Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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11 novembre

 bleuet2

Une pensée pour les poilus, tous disparus, et une particulière au dernier d’entre eux, qui fut un immigré qui se battit pour la France sans en avoir la nationalité (il ne l’eut qu’en 1939).

Il mentit même sur son âge pour pouvoir s’engager.

Ces immigrés, tous des fraudeurs.

Commentaires

1. Le jeudi 11 novembre 2010 à 11:17 par Narduk

Un raccourci un peu rapide en ce qui concerne la fin du message mais je trouve vraiment important ce souvenir des soldats de la Grande Guerre.

Merci.

2. Le jeudi 11 novembre 2010 à 11:49 par miles.v

J’aime aussi beaucoup aussi l’exemple de l’avant dernier poilu français, Louis de Cazenave, survivant du Chemin des Dames qui, devenu militant pacifiste, fut emprisonné quelques semaines par le régime de Vichy avant d’être mis à la retraite d’office fin 1941. Refusant sa réintégration après la guerre, il est mort quelques semaines avant Lazare Ponticelli, ayant donc passé pas loin de 67 ans à la retraite.
Quelques citations:
« La gloire, l’héroïsme ? De la fumisterie ! »
« Le patriotisme ? Un moyen de vous faire gober n’importe quoi ! »
« Les médailles ? Certains de mes camarades n’ont même pas eu le droit à une croix de bois ! »

http://tempsreel.nouvelobs.com/actu…

http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_…

3. Le jeudi 11 novembre 2010 à 11:58 par Arkados

Un détail qui est soigneusement omis par le président et son ministre de l’intérieur.
ça cadre assez mal avec l’idéologie {immigré = “la France, je la nique”}. Ou faudrait t-il une nouvelle guerre pour “fédérer” les immigrés sous le drapeau français, dans leurs esprits ? J’en frissonne…

ps: la licence CC sur la photo ne l’en rend que plus belle 8)

4. Le jeudi 11 novembre 2010 à 11:59 par lnk

Le “raccourci un peu rapide” est au contraire d’une ironie bienfaisante par les temps qui courent. Merci, Maître Eolas!

5. Le jeudi 11 novembre 2010 à 12:04 par LEF

J’ajoute une pensée pour marsan, digne descendant d’un poilu (je me souviens qu’il m’avait émue en en parlant un jour dans un de ses commentaires)

6. Le jeudi 11 novembre 2010 à 12:10 par villiv

Peu de mots pour une grand leçon !

Merciiii

7. Le jeudi 11 novembre 2010 à 12:26 par Alex

A mon arrière grand-père, paisible paysan de Loire-Inférieure parti se battre aux Chemin des Dames.

8. Le jeudi 11 novembre 2010 à 12:51 par pierma

Le hasard a voulu que le dernier poilu fût un étranger et un homme exemplaire. Un salut à sa mémoire.

9. Le jeudi 11 novembre 2010 à 13:28 par Teejee (mékeskidi de base)

Une pensée, à cette occasion, pour Wilhelm-Apollinaris Kostrowitzky, fils illégitime d’une jeune fille polonaise et d’un officier italien, enterré il y a exactement quatre-vingt douze ans.
Après avoir servi la littérature française sous le nom de Guillaume Apollinaire, il s’engagea en 1914, et devint français deux ans plus tard. Blessé à la tête, il dut être trépané.
C’est bien connu, ces immigrés, ils ne font aucun effort pour s’intégrer.

10. Le jeudi 11 novembre 2010 à 13:34 par Une passante

Un des derniers poilus faisant des conférences dans les écoles disait, (à peu près, en substance) aux enfants :

“On vous prendra votre femme, votre maison, votre argent, mais tout ce que vous avez appris, sera votre dot, et personne ne pourra vous le prendre”.

Bonne journée.

11. Le jeudi 11 novembre 2010 à 13:41 par Charles

Merci.

12. Le jeudi 11 novembre 2010 à 14:06 par Ook? Ook!

Que maudite soit la guerre.

http://upload.wikimedia.org/wikiped…

13. Le jeudi 11 novembre 2010 à 14:38 par Fred

Une pensée pour mon grand-père, combattant de 14-18 qui s’en est sorti et a rempilé pour 39-45, avait reçu la légion d’honneur en un temps où elle était accordée pour héroïsme et non distribuée à des comptables et des gestionnaires de fortune.
Une pensée aussi pour tous les combattants venus d’Afrique du Nord, d’Afrique Noire et d’Indochine, volontaires ou enrôlés de force, français ou non-français, ceux aux tombes anonymes ou les survivants sans pension de guerre, ou n’ayant eu droit qu’à une pension en francs CFA ou une pension cristallisée …

14. Le jeudi 11 novembre 2010 à 14:54 par Bar

Alors que les immigrés nous ont tant apporté et qu’ils continuent à le faire dans des conditions déplorables (qui pour la plonge, qui pour le nettoyage de nos métros…) nos chers députés sucrent l’aide médical à ceux qui ne sont pas labellisés par l’État…

La lecture de votre blog est franchement déprimante depuis un moment. Est-ce qu’il se passe quelque chose de bien sur cette question?

15. Le jeudi 11 novembre 2010 à 15:15 par LEM

Cher Monsieur,

Emu par vos mots; je les tranmettre un jour à mon enfant….

16. Le jeudi 11 novembre 2010 à 15:36 par RemPurple

Merci pour cette pointe d’humour. Un cousin de mon père est décédé aujourd’hui. Pied-noir, à 16 ans, il avait piqué les papiers de son frère ainé pour pouvoir s’engager dans la colo, faire la campagne d’Italie et y gagner sa première citation. Comme quoi les fraudeurs, français ou non …

17. Le jeudi 11 novembre 2010 à 15:52 par marsan junior

LEF Je suis certain qu’il appréciera votre message autant que je l’apprécie dés qu’il sera de retour de sa petite escapade parisienne.
Pour ma part cela me va droit au coeur.

18. Le jeudi 11 novembre 2010 à 16:01 par Esurnir

3 arrière grand père y ont participé à ma connaissance, deux d’entre eux était à Verdun dans les tranchés opposés et ont attaqué le même jour d’après les archives, quel ironie, heureusement qu’ils ne se sont pas rencontré.

Croix de fer pour l’un. Il était l’un de ceux qui sortait le premier des tranchés, ce qui à ce qui donnait de bonne chance de survie car ceux d’en face n’avait pas le temps de tiré avant qu’il ne s’engouffre dans un trou d’obus, attendant que la première salve décime ceux derrière lui. Si seulement il s’avait qu’il aurait pu tiré sur l’arrière grand père de ses arrière petits enfants. Le monde est étrange. Doit-on remercier la bombe pour avoir rendu la guerre entre les grandes puissance trop horrible en Europe?

Eolas:
Remerciez plutôt la construction européenne. Vos parents ne se sont pas mariés par peur de la bombe.

19. Le jeudi 11 novembre 2010 à 16:10 par Phil

Quand j’étais enfant, dans les années 70, on disait que chaque famille française avait son poilu mort au front.
Aujourd’hui, chaque famille à son chômeur. Autres temps… Mais ce sont toujours les mêmes “catégories socio-professionnelles”(!) qui morflent. Pas de quoi être bien fier, tiens!

(!)Je m’essaie à l’euphémisme, mais ça ne m’amuse guère. Normal, peut-être: un grand-père mort à Souchez…

20. Le jeudi 11 novembre 2010 à 16:21 par Croc de Boucher

Heureusement que des soldats qui se réfugient lâchement derrière l’anonymat sont enterrés, pour l’exemple, sous un carrefour et condamnés aux flammes éternelles, avivées tous les ans, devant des caméras de télé, par un peloton de bouffons…….
Gardons notre tête sur notre épaule…

21. Le jeudi 11 novembre 2010 à 16:34 par julocello

Bonjour à tous,

je n’ai pas trouvé l’entretien de Lazare Ponticelli mentionné par maître Eolas dans l’article “et maintenant ils sont au complet”, quelqu’un aurait-il un lien efficace ?
Merci d’avance

22. Le jeudi 11 novembre 2010 à 16:59 par Stephane

Principe a enseigner aux enfants: celui qui te mets une arme entre les mains et t’ordonne de tuer un autre, tue le lui d’abord. C’est lui ton ennemi, pas l’autre.

23. Le jeudi 11 novembre 2010 à 17:05 par angevain

Bravo, et merci

24. Le jeudi 11 novembre 2010 à 17:13 par marc

comme angevain: bravo et merci

25. Le jeudi 11 novembre 2010 à 17:18 par Éole

Que c’est populiste cette mention de sa nationalité, comment faire de la récupération en toutes circonstances… C’est un non-sens profond de mettre en avant le fait qu’il ait été immigré pendant la première guerre Mondiale pour condamner “subtilement” la politique actuelle du gouvernement.
Il faut savoir faire la part des choses plutôt que d’en être réduit à mettre l’emphase sur ce genre d’informations ; vous avez déjà le loisir de donner votre avis dans tous vos billets engagés, c’est un peu dommage que Lazare Ponticelli fasse les frais de vos convictions et n’aie le droit qu’à cet hommage partisan, l’érigeant en demi-martyr d’une cause qui n’était a priori pas la sienne.

26. Le jeudi 11 novembre 2010 à 17:26 par Teejee (mékeskidi de base)

http://www.youtube.com/watch?vPZa9PuyvvS4

27. Le jeudi 11 novembre 2010 à 17:28 par Solo

Oui, depuis, ce n’est plus le même tabac.

28. Le jeudi 11 novembre 2010 à 17:52 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Eole, 25
“C’est un non-sens profond de mettre en avant le fait qu’il ait été immigré pendant la première guerre Mondiale pour condamner “subtilement” la politique actuelle du gouvernement.”
J’ignore si Eolas condamne ici la politique du gouvernement. Il n’a pas besoin de s’embarrasser de ce genre de subtilité, comme vous dites, ses propos à l’emporte-pièce sur Eric Besson et Brice Hortefeux le prouvent.
En revanche, par les temps qui courent, rappeler qu’un homme qui n’était pas Français d’origine a risqué sa vie pour un pays qui n’était pas le sien est terriblement actuel.

