Eh oui, demain matin, à cause du décalage horaire qui va contraindre les amateurs de rugby à se lever tôt et à se contenter du thé pour arroser ces rencontres. Et ça tombe bien, c’est un pays qui apprécie particulièrement cette boisson qui sera notre premier adversaire, le pays du Soleil Levant, le Japon.
Le drapeau du Japon (officiellement le Nisshōki , “étendard du Japon” mais il est plus connu sous le nom de Hinomaru “drapeau au disque solaire”) a le mérite d’être simple à expliquer : le cercle rouge représente le soleil. C’est un drapeau très ancien, et on trouve trace d’un étendard représentant le soleil dès le 8e siècle, sous l’empereur Mommu, 42e empereur du Japon, tandis que le plus ancien Hinomaru conservé remonte au 16e siècle.
Curieusement, ce drapeau n’est devenue officiellement celui du Japon qu’en 1999, lorsqu’une loi a été adoptée le proclamant tel, et codifiant méticuleusement les conditions dans lesquels il est arboré (ainsi, il ne doit flotter que pendant la journée). Avant 1999, il avait un statut ambigu de drapeau du Japon et de l’Empereur.
Un autre drapeau officiel existe, c’est le Kyokujitsu-ki, le drapeau du Soleil-Levant, qui est le drapeau de la force maritime d’autodéfense japonaise, et qui fut l’enseigne de la marine japonaise quand elle existait (jusqu’en 1947).Le drapeau militaire, lui, avait le soleil levant centré. Il n’est plus en usage depuis 1945, faute d’armée japonaise.
Le rugby est un sport en vogue depuis longtemps au Japon, dont l’équipe domine la zone pacifique. Le Japon n’a manqué aucune Coupe du monde depuis la première en 1987. Il est arrivé en 1899, et le premier match international du Japon a eu lieu contre le Canada en 1932 (victoire 9 à 8).
L’hymne du Japon, consacré lui aussi par la loi de 1999, s’appelle Kimigayo, “le règne de Sa Majesté”, et est l’hymne du Japon depuis 1868. Il a survécu à la purge du régime impérial en 1945 car l’empereur Hirohito n’a pas été renversé. Il a donc conservé son hymne personnel, qui est devenu celui du Japon par usage, puis par la loi. Ses paroles sont peu guerrières : Puisse votre règne / Durer mille ans, / Pour huit-mille générations, / Jusqu’à ce que les pierres / Deviennent roches / Recouvertes de mousse.
L’équipe japonaise s’appelle les Fleurs de Cerisier, qui sont leur emblème. Pas très guerrier, me direz-vous, mais je vous ferais remarquer que les Anglais ont une rose, les Irlandais, un trèfle, les Écossais un chardon, et les All Black une fougère, et que ça ne leur a pas trop mal réussi. Les Gallois ont des plumes d’autruche, les sud-africains, une antilope, et les australiens un Kangourou, ce qui fait de notre coq un symbole particulièrement agressif.
L’équipe du Japon est hélas une bonne illustration du fossé qui sépare la première division (les 3 nations britanniques, l’Irlande, la France et le trio infernal Nouvelle-Zélande - Australie - Afrique du Sud) et le reste du monde. Le Japon domine la zone asie, se qualifie immanquablement pour la Coupe du monde, mais n’y a remporté qu’un succès (contre le Zimbabwé en 1991) et un match nul contre le Canada en 2007, tout le reste n’étant que des défaites, dont l’humiliante de 1995 contre la Nouvelle-Zélande 145-17. Ça tombe bien, les Japonais vont à nouveau rencontrer les All Black et le Canada cette année (et nous aussi, ouaip).
Vu l’heure, le saké restera au chaud (on ne ne le boit pas frais) mais un Gyokuro Asahi sera le bienvenu pour nous réveiller, naturellement au cri de :