même genre d’appel ?
Genre : vite, déversez vos meilleurs slogans racistes avant qu’il ne soit trop tard.
Votre espièglerie ne se limiterait tout de même pas à conchier tout ce que ces gros beaufs de Français de merde pourraient avoir la ringardise de chérir ?

201. Le samedi 24 juillet 2010 à 11:40 par uthagey

application pratique (et peut-être pas imaginaire à l’avenir…)

Au vu des nouvelles dispositions, les Bleus de 2010 pourraient-ils être poursuivis pour outrage au drapeau, fut-ce par l’intermédiaire d’un maillot et du symbole qu’il véhicule

Pour ce faire, un supporter patriote et revanchard pourrait-il s’appuyer sur ce texte pour porter plainte contre les 23 ?

202. Le samedi 24 juillet 2010 à 12:31 par Jacques Heurtault

Pour ma part, j’espère bien que Maitre Eolas , courageux anonyme comme la plupart de ses commentateurs (mais pas moi!), va faire l’objet de poursuites judiciaires au plan pénal …
Hélas, les Procureurs de la République, saisies d’une plainte par un quidam (moi par exemple), ont le pouvoir de la classer sans suite sans avoir à justifier leur décision. Celle-ci n’étant pas une décision juridictionnelle, il n’est même pas possible de faire appel!
Seule possibilité : porter l’affaire devant le doyen des juges d’instruction en se constituant partie civile, ce qui suppose que le plaignant soit victime … A supposer que cela soit fondé, il lui faudra payer pour que sa plainte soit reçue et puisse être instruite …
Quant à la date à laquelle le jugement sera rendu … Grosse spéculation!
Il devient vraiment urgent de remettre de l’ordre dans ce pays! Et il est hors de question que ce soit Le Pen et ses suppôts qui s’en chargent. Il est clair que les valeurs essentielles de la République sont menacées … Il faut donc que ce soit d’authentiques républicains, de droite ou de gauche, peu importe, qui s’en chargent!

Eolas:
Je ne ferai pas l’objet de poursuites car cette publication a été faite antérieurement à l’entrée en vigueur de la contravention. J’ai donc respecté la loi. Quant au fait que vous vous pavanez avec votre nom… Quand on n’a que cet argument à faire valoir, c’est un peu pathétique. Vous me faites penser aux candidats de télé-réalité, prêts à montrer leurs fesses pour qu’on retienne leur visage.

203. Le samedi 24 juillet 2010 à 12:41 par james89

De quel drapeau tricolore parle t’on ? De tous les drapeaux de toutes les couleurs qui soient ?
Ou seulement les drapeaux bleu-blanc-rouge officiel la République Française ?

Mais est-ce que ce décret s’applique au drapeau bleu-blanc-rouge de la Marine Nationale qui diffère du drapeau de la République (bleu pas tout à fait le même et largeurs des bandes différentes) ?

Et si on s’essuye les fesses avec une écharpe tricolore de député, de sénateur ou de maire, ça rentre dans le cadre ?

Et si on s’essuye les fesses avec une représentation d’un drapeau (une photo, un dessin), ça rentre dans le cadre ?

Et si on s’essuye les fesses avec 3 morceaux tricolores de tissu qu’on a cousu soi même, ça entre dans le cadre ?

Bon, en tout cas, il y a un truc avec lequel on peut s’essuyer sans risque, c’est le portrait officiel du président affiché dans les mairies. En effet, il ne s’agit pas d’un symbole officiel de la République
http://www.senat.fr/questions/base/…

C’est un peu vague, tout ça.

204. Le samedi 24 juillet 2010 à 12:47 par marik

Je voudrais signaler une photo politiquement incorrecte portant atteinte à l’honneur de l’armée.
On y voit un homme se foutre publiquement de la tête de nos vaillants militaires.

http://photo.parismatch.com/media/p…

205. Le samedi 24 juillet 2010 à 12:50 par Ouranos

@uthagey : Une loi n’est pas rétroactive, donc non.

  1. 183 : +1

Merci, maître. Je ne suis pas le seul dangereux allumé droit-de-l’hommiste à devenir violet foncé en voyant ce genre de trucs.

206. Le samedi 24 juillet 2010 à 12:55 par Patrick Handicap expatrié

Peut-on tomber sous le coup de ce décret pour l’utilisation de PQ dont les feuilles sont alternativement bleu, blanc et rouge dans des toilettes publiques, sachant que chaque couleur n’apparait que l’une après l’autre au fur et à mesure de l’utilisation ?

207. Le samedi 24 juillet 2010 à 13:01 par james89

@166
“Chruchill disait “Celui qui sacrifie la liberté au nom de la sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre”.”
Ça n’est pas de Winston Churchill, mais de Thomas Jefferson.

Ce n’est pas non plus une citation de Jefferson, mais de Benjamin Franklin.
Et en plus, on la lit souvent sous cette forme tronquée, alors que la citation originale est :
“Those who would give up essential Liberty, to purchase a little temporary Safety, deserve neither Liberty nor Safety”..

Qui veut dire “Ceux qui sont prêts à abandonner une liberté essentielle pour obtenir temporairement un peu de sécurité ne méritent ni la liberté ni la sécurité.”

Il y a les mots “essentiel” et “temporaire” qui sont importants dans cette citation.

http://www.monticello.org/library/r…

208. Le samedi 24 juillet 2010 à 13:11 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Marik, 204 : le même homme, il y a deux ans, avait traité les militaires français d‘“amateurs”.
Vite ! une loi contre l’outrage à l’armée française !

209. Le samedi 24 juillet 2010 à 13:11 par chabian

Les Bleus n’ont-ils pas blasphémé la France à la dernière coupe du Monde ? Les soldats ne blasphèment-ils pas leur propre drapeau quand ils connaissent la défaite ? Bref, tout porte-drapeau est un blasphémateur en puissance ! Valery Bizarre Destin a bafoué la présidence française en montrant qu’un président peut être battu… Etc.

ET remarquez la nuance légistique : “pour l’auteur de ces faits” (i.e. “détruire ou détériorer ou utiliser de manière dégradante le drapeau”, avec ces deux conditions supplétives “de manière à troubler l’ordre public et avec une intention d’outrage” ; or ceci est le premier fait — la loi est muette sur les autres faits dont il faut être l’auteur), “diffuser ou faire diffuser” l’enregistrement d’image relative à leur “commission”.
Donc le diffuseur et le photographe ne perpètrent aucun délit, s’ils ne sont l’auteur des faits.
Donc la diffusion ‘en live’ (sans enregistrement) échappe au deuxième fait.
Et en plus faut-il que l’auteur puisse être (re)-connu. En cas de “grosse commission” sur le drapeau, c’est souvent le cul qui est montré ; il faudrait donc prévoir la photo idoine sur les cartes d’identité, pour que le policier puisse vous confondre d’un regard pénétré. En tous cas l’homme sur la photo se cache dans un sinistre anonymat.
Décidément, ces articles d’Eolas et de loi sont d’une profondeur insondable l’un, obscure l’autre !
Il ne vous reste plus qu’à tapisser le sol de vos toilettes d’un drapeau national et à filmer les auteurs avec une webcam en surplomb … Ou comment transformer le besoin naturel en outrage légal.

210. Le samedi 24 juillet 2010 à 13:12 par yves

Qualifier le drapeau tricolore de «conquète» de la Révolution est une belle connerie. On conquiert sa liberté, mais on choisit son drapeau. Le drapeau est un symbole, la liberté un droit de l’Homme.

On ne peut pas mettre les deux sur le même plan.

Quid du papier toilette sur lequel serait imprimé des petits drapeux tricolores et le texte de ce décret? Il ne me semble pas que ce décret puisse en interdire la distribution.

211. Le samedi 24 juillet 2010 à 13:23 par Térence

@ Rive Gauche,

La production (réalisation et exposition) d’une telle image est assurément un usage de la liberté d’expression tout à fait incontestable, tout comme une condamnation qui interviendrait pour cette même raison serait également incontestable selon les termes de la loi. Il est bien d’assumer ses outrances.

Tout doit pouvoir être dit, et la loi se doit d’être appliquée.

Quant à la notion de blasphème employée par Eolas, elle est simplement hors de propos, les mots ont un sens, et il ne me semble ainsi pas pertinent de venir tenter de confondre la loi de la République avec les divagations poussives des docteurs de la loi religieuse.

Lucrèce, D’Holbach, Meslier… et tant d’autres, ont expliqué que les religions sont des spiritualités pour enfants, comment dès lors ne pas se rappeler cette image du bon pasteur et de son troupeau.

Bêê, Bêê…

212. Le samedi 24 juillet 2010 à 13:25 par Gascogne

@ Jacques Heurtault, courageux non anonyme :
Encore heureux que les procureurs puissent classer sans suite, faute de quoi nous serions noyés sous les plaintes sans intérêt comme celle que vous souhaitez déposer. Et quant à l’absence de recours concernant les classements sans suite, renseignez vous, car une fois de plus, vous êtes dans l’erreur.

213. Le samedi 24 juillet 2010 à 13:28 par Licencequatre

@ Bartabas (193)
+1
La mention “dans des conditions de nature à troubler l’ordre public” semble avoir été complétement oubliée par l’auteur de ce billet d’humeur.

@ Gascogne (211)
Encore heureux que les procureurs puissent classer sans suite
C’est de qui ça déjà ? Marin ou Courroye ?

214. Le samedi 24 juillet 2010 à 13:51 par Licencequatre

@ Gascogne (211)
Et quant à l’absence de recours concernant les classements sans suite, renseignez vous, car une fois de plus, vous êtes dans l’erreur.
En terme de pédagogie, on vous a connu meilleur. Peut-être auriez vous pu développer ce point en expliquant à Jacques H (et tous ceux que la question peut intéresser) quels sont les recours (judiciaires, il n’y en a pas) contre les décisions de classement sans suite émises par le Parquet. Précisons que la citation directe et la plainte avec constitution de partie civile peuvent difficilement être considérées comme des recours mais davantage comme des moyens de contourner une décision non satisfaisante pour le plaignant.

215. Le samedi 24 juillet 2010 à 14:04 par Teejee (mékeskidi de base)

J’exige également que soient traînés devant les tribunaux de notre pays de droit et de liberté ces dangereux fauteurs de troubles .

216. Le samedi 24 juillet 2010 à 14:10 par jbsorba

Bonjour ou bonsoir.

pour comploter le rappel a la constitution je rajoute l’article 2

{{Art. 2.

Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.}}

Qui peut se faire sous la forme la plus républicaine qui soit c’est a dire en plaine application de la loi mais c’est un droit de l’homme que notre gouvernement semble avoir aussi oublié.

217. Le samedi 24 juillet 2010 à 14:12 par Gascogne

@ Licencequatre : je crains que mon nouvel ami non anonyme Jacques H ne soit bien trop sûr de son fait pour qu’une quelconque explication un tant soit peu pédagogique puisse avoir le moindre effet. Et étant en vacances, je n’ai aucune envie de perdre mon temps avec ça. Quant aux recours qui n’existent pas, lisez l’article 40-3 du CPP, vous y trouverez votre bonheur.

218. Le samedi 24 juillet 2010 à 14:13 par Leo

Un qui a tout gagné dans l’affaire, c’est le photographe : venu pour un prix, il ressort avec sa photo dans tous les journaux, un scandale, deux licenciements et une loi ! Il n’en demandait pas tant !

Ce que ces messieurs oublient, c’est que le theme du concours etait imposé. Mais s’il ne faut pas attendre une compréhension de ce qu’est l’art d’individus aussi ras du front, il ne faut pas non plus attendre, de personnes passées maitres dans celui de contourner les regles et les lois, qu’il comprennent qu’on peut s’asteindre à jouer le jeu d’un thème imposé, aussi bien en tant que participant qu’en tant que juri, sans forcément en partager la philosophie.

On me demande de faire du politiquement incorrect, soit, je fais du politiquement incorrect. Et la réaction du politique montre bien a quel point j’ai réussi. A la limite, il aurait fallu envoyer toutes les contributions à nos politiques et leur demander laquelle ils trouvaient la plus outrageante. A elle le prix. C’est peu ou prou ce qui s’est passé, non ?

Le même mec aurait peut-etre remporté le concours sur le theme “La Nation” avec une photo qu’ils auraient tellement aimé qu’ils en auraient rendu obligatoire l’affichage dans tous les bâtiments publics…

La censure n’ayant jamais arrêté l’imagination, j’aimerais bien voir ce que donnerait le meme concours, avec pour contrainte “Le politiquement incorrect, en respectant la derniere loi qui vient de passer”. Gageons que le resultat serait tout aussi outrageant (puisque c’est le but).