29. Le jeudi 11 novembre 2010 à 18:07 par LEF

@ marsan junior

Je vois que la relève est assurée :)

30. Le jeudi 11 novembre 2010 à 18:07 par Teejee (mékeskidi de base)

Pour 26, je voulais dire ça.

31. Le jeudi 11 novembre 2010 à 18:10 par Olivier

Je n’étais pas de monument aux morts ce matin, mais cette pensée que le Maître des lieux nous rappelle, je me permets de l’élargir à tous ceux qui actuellement sont en guerre et principalement à ceux qui la subissent…
Bon week-end

32. Le jeudi 11 novembre 2010 à 18:25 par nono

N’est-ce pas très louche et insolent qu’un étranger (le dernier poilu) ait vécu plus longtemps que les non étrangers?

33. Le jeudi 11 novembre 2010 à 18:27 par nono

Je plaisantais

34. Le jeudi 11 novembre 2010 à 18:35 par Maraudeur

Sur ce site: http://www.memoiredeshommes.sga.def… on peut faire des recherches des tués de la guerre 14-18 par nom. La base en compte 1,3 millions. Ce nombre, un peu abstrait, de par son importance, prend toute sa force lorsque vous tapez un nom de famille au hasard, nom d’un proche, d’une connaissance, de collègues de bureau; il est rare que la base ne retourne pas un résultat, et souvent des dizaines, ou des centaines… On prend davantage conscience du coût humain de cette tragédie, la der des ders croyait-on.

35. Le jeudi 11 novembre 2010 à 18:50 par César Brutus

Certains ont eu de la veine… et puis voilà

http://www.youtube.com/watch?v=WcFI…

36. Le jeudi 11 novembre 2010 à 18:54 par JMT

Merci au commentaire N° 10 de “‘une passante”. Comment les politiques peuvent-ils se présenter deevant ces tombes, prendre des airs graves; c’est eux qui nous ont tués, pour rien. La guerre la plus inutile du siècle, peut-être de tous les temps, a ouvert le 20 ° siècle qui a fait encore mieux plus tard. Voilà quelques mots de mon grand-père à sa femme : “je ne peux pas te dire ce que nous souffrons, nous ne sommes plus des bêtes, rien que de la pauvre chair pourrie. Pauvres allemands que je dois tuer.”
Lettre acheminée par un permissionnaire.

37. Le jeudi 11 novembre 2010 à 19:00 par JMT

Pardon, je n’y tiens pas : sur la place S.Nicolas à Bastia, un groupe de bronze montre une femme corse poussant devant elle son fils, à peine adolescent. Car il faut savoir qu’en Corse, les pères de famille de cinq enfants n’étaient pas exemptés de l’enrôlement. SOuvenez-vous quand vous vous baignez.

38. Le jeudi 11 novembre 2010 à 19:14 par Gènevois

Bonjour ! C’est bien de rappeler cela ! Et en passant, merci pour nos grands-pères. J’ai bien aimé le bleuet…

39. Le jeudi 11 novembre 2010 à 19:26 par alain

Une pensée pour mon grand-oncle Omer.
C’était un citoyen belge, il vivait à Bordeaux. Quand la guerre a éclaté, il s’est engagé dans l’armée française, et a été affecté dans la Légion Etrangère.
Il a été tué le 9 mai 1915 au lieudit Berthonval, près d’Arras.

40. Le jeudi 11 novembre 2010 à 19:46 par Druss

Une pensée pour les trois arrières-grands-pères que je connais et ont survécus à la garde bien qu’étant tous passés par le Chemin des Dames, Verdun, l’un par la Grotte du Dragon dont l’histoire racontée sur le site est un mensonge.

Une pensée à tous ceux qui furent envoyés se faire tuer pour des politiques se nourrissant du sang de leurs citoyens.

41. Le jeudi 11 novembre 2010 à 19:50 par Vorian

Hommage à ceux qui sont morts pour la France au cours de la grande guerre, ainsi qu’à l’adjudant chef Thibault MILOCHE, infirmier de classe supérieur au 126ème RI, tombé au champ d’honneur le 15 octobre de cette année, pour l’instant dernier des morts de l’Afghanistan.

42. Le jeudi 11 novembre 2010 à 19:57 par Salomon Ibn Gabirol

Je pense a mon grand-pere Ben, ne a Brooklyn d’une mere chilienne (elle meme issue d’une famille italienne emigree d’Odessa). Trop jeune pour s’engager dans l’armee US, il a menti sur son age pour s’engager dans l’armee canadienne en 1915.

43. Le jeudi 11 novembre 2010 à 20:00 par pouet

Lettres de poilus

de Michel Lanson, le 24 juin 1915

« Dans la tranchée, le pis, ce sont les torpilles. Le déchirement produit par ces 50 kg de mélinite en éclatant est effroyable. Quand une d’elles tombe en pleine tranchée, et ces accidents-là arrivent, elle tue carrément 15 à 20 types. L’une des nôtres étant tombée chez les Boches, des pieds de Boches ont été rejetés jusque sur nos deuxièmes lignes. »

de Émile Sautour, le 19 juillet 1915

« Je ne suis plus qu’un squelette où la figure disparaît sous une couche de poussière mêlée à la barbe déjà longue. Je tiens debout comme on dit en langage vulgaire parce que c’est la mode. »

de Pierre Rullier, le 26 juillet 1915

« J’ai vu de beaux spectacles ! D’abord les tranchées de Boches défoncées par notre artillerie malgré le ciment et les centaines de sacs de terre empilés les uns au-dessus des autres ; ça c’est intéressant. Mais ce qui l’est moins, ce sont les cadavres à moitié enterrés montrant, qui un pied, qui une tête ; d’autres, enterrés, sont découverts en creusant les boyaux. Que c’est intéressant la guerre ! On peut être fier de la civilisation ! »

44. Le jeudi 11 novembre 2010 à 20:07 par Galuchat

Un grand merci pour tous les “Poilus” !

Et une pensée pour mon grand-père…

“Quelle connerie la guerre” Jacques Prévert (Barbara)

45. Le jeudi 11 novembre 2010 à 20:31 par Marc

Jolie photo, en tout cas.

46. Le jeudi 11 novembre 2010 à 20:56 par toto

a lire le (monument) de claude duneton

47. Le jeudi 11 novembre 2010 à 22:06 par Fassbinder

Bonsoir,

Maître

Je pensais que l’obtention de la Nationalité Française était ‘automatique’ pour les engagés ‘étrangers’ combattant pour la France ?

Du moins si je ne me trompe, je me réfère aux supplétifs rapatriés d’Algérie où un tribunal de fortune statuait en urgence sur leurs cas en vue de les protéger …

Sur le fond, un grand hommage à tous ces combattants républicains dans l’âme, d’avoir oeuvrer par leurs courages à l’avenir de notre patrie. Merci.
Paix à leurs âmes.

48. Le jeudi 11 novembre 2010 à 22:07 par Carembar

De toute les commémorations celle de la guerre de 14-18 demeurent celles qui me touchent le plus (et peut-être même la seule dans le déferlement actuel de commémorations).

49. Le jeudi 11 novembre 2010 à 22:51 par fnh

Il ne paraît certes pas inopportun de rendre un hommage pudique à tous ces morts qui furent véritablement des sacrifiés, à des intérêts qui ne furent d’ailleurs pas immédiatement politiques mais essentiellement industriels et financiers.

De façon décalée, il n’est pas non plus interdit de rendre hommage aux mutins, aux déserteurs, à ceux qui eurent un amour de la liberté assez fort pour mourir autrement qu’à l’abattoir commandé.

Ainsi le singulier et scandaleux Arthur Cravan, dadaïste avant l’heure, poète et boxeur, autoproclamé « le poète aux cheveux les plus courts du monde », et qui est dit avoir été « déserteur de dix-sept nations » durant cette boucherie (respect!).

Guy Debord nota à son propos : « « Les gens que j’estimais plus que personne au monde étaient Arthur Cravan et Lautréamont, et je savais parfaitement que tous leurs amis, si j’avais consenti à poursuivre des études universitaires, m’auraient méprisé autant que si je m’étais résigné à exercer une activité artistique ; et, si je n’avais pas pu avoir ces amis-là, je n’aurais certainement pas admis de m’en consoler avec d’autres. »

Mais peut-être ces trois noms propres ne sont-ils pas à leur place ici (je pose cette question en toute sincérité)?

50. Le jeudi 11 novembre 2010 à 22:52 par Vorian

@47 :

Les engagés à titre étrangers actuels peuvent demander la nationalité française au bout de 3 ans de service et doivent satisfaire à certaines conditions. Il peuvent acquérir celle ci de droit s’il sont blessés au combat.
Si elle n’est pas attribuée au légionnaire, celui ci peut obtenir une carte de résident s’il lui a été délivré le certificat de bonne conduite lors de sa radiation des contrôles de la Légion Etrangère.

Quant aux supplétifs d’Algérie, l’article 3 du décret n° 61-1201 du 6 novembre 1961 pose la nationalité française comme pré-requis : “aucun candidat ne peut être admis dans les harkas s’il n’a pas la qualité de français et n’est pas reconnu médicalement apte”
(Vu qu’à l’époque, l’Algérie était la France, il n’était pas des combattants servant à titre étranger.)

51. Le jeudi 11 novembre 2010 à 23:05 par William

JMT en 36 a dit : “La guerre la plus inutile du siècle, peut-être de tous les temps, a ouvert le 20 ° siècle qui a fait encore mieux plus tard”.

Pau après 14-18, un journal allemand avait lancé un concours pour le titre d’article le plus absurde. Le vainqueur : “L’Archiduc n’est pas mort à Sarajevo : la guerre a été faite par erreur” …

52. Le jeudi 11 novembre 2010 à 23:05 par Floran

Un jour comme celui-ci, nous sommes tous, unis, pour commémorer et nous souvenirs de tous ces hommes et femmes.

Je trouve cela mal-venu et déplacé de politiser ce moment.

53. Le jeudi 11 novembre 2010 à 23:52 par pacifiste et rouge

Ce n’est pas la construction européenne qui à fait la fin des guerres mais la pression des peuples (rappelons l’opposition massive à la CED dans les années 50) en n’oubliant pas que cette UE déploie pour des raisons aussi diverses que discutables des contingents d’interventions pour des raisons parfois plus que surprenantes voire injustifiables comme les armes de destruction massive inexistantes, la protection que l’on sait des populations des grands lacs ou la paix dans les Balkans avec des résultats que je qualifierai d’exotique pour ne pas devenir trivial.

Je partage assez l’idée de tirer sur les distributeurs d’armes plutôt que sur les cibles qu’ils désignent. C’est un peu le message des anciens combattants de l’après 18 et leur “plus jamais çà” qui pourtant se renouvelle depuis sous tant de latitudes.
Sans modestie je vous propose, (si l’étiquette du lieu l’autorise) de jeter un oeil sur ceci (la photo est de l’auteur de ces lignes, que la photo, le sujet le dépasse si grandement) Pour lire la suite allez ici “http://canaille-le-rouge.over-blog….

Cela dit n’étant pas juriste c’est avec un intérêt mâtiné de plaisir que je viens fréquemment passer du temps sur vos pages même si parfois la spécialisation du propos lors de certains développements plus la technicité du langage ferait passer une discussion professionnelle de cheminots pour un chef d’oeuvre de simplicité (mais en s’accrochant on savoure et on apprend…et c’est bien)

54. Le vendredi 12 novembre 2010 à 00:03 par Fassbinder

@Voiran

Je vous remercie amplement pour votre explication claire en réponse à ma première question.

Mais s’assigissant du cas des supplétifs, je peux vous affirmer que vous vous méprenez…

Il est vrai que l’Algérie étant sous protectorat français à l’époque, donc légitimement, tout résidents auraient dû être français mais ce ne fut pas le cas…
Il aura fallu le rapatriement d’urgence en métropole pour que Juifs et Arabes bénéficient de celle-ci…

D’où ces tribunaux siégeant en urgence dans les camps de Rivesaltes et de Bias pour les supplétifs et à Marseilles pour les Juifs et les Pieds Noirs..
Seul les métropolitains furent exonorés de passer le filtrage des cams de transit…

PS : Voiran, quand j’étais môme, je lisais sans cesse ce duplicata de Nationalité tamponné du Sceau de la République, je le chérissais tant… il sonnait comme une fierté, comme si l’on était libre de tout malheur dans l’avenir, mais c’en était loin…

55. Le vendredi 12 novembre 2010 à 01:33 par Lûciole

Si je peux rajouter également deux de mes arrière-grand-pères : à la mémoire d’Anatole (trois ans de guerre) qui jusqu’en 1979 l année de sa mort, dans ses cauchemars et hurlements, revivait les tranchées et qu on retrouvait trop souvent caché sous son lit, pour se protéger des obus ….
Et Francois, 4 ans de tranchée à éviter les balles mais pas un morceau de schrapnell (le mot est de lui) qui le rendit complètement amnésique : lui passa 1 an de plus à l’hôpital psychatrique militaire le temps que mon arrière-grand-mère Marie le trouve. Il n avait pour toute identification qu une alliance avec des initiales, pas de date, rien. Et un jour il a vu arriver une femme qui l a regardé, s est tourné vers le médecin, et a dit “celui-là, il est à moi”, elle avait juste une photo de mariage pour soutenir ses dires. Et il aura la chance de retomber amoureux de sa femme 15 ans après leur mariage … avec tout le village qui est venu soir après soir lui raconter sa vie “d’avant”, pour qu il arrête de “rêver blanc”.

56. Le vendredi 12 novembre 2010 à 02:27 par Gwen

Bonsoir.

Au risque de passer pour une ignorante, ce que je suis, ne vous méprenez pas, mais pourquoi un bleuet en l’honneur de nos vaillants poilus?

Merci, et fier article en passant!

Mes hommages, cher Maître.

57. Le vendredi 12 novembre 2010 à 03:49 par Phil

@moi-même phil 19

Les souvenirs douloureux courbent l’espace: J’ai écrit grand-père au lieu de arrière-grand-père!
Les tranchées sont loin d’être des fossés entre les générations…

58. Le vendredi 12 novembre 2010 à 04:17 par Jean Vernot

Aux racistes de tous poils qui refusent les immigrations asiatiques, arabes et africaines dont bénéficie en ce moment l’Occident, il serait bon de leur rappeler que les immigrations, les invasions et les colonisations sont des processus humains naturels.

Les Français, dits de souche, ne sont certainement pas des Gaulois purs, mais des mélangés, grâce à la colonisation romaine et autres invasions ultérieures, dont la plus célèbre est celle de cette tribu germanique, les Francs, qui a donné à notre pays son nom moderne.

De la même manière que les Gaulois ont su se laisser transformer au fil des siècles par de nouveaux arrivants, afin de devenir les Français d’aujourd’hui, ces mêmes Français doivent accepter que de nouveaux arrivants, aussi divers que l’étaient les Francs pour les Gaulois, vont transformer profondément la culture, les moeurs et jusqu’à la physionomie du peuple français - qui changera peut-être même de nom.

Que les Français ne se laissent pas aller à un rejet de cette invasion pacifique de nouveaux arrivants dans un monde sans frontières, sous le prétexte fallacieux que lesdits nouveaux arrivants ont, il y a cinquante ans, rejeté nos tentatives de colonisation à leur encontre.

59. Le vendredi 12 novembre 2010 à 07:54 par Véronique

Gwen, en réponse à votre question sur le bleuet.

Merci, Me Eolas, de rappeler ce symbole de mémoire et de solidarité à l’égard de nos grands-parents et arrière-grands-parents.

60. Le vendredi 12 novembre 2010 à 09:21 par Arnaud

Cette année, la commémoration du 11 novembre 1918 a mis en lumière un autre 11 novembre: le 11 novembre 1940, jour où des milliers de lycéens et étudiants parisiens ont manifesté dans les rues de la capitale, malgré l’interdiction édictée par les autorités allemandes.

Je crains qu’hier, 11 novembre 2010, il n’y ait pas eu des milliers de lycéens et d’étudiants devant les monuments aux morts de France. Pour s’en convaincre, il suffit d’assister régulièrement aux cérémonies organisées le 11 novembre ou le 8 mai : elles regroupent majoritairement des personnes âgées, et des enfants en bas-âge qui suivent leurs parents, mais les ados et les étudiants sont largement sous-représentés. Pourtant de nos jours nulle interdiction, nul risque,…
Aurions nous une conscience politique moindre que nos aînés?

Signé Arnaud (un étudiant, sans doute excentrique, qui assiste sans faute à toutes les commémorations des deux guerres mondiales, avec à chaque fois beaucoup d’émotion)

61. Le vendredi 12 novembre 2010 à 09:27 par wam

@ n°52 - Floran

“Un jour comme celui-ci, nous sommes tous, unis, pour commémorer et nous souvenirs de tous ces hommes et femmes.

Je trouve cela mal-venu et déplacé de politiser ce moment.”

Votre remarque est amusante.

Plutôt qu’à Eolas, il faut aller le dire à Sarkozy et consorts, qui dévoile une plaque alors qu’il en existe déjà une pour le même événement : http://www.europe1.fr/France/Un-11-…

62. Le vendredi 12 novembre 2010 à 09:54 par JF

11/11/2010, le jour où Sarko, inaugure une plaque qui existe déjà …

http://www.cheminsdememoire.gouv.fr…

63. Le vendredi 12 novembre 2010 à 10:48 par Une passante

A lire :

“Paroles de poilus”, Librio, n° 245, coédition Radio France…

64. Le vendredi 12 novembre 2010 à 11:07 par sir yes sir

A tous nos arrières arrières grand-pères, et arrières grand-pères, qui luttaient sur les champs de bataille ;

A toutes nos arrières arrières grand-mères, et arrières grand-mères, qui attendaient pères, frères, époux et fils et qui ne les ont pas tous vus revenir…

65. Le vendredi 12 novembre 2010 à 11:16 par Arnaud 02

J’en vois ici qui en profitent pour rajouter une couche sur Sarko, le raciste, l’anti-immigré, le saligaud quoi…

Je rappelle que Sarkozy est lui même fils d’immigrés, comme d’ailleurs plusieurs membres du gouvernement: Devedjian, Yade, Amara, Morano, Berra, Falco…

66. Le vendredi 12 novembre 2010 à 11:16 par yellowrose

Lazare Ponticelli était un Grand Homme, merci de le rappeler.
Il faut aussi rappeler tous ceux, dans toute Europe, qui luttaient dans les champs de bataille. Nous somme presque un siècle après la Première Guerre, et, enfin, on voit les commémorations communes.

Mais le raccourci de la fin est un peu rapide.

67. Le vendredi 12 novembre 2010 à 11:45 par Thib

@ 34 Maraudeur.

Merci pour le lien.

68. Le vendredi 12 novembre 2010 à 12:12 par Gwynplaine

@ Gwen et Véronique :

Pour une version complémentaire sur le bleuet, cette fleur est aussi réputée être celle que les premiers combattants de 14 portaient au bout de leur fusil, partant à la guerre dans l’insouciance, persuadés que celle-ci serait de courte durée. Par extension, les jeunes recrues ignorant tout des horreurs de la guerre furent appelés des “bleuets”, qui donna un “bleu” en raccourci.

Pour cette histoire de “la fleur au fusil”, un prof d’histoire nous raconta qu’il fallait mettre en doute cette version, et que les images montrant effectivement des soldats fleur au fusil étaient bien souvent celles des manoeuvres d’entrainement précédant le départ à la guerre. Je le crois volontiers, tant il est vrai qu’il m’apparaît peu concevable, à quelque époque que ce soit, que l’on parte à la guerre dans l’insouciance.