Et infiniment plus intéressant que tester toutes les positions avec le drapeau, ce qui n’est qu’un plagiat de l’idée originelle

219. Le samedi 24 juillet 2010 à 14:21 par Licencequatre

@ Gascogne (216) (Bonnes vacances)
Article 40-3 du CPP : Toute personne ayant dénoncé des faits au procureur de la République peut former un recours auprès du procureur général contre la décision de classement sans suite prise à la suite de cette dénonciation. Le procureur général peut, (…), enjoindre au procureur de la République d’engager des poursuites.S’il estime le recours infondé, il en informe l’intéressé.
Merci pour cette précision. Mais croyez vous qu’il s’agisse d’un recours judiciaire stricto sensu? Ne peut-on pas plutôt y voir un “simple” recours hiérarchique ? Je coupe les cheveux en quatre mais comme ce blog est fréquenté par de fins juristes, je me permets cette petite digression.

220. Le samedi 24 juillet 2010 à 14:43 par Richelieu


lorsqu’il est commis dans des conditions de nature à troubler l’ordre public et dans l’intention d’outrager le drapeau tricolore :
« 1° De détruire celui-ci, le détériorer ou l’utiliser de manière dégradante, dans un lieu public ou ouvert au public ;
« 2° Pour l’auteur de tels faits, même commis dans un lieu privé, de diffuser ou faire diffuser l’enregistrement d’images relatives à leur commission

Au risque de contredire le maître des lieux, il me semble qu’il est toujours autorisé à cette heure de publier des images relatives à l’outrage d’un drapeau tricolore, sous réserve que le webmestre ne soit pas l’auteur des faits en question. Comme on serait bien en peine de se photographier en se torchant le cul, sauf à être contorsionniste, je pense que la plupart de vos lecteurs verront leur liberté préservée.

Le décret ne me semble pas de nature à interdire les actes insoutenables, que dis-je, assimilables sans conteste à un viol collectif, tels que l’exposition photographique de la FNAC.

221. Le samedi 24 juillet 2010 à 14:45 par Patos

J’aimerais félicité la personne qui a rédigé le décret.
La photo “rime” avec la fin du décret ^^

222. Le samedi 24 juillet 2010 à 15:34 par Josh Randall

voici une contribution

223. Le samedi 24 juillet 2010 à 15:57 par citoyenlambda

Cher Maître,

Je suis tout à fait d’accord avec vous cette mesure.
A un moment où nous espérons sortir de la pire crise depuis 80 ans grâce à un plan de relance avec Ministre et tout et tout, suivi moins d’un an après par un plan de rigueur, dont Mr Trichet, qui n’est pas le pire des anarchistes, pronostique qu’il nous fera perdre de 0,1 à 0,3 point de croissance, et dont les experts ont dit qu’il repousserait d’un an la réduction du chômage…

Dans un moment pareil l’opportunité de la mesure pose question en toute logique.

Mais, positivons, avec la personne tenant lieu de Président de la République (bien que je reconnaisse la légitimité de son élection, je n’arrive pas à appeler “président” quelqu’un qui de par son interprétation de la fonction ne “préside” pas et ne fait rien pour être le président de tous les français), ça pourrait être bien pire.

Rappelons nous qu’il se vante qu’avec lui (“enfin”…) la France va être réformée, et que de la réforme il y va y en avoir, vous allez voir ce que vous allez voir…

Donc logiquement après avoir du renoncer à quelques réformes et s’être rabattu sur la réforme des retraites, il faut un peu “peupler” le bouquet de réformes, avec des mesures pour le rendre moins vide.

Personnellement je préfère que ce genre de mesure passe, car je n’ai pas besoin d’utiliser un drapeau pour faire ma vaisselle devant la télé, plutôt que celle de la suppression du juge d’instruction, à mon sens le risque est bien moindre et puis c’est facile à abroger dès qu’un gouvernement ayant du “plomb dans la cervelle” sera au pouvoir.

C’est donc pour moi un moindre mal, car de toute façon, N. Sarkozy aurait produit moult mesures, et comme il ne réfléchit pas au fond de ses mesures (un jour j’aimerai bien qu’on me dise d’où viendrait la prétendue justification du chiffre 2 dans la phrase : “non remplacement d’1 fonctionnaire sur 2 partant en retraite”), et n’a pas de vision (à part copier le modèle étasunien tellement plus à la mode…), ce qui est dommage pour un président de la république de la 5e car c’est l’essence de la fonction, de toute façon donc dans les mesures qu’il initierait il y aurait forcément de l’inutile, du grotesque, du simplisme, etc. etc.
Bref ça aurait pu être pire (souvenons du projet pour les enfants de CM2 qui devait se souvenir chacun d’un enfant mort dans la Shoah…).

Ainsi je me réjouis que N. Sarkozy ait décidé de se représenter en 2012.

En effet un “affectif” comme lui aurait voulu laisser une reforme ou plusieurs réformes qui fassent “trâce” dans les mémoires et dans l’Histoire, et là n’ayant plus rien à perdre il se serait laché, on imagine un baroud d’honneur.

Déjà un cérébral comme Giscard battu nous fait le coup du “au revoir” en laissant la chaise vide avec le petit bouquet de fleur ridicule pour nous faire bien comprendre qu’on l’aura voulu et qu’après lui ça sera : le vide, plus rien, le délitement…, alors vous imaginez un Sarkozy, affectif qui veut se faire aimer par les mesures qu’il fait passer, vous imaginez le carnage !

Donc heureusement il va se présenter en 2012, ma seule crainte, c’est que les français soient aussi c*** sur ce coup là que les étasuniens en 2004 c’est à dire : revoter pour un mauvais même si un bon est en face…

224. Le samedi 24 juillet 2010 à 16:28 par kh

@ Teejee (mékeskidi de base) 197
@ eurêka 191

Ils sont soit très drôles soit très pertinents soit les deux, vos posts. :)

Cela dit, pour moi, encore une fois, il n’y a aucun problème d’outrage à la fonction présidentielle, puisque je distingue :

1. L’incarnation (c’est-à-dire “en chair et en os”), événementielle, historiquement datée, de la fonction présidentielle (ces temps-ci, M. Sarkozy, simple personne physique, simple citoyen lambda, mandaté par le peuple français, et ce pour une période donnée).

De :

2. La fonction présidentielle en elle-même, de la symbolique et de la force représentative inhérente à la fonction présidentielle en elle-même, fonction présidentielle qui est la structure sous-jacente, la seule qui ait une importance réelle.

Effectivement, le premier qui donne l’exemple en bafouant la fonction présidentielle est “l’incarnation événementielle ponctuelle Sarkozy”.

“Ça commence à bien faire” :

Ah oui !, j’avais oublié : c’est Worse, enfin, je veux dire, Woerth, c’est ça ?

“Ce qu’en psychanalyse on appelle une projection : accuser les autres de ce qu’on n’ose pas se reprocher soi-même.”

Vous ne versez pas dans la psychanalyse de supermarché. Cela fait partie aujourd’hui des connaissances avérées. Tout le monde sait aujourd’hui je crois ce que c’est qu’élaborer une projection au sens psychique du terme puisque l’inconscient régit nos actes que nous le voulions ou non et que nous passons notre temps à nous projeter dans ce que nous faisons et disons. En disant simplement “Bonjour” à quelqu’un, je réalise (eh oui) une projection psy puisque c’est en fait en premier lieu à moi-même que je me souhaite une bonne journée… Cela peut faire sourire, railler, ironiser, peu importe et même d’ailleurs au contraire, ces mécanismes de défense apportent la preuve que la psychanalyse gêne, puisqu’elle tape là où ça fait mal.

S’agissant du petit casting d’affolés de “Alerte à l’Élysée” qui font joujou avec la gouvernance d’un État et avec sa présence sur la scène internationale c’est tout à fait ça.

Et ils sont bien lourdauds avec leur story telling, à savoir superposer les événements, faire du zapping permanent, faire passer ça dans les médias pour nous brouiller la vue, à force, ça ne marche plus, ce truc-là.

Bien lourdauds également, dès qu’ils sont mis en difficulté, à vite, vite, allez, allez, chercher du côté des thématiques de l’extrême-droite pour faire diversion. C’est vraiment simplet, et c’est vraiment une démonstration de faiblesse et de manque d’imagination. En plus je ne pense pas que cela leur rapporte in fine beaucoup de voix.

On les voit bien à présent se démener dans tous les sens. Alerte à L’Élysée. C’est marrant. De toute façon, et même si la réforme des retraites passe, à l’intox, aux forceps, et contre l’avis de l’ensemble de ceux qui ont voté aux dernières élections, ce gouvernement-ci est passé en-dessous de la ligne de flottaison. Il va falloir qu’ils se réforment singulièrement eux-mêmes, il va falloir une escouade, une armada de Claude Guéant, il va surtout falloir des électeurs vraiment amorphes, pour qu’ils passent le prochain cap présidentiel électoral. On verra…

“Il faudrait une loi interdisant l’emploi de mots et expressions obscènes comme culture, princesse de Clèves, littérature, philo, latin, grec, sciences humaines, entre autres…”

Pleinement d’accord également, on risque graduellement, pernicieusement, sournoisement, de revenir — par le biais de l’ignorance fière d’elle-même, du lénifiant, du consensuel, de l’eau tiède — à quelque chose qui ressemblerait, toutes proportions gardées, un tout petit peu à une antienne dans de nombreux pays partagée : “Dès que j’entends le mot culture je sors mon revolver”…

C’est vrai, ça, c’est dangereux et obscène, la culture, “bouh…”, tout comme la liberté, “c’est quoi, ce truc totalement ingérable, là !!!???”

225. Le samedi 24 juillet 2010 à 16:37 par pResident du Pouvoir d'Achat

@Bert en 180
Le Sarkozysme a eu un début et (heureusement) il aura une fin

L’avenir étant imprévisible, à moins que vous n’expliquiez que la religion de la Talonnette Trépignante est le pire du pire de tout ce que l’humanité peut créer, la fin peut être encore plus malheureuse (ex : mettre une prime à l’éxécution extra judiciaire de gitans surnumèraire; donner 100 ME$ à chaque fraudeur fiscal pour la souffrance infligée par un éventuel lynchage_médiatique ,….) ;
noter que le choix de 2007 , entre Sainte Victime et une créature susceptible de faire rire notre Planète (une fois Bush passé et Burlesconi oublié, sur les conseils de ses relations publiques) n’était pas évident. Et les critiques les plus acerbes que j’aie entendu (il n’y a pas plus féroce qu’une femme trahie) viennent de déçus de N.S.

226. Le samedi 24 juillet 2010 à 16:41 par Gh

Aberrant… Même aux USA, où le drapeau national a une valeur symbolique beaucoup plus importante qu’en France, il n’existe pas - à ma connaissance - de pareille loi.

227. Le samedi 24 juillet 2010 à 16:48 par Nom Prénom

Je ne dirais qu’une seule chose moi qui suis en échec scolaire dans le droit, donc forcement ça va de travers.
Je ne dirait qu’un chose, sur la forme, car sur le fond on à tous (même moi) compris que c’est un texte fourbe qui veut tout dire et même l’inverse bien au contraire.
Donc messieurs et mesdames, s’il vous plait: déclinez vous identités quand vous vous exprimer sur un blog !!!!

Merci et bonne fin de semaine à vous tous.

228. Le samedi 24 juillet 2010 à 17:25 par Tooper

Un peu hors sujet, mais dans le registre loi polémiques et contournements, que pensez vous de la légalité de l’initiative suivante :
“Niqab : un fonds d’un million pour payer les amendes”
Merci d’avance !

229. Le samedi 24 juillet 2010 à 17:42 par kh

Au moins, avec tous ces zébulons, on aura bien rigolé ! Allez, somme toute, il faut les encourager, ces collégiens laborieux qui essaient de passer en politique leur certiticat d’aptitude et leur brevet. (Bon, c’est vrai, ils l’auront jamais, ça semble quelque peu mal barré.)

230. Le samedi 24 juillet 2010 à 18:15 par marsan

“Ce qu’on appelle liberté, dans le langage politique, c’est le droit de faire des lois, c’est-à-dire d’enchaîner la liberté”

Auguste Vermorel, journaliste, victime de la Commune de Paris mort de ses blessures en 1871 pour l’avoir défendu

231. Le samedi 24 juillet 2010 à 18:19 par marsan

” le mot “puritanisme”, pris dans son sens péjoratif, qualifie une morale rigide, la condamnation des plaisirs innocents, l’étroitesse intellectuelle et religieuse”

je rajouterais c’est aussi l’art de sodomiser les hyménoptères

232. Le samedi 24 juillet 2010 à 18:40 par jbsorba

@223

Non il ne copie pas le modele américain ou alors: il a lu le mode d’emploi a l’envers ou peut être pas la bonne version qui est ici:

http://www.senate.gov/civics/consti…

Je dirais plutôt qu’il le pirate dans le sens détournement.

Pour que on est des élus avec “du plomb dans la cervelle” il faut des électeurs “avec du plomb dans la cervelle” bref cercle vicieux.