69. Le vendredi 12 novembre 2010 à 12:19 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Arnaud 02, 65
Personne ici, il me semble, ne qualifie ainsi le monsieur dont vous parlez. Ce qui est pointé par certains, c’est son énième acte de récupération de la Résistance (cf : supra). Bien que surfant sur la vague de l’extrême-droite, il n’est pas raciste à titre personnel. En revanche, je ne serais pas surpris que ses origines lui posent problème.
Mais votre rappel des origines étrangères de certains membres de l’exécutif est bienvenu : avec le “Karcher”, le ministère aux trois “i”, les “Auvergnats”, les Roms et le discours de Grenoble, on avait fini par l’oublier…

70. Le vendredi 12 novembre 2010 à 12:31 par Shiver

Certains s’emballent beaucoup pour pas grand chose.

On a juste une note d’humour, un petit clin d’oeil qui sert à tourner en dérision un préjugé que chacun (ou presque) aura pu (malheureusement) entendre au moins une fois dans sa vie, c’est tout.

L’important, c’est surtout l’hommage qui est fait dans ce minuscule billet. Respectons cela.

71. Le vendredi 12 novembre 2010 à 13:01 par Wifred el Pelut

Bonjour Me Eolas. Dans votre papier du 12 III 08, vous mettez un lien (“c’est à écouter ici”) pour renvoyer au témoignage de Lazare Ponticelli. Un clic me renvoie:
“Page Web Introuvable”.Je m’interroge:
- le Web aurait-il sélectionné ce que je peux (dois?) oublier?
- Ne faudrait-il pas dans ce cas (re?)ressusciter Lazare?
===

72. Le vendredi 12 novembre 2010 à 13:03 par margot

Une lecture que je ne saurais trop vous recommander :
“J’étais médecin dans les tranchées ” 2 août 1914 - 14 juillet 1919

chez Pocket

73. Le vendredi 12 novembre 2010 à 13:04 par moddeur

En plus, Lazare Ponticelli, le dernier poilu, était Italien. Rappelons par la même occasion qu’en 1914, surtout dans l’Est où de nombreux chantiers militaires et de mines embauchaient des transalpins, l’Italien était parfois bien mal perçu.

Voici quelques extraits d’un article du Courrier de la Meuse du 16 mai 1914 (qu’on peut trouver sur archives.meuse.fr, section presse ancienne, année 1914 pg98), intitulé “Les ouvriers français contre les ouvriers italiens”. Le Courrier de la Meuse était d’orientation libérale (droite):

… “notre région de l’Est est envahie par une véritable nuée d’étrangers et principalement d’Italiens qui viennent s’embaucher sur nos nombreux chantiers au grand mécontentement des travailleurs français”
… “ils sont plus fripons et plus querelleurs que nos nationaux, du moins pour la plupart”
… “c’est une véritable invasion que nous subissons en ce moment”
… “il est inadmissible que l’argent de la France serve à engraisser l’étranger”
… “Jacques Bonhomme, tu seras toujours l’éternel exploité ! et exploité au profit de qui ? De tes ennemis, de l’étranger !”

74. Le vendredi 12 novembre 2010 à 15:27 par Jean-ollivier

Hommage aux oubliés : je vous propose “La troisième symphonie”, un extrait de VIE DES MARTYRS (1914-1916), le roman de Georges Duhamel, où il relate son expérience de chirurgien lors de la Guerre de 1914-1918. (pp. 175-178). C’est un témoignage sur le pouvoir de la musique au plus fort de la guerre.

Tous les matins, les brancardiers descendaient le vice-feldwebel Spät à la salle des pansements, et son entrée y jetait toujours un certain froid.
Il y a des blessés allemands que les bons traitements, la souffrance, ou d’autres mobiles amènent à composition et qui acceptent ce qu’on fait pour eux avec une certaine reconnaissance. Ce n’était pas le cas de Spät. Pendant des semaines, nous avions fait maints efforts pour l’arracher à la mort, puis pour adoucir ses souffrances, sans qu’il témoignât la moindre satisfaction, ni nous adressât le plus sommaire remerciement.
Il savait quelque peu de français, qu’il utilisait strictement pour ses besoins matériels, … À part cela, il nous montrait toujours le même visage glacial, le même regard pâle, dur, bordé de cils décolorés. …
Il souffrait avec courage, et comme quelqu’un qui applique son amour-propre à réprimer les plus légitimes réactions de la chair blessée. Je ne me souviens guère de l’avoir entendu crier …, il geignait seulement avec le « han ! » sourd d’un bûcheron qui abat la cognée.
Un jour, nous avions dû l’endormir pour débrider les plaies de sa jambe ; il était devenu très rouge et avait dit, d’un ton presque suppliant : « Pas couper, monsieur, n’est-ce pas ? Pas couper ! » Dès le réveil, il avait retrouvé son attitude hostile et compassée.
À la longue, j’avais cessé de croire que ses traits fusent jamais capables d’exprimer autre chose que cette animosité contenue. Je fus détrompé par une circonstance imprévue.
Le fait de siffloter entre ses dents traduit, chez moi, comme chez beaucoup d’autres personnes, une certaine préoccupation. C’est peut-être inconvenant, mais j’éprouve souvent le besoin de siffler entre mes dents et surtout quand je m’applique à de sérieuses besognes.
Un matin donc j’achevais le pansement du feldwebel Spät en sifflotant distraitement je ne sais quoi. Je ne regardais que sa jambe et ne m’occupais guère de son visage, quand j’eus la sensation curieuse que le regard qu’il fixait sur moi venait de changer de nature, et je levai les yeux.
Certes, une chose extraordinaire se passait : détendue, animée d’une sorte de chaleur et de contentement, la figure de l’Allemand souriait, souriait, et je ne la reconnaissais plus. Je ne pouvais croire qu’avec les traits qu’il nous montrait d’habitude, il eût pu improviser ce visage-là, qui était sensible et confiant.
–Dites, monsieur, murmura-t-il, c’est troisième symphonie, n’est-ce pas ? Vous, comment dire… sifflez, c’est le mot ?
D’abord, je m’arrêtai de siffler. Je répondis ensuite : « Oui, je crois que c’est la troisième symphonie », puis je demeurai silencieux et troublé.
Par-dessus l’abîme , un frêle pont venait d’être tendu soudain.
La chose dura quelques secondes, et j’y rêvais encore quand je sentis de nouveau tomber sur moi une ombre glaciale, irrévocable, qui était le regard adversaire de monsieur Spät.

75. Le vendredi 12 novembre 2010 à 15:30 par PMB

Le Onze Novembre. Avec les écoliers rassemblés sous le monument aux morts, écharpe à ras ton nez rougi, touillant du bout de la galoche le gravier gris du cimetière, dans le silence des regards baissés, tu entendais sans bien comprendre le clairon corner lentement la lugubre sonnerie « Aux Morts ». Ce monument couvert de noms en colonnes, sagement gravés au sang (et pourquoi parlait-il d’enfants morts, il y avait là comme une antinomie ; tu l’aurais peut-être comprise si tu avais su qu’avant de mourir, ils criaient parfois maman). Ce monument ceint de quatre obscènes obus liés par d’énormes chaînes marronnasses, montrant une mère muette les yeux dans les mains, tête penchée sur le cadavre de son petit soldat de bois mort couché raide en sa capote de pioupiou. Ce monument entouré d’hommes au regard fixe pour ne pas être perdu, jeunes alors, qui vieilliraient à la même place, un peu ridicules d’encore cacher leurs larmes derrière une moustache tremblante face à des gens dont l’indifférence polie croîtrait avec le temps, allant jusqu’à les supposer responsables d’une guerre qu’ils avaient faite malgré eux. Ils portaient des médailles forgées du métal qui avait tué leurs frères de la boue. Ils portaient des drapeaux dont le rouge rappelait leurs pantalons garance, qui fournirent si belles cibles aux balles ennemies et si bon argent aux filatures de l’arrière. Ils portaient l’auréole d’une gloire tressée par des pouvoirs soulagés de ne pas devoir rendre aux morts des comptes de l’ignominie qui avait brisé leur jeunesse, brisé celle de leurs amours statufiées en éternelles veuves de guerre, brisé la vieillesse de leurs parents soudain orphelins, brisé l’enfance de leurs petits condamnés à grandir sans la force d’un père.

Tu les voyais agrippant des drapeaux, coiffés de calots que l’âge ferait glisser de traviole, le bras confisqué par un obus, le visage haché par un éclat de mitraille, la jambe égarée quelque part dans un champ pourri des Ardennes, dans ces forêts dont les arbres de maintenant ont pour sève le sang des morts de jadis, dans ces pays de cauchemar ouverts à tous vents d’invasion et crevés d’âge en âge par des hordes accourues de l’Est. Mais si le corps se tenait là devant toi, droit comme un if, ou appuyé sur un pilon, ou pire voituré par un proche, l’âme courait toujours cette terre de déraison, Côte de l’Homme Mort ou Chemin des Dames – beau nom pour le plaisir – et l’horreur qu’ils y trouvèrent.

Un jour tu vis une carte postale : le petit Pierre à genoux dans son blanc lit-cage, chemise aux plis sages, yeux clairs pointés au ciel, priant Dieu que Papa soldat revienne. (Celui-ci, en surimpression de la bercelonnette, la moustache bien lissée, lisait attendri une lettre de la mère sur fond de verdure mirlitonnante – alors qu’il pataugeait dans l’indescriptible). Bon sang, ce n’était pas à Lui de l’exaucer, mais à Guillaume, à Joffre, à Nivelle, à tous les autres, à toutes les badernes, à toutes les bedaines galonnées qui auraient été trop lourdes pour jaillir des tranchées, trop raides pour courir sous les rafales, trop délicates pour dormir sur la merde des feuillées ! Oh, rendre les pères, ils le firent. Dans un cercueil. Quand on le put.