@maitre des lieux

depuis quelque jours j’épluche nos amis US est je comprend mieux vos positions sur cette question.

233. Le samedi 24 juillet 2010 à 19:26 par Roland

J’aime bien venir de temps en temps sur ce blog… pour une intéressante lecture d’un passionné passionnant.

Sur ce billet Je suis resté toutefois un peu surpris, un tantinet indécis même … tant de réaction sur un tel thème interpelle, voire inquiète.
La liberté s’arrêterait-elle exactement là où commence celle des autres ? Une telle frontière au dessin parfait existerait donc. j’ai bien peur que nous ne soyons obligé de considérer qu’en réalité ces frontières (pas l’aire…) sont relativement diffuses et n’épousent pas le contour millimétré de ce que nous serions en droit d’attendre d’un tel sujet. Et j’ai bien peur aussi que le droit n’ait pas les pouvoirs dont on tente de le parer : ceux qui ramèneraient définitivement un concept comme celui de la liberté à un point d’observation qu’il serait alors facile de défendre. Une sorte de : « dans ce domaine il n’y a que des contrastes clairs à défendre, pas de nuances »

J’ai alors voulu tenter à mon tour – et très humblement – ce que vous réussissez superbement : la mise en exergue du sens de chaque article en cause. Ma lecture  :

L’art 4 …indique que la liberté n’a de bornes que celles précisées par la loi.
C’est donc un droit et aussi un devoir des législateurs (de tous bords…) de déterminer ces bornes.

L’art 5 …précise, heureusement, que cette détermination de bornes ne peut interdire….que les actions qui sont nuisibles à la société.
Il reste alors à déterminer ce qui est « nuisible » à la société, il y a alors forcément possibilités d’interprétations. Est-ce une nuisance matérielle, immatérielle, morale…et la morale de qui ? (je dissipe la fumée qui s’échappe des oreilles…et j’y reviendrai plus tard)

L’art 6 …précise que chacun est libre de s’exprimer sauf à abuser de cette même liberté et dépasser ainsi les bornes dont il est question ci-dessus (là j’ai déjà mal de tête…vous faites décidemment un métier cérébralement épuisant)

Mais-alors-donc-cependant-par ailleurs !!?… un gouvernement a le droit et sinon le devoir de déterminer les bornes qui délimitent notre liberté individuelle dès lors que ces bornes ne dépassent pas les bornes ! …pardon je m’emporte.

Et qui dira que les bornes de ces bornes sont dépassées ?!!… moi ? , vous, dans un billet rageur et succulent et parce que c’est notre liberté ?! … vous le dites plus sérieusement : seul le conseil constitutionnel peut prétendre juger d’un tel dépassement.

Revenons à la « nuisance » de l’art 5. Je ne suis pas choqué par un drapeau dont on se sert comme d’un rouleau de papier hygiénique mais je suis gêné par un souvenir. Celui d’un vieux monsieur qui me disait un jour : « j’avais peur, je tremblais, je maudissais et crachais sur ce drapeau pour lequel on nous demandait de courir sous les balles… » Et d’ajouter « quelle connerie ce symbole… je le haïssais mais j’en avais besoin pour reconnaitre les miens et surmonter ensemble nos peurs. Il m’a fait aussi souvent pleurer de bonheur».

Ce vieil homme avait- il le droit d’aimer ce tissu flottant et comme beaucoup d’autres et de m’en imposer un symbole aussi fort ?
Sont-ils nombreux à ne pas penser comme moi et à être choqué du traitement de « leur drapeau », de leur « symbole » ?
Est-ce de nature à empiéter sur leurs libertés que de le fouler aux pieds ? , puis-je m’en foutre et agir comme bon me semble avec leur symbole ?

Là, petit malaise, à moins de balayer d’un revers de main tous les autres sens et la symbolique de tous groupes ethniques dans tous développements sociétaux ou de prétendre qu’il n’en est nul besoin.

Décidemment cela ne semble pas si simple…

S’agissant de ce vieil homme que je connais bien, à la vue du ‘drapeau torche fesse’, il aurait dit « pauvre gars, je n’aimerais pas l’avoir à mes cotés, il respecte rien sous prétexte de liberté ou d’art. Sait il seulement ce qu’est la liberté ?» Et il aurait fait une moue dont je parie que vous auriez rit.

Mais nous….. Nous serions assurément restés dans la difficulté insurmontable de lui expliquer ce qu’est cet art et cette liberté là. Et il est vraisemblable qu’il vous aurait expliqué combien vos propos sur ce billet sont ceux d’un jeune ignorant qui fait dans une facilité confortable ce que d’autres ont forgés concrètement …et qu’à renier des valeurs passées on en nourrit aucune vertue (je le sais : je me le suis déjà pris…)

J’en suis arrivé plutôt à me demander – dès lors que les fondements de la liberté ne sont pas remis en cause- si on ne devrait pas s’attacher à éviter que la liberté des uns ne foule aux pieds les efforts d’autres sur des symboliques reconnues.

Bref, j’ai changé d’avis sur l’utilité du symbole, j’ai changé d’avis sur une défense « Mordicus » des libertés et je tente de rester vigilant (d’où ma lecture de votre blog !)

Last but not least….Même si un décret a force de loi ( ?) il n’est pas constitué d’un travail parlementaire et d’un vote par les représentants du peuple : n’est ce pas plutôt cela qui est choquant sur un tel sujet ? …encore que la constitution n’interdit pas aux lois d’être des décrets …et leur confère même un caractère forcément plus profond lorsqu’elle ne les déclare pas anticonstitutionnel (j’ai cru comprendre que le conseil avait participé à l’élaboration du présent décret ?)

Je n’ai pas profité de ma liberté pour outrager le drapeau avant minuit comme vous le suggériez :
Ne prenez pas cela pour une offense, n’en prenez pas ombrage, mais j’ai été déçu du caractère peu serein et constructif de ce passage.

Continuez à nous permettre de lire vos billets truculents,
Je les apprécie trop pour m’arrêter à celui-ci.

234. Le samedi 24 juillet 2010 à 20:14 par Jacques Heurtault

Monsieur Gascogne me fait le grand honneur de me lire …
Il est vrai que je l’ai sérieusement “mouché” avec ma réplique sur ses élucubrations relatives “aux heures supplémentaires” et “aux astreintes” …
Je me réjouis de constater que j’ai un ami en la personne de Licence Quatre, non que je sache si nous sommes d’accord sur tout (ce qui m’étonnerais d’un point de vue purement statistique) mais je me sens moins seul! Merci Licence Quatre!

235. Le samedi 24 juillet 2010 à 20:32 par jugeotte

J’avoue avoir un peu de mal avec cette tarte à la crème que tout le monde reprend mais qui n’est formellement exprimée nulle part : “ma liberté s’arrête où commence celle des autres”. Alors , je veux bien être… l’autre, et même les autres, tous les autres….
Je préfère dire que ma/la liberté s’arrête lorsqu’elle nuit à autrui, qui en devient alors l’instrument, et que je prends pour objet de mes caprices, qui sont le contraire d’une liberté adulte et responsable. Ainsi formulée la question de la liberté est accessible à une lecture non seulement morale, mais aussi juridique, ce qui ne se recouvre pas nécessairement, cela va de soi.
Quant à penser que toute opinion est respectable comme telle parce que nécessairement signe de liberté, là encore, il me semble que c’est assez mal formulé. Le lien causal entre “opinion” et “liberté” ne va pas de soi. Il peut être illusoire…A développer…

Pour autant, je ne me range pas du tout du côté des offusqués en cette affaire. J’aime bien le billet et le ton. La mise en garde. Oui, vraiment. Totalement d’accord. Car en cette affaire, il ne s’agit ni d’une atteinte à la liberté d’autrui par un usage de sa dignité et de sa personne, ce qui en ferait une chose, ni une atteinte à la Sûreté de l’État… mais d’un cliché plutôt…. culotté à défaut d’être esthétiquement intéressant.

Et choisir la dérision, de pair avec la réflexion. Et là Eolas est un…maître.

236. Le samedi 24 juillet 2010 à 20:42 par bartabas

Pour info, une sommaire étude comparative sur le sujet de l’outrage au drapeau, réalisée par la Chancellerie en 2003:

http://www.justice.gouv.fr/europe-e…

237. Le samedi 24 juillet 2010 à 20:45 par alex K

je ne suis pas particulièrement patriote, mais cela ne me parait pas indécent qu il ne soit pas autorisé de se torcher le cul en public - ou de diffuser au public une telle image - avec le drapeau de notre pays. Ne serait-ce que par égard pour ceux qui ont risqué ou perdu leur vie pour que l’on puisse conserver ce drapeau…

238. Le samedi 24 juillet 2010 à 21:04 par marsan

@ JACQUES HEURTAUT en 202 a écrit “Il devient vraiment urgent de remettre de l’ordre dans ce pays! … Il est clair que les valeurs essentielles de la République sont menacées … Il faut donc que ce soit d’authentiques républicains, de droite ou de gauche, peu importe, qui s’en chargent!”

je sous sens plein d’enthousiasme pour la République et j’en suis ravi puisque comme vous je suis un républicain, un vieux républicain qui sert son pays depuis trente sept ans avec loyauté. J’aime mon pays comme j’aime les miens. Mais ce qui nous différencie c’est que je n’aime la République que pour ses valeurs pas pour les représentations sacralisées que les hommes ont voulu faire d’elle : que m’importe ces trois couleurs et cette chanson guerrière -
Fils d’un homme qui a donné sa vie pour la France je ne me sens pas offensé qu’un olibrius ait eu l’idée de faire la photographie dont nous parlons. Peu importe.
Et puis je ne sais pas ce que sont les authentiques républicains : sont ce ceux qui s’étouffent à la vue de cette photo qui prennent le métro tous les jours s’en même voir la misère autour d’eux ? Moi ce qui m’offusque ce sont ces subventions qui n’arrivent pas dans les quartiers et dans les campagnes pour faire du lien social : les semeurs de désordres sont responsables de ça ! et après ils envoient les CRS pour régler les problèmes immédiats.
Ce qui m’offusque c’est l’irrespect permanent du pouvoir exécutif envers l’autorité judiciaire, les lois et décrets d’opportunité sans queue ni tête où le pouvoir législatif demande aux juges d’entôler à tour de bras dans une loi et dans l’autre de vider les prisons - (sur ce thème je peux en faire trois volumes) ….

Vous voyez point besoin de grandes envolées pour défendre la République : la querelle qui agite ce blog est ridicule comme l’est ce décret, comme l’est le pouvoir exécutif qui depuis qu’il a perdu les élections régionales fait feu de tout bois pour faire croire qu’il fait quelque chose.

Enfin vous avez trouvé un ami. Et bien tant mieux - moi j’en ai un autre Il s’appelle Gascogne : c’est un “authentique ” républicain et un grand serviteur de la République.

239. Le samedi 24 juillet 2010 à 21:08 par angela

@ 114
Mal choisi le drapeau

Les outrages au drapeau espagnol sont punis d´amende, d´après le CP espagnol de 1995

240. Le samedi 24 juillet 2010 à 21:19 par cali rezo

Ce que véhicule le drapeau aujourd’hui ne ressemble hélas pas du tout à ce qu’il a pu véhiculer en d’autres temps… Faire l’amalgame entre ce qu’il a représenté et ce qu’il montre maintenant donne à mon -très humble- avis la limite d’un symbole.
Que je ne ne respecte plus. Maintenant. Cette année. En 2010.
J’aurais aimé respecter ce symbole, ne serait-ce que pour me rappeler de mon grand-père résistant.
Mais ce qu’il m’inspire depuis les dernières élections…. hem.
je m’arrête ici.
Et donne raison à Eolas en image :
http://www.calirezo.com/dotclear/in…

241. Le samedi 24 juillet 2010 à 22:02 par kwak

le fait, lorsqu’il est commis dans des conditions de nature à troubler l’ordre public et dans l’intention d’outrager le drapeau tricolore :

deux mots n’ont pas reçu l’attention qu’ils méritent : “et” et “intention”.

Bref, pour que le délit soit caractérisé, il faut qu’il y ait trouble à l’ordre public et l’intention d’outrager.

En d’autres termes, sans intention, pas de délit.

Je compatis avec le juge qui devra prouver l’intention.

242. Le samedi 24 juillet 2010 à 22:11 par www

240 commentaires !!! + 1 avec le mien…

Mais ils sont devenus enragés, les commentateurs, on les tient plus, et je suis dans le lot, et moi itou, à croire que dans le monde réel, il n’en existe plus tant que ça, des ESPACES DE LIBERTÉ !!! Certains, la longueur des billets, la phrase assassine, le mot bien trouvé, et toc !, prends toi ça dans la g… !!, bref, c’est le retour du refoulé généralisé…

(Avec un seul petit bémol : une propension, parfois, à la scatophilie et à la sodomiphilie. Travers un tant soit peu masculins ???… Mon conseil, tant pis si je me fais allumer pour censure, chépaquoi… : réalisez vos fantasmes à donf’ après vous en parlerez moins…, ou bien au contraire, devenus addicts, vous irez sur des blogs spécialement consacrés à ces sujets non toutefois indignes d’intérêt.

Car ici, tout de même, cela reste un blog dédié au Droit, pas à…)

243. Le samedi 24 juillet 2010 à 22:15 par Kirawea

Et moi qui pensais naïvement qu’un symbole suffisamment fort ne craignait aucun outrage. Est-ce qu’on ne l’affaiblirait pas encore un peu en prétendant le défendre et en rabotant l’un des piliers sur lesquels il repose ?

244. Le samedi 24 juillet 2010 à 23:11 par Wolfram

Parfois, il y en a qui outrent pour empêcher un outrage.
Vu que le mot outrage, à l’origine, décrit le fait d’outrer, on peut supposer qu’outrager veut dire outrer, mais avec de la rage.
Sinon, je crée un mot de façon similaire - et m’en vais, garager ma voiture.

245. Le samedi 24 juillet 2010 à 23:14 par Gascogne

@ Licencequatre # 219 : désolé, je mets un peu de temps à vous répondre. S’agissant de la qualification à donner au recours prévu par l’article 40-3, je suis d’accord avec vous, il est un peu bâtard. Ni hiérarchique au sens administratif du terme, puisque vous ne pourrez pas saisir une juridiction administrative en cas de silence de l’administration judiciaire, ni judiciaire au sens habituel du terme, puisque vous ne vous adresserez pas à un juge. Le législateur n’a pas voulu aller jusque là…

@ Jacques Heurtault # 234 : Mon cher JH (permettez que je vous appelle JH), je ne doute pas que vous sentez bien au fond de vous même combien vous pouvez être ridicule quand vous assénez que vous m’avez “mouché” avec vos “répliques”. Si vous en êtes heureux, grand bien vous fasse, je suis très content d’avoir fait plaisir à quelqu’un aujourd’hui. Simplement, concernant votre nouvel ami Licencequatre (essayez au moins de bien écrire son pseudo, même si je sais que vous ne supportez pas les gens qui ne mettent pas leur vrai nom sur les blogs), vous aurez remarqué que nous avons tous les deux réussi à discuter, quand bien même ne serions nous pas d’accord, ce qui semble hors de votre portée. Mais je suis sûr qu’avec votre expérience politique, un jour, vous comprendrez que la démocratie ne consiste pas à imposer son point de vue aux autres.

@ marsan : t’es con, t’as bien failli me faire chialer…

246. Le dimanche 25 juillet 2010 à 00:40 par Phil

Aux défenseurs acharnés de notre saint et beau drapeau, je rappellerai simplement que l’institution du carnaval a été fondée pour offrir au bas peuple un exutoire au travers d’une manifestation durant laquelle il est autorisé et encouragé de singer, caricaturer et parodier les puissants en toute impunité. Car déjà dans ces temps obscurantistes de privilèges, on savait qu’il valait mieux se prendre une bonne vacherie sans grande conséquence de temps à autres que de devoir faire fasse à une révolte de paysans frustrés et oppressés.

Pour en revenir à cette simple photo, de mon point de vue, elle ne serait offensante que si elle était accompagnée d’une légende clairement haineuse. Si comme je le pense elle était présentée à l’état brut, elle était donc libre d’interprétation. Or après quelques instants de réflexion, il n’est pas difficile de trouver une autre interprétation comme, par exemple, une expression plus générale de rejet des symboles quels qu’ils soient, que l’auteur a illustrée en mettant en scène un symbole connu et facilement trouvable en France : un drapeau français. C’est peut-être maladroit, outrancier, stupide, navrant ou génial. Ce n’est certainement pas la fin du monde et ça ne mérite pas une croisade. Je trouve bien plus outrageant pour la nation que ceux qui ont été élus pour gérer et redresser un pays en crise gaspillent tant d’énergie dans ces futilités plutôt que de traiter sérieusement les dossiers qui trainent depuis des lustres sur leur bureau.

Le drapeau est un symbole mais ce n’est que cela. Je suis certain que les réactions auraient été bien moins virulentes s’il avait utilisé un drapeau américain, russe, afghan, chinois ou nord-coréen.

247. Le dimanche 25 juillet 2010 à 01:37 par Licencequatre

@ Jacques Heurtault
Désolé pour cette méprise mais ne voyez pas en moi un soutien, ni même un ami, je tenais simplement à rebondir sur le point précis de l’existence ou non de recours contre une décision de classement sans suite, point qui me paraissait intéressant à éclaircir (ne serait-ce que pour ma culture générale). Je remercie au passage Gascogne qui a pris un peu de son temps de congés payés pour m’aider dans cette quête du savoir.

248. Le dimanche 25 juillet 2010 à 02:27 par raphael

Mais quelle blague !!!

249. Le dimanche 25 juillet 2010 à 02:54 par Spipou

“Le mot France, étymologiquement, veut dire “le pays des hommes libres”.” Je croyais qu’étymologiquement, c’était le pays des Francs (Clovis, le Vase de Soissons, etc.), mais passons.

J’en suis toujours à m’interroger sur le bien-fondé de ce décret, j’ai du mal à me représenter quelles conséquences, néfastes ou bénéfiques, il pourrait avoir dans l’avenir. Je parle bien de représentation au sens concret du terme ; j’ai essayé de bien lire les arguments des uns et des autres, mais j’ai toujours du mal à me représenter l’avenir suite à tel ou tel évènement, décision, etc., et je pense que je ne suis pas le seul, la plupart des écrivains de science-fiction, même les plus géniaux, ont décrit des mondes qui ne se sont pas réalisés, à part quelques détails visionnaires par-ci, par-là.

Mais je suis un peu surpris par l’unanimité des commentaires, et le nombre d’arguments hors de propos, y compris dans l’article. Je ne m’embarquerai pas sur le plan juridique où je n’y connais que couic, mais sur le plan politique, ou moral comme on voudra appeler ça, le terme exact me manque (comme d’habitude) au moment où je veux l’écrire.

Tout d’abord la première phrase de l’article “Le Gouvernement, qui n’a visiblement rien de mieux à faire de ses journées”. Il semblerait qu’à chaque fois qu’un gouvernement fait quelque chose qui ne nous plait pas, on lui reproche d’avoir mieux à faire. Mais il ne me semble pas que le Gouvernement ait suspendu toutes ses activités pour sortir ce décret ! Les Gouvernements de tous les pays, il me semble, sont tous pourvus d’un nombreux personnel capable de faire plusieurs choses en même temps. Faudra-t-il reprocher au Gouvernement d’avoir autre chose à faire à chaque fois qu’il sort un décret sur la tarification des chemins de fer ou sur, je ne sais pas, la nomination des officiers promus au grade de capitaine ? Je n’ai pas regardé sur Légifrance le nombre de décrets publiés par an, mais il me semble qu’il y en a un certain nombre, et qu’ils ne sont pas tous d’une importance fondamentale.

Ensuite, je retrouve citée l’affaire Woerth un nombre incalculable de fois dans les commentaires, assortie de diverses réflexions sur l’immunité des puissants, etc. Comme si ce genre d’affaire était une nouveauté inventée par Sarkozy ! Les abus de pouvoir, protections plus ou moins occultes et autres ont existé de tout temps, il me semble. Et l’affaire en question ne fait-elle pas les gros titres des journaux ? Je doute fort qu’elle en reste là, malgré tous les efforts du Président de la République, et je doute encore plus que le présent décret arrive à l’étouffer ! De Gaulle et Mitterrand en avaient étouffées bien d’autres… Rappelons-nous les habitants de ce malheureux atoll irradié par un essai atomique, parce qu’on ne fait pas attendre au Général que les vents aient tourné dans le bon sens pour réaliser l’expérience. Combien de personnes, même en 2010, ont entendu parler de cette histoire ? Combien a coûté au contribuable, et combien en coûtera-t-elle encore, la ligne à grande vitesse Lyon-Marseille, parce que notre bien-aimé Sphynx a déplacé son tracé de 150 km vers l’ouest pour complaire à un ami viticulteur dans la Drôme, qui ne voulait pas que la ligne traverse ses terres ? Et encore une fois, combien de gens connaissent l’histoire, deux Présidents de la République plus tard ?

Sur le fond de l’histoire, la Nation est un concept reconnu par la constitution (contrairement aux religions, ceci pour le déli de blasphème), et le drapeau et l’hymne national en sont des symboles inscrits dans la constitution. Doit-on et comment doit-on les protéger contre l’outrage je n’en sais rien, mais je pense que la question peut légitimement se poser (un commentateur rappelle à juste titre que l’outrage au drapeau espagnol est puni par la loi en Espagne), et que c’est dans le rôle du gouvernement d’y apporter des réponses. La réponse donnée par ce décret est-elle bonne ou mauvaise j’ai du mal à le dire, mais je ne trouve pas que le gouvernement ait ici outrepassé sa fonction ni perdu son temps. Quand à protester parce que ce décret a été promulgué suite à un fait d’actualité, cela n’a aucun sens ! Quelle loi, quelle réglementation, quel décret n’ont pas été inspirés par l’actualité, ou au moins pour répondre à des faits de société ou à l’évolution de cette société ?

A mon avis, la seule vraie question qui mérite d’être posée, c’est celle de la liberté d’expression, qui comme on le sait, est toujours encadrée par des limites, même dans ce merveilleux pays où existe le premier amendement (je suis d’ailleurs surpris de voir que ce sont souvent les mêmes qui se souviennent fort à propos du premier amendement qui se retrouveront les premiers à taper à bras raccourcis sur le même pays à la première occasion).

Mais là, il faudrait appeler à la rescousse Nietzche, Platon, Kant, Voltaire, Schopenhauer et Benjamin Franklin pour nous aider, et même ces éminents esprits n’ont pas trouvé la réponse idéale, sans quoi cela se saurait. Si au moins l’article et les commentaires nous avaient aidé à trouver quelques idées dans ce domaine, cela n’aurait déjà pas été mal. En ce qui me concerne, dans ce genre de sujets, je me pose énormément de questions mais j’ai du mal à trouver des réponses. Restons modestes.

Ceci dit, Nicolas Sarkozy n’est pas Nietzche, je vous l’accorde. Mais moi non plus.

250. Le dimanche 25 juillet 2010 à 10:20 par jugeotte

Deux choses, Spipou…

Quitte à invoquer les grands aînés, soyons précis!
Platon n’a jamais été un défenseur de la “liberté d’opinion”, il a même étrillé toute sa vie les sophistes, dispensateurs d’une doxa d’autant plus ravageuse qu’elle fait la part belle aux arguments de séduction et aux techniques oratoires. D’où une critique en règle de la parole publique, qui n’est qu’une loi du plus fort, du plus habile, du plus malin, -et même du plus riche, celui qui peut payer les dits sophistes- revêtue du bon usage des mots!

La France est, en effet, étymologiquement, le pays des hommes libres. C’est la signification de “franc” que l’on retrouve, par exemple dans le nom des villes ou des régions qui ont acquis leur liberté -Franche-Comté, Villefranche- et, dans l’adjectif “affranchi”, le contraire de serve, esclave, asservi…

(en effet, n’est pas NietzSche qui veut…)

251. Le dimanche 25 juillet 2010 à 10:32 par Major Harald

@ citoyen lambda en 223 :

Être le président de tous les français, c’est une belle illusion. A part de Gaulle, parce qu’il était plus proche d’un roi que d’un président, je ne vois pas. Souvenez vous donc de Mitterrand qui parlait au nom du peuple de gauche. Je ne suis pas sarkozyste pas plus que je ne suis républicain, mais je tenais à vous rappeler l’histoire de la paille et la poutre…

252. Le dimanche 25 juillet 2010 à 10:55 par Commissaire-priseur

Quelqu’un pourrait-il me dire si les 1500 euros d’amende donnés à l’artiste pour son oeuvre sont à rajouter à la valeur marchande de cette oeuvre ?

253. Le dimanche 25 juillet 2010 à 11:17 par Emmanuel Deloget

Je n’arrive pas à comprendre le mode de raisonnement d’une personne qui pense qu’il faut punir sévèrement les gens qui portent atteinte au drapeau, à l’hymne national ou à quelque autre symbole “républicain” que ce soit. En quoi est-ce plus dommageable de bruler un drapeau que de critiquer vertement une institution républicaine telle que le Sénat ou l’Assemblée Nationale  ? Si on interdit l’un, pourquoi ne pas interdire l’autre ? Donc, au final, si je suis votre raisonnement, ne faut-il pas interdire toute critique visant à désacraliser la France et/ou la République ? Et puisque la république, c’est les gens qui la compose, ne faut-il pas interdire aussi toute critique des élus ?