Tu t’étonnais de ce voisin dont le seul aliment était du lait : l’ypérite ne t’aurait rien dit. Son régime dura dix ans. Tu ne vis pas cette voisine, apprenant la disparition de l’aimé, glisser avec son sourire l’avis de décès sous une pile de draps, que l’un et l’autre n’en ressortent jamais (d’ailleurs, l’avait-elle vraiment reçu). Ni celui-là, arrêtant le travail un certain jour de l’année, non pour le repos mais par incapacité d’affronter autrement qu’à l’écart l’anniversaire de son innommable à lui, ainsi le chat s’isole quand il va mal. Le seul à te faire rire fut la forte tête qui, attendant vainement un ruban mérité, jurait de le refiler à son chien. Le jour enfin venu, il n’eut pas cette audace, s’en voulut, et cessa de plaisanter. Tu ne compris que bien plus tard le silence des hommes du village ou de la famille dès qu’on évoquait La Guerre, dont tu n’avais eu d’échos qu’assourdis : murés dans la douleur, déchirés entre le désir de chasser encore les ombres revenant chaque nuit et la peur de perdre à nouveau leurs voisins de souffrance, taraudés par l’idée que nul ne pouvait comprendre, et qu’au fond, tout le monde s’en foutait. Tu ne les entendras jamais parler des mutins de 1917, ni eux ni personne, d’ailleurs, qui le sut. Ceux-là, morts pour tous, morts pour rien. Pour rien ? Non, pour l’honneur des ganaches.

Toute cette armée en gris sale dont tu ne découvris que bien plus tard l’immensité, tous ces hommes si nombreux et si seuls, la Grande Muette en avait fait des infirmes. Et surtout, des muets.

Les Allemands, dont les obus avaient creusé des millions de tombes, étaient haïs. Mais personne ne réalisait que les infinis champs de croix qu’on avait plantées de part et d’autre de la frontière étendaient la même géométrie glacée devant des veuves qui portaient le même voile et des orphelins tout petits tout en noir qui cachaient les mêmes larmes. Chez nous, ces croix voisinaient les croissants de ceux qu’on avait arrachés au soleil d’Afrique à pleins bateaux, les envoyant s’éclater dans la boue froide et anonyme d’un pays à jamais pour eux étranger. Croix et croissants fraternisaient avec les étoiles de David de ceux qui avaient cru payer de leur vie le droit d’aimer cette terre, leurs fils en seraient désabusés par wagons entiers. Tous emblèmes blancs, un blanc de sépulcre blanchi, un blanc pour cacher la pourriture, celle des corps et celle de la civilisation que cette guerre avait tuée.

Comme le rappelait un grand album aux faux airs de Hansi, Joujoux d’Alsace, qu’on se passait convaincus, ces balourds de Teutons avaient osé infester quarante ans notre Alsace-Lorraine si joliment française, y promenant leurs arrogantes panses houblonnées, leurs petites lunettes rondes, leurs bédides filles yeux pigles, nattes plontes et tents te castor – comment des êtres si laids auraient-ils pu parler notre si belle langue. Donc, dès l’enfance, on cultivait le mépris du Boche, du Chleuh, du Frisé, du Fridolin, du Vert-de-Gris, au choix. On y ajoutait en tout oecuménisme les Youpins, qui avaient crucifié le Bon Jésus en criant « que son sang retombe sur nous et nos enfants ! » Ils seraient pris au mot dans deux décennies. Avant de filer sous les draps, les bébés jouaient à Vive la France-A bas les Boches : bras levés pour la patrie, puis jetés dans la couette contre l’ennemi. Les cours d’école répétaient la martiale comptine As-tu vu Guillaume sur son gros canon, envoyant le Kaiser là-où-même-le-roi-va-tout-seul subir les outrages excrémentiels de Monsieur le Curé. Nos pères avaient commencé par Bismarck, nos fils y expédieraient Hitler. On s’initiait au chauvinisme avec le proverbe : l’italien ça se chante, le français ça se parle, l’anglais ça se crache, et l’allemand ça se dégueule.
Tout ça pour apprendre à dédaigner ceux qui nous surprendraient à la prochaine.

76. Le vendredi 12 novembre 2010 à 15:47 par PMB

«  Souvent je pense à mes camarades tombés à mes côtés. J’ai entendu leurs imprécations contre la guerre et ses auteurs, la révolte de tout leur être contre leur funeste sort, contre leur assassinat. Et moi, survivant, je crois être inspiré par leur volonté en luttant sans trêve ni merci jusqu’à mon dernier souffle pour l’idée de la paix et de la fraternité humaine. »

Louis BARTHAS
février 1919
Carnets de Guerre

(Inscription lue sur un des deux monuments aux morts de Pontcharra, Isère)

77. Le vendredi 12 novembre 2010 à 15:58 par Paco Necté

Cette sinistre boucherie a permis aux “opportunistes” (généralement des “notables”) qui ont réussi à se faire “réformer ou exempter de service actif” de récupérer à vil prix les terres et fermes de leurs voisins mobilisés que les épouses (futures veuves, souvent) ne pouvaient pas exploiter seules…
J’avais lu quelque part :”la guerre ne fait ni vainqueurs, ni vaincus…elle ne fait que des morts” !
Celui qui écrivit ça a dû oublier qu’elle fait aussi ce qu’on appelle -de nos jours- “des méritants” qui administrent ces fortunes “tombées du ciel… parmi les pluies d’obus” pour la grandeur économique de notre pays et à qui la France peut remettre diverses médailles -dont “le mérite agricole”- sans attendre qu’elles soient posthumes !
J’ai, par conséquent, une pensée émue et compatissante pour les orphelins de cette guerre (et de la suivante) qui ne doivent leur (fréquente) misérable condition économique et sociale qu’au fait qu’ils n’aient pas eu la volonté de “réussir”, voire qu’ils n’aient été que “des fainéants” (pour ne pas avoir réagi après avoir été spoliés de ces terres que souhaitaient leur confier leurs aïeux, pour n’avoir pas su se convertir en robots des nouvelles usines)… si j’en crois les sophismes qui nous sont distillés par les héritiers de ces “opportunistes” qui constituent (pour une grande part) nos “élites” intellectuelles, économiques et politiques d’aujourd’hui.
De Gaulle écrivit (approximativement) “Pour se mériter, la gloire doit avoir été rêvée tout au long de sa vie”…
La plupart de ceux qui sont allés se faire massacrer (parfois sous les balles de leurs frères d’arme) n’y sont pas allés chercher “la gloire” ; on les avait juste convaincus que c’était le prix à payer pour qu’ils transmettent un patrimoine ancestral à leurs enfants.
Une bonne partie de ceux qui en sont revenus n’avaient plus rien à léguer en héritage, juste une pension misérable d’ancien combattant à partager par la famille nombreuse…
Vive la république solidaire et fraternelle !

78. Le vendredi 12 novembre 2010 à 16:07 par beldeche

Feuilles tombantes,
Billets trop éphémères,
Portent les espoirs.

79. Le vendredi 12 novembre 2010 à 16:19 par RG

@73 moddeur

Rappelons par la même occasion qu’en 1914, surtout dans l’Est où de nombreux chantiers militaires et de mines embauchaient des transalpins, l’Italien était parfois bien mal perçu.

On a également fait venir de la main-d’oeuvre de nos colonies et d’Espagne. C’est ainsi que mon grand-père paternel (espagnol) avait en tant que civil fait Verdun.

PS: cette composition musicale datant de 1914, quelques semaines avant le début du conflit, est étonnante. “Il s’agit, pour Holst, d’exprimer plus son sentiment d’une fin du monde, que d’une réaction face à la tragédie de la guerre”. Elle aurait pu s’appeler la guerre 14-89, ou bien le XXème siècle.

80. Le vendredi 12 novembre 2010 à 16:21 par LEF

Une pensée aussi au Père la Victoire qui a dit :

« La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires »

« Il est plus facile de faire la guerre que la paix »

Encore une, hors sujet, mais d’actualité :

« Un escalier de ministère est un endroit où des gens qui arrivent en retard croisent des gens qui partent en avance »

81. Le vendredi 12 novembre 2010 à 16:28 par Biarnes

Pourquoi jamais un mot pour les Corses ou les Basques, parlant alors corse ou basque, tombés dans les plaines septentrionales…

Pourquoi évoquer le lointain étranger s’il s’agit d’évoquer la souffrance commune?

Pourquoi toujours la basse politique?

Eolas:
Parce qu’il y a trop de mes compatriotes qui adossent le mot “lointain” à étranger. La politique n’est jamais plus basse que là où nous la descendons.

82. Le vendredi 12 novembre 2010 à 16:36 par pacifiste et Rouge

Combien utile de relire “le Feu chronique d’une escouade” de Barbusse, prix Goncourt me semble-t-il.
Ce n’est pas le seul (au-delà du très pédagogiquement conseillé “les croix de bois” de Dorgelès) mais la patine du temps lui donne encore plus de force pour dénoncer la barbarie de ceux qui votaient les crédits de guerre pour les mêmes groupes industriels de part et d’autre du Rhin.

83. Le vendredi 12 novembre 2010 à 17:14 par Colonel de Guerlass

@80 Clémenceau avait beaucoup de bon sens quand il expliquait que les cimetières étaient remplis de gens indispensables… Et, à propos de cimetières, les femmes ont bénéficié de la guerre de 1914 - obtention du droit de vote en GB, après qu’elles aient prouvé qu’elles pouvaient remplacer -avantageusement?- les hommes; possibilité pour une femme en France de devenir ministre -avant guerre c’eut été impensable- (quoi qu’ayant fait un mariage “gris” au sens de Besson , mais avec un atomiste). Le seul frein en France à l’émancipation des femmes a été la grippe espagnole (en Europe, seuls les médecins espagnols ont eu le loisir de la décrire) qui a rétabli un peu un équilibre dans le remplissage de cimetières…
Le fait que les femmes aient été, sur le long terme, bénéficiaires de cette guerre (la dernière guerre conventionnelle où on ait tué plus de militaires que de civils) rend la tentative de 52
Un jour comme celui-ci, nous sommes tous, unis, pour commémorer et nous souvenirs de tous ces hommes et femmes.”
ridicule, comme un copié collé usagé de discours passe partout…. donc dénué de sens.