Est-ce cela, pour vous, la chose du peuple ? Un ramassis de loi qui, au prétexte d’un possible trouble à l’ordre public (et principalement parce qu’on cherche à faire plaisir à une frange de la population nazionale pour qui troubler l’ordre public, c’est refuser d’être blanc à la naissance ou de lever bien haut la main droite lorsque le Leader Charismatique passe à la Télévision Française 1), prétendent interdire toute moquerie, toute critique de symboles qui il fut un temps représentaient des idéaux qui ont été petit à petit démantelés ?

Si c’est cette France que vous voulez, ne vous inquiétez pas, vous l’aurez sous peu. Mais si c’est cette France là que nous avons, alors moi, je m’en irai brûler des drapeaux, parce que j’aurai besoin de dire à tous que la France n’existe plus et que ces symboles n’ont plus de sens.

@241, kwak
Je compatis avec le juge qui devra prouver l’intention.

Je pense que les juges sont tout à fait apte à prouver l’intention ou le défaut d’icelle. Celui qui déchire le drapeau par maladresse, celui là n’a pas l’intention de porter atteinte au drapeau. Celui qui arrive dans une manifestation avec un drapeau, un briquet et un petit flacon d’essence, qui prends le temps d’arroser le drapeau avec l’essence et qui finalement tente d’y mettre le feu, on pourra dire de lui qu’il a manifester l’intention de porter atteinte au drapeau, même si par un curieux concours de circonstance il n’y parvient pas.

@248, Spipou
La France est bien le pays des Francs, tribu d’origine germanique dont le nom se traduit peu ou prou par “hommes libres”. Donc la France est à la fois le pays des Franc et le pays des hommes libres - puisque ces deux expressions signifient la même chose. Avant de railler un commentaire, il peut être utile de faire une vérification basique, du genre aller sur Google, taper “France étymologie” et cliquer sur “Recherche”. Je conçois que ce dernier mot puisse être complexe à écrire, mais fort heureusement, Google est à même de corriger nos fautes dans la plupart des cas.

Tout d’abord la première phrase de l’article “Le Gouvernement, qui n’a visiblement rien de mieux à faire de ses journées”. Il semblerait qu’à chaque fois qu’un gouvernement fait quelque chose qui ne nous plait pas, on lui reproche d’avoir mieux à faire. Mais il ne me semble pas que le Gouvernement ait suspendu toutes ses activités pour sortir ce décret !

Fort heureusement, non. Mais la journée d’un ministre ou d’un conseiller coute cher à l’état. Pour que ce décret nous parviennent, combien de personnes différentes ont du intervenir, pendant combien de temps ? Leur temps n’aurait-il pas mieux été employé à travailler sur un sujet plus important ? C’est, il me semble, le sens de la critique sus-citée.

254. Le dimanche 25 juillet 2010 à 11:28 par Reel

Mon outrage au drapeau:

http://fr.outducks.org/richard/

255. Le dimanche 25 juillet 2010 à 11:35 par Emmanuel Deloget

@152, Terrence

Les symboles ne sont donc rien… triste époque… jusqu’où ira le mépris de soi…

Étrangement, c’est parce qu’ils sont importants qu’il faut ne pas interdire de les outrager. France, terre de liberté, a-t-elle besoin d’un drapeau symbolisant la liberté si elle n’est plus une terre de liberté ?

Je ne sais pas jusqu’où ira le mépris de soi ; par contre, je sais jusqu’où va mon mépris pour tes idées. S’il voyageais à la vitesse de la lumière, tu aurais le temps de lire tous les commentaires de ce post qu’il n’aurait fait qu’une infime partie du trajet prévu.

Dans le même temps, je pense à ceci : à force de vouloir éviter de trop s’en servir, elle s’use, notre liberté.

256. Le dimanche 25 juillet 2010 à 11:36 par ys

J’ai quelque peu du mal à comprendre. De la même manière que notre Maître vénéré serait en droit de supprimer un commentaire insultant envers sa personne, l’Etat n’a-t-il pas le droit de sanctionner un citoyen qui l’outragerait ?

Lorsqu’on vit dans un système qui nous fournit des avantages, qui nous permet d’exister, il est normal de respecter le dit système. Sinon, il faut le quitter. Mais je ne me souviens pas avoir vu le photographe, le modèle, le responsable culturel de la Fnac, renoncer à la Sécu, à avoir un avocat commis d’office, à voir ramasser ses poubelles, etc., etc.

A mon grand regret, cela ne fait qu’illustrer le déclin, non pas de la France, mais de l’auto-estime naturelle qu’ont les autres humains envers leur nationalité. Je ne parle pas de chauvinisme aveugle et meurtrier, mais d’un patriotisme minimal, comme celui des autres équipes de la Coupe du Monde qui chantaient leur hymne national la main sur le coeur.

Mais, en vérité, pourquoi se plaindre ? Cette évolution est inéluctable, et sa conclusion l’est aussi. Autant devenir fataliste, puisque c’est tout ce qu’il reste. C’est en cela que cette loi est inutile. Mais contraire au principe de liberté ? Vous hallucinez, mon ami.

257. Le dimanche 25 juillet 2010 à 11:58 par AlterEgo

C’est tout le Marathon photo FNAC qui a disparu au passage. Il était organisé dans plusieurs dizaines de villes chaque année… je fais partie de ceux qui regrettent cette dispartion, et surtout les circonstances de cette disparition

258. Le dimanche 25 juillet 2010 à 12:13 par Solo

Contre cette loi évidemment, le simple ridicule de la mention “politiquement incorrect” adossée à ce cliché suffit amplement.

259. Le dimanche 25 juillet 2010 à 12:16 par Jacques Heurtault

@ Licence Quatre (tant pis pour Gas Cogne …)
Je comprends l’expression de votre point de vue … Au moins pouvons nous débattre … C’est déjà très bien!
@Marsan
Pouvez vous m’expliquer pourquoi vous écrivez sous un pseudonyme? Que craignez-vous?
@Gascogne
Vous êtes vous demandé ce que deviendrait notre démocratie si les préfets, les juges, les procureurs de la République, les gendarmes, les policiers, les militaires (tout spécialement les généraux et officiers supérieurs), les inspecteurs des impôts, etc … s’exprimaient comme n’importe lequel des citoyens? Croyez vous que cela serait sans conséquence sur l’existence même de notre démocratie?
Quand l’extrême gauche accède un tant soit peu à une partie des leviers de commande, avez-vous remarqué que cela se termine TOUJOURS par une sorte de chienlit plus ou moins gràve (2 exemples très différents : la Terreur et Mai 68) qui amène, par contre coup, l’accès au pouvoir de la frange la plus réactionnaire, quelquefois même la “bête immonde” de l’extrême droite fascisante? C’est ça que vous voulez : l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir? Moi, j’ai fait un choix : je ne veux pas de cette perspective! A aucun prix! Alors, je mène un combat destiné à l’éviter … Cela m’amène à combattre l’extrême gauche.
C’est plus clair comme ça?

260. Le dimanche 25 juillet 2010 à 12:21 par Cabon Mikaël

«Qui cherche dans la liberté autre chose qu’elle-même est fait pour servir”, écrivait Tocqueville.
Toutes les sociétés ont besoin de totems, de symboles qu’elles utilisent en fonction des circonstances. C’est aussi parce que notre pays manque de confiance en son avenir qu’il cherche à protéger ce qu’il croit être son identité, ce qu’il en reste du moins : Marianne, le drapeau, la devise, la Marseillaise… La dictature du court terme fait des siennes et les politiques réagissent au quart de tour dans les paroles, moins souvent dans les actes, pour des lois, qui, quand les décrets en sont publiés, se révèlent peu applicables. Alors, oui il est nécessaire de défendre nos libertés collectives dont on sent qu’elles sont menacées comme la dune face à la mer, lentement mais inexorablement. Cette lenteur pose d’ailleurs le problème de notre capacité de réaction collective face à cela. D’abord on enlève le L, puis le I, puis le E, puis le R, puis le T, enfin il ne reste que le Bé, comme l’écho du cri d’un mouton, parqué dans ses certitudes. Un peu comme ceux aussi qui se sont précipités à “blasphémer” le drapeau alors que jamais auparavant ils n’auraient pensé à le faire.

261. Le dimanche 25 juillet 2010 à 12:21 par Roland

Article assez pathétique sur la liberté d’expression quand ce même auteur trouvait normal dans un autre article la condamnation de Brice Hortefeux pour s’être moqué des “auvergnats”.

En tout état de cause cela fait au moins depuis la loi Gayssot en France que le délit de blasphème a été réintroduit en France et cela n’a pas l’air de poser problème à aucune des bonnes consciences de notre pays.

262. Le dimanche 25 juillet 2010 à 12:23 par Jacques Heurtault

Je lis avec intérêt la discussion sur l’origine du mot France (= pays des Francs, ce qui est rigoureusement exact) … Cocasse est la référence aux mot “Francs” (= hommes libres) … “On” semble oublier que les Francs ont CONQUIS la Gaule et ont réduit les Gaulois à l’état de quasi esclavage … Tous les “nobles” étaient des “Francs” après l’installation de ceux-ci au pouvoir!
Alors Francs = Hommes libres, je rigole un peu (et même beaucoup!).

Eolas:
Et moi, quand je pense que 500 ans séparent les Gaulois (civilisation qui a disparu à partir de 52 avant JC) et les Francs (qui se sont fédérés sous l’égide de Théodomir puis Clodion le Chevelu vers 420 ap. JC), je rigole un peu, et même beaucoup quand en fait d’invasion, c’est le retrait des troupes romaines qui a surtout permis leur installation. Vous avez de la chance, l’outrage à l’histoire n’est pas (encore) réprimé. 

263. Le dimanche 25 juillet 2010 à 12:40 par Cedric

@Ys : Lorsqu’on vit dans un système qui nous fournit des avantages, qui nous permet d’exister, il est normal de respecter le dit système.

Je suis d’accord, il faut le respecter. mais le respect ne s’impose pas par la force, il s’acquiert. A la manière des enfants, on ne leur inculque pas le respect des parents à coup de tarte dans la gueule dans ce cas là, on leur inculque la peur et l’obéissance aveugle.

264. Le dimanche 25 juillet 2010 à 13:27 par Major Harald

@ Jacques Heurtault : Je suppose que vous vouliez dire “gallo-romains” petit gallo-pin. Quant à parler de la réduction en esclavage de ces gallo-romains, pourquoi faire dans le grandiloquent alors qu’il serait plus juste de dire que les francs se sont contentés de prendre la place des élites romanisées. Pour réduire une population en esclavage il faut une supériorité numérique écrasante, ce qui était loin d’être vrai pour les francs. Il en fut de même pour la domination norroise en Normandie.

265. Le dimanche 25 juillet 2010 à 14:01 par ys

@Cedric : Vous admettez alors que ce n’est qu’un problème dans la forme, pas sur le fond. Je suis d’accord : cette loi en elle-même est inutile. Mais Maître Eolas a voulu la dénigrer parce que restreignant la liberté. C’est cela que je désirais réfuter. Qu’il tape sur l’incapacité du gouvernement à faire respecter ses valeurs, pas sur les valeurs elles-mêmes.

266. Le dimanche 25 juillet 2010 à 14:10 par Terrien

Le drapeau tricolore est l’emblème national depuis 1794 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Drapea…). Il représente la nation : une communauté de conscience, une histoire, un projet commun. D’un point de vue anthropologique, on peut y voir un totem, une pensée qui rassemble les hommes au lieu d’en faire des ennemis (La pensée sauvage Lévis-Strauss). Cependant, une conception moderne de la nation, proximale, la réduit à un objet de rattachement non plus d’attachement, (avec des conséquences sociales qu’il appartient à chacun d’apprécier). Mais, selon Braudel « Une nation ne peut être qu’au prix de se chercher elle-même sans fin, de se transformer dans le sens de son évolution logique, de s’opposer à autrui sans défaillance, de s’identifier au meilleur à l’essentiel de soi » (L’identité de la France). C’est-à-dire qu’elle change au cours de l’histoire, mais dépasse, forme, forge, l’individu sur un modèle, une identité commune, laisser l’individu s’opposer à la nation l’empêche d’être, l’anéanti.

Vouer un culte à un drapeau ou à une Nation est un mécanisme de pensée primitif (La pensée sauvage Lévis-Strauss). Mais entre le culte et l’insulte, n’existe-t-il pas une mesure ? Le respect, en ce qu’il « prend en considération » (Robert), semble être une mesure acceptable. Ce respect peut être imposé par une norme (normalement la loi), pour limiter la liberté d’expression des individus.
C’est pourquoi, le décret établissant la nouvelle infraction pose des conditions, et même exceptionnellement une intention pour une contravention. De plus, il n’est pas trop mal rédigé. Mais, l’applicabilité réduite et la manœuvre politique semble malheureusement vrai.