Gardons notre tête sur notre épaule

84. Le vendredi 12 novembre 2010 à 18:19 par Shiver

Biarnes>En te répondant je prends le risque de me tromper, mais il me semble que si l’article avait évoqué le “dernier des poilus” décédé comme basque ou corse, ça aurait été étrange.

85. Le vendredi 12 novembre 2010 à 18:21 par César Brutus

A Pacifiste et rouge (82)
pensons aussi à A l’Ouest Rien de Nouveau d’Erich Maria Remarque, à ses nouvelles sur le même thèmes, et à La Peur de Gabriel Chevallier (oui, l’auteur de Clochemerle).
Le dessinateur Tardi, bien que ne l’ayant pas vécue, évoque bien la guerre des tranchées, dont mon grand père, soixante ans après, faisait encore des cauchemars.

86. Le vendredi 12 novembre 2010 à 19:08 par Syllogisme

Ah qu’il est bon de se rappeler, très nécessaire même !

Pour le bleuet ! Merci, l’uniforme bleu horizon, tout un symbole !

@ passante en 10 : de même très chouette…

Et puis l’absurdité de la guerre et des hommes qui la décident et la mènent…on se souvient de l’affaire Lucien Bersot, fantassin sur le front de l’Aisne en février 1915. On l’avait affublé d’un pantalon de toile blanche..étonnement il prit froid et demanda un pantalon de laine rouge garance identique à celui de ses camarades (la laine rouge pas du tout visible dans la nuit non plus vous pensez bien). Il ne lâcha pas prise tant et si bien qu’un sergent lui en offrit un en loques maculé de sang qui avait été relevé sur un cadavre et lui ordonna de le revêtir..
Lucien Bersot s’y refusa….et il fut fusillé !

http://www.telerama.fr/cinema/films…
«Bersot est broyé par une machine froide qui le dépasse complètement. Les officiers qui le
condamnent à mort à l’issue d’un Conseil de Guerre dont la sentence est décidée à
l’avance, les soldats qui le fusillent en obéissant aux ordres à contre-coeur, ne sont pas fon -
cièrement mauvais. Ils appliquent aveuglement les règles d’un jeu qu’ils n’ont pas choisi.
Paradoxalement, les humanistes qui le réhabiliteront en 1922 (ce qui fera une belle jambe à
Bersot) ne feront eux-mêmes qu’appliquer les nouvelles règles d’un nouveau jeu. On pour -
rait d’ailleurs se demander s’ils n’auraient pas eux-mêmes exécuté Bersot en 1915. Tant il
est vrai que la destinée tragique de Lucien Bersot n’est qu’une toute petite histoire perdue
dans le fatras sanglant de l’Histoire avec un grand H. »

Alors, aussi une pensée pour les “fusillés pour l’exemple”

87. Le vendredi 12 novembre 2010 à 19:08 par Teejee (mékeskidi de base)

“On n’oublie jamais les guerres, on les célèbre sans cesse pour dissimuler à ceux qui ont souffert qu’on aurait pu les éviter. Et il faut de méticuleuses fouilles pour en trouver les vraies raisons” (Marc Dugain, La malédiction d’Edgar, Gallimard, NRF, 2005).

88. Le vendredi 12 novembre 2010 à 19:52 par PMB

“pensons aussi à A l’Ouest Rien de Nouveau d’Erich Maria Remarque, à ses nouvelles sur le même thèmes, et à La Peur de Gabriel Chevallier (oui, l’auteur de Clochemerle).”

Dans Clochemerle aussi :

…Ce qui fait que le gain de la bataille fut disputé en pleine forêt par deux troupes de fous furieux, stupéfaits d’épouvante, qui ne savaient pas du tout ce qu’ils étaient venus faire là, et qui se battaient comme des sauvages, hurlant, tirant, courant, piquant, assassinant au petit bonheur, avec un bien sincère désir de foutre le camp à toutes jambes, une révoltante envie de ne pas crever tout de suite, et la conviction qui commençait à se faire jour en eux que les grands capitaines de toutes les armées du monde sont certainement les plus beaux fumiers de la création, et qu’ils auraient éprouvé une bien grande volupté, eux combattants, à leur casser la gueule aux grands capitaines, à la leur casser avec raffinements, oui vraiment, à leur enfoncer leurs testicules tranchées dans la bouche, en suprême hostie, plutôt que de casser la gueule à ces pauvres cons d’ennemis qui faisait comme eux cet invraisemblable métier d’il-y-a-pas-de-bon-Dieu, qui consistait à venir se faire découdre la paillasse, à s’arracher les intestins du ventre, à semer son foie, sa rate, son cœur, son gésier et jusqu’à ses couilles au beau milieu de la campagne, et à se dire, avec une dernière gargouillade de l’âme, que des dégueulasses, occupés à se gorger de belles putains bien cochonnes et de mangeailles ragoûtantes, et d’honneurs, de compliments d’admiration, nom de Dieu ! que ces dégueulasses abrités, ces sadiques, ces patriotards à bénéfice avaient monté cette sacrée vacherie d’apocalypse de merde pour avoir meilleure part, tandis qu’il y avait sous le soleil encore plein de poissons dans les rivières, plein d’oiseaux dans les arbres et de lièvres dans les sillons, plein de grains en terre, de fruits aux branches, plein de pays quasi vides et partout plein de femmes toutes moites de désirs solitaires qui manquaient d’un beau mâle à s’envoyer, alors qu’on saignait les plus beaux mâles comme des porcs. Voilà ce qu’ils auraient pensé, ceux de la forêt, s’ils n’avaient été follement fous aux dernières limites de l’inconcevable, ou morts. Et ces derniers n’avaient plus besoin de rien, que d’un peu de terre sur le ventre, non pas tant pour eux, qui s’en foutaient totalement et bien éternellement d’être ou non sépulturés, que pour les vivants, qui ne voulaient tout de même pas se laisser emboucaner par les macchabs.

Gabriel Chevalier

Clochemerle

89. Le vendredi 12 novembre 2010 à 20:05 par Tocquevil

Maitre Eolas cachant une batte de baseball derrière son dos se trouve a coté d'un troll assommé, portant une longue bosse sur le sommet du cuir chevelu. Un texte “Commentaire modéré par troll détector™” surplombe l'image.

90. Le vendredi 12 novembre 2010 à 22:03 par marsan

11.11

à tous ceux qui sont morts pour la France,
pour la liberté et le droit de dire merde à son voisin,
français de sang ou français du coeur,
à tous ceux qui ont vu l’innommable de près,
qui sont restés marqués à vie, sans jamais en parler
à mon père Guy
à mon grand-père Léopold,

91. Le vendredi 12 novembre 2010 à 22:05 par Nico

“Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sang ne font plus qu’un”.

92. Le vendredi 12 novembre 2010 à 22:20 par dem

@ 65- certes, mais le dernier arrivé ferme la porte ……….

93. Le vendredi 12 novembre 2010 à 22:21 par marsan

11 novembre

à tous ceux qui sont morts pour la France,
pour la liberté,
les français de sang comme ceux du coeur,
à tous ceux qui sont morts à nos côtés,
à ceux qui sont morts dans la tranchée d’en face,
dans cette guerre là et dans celle d’après,
en Indochine et en Algérie,
à tous ceux qui ont vu la mort et l’innommable de près,
qui ont vécu dans le silence,
à Léopold mon grand père
à Guy mon père

à ma grand-mère et à ma mère et à toutes celles qui ont attendu vainement.

94. Le vendredi 12 novembre 2010 à 22:45 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Marsan, 92

95. Le vendredi 12 novembre 2010 à 22:52 par James

« Le hasard a voulu que le dernier poilu fût un étranger et un homme exemplaire. Un salut à sa mémoire………………………….
Les soldats musulmans de cette guerre ont eu droit cette année à une plaque offerte par le gouvernement.
Quant aux autres, ils n’ont pas de pétrole.

96. Le vendredi 12 novembre 2010 à 23:49 par Gascogne

@ marsan : tiens, tu m’donnes envie de pleurer, toi aussi…Voilà un autre lien qui m’a amené les larmes aux yeux…Vraiment… Comme quoi, on peut être parquetier, et ressentir quand même des sentiments humains…

Eolas:
En rhétorique, cette figure de style s’appelle un chleuasme.

97. Le samedi 13 novembre 2010 à 00:26 par Lonewanderer

Merci a touTEs!… Billet court, et que de valeur ajoutée dans les contributions en commentaires…! -une fois de plus-

  • Thank you internet, Thank you!!1!!*

Si je peux humblement faire ici référence à la poétique bande dessinée de Manu Larcenet, “une rocambolesque aventure de van gogh, la ligne de front”… Une belle aventure graphique, qui mérite amplement le détour, et complètement dans le ton.

98. Le samedi 13 novembre 2010 à 00:51 par Papelard

Patelins

99. Le samedi 13 novembre 2010 à 02:41 par Severe

Et ces adorateurs de double-plaque omettent si facilement que les immigrés d’aujourd’hui sont aussi des descendants d’invités d’hier pour relancer l’économie d’alors qui manquait de main d’œuvre. Un triste exemple des besoins de la métropole : Les enfants de la Creuse.

Que se passerait-il si le gouvernement “remerciait” maintenant et immédiatement les 8,5 millions d’étrangers et immigrés? Un trou d’un dixième d’écoles, de logements… Mais pas d’un dixième des politiciens.

100. Le samedi 13 novembre 2010 à 05:09 par Fassbinder

@Gascogne

Bonsoir,

Comme quoi, on peut être parquetier, et ressentir quand même des sentiments humains…

Pardon pour tout Gascogne…(je suis trop contente de vous lire)

PS : Lorsque vous aurez un peu plus de temps, pourriez-vous nous refaire des p’tits billets comme avant.. Merci.

Bises.

101. Le samedi 13 novembre 2010 à 08:26 par LEF

@ marsan et @ Gascogne

« Toute aventure humaine, quelque singulière qu’elle paraisse, engage l’humanité entière ». Jean-Paul Sartre

« Dieu tombe goutte à goutte du ciel et larme à larme de nos yeux ». Victor Hugo

Ce matin, j’ai eu la vue un peu brouillée par un peu de liquide qui s’évapore après avoir creusé son sillon.