Cependant, l’argumentation de l’auteur du billet est emphatique et transpire le conformisme actuel sorti de l’égout de science po. Se baser sur la déclaration de 1789 pour fonder un discours pamphlétaire contre la volonté de protéger la nation est un pied de nez qui fait du lecteur approbateur une intelligence bien docile. En effet, pour une interprétation positive du texte l’idée est défendable, bien qu’il y ait un oubli des dernières parties des articles 10 et 11 qui concernent l’abus de droit, en particulier en public. Mais d’un point de vue téléologique, l’argumentation de l’auteur est aux antipodes de la conception que se faisaient les révolutionnaires de l’idée Nation et des fins de la DDHC (introduction, art. 3, art. 5). Un reproche juridique qui pourrait être formulé contre ce texte, c’est qu’il n’est pas législatif, mais cela ne semble pas gêner l’auteur.
De plus, sa conception de la liberté est aussi fausse qu’enfantine. Citations : « la liberté n’existe que par ces limites » Pacteau, « pouvoir de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » DDHC art. 4, « la liberté, ce n’est pas seulement soi, c’est bien davantage las autres » Aron…

267. Le dimanche 25 juillet 2010 à 14:40 par gilles

@ Clems, qui déclare fièrement:

à emilio (qui déclare qu’il a décidé d’arrêter d’acheter à la Fnac parce que cette société aurait engagé une procédure de licenciement contre le responsable de la diffusion de la photo)
moi aussi, c’est tout sur amazon, j’achète encore mon matériel informatique (cartouche d’encre, hein, pour le reste, je ne suis pas fou) à la fnac mais pour tout ce qui est oeuvre, c’est non.

Pour votre information, Amazon est une société américaine qui paye 0€ d’impôt en France (et ne paye que la TVA sur son chiffre d’affaires) grâce à un système de remontée des bénéfices dans une holding propriétaire des actifs incorporels domiciliée au Luxembourg. Je vous invite à lire Rue89 à ce sujet (http://eco.rue89.com/2010/04/07/com…)

En d’autres termes, Amazon fait de l’argent en France, profitant du fait que l’Etat finance l’accès à internet haut débit à la population, un système d’éducation nationale qui pousse les gens à acheter des livres et des biens culturels, un système postal qui permet de livrer partout en 48h à un coût minime, etc. En économie, on appelle cela un passager clandestin.

Ces gens que vous plébiscitez se comportent comme de véritables voleurs parasites. Alors, vos leçons de morales…

268. Le dimanche 25 juillet 2010 à 14:46 par Gascogne

@ Jacques Heurtault (259) : bon, au moins, vous procédez un peu moins par affirmation, c’est déjà ça. Donc, si je vous comprends bien, un certain nombre de personnes n’aurait pas autant de droits que les “simples citoyens”. Interdiction leur est faite d’exprimer leurs idées, pour le bien de la démocratie. Je me permets quand même de vous rappeler que le terme démocratie signifie pouvoir du peuple, et que je me considère comme faisant totalement partie du peuple (ou alors, qu’on arrête de me jeter à la figure la tarte à la crème du magistrat coupé des réalités sociales). A ce titre, je crois me souvenir que la démocratie moderne s’est définie en opposition aux précédents systèmes, notamment le dernier en date, à savoir le censitaire, qui estimait que tous les citoyens n’étaient pas égaux en droit. Alors je ne vois toujours pas à quel titre on m’accorderait moins de droits que le citoyen moyen. Comme dirait le président de la République, pas plus de droits, pas moins non plus.

269. Le dimanche 25 juillet 2010 à 15:12 par citoyenlambda

@ Major Harald 251

Nicolas Sarkozy est le premier qui selon moi, n’est pas le président de tous les français.

Il est le premier qui ne s’est pas élevé à la hauteur de sa fonction sur ce plan.

Je ne suis pas un fan de Giscard (quand il était au pouvoir) mais on ne peut lui faire ce reproche, ni Chirac, ni Mitterrand, ni leur deux prédécesseurs.

Non pas parce que je serais un irreductible partisan mais pour des raisons parfaitement objectives.

Le fait avéré que lorsque Barack Obama a été accueilli pour les cérémonies anniversaire du débarquement de Juin 44, les seuls français conviés étaient des militants UMP.

Si cela avait été un événement du parti UMP, et qu’il s’était contenté de ne rester candidat qu’à la présidence de l’UMP cela ne m’aurait pas choqué.

C’est d’ailleurs le cas de bien d’autres manifestations officielles, à un tel point que je pourrais envisager d’acquérir la carte UMP comme carte de loisir car nulle doute qu’elle en offre bien plus que n’importe quelle autre carte…

Le fait même qu’il a retiré le projet de la taxe Carbone, à la suite des remontées de son électorat, alors que jamais autant de français n’ont voté écologiste et cela après avoir désigné cette réforme comme historique.

Sachez cher Monsieur qu’il existe des gens qui pensent au delà d’un camp dans lequel on veut les enfermer et que je souscris des deux mains à la phrase de Raymond Aron selon laquelle “être de gauche ou être de droite c’est être hémiplégique”.

Je n’avais pas voté pour Jacques Chirac en 1995 mais il a été mon président et je lui ai serré la cuillère au salon de l’agriculture en lui disant “bonjour Monsieur le président”.

Nicolas Sarkozy n’est pas le président de tous les français non pas parce qu’il ne peut pas le devenir, à mon sens il pourrait tout à fait le devenir, mais parce qu’il ne veut pas l’être et ne fait rien pour le devenir, c’est un des reproches que je lui fait, mais ça n’est pas le plus grave.

270. Le dimanche 25 juillet 2010 à 15:40 par Kurty

Ok Mister EOLAS ! Mais dans ce cas là allons “torturer des animaux”, “alors voir des images pédo-pornographiques”, “alors faire l’apologie de crime de guerre”

Bah oui c’est la liberté ….

Il existe une chose qui se nomme la loi monsieur !

La loi est faite pour les citoyens par les citoyens et sert l’intérêt général

Certes chaque loi proclamé restreint la liberté mais implique la raison …

Je suis halluciné ….

Vive la liberté ? Quand on sait qu’une grande partie des députés sont des avocats ? …..

271. Le dimanche 25 juillet 2010 à 15:40 par Axonn

Le drapeau tricolore
? ? ? ?

Il n’y a qu’un seul drapeau tricolore dans le monde ? Maintenant que le décret est passé, est-ce que j’ai le droit d’outrager le drapeau européen mais pas le drapeau belge ? Ou un seul drapeau est protégé ? Un seul drapeau au sens “tous les drapeaux identiques”, ou “LE drapeau” signifie “celui qui est sur la façade de l’Élysée” ?

Un peu plus sérieusement, quitte à créer ce délit, je regrette qu’ils l’aient limité au seul drapeau français. On pourra toujours outrager le drapeau hongrois pour que Sarkozy se sente visé, mais j’aurais préféré qu’on interdise l’outrage aux autres pays en même temps qu’on sauvegardait notre propre orgueil. Hum, j’espère que les juges accepteraient de considérer l’outrage au Rainbow Flag comme un acte clairement homophobe.

272. Le dimanche 25 juillet 2010 à 15:44 par www

Discussion qui devrait par la qualité du billet et la plupart des commentaires être publiée. Les autres billets et discussions n’étant évidemment pas en reste. Je songe notamment à une petite collection, “La République des idées”, éditions du Seuil. Entre autres collections et maisons d’édition…

Découvert un blog ESPACE DE LIBERTÉ, DE TOLÉRANCE, D’INTELLIGENCE. Je ne pensais sincèrement pas trouver cela sur le net, qui déclare promouvoir ces trois principes mais est bien souvent gangréné, blogs soliloqueurs ou de courte durée, forums truqués, surmodérés, créés pour les annonceurs, etc.

“La tolérance pour la défense d’un idéal de liberté est parfaitement illustrée par la célèbre citation attribuée de façon apocryphe à Voltaire : “Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire.” Archi connu mais quand même. Sources parce que j’ai pas de mémoire, guess what ? Google et Wiki (ben oui…).

Toujours sur la liberté d’expression, petite revue de presse écrite, initiée avec “Le Figaro, journal fondé en 1826 sous Charles X, plus ancien quotidien encore publié. Nommé d’après Figaro, Beaumarchais, dont il met en exergue la réplique : “Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur.” Connu aussi, je sais.

Le Figaro, Le Monde, Libération, La Croix, L’Humanité, Le Canard Enchaîné, Courrier International, L’Express, Le Point, Le Nouvel Observateur, Marianne, Charlie Hebdo, bien sûr Médiapart, Rue 89 (puis surtout, car il incite à la belle ouvrage, à un travail minutieux, à une ambitieuse persévérance : Modes et Travaux… Réaliser un pull au crochet, mamma mia…).

C’est bien de s’informer non stop en open source, puisqu’internet le permet, c’est bien aussi de décider de soutenir les médias, de décider de soutenir la presse écrite ou en ligne, de décider de soutenir une liberté des médias de fait par les annonceurs et les lobbies menacée et par exemple de s’abonner. (Plaidoyer hors-sujet pour la survie économique des médias, j’assume. À part peut-être M&T, qui diffuserait à plus de 400 000, à vérifier.)

@ Terrien 266

Lévi-Strauss. Loin des “chercheurs d’idées”, inventeurs de cartes à puces et autres créateurs de nouvelles Clio, il y a des “intellectuels”, on n’ose à peine aujourd’hui employer ce mot, pour inventer des concepts puis élaborer des corpus puis livrer des visions du monde, XIXe-XXe siècle, Marx et le marxisme, Freud et la psychanalyse, Lévi-Strauss et le structuralisme, Einstein et la théorie de la relativité, liste non exhaustive

273. Le dimanche 25 juillet 2010 à 17:21 par Hélène

@Dumas : à titre tout personnel, ce genre de photos me parait sans le moindre intérêt, un peu choquante peut-être mais je ne m’en sens certainement pas insultée pas plus que ne peuvent l’être, à mon sens, les autres citoyens. En quoi les agissements, même stupides, d’un autre affecteraient-il ma possibilité de raisonner ? En quoi cela affecterait-il ma liberté ? Par contre, penser que le gouvernement pond un décret sur ce point, oui, cela m’affecte : j’attends des gouvernants qu’ils respectent la liberté d’expression (où irait-on avec un décret pour chaque stupidité ?) que nous garantit la Constitution et surtout, surtout, comme l’a souligné un autre commentateur, qu’ils fassent respecter pour tous “liberté, égalité et fraternité” et c’est tellement loin d’être le cas que, là, il y a de quoi avoir honte.
Par ailleurs, dans le cas précis, le thème portant sur le politiquement incorrect, le photographe respectait tout à fait la demande.
Merci enfin à Maître Eolas de souligner ici une de ces petites choses qui n’en vaudraient pas la peine si, justement, ” le diable ne résidait dans les détails”.

274. Le dimanche 25 juillet 2010 à 17:32 par Jacques Heurtault

A Gascogne (268) …
Relisez simplement les textes en vigueur, que vous connaissez certainement d’ailleurs car on vous les a enseignés à l’Ecole de la Magistrature ! Cela s’appelle “le devoir de réserve” … Ca existe dans toutes les démocraties du monde … Grandeur du service de l’Etat!
Certain général américain, en Afghanistan, ayant fait part de ses critiques, a été IMMEDIATEMENT débarqué! Normal!
Assurément, il en est fait, dans bien des cas, un usage manifestement abusif … Selon certaines interprétations “étroites”, il y a très peu de monde qui aurait le droit de s’exprimer … En tant qu’agent de Pôle Emploi ayant opté pour le statut de droit privé, j’ai pu constater que je devais, désormais, modérer l’expression de mes opinions! C’est écrit dans mon contrat … tout comme dans les contrats de tous les collègues qui ont fait le même choix que moi.
J’ai déjà travaillé pour le secteur privé. Je n’ai jamais rien vu de tel dans aucun de mes contrats de travail … Il faut travailler dans un service public sous le régime du droit PRIVE pour le constater!

275. Le dimanche 25 juillet 2010 à 17:34 par lambertine

Mon cher Maître,

Sur le site du Ministère de la Justice, il est écrit :

“Les Pays-Bas ne connaissent aucune infraction spécifique portant sur l’outrage à drapeau. Cependant, l’article 267 du Code pénal réprime les outrages commis envers un fonctionnaire ou l’autorité publique. Par conséquent, il est envisageable de poursuivre l’auteur d’un outrage au drapeau sur la base de ce texte, en procédant à une interprétation extensive de celui-ci. Mais, aucune décision de justice n’a, pour le moment, été prononcée en matière d’outrage au drapeau sur le fondement de l’article 267.”

Le Droit Pénal n’est-il pas d’interprétation stricte ? Même aux Pays-Bas ?
Auquel cas, le site du Ministère de la Justice ne mériterait-il pas un joli prix Busiris ?

276. Le dimanche 25 juillet 2010 à 18:09 par Fr.

J’ai une de ces envies de manger des pastilles Vichy, d’un coup.

Sinon, j’ai entendu parler d’une émission télévisée qui se moquerait éperdument de la France, des couleurs du drapeau français et même de la valeur-travail, tout en célébrant l’alcoolisme et à peu près toutes les formes imaginables de débauche. Son succès est naturellement incompréhensible.

277. Le dimanche 25 juillet 2010 à 18:58 par Spipou

@Emmanuel Deloget : Comme j’ai effectivement un peu de mal à orthographier les mots étymologie et recherche, vous l’avez remarqué, je me suis contenté de Wikipédia. Il y a plusieurs hypothèses concernant l’étymologie de Francs, l’une étant effectivement “libre de la domination romaine”, mais il pourrait aussi s’agir d’une interprétation a posteriori, l’adjectif “francus” ayant été inspiré du substantif originel (germanique). Wikipédia donne aussi le germanique frie-rancken (libres voyageurs), ainsi que le vieux norrois frekkr (hardi, courageux, vaillant, intrépide). Rien de bien définitif, donc. Les références sont sur la page de Wikipédia. Mais puisque vous en êtes à apprécier mes capacités d’écriture, on écrit “les FrancS” avec un s au pluriel. On écrit également “s’il voyageait” et non “s’il voyageais”. Leçon pour leçon, je pourrai vous donner des cours de scandinave moderne, si vous voulez, à défaut de norrois ancien ?

De plus, il ne me semble pas qu’afficher le mépris pour les idées des autres soit de bon augure pour une discussion sereine et surtout argumentée.

La journée d’un ministre coûte cher à l’état, sans doute. Mais il l’emploie - peut-on espérer - à travailler pour ledit état. Qu’on soit d’accord ou non avec le résultat de son travail est une autre question. Discutons du résultat, mais je maintien que l’argument “qui n’a rien d’autre à faire de ses journées” ne tient pas. D’autant plus que j’ai vu Sarkozy accusé ici ou là, dans les commentaires, d’électoralisme. Mais un élu DOIT être électoraliste ! S’il a été élu avec 53% des voix, et même étant le Président de tous les Français, il doit satisfaire, ou au moins essayer de satisfaire, la majorité qui l’a élu, sinon à quoi bon voter ? Or je crois savoir que ce décret va plutôt dans le sens que souhaitent ses électeurs, donc ce reproche n’est pas valide non plus.

@jugeotte : Effectivement, je ne suis pas NietzSche ! Si j’ai cité Platon (j’avoue humblement que pour Schopenhauer, j’ai rajouté son nom pour étoffer la liste), c’est bien pour les raisons que vous citez. Car bien souvent, et c’est le cas ici, c’est celui qui parle le plus fort, ou qui met les rieurs de son côté, qui aura raison. Et puisque vous aussi vous me signalez mes fautes d’orthographe, je vous signale qu’on met un espace avant et après un tiret, qui n’est pas un trait-d’union. On pourrait continuer longtemps comme ça.

Ce que je constate, c’est que l’article et la majorité des commentaires hurlent ici à la restriction de la liberté d’opinion. Je trouve qu’il aurait été quand même intéressant de développer cette réflexion plutôt que de s’arrêter à la diatribe anti-Sarkozy. Un symbole national est-il une opinion ? Dans quelle mesure ce décret permettrait-il de limiter la liberté d’opinion ? Pourquoi, comme le font remarquer certains commentateurs, ne critique-t-on pas au même titre la loi Gayssot (il faut d’ailleurs rappeler qu’à la suite du Procès de Nuremberg et des lois anti-racistes qui ont commencé à être édictées à cette époque, de très grands juristes ont averti du grave danger que faisaient peser ces lois sur la liberté d’expression).

Encore une fois, j’ai beaucoup de mal à me prononcer sur le bien-fondé de ce décret. Mais je trouve qu’il serait très intéressant de réfléchir à ce qu’est la liberté d’expression et à ce que sont ses limites, et en particulier à l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : “sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.”. Notons que les trois articles cités se réfèrent à un rôle de limitation de cette liberté par la loi. Il est très facile de citer Benjamin Franklin et la citation apocryphe de Voltaire (pour ceux qui ont posé la question, cette citation est de Evelyn Beatrice Hall - 1906), mais il est beaucoup plus difficile de retranscrire les paroles des grands maîtres dans le droit concret. Depuis que l’homme s’y essaie, disons, en gros, depuis l’indépendance américaine et la révolution française, il n’y arrive qu’imparfaitement, et ce quelque soit le pays, aussi démocratique soit-il. Il y a toujours des moments où l’on en vient à limiter un tant soi peu la liberté d’expression. La bonne chose est que cela provoque toujours débat, et que c’est rarement irrévocable.

Pour mémoire, au sujet de l’insulte au drapeau dans quelques autres pays, j’ai constaté grâce au lien donné dans un commentaire, que l’outrage à un drapeau étranger est réprimé par la loi en Allemagne, et que l’outrage au drapeau allemand est puni de prison. On est bien loin des 1500 € d’amende. L’outrage au drapeau italien est également réprimé par la loi, et la commission de cet outrage par un citoyen italien sur un territoire étranger constitue une circonstance agravante. Il ne s’agit ni de l’Allemagne d’Hitler ni de l’Italie de Mussolini, mais de l’Allemagne et de l’Italie de 2010.

278. Le dimanche 25 juillet 2010 à 19:04 par Spipou

Je constate que j’ai fait au moins une faute d’orthographe dans mon commentaire ci-dessus. Mais si vous me répondez, j’aimerais que vous le fassiez sur le contenu de ce que j’ai écrit et non sur les fautes de frappe. Dans la mesure où je n’utilise pas le style kikoolol, je trouve que ce serait extrêmement stérile qu’on engage une bataille d’égos blessés sur notre capacité à utiliser un clavier d’ordinateur. Merci.

279. Le dimanche 25 juillet 2010 à 19:09 par Huhu

@176 André Lavigne. Je ne peux pas parler au nom de maitre Eolas, mais le connaissant un peu de part ses billets, je ne pense pas qu’il voulait dire le contraire de ce qu’il dit, comme vous semblez le croire.

Je ne pense pas que son billet (ou alors je n’y ai rien compris) était teinté d’une ironie acide et qu’il défendait cette nouvelle loi.

Au contraire je pense qu’il critiquait réellement cette nouvelle loi comme attentatoire aux libertés et je lui donne raison.

Bon je vous laisse j’ai rendez-vous avec ma copine liliane qui doit me remettre une enveloppe kraft.

280. Le dimanche 25 juillet 2010 à 19:22 par Kerenei

A ceux qui disent que le Maitre loue la liberté d’outrager un drapeau mais pas la liberté d’insulter, de tenir des propos racistes ou de diffuser des images pédopornographiques: outrager un drapeau ne fait absolument aucun mal à personne. Personne n’a à se sentir insulté par le fait qu’on outrage un symbole. En revanche, être victime d’insultes ou de diffamations est bien plus préjudiciables, comme les propos racistes qui peuvent inciter à des comportements plus graves encore. Quand aux images pédopornographique, dois-je vraiment expliquer tout le mal par lequel elles sont créées?

Et un petit HS…
@ Jacques Heurtault, sur le sujet de l’anonymat: L’anonymat est probablement la meilleure forme d’égalité et de prévention de la discrimination en raison de ses opinions, la meilleure façon de prévenir le harcèlement. Parfois, l’anonymat est indispensable. Les petits rigolos comme vous qui veulent restreindre l’anonymat ne comprennent pas la réalité d’Internet. Blizzard voulait introduire un système de nom réels sur ses forums? Ils se sont rétractés en 48 heures devant la pression des internautes.

We are Anonymous.
We are Legion.
We do not Forgive.
We do not Forget.

281. Le dimanche 25 juillet 2010 à 20:01 par jugeotte

mais, Spipou, c’est exactement ce qui s’est passé… Réponse sur le fond -le sens originel du mot “franc”, et l’usage imparfait, pour ne pas dire approximatif, des grands auteurs ; faute signalée par parenthèse, et non commentée…

282. Le dimanche 25 juillet 2010 à 20:35 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Jacques Heurteault, 259 :
“Quand l’extrême gauche accède un tant soit peu à une partie des leviers de commande, avez-vous remarqué que cela se termine TOUJOURS par une sorte de chienlit plus ou moins gràve (2 exemples très différents : la Terreur et Mai 68) qui amène, par contre coup, l’accès au pouvoir de la frange la plus réactionnaire, quelquefois même la “bête immonde” de l’extrême droite fascisante?”
Tout le monde sait, en effet, qu’en mai 68 c’est l’extrême-gauche qui était au pouvoir ! Et que c’est un régime d’extrême-droite qui lui a succédé !

283. Le dimanche 25 juillet 2010 à 20:52 par Gabriel

“Article 5 : La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société.”

Or, détruire ou détériorer un drapeau français nuit à la cohésion de la société française en insultant ce qui la représente symboliquement.

Donc on peut parfaitement trouver une justification valable à cette interdiction.

La liberté en France n’est pas de cracher au visage de la France. Il y a d’autres manières de faire valoir un mécontentement que d’insulter collectivement la société ou d’inciter à le faire.

284. Le dimanche 25 juillet 2010 à 21:06 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Gabriel, 283 :
“Or, détruire ou détériorer un drapeau français nuit à la cohésion de la société française en insultant ce qui la représente symboliquement.”
Je ne saisis pas bien en quoi il s’agit d’un facteur de division.
Je dirai même qu’en l’occurrence c’est la promulgation de cette connerie ce décret qui nuit à la cohésion de la société des lecteurs de ce blog, visiblement partagée entre “pro” et “anti”.
Sans compter que, comme certains commentateurs l’ont relevé, il s’agit d’un misérable chiffon rouge que l’on agite pathétiquement pour détourner les yeux du peuple de la crise, du pouvoir d’achat, de la réforme des retraites, de l’Afghanistan et autres fariboles du même genre.
J’ajoute que c’est l’insulte au drapeau français, en 1830, qui a servi de prétexte à la conquête de l’Algérie.

285. Le dimanche 25 juillet 2010 à 21:20 par Gabriel

C’est la promulgation de ce décret qui nuit à la cohésion ? Parce qu’avant, la cohésion était portée par ceux qui brûlent ou vomissent le drapeau ? Le drapeau français représente notre Histoire, nos valeurs, notre culture. Le mépriser, c’est mépriser la France.

Je vous remercie de continuer à parler du misérable niveau de vie des Français, ce qui fait hurler de rire (ou de honte) tous ceux qui ont déjà mis les deux pieds en dehors de l’hexagone. La mondialisation interpelle tous les peuples du monde sur leur identité, et le défi est de s’ouvrir aux autres sans renier son Histoire, ni sans s’y accrocher comme un pendu à sa corde. L’Histoire est un socle qui nous permet d’avancer et de voir loin. Un peuple sans histoire n’est pas (encore) un peuple.

Quant à votre référence à la conquête de l’Algérie, elle est carrément ridicule : non seulement vous soulignez vous même qu’il s’agissait d’un prétexte, mais en plus vous prétendez réduire le drapeau français à cet épisode.

Je suis par principe méfiant envers toutes les restrictions à la liberté. Mais on interdit bien les propos homophobes ou racistes ; dès lors, le même fondement juridique trouve à s’appliquer concernant les propos et les actes dénigrant la France et son drapeau. Il trouve même d’autant plus à s’appliquer ici que si tout le monde ne se retrouve pas dans le refus du racisme et de l’homophobie, tout Français ou résidant en France devrait à l’inverse se retrouver pour aimer la France et son drapeau.

Il n’y a donc aucune nouveauté ou bizarrerie juridique avec ce décret. Si Eolas, et je peux entendre ses arguments, souhaite pouvoir insulter le drapeau, souhaite-t-il aussi pouvoir insulter les noirs et les homosexuels ? Je ne pose la question que pour bien saisir quelle limite il accorde à sa liberté.

286. Le dimanche 25 juillet 2010 à 21:27 par Major Harald

Gabriel,

Je méprise ce drapeau comme je méprise la gueuse, mais je ne méprise ni la France ni les français. Vous dites qu’il représente notre histoire, notre culture. Allons donc, quelle blague ! Comme si la France se réduisait à 2 misérables siècles entrecoupés de boucheries.

287. Le dimanche 25 juillet 2010 à 21:36 par Kerenei

Il n’y a donc aucune nouveauté ou bizarrerie juridique avec ce décret. Si Eolas, et je peux entendre ses arguments, souhaite pouvoir insulter le drapeau, souhaite-t-il aussi pouvoir insulter les noirs et les homosexuels ? Je ne pose la question que pour bien saisir quelle limite il accorde à sa liberté.

Insulter le drapeau ne fait de tort à personne. Insulter un noir ou un homosexuel contribue à augmenter le racisme. Je trouve que ça fait une différence…

288. Le dimanche 25 juillet 2010 à 21:36 par Kerenei

Il n’y a donc aucune nouveauté ou bizarrerie juridique avec ce décret. Si Eolas, et je peux entendre ses arguments, souhaite pouvoir insulter le drapeau, souhaite-t-il aussi pouvoir insulter les noirs et les homosexuels ? Je ne pose la question que pour bien saisir quelle limite il accorde à sa liberté.

Insulter le drapeau ne fait de tort à personne. Insulter un noir ou un homosexuel contribue à augmenter le racisme. Je trouve que ça fait une différence…

289. Le dimanche 25 juillet 2010 à 21:47 par Gabriel

@Kerenei, 280 : “outrager un drapeau ne fait absolument aucun mal à personne. Personne n’a à se sentir insulté par le fait qu’on outrage un symbole. En revanche, être victime d’insultes ou de diffamations est bien plus préjudiciables” > C’est bien un mal de notre temps que de voir des soi-disant citoyens ne plus défendre que le pur individu et jamais le collectif. Si le drapeau est un symbole (ce que vous reconnaissez), alors l’outrager revêt du sens, et ceux qui se sentent représentés par ce drapeau y trouveront quelque préjudice au moins comparable à vos insultes touchant tel ou tel individu.

@Major Harald, 286 > Pour ma part, je ne méprise ni la gueuse, ni le drapeau, ni la France, ni les Français. Sans partir sur de longs développement, le drapeau tricolore ne représente pas que les deux derniers siècles de notre Histoire. Il est le dernier d’une longue suite, mais derrière lui subsistent les traces et le poids de tous les événements qui ont fait notre pays, et des valeurs qui sont aujourd’hui censées être les nôtres. Si nous ne partageons plus même le drapeau, peut-être est-ce parce que nous ne partageons plus les mêmes valeurs ? Et c’est là qu’est le problème, quand j’évoquais dans ma première intervention la cohésion du peuple français.

Bien à vous,
GH

290. Le dimanche 25 juillet 2010 à 21:58 par Spipou

@Kerenei : On peut parfaitement se sentir insulté de l’outrage fait à un symbole. Encore une fois je ne sais pas en l’espèce s’il était bien inspiré ou non de prendre un tel décret, mais je crois qu’il faudrait s’interroger sur ce qu’est un symbole, sur son utilité, sur sa signification… Est-ce une bonne chose de se choisir des symboles ? Le concept de Nation a-t-il ou non son utilité dans le monde contemporain ? Et par voie de conséquence, les symboles nationaux ? Il s’agit là d’un débat philosophique, et je pense qu’il mériterait d’être mené.

Mais tant qu’ils existent, et tant qu’on n’a pas décidé de leur inutilité, on peut parfaitement décider de protéger les symboles nationaux. Je ne vois rien dans notre constitution ni dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui empêche de le faire. On peut préférer être citoyen du monde, mais les lois existantes ne proposent pas encore cette option. A tort ou à raison.

@Teejee (mékeskidi de base) : En mai 68, l’extrême-gauche n’a pas pris le pouvoir, elle a seulement insufflé un vent de liberté qui a petit à petit transformé la société. Par exemple, ce vent de liberté a permis de promulguer une loi autorisant l’avortement, suite à un fait d’actualité (ceci pour ceux ci-dessus qui contestent les lois ou décrets promulgués suite à des faits d’actualité). Ayant personnellement un médecin qui a connu le temps d’avant la loi Veil, je peux vous dire que qu’aucun médecin ne souhaite revenir aux temps d’avant cette loi ; mon médecin m’a raconté avoir vu, totalement impuissant, des morts par septicémie et autres joyeusetés.

En 1789 et en 1917 en Russie, l’extrême-gauche a effectivement pris le pouvoir. On a vu ce qui en a résulté.

La société des lecteurs de ce blog est partagée entre “pro” et “anti” ? (Vous oubliez les hésitants comme moi) Encore heureux ! Ce blog n’est pas La Pravda, que je sache, et le débat y est libre ! Maître des lieux ? Je ne dis pas une bêtise, là ?

Quant au chiffon rouge que l’on agite devant le bon peuple pour le détourner de la crise, je le dis et je le répète, il ne me paraît pas très efficace ! Il me semble que le bon peuple et les médias continuent à s’inquiéter de la crise, et, en ce moment précis, de la réforme des retraites et de l’affaire Woerth. Comme je le disais plus haut, nous avons eu des présidents qui ont été beaucoup plus efficaces pour cacher leurs secrets.

291. Le dimanche 25 juillet 2010 à 22:06 par Jacques Heurtault

Le portrait du Maréchal de 1943 regarde l'internaute avec défi. Au-dessous, ce slogan : «Êtes-vous plus troll que lui ?» L'image est encadrée par la mention « Commentaire modéré par Point Godwin Detector™»

292. Le dimanche 25 juillet 2010 à 22:09 par Major Harald

De quelles valeurs parlez-vous mon cher Gabriel ? Solidarité, festivisme, anti-racisme viral, bref toutes les conneries de l’armée du Bien Universel.

293. Le dimanche 25 juillet 2010 à 22:28 par Pioupiou

Il y a un précédent historique intéressant : au début du XXe siècle, le socialiste Gustave Hervé avait voulu, dans un article du Travailleur socialiste de l’Yonne, “planter le drapeau français dans le fumier”, pour troubler le souvenir de l’anniversaire de la sanglante bataille de Wagram en 1809. il fut poursuivi, passa devant les Assises de l’Yonne, fut acquitté mais révoqué de son poste d’agrégé d’histoire en décembre 1901. Il est devenu célèbre. Pourtant, en 1914, il sera l’un des principaux socialistes à soutenir l’Union sacrée et la défense du territoire contre les boches. A méditer, me semble-t-il, au lieu de faire de nouvelles lois scélérates.

294. Le dimanche 25 juillet 2010 à 22:31 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Gabriel, que je remercie de me répondre avec autant de finesse, de courtoisie et d’esprit d’a-propos en 285.
“C’est la promulgation de ce décret qui nuit à la cohésion ?” Il me semble qu’en ce moment elle fait polémique, ne serait-ce qu’ici même.
“Parce qu’avant, la cohésion était portée par ceux qui brûlent ou vomissent le drapeau ?” Je vous demande pardon : où ai-je dit cela ?
“Le drapeau français représente notre Histoire, nos valeurs, notre culture” : une partie, non négligeable, qui date de 1789. “Le mépriser, c’est mépriser la France” : pour moi, c’est pondre un décret démagogique d’interdiction à son propos qui revient à le mépriser. Quant à moi, je méprise ses auteurs du fond du coeur, eux qui méprisent non seulement le drapeau, mais la France et son peuple.
“Je vous remercie de continuer à parler du misérable niveau de vie des Français(…)” : je suis sensible à vos remerciements, mais j’emploie l’adjectif “misérable” à propos du chiffon rouge que constitue ce décret. Quant à notre niveau de vie, soyez assez aimable pour me dire où je l’ai qualifié de “misérable”.
“L’Histoire est un socle qui nous permet d’avancer et de voir loin” le passionné d’Histoire que je suis vous donne entièrement raison. “Un peuple sans histoire n’est pas (encore) un peuple” : ah ? Alors c’est quoi ?
“(…) non seulement vous soulignez vous même qu’il s’agissait d’un prétexte (…)” : merci de l’avoir remarqué; j’entendais par là que le drapeau pouvait parfois avoir bon dos.
“(…) mais en plus vous prétendez réduire le drapeau français à cet épisode” : je vais me permettre ici de pasticher le Maître de Céans pour vous exprimer ma réaction à ce dernier propos, laquelle consiste, en tout et pour tout, en un simple mot d’une limpidité que j’aurai l’audace effrontée de qualifier de cristalline : “Gné ?” Quels mots lûtes-vous par lesquels je commis pareil outrage ? Cela m’éclairerait de le savoir.
Concernant les noirs et les homosexuels, d’autres vous ont répondu mieux que je ne le saurais .

J’accepte d’être contesté, mais uniquement sur ce que j’ai vraiment dit. Et de préférence avec le respect que je m’efforce généralement, il me semble, de témoigner à mon interlocuteur. Vous avez employé l’adjectif “ridicule” à mon propos, je suis flatté de recevoir, en ce domaine, une parole d’expert !

295. Le dimanche 25 juillet 2010 à 22:42 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Spipou, 290 : mon propos sur l’extrême-gauche au pouvoir en mai 68 se voulait une réponse à Jacques Heurtault, à qui pareille affirmation était échappée. En rhétorique, cela s’appelle une antiphrase.
“La société des lecteurs de ce blog est partagée entre “pro” et “anti” ? (Vous oubliez les hésitants comme moi) Encore heureux ! Ce blog n’est pas La Pravda, que je sache, et le débat y est libre ! Maître des lieux ? Je ne dis pas une bêtise, là ?” Où lûtes-vous que je m’affligeais qu’il y eût débat contradictoire ? Quant à moi, sans être “hésitant” comme vous, je dirai, au risque de me répéter, que je n’ai aucun mépris envers le drapeau, mais le plus grand envers les imposteurs qui prétendent le défendre.
“Quant au chiffon rouge que l’on agite devant le bon peuple pour le détourner de la crise, je le dis et je le répète, il ne me paraît pas très efficace !” Encore heureux !

Respectueusement,

Teejee

296. Le dimanche 25 juillet 2010 à 23:11 par noisette

@ Gabriel:

Il trouve même d’autant plus à s’appliquer ici quesi tout le monde ne se retrouve pas dans le refus du racisme et de l’homophobie, tout Français ou résidant en France devrait à l’inverse se retrouver pour aimer la France et son drapeau.

Et pour en aimer ses habitants. Dont certains cibles de racisme ou d’homophobie, quand ce n’est pas des deux.

Je trouve qu’il y a un truc qui cloche dans votre raisonnement.

Simple parenthèse.

297. Le lundi 26 juillet 2010 à 01:05 par Arnaud

Mais vous avez quel âge Eolas ?
Vous allez finir par grandir un jour au lieu de balancer de telles gamineries conjonguées avec des belles banalités gauchistes ?
.
Dommage de voir notre profession salie par tant de gauchistes, ça devient de plus en plus gênant d’avouer que l’on est avocat lorsque l’on rencontre des personnes.
Grandissez un peu.

Eolas:
On reproche souvent à ma profession d’être trop adroite avec les lois. Vous lui reprochez d’être trop à gauche. L’équilibre est rétabli.

Quant à mon âge, il a atteint ce point où il n’est plus insultant de se faire traiter de jeunesse, au contraire. Je vous remercie même, car j’y vois un bon signe. J’ai toujours redouté de virer vieux con, voyant certains confrères y parvenir dès la trentaine sonnée.

Quant à mes confrères qui auraient honte “d’avouer” leur profession, je les invite à raccrocher leur robe, avant que je n’aie honte qu’ils exercent la mienne.

Si vous vous sentez visé par certains de mes propos, n’espérez pas être détrompé. Un mot de vous et je vous offre la patère.

298. Le lundi 26 juillet 2010 à 01:22 par Gabriel

@Noisette : Aimer la France, ça devrait être la base quand on est Français, ou quand on réside en France. A ce titre, insulter son drapeau pose un problème bien plus fondamental qu’insulter un Français en raison de sa couleur de peau ou de son orientation sexuelle. Je déplore comme vous qu’une partie de la société française demeure raciste et homophobe. C’est triste. Mais je trouve scandaleux que certains individus insultent la France à travers son drapeau (en dépassant le cas un peu ridicule de la photographie à l’origine de cette histoire).

C’est parce que je suis attaché à cette dimension collective que je comprends parfaitement qu’on puisse adopter ce genre de décret. Cracher sur le drapeau est un acte nuisible à la société. Il peut donc à ce titre rentrer parfaitement dans le cadre de l’article 5 de la Constitution.

Bien à vous,
GH

299. Le lundi 26 juillet 2010 à 02:10 par Eolas

Fermeture des commentaires. Tout a été dit. Et re-dit. Et re-re-dit. Et répété encore. etc. Vive la liberté de se torcher dans le drapeau, tant que ça contrariera les pisse-froids.

Mes logiciels, comme mes clients, sont libres. Ce blog est délibéré sous Firefox et promulgué par Dotclear.

Tous les billets de ce blog sont la propriété exclusive du maître de ces lieux. Toute reproduction (hormis une brève citation en précisant la source et l'auteur) sans l'autorisation expresse de leur auteur est interdite. Toutefois, dans le cas de reproduction à des fins pédagogiques (formation professionnelle ou enseignement), la reproduction de l'intégralité d'un billet est autorisée d'emblée, à condition bien sûr d'en préciser la source.

Vous avez trouvé ce blog grâce à

Blog hébergé par Clever-cloud.com, la force du Chouchen, la résistance du granit, la flexibilité du korrigan.

Domaine par Gandi.net, cherchez pas, y'a pas mieux.