102. Le samedi 13 novembre 2010 à 09:53 par anne

sur le sujet, je recommande très vivement le court métrage d’animation “la guerre n’est pas leur jeu”; malheureusement pas disponible en accès libre

http://www2.cndp.fr/TICE/teledoc/Mi…

103. Le samedi 13 novembre 2010 à 10:34 par marsan

à lire et à relire pour ceux qui l’ont déjà lu un magnifique livre écrit en 1929

“À l’ouest rien de nouveau” (en allemand Im Westen nichts Neues) d’ Erich Maria Remarque

104. Le samedi 13 novembre 2010 à 11:06 par CARO MIO

Très bon commentaire!!Ca fait du bien , merci.

105. Le samedi 13 novembre 2010 à 13:30 par PMB

Paysage de lamentation, terre nue ensemencée de ces corps laboureurs, souches noires hérissées en souvenir d’un bosquet frais, peuple de boue, argile informe de l’œuvre rendue à la matière avec ses vanités, fange nauséeuse mêlée de l’odeur acre de poudre brûlée et de charnier qui rend sa propre macération (des semaines sans se dévêtir) presque supportable, avec le vent quand le vacarme s’éteint qui transmet en silence les râles des agonisants, les grave comme des messages prophétiques dans la chair des vivants prostrés muets à l’écoute de ces vies amputées, les dissout dans un souffle ultime, avec la nuit qui n’est pas cette halte au cœur, cette paix d’indicible volupté, mais le lieu de l’attente, de la mort en suspens et des faces noircies, des sentinelles retrouvées au petit matin égorgées et du sommeil coupable, avec le jour qui s’annonce à l’artillerie lourde, prélude à l’assaut, dont on redoute qu’il se couche avant l’heure, avec la pluie interminable qui lave et relave la tache originelle, transforme la terre en cloaque, inonde les trous d’obus où le soldat lourdement harnaché se noie, la pluie qui ruisselle dans les tranchées, effondre les barrières de sable, s’infiltre par le col et les souliers, alourdit le drap du costume, liquéfie les os, pénètre jusqu’au centre de la terre, comme si le monde n’était plus qu’une éponge, un marécage infernal pour les âmes en souffrance, la pluie enfin sur le convoi qui martèle doucement la capote de l’ambulance, apaisante soudain, presque familière, enluminée sous les phares en de myriades de petites lucioles, perles de lune qui rebondissent en cadence sur la chaussée, traversent les villes sombres et, à l’approche de Tours, comme le jour se lève, se glissent dans le lit du fleuve au pied des parterres royaux de la vieille France.

Jean Rouaud, Les Champs d’Honneur

106. Le samedi 13 novembre 2010 à 14:05 par Une passante

A écouter (pendant un mois) le “Bien commun” Franceculture.com, samedi 13 nov. : Justice, Conseils de guerre 1914 - 1918.

Bonne fin de semaine…..

107. Le samedi 13 novembre 2010 à 16:16 par Gascogne

”Eolas:
En rhétorique, cette figure de style s’appelle un chleuasme.”

La raitaurique ? Un miasme ? Mais qu’est-ce donc ? Au-delà de la compréhension d’un pauauvre magistrat… (oui, je sais, j’en abuse, mais je fais ce que je veux. Na !)

Eolas:
Certainement. Vous êtes ici chez vous.

108. Le samedi 13 novembre 2010 à 16:35 par Solo

“@79
@73 moddeur

Rappelons par la même occasion qu’en 1914, surtout dans l’Est où de nombreux chantiers militaires et de mines embauchaient des transalpins, l’Italien était parfois bien mal perçu.”

J’ai été plusieurs fois dans le nord et j’ai été mal reçu par plusieurs automobilistes, du fait de ma plaque 93 ou par la suite 75 certainement. C’est à dire que “l’étranger” même du village d’en face, est toujours mal reçu.

A méditer pour tous les couillons - je pèse mes mots - criant au racisme dès qu’un protagoniste n’a pas la même couleur de peau que nous ! Il n’y a rien de plus naturel que les préjugés, la méfiance et le favoritisme envers notre chapelle. Ce qui pose problème, c’est la violence et le passage à l’acte. Je vous laisse observer de quel côté naît cette violence quotidienne.

Eolas:
Ne négligeons l’hypothèse que votre plaque d’immatriculation ne soit pas la cause du fait que vous soyez mal reçu.

109. Le samedi 13 novembre 2010 à 17:33 par citoyen lambda de bonne humeur (il vient de gagner au TA contre le ministre)

@solo (108)

Cher Solo,
C’est un peu de votre faute aussi, on n’a pas idée d’être immatriculé dans le 93…
ok ->

110. Le samedi 13 novembre 2010 à 17:59 par at22300

MERCI

111. Le samedi 13 novembre 2010 à 18:33 par Vorian

@ Fassbinder :

merci pour le correctif, je n’en avais aucune idée :/ c’est honteux pour notre pays, j’imagine que c’est pour cela que personne n’a cru bon d’en faire mention pendant ma scolarité.

112. Le samedi 13 novembre 2010 à 18:57 par marsan

@ Gascogne,

magnifique lien - dans mon petit village des Landes, il y a un quartier qui s’appelle “Lagraulet”. En 1914 habite sur la ferme de Lagraulet la famille Cuzacq.
Un de mes anciens profs d’histoire, Pierre LESHAURIS, a retrouver les lettres d’un fils mort au front et en a fait un livre très beau livre avec les courriers que le fils échangeait avec sa mère.
ça s’appelle “Le Soldat de Lagraulet : Lettres de Germain Cuzacq écrites du front entre août 1914 et septembre 1916” - c’est de la même veine que ton lien et on le trouve encore d’occasion sur le net.

113. Le samedi 13 novembre 2010 à 19:20 par récap59

Merci à Maraudeur (34)

Je porte un patronyme plutôt rare, et pourtant il y en a 20 pages sur le site des poilus morts pour la France, dont plusieurs du Nord-Pas-de-Calais.

Dommage que je connaisse aussi peu mon arbre généalogique.

A tous ceux qui sont tombés au cours de cette guerre stupide (cette figure de style est un pléonasme)

114. Le samedi 13 novembre 2010 à 19:36 par récap59

Bonjour Fassbinder (54)

“Mais s’agissant du cas des supplétifs, je peux vous affirmer que vous vous méprenez…

Il est vrai que l’Algérie étant sous protectorat français à l’époque, donc légitimement, tout résidents auraient dû être français mais ce ne fut pas le cas…
Il aura fallu le rapatriement d’urgence en métropole pour que Juifs et Arabes bénéficient de celle-ci…”

Quelques précisions : l’Algérie n’était pas un protectorat comme le Maroc, mais bel et bien une colonie française.

D’autre part je crois que vous confondez la nationalité avec la pleine citoyenneté.

Les supplétifs étaient forcément français : quelle autre nationalité auraient ils pu avoir ? Mais c’étaient des citoyens de deuxième classe, qui votaient d’ailleurs dans un deuxième collège ou chaque voix pesait 10 fois moins que dans le premier.

Les juifs, par contre, votaient dans le premier collège, comme les “métropolitains”, et cela grâce aux décrets Crémieux.

Quant aux autres “métropolitains”, la plupart d’entre n’avaient jamais mis non plus les pieds en métropole.

Ni même leurs ancêtres, le plus souvent espagnols, maltais, etc.

115. Le samedi 13 novembre 2010 à 21:37 par Fassbinder

Bonsoir récap59,

Quelques précisions : l’Algérie n’était pas un protectorat comme le Maroc, mais bel et bien une colonie française.

Oui merci pour la correction, un ptit déni de ma part..

Les supplétifs étaient forcément français : quelle autre nationalité auraient ils pu avoir ? Mais c’étaient des citoyens de deuxième classe, qui votaient d’ailleurs dans un deuxième collège ou chaque voix pesait 10 fois moins que dans le premier.

Je ne peux vous donner une réponse, sur ce.
Les seuls éléments dont je suis sûre et certaine, c’est que mes proches et compatriotes suplétifs n’ont obtenu celle-ci, qu’après ‘décision’ du tribunal compétent. (pour le camp de Bias, ce fut celui d’Agen).

D’où ma question à Maître Eolas en post #47.

Récap59, j’ai lu le papier de Maître Eolas fait jadis sur ce sujet, les comm étant fermés depuis, j’aimerai juste comprendre pourquoi cette ‘erreur’ ?
Nous n’étions pas français, ni dans les papiers ni dans l’honneur de cette guerre !

116. Le samedi 13 novembre 2010 à 21:42 par Fassbinder

@Vorian
Bonsoir,

Je vous en prie Vorian, mention faite sur le blog de Maître Eolas !

117. Le samedi 13 novembre 2010 à 22:00 par Phoe

Si par malheur ils survivaient
C’était pour partir à la guerre
C’était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelques sabreurs
Qui exigeaient du bout des lèvres
Qu’ils aillent ouvrir au champ d’horreur
Leurs vingt ans qui n’avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui not’ bon Maître
Couvert de prêtres oui not’ Monsieur

Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l’ombre d’un souvenir
Le temps du souffle d’un soupir
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès?

Une des plus belles chansons de Brel.

118. Le samedi 13 novembre 2010 à 22:41 par Fassbinder

Mes excuses, corrections à faire :

  • supplétifs et déshonneur en bonne place dans mon com…

119. Le samedi 13 novembre 2010 à 23:59 par Fassbinder

@récap59

En ajoût :

Je retiendrai d’après les ‘témoignages’ de mes compatriotes et de mon vécu, la dignité et la bienfaisance des juges statuant en urgence en vue de nous protéger. Merci de m’avoir permis de me sentir libre et d’avoir plein d’espoir dans mes yeux, c’est une chose qu’on ne peut oublier…

A contrario, je ne remercie pas la Gendarmerie Française et l’administration militaire du camp, de nous avoir ramener chaque jours à la réalité en nous torturant rappelant ce que l’on était à leurs yeux…. De pauvres merdes…

Excusez pour ce dernier mot mais il n’est que gentil à mes yeux…

120. Le dimanche 14 novembre 2010 à 16:16 par récap59

Bonjour Fassbinder (115, 118, 119)

Je crois que l’explication est triste, simple, et banale :

Les supplétifs étaient français, mais à l’indépendance de l’Algérie les pouvoirs publics français ont tenté de les spolier de leur nationalité.

Raison pour laquelle ils ont parfois été obligés de défendre leur nationalité en justice contre les autorités de leur propre pays, celui pour lequel ils avaient combattu.

Ce n’était, hélàs, pas la dernière fois que l’état français tentera d’utiliser l’accession à l’indépendance d’une ancienne colonie comme prétexte pour décider à la place des premiers concernés, et sur des critères purement racistes, qui va conserver la nationalité française et qui va la perdre.

Maître Eolas a écrit des billets là-dessus, notamment un récemment à propos de l’affaire Guissé.

http://www.maitre-eolas.fr/post/200…

121. Le dimanche 14 novembre 2010 à 20:52 par Teejee (mékeskidi de base)

HS
Maître, un petit billet sur la nomination de l’angélique Michel Mercier et sur la fusion de l’Intérieur et de l’Immigration ?

122. Le dimanche 14 novembre 2010 à 21:04 par Adam Delait

@Solo -108- Quelque soit la région , province , Paris, vous avez remarqué que l’on ne regarde jamais la plaque d’immatriculation des bons conducteurs ?

123. Le dimanche 14 novembre 2010 à 21:18 par Fassbinder

Bonsoir récap59

Merci récap pour votre explication et le lien, depuis môme je cherchais à comprendre le pourquoi, maintenant il est bien clair dans mon esprit que la politique de sape des autorités en vue de nous faire taire ne se situait pas que dans l’humiliation physique…

Et dire que j’en ai voulu toute mon enfance à mon père de ne rien dire face aux gendarmes (nous, les enfants ont refusé de se plier à eux, on se battait physiquement même si on prenait des ‘sacrées coups’ ) si seulement j’avais su…

124. Le dimanche 14 novembre 2010 à 21:32 par récap59

@ Fassbinder

Pour dire les choses autrement :

On vous a fait croire que vous n’aviez pas auparavant la nationalité française et que vous avez réussi à la conquérir en justice au dernier moment.

Alors qu’en réalité vous l’aviez depuis toujours, et que la justice a seulement débouté ceux qui voulaient vous la voler.

Bien entendu, ceux qui voulaient vous voler votre nationalité française sont les mêmes qui vous racontent encore aujourd’hui que vous la devez à leur merveilleuse générosité, ou à celle de la justice.

N’en croyez pas un mot : ce ne sont que des menteurs, des escrocs, des fascistes, des racistes.

Des ennemis du peuple français dans son ensemble, pas seulement les votres.

125. Le dimanche 14 novembre 2010 à 22:29 par Fassbinder

On vous a fait croire que vous n’aviez pas auparavant la nationalité française et que vous avez réussi à la conquérir en justice au dernier moment.

Tout à fait récap, j’ai grandi avec cette pensée jusqu’à aujourd’hui et j’affirme pense que c’est le cas pour tous mes compatriotes du camp de Bias…( vous me pertubez un peu là, j’étais sûre que notre situation à l’époque était ‘normale’.

Sur toute autre chose concernant l’actualité à chaud du moment, j’apprend que Mme Bougrab fille de supplétif d’Algérie entre au gouvernement de M. Sarkozy.

Serait-ce un p’tit appel du pied à la communauté comme chaque fin de mandat présidentiel ?
Mais il peut bien y croire, cela ne changera rien à la donne…

126. Le dimanche 14 novembre 2010 à 22:49 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Fassbinder, 125
“Mais il peut bien y croire, cela ne changera rien à la donne…”
Je n’en jurerai pas. Il y a des gens qui, en 2012, voteront pour ce monsieur, quoi qu’ils en aient, pour ne pas voter à gauche.
J’espère me tromper. Encore que je sois sans illusions sur le camp d’en face.

127. Le lundi 15 novembre 2010 à 00:07 par Fassbinder

@teeje

Bonsoir,

Je n’en jurerai pas. Il y a des gens qui, en 2012, voteront pour ce monsieur, quoi qu’ils en aient, pour ne pas voter à gauche.
J’espère me tromper. Encore que je sois sans illusions sur le camp d’en face.

J’en ai mauvaise augure aussi mais, désolée de votre méprise avec mes écrits, c’est de ma faute ayant mis des points de suspensions à ceux-ci, je les concluerai donc par ceci:

Mais il peut bien y croire, cela ne changera rien à la donne…”
La communauté des rapatriés et leurs descendants, du moins celle de mon entourage ( Lot et Garonne et Midi- Pyrénées) ne donnera jamais légitimité à ‘régner’ à un individu bafouant les valeurs de notre République !

128. Le lundi 15 novembre 2010 à 10:52 par Emmanuel

Merci Maître pour ce message.

J’ai une pensée pour mon arrière grand père, médecin militaire ayant passé sa guerre entre les Dardanelles et Verdun, ou encore la Somme…

Et, en tant qu’élu dans une commune, je me retrouve tous les 11 novembre devant le monument aux morts. Je peux vous dire que, si vous trouvez ça ridicule et honteux (d’après certains messages), devoir déposer une gerbe de fleurs devant a un sens, ou du moins je souhaite lui en donner. Voir cette liste de plus de 200 noms et se recueillir devant, aux côtés des anciens combattants des guerres suivantes, des représentants des autorités civiles et militaires, c’est un moment fort pour nous tous et qui nous convainc de l’impérieuse nécessité d’oeuvrer pour la paix, sans cesse !

129. Le lundi 15 novembre 2010 à 15:33 par Teejee (mékeskidi de base)

@ Fassbinder, 127
Mille z’excuses ! Tant il est vrai qu’une telle conviction est à l’honneur des Françaisque sont ceux de votre communauté.

130. Le lundi 15 novembre 2010 à 15:33 par Teejee (mékeskidi de base)

Oups ! “Français que”

131. Le lundi 15 novembre 2010 à 18:00 par René Streit

La der des ders… Ce ne fut pas le cas, dommage… Tous ces morts pour rien!
L’histoire ne fait que se répéter, l’expérience du passé ne change rien!

132. Le lundi 15 novembre 2010 à 18:32 par Behemothe

Que pensez vous de votre nouveau ministre de la justice en délicatesse avec la justice en tant que président du conseil général pour un soupçon de favoritisme dans le marché public du tram-train Rhônexpress :

Oh je sais c’est d’une banalité affligeante.

133. Le lundi 15 novembre 2010 à 18:36 par Behemothe

Que pensez vous de votre nouveau ministre de la justice en délicatesse avec la justice en tant que président du conseil général pour un soupçon de favoritisme dans le marché public du tram-train Rhônexpress
Oh je sais c’est d’une banalité affligeante.

134. Le mardi 16 novembre 2010 à 01:22 par Fassbinder

@teejee

;;;-)

135. Le mardi 16 novembre 2010 à 07:23 par patrons-voyous

La France au 37ème rang sur 43 pour son budget consacré à la justice

La France, déjà classée il y a deux ans au 35ème rang des pays du Conseil de l’Europe pour le budget public annuel total alloué au système judiciaire (tribunaux, ministère public et aide juridictionnelle) rapporté au Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant, a reculé de deux places. 37è sur 43 pays, elle se situe désormais derrière l’Azerbaïdjan et l’Arménie…

136. Le mardi 16 novembre 2010 à 11:03 par siarres

@ behemothe

Ce n’est pas seulement affligeant c’est coutumier , l’un de ses deux prédécesseurs à la chancellerie retourne à Mulhouse justement au moment ou on va juger son chouchou ( conseiller en communications modernes ) ,en même temps que l’ancien secrétaire général de la CFE CGC à la 13e correctionnelle de Paris mardi 23 prochain .

C’est dur d’être parquetier quelquefois et de devoir lever les yeux sur sa hiérarchie , a quand la GAV du Garde Sceaux ! avec la fouille siouplait!
Ce monde est merveilleux ,
J’ai vu à la télé les adieux de fontainebleau de l’admirable Eric Woerth poursuivi par l hydre judiciaire si touchant drappé dans son innocence j’en pleure ! .
Ce n’est plus une république bananiere ce n’est plus qu’une bananeraie .

137. Le mercredi 17 novembre 2010 à 15:15 par loloaml

Aller, un coquelicot pour les tommies que certains ont sacrifiés tout aussi sauvagement que nos poilus….

138. Le mardi 23 novembre 2010 à 21:16 par Salamandre

Et à mon arrière-grand-père, Tunisien de son état, qui a participé sous le drapeau français dans les combats qui ont eu lieu au Moyen-Orient (Liban et Syrie). Il avait 18 ans en 1914…

139. Le samedi 27 novembre 2010 à 14:39 par ben

Bonjour,
je suis un descendant d’un militaire supplétifs de l’armée Française harkis mort pour la France.
J’ai été abandonné par l’Etat Français en 1962 aux prévisibles exactions.
j’ai été élevé par les gens proches dans des conditions lamentables.
J’ai souffert , de la famine je ne pouvais continuer mes études.
j’ai été forcé à travaillé pour gagner ma vie.
Actuellement je cherche à récupérer ma nationalité française qui m’a été enlevé en 1963 arbitrairement par l’Etat Français alors qui je n’avais que 05 ans et par méconnaissance de mes droits.
Je suis ressortissant de l’onac , avec une carte d’Orphelin de guerre.
.

140. Le lundi 29 novembre 2010 à 20:54 par Fassbinder

Bonsoir Ben,

Primo, de quelle harka de supplétifs votre papa dépendait ?

Secundo, si vous êtes reconnu en tant qu’orphelin de guerre par l’organisation des anciens combattants français, il est plus que propable que cela ne doit être qu’un “malentendu” administratif ..
Avez vous parlé de votre cas à un avocat ou à un juriste à même de vous aider, il le faut si ce n’est pas le cas..;)

Bonne soirée à vous et @+

